dimanche 1 avril 2012

Jésus Roi?

C'est aujourd'hui le dimanche des Rameaux et j'ai toujours eu beaucoup de mal à m'imaginer dans une foule en train d'agiter des palmes pour acclamer Jésus. Pourtant en 1944 j'agitais un drapeau quand les américains sont arrivés dans Monaco. Mais je faisais comme tout le monde. Il s'agissait bien à cette époque d'accueillir non pas un roi mais des libérateurs et à la limite j'aime mieux cette représentation là de Jésus que celle d'un roi. Il faut dire que le fait de vivre en république n'arrange pas les choses.

Alors les rameaux, le buis, les palmes... pas mon truc.

Et puis il faut raconter un peu...Car quand j'étais enfant, le dimanche des rameaux (je n'en connaissais absolument pas la signification) c'était un peu Noël..

J'habitais à Monaco et pour cette fêteon achetait aux enfants des palmes de rameaux tressées et on y accrochait des friandises. Il y avait différentes tailles et plus on était riche et plus la palme tressée était grande.
Le mien était en général assez petit. Il avait une belle couleur ivoire. On les achetait au marché, mais les enfants n'avaient pas le droit de les voir avant le dimanche matin. Ils étaient ornés de friandises (des bonbons) que l'on ne pouvait manger qu'après avoir été à la messe.  Moi je n'allais pas à la messe, mais j'allais quand même à l'église, je trempais la pointe de mon rameau dans l'eau bénite et je rentrais à la maison en dégustant mes bonbons. Et c'était un peu Noël...Et comme l'église était assez loin de la maison, je pouvais me régaler en rentrant chez nous.

Cette coutume là n'existe que dans le midi de la France et certainement en Italie. Par la suite j'ai découvert le buis, mais cela n'a jamais eu de sens pour moi que d'agiter ces petites branches. Pourquoi le buis? Pas la moindre idée sauf que j'en aime l'odeur. Le côté un peu magique du buis qui est censé porté bonheur, m'a toujours déconcertée. Si comme je l'ai lu récemment le buis ce rameau vert célèbre en quelque sorte la montée de la sève au printemps, donc la vie, alors oui, pourquoi pas. Et puis ces crucifix dans les maisons avec leur buis desséché, je n'ai jamais aimé cela. Est ce pour rappeler que Celui qui est sur la croix, comme un malfaiteur a été accueilli comme un roi et que de fait il est roi? Cela reste une interrogation.

Quand je suis allée en terre sainte, nous sommes entrés dans Jérusalem pour célébrer la messe des rameaux dans le Saint Sépulcre avec des palmes assez grandes et assez piquantes. Je me trouvais parfaitement ridicule en train d'agiter ce grand machin, et en plus j'étais d'une humeur massacrante. Pour expliquer cela, il faut dire que cela se passait en plein mois d'Août, sur le coup de midi et que nous venions de faire au pas de course le chemin entre ce qui s'appelle "l'auberge du bon samaritain" et l'entrée de Jérusalem, sans nous arrêter parce que nous avions pris du retard à cause du groupe de garçons du pèlerinage qui eux ne s'étaient pas réveillés. Bref, aucune joie, mais plutôt une grande colère, donc célébrer la royauté de jésus, pas vraiment question. Autant j'ai aimé la montée entre Jerricho et l'auberge du Bon Samaritain, autant j'ai détesté cette route vers Jérusalem.

Il y a un tas des chants qui célèbrent Jésus, non pas comme le roi des Juifs (son motif de condamnation) mais comme notre roi et je dois dire que peut être jusqu'à aujourd'hui cela n'avait pas grand sens pour moi. Je chante parce que j'aime chanter, mais ce n'est pas mon truc... Peut être tout simplement parce que la notion de roi introduit une distance et que j'ai toujours eu une relation de proximité avec Jésus, sans pour autant (du moins je l'espère) poser la main sur Lui pour me l'approprier.

Peut être que le travail de lecture de l'apocalypse en particulier du chapitre 19 (nous n'y sommes pas encore) où le cavalier qui porte le nom de "Fidèle" renvoie à une image d'un roi triomphant de tous ses ennemis, a permis que pour une fois je puisse reconnaître en Jésus, un Roi, même si cette représentation du Sauveur avec son manteau trempé de sang n'est pas pour me ravir.

Je pense aussi que la célébration très sobre au Prieuré  Saint Benoît aujourd'hui,  y est pour beaucoup. Pour une fois je ne me suis pas sentie ridicule en levant mon buis pour acclamer.

Il s'agit finalement d'accepter que Christ dirige ma vie, de lui reconnaître ce pouvoir là. C'est aussi être sûr que comme tout roi (le roi idéal) qu'Il prend soin de moi, qu'Il me donne ce qui me permet de vivre (je devrais dire non pas vivre, mais être vivant, ce qui pour moi est le sens que je donne à être sauvé).

Qui dit roi dit royaume, qui dit roi dit sujet... Je veux bien être le sujet de cet Homme là parce qu'Il est doux et humble de coeur et aussi parce que même si le Mal n'est pas vaincu, Celui là qui a donné sa vie en toute connaissance de cause, fait de nous des libérés et c'est cela qui compte.

1 commentaire:

AlainX a dit…

Peut-être qu'on se fait des idées un peu trop sérieuses sur le sens de certaines choses…
En te lisant m'est venu une chanson des années 80.

cela s'est renforcé avec cette phrase :
C'est aussi être sûr que comme tout roi (le roi idéal) qu'Il prend soin de moi, qu'Il me donne ce qui me permet de vivre

je me disais qu'on pouvait danser gaiement devant son roi qui prodigue de bonnes choses

La chanson, c'est celle de : Elli Medeiros: Toi Mon Toit

"Toi, toi mon toit
Toi, toi mon tout mon roi
Toi, toi mon toit
Toi, toi mon tout mon roi "

La vidéo est ici :
http://www.dailymotion.com/video/xie3q_elli-medeiros-toi-mon-toit-1986_fun

(j'espère ne pas te paraitre trop iconoclaste....)