dimanche 8 septembre 2013

travail sur la parabole des vierges prévoyantes et des insensées.

j'ai publié un billet sur ce sujet dans le blog principal, mais d'une certaine manière il résume et ne montre pas le travail qui s'est élaboré.

Alors là, il y a beaucoup de répétitions, mais je n'ai pas envie que ce texte passe aux oubliettes.

Alors si vous avez le courage de rentrer dans un discours un peu méandreux, bonne lecture et merci de votre indulgence.


Matthieu 25.
Parabole de jeunes filles qui attendent la venue de l’Epoux et s’endorment.


Comme le disait la personne qui commentait cette parabole, bien souvent les paraboles sont irritantes. Peut être les connaissons nous trop, peut être ne correspondent elles pas à notre manière de penser. Pourquoi les prévoyantes ne donnent elles pas de leur huile à leurs compagnes ? Pourquoi une lampe n’est elle pas suffisante pour deux ? Où trouver de l’huile en pleine nuit ? Quelle idée de trouver un magasin ouvert en pleine nuit… Et puis, la conclusion de l’histoire « veillez car on ne connaît ni le jour ni l’heure », semble ne rien avoir à voir avec l’histoire puisque les demoiselles étaient endormies quand retentit la voix qui donne à la fois une information : il est là et un ordre mettez vous en route..
J’ai essayé de reprendre cette histoire à ma manière.

Alors d’un côté il y a ces jeunes filles, d’un autre il y a un époux qui somme toute est bien mystérieux parce que à la fois on ne sait pas très bien où il est, ni à quelle heure il va arriver et enfin il y a veilleur.: la voix qui crie dans la nuit.

            Prenons les jeunes filles.
Que savons nous ? Elles attendent l’époux, ce qui en soit est étonnant, car normalement elles devraient faire partie de la suite de l’épouse Ps 45 :

14La princesse, resplendissante, fait son entrée
dans sa robe brodée d'or.
15Vêtue de broderies aux mille couleurs,
elle est conduite auprès du roi.
A sa suite, des jeunes filles, ses compagnes,
sont introduites pour toi.
16On les conduit parmi les cris de joie,
elles entrent au palais du roi.

Ces jeunes filles là ont dû vivre auprès de celui qui leur cœur aime dirait le cantique des cantique, mais l’aimé n’est pas là.. Elles ont entendu quelque chose, elles se sont mises en route. Elles  savent toutes que le chemin sera long, qu’il y aura de la nuit et qu’il faudra de la lumière. On a l’impression qu’elles ne savent pas très bien où est le prince, mais qu’elles sont en route. Et puis sur la route elles s’arrêtent et attendent de nouvelles informations. 

Maintenant la différence c’est celle de la provision d’huile. Je me suis demandée si finalement cette provision n’est pas comme ce vêtement blanc d’une autre parabole. Car l’huile qui fait onction est comme un vêtement. Alors certaines en plus de leur lampe ont quelque chose de plus dans leur sacoche, elles ont prévu que pour entrer il faudra plus que la tenue de route. Si cette hypothèse est correcte, alors là on comprend qu’elles ne puissent pas prêter cette robe de fête, car chaque robe est unique. Alors attendre oui, mais ce quelque chose de plus, cette huile, cette robe, comment l’avoir. Peut être qu’il s’agit de réaliser une phrase des psaume : « je dors mais mon cœur veille » Certes toutes dorment, mais peut être que « le cœur de certaines veillent, leur lampe de fait reste allumée. (Là encore c’est une hypothèse). Alors pour entrer dans le royaume, pour être avec l’Epoux, il faut quelque chose de plus que juste avoir entendu un appel.

Quant à l’Epoux, personne ne sait où il est. Les jeunes filles savent qu’il doit arriver quelque part, mais on ne sait pas quand. Normalement si le lieu est connu, elles devraient aller devant le palais et attendre que l’Epoux soit arrivé. Or là, elles partent vers le lieu, ne l’atteignent pas, et font une pause. Un peu comme si elles attendaient des informations. Elles sont arrivées à un certain point, elles n’ont plus d’indications, elles attendent calmement. Est ce que cela décrit le cours de la vie ou le cours de la vie spirituelle ? Est ce que cette nuit est quelque chose de normal ?

Et il y a le cri du veilleur qui met tout le monde en route. Pour  ma part c’est ce à quoi j’ai été le plus sensible lors de la proclamation de cet évangile. C’est le cri qui jaillit dans la nuit, ce cri qui est comme le cri d’un bébé qui vient de naître, ce cri qui met en marche, qui met en route. Ce cri est un peu comme un souffle, il sort de la torpeur. Il donne une information :  « Voici l’époux « et un ordre : «  sortez à sa rencontre ». Je me suis demandée qui était le veilleur qui lui n’était pas endormi et qui lançait son appel à qui veut l’entendre ? Il y a un veilleur quelque part, « qui lui ne dort ni ne sommeille » (psaume 121, 4) et l’important est de savoir que dans la nuit il y a quelqu’un qui veille, quelqu’un qui est peut être l’époux.
Ce cri met tout le monde debout, une partie est prête à entrer, l’autre pas

Cette parabole ouvre le chapitre 25 de l’évangile de Matthieu. C’est d’une certaine manière un chapitre qui clôt la vie publique, puisque la passion est rapportée au chapitre 26. Ses différents avec les scribes et les pharisiens sont de plus en plus nombreux et de plus en plus violents. Or les pharisiens du moins un certain nombre n’ont pas reçu le baptême de Jean (ce que Jésus leur a reproché), mais sont sur d’être sauvés, alors est ce que cette parabole s’adresse à eux ? Le savoir, la connaissance (la lampe) c’est bien, mais si la lampe (la connaissance) n’est pas nourrie par l’amour, elle ne sert à rien.
   
Autrefois, cette parabole portait le nom de la parabole des vierges folles et des vierges sages, maintenant elle est devenue la parabole des avisées et des insensées (ce qui est quand même bien fort pour un oubli tout relatif), il y a eu aussi le terme de « sottes » opposé à « intelligentes », bref une opposition entre ces 10 jeunes filles, mais qu’est ce Jésus veut faire passer comme message ?

Autrefois il y avait une chanson : la terre nourrit tout, la terre nourrit, les sages, les sages, la terre nourrit tout, les sages, les fous. Alors pourquoi le ciel lui n’accepterait il pas tout le monde ? Cela ne paraît pas très juste car les sages comme  les autres se sont mises en route, ont quitté leurs habitudes, pour conquérir un plus grand bien. Pourquoi l’élection des unes et la mise à l’écart des autres ? Si Paul oppose la sagesse du monde et la folie de la croix, c’est peut être que les vierges sages sont un peu folles…

Si le royaume est comme 10 jeunes filles  et si la conclusion est veillez car vous ne savez ni le jour ni l’heure, est ce que le message se joue sur « ce que vous avez vécu pendant votre vie, vous ne pourrez pas le changer (il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus), ou « ne vous imaginez pas qu’avoir une lampe sera suffisant, non il faut plus que cela ? » Autrement dit, « ne pensez pas que ce soit facile d’entrer facilement dans le Lieu ou l’Epoux réside. Il ne suffit pas de faire de bonnes choses, il ne suffit pas d’entendre la voix qui se fera entendre et d’aller toquer à la porte. Non il faut quelque chose de plus ». Faire partie de la troupe n’est pas suffisant.

Il ne suffit pas d’être invité pour entrer là où réside l’Epoux, là où demeure Dieu. Et pourtant depuis la début de sa prédication Jésus à la suite de Jean Baptiste disait que le royaume de dieu était tout proche (géographiquement et temporellement) semble ouvrir la porte, mais il est aussi question de voie étroite, de croix à porter.

L’invitation est faite à tout le monde, ce qui renvoie à la parabole d’ l’homme qui invite à un superbe festin ses amis qui eux se défilent, ce qui permet d’ouvrir la salle à tout le monde), mais il y a quelque chose de plus qui est nécessaire pour entrer au moment où la porte sera ouverte. Dans la parabole que je viens de citer, il était question de la robe blanche (Mt ,22 , 1), là il est question d’une provision d’huile. Si on fait un parallèle entre les deux, et si l’huile est présentée comme une onction, elle aussi comme un vêtement qui est signe de la royauté et qui permet d’entrer dans la salle du roi.

Bref si c’est la pointe cette parabole matthéenne n’est pas très agréable. Peut être que la parabole des talents va finalement dans le même sens : avoir c’est bien, mais si on ne fait pas fructifier alors on perd tout (on ne peut entrer dans le royaume). A la limite heureusement que dans le même chapitre (le chapitre 25) on trouve « tout ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens c’est à moi que vous l’avez fait » qui permet au moins d’imaginer que la porte ne sera pas fermée pour nous, si nous essayons humblement d’ouvrir notre regard (la lampe de ton cœur dit jésus) sur nos frères.

Alors moi aujourd’hui, qu’est ce que je fais avec cette histoire. D’accord j’entends que entrer dans le royaume n’est pas facile. Mais l’huile, d’où vient elle ? J’ai lu il y a quelques jours que l’huile dont il est question est l’huile d’allégresse qui représente l’Esprit Saint. Alors oui cette huile là, je la désire, mais la désirer est elle suffisante pour entrer dans le royaume ? 

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