mercredi 19 octobre 2011

Critique

Je viens de lire (ou de parcourir) deux livres d'Anne Merlo qui est une communautaire des "Béatitudes". J'en ressors avec un profond sentiment de malaise, même si je peux admirer beaucoup de ses attitudes, mais mon malaise est là.

De manière trop schématique, il me semble que dans le premier livre (tu n'auras plus à craindre le malheur)le message serait: de par la vie que tu as menée et subie, tu n'as pas su (ou pu) faire confiance à Dieu qui lui était pourtant toujours là avec toi. Le jour où tu comprendras cela, alors tu te rendras compte combien tu as été injuste envers Dieu et tu devras lui demander pardon et lui dans sa miséricorde te prendra dans ses bras.

Et bien moi ça ne me va pas, parce que ça rajoute encore une couche à la culpabilité. Que la perception de la présence de Dieu ou de l'Esprit dans ma vie change mon regard (et c'est ce que je demande chaque jour) oui, mais que cela me mette une faute de plus sur les épaules non. Il y a une phrase dans un psaume que j'aime beaucoup:"j'ai déchargé le couffin qui pesait sur tes épaules" Ps 81,6 et pour moi la découverte d'un Dieu qui m'aime, c'est cela.



Quant à l'autre livre, qui est quand même une charge très virulente contre le lien relationnel entre une femme et son enfant, le titre même me pose question: "Maman  lâche moi! car je vais  vers le père", car tel qu'il est écrit il veut dire que la relation à la mère est toujours un obstacle à la relation à Dieu. Or la deuxième partie du titre, c'est quand même ce que Jésus dit à Marie-Madeleine, quand elle le reconnaît: "ne me retiens pas parce que je ne suis pas encore allé vers le Père"et il me semble que ce que Jésus dit là (nous dit là) c'est: "je ne suis pas ta chose, même si tu m'aimes. J'ai une autre vie à vivre maintenant que je suis dans mon corps de ressuscité, certes je t'aime, mais je vais vers un ailleurs". Et il donne une mission à Marie Madeleine, "va dire à mes frères" mais il ne la culpabilise pas parce que dans sa joie de le voir vivant elle a voulu le "tenir".

Bref, je ne trouve pas dans ces deux livres quelque chose de libérateur. Mais je pense que le décès d'un fils (et là de deux) est quelque chose qui influence toute la vie.

Peut être que ce livre est utile pour mettre des mots sur un  lien (surtout avec le premier enfant d'une famille) qui est souvent fusionnel ou narcissique, mais là encore, libérer sans culpabiliser me semble l'important et c'est ce que fait Jésus quand il guérit.

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