jeudi 27 février 2014

Le présent.

Il y a une chose que je sais très bien faire, c'est anticiper, prévoir. Le nombre de fois où je pense à ce que je vais faire pour le ou les repas alors que je suis dans le temps qui est un temps pour Dieu, cela ne se compte pas.

L'imagination, ça marche très bien, on connait tous la fable de Pierrette et du Pot au Lait.

Je vais me faire opérer de la hanche la semaine prochaine et je passe mon temps à non seulement penser à ce qu'il faut prévoir (faire le maximum dans le jardin), ne pas laisser trop de linge, penser à ce que mon mari pourra se faire comme cuisine (donc essayer de laisser des légumes préparés), mais aussi à me dire: mercredi ce sera le jour de l'intervention, quant je reviendrais dans ma chambre, dans quel état serai-je? Est ce que j'aurais mal? Est ce que je pourrais bouger. Quand est ce que je pourrais m'asseoir? Et puis après il y a jeudi, là je sais que je me mettrai debout, vendredi, normalement ça sera derrière et ça ira mieux, etc.

Il y a cette anticipation de ce temps où je serais au moins un peu handicapée, ou je ne pourrais pas faire, pas aller dans le jardin, pas faire dans la maison, bref, tout ça ça tourne.

Et je viens de me dire que je ne sais absolument pas si je serai vivante aujourd'hui ou demain alors que l'important est de faire ce que je fais au présent et d'en gouter.

Je veux dire que là, je suis bien installée sur mon lit, avec l'ordinateur sur mes genoux. Alors au lieu de me demander comment je ferais à la clinique avec l'Ipad et leur WIFI, je peux simplement me dire que aujourd'hui je suis bien. Que j'entends le bruit des touches, la chaleur de l'ordinateur, le calme de la maison, que je peux voir le jardin, les toits des voisins.

Je ne dis pas que c'est facile, parce que anticiper c'est presque de l'automatique, mais si anticiper cela provoque de l'inquiétude, ce n'est pas bon.

Il y avait une chanson autre fois: "chante oui chante comme si tu allais mourir demain". Il ne s'agit pas de tomber dans la morbidité ni de faire comme si le futur n'existait pas, mais simplement de ne pas se laisser manger par lui et d'essayer d'être dans le présent, même s'il devient immédiatement passé. A trop penser à ce qui va être difficile, à ce qui va être pris au niveau de l'autonomie, je finis par presque déprimer, et bien ça, je ne le veux pas.

Ceci dit, je ne suis pas très très douée, mais peu importe.

1 commentaire:

AlainX a dit…

Je pense que tout se passera bien !
Mais les questions que tu te poses me semblent assez incontournables.... difficile quand même de danser la carmagnole en chantant "chouette ! Je passe sur le billard" !!
Tout l'art est sans doute de ne pas se laisser "envahir entièrement" pas ces imaginaires qui "gonflent" d'eux-même les scénarios cata. !....

Je penserai à toi !!
et courage !