lundi 13 février 2012

limites d'une certaine visualisation.




J'ai toujours eu une certaine capacité à mettre en images un certain nombre de phrases. par exemple quand on demande à Dieu de nous faire revenir à Lui, j'ai toujours vue une immense poêle a frire dans la quelle nous étions nous petits hommes et que Dieu faisait revenir soigneusement avec des petits oignons..  Des images comme cela j'en ai certainement un carton plein.


il est certain que la visualisation a du bon, mais comme je suis en train de m'en rendre compte en travaillant le livre de l'Apocalypse, c'est une arme à double tranchant car dans certains cas l'image visualisée doit être entendue comme symbolisant quelque chose.


Ceci me parait évident lors de la description de celui qui s'adresse aux différentes églises (Ap1). Il faut dire que la description est quand même très différente de celle du livre de Daniel (Dn 7,13) où il s'agit d'une ébauche et qu'elle est terrifiante. Si l'auteur du livre tombe sur le sol comme mort, c'est qu'il y a de quoi.


Je reproduis la description (TOB):


13et, au milieu des chandeliers,
quelqu'un qui semblait un fils d'homme.
Il était vêtu d'une longue robe,
une ceinture d'or lui serrait la poitrine ;
14sa tête et ses chevaux étaient blancs comme laine blanche, comme neige,
et ses yeux étaient comme une flamme ardente ;

15ses pieds semblaient d'un bronze précieux, purifié au creuset,
et sa voix était comme la voix des océans ;

16dans sa main droite, il tenait sept étoiles,
et de sa bouche sortait un glaive acéré, à deux tranchants.

Son visage resplendissait, tel le soleil dans tout son éclat.

17A sa vue, je tombai comme mort à ses pieds,


Si ce personnage possède des attributs de prêtre (longue robe) de roi (ceinture d'or) , s'il est le symbole de la pureté (tête et cheveux blancs comme neige) là où cela se gâte c'est quand on arrive aux yeux (dans les anciennes traduction on parlait d'escarboucle qui est une pierre rouge comme le rubis) et remplacer cela par "une  comme flamme ardente" renvoie plus au feu et à la colère qu'à un regard brûlant d'amour. 


Et puis pardonnez moi, mais si on revient à la couleur rouge donnée autrefois, un Dieu avec des yeux de lapin russe, pas terrible...  


Difficile de regarder cet être dans les yeux. Ce n'est plus le Jésus qui regarde le jeune homme riche et qui l'aime...


Les pieds (qui ne sont pas comme ceux de la statue décrite dans le livre de Daniel) sont en airain (symbole de force et de puissance), quant à la voix, elle est loin d'être celle d'une brise légère. On l'imagine d'avantage comme une force qui dévaste comme une tempête. 


Mais là où j'ai eu le plus de mal c'est avec l'image de la bouche d'où sort un glaive (épée) à deux tranchants. Si nous sommes relativement habitués à voir un homme avec un couteau ou un glaive entre les dents, voir un glaive qui sort de la bouche est radicalement différent. Du coup on a une représentation d'une sorte de langue acérée qui sort et qui peut transpercer. Je dois dire que c'est une image assez terrifiante. 


Et c'est là où je rencontre la limite de la visualisation trop littérale du texte (ce qui est à la fois ma force et ma faiblesse, le double tranchant si j'ose dire). Car si on trouve dans l'épitre de Jacques une description de la langue comme d'un organe capable du pire, il faut je pense revenir au symbole et ne pas oublier que la justice est représentée tenant une balance et une épée. 




La représentation qui est donnée là est celle du jugement: la parole qui va sortir de Jésus élevé dans la Gloire du Père et qui va être adressée aux églises est une parole qui juge, qui est comme le glaive des prêtres du l'ancienne alliance et qui est décrite par l'auteur de l'épitre aux hébreux hé 4,12 "Vivante, en effet, est la parole de Dieu, énergique et plus tranchante qu'aucun glaive à double tranchant. Elle pénètre jusqu'à diviser âme et esprit, articulations et moelles. Elle passe au crible les mouvements et les pensées du cœur". 


En d'autre terme il va me falloir abandonner la représentation visuelle (l'épée qui sort de la bouche comme une sorte de langue de vipère et qui sera peut être à comparer avec ce qui sort de la gueule du dragon) pour passer à quelque chose de plus symbolique le jugement qui a été remis au fils:Jn 5,22"car le Père ne juge personne,il a remis au Fils le jugement tout entier".


Conclusion, il va falloir que je mette de l'eau dans mon vin et que je me lance un peu plus dans le symbole et le symbolique. Heureusement que le livre de J-Y Leloup pourra m'y aider. 

--


2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est marrant parce que dès la moitié du texte, je visualisais une langue de vipère et tu l'évoques à la fin !!!
L'image de la poêle m'a fait sourire.
Bonne journée
MCl

AlainX a dit…

Et puis pardonnez moi, mais si on revient à la couleur rouge donnée autrefois, un Dieu avec des yeux de lapin russe, pas terrible...

C'est probablement qu'à une certaine époque, Dieu a été photographié(e) avec un flash de mauvaise qualité qui donne des yeux rouges…
:-))