vendredi 30 novembre 2018

ÉVANGILES SEMAINE DU 26 NOVEMBRE AU 2 DÉCEMBRE 2018

ÉVANGILES SEMAINE DU 26 NOVEMBRE AU 2 DÉCEMBRE 2018

LUNDI 26 NOVEMBRE. Lc 21, 1-5

1En ce temps-là, comme Jésus enseignait dans le Temple, levant les yeux, il vit les gens riches qui mettaient leurs offrandes dans le Trésor.
 Il vit aussi une veuve misérable y mettre deupetites pièces de monnaie. 

Je me dis que quand Jésus est dans le Temple et qu'il enseigne, c'est la parole de Dieu qui est là, cette parole qui ne revient pas sans avoir réalisé ce qu'elle disait. Il est non pas un maitre, mais il est le Maître, mais cela, personne ne s'en rend vraiment compte. Et pendant qu'il parle, il doit se passer un mouvement. Il y a des gens qui arrivent parce que c'est le jour et l'heure de mettre les offrandes. Et lui, il voit cette femme. Est-elle très mal ou très pauvrement habillée? Ce qui est sur, c'est que le bruit doit être très ténu, mais pour Jésus il sonne comme un cantique, comme un psaume, comme un morceau de musique, parce qu'elle a tout donné, elle a tout accompli ce qui était demandé, elle a  tout obéi.

Alors il déclara : « En vérité, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres. 
Car tous ceux-là, pour faire leur offrande, ont prissur leur superflu mais elle, elle a pris sur son indigence: elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre.»

Regard qui voit bien au-delà. J'ai toujours espéré que cette femme en rentrant chez elle, aura trouvé deux piécettes à nouveau.

MARDI 27 NOVEMBRE. Lc 21, 5-12

En ce temps-là, comme certains parlaient du Temple, des belles pierres et des ex-voto qui le décoraient, Jésus leur déclara

Quand je lis ces textes présentés par la liturgie, je me dis que ce n'est pas le temple qu'il faut contempler, mais celui qui est comme la plus belle pierre de temple, Jésus qui enseigne. Mais c'est facile de voir autre chose. Et là, ce que regardent ceux qui semblent être avec Jésus, ce n'est pas lui, mais le Temple, la construction. Et ils s'extasient en fait. Et là Jésus, casse l'admiration.

« Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. » 

En fait on peut penser qu'à court terme, Lui qui est peut-être l'ornement majeur du Temple va être détruit, et à long terme, il y a une prophétie, qui est une hantise pour les juifs, la destruction du temple qui est le signe de la présence d'Adonaï, le lieu vers lequel montent les tribus, un lieu de rassemblement.

Ils lui demandèrent : « Maître, quand cela arrivera-t-il ? Et quel sera le signe que cela est sur le point d’arriver ?» 

Cela est une question nécessaire, celle du quand, mais celle du signe je le comprends mal. Ou alors la destruction du corps de Jésus est de fait le signe que ce temple n'a plus sa raison d'être, et qu'il sera détruit, mais pas par les mêmes forces qui auront poussé Jésus dans la mort. 


Jésus répondit : « Prenez garde de ne pas vouslaisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : “C’est moi”, ou encore : “Le moment est tout proche.” Ne marchez pas derrière eux ! 

Ne marchez pas derrière eux (ceux qui se font passer pour Lui), ne soyez pas leurs disciples à ceux qui semblent jouer de votre crédulité. Donc d'abord discerner ce qu'il en est des faux prophètes, mais savoir quand même que les destructions sont là et à entendre comme des signes.

Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne soyez pas terrifiés: il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin. » 
10 Alors Jésus ajouta : « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. 
11 Il y aura de grands tremblements de terre et, en divers lieux, des famines et des épidémies; des phénomènes effrayants surviendront, et de grands signes venus du ciel. »

Cela fait beaucoup de choses. Je ne sais pas trop que penser. Nous avons perdu l'habitude de voir dans ces catastrophes de signes de Dieu, mais ce n'est peut-être pas ce que nous faisons de mieux. En tous les cas, se dire que Dieu peut parler aujourd'hui. 

MERCREDI 28 NOVEMBRE: Lc 21, 12-19

Suite du discours commencé hier, mais là on revient dans un présent qui est le présent de ceux qui lisent l'histoire de Jésus, qui y adhèrent et qui le reconnaissent comme leur Seigneur et sauveur. J'ai toujours pensé que le verset 12, correspondait tout à fait à ce qui allait se passer pour Paul: comparaître devant des rois. Et c'est aussi ce qui se passe très vite dans les Actes pour Pierre et Jean qui comparaissent devant le grand conseil, puis de Jacques mis à mort par Hérode. Il y a comme un germe ici qui sera développé dans les actes qui finalement sont le livre du témoignage. 

12 Mais avant tout cela, on portera la main sur vous et l’on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues et aux prisons, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon nom.
13 Cela vous amènera à rendre témoignage.


14 Mettez-vous donc dans l’esprit que vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense.
15 C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesseà laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer.

Je ne sais pas si c'est Jésus qui va donner cela où l'esprit qui est donné par lui à sa mort pour tous les hommes, mais les adversaires s'opposent et résistent non par le raisonnement mais par la violence. 
Mais quand je lis ce verset, je pense à Pierre, à Etienne et à Paul dans les Actes.

16 Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d’entre vous.
17 Vous serez détestés de tous, à cause de mon nom.

Vision très prophétique, mais qui m'a toujours fait pensé aussi aux régimes totalitaires de dénonciation, et à ce qui se passe aujourd'hui dans les pays où il n'y a qu'une seule religion d'admise. Le détesté est très fort.  

18 Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu.
19 C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie.

Qui veut sauver sa vie la perdra.. La phrase sur la persévérance me fait penser à la deuxième épitre de Pierre qui est proposée en ce moment pour l'office des lectures. Patience et persévérance disait un jour le frère Benoît. 

JEUDI 29 NOVEMBRE: Lc 21, 20-28

20 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand vous verrez Jérusalem encerclée par des armées, alors sachez que sadévastation approche. 
21 Alors, ceux qui seront en Judée, qu’ils s’enfuient dans les montagnes ; ceux qui seront à l’intérieur de la ville, qu’ils s’en éloignent ; ceux qui seront à la campagne, qu’ils ne rentrent pas en ville, 
22 car ce seront des jours où justice sera faite pour que soit accomplie toute l’Écriture.
 23 Quel malheur pour les femmes qui seront enceintes et celles qui allaiteront en ces jours-là, car il y aura un grand désarroi dans le pays, une grande colère contre ce peuple. 
24 Ils tomberont sous le tranchant de l’épée, ils seront emmenés en captivité dans toutes les nations ; Jérusalem sera foulée aux pieds par des païens, jusqu’à ce que leur temps soit accompli. 

Premier temps, la dévastation de Jérusalem? Jésus se rattache à ta tradition des grands prophètes, il rappelle que Jérusalem ne sera pas une ville éternelle, que comme dans le passé, elle sera conquise puis mise en pièce et dévastée par les païens, mais que comme par le passé, le temps de païens n'aura qu'un temps. 

25 Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. 
26 Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. 

 Deuxième temps, qui semble là hors du temps, un dérèglement total de la création Le tohu bohu semble reprendre ses droits, le mal semble avoir gagné, et pourtant.. 

27 Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. 

Celui qui a vaincu le mal en mourant sur la croix, vient, et tous le voient. Ce n'est plus une vision qui appartient à quelques élus, mais à tous ceux qui sont encore là.

28 Quand ces événements commenceront, redressez-vouset relevez la tête, car votre rédemption approche. »
  
Faut-il dire Youpi, ça y est enfin? Je n'en suis pas sure. Mais si la rédemption c'est être racheté au mal et porter le nom de Jésus, alors là, il y a de quoi se redresser et relever la tête.

VENDREDI 30 NOVEMBRE. ST ANDRÉ. Mt 4, 18-22

18 En ce temps-là, comme Jésus marchait le long de la mer de Galilée, il vit eux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs

Si on y réfléchit, c'est une curieuse introduction. Si Jésus marche sur le rivage, il y a de fortes chances qu'il rencontre des pêcheurs. Et il voit quand même des hommes qui sont suffisamment proches de lui, pour être entendus. Donc ils pêchent tout près et dire que ce sont des pêcheurs, c'est presque un pléonasme. Et dire que Simon porte aussi le nom de Pierre, cela anticipe sur le futur. Alors L'évangéliste écrit pour des personnes qui ne connaissent pas trop l'histoire de Jésus. Et il montre comment peut se faire l'appel. Ce qui complique les choses, c'est que nous, nous avons la référence de l'évangile de Jean et nous savons qu'André a parlé de Jésus à don frère et a conduit ce dernier auprès de Jésus. Là, on n'est pas censé le savoir, et peut-être que cela montre ce qui se passe quand Jésus décide d'appeler, mais en laissant la liberté. Il y a des verbes dans ce verset. Marcher, voir pour Jésus, jeter les filets pour les 2 frères.  

19 Jésus leur dit : « Venez à ma suite, et je vouferai pêcheurs d’hommes. » 

 Une sorte d'impératif: venez et une promesse au futur avec une sorte de changement de statut: pécheur de poisson/ pêcheurs d'hommes. Les uns sont dans la mer, les autres dans l'air. Mais ce ne sera plus le filet que l'on jette dans la mer, mais le filet de la parole et le filet de l'exemple.

20 Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent

J'aime bien le aussitôt qui fait penser à Marc, mais qui montre bien la rapidité de la réponse. 

21 De là, il avança et il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque avec leur père, en train de réparer leurs filets. Il les appela
22 Aussitôt, laissant la barque et leur père, ils le suivirent.

Là, on suit à nouveau Jésus et il s'adresse maintenant à deux autres. Pour moi, s'ils réparent les filets, c'est qu'ils sont sur la terre ferme, mais peut-être qu'ils sortent les filets de l'eau et réparent directement les mailles abîmées. Ils sont occupés, et il y a cet appel qui les détourne de leur travail. Et  on retrouve le "aussitôt". Ces quatre là, on peut penser qu'ils auront un destin un peu particulier. Mais ce destin se comprend mieux, si on fait quand même référence à l'évangile de Jean. En même temps, Matthieu a eu exactement le même genre d'appel, et comme ces hommes là, il a tout laissé en plan. 


SAMEDI 1 DÉCEMBRE. Lc 21, 34-36

34 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste

En d'autre termes, même si ça va mal, ne fuyez pas dans l'alcool pour faire comme si ça n'existait pas, ne passez pas votre temps à vous lamenter, parce que vous perdrez la vision. Moi Jésus, je vous parle de ce qui peut se passer, alors tenez en compte, sinon vous ne serez pas prêts.  Et là, il s'agit bien d'être aussi présent. 

35 comme un filet; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. 

Là pour moi, c'est l'image du filet de l'oiseleur qui s'abat et on ne peut pas se sortir des mailles. 

36 Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapperà tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »

Là, c'est le contraire de s'endormir dans la boisson et de se laisser prendre par les soucis, c'est rester éveillé et en lien avec le Seigneur, puisque prier c'est cela. Et c'est au moment du jugement qu'il sera possible de rester debout devant le Fils de l'homme, l'homme Dieu dans toute sa splendeur. 

DIMANCHE 2 DÉCEMBRE: Lc 21, 21-28, 34-36

Bis répétita… On y a déjà eu droit toute la semaine et on remet ça. Peut-être pour comprendre que dans cette obscurité qui est la notre, dans ce fracas qui peut nous envahir, quelque chose est en train de poindre, et que la naissance d'un enfant, ce germe d'espérance, c'est ce qu'il y a de plus beau.

25 En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue: « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots.
 26 Les hommes mourront de peur dans l’attentede ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. 
27 Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. 28 Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. » 

 Peut-être que ce terme de "venue " est le mot important. Il y a eu une venue dans l'histoire, une venue dans mon histoire et une venue pour le moment dans l'attente. Mais une venue qui renvoie bien à l'ascension. Une nuée l'a caché et là il revient sans la nuée, et la nuée est signe de la présence de Dieu (exode). Et on a là une image de cette relation entre le Père et le Fils, mais aussi cette image de lumière qui peut renvoyer à l'Esprit Saint. Et le mot de rédemption signifierait que le combat est terminé, ce qui est quand même une très bonne nouvelle. 

34 Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste 
35 comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. 
36  Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »

 C'est l'évangile de samedi. Curieusement je trouve qu'il a des accents très pauliniens.

dimanche 25 novembre 2018

ÉVANGILES: SEMAINE DU 18 AU 25 NOVEMBRE 2018

ÉVANGILES: SEMAINE DU 19 AU 25 NOVEMBRE 2018


LUNDI 19 NOVEMBRE Lc 18, 34-43 L'AVEUGLE DE JERICHO.

On se retrouve à la fin du chapitre 18. On va donc lire ce texte de l'aveugle (ici pas nommé)qui clôt ce chapitre, et Zachée qui va ouvrir le suivant qui lui  se termine par l'arrivée à  Jérusalem. On a lu cet évangile il y a peu de temps dans l'évangile de Marc, et ce dernier était beaucoup plus fourni en détails. Là c'est un peu comme s'il restait l'ossature. Il reste un homme aveugle (mais depuis quand), une foule qui accompagne un homme, une demande qui va dans le sens de "prier sans se lasser), une guérison sans gestes, qui est un échange de paroles.  


35 Alors que Jésusapprochait de Jéricho, un aveugle mendiait, assis au bord de la route

Il y a un lieu Jéricho, Jésus qui s'en approche avant d'entamer la montée à Jérusalem, un aveugle qui doit être là, où il est toujours, en espérant avoir sa pièce. Il est assis au bord de la route, ce qui évoque un peu le semeur qui jette sa semence sur le bord de la route, et où elle est piétinée; mais là, il va se passer autre chose. Celui qui parle, qui crie, c'est l'aveugle quand il apprend que Jésus approche. 

36 Entendant la foule passer devant lui, il s’informa de ce qu’il y avait. 

Comme il n'a pas la vue, il doit être surpris par le mouvement, par le bruit. Peut-être a-t-il peur? Mais il n'a pas sa langue dans sa poche et il s'informe. Ce verbe s'informer me renvoie au tout début de l'évangile de Luc, quand l'auteur parle à Théophile et dit s'être informé. 

37 On lui apprit que c’était Jésus le Nazaréen qui passait.

Phrase banale mais en ce jour étonnant. Elle sonne en moi comme si Jésus était comme un bateau, qui s'avance, la voile gonflée. La phrase qui chante c'est juste "Jésus qui passait". Le vent de l'Esprit qui le fait passer là. Il y a jésus qui passe, et cela évoque aussi Dieu qui passe devant Moïse (Ex 33), Moïse qui ne peut voir Dieu, Dieu qui lui dit de se cacher au creux du rocher. Mais l'aveugle lui, il ne voit pas; alors peut-être c'est ce qui lui permet de voir en Jésus Dieu qui demeure en Lui, et de crier. 

38 Il s’écria: « Jésus, fils de David, prends pitié de moi ! » 

S'écrier est différent de crier. Elisabeth s'écrie quand elle rencontre Marie Lc 1, 42), un peu comme si des paroles sortent, mais qu'en même temps elles vous envahissent. Alors il (l'aveugle) s'entend peut-être dire des mots qu'il n'avait pas prévus une reconnaissance aussi,  Fils de David (parce que ça, il ne le sait pas, et c'est un titre de messie) et une demande. On lui a parlé de Jésus de Nazareth et lui, il l'appelle fils de David. 

39 Ceux qui marchaient en tête le rabrouaient pour le faire taire. Mais lui criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! » 

Là c'est hélas fréquent: faire taire les gens qui gueulent ou qui montrent leur infirmité. Mais il ne se laisse pas faire, surtout s'il est rempli d'Esprit Saint. Car cette nomination de Jésus, Fils de David, elle est je crois unique dans cet évangile. Même le jour des Rameaux, ce n'est pas comme cela que Jésus sera nommé.

40 Jésus s’arrêta et il ordonna qu’on le lui amène. Quand il se fut approché, Jésus lui demanda 
41 « Que veux-tu que je fasse pour toi? » Il répondit : « Seigneur, que je retrouve la vue. » 

Importance de la demande. Importance aussi de savoir que Jésus entend, importance de crier même si les autres disent qu'il faut se taire. J'ai toujours aimé la simplicité du dialogue. Qu'est ce que tu veux que je fasse et la réponse, voilà ce que je veux. Il s'agit bien de retrouver, comme quelque chose qui a été perdu.

42 Et Jésus lui dit : « Retrouve la vue ! Ta foi t’a sauvé. » 

Importance de la foi dans cette guérison que se fait uniquement avec des mots, mais si peu. Un peu aussi comme si un dialogue silencieux s'était instauré, des mots pas dits, des mots pas entendus, mais qui sont là. Un homme guéri, un homme sauvé. 

43 À l’instant même, il retrouva la vue, et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu. Et tout le peuple, voyant cela, adressa une louange à Dieu.

Là, il y a la guérison mais cet homme que l'on faisait taire, il suit et il rend grâce à Dieu et il est moteur. Je ne sais si Luc a joué sur les mots, mais le peuple qui était aveugle à la souffrance, maintenant voit autre chose et comme cet homme se met à adresser une louange à Dieu. Tout retourne au Père, dans ce texte. 


MARDI 20 NOVEMBRE: Lc 19, 1-10 Zachée

Je me dis que les deux personnages présentés par Luc, alors que Jésus entame vraiment la montée vers Jérusalem ont des problèmes avec la vision. L'un est aveugle, alors c'est le son qui le guide, l'autre, voit, mais la taille fait qu'il ne peut pas vraiment voir, il a beau sauter, les autres l'empêchent de voir, même si c'est uniquement la curiosité. Peut-être qu'il connaît Matthieu qui a laissé son bureau et que ça lui a posé question, parce que après tout, il a bien fallu le remplacer cet homme là. Bien sûr Capharnaüm et Jéricho, ce n'est pas du tout les mêmes lieux, mais quand même. Alors le désir de voir, le désir d'apercevoir, cette curiosité qui peut parfois entraîner un changement total. Parce que Zachée passe de celui qui veut voir, à celui qui est vu, qui est remarqué, non pas en tant que chef mais en tant qu'homme et cela lui change la vie. De même pour l'aveugle qui lui aussi a vu Jésus, qu'il n'avait jamais vu. Voir et être vu, connaître et être connu.



01 Entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait.
02 Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche.
03 Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était de petite taille.

Comme quoi on peut être riche, mais ne pas être heureux. On peut souffrir de ce handicap. "t'es bien trop petit mon ami, t'es bien trop petit, dame oui" dit la chanson. Le métier qui donne du pouvoir, peut remplacer cela, mais pas totalement. Alors on a un homme qui semble avoir tout et qui pourtant doit envier ceux qui ont une taille normale. Bien sûr on ne se moque pas de lui par devant parce qu'il a du pouvoir, mais par derrière, sûrement.

04 Il courut donc en avance et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là.

Il est peut-être petit, mais il sait ce qu'il veut et quand il veut quelque chose: voir ce Jésus, il se donne les moyens. Bravo Zachée.

05 Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : « Zachée, descends vite aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. »

Là on peut dire que l'incroyable se passe. Je pense qu' avoir été appelé par son prénom a dû être une sorte de bombe. "Il me connaît par mon nom, moi dont on se moque, il sait qui je suis, et il n'a pas honte de venir chez moi, quel honneur il me fait". J'ai toujours pensé que Zachée avait dû descendre bien plus vite qu'il n'était monté dans cet arbre.

06 Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie.

J'aime bien la symétrie: Zachée descend vite/ vite il descendit. Et la joie qui est là. Mais manifestement il reçoit Jésus et peut-être une partie de sa bande, mais peut-être aussi des notables. Et là, ça coince. On dirait que  la suite gâche en quelque sorte la joie qui devrait être là.

07 Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. »

Toujours ce "récriminaient" et qui renvoie au livre de l'Exode et qui évoque donc Moïse. Mais c'est contre Jésus qui fait tout de travers: un bon juif ne doit pas pactiser avec l'impie, avec le pécheur. Jésus à ce moment là, ne dit rien, ne fait rien pour laisser à Zachée son espace, son espace de parole et cela c'est très beau. 

08 Zachée, debout, s’adressa au Seigneur : « Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. »

Zachée ne s'adresse pas à ceux qui récriminent contre Jésus. Il s'adresse directement à lui, en lui donnant son titre de Seigneur, et surtout il est debout, ce qui est bien un signe de résurrection. Il change, il est autre, il le manifeste. Quelque part, il est devenu un grand. Et il donne la moitié de ses biens aux pauvres. On a beaucoup écrit là-dessus, l'autre moitié c'est celle qui appartient à l'occupant.. Je ne sais pas.  Un peu comme la moitié du manteau de St Martin. Il ne dispose pas de cette moitié, peut-être, peut-être pas. Personne ne dit qu'il renonce à son métier. Et je crois que quand on fait du tort à quelqu'un on rend à l'identique, pas quatre fois plus, et là, il est certain que le cœur de Zachée s'est ouvert. 

09 Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham.
10 En effet, le Fils de l’hommeest venu chercher et sauver ce qui était perdu. »

Le dernier verset renvoie à l'image du bon pasteur. Ce qu'il rétorque aux "autres", c'est qu'ils n'ont pas le droit de dénier même à un pécheur son titre de fils d'Abraham, son titre de frère. Et l'impression aussi que Zachée n'est pas le seul concerné, mais toute sa maison, tous ceux qui logent là, qui habitent là, famille, serviteurs, peut-être esclaves parce que le regard de Zachée aura changé sur eux. 

MERCREDI 21 NOVEMBRE Lc 19, 11-26


Depuis mercredi ce texte me travaille. Ce matin je dirai que le serviteur qui a reçu ce cadeau qu'il est censé faire rapporter, il n'en veut pas. Il n'a rien demandé et ce truc ça lui complique la vie. Il n'espère qu'une chose, c'est justement que le maître ne revienne pas. Alors cet argent, comme il veut l'oublier, il l'enterre, comme ça, c'est mort. Ce qu'il oublie, c'est que c'est lui aussi qu'il tue. Et quand le maître revient, et bien, c'est de la faute du maître.. Il n'est pas responsable, il a eu peur, alors il faudrait que le maître comprenne. Mais le maître ne comprend pas et ne donne pas de deuxième chance. Ce qui est un peu contradictoire avec les paraboles de la miséricorde. Mais pour qu'il y ait miséricorde, il faut qu'l y ait, même à minima, une reconnaissance du Père, du donateur. Là il semble qu'l n'y ait rien. Peut-être que comme le disent certains, le fait de tout perdre, parce qu'il y a plus que perdre la somme qui est donnée à un autre, va pousser cet homme à changer. Cela évoque un peu ce que Paul écrit dans l'épitre aux romains, quand il espère exciter la jalousie de ses frères et qui ainsi vont se convertir et reconnaître le trésor qu'est Jésus. 

Peut-être qu'il faut voir les choses différemment: Jésus est à Jérusalem. Il a prophétisé la ruine de cette ville, qui est la demeure de Dieu. Et là, il s'agit d'un avertissement très clair. Tu n'as pas voulu entendre les paroles que Dieu te disait par ma bouche, ces paroles, tu les as rejetées, tu les as empêchées de fructifier, alors viendront des jours, où tu perdras tout. Et ce que tu avais, sera donné à d'autres.  Et ce qui vient ensuite, montre bien comment les chefs des prêtres, les bergers, ceux qui ont le pouvoir, ceux qui ont le savoir aussi, vont étouffer la parole, la mettre en terre et comment ils vont perdre ce qu'ils croyaient posséder, puisque le temple sera détruit, et que même la ville leur sera interdite.


11 Commeon l’écoutait, Jésus ajouta une parabole : il était près de Jérusalem et ses auditeurs pensaient que le royaume de Dieu allait se manifester à l’instant même.

Manifestement Jésus a repris sa marche vers Jérusalem. Il n'est pas question de disciples mais d'auditeurs.. Ce qui est différent. Il semble que ces auditeurs n'aient pas compris grand chose, mais ils attendent de l'homme Jésus un miracle, que Dieu comme sur l'Horeb se manifeste, que les ennemis soient renversés. Or ce n'est pas cela qui doit arriver. Mais par contre, le roi (peut-être Dieu ici) qui s'absente et que l'on veut destituer, quand il revient ne laissera pas les choses en l'état. En fait, là il se comporte comme le visualise le serviteur. Vous avez voulu me tuer, alors moi aussi je vous tue. 

12 Voici donc ce qu’il dit : « Un homme de la noblesse partit dans un pays lointain pour se faire donner la royautéet revenir ensuite.

Et si jésus parlait de lui? Il va partir dans ce pays lointain qui s'appelle la mort, et qui va par sa victoire sur le mal, faire de lui le Roi, et donc revenir. Il y a une absence mais un retour. 

13 Il appela dix de ses serviteurs, et remit à chacun une somme de la valeur d’une mine ; puis il leur dit : “Pendant mon voyage, faites de bonnes affaires.”

Différence avec l'évangile de Matthieu, les 10 et ce nombre n'est peut-être pas du hasard, les 10 justes dont parle Abraham, les 10 personnes nécessaires pour célébrer le Shabbat, la fiancée, le retour.. Et ils ont tous la même somme, avec une consigne: faire de bonnes affaires, faire fructifier.

14 Mais ses concitoyens le détestaient, et ils envoyèrent derrière lui une délégation chargée de dire : “Nous ne voulons pasque cet homme règne sur nous.”

Pourquoi les concitoyens le détestent ils au point de ne pas vouloir de lui comme roi? Est ce que Jésus parle de lui-même? Est ce qu'il dit explicitement qu'il sait que ceux qui l'écoutent là, vont le mettre à mort, lui le Roi des Juifs? En tous les cas, c'est à peu près ce qui va se jouer avec Pilate. Nous ne voulons pas de cet homme comme roi, notre roi, c'est César.

15 Quand il fut de retour après avoir reçu la royauté, il fit convoquer les serviteurs auxquels il avait remis l’argent, afin de savoir ce que leurs affaires avaient rapporté.
16 Le premier se présenta et dit : “Seigneur, la somme que tu m’avais remise a été multipliée par dix.”
17 Le roi lui déclara : “Très bien, bon serviteur ! Puisque tu as été fidèle en si peu de chose, reçois l’autoritésur dix villes.”
18 Le second vint dire : “La somme que tu m’avais remise, Seigneur, a été multipliée par cinq.
19 À celui-là encore, le roi dit : “Toi, de même, sois à la tête de cinq villes.”


Là on retrouve Matthieu, mais il y a une récompense explicite: gouverner un certain nombre de villes, alors que dans Matthieu, c'est "entrer dans la joie du maître", ce qui est très différent. Manifestement sur les 10, il n'y en a qu'un qui a eu des problèmes à obéir.

20 Le dernier vint dire : “Seigneur, voici la somme que tu m’avais remise ; je l’ai gardée enveloppée dans un linge.
21 En effet, j’avais peur de toi, car tu es un homme exigeant, tu retires ce que tu n’as pas mis en dépôt, tu moissonnes ce que tu n’as pas semé.”

La question que je me pose est qui est ce serviteur. Qu'est ce que Jésus veut dire? Est ce qu'il s'agit du peuple Israël? La question de la confiance; le maitre fait confiance, celui là est dans la peur de ne pas faire assez, il voit dans le maître quelqu'un s'impitoyable, de rapace, et qui inspire non l'amour et la reconnaissance, mais la peur. Ce serviteur vit dans la peur. Peur de ne pas savoir, peur de l'autre. Alors il ne fait rien, mais il en attribue la responsabilité à l'autre, et ça c'est un peu facile. Pourquoi certains sont-ils dans la peur dans la méfiance, quelle représentation ont-ils de Dieu?

22 Le roi lui déclara : “Je vais te juger sur tes paroles, serviteur mauvais : tu savais que je suis un homme exigeant, que je retire ce que je n’ai pas mis en dépôt, que je moissonne ce que je n’ai pas semé ;
23 alors pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque ? À mon arrivée, je l’aurais repris avec les intérêts.”

Réponse symétrique, mais avec la notion de serviteur mauvais, qui n'a pas été motivé par la peur qui aurait pu le pousser à faire travailler à  minima cet argent. Pourquoi cette paralysie chez cet homme? 

24 Et le roi dit  à ceux qui étaient là : “Retirez-luicette somme et donnez-la à celui qui a dix fois plus.”
25 On lui dit : “Seigneur, il a dix fois plus !

26 – Je vous le déclare : on donnera à celui qui ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a.

Très difficile ce petit texte. La somme ne lui appartenait pas, donc que le maitre la reprenne, ça peut se comprendre. Mais une fois la somme enlevée, que se passe t il? On dirait qu'on prend encore autre chose. Peut-être que cela pourra permettre de se tourner vers celui qui a, provoquer un retournement, une conversion. C'est ce que j'imagine. Mais c'est surtout s'imaginer être propriétaire de ce qu'on a, et ça Dieu peut l'enlever si on oublie que c'est lui le donateur. Je me dis que la Loi qui était le don de Dieu au peuple Juif, va être donnée au monde entier, sans passer par les préceptes, et cela va enrichir toute l'humanité.

27 Quant à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur euxamenez-les ici et égorgez-les devant moi.” 

Là, le roi se pose en roi, et c'est devant lui que la sentence est exécutée. Si l'évangile a été rédigé après la chute de 70, il y a une prophétie  qui est réalisée. Ne pas reconnaître Dieu qui s'est manifesté dans son fils, est cela qui est à l'origine de cette destruction? 

28 Après avoir ainsi parlé, Jésus partit en avant pour monter à Jérusalem.

Je le vois très bien Jésus, seul, parce que dire une histoire pareille, ça fait peur. On ne le dérange pas, on le laisse marcher à son pas. 


JEUDI 22 NOVEMBRE. Lc 19, 42-44

41 En ce temps-là, lorsque Jésus fut près de Jérusalem, voyant la ville, il pleura sur elle, en disant
42 « Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix! Mais maintenant cela est resté caché à tes yeux. 

Beaucoup des derniers prophètes, ceux qu'on appelle les petits ont chanté la gloire retrouvée de Jérusalem Et là, Jésus qui est aussi prophète ne va pas dans ce sens là. Il voit ce qui va se passer, même si ce n'est pas une vision exacte. Et dire à Jérusalem qui a le mot paix en elle, qu'elle n'a pas su reconnaître ce jour qui donne la paix, qu'elle n'a pas su reconnaître Jésus comme celui qui donne la Paix, la Paix de Dieu, c'est montrer, c'est pointer l'aveuglement. Et l'aveuglement va demeurer (enfin jusqu'à la Pentecôte).


43 Oui, viendront pour toi des jours où tes ennemis construiront des ouvrages de siège contre toi, t’encercleront et te presseront de tous côtés ; 
44 ils t’anéantiront, toi et tes enfants qui sont chez toi, et ils ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait. »

Parler de siège, cela renvoie au temps de Jérémie.. A la destruction du temple, à l'invasion, à la déportation et cela va revenir. Et cela est lié à l'aveuglement. Punition? J'ai du mal à associer en permanence désobéissance et destruction, parce que cela donne une vision qui est celle de serviteur de la parabole précédente, qui finalement ne veut pas d'un maître qui moissonne là où il n'a pas semé.. Donc à réfléchir. Mais il est sûr que l'homme est capable de faire lui-même son propre malheur et de l'attribuer ensuite à Dieu.

VENDREDI 23 DÉCEMBRE Lc 19, 45-48

45 Entré dans le Temple, Jésus se mit à en expulser les vendeurs. Il leur déclarait :
46 « Il est écrit : Ma maisoseraune maison de prière. Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. »

Très discrète finalement cette séquence. On ne dit pas comment Jésus s'y prend, mais le mot expulser évoque ce que Jésus fait quand il expulse les démons. Et la justification c'est une parole de la Bible. Si on pense au début de l'évangile de Luc, quand Jésus bébé entre dans le Temple, il est reconnu comme le Messie, comme celui qui doit venir et peut-être remplit-il le Temple de sa Présence, d'autant que l'arche d'alliance n'y est plus. Là, il est dans le Temple, j'ai presque envie de mettre une majuscule au verbe, mais il n'est pas reconnu comme Présence du Père. Il est celui dont il faut se débarrasser. 

47 Et il était chaque jour dans le Temple pour enseigner. Les grands prêtres et les scribes, ainsi que les notables, cherchaient à le faire mourir,
48 mais ils ne trouvaient pas ce qu’ils pourraient faire ; en effet, le peuple tout entier, suspendu à ses lèvres, l’écoutait.

Importance du travail de Jésus, qui est tous les jours dans le Temple, certainement pour participer aux prières et pour enseigner. J'aime l'image du peuple suspendu aux paroles qui tombent de sa bouche, comme un enfant est suspendu au sein de sa mère pour avoir le bon lait qui le nourrit.

SAMEDI 24 NOVEMBRE  LC 20, 27-40

Un grand saut dans le chapitre 20. On a les démêlés de Jésus avec les scribes, prêtres et anciens, qui demandent de justifier son autorité. Suit la parabole des vignerons homicides avec la finale sur la pierre angulaire rejetée. Puis désir des grands prêtres de mettre la main sur Jésus, mais comme ce n'est pas possible, il faut prendre sa parole en défaut, d'où l'histoire des sadducéens, qui étant du côté du pouvoir, lui proposent une belle histoire très rabbinique, mais qui peut conduire à une lapidation. Ce qui m'a toujours étonnée, c'est que la femme qui manifestement est stérile , n'ait pas été répudiée, ce qui serait logique. Mais bon c'est une fiction.


27 En ce temps-là, quelques sadducéens – ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection – s’approchèrent de Jésus 
28  et l’interrogèrent: « Maître, Moïse nous a prescrit: ‘Si un homme a un frère qui meurt en laissant une épouse mais pas d’enfant, il doit épouser la veuve pour susciter une descendance à son frère.’ 

Comme souvent le cadre est posé. Il y a un groupe de sadducéens or normalement ils ne sont pas trop présents pour écouter cet homme trop différent de leurs convictions, mais là, comme il s'agit de prendre Jésus en défaut sur un point de doctrine, sur un point de la Tora écrite, ils y vont de leur histoire qui s'appuie sur une prescription du Pentateuque. Il s'agit de Deut 25, 5 et tel que c'est rédigé, il s'agit d'une obligation pour que le nom de l'enfant qui nait de cette union, soit le nom du défunt pour que le nom ne soit pas effacé en Israël. Le rôle de l'enfant est d'annuler en quelque sorte la mort de celui qui aurait dû être son père? En tous les cas, c'est un héritage pas simple et comment appelle t il son géniteur cet enfant là? Ceci dit, c'est faire de la femme une "pondeuse". On la fait passer de main en main sans lui demander ce qu'elle peut ressentir.


29 Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfant ; 
30 de même le deuxième,
 31 puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d’enfants.
32 Finalement la femme mourut aussi. 
33Eh bien, à la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »

Là, on a l'histoire litigieuse. Qu'est ce que Jésus doit répondre? En même temps cela m'évoque un peu l'histoire de Tobie, avec les 7 époux de Sara, mis à mort par le démon, et qui font comprendre que ces hommes n'étaient pas ceux destinés à Sara. Mais là on est du concret, avec l'idée que l'Au-delà est à l'image de ce qui se fait sur la terre. Et c'est là-dessus que Jésus répond et essaye de les faire évoluer.

 34 Jésus leur répondit : « Les enfants de ce monde prennent femme et mari. 
35 Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, 
36 car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables ux anges, ils sont enfantsde Dieu et enfants de la résurrection. 

Manifestement Jésus se situe ailleurs. Et il parle d'un jugement. Il y a ceux qui sont jugés digne d'entrer dans le royaume, et ceux là sont devenus autres. Jésus ne tombe pas dans le piège du ridicule où la femme pourrait soit revenir à son premier époux, soit avoir des relations avec les 7.. On a l'impression que l'idée des saducéens est de dire, on ne peut pas imaginer cela, donc la résurrection n'est pas possible; ce qui revient à juger avec son seul mode de raisonnement. Sauf que cela, ça nous guette tous. 

37 Que les morts ressuscitentMoïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur ‘le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob.’ 
38 Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. »

Et la réponse qui se sert du Pentateuque, ne peut que clouer le bec aux sadducéens: si Moïse parle ainsi des ancêtres, c'est bien qu'ils sont vivants, redevenus vivants autrement.

39 Alors certains scribes prirent la parole pour dire : « Maître, tu as bien parlé. » 
40 Et ils n’osaient plus l’interroger sur quoi que ce soit.

Manifestement les scribes eux, sont bien contents, mais en même temps, cet homme qui a réponse à tout, qui est-il? 


DIMANCHE 25 NOVEMBRE. Jn 18, 33b-37

33b En ce temps-là, Pilate appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? » 
34 Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? 

J'ai toujours remplacé dire par demander ou interroger. Mais là, on est dans un autre ordre, le dire. Que dites vous de moi, que dit on de moi, comment écoutez vous ce "dire". Et en même temps cela met presque Jésus le condamné et Pilate le roi, à égalité. Ils parlent presque d'égal à égal. Le condamné interroge, et en interrogeant pousse à réfléchir. 

35 Pilate répondit : « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? »

Questionnement de Pilate, pourquoi est ce qu'ils t'ont livré et peut-être pourquoi est ce que tu tu t'es laissé faire, attraper? En général à la question qu'est ce que tu as fait, on répond, rien. Mais Jésus va comme souvent dans cet évangile élargir le dialogue.

36 Jésus déclara : « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici. »

Ce que j'entends là, c'est que la royauté de Jésus lui est transmise par une Puissance qu'on ne voit pas et donc que Jésus appartient à un autre règne. Son règne est différent, il n'est pas de la terre.

37 Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » 
Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi
Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. »

Si on écoute la réponse de Jésus, on a l'impression que Pilate a compris quelque chose, que cet homme livré est un roi, il a vut quelque chose que le peuple et surtout les grands-prêtres n'arrivent pas à voir. Lui le païen il est moins aveugle que les juifs. Mais Jésus change une fois de plus le point de vue. Pour lui, être roi, c'est rendre témoignage à la verité, et dans cet évangile, la vérité c'est de reconnaître la Présence de Dieu Père dans le Fils, et donc la venue de Dieu dans le monde.

dimanche 18 novembre 2018

EVANGILES: SEMAINE DU 12 AU 18 NOVEMBRE

SEMAINE DU 12 AU 18 NOVEMBRE 2018-

LUNDI 12 NOVEMBRE. Lc 17, 1-6

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples: « Il est inévitable que surviennent des scandales, des occasions de chute ; mais malheureux celui par qui cela arrive ! 
Il vaut mieux qu’on lui attache au cou une meule en pierre et qu’on le précipite à la mer, plutôt qu’il ne soit une occasion de chute pour un seul des petits que voilà

Parler du scandale, c'est parler de celui qui est en principe en dehors de la communauté des disciples et en fait ce que dit Jésus, c'est qu'il vaudrait mieux pour lui qu'il ne soit pas né, (lui mettre une meule et qu'on le noie comme on noie un petit chat…). Mais voilà, il le commet ce scandale, et que se passe t il après? Et arrive la question du pardon. Peut-on pardonner à celui qui a été cause de chute pour l'un de ces petits; sauf que là encore, il faut savoir ce que Jésus met derrière, pas ce que moi j'ai envie de mettre derrière. Ne pas être une cause de chute. Et si je pense aux épitres de Paul, prêcher un autre évangile, annoncer une autre manière de vivre qui fait référence à des lois qui n'ont plus leur raison d'être, c'est dénaturer le message et cela est scandaleux et celui qui fait cela est "malheureux".. Alors la brebis est perdue parce qu'elle a buté sur un obstacle qu'elle ne pouvait pas franchir. Et celui qui a fait cela, il l'a fait pour avoir du pouvoir. Il n'a pas compris ce que Jésus attend. Quand je pense moi scandale, je pense à ce que des adultes ont fait subir à des enfants, mais je ne pense pas que Jésus fasse référence à cela. Plus tard il parlera du verre d'eau donné à un de ces petits qui croient en lui, et le petit c'est celui qui a un cœur de pauvre, qui se sait dépendant, incapable, mais pourtant aimé.

Prenez garde à vous-mêmes!
Et si on coupait autrement le texte. Et si ce membre de phrase allait avec ce qui précède. Chacun peut-être cause de chute pour le frère. Je pensais aussi à Judas. Est ce qu'il a été cause de chute pour ses frères? Je ne le pense pas. Il a été aussi l'instrument, mais que lui est-il arrivé après, quand il est revenu dans son bon sens? Il est devenu chute pour lui-même. Et là se pose la question de la miséricorde. Il n'y a pas cru (du moins dans l'évangile de Matthieu).

Si ton frère a commis un péché, fais-lui de vifs reproches, et, s’il se repent, pardonne-lui
Même si sept fois par jour il commet un péché contre toi, et que sept fois de suite il revienne à toi en disant: “Je me repens”, tu lui pardonneras. » 

 Et là on arrive à autre chose: il s'agit du frère. Ce qui me paraît intéressant, c'est d'abord le péché à l'état brut et donc le droit de lui faire des reproches. Ne pas laisser passer. Et en fonction de son comportement, on lui pardonne ou pas. A savoir s'il se repend. Et ça c'est la condition. 
Puis Jésus parle du péché contre "toi" et de ce qu'il faut faire. Et là c'est encore autre chose. Mais c'est quoi le péché commis contre moi? Et c'est un péché dont il semble avoir conscience, puisque c'est lui qui revient. C'est ce que Jésus demande, et je bloque pas mal, parce que le pardon dans la vie courante, c'est un truc automatique: je te demande pardon et tu dois me pardonner; et je ne pense pas que ce soit comme ça. Il y a un travail à faire de part et d'autre. Il y a quand même la notion de futur. Peut-être que cela relativise les choses. Je ne peux pas pardonner ou je refuse de pardonner (parce que c'est trop facile de passer l'éponge) sur le coup, mais dans le futur, oui je pourrais le faire parce que c'est ce qui m'est demandé. 

Les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi! » 
Le Seigneur répondit : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbreque voici : “Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous aurait obéi.»

Si la foi, c'est accepter la parole de Jésus, comme quelque chose qui me met en mouvement, alors je peux comprendre les disciples.. Tu nous demande l'impossible.. Mais on a foi en toi, mais faut que tu nous aides, alors augmente quelque chose en nous, augmente notre foi, parce qu'on ne pense pas pouvoir le faire. Et là Jésus dévie.. Il leur montre surement un arbre qui est là, un bel arbre. Si on est à Jérusalem, pas de mer, pas de lac. Alors dire qu'il va se jeter dans la mer, cela paraît fou. Et pourtant la foi peut faire des choses extraordinaires; Il y a la demande du père de l'enfant paralytique. Viens au secours de mon manque de foi. Je pense que c'est une histoire de confiance, ne pas se soucier de ce qu'on sait faire, de ce qu'on connaît, mais de ce qu'on désire.  En tous les cas, Jésus ne répond pas à leur demande.

MARDI 13 NOVEMBRE. Lc 18, 7-10. Le serviteur quelconque. 

En ce temps-là, Jésus disait : « Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs: “Viens vite prendre place à table” ?
 Ne lui dira-t-il pas plutôt : “Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour meservir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ?
 Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres
10 De même vous aussi, quand vous aurez exécuté toutce qui vous a été ordonné, dites : “Nous sommes de simples serviteurs: nous n’avons fait que notredevoir.” »

La semaine dernière la personne qui propose le MOOC des Bernardins, qui est consacré à la Foi a parlé de ces serviteurs inutiles, mais aussi de ce noyau en fusion qu'est la personne et le message de Jésus.  Je copie une partie de ce texte, parce qu'il me plait. 

"Jésus a confié la mission à un petit nombre d'hommes, le "petit reste". Petit reste sur lequel Dieu dans l'ancien testament s'appuie et cela suffit. On pourrait comparer le message du Christ à un noyau atomique en fusion: il contient toute la puissance, tout ce qui va sauver l'humanité. Et cette puissance en fusion est confiée aux douze apôtres, au "petit reste". Alors on comprend qu'à la fois, la collaboration du petit reste est nécessaire. Dieu confie quelque chose de son mystère, le ferai-je connaître? Et en même temps elle est expliquée par la parabole des serviteurs inutiles. Collaboration nécessaire avec l'Esprit Saint et en même temps l'efficacité du noyau en fusion qui est totale, vient de lui et qui fait qu'en soi nous sommes des serviteurs inutiles". 

Il y a des textes du blog qui montrent mes réflexions sur ce texte. Ce matin, ce texte me parle en ce sens que je l'aime, surtout si je le mets en lien avec le texte sur la puissance du message de Jésus.

MERCREDI 14 NOVEMBRE. Lc 17, 11-19  Les 10 lépreux. 

C'est un évangile que j'aime bien, peut-être parce qu'il faut se mettre en route sur la foi de la parole sur l'espérance et aussi parce qu'il y a deux guérisons. Celle du corps et une autre, qui fait que le Samaritain rend à la fois gloire à Dieu mais aussi à Jésus et qu'il voit en cet homme bien plus qu'un homme: ses yeux se sont ouverts. On parle souvent de la lèpre du péché, cela c'est l'autre guérison.

Ce qui me frappe aussi, c'est le cri des lépreux l'ouïe qui est sollicité et Jésus qui semble fonctionner au niveau de la vue. Il les voit, il est touché, il les envoie se montrer (être vus). Le samaritain (qui est peut-être doublement considéré comme un lépreux) voit qu'il est guéri et cela le pousse en quelque sorte à ne pas obéir à l'injonction de Jésus, sauf que lui, il ne dépend pas du temple de Jérusalem donc l'obligation est peut-être plus souple. 

11 En ce temps-là, Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la région située entre la Samarie et la Galilée.
12 Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance

Contrairement au lépreux qui inaugure les guérisons dans l'évangile de Marc, on a là des lépreux qui respectent la loi. Ils ne sont pas dans le village (pas le droit d'y entrer) et ils restent à distance de Jésus. On pourrait dire, un bon point pour eux. 

13 et lui crièrent: « Jésusmaîtreprends pitié de nous. » 

Cela évoque un peu l'aveugle de Jéricho, qui crie lui aussi. Là ils doivent crier, compte tenu de la distance. Dire Jésus, c'est certes le prénom, mais c'est aussi dire Dieu sauve. Dire maître, c'est lui donner son titre de celui qui connaît, qui sait, qui enseigne. Alors deux titres pour Jésus. Et la demande: prends pitié de nous (guéris nous, fais que nous reprenions notre place, que nous ne soyons plus des errants, des bannis). Est ce qu'il y a pour eux, à ce moment là un possible lien entre cette lèpre maladie et ce qui aurait pu la provoquer? Je ne sais pas. 

14 À cette vue, Jésus leur dit: « Allez vous montrer aux prêtres. » En cours de route, ils furent purifiés

Dans l'évangile de Marc, il y a la guérison (purifié) et Jésus dit d'aller se montrer aux prêtres et de donner ce que Moïse à prescrit dans la Loi. Et ce geste là, sera pour les gens un témoignage. Là, il envoie directement aux prêtres mais cela sous tend que quelque chose peut ou ne peut pas se passer. Et les prêtres doivent contrôler la guérison. En tous les cas, ils partent eux aussi vers Jérusalem, mais peut-être pas par le même chemin. Et la guérison advient. Que se passe t il dans leur tête et dans leur corps à ce moment là? 

15 L’un d’eux,voyant qu’il était guérirevint sur ses pas, en glorifiant Dieuà pleine voix

Je ne sais pourquoi, mais ce verset chante en moi. Il n'a rien senti dans son corps, encore que.. Il se regarde et sa peau (comme celle de Naaman le Syrien, un étranger comme lui) est redevenu nette. Alors il est rempli de joie, de gratitude, et quelque chose explose en lui. Lui qui à mon avis ne devait plus prier, il est plein  de quelque chose qui est en lui et qui le dépasse, et et comme les bergers du début de l'évangile de Luc il rend Gloire à Dieu.

16 Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce.Or, c’était un Samaritain

Nous nous connaissons cet évangile par cœur ou presque, mais Luc ménage ses effets.. On s'attend à ce que ce soit un "juif" qui revienne sur ses pas, mais non, c'est celui qui était doublement lépreux: un samaritain. Et surtout il reconnaît en Jésus la présence de Dieu. Se jeter à ses pieds, face contre terre, c'est la posture que l'on prend quand un roi vous a fait une grâce.  

17 Alors Jésus prit la parole en disant : « Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés? Les neuf autres, où sont-ils
18 Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu! » 

On pourrait presque parler de constat d'échec.. Pourquoi ne sont-ils pas revenus? Pourquoi sont-ils prisonniers du légalisme? Maintenant qu'ils sont guéris, ils peuvent aller et venir comme ils le veulent. Quand Naaman est purifié, il reconnaît la puissance du Dieu d'Israël. Les 9, contrairement au samaritain ne reconnaissent pas la puissance de vie qui est en Jésus et qui se manifeste dans le dernier verset.

19 Jésus lui dit : « Relève-toiet va: ta foi t’a sauvé. »

C'est un verset de résurrection: relève-toi, suis ta route (va), ne reste pas là, tu es guéri dedans et dehors, tu es totalement un homme nouveau. En même temps dure "ta foi" t'a sauvé, cela veut dire que Jésus n'est pas un magicien, que la guérison est comme œuvre commune. Et en cela c'est un respect total de ce qui nous sommes. Merci.

JEUDI 15 NOVEMBRE : Lc 17, 20-25

Texte en deux morceaux. Une réponse aux pharisiens qui sont toujours là à vouloir savoir, vouloir connaître. Et la réponse de Jésus pour moi évoque le premier testament: Deut 30, 11-14, qui est un texte que j'aime. 
11 Car cette loi que je te prescris aujourd’hui n’est pas au-dessus de tes forces ni hors de ton atteinte.
12 Elle n’est pas dans les cieux, pour que tu dises : « Qui montera aux cieux nous la chercher ? Qui nous la fera entendre, afin que nous la mettions en pratique ? »
13 Elle n’est pas au-delà des mers, pour que tu dises : « Qui se rendra au-delà des mers nous la chercher ? Qui nous la fera entendre, afin que nous la mettions en pratique ? »
14 Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique.

Mais est ce que Jésus ne parle pas de Lui?

Et ensuite aux disciples, ce qui introduit peut-être tous ces textes sur la fin possible et le retour. Sauf que le retour, on est toujours à l'attendre, sauf si en soi, c'est déjà commencé

20 En ce temps-là, comme les pharisiens demandaient à Jésus quand viendrait le règne de Dieu, il prit la parole et dit : « La venue du règne de Dieu n’est pas observable
21 On ne dira pas : “Voilà, il est ici!” ou bien : “Il est là!” En effet, voici que le règne de Dieu est au milieu de vous. » 

Pas observable avec nos yeux de chair (je sais que mon défenseur est vivant, Job 19), mais pourtant il y a des signes. Ce qui est étonnant c'est que le début de l'évangile de Luc avec les différents chants, montre bien que le règne de Dieu, est là, qu'il est annoncé par Jean et concrétisé par ce petit enfant qui va naître. SI Dieu est considéré comme un roi, et s'il règne c'est que ses sujets accomplissent sa ou ses volontés et cela Jésus le fait parfaitement. Alors oui, on peut dire que le règne est là, mais qu'il ne se voit pas. Cela évoque aussi le levain dans la pate (présence de l'Esprit dans la foule des humaines). 

22 Puis il dit aux disciples: « Des jour sviendront où vous désirerez voiun seul des jours du Fils de l’homme, et vous ne le verrezpas

Difficile de savoir de qui ou de quoi Jésus parle. Est ce un travail de mémoire, est ce qu'il parle de son enlèvement (ce qui serait cohérent avec la fin du texte)? Ce qui est sûr c'est le "vous ne le verrez pas" ce qui veut dire qu'on est dans le domaine de la foi.

23 Onvous dira : “Voilà, il est là-bas !” ou bien : “Voici, il estici !” N’y allez pas, n’y courez pas

La construction littéraire reprend ce que Jésus disait aux pharisiens: il est ici ou il est la bas. Là c'est attendre, ne pas se fier aux phrases, même aux visions. Ce sera la claire vision pour tous, pas pour un petit nombre.

24 En effet, comme l’éclairqui jailliillumine l’horizon d’un bout à l’autre, ainsi le Fils de l’homme, quand son jour sera là

C'est une belle image, même si je ne la comprends pas. Je dois apporter un feu sur cette terre, et j'ai hâte qu'il soit allumé. Mais là c'est autre chose,. Je pense que c'est plus les cieux qui se déchirent et qui donnent naissance à un autre monde. Et ce qui adviendra, sera pour tous. 

25 Mais auparavant, il faut qu’il souffre beaucoup et qu’il soit rejeté par cette génération.»

Et là, nouvelle annonce de la passion. Et un moyen de dire que le chemin de Jésus doit passer par là, que ce ne sera pas Dieu qui descendra d'un coup pour sauver ou juger. 





VENDREDI 16 NOVEMBRE. LC 17, 26-37

26 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Comme cela s’est passé dans les jours de Noé, ainsi en sera-t-il dans les jours du Fils de l’homme

Je ne sais pas si quand Jésus parle comme cela de lui, il fait référence au livre de Daniel, mais c'est possible. On est dans un temps de fin du monde. Pourquoi Jésus parle t il de cela maintenant? On dirait qu'il insiste sur le fait que quand ça arrivera, il faut avoir discerner les signes des temps, être attentifs. 

27 On mangeait, on buvait, on prenait femme, on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche et où survint le déluge qui les fit tous périr

Noé, c'est le temps où tout le monde se pervertit sur la terre  et Dieu décide de tout éliminer comme pour recommencer à zéro, avec juste Noé. Si on suit la Genèse, vu la durée de la construction de l'arche, certains auraient pu se poser des questions, mais ils ont continué à vivre leur petite vie, sans tenir compte de la Présence, sans se tourner vers le Tout Autre. Parce que ce que Jésus décrit, c'est du banal, c'est du normal et ça ne correspond pas à ce que dit le Genèse. On peut se demander ce qui peut se passer quand Jésus entrera dans le sein de la terre puis dans le sein du Ciel (à la droite du Père). En tous les cas, le déluge ça a été pour tout le monde et sauf Noé et ses fils personne n'en n'a réchappé. Mais ensuite un peu comme une nouvelle création, un renouveau. Peut-être cela dont parle aussi jésus, sauf que tout le monde n'y entrera pas. Là, il y en a qui est sauvé parce qu'il a obéi et fait confiance.

28 Il en était de même dans les jours de Loth: on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait ; 
29 mais le jour où Loth sortit de Sodome, du ciel tomba une pluie de feu et de soufrequi les fit tous périr

Pour Lot, du temps d'Abraham, cela montre que Dieu est attentif à tout, qu'il voit ce qui se passe dans cette ville où Lot est parti s'installer. Je ne sais pas si c'est la question de l'hospitalité ou le type de relation qui s'instaure dans cette ville qui provoque la colère du Seigneur, mais là, il y a une annonce: ne pas faire comme si le Mal n'existait pas. Dieu sera vainqueur mais au prix d'une destruction. Il y a un qui est sauvé..

30 cela se passera de la même manière le jour où le Fils de l’homme se révélera.

On a deux futurs. Ce qui est annoncé, c'est la destruction, mais une destruction particulière, parce que tous ne seront pas détruits. Il y aura du salut.

31 En ce jour-là, celui qui sera sur sa terrasse, et aura ses affaires dans sa maison, qu’il ne descende pas pour les emporter ; et de même celui qui sera dans son champ, qu’il ne retourne pas en arrière. 
32 Rappelez-vous la femme de Loth

Là, il y a un message: quand on voit cela, partir, ne pas revenir dans la possession, dans le passé. Mais là, il y a peut-être un autre message. Quand surviennent certains évènements qui révèlent Dieu, il ne faut pas fuir dans le passé, il faut (mais est-ce le bon verbe) ouvrir les yeux du cœur, comprendre que c'est vers Dieu qu'il faut se tourner et aller, ne pas croire qu'il y a une sécurité dans les lieux connus. Cela est un frein. 

Peut-être que lorsqu'on découvre qui est Jésus, il se passe en nous quelque chose de l'ordre du cataclysme: tout vole en éclat, on entre dans un autre monde, une autre dimension. La peur pour nous faire chercher des certitudes dans le passé, mais Jésus dit que cela conduit à la mort. Vin nouveau, outres neuves.

33 Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera

On est toujours dans un futur. Peut-être que cela peut décrire aussi ce qui s'est passé pour Paul. Il a vu cet éclair et sa vie a changé, mais il a perdu ce en quoi il mettait sa fierté.. Perdre sa vie, pour gagner autre chose. Sauvegarder est pour moi un terme assez fort, qui montre bien que ce qui se passe est bien de l'ordre de la vie et de la mort.

34 Je vous le dis : Cette nuit-là, deux personnes seront dans le même lit : l’une sera prise, l’autre laissée. 
35 Deux femmes seront ensemble en train de moudre du grain : l’une sera prise, l’autre laissée. » 

On est dans le 50/50, mais quels sont les critères? 

36[…] Là, il doit y avoir une réponse de Jésus ou une autre affirmation, qui renvoie à un lieu et non plus à un quand.

37 Prenant alors la parole, les disciples lui demandèrent : « Où donc, Seigneur ? » Il leur répondit : « Là où sera le corps, là aussi se rassembleront les vautours. »

Cela fait référence à Is 34. C'est un chapitre où Dieu est en colère contre toutes les nations qui ont fait du mal à israël. Verset 15: Là se rassembleront les vautours l'un avec l'autre. Et après c'est le triomphe du peuple choisi. Personne ne manque de rien, la terre sera à eux. Est ce que Jésus par l'écrit de Luc annonce la chute de l'empire romain? En tous les cas, cela peut annoncer la chute de l'empire du Mal et la victoire du Bon. 

SAMEDI 17 NOVEMBRE Lc 18, 1-8     le juge inique et la veuve.


01 Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour euxde toujours prier sans se décourager :

En d'autres termes ils devaient de plaindre, souvent comme nous, de prier et que ça ne marche pas. Alors il raconte une petite histoire. Mais ce qui me semble important ce sont les mots, nécessité pour eux, ce qui veut dire indispensable, obligatoire, et sans se décourager, ce qui veut dire, encore et encore, persévérance, avec peut-être aussi l'idée (mais cela sera dit plus tard) que souvent nous ne demandons pas ce qu'il faudrait demander, nous nous centrons trop sur nous, sur notre je. Quand le psalmiste dit "donne Seigneur, donne le salut" il parle au nom du peuple. Alors peut-être aussi qu'il y a cette demande, le salut pour moi, mais pas que pour moi. En fait j'aime bien ces phrases où il n'y a pas de s'il te plait, mais ne demande à l'état brut.

02 « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes.
03 Dans cette même ville, il y avait uneveuvequi venait lui demander : “Rends-moi justice contre mon adversaire.”

On a deux personnages, un qui a le pouvoir et qui du fait de ce pouvoir se pense tout puissant, qui ne se fie qu'à lui même. Il devrait connaître la loi, mais il s'en moque. Il est tout puissant. Et une veuve, qui est en bisbille contre quelqu'un, peut-être sa famille peut-être pas. Mais on sait juste que c'est une veuve. Elle m'a toujours fait penser à ces autres figures qui demandent et demandent, la cananéenne, et même l'aveugle de Jéricho, tous ces gens que les disciples veulent faire taire.

On a là l'impression que cette affaire là n'intéresse pas du tout le juge, qu'il n'en tirera aucun bénéfice, donc il s'en moque.

04 Longtemps il refusa ; puis il se dit : “Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne,
05 comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.” »

Casser les pieds de Dieu. Sauf que j'imagine mal Dieu fonctionnant comme cela. Mais c'est rassurant. J'ai toujours appelé cela, tirer la sonnette, sonner et sonner sans cesse, répéter la demande sans se lasser, et pourtant ajouter: non pas ma volonté , mais la tienne, et ne pas oublier le merci.

06 Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice !

Il dit quoi ce juge? Il dit, je vais lui rendre justice pour qu'elle ne vienne plus m'assommer. Maintenant un commentaire de cet évangile, fait la différence entre rendre justice, et faire justice. Celui qui rend la justice, départage entre deux. Celui qui fait la justice, fait ce qui est juste pour chacun, mais il donne aussi sa dignité.
07 Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit Les fait-il attendre ?

Finalement je ne comprends pas bien cette idée de faire justice. Et j'ai souvent l'impression que Dieu fait quand même attendre, mais c'est surement parce que la prière est mal formulée, alors que les élus, eux, savent comment parler à Dieu. 

08 Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

La finale de ce texte est étonnante; Jésus dans le futur est celui qui a le jugement; s'il est le juge, est ce que j'ai foi en sa justice? Sauf que là, il est question de foi. Foi en lui, foi en qui il est, foi en son retour? Et là, c'est une question ouverte. Donc finalement un évangile qui me laisse sur ma faim, qui me laisse perplexe. 

DIMANCHE 18 NOVEMBRE. Mc 12, 27-32

24 En ces jours-là, après une pareille détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; 
25  les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées.

On a là une description d'une certaine fin du monde; oui, un jour le soleil ne donnera plus sa clarté ni sa chaleur et ce sera la fin de l'humanité, mais ce n'est pas à cela que Jésus pense.. Encore que.. Parce que quand il parle des puissances célestes, il ne s'agit pas du système solaire, mais de bien autre chose, de ce qui se passe indépendamment de nous, de ce que nous ignorons totalement, de ces combats dont il est parfois question dans la bible. C'est une sorte de chamboulement total, presque comme si on revenait au tohu bohu initial et que c'est là que l'avènement se fera.

L'office des lectures propose le livre de Joël et le chapitre 4. Or la phrase que Jésus emploie est en résonance parfaite avec Jl 4, 15. Et dans le livre de Joël, c'est Dieu qui convoque la terre entière en jugement et qui condamne car elles ont oppressé injustement Israël. Alors dans ce texte, Jésus se présente comme le nouveau Josaphat (Dieu juge) et assure un jugement juste à ceux qui sont devenus son peuple et qui auront été injustement opprimés à cause de lui. Ce que j'ai aussi trouvé frappant dans ces versets c'est qu'o trouve un appel à la révolte qui est à l'inverse du prophète Isaïe. Il ne s'agit plus de prendre des armes pour en faire des socs de charrue, mais l'inverse. Mais je trouve que cette référence à Joël éclaire le texte. 

 26 Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissanceet avec gloire.

Celui est qui dans la bible est le chevaucheur de nuées, c'est le Seigneur. Jésus affirme bien qu'il est pleinement Dieu dans ce verset. 

 27 Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel. 

Un peu de mauvais esprit.. Si la terre est ronde, il n'y a pas les quatre coins. Si elle est plate, oui.. Là Jésus parle de quelque chose d'important: les anges qui viendront rassembler les élus, mais il ne dit pas où ils iront. On est dans un quand, pas dans un où.

28 Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier: dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche.
29 De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte

Là au moins le figuier qui est aussi figure de la loi, des fruits de la loi, de la sagesse est un signe. Il annonce la proximité de quelque chose. L'été, la saison de la maturation, de la constitution du fruit, mais aussi des premières moissons est proche, à notre porte dit Jésus. Alors ouvrir les yeux pour laisser entrer celui qui frappe à la porte. Ap 3.

30 Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. 
31 Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas

Est ce que la mort et la résurrection de Jésus ont provoqué un chamboulement dans le ciel, ce n'est pas impossible. Sur la terre oui, d'après l'évangile de Matthieu (les ténèbres qui envahissent la terre, les tremblements de terre), mais cela reste localisé. Maintenant des signes il y en a peut-être tous les jours, mais il faut les voir, y être sensible et penser à ce retour, à ce jugement.

Mais l'important pour moi, ce matin c'est le verset 31. Mes paroles ne passeront pas. Quand Dieu a parlé sur le Sinaï, les paroles ont été écrites dans la pierre, puis elles sont venues (Ezéchiel) dans le cœur de l'homme. Mais ces paroles elles sont là et elles ne sont pas là. Et pour les recevoir, il faut des hommes. Jésus a lancé des paroles, des paroles de vie, et ces paroles si elles ne passent pas, disent aussi qu'il y aura une humanité renouvelée, transformée. 

32 Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père.

Il y a ailleurs la phrase: le père est plus grand que moi, et aussi quand Jacques et Jean demandent les places à droite et à gauche, la réponse de Jésus: il ne m'appartient pas de donner ces places.. Prééminence du Père qui reste explicite.  Ce matin je trouve cela très beau. 
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