lundi 15 avril 2013

"reconnaissons que nous sommes pécheurs"


Petit coup de gueule..

C'est comme cela que la célébration de ce midi a commencé, et moi je n'ai pas envie de reconnaître cela. Je sais, ce n'est pas la première fois que j'ai un coup de sang ou un coup d'humeur. Ma réaction a été de me dire: non je ne me reconnais pas pécheur. Cela ne veut pas dire que je ne reconnais pas tout ce qui pourrait aller mieux, ni que je vive dans une admiration béate de ce qui je suis (j'en suis fort loin), mais non aujourd'hui c'était non.

Avant de venir  à la messe, j'avais préparé le repas, tondu le jardin sous la pluie, m'être réjouie parce que je n'avais pas eu trop mal au reins, rangé la tondeuse sans faire de griffures sur la porte du jardin, et peut être arriver à dire merci tout en passant la tondeuse, alors non, je ne me reconnais pas "pécheur". j'avais passé un peu de temps à prier, eu la chance d'entendre une amie au téléphone, peut être que j'aurais pu passer plus de temps à prier, mais il y a des choses que l'on doit faire et je ne vais pas m'en vouloir pour cela. D'accord parce que j'étais dans le jardin j'ai loupé un appel d'une amie qui avait peut-être besoin de "parler, parler", mais bon c'est comme ça. De fait j'étais plutôt contente, alors le coup de "pécheur" non je n'ai pas apprécié.

Je sais très bien qu'il y a le péché individuel et le péché collectif et que de ce péché là, je ne puis m'abstraire, mais la formule m'insupporte. Finalement on est pécheur, comme on est un homme ou une femme, comme on est chauve ou chevelu, comme on est myope ou hypermétrope, c'est une caractéristique. Faut il demander pardon parce qu'on est ceci ou cela?

D'accord le Dieu trois fois Saint a horreur du péché, mais s'il a envoyé son garçon pour nous en sortir, pour nous regarder avec le même amour qu'il a pour son fils, puisque nous pouvons l'appeler "Papa" ce qui n'est quand même pas rien, faut il vraiment se complaire la dedans?

Que lors de la première rencontre avec Lui, cela se passe comme cela, que l'on soit saisit par ce que l'on est et par qui il est lui et que l'on ressente au plus profond de soi cette distance, cette incapacité qui est la notre, et que l'on demande peut être pas pardon mais que l'on ressente un violent désir que cela change, oui. Mais pourquoi revenir ensuite permanence sur le passé, pourquoi faire comme si c'était toujours une première fois? "rends moi la joie d'être sauvé" dit le psalmiste. Oui, fais moi retrouver cette joie première de me savoir aimée telle que suis, par Toi tel que Tu es. Il y a des premières rencontres qui ne s'oublient pas.

Mais après tout, ce que j'aimerai entendre c'est: "reconnaissons que nous sommes peu capables d'aimer, ou que nous pourrions parfois en faire un peu plus", là oui ça m'irait.

Et dire tout de suite après "Seigneur prends pitié" c'est toujours le même truc, je suis pécheur, donc coupable, donc punissable donc pas aimable, alors Seigneur toi qui es si grand, si bon si magnifique (alors que moi je suis si minable, si misérable) alors regarde moi comme la petite fourmi que je suis et ne m'écrase pas. Parce que au fond de nous, malgré tout de que Jésus est venu nous dire, nous montrer, ce Dieu qui se fâche, qui écrase il reste là. Un ami disait que la violence de Dieu ou la colère de Dieu, ce serait cette ténacité qui serait la sienne, de ne pas lâcher prise, d'attendre encore et toujours que le "pécheur" change de conduite et le reconnaisse. C'est très beau, mais est ce réaliste?

Je peux tout à fait admettre que si je ne me reconnais pas pécheur  en fait je veux dire, pas super mauvaise, pas super coupable, mais simplement un être humain avec ses limites, ses faiblesses, qui fait ce qu'il peut avec ce qu'il est,qui se débat souvent dans des situations plus que difficiles, cela pourrait (je mets un conditionnel) vouloir dire que je n'ai pas besoin d'être sauvé et que le sacrifice" de le Jésus pour moi" je n'en veux pas. Oui cela pourrait vouloir dire cela, mais non ce n'est pas. cela pourrait vouloir dire que je suis au dessus de cela, mais il n'en n'est rien.

Comme je l'ai dit plus d'une fois, pour moi, être sauvée, c 'est être vivante et cela oui jésus le donne, me l'a donné. Il est venu pour cela, pour que les hommes aient la vie, la vie éternelle, cette vie qui fait de nous des êtres debout, des êtres qui sont passés de la mort (incapacité) à la vie et cela c'est une délivrance.

Alors si Jésus est venu pour me sauver, et si j'en suite consciente, s'il me donne par la présence de son esprit de quoi sortir un peu des ténèbres qui m'environnent, de quoi être un peu moins aveugle à mes frères et à leurs soucis, alors moi j'ai envie de dire merci.

Je pense que commencer la messe par une louange, parce que nous sommes en vie, parce que nous sommes ensemble, parce que nous avons la chance d'être là, et aussi parce que d'une certaine manière nous sommes des nantis, et bien cela m'irait beaucoup mieux.

Maintenant si chanter/ Seigneur prends Pitié c'est une louange, alors pourquoi pas, mais ce n'est pas ce que spontanément je dirai.

Parfois le célébrant, parle de la miséricorde de Dieu, qui pardonne le péché. Et là encore cela ne me va pas. Faut il faire cette expérience là pour comprendre que l'on est aimé simplement parce qu'on est là?

Pour comprendre combien il est sympa ce dieu là, faut-il obligatoirement avoir fait l'expérience de se sentir pardonné (ne plus ressentir le regard de colère ou la peur de la destruction).

Là encore je pense qu'il serait souhaitable de ne pas généraliser; le chemin de chaque personne est un chemin différent de celui des autres.Pour moi la bonté de Dieu c'est justement cette capacité à s'adapter à chaque être humain pour que dans la relation vivante qui se crée, chacun soit toujours plus reconnu, car c'est cela qui fait vivre.

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