mercredi 25 janvier 2012

"je me couche"

C'est je crois une expression que l'on emploie au pocher quand on ne veut plus jouer. J'ai pour ma part l'impression que c'est que la liturgie nous demande de faire en chaque début de messe: se reconnaître pêcheur et implorer la miséricorde du très haut.

je dois dire aussi que la liturgie proposée par nos frères luthériens est très différente, car elle commence par un véritable temps de louange et de bénédiction et ce n'est qu'ensuite qu'on se recentre sur soi pour s'examiner et reconnaître ce qui n'a pas été.

Et puis pêcheur par définition nous le sommes. Faut il vraiment nous le rabâcher jusqu'à plus soif?

Ce que je veux dire, c'est que l'on peut passer sa vie à se reprocher de ne pas avoir fait assez, pas avoir fait assez bien. Cela vous maintient dans une sorte d'état de culpabilité dont pour ma part je ne veux pas. Et c'est loin d'être constructif. Comme si Dieu ne savait pas tout cela...

Je sais très bien que je ne suis pas capable de... je sais très bien que je ne sais pas faire certaines choses. Cela c'est un fait et je fais avec, je veux dire je m'accepte comme je  suis, avec mes limites, mes imperfections, mes doutes. Je n'ai pas envie de demander pardon pour cela. Je dirai même que j'aurais tendance à ne pas me cliver et à accepter cela et à regarder ce que certains appellent la partie obscure avec un certain amour, justement pour arriver à une certaine unité.

Par contre ce dont j'ai envie c'est de demander à Dieu que petit à petit, un jour après l'autre, qu'Il me permette de m'ajuster à ce qui Lui attend de moi. Et pour moi, c'est cela la  miséricorde de Dieu. Ce n'est pas me coucher devant lui en reconnaissant mes imperfections (que je suis peut être la première à déplorer) mais c'est être en marche, debout et lui demander qu'Il m'ouvre les yeux, qu'Il m'aide à discerner;

L'image qui m'est venue est celle de la pierre toute pleine d'aspérité qui est dans l'océan. Cette pierre n'a qu'un désir c'est devenir un galet bien rond,bien lisse, qu'il est agréable de tenir dans la main. Alors il ne va se lamenter parce qu'il est plein d'aspérités, mais il va demander d'être roulé et encore roulé pour que peu à peu, il devienne ce qu'il désire être.  Et voilà ce que moi je suis...

2 commentaires:

AlainX a dit…

Mais où tu vas là ! :-))
Il faut sans cesse reconnaître que nous sommes pécheurs.
C'est le fondement même du fonds de commerce... Pardon, je voulais dire de la doctrine chrétienne…
si nous ne sommes pas foncièrement pécheurs ontologiquement, à quoi ça sert qu'un Sauveur vienne se décarcasser pour nous…

Et puis, des âmes coupables, ça permet de leur faire la morale, de diriger les consciences, de réclamer l'obéissance, la prostration, le repentir, et tout ça, tout ça…
J'ironise ? À peine !…

Mais toi tu dis avec Pertinence : ... petit à petit, un jour après l'autre, qu'Il me permette de m'ajuster à ce qui Lui attend de moi.

Toi tu as la foi. Ce n'est pas ce qu'on demande au peuple.
On lui demande de pratiquer les rituels immuables et standardisés.

Répète après moi :
c'est ma faute, faute, faute,
c'est ma très grande faute, faute, faute,

il n'y a plus qu'à mettre une jolie mélodie pour en faire une comptine…

Giboulee, a dit…

Que ça fait du bien de rire. Merci Alain.