mercredi 8 février 2012

"Une petite erreur"

Dans le billet sur les petites phrases entendues, je mentionnais "se recevoir". Or contrairement à ce que je pensais et disais, le verbe ne revoie pas à une forme passive, mais à une forme pronominale, qui finalement est active. Il y avait bien la petite phrase qui me trottait en tête: j'ai perdu l'équilibre, mais je "me suis bien reçue (sous entendu je me suis quand même bien réceptionnée)et je ne me suis rien cassé.

Du coup dire que je me reçois de Dieu, peut vouloir dire autre chose que ce que j'avais imaginé. Ce que je recois c'est "je" donc du sujet. Simplement accepter cela, c'est aussi accepter le facteur temps, car le sujet en tant que tel se façonne dans le temps et la durée. A dire vrai, je peux presque dire que je me désire sujet, parce que le sujet est justement désirant, mais quel sujet suis-je, je ne le sais pas vraiment puisqu'on est (au moins) deux sans cette création; ) savoir moi et celui qui pour moi a une existence et un désir pour moi.

Quand j'en suis arrivée là de ce raisonnement, j'ai eu l'image d'un amaryllis. C'est une fleur qui lorsqu'on l'achète se présente sous la forme d'un oignon avec une tige qui émerge. Mais combien de temps faudra t il pour que la fleur éclose, quelle sera sa couleur, quelle sera la hauteur de la tige, personne ne le sait.

Il faut juste lui trouver une place, lui donner un peu d'eau et attendre.



Alors ce jour là, il m'a semblé que "se recevoir" c'était accepter de pousser de changer, de grandir en acceptant que quelqu'un y soit pour quelque chose et que d'une certaine manière je pourrais être surprise du résultat. Il y a en moi ce qu'il faut, mais il faut un petit plus pour que cela vienne a maturité et ce petit plus, je ne le maitrise pas et c'est peut être cela l'important; c'est accepter l'irruption du non prévu, l'irruption de l'autre, je dirait du "tout Autre".

à l'arrivée
J'ai acheté un amaryllis je lui au donné de l'eau et à ma grande surprise il s'est mis à pousser pousser. jamais je n'aurais pu imaginer qu'il grandirait ainsi. La fleur n'est pas encore ouverte. Je publierai ce billet quand elle sera sortie.
au bout d'une semaine
La fleur commence à sortir, mais on dirait qu'il y a plusieurs.
la fleur se devine

la voilà





et voilà le final, même si les fleurs ne sont pas encore épanouies.
N'est pas étonnant?
Moi qui m'attendait à une fleur rouge et qui aurait une tige relativement courte, j'ai été surprise. Et si "se recevoir" c'est se découvrir très différent de ce que l'on pensait, je pense alors que ce "ne pas savoir"(qui revient aussi à faire confiance ) de se découvrir différent des images plaquées sur soi, est une très bonne chose.

1 commentaire:

AlainX a dit…

J'ai souri en te lisant. J'ai fait la même découverte que toi à propos de l'amaryllis il y a quelques années, Allant d'étonnement en étonnement sur sa croissance, et je le photographiais presque chaque jour.

Très intéressant ce que tu complètes sur « se recevoir ».
il me venait aussi la même expression que l'on emploie parfois pour parler de nos amis, et plus généralement de personnes qu'on aime. on dit parfois des phrases comme : « on aime bien se recevoir » (sous-entendu l'un l'autre).
La rencontre, les échanges, enrichissent les deux.

Je me demandais : Dieu se reçoit-il aussi de l'homme ?