La croix comme un autel.
Je n’aime pas les images de victime, de sacrifice, d’autel,
ni la formule « le sang de la croix », j’ai beaucoup de mal avec
l’épître aux Hébreux, Jésus à la fois prêtre et victime , mais dans le
livre des juges il y a un épisode que j’aime beaucoup et qui se passe avec
Gédéon.
Gédéon vient de comprendre que celui qui s’adresse à lui en
lui disant « salut à toi vaillant guerrier » alors qu’il est en train
d’essayer de « planquer » le grain qui devrait revenir à l’occupant,
n’est autre que l’Ange du Seigneur
c’est à dire que le Tout Puissant se montre à lui sous cette forme là. Gédéon
demande un signe pour être bien sûr qu’il n’a pas la berlue. Ce ne sera que le
premier de nombreux signes que Gédéon demandera et je trouve cela très
rassurant : ne pas avoir peur de discuter le bout de gras avec le
Seigneur, demander qu’il se manifeste de manière à ce que nous puissions être
surs de bien comprendre ce qu’il veut Lui.
Et Gédéon prépare un sacrifice pour cet « Ange »
qui attend bien patiemment que tout soit près : il s’agit quand même de
tuer et préparer un chevreau et des pains sans levain en grande quantité :
30 kilos de farine, ce qui n’est pas rien. J’en arrive au passage qui est pour
moi très important :Ju 6,20-22. : L’ange lui di : va poser la
viande et les pains sur ce rocher et verse le jus par dessus. Gédéon obéit.
Alors l’ange du Seigneur étendit la main et avec l’extrémité du bâton qu’il
tenait il toucha la viande et les pains. Le feu jaillit du rocher et brûla la
viande et les pains ».
Ce qui m’interpelle dans ce passage c’est le feu ne sort pas
du bâton tenu par l’ange, ce n’est pas la foudre qui tomberait du ciel et qui
viendrait consumer les offrandes, non c’est le rocher qui devient autel et qui devient
source de feu et qui consumme entièrement l’offrande qui est holocauste,
puisque tout est brûlé. Ce n'est pas le feu de Dieu ce n'est pas le Dieu courroucé qui vient prendre la vie de l'homme qui est pendu là. Non c'est une espèce d'alchimie qui se fait, un contact en Dieu et son Fils, un regard peut-être mais ce n'est pas Dieu qui tue.
L’Ange disparaît, Gédéon comprend alors que l’homme
qu’il a vu est bien le Seigneur, il a du coup la peur de sa vie et curieusement
le Seigneur parle et rassure.
Je me dis que sur la croix, il y a l’homme Jésus, qui comme
les offrandes de Gédéon est comme recouvert du jus (le sang). Mais ce n’est pas
dieu qui le foudroie comme un dieu vengeur et destructeur, non c’est la croix
qui devient comme un autel sur lequel la vie est donnée. Quand Jésus
dit »tout est consommé » peut être peut-on entendre « tout est consumé ».
De l’homme qui a aimé les siens jusqu’au bout et qui a donné sa vie pour que
aucun ne soit perdu, de l’homme qui s’est fait obéissant, il ne va rien rester
et la nature divine va pouvoir se révéler dans sa gloire.
Alors oui, il est possible de voir la croix comme un autel
sur lequel comme le dit l’épître aux hébreux le sacrifice parfait a été
réalisé, sacrifice qui fait de nous du sacré.
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