mardi 26 mars 2013

Judas: la trahison oui, le désespoir non..

J'ai trouvé ce texte sur l'évangile au quotidien comme commentaire de Mat 26, 14-25. et si je le mets ici c'est que j'ai aimé:


    [« Judas fut pris de remords...; il rapporta les trente pièces d'argent aux chefs des prêtres et aux anciens, en disant : ' J'ai péché en livrant à la mort un innocent. ' Ils répliquèrent : ' Qu'est-ce que cela nous fait ? Cela te regarde. ' Jetant alors les pièces d'argent, il se retira et alla se pendre. » (Mt 27,3-5)
    
   Sainte Catherine a entendu Dieu lui dire :] Le péché impardonnable, dans ce monde et dans l'autre, c'est celui de l'homme qui, en méprisant ma miséricorde, n'a pas voulu être pardonné. C'est pourquoi je le tiens pour le plus grave, et c'est pourquoi le désespoir de Judas m'a attristé plus moi-même et a été plus pénible à mon Fils que sa trahison. Les hommes donc seront condamnés pour ce faux jugement qui leur fait croire que leur péché est plus grand que ma miséricorde... Ils sont condamnés pour leur injustice quand ils se lamentent sur leur sort plus que sur l'offense qu'ils m'ont faite.

      Car c'est alors qu'ils sont injustes : ils ne me rendent pas ce qui m'appartient à moi-même, et ils ne rendent pas à eux-mêmes ce qui leur appartient. À moi on doit l'amour, le regret de sa faute et la contrition ; ils doivent me les offrir à cause de leurs offenses, mais c'est le contraire qu'ils font. Ils n'ont d'amour et de compassion que pour eux-mêmes puisqu'ils ne savent que se lamenter sur les châtiments qui les attendent. Tu vois donc qu'ils commettent une injustice, et c'est pourquoi ils se découvrent doublement punis pour avoir méprisé ma miséricorde.

Je trouve très intéressant cette phrase: ils se lamentent sur leur sort plus que sur l'offense qu'ils m'ont faite. Je ne sais pas si Dieu dirait cela de nos jours, mais cela me semble très vrai. Se lamenter sur son sort, plutôt que de croire que Dieu peut pardonner, peut comprendre, peut absoudre. Un Dieu qui est attristé par le désespoir de Judas, un Fils qui souffre plus du désespoir que de la trahison, je dois dire que cela me convient et que pour la première fois, (je crois de ma vie) je me suis surprise à appeler Dieu "Papa" ou "Abba"si l'on veut, mais pour moi c'est incontestablement un changement important.

Et que ce soit grâce à Catherine de Sienne qui est si l'on veut ma patronne, je dois dire que j'aime bien.


1 commentaire:

AlainX a dit…

le désespoir, la culpabilité, le « c'est ma faute ma très grande faute », sont des sentiments dont l'objet est l'égocentrisme. Pendant qu'on est tourné vers soi à se morfonde, on se replie comme l'escargot dans sa coquille et il n'y a plus de relation.
En thérapie, on voit bien cela, cette espèce de temps perdu à se morfondre sur son sort et à rechercher la compassion complice proche de la complaisance…

Alors je ne sais pas si Catherine de Sienne a entendu Dieu… En tout cas elle est bonne psychologue !
:-)

maintenant, l'histoire de Judas, écrite bien avant qu'elle ne s'accomplisse, Afin que Jésus puisse être condamné, comme une fatalité prévue par la Bible… Ça me laisse rêveur !
Jésus avait besoin de Judas et d'une trahison…
En plus, lors de la Cène, Jésus le pousse à fond pour qu'il aille trahir… puisque tel est son destin…
Pauvre Judas !
Pas de bol ! C'est tombé sur lui !