jeudi 2 janvier 2014

une fournaise et des liens qui sautent...

Il y a quelques jours j'ai eu envie de relire le troisième chapitre du livre de Daniel, en sachant que la partie "grecque" qui est pourtant très utilisée par l'église catholique dans l'office des Laudes du dimanche se trouve souvent "ailleurs".

Pour une raison qui m'échappe, j'ai l'impression que ce texte (et c'est la même chose avec le texte des Maccabbées qui rapporte le martyr des 7 fils) je le connais depuis toujours.

Ce qui est certain c'est que si on essaye de se représenter la fournaise dont il est question dans ce récit, elle n'est pas représentable, ce serait une sorte d enclos, avec un couvercle pour que le feu ne se répande pas par le haut, couvercle que l'on peut enlever soit pour y jeter des personnes, soit pour ajouter du combustible, mais aussi avec  des portes... On peut penser à un four de boulanger de dimensions immenses, mais même, cela ne va pas. 
Bref cela renvoie d'emblée à quelque chose de mythologique.

En fait ce à qui j'ai été très sensible, c'est que les 3 hommes sont jetés tout habillés sont jetés avec les mains liées (ou ligotés) dans le feu et que le feu brule ces liens sans les brûler eux.

Et cela a été quelque chose de très important pour moi, car des liens nous en avons tous, et peut être que pour en être libérés, il faut accepter de tomber dans ce feu sans savoir (et là c'est un acte de foi sans précédent) si le feu va nous consumer ou non. La réponse donnée au roi est pour moi superbe: Dn 316Chadrac, Méchak et Abed-Négo répondirent au roi : " Majesté, nous ne voulons pas essayer de nous justifier. 17Sache toutefois que notre Dieu, le Dieu que nous servons, est capable de nous sauver ; oui, il nous arrachera à la fournaise et à ton pouvoir. 18Et à supposer qu'il ne le fasse pas, sache bien que nous refuserons quand même de servir tes dieux et d'adorer la statue d'or que tu as fait dresser". »

SI  on prend la traduction du Daniel grec (ici la Tob), la prière qui monte de la bouche d'Azarias est une prière magnifique (elle n'est pas lue tous les dimanches pour les laudes ce qui pour moi est bien dommage...), mais il y a la fois la notion de communauté (c'est tout le peuple qui s'est détournée, par les 3 hommes) et c'est à cause de cela qu'ils sont en quelque sorte pris en otages, liés par des liens de servitude. Et ces liens peuvent (et c'est bien le message de de texte) être otés,


Ce que j'aime aussi dans ce texte, c'est que cette prière ouvre une sorte de passage, une ouverture: on nous dit que le fait que les hommes ne soient pas morts provoque d'une certaine manière la fureur de ceux qui les avaient condamnés et que la fournaise est comme on dit chauffée encore plus fort, et que par l'ouverture de la louange passe un ange  49Mais l'Ange du Seigneur descendit dans la fournaise avec Azarya et ses compagnons, et il rejeta la flamme du feu hors de la fournaise ; 50il rendit le milieu de la fournaise comme un vent de rosée rafraîchissant : le feu ne les toucha pas du tout, et il ne leur causa ni tort ni dommage. 


Cette image d'une sorte d'oasis dans l'enfer de la violence et de la destruction est pour moi comme une représentation de la paix, comme une bulle où malgré le bruit et le grondement du feu le calme est là, et où le chant est possible.  



Je connais des personnes qui de par ce qu'elles ont vécu dans leur passé restent comme enchaînées, liées par l'emprise que ces personnes même décédées ont encore sur elles. Elle sont ligotées.

Là,il s'agit d'elle, mais moi aussi, il y a des liens qui demeurent même s'ils n'ont pas la force pathogène (du moins je l'espère) des liens que je peux constater chez ces personnes. Pour délier ces liens, il me semble si je suis le texte qu'il faut accepter de se jeter dans le feu, de passer par le feu, qui parce qu'il est en fait présence de Dieu (comme le buisson ardent), va pouvoir bruler une fois pour toute ces liens. Mais pour cela il faut cet acte de Foi: que Dieu délie ou ne délie pas ces liens, je luis fais confiance et je vais là où Il me mène.

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