mercredi 12 octobre 2011

"Petite colère".



Je dis petite colère, mais avant-hier j'ai passé une partie de la journée en rogne. Impression peut être de ne pas exister assez dans ce que je fais (et qui n'est pas que pour moi). bref, de la colère. Impression de passer la journée à m'occuper du jardin, de la maison, de la cuisine, bref grrrrr. Comme si c'était normal que je me coltine tout ça.

Pour moi, aujourd'hui, pas question de ne dire: la colère ce n'est pas bien tu l'enlèves de ta tête. Si colère il y a, c'est qu'il s'est passé quelque chose, que le quelque chose m'a fait ou me fait mal, donc pas question de faire comme si ça n'existait pas.

Donc je me suis couchée avec ma colère et je l'ai retrouvée au matin. Simplement dans le temps que je me suis donnée avant de me lever vraiment, j'ai ouvert mes sens: j'ai écouté le chant des oiseaux, les bruits de la maison, les bruits de la rue, de la vie. J'ai senti l'air qui entrait en moi, je l'ai humé si l'on peut dire. Et je me suis sentie remplie par autre chose.

J'ai alors demandé d'être envahi par cette onde (liquide) d'apaisement et que cette eau dilue petit à petit la colère qui était en moi et qu'elle l'entraîne par un petit trou en dehors de moi. Le fait de diluer la colère ne veut pas dire qu'elle n'existe plus, mais petit à petit elle perd de sa violence, elle s'évacue parce que le trou est fait pour ça et moi je me remplis (ou me laisse remplir) d'autre chose.

Cela me permet à la fois de reconnaître la colère, de ne pas l'évacuer d'un coup de baguette magique, de lui laisser sa place parce qu'il y a une souffrance donc de m'entendre dans ma souffrance, mais petit à petit de ne pas la laisser tout envahir, mais se diluer dans cette présence de la vie qui est en moi, qui palpite, qui me fait exister autrement mieux que la colère.

J'aime cette image du petit trou par lequel petit à petit la colère mélangée à autre chose, s'évacue en douceur. Peut être un peu comme une écluse qui se lève et qui permet à l'eau de couler au lieu de stagner et de devenir vivante: eaux mortes, eaux vives.



1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'aime l'idée de laisser s'écouler la colère.
J'ai déjà senti ce que tu décris être en rogne et puis cadeau pouvoir quand même s'émerveiller d'un oiseau, d'une fleur, de la nature ce qui met une paix dans mon coeur même si la colère est tjs là elle perd de son ampleur car elle est inondée de positif.Mais parfois, je n'arrive pas à la lâcher et là c'est plus dur à vivre.
L'écluse est une belle image et sûrement que lors d'une prochaine promenade près de chez nous, je regarderai l'écluse avec un oeil nouveau, merci

MK