vendredi 1 novembre 2013

La croix comme un autel: Juges 6, 20-22

La croix comme un autel.

Je n’aime pas les images de victime, de sacrifice, d’autel, ni la formule « le sang de la croix », j’ai beaucoup de mal avec l’épître aux Hébreux, Jésus à la fois prêtre et victime , mais dans le livre des juges il y a un épisode que j’aime beaucoup et qui se passe avec Gédéon.

Gédéon vient de comprendre que celui qui s’adresse à lui en lui disant « salut à toi vaillant guerrier » alors qu’il est en train d’essayer de « planquer » le grain qui devrait revenir à l’occupant, n’est autre que l’Ange du Seigneur  c’est à dire que le Tout Puissant se montre à lui sous cette forme là. Gédéon demande un signe pour être bien sûr qu’il n’a pas la berlue. Ce ne sera que le premier de nombreux signes que Gédéon demandera et je trouve cela très rassurant : ne pas avoir peur de discuter le bout de gras avec le Seigneur, demander qu’il se manifeste de manière à ce que nous puissions être surs de bien comprendre ce qu’il veut Lui.

Et Gédéon prépare un sacrifice pour cet « Ange » qui attend bien patiemment que tout soit près : il s’agit quand même de tuer et préparer un chevreau et des pains sans levain en grande quantité : 30 kilos de farine, ce qui n’est pas rien. J’en arrive au passage qui est pour moi très important :Ju 6,20-22. : L’ange lui di : va poser la viande et les pains sur ce rocher et verse le jus par dessus. Gédéon obéit. Alors l’ange du Seigneur étendit la main et avec l’extrémité du bâton qu’il tenait il toucha la viande et les pains. Le feu jaillit du rocher et brûla la viande et les pains ».

Ce qui m’interpelle dans ce passage c’est le feu ne sort pas du bâton tenu par l’ange, ce n’est pas la foudre qui tomberait du ciel et qui viendrait consumer les offrandes, non c’est le rocher qui devient autel et qui devient source de feu et qui consumme entièrement l’offrande qui est holocauste, puisque tout est brûlé. Ce n'est pas le feu de Dieu ce n'est pas le Dieu courroucé  qui vient prendre la vie de l'homme qui est pendu là. Non c'est une espèce d'alchimie qui se fait, un contact en Dieu et son Fils, un regard peut-être mais ce n'est pas Dieu qui tue. 


 L’Ange disparaît, Gédéon comprend alors que l’homme qu’il a vu est bien le Seigneur, il a du coup la peur de sa vie et curieusement le Seigneur parle et rassure.

Je me dis que sur la croix, il y a l’homme Jésus, qui comme les offrandes de Gédéon est comme recouvert du jus (le sang). Mais ce n’est pas dieu qui le foudroie comme un dieu vengeur et destructeur, non c’est la croix qui devient comme un autel sur lequel la vie est donnée. Quand Jésus dit »tout est consommé » peut être peut-on entendre « tout est consumé ». 

De l’homme qui a aimé les siens jusqu’au bout et qui a donné sa vie pour que aucun ne soit perdu, de l’homme qui s’est fait obéissant, il ne va rien rester et la nature divine va pouvoir se révéler dans sa gloire.

Alors oui, il est possible de voir la croix comme un autel sur lequel comme le dit l’épître aux hébreux le sacrifice parfait a été réalisé, sacrifice qui fait de nous du sacré.

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