samedi 18 août 2012

Est ce que Dieu nous teste?

Je lis régulièrement la "pensée du jour" de Joyce Meyer qui est une prédicatrice évangélique. En général j'apprécie ce qu'elle dit, mais le billet du 16 Août  que je reproduis ici, m'a fait sauter au plafond.

Voici le texte:


"La vie est pleine de défis qui testent notre détermination et notre foi en Dieu. Que nous soyons confrontés à la menace imminente du mal ou aux soucis du quotidien, la qualité de notre caractère est testée de façon certaine et régulière. 
  
Ce serait une grande erreur que de négliger le fait que Dieu met notre cœur, nos émotions et notre esprit à l'épreuve. Comment une chose est-elle testée ? Elle est mise  sous pression pour que l’on puisse observer si elle va accomplir ce pour quoi elle a été conçue, dans différentes conditions. Va-t-elle tenir ? Va-t-elle accomplir les performances vantées par ses concepteurs ? Fait-elle le poids face à un vrai standard de qualité déjà éprouvé ? 
Dieu fait la même chose avec nous. 
  

Êtes-vous testé aujourd'hui ? La clef est de continuer à faire confiance à Dieu, même lorsque vous ne comprenez pas tout. Il n'y a rien de tel que de faire confiance à Dieu sans avoir de réponses à vos questions, et si vous persévérez, malgré vos doutes, il vous édifiera et vous rendra plus fort." 

Cette vision de Dieu est pour moi celle d'un dieu pervers, et ce d'autant plus que moi les tests ça me connait puisque c'est mon métier. Que l'on teste des objets pour voir comment ils se comportent et s'ils sont conformes au cahier des charges oui, mais l'être humain n'est pas un chose. Quand on tire trop sur lui, il est blessé  et il peut parfois en mourir. Et imaginer que Dieu prenne du plaisir à éprouver l'humain cela me dérange.

Une partie de mon métier a consisté à faire passer des tests psychologiques, essentiellement à des enfants. Pour moi il s'agit à un moment donné, dans une relation donnée, de voir ce qu'un enfant est capable de  donner  comme réponse à un certain nombre de problèmes (ce qui permet de calculer un niveau intellectuel en le comparant à celui des enfants de sa tranche d'âge). Mais il ne s'agit pas de le piéger, de vouloir lui faire faire des choses impossibles. Pour moi, l'important est de permettre à l'enfant de donner le meilleur de lui-même, même si ce n'est pas forcément ce qui se passe en classe où il n'est pas en relation duelle. L'important est de voir ce qu'il peut faire d'une information, combien de temps il peut la garder en lui et l'utiliser. Ce que je veux dire c'est que je respecte l'enfant qui est en face de moi,et que j'essaye de le mettre en confiance pour qu'il puisse peut être effectivement se dépasser par rapport à ce qu'il fait en général. Mais jamais tester se conjuge avec piéger. Un jour un enfant a dit à sa maman après la séance de tests: "maintenant je sais que je suis capable de raconter des histoires" et ce jour là j'ai eu la certitude de ne pas avoir perdu mon temps.

Une de mes amies m'avait déjà interpelée avec cette manière d'envisager les choses, en me disant que si elle vivait telle chose dans sa vie, c'est que Dieu voulait la tester. Et j'avais l'impression qu'elle se créait un Dieu sadique, pervers à souhait. Comme si Dieu passait son temps à voir si elle utilisait bien les cadeaux qu'elle avait reçu depuis qu'elle lui avait donné son coeur. Cela fait penser à un père qui donnerait non pas pour manifester son amour, mais uniquement pour voir si l'enfant est finalement à la hauteur de ses espérances. Que se passe-t- il si  l'enfant ne l'est pas, et si l'enfant le déçoit? Alors il lui reste à l'enfant (qui est un adulte) de se reconnaître pécheur, de demander pardon, de s'humilier. Et là on rentre dans un circuit sans fin d'un homme couché alors que la gloire de Dieu c'est l'homme debout.


Certes la prière enseignée par Jésus de termine par "ne nous soumets pas à la tentation" ou "ne nous expose pas à la tentation", mais de là en imaginer que Dieu nous teste, c'est à dire crée ou utilise ce que nous avons à vivre pour voir si nous sommes ou non capables de continuer à lui faire confiance  cela me dépasse.

 Pour moi, ce Dieu là, est un Dieu "pervers" et je n'en veux pas.

Il est possible que cette idée vienne du livre des Proverbes que je ne connais pas assez bien, ou d'une certaine interprétation du livre de Job. Mais l'idée de mettre Job dans une situation difficile, non pas pour voir comment il s'en sortira, mais juste pour voir s'il continuera à bénir le nom du très haut, vient du Satan...

Qui serait ce Dieu qui enverrait des épreuves juste pour voir si on est capable de s'en sortir? N'a t il pas promis par son Fils d'être tous les jours avec nous? 

Les épreuves elles sont là sans qu'on ait besoin de les chercher. L'important est de pouvoir compter sur la présence de l'Esprit Saint pour que ces épreuves nous permettent de devenir qui nous devons devenir. C'est parce que Jésus a accepté l'épreuve de la mort qu'Il est devenu le premier des vivants.

Maintenant peut être que ce texte est pour moi un test... Pourquoi est ce que je réagis comme  cela? Mais ce qui est certain c'est que ce dieu là (et je mets exprès une minuscule) je n'en veux pas ce qui ne m'empêche pas d'admirer l'auteur de ce texte qui a une foi à déplacer les montagnes. 

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