samedi 16 juin 2012

"Inversion: repentance conversion ou conversion repentance."

Beaucoup de chrétiens (surtout les frères évangéliques) disent qu'il faut dans un premier temps se reconnaître pêcheur et donc faire un acte de repentance, puis de reconnaître Jésus comme son sauveur et de le laisser entrer dans nos vie.

J'ai beaucoup de mal avec cette conception, parce que je la sens liée à la peur, peur de ce qui se passera dans l'Au delà. Si ce qui sous tend cette conception est : tu as fait du mal sur cette terre, donc si personne ne vient de sauver, tu seras condamné (à quoi, cela reste une énigme), à être dans le malheur pour toute l'éternité. La suite logique serait alors: reconnais ton péché (que tu es nul) et celui qui a donné sa vie pour toi, entrera en toi et te sauvera de ce futur en te réconciliant avec Dieu.

Moi, je me sens beaucoup plus à l'aise avec l'idée première de laisser entrer Jésus dans ma vie, de Le reconnaître comme non pas un paravent entre Dieu et moi (qui ferait que son sacrifice me sauverait de la Colère de son Papa), mais comme Celui qui ouvre en moi une autre dimension, qui permet un changement progressif de tout ce que je suis, (ce qui nécessite quand même un travail  tant de moi que de Lui).

Lui reconnaître cette place, Lui donner cette place, c'est cela pour moi la conversion. C'est certainement lâcher d'autres dieux (qui sont en moi), pour le choisir Lui. Le reste, (repentance) vient (peut être) après.

Il me semble d'ailleurs que le jour de la Pentecôte, quand Pierre demande aux juifs qui ont été étonnés d'entendre les louanges de Dieu dans leur langue maternelle, c'est bien de reconnaître que Jésus l'homme mis en croix, est le Fils de Dieu, qu'Il est éternellement vivant et que la conversion c'est cela. Croire que le Messie est venu, qu'il n'y a plus d'attente, mais qu'il faut désormais vivre "en aimant comme Il a aimé" c'est un changement radical, une conversion.

Qu'un autre changement parce que le regard sur soi-même change (rôle de l'Esprit Saint), pousse à changer de comportement et à regretter sans culpabilité un comportement antérieur, pousse à la repentance, oui.

Mais pour moi si la repentance est motivée par la crainte et non pas l'amour, c'est certes mieux que rien, mais ce n'est surement pas comme cela que je vois les choses. C'est la rencontre avec un Amour qui fait changer.

2 commentaires:

AlainX a dit…

Tout d'abord, j'aime bien ton lapsus de la deuxième ligne : se reconnaître pRêcheur ! ... :-)
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pour ma part il me semble que ce que j'ai à reconnaître c'est : « je ne suis pas autosuffisant », c'est-à-dire je ne me reçois pas de moi-même, et mon origine est dans un Relation. ( et en espérant que celle-ci fut un Amour…)

j'ai d'abord existence dans le désir d'un autre.

C'est donc ouvrir la porte à laisser entrer « du bon ». Et non pas à refermer en pensant que l'extérieur serait « mal ». ( C'est-à-dire plus au moins néfaste à ma personne).

c'est sans doute alors que je m'ouvre au changement. Comme tu le dis dans ta dernière phrase.

Giboulee, a dit…

Merci Alain, d'abord de me lire et ensuite de relever les lapsus. Mon ordo (ou du moins le logiciel) fait des corrections souvent intempestives et je ne suis pas assez attentive à la relecture.

Oui pour existence dans le désir de l'autre Autre.