samedi 26 août 2023

SEMAINE DU 20 AU 26 AOÛT. ÉVANGILES


 

 

DIMANCHE 20 AOÛT. Mt 15, 21-28

 

Si Jésus avait l'intention d'aller en territoire païen peut-être que cet épisode de la mer qui se déchaine, se comprend mieux: ne laisser l'invasion arriver dans le pays non juif. 

 

https://www.blogger.com/blog/post/edit/9807826/1459230267322686718    2017

 

21 En ce temps-là, partant de Génésareth, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon. 

22 Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. » 

23 Mais il ne lui répondit pas un mot

Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! » 

 

24 Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. » 

25 Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! » 

 

26 Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » 

27 Elle reprit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » 

 

28 Jésus répondit : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.

 

Intéressant ce petit récit encadré par deux multiplications des pains, un pour ceux du pays, une pour les autres. 

 

Intéressant aussi le discours de Jésus sur le pur et l'impur et qui se trouve finalement dans un pays impur, comme ce fut aussi le cas d'Elie, quand il va à Sarepta. Jésus semble fuir la Galilée pour aller chez des païens. Est-ce que sa présence suffit à rendre le pays pur? 

 

Et si un disciple racontait… 

 

On en voit de toutes les couleurs avec le maître, il y a peu, il avait nourri une foule immense avec ce que nous avions prévu pour nous, et ce n'était que cinq pains et deux poissons. Comment est-ce que cela a pu se faire, je ne le comprends pas, mais c'est un fait. Tous ont eu de quoi manger; de l'eau il y en avait sur place. Moi j'étais sûr que la foule allait s'emparer de lui et le proclamer roi à la place d'Hérode, mais il nous a demandé de ramasser ce qui restait, et cela faisait douze couffins remplis à ras bord, et de partir sur l'autre rive. J'aurai préféré rester avec lui, voir ce qui allait de passer, mais non, il n'a pas voulu.

 

 Quand il donne un ordre, on ne discute pas. Et nous nous avons passé une des pires nuits de notre vie, de ma vie.. En pleine nuit, le vent s'est levé, un sale vent, un vent méchant, sournois, qui changeait sans arrêt de direction, comme pour nous narguer. Les nuages se sont amoncelés et nous ont caché la lune, et les vagues se sont mis à battre notre barque. Nous étions perdus. Si encore Jésus avait été là, il aurait pu faire quelque chose, mais non, nous étions seuls dans la tourmente. 

 

Et voilà que d'un coup, j'ai vu une sorte de silhouette se déplacer sur les vagues et s'approcher. J'ai bien cru que ma dernière heure était venue, que ce spectre allait nous prendre avec lui dans les eaux de la mort. Et j'ai crié. J'ai honte de le dire, mais c'est comme ça. Sauf que ce fantôme ce n'était pas un fantôme, mais notre Rabbi qui venait à notre aide. Il nous a parlé et j'ai bien reconnu le son de sa voix. Il nous a dit; confiance, c'est moi, n'ayez plus peur. Sauf que je continuais à ne pas être rassuré. 

 

Si encore la tempête s'était calmée, mais non. Les vagues battaient toujours la barque. Et lui, il était à quelques encablures. Alors Pierre, notre Simon, a eu une drôle d'idée, un peu comme s'il doutait. Il lui a dit: si c'est bien toi, ordonne-moi de venir à toi, sur les flots. C'était quand même rudement risqué de demander ça. Et Jésus lui a dit de venir. Et là j'ai vu Pierre qui enjambait tant bien que mal le bord de la barque et qui se déplaçait sur l'eau. Je n'en croyais pas mes yeux, sauf que d'un coup, il a commencé à s'enfoncer. Il nous a dit que c'était arrivé parce que d'un coup en regardant à droite et à gauche et en voyant les vagues il avait été pris de panique. Je l'ai entendu crier au secours. Et Jésus l'a attrapé tant bien que mal, et ils sont montés tous les deux dans la barque. Simon n'était pas très fier de lui. Jésus lui n'a rien dit, mais le vent s'est calmé et là dans ce calme, nous avons compris que celui qui était avec nous était le maître du vent, le maître de la mer, le maître de la mort et nous nous sommes inclinés devant lui, lui l'homme rempli de Dieu. Et nous avons accosté. 

 

Les gens nous ont reconnu et comme d'habitude le défilé des malades et des possédés à repris et Jésus les a tous guéri. Vous vous rendez compte, tous.             À aucun moment il n'a pensé à lui et à sa fatigue et à la nuit précédente. Parce que lui, la nuit précédente, il l'avait passé à prier. Il nous l'a raconté un peu plus tard et il nous a raconté comment il avait renvoyé la foule.

 

Un peu plus tard, il y a eu une attaque des pharisiens. Ils sont vraiment odieux ceux-là. Ils auraient dû être dans la barque avec nous, ils auraient compris qui est Jésus. Mais ceux-là ce sont de vrais teigneux, avec leur loi qui leur sort par les trous des yeux. Ils nous ont reproché de ne pas nous laver les mains avant de manger. D'une part c'est faux, et d'autre part, en quoi ça les regarde. Et Jésus ça l'a mis en colère. Enfin pas une vraie colère parce qu'il leur a quand même répondu, mais d'un ton pas aimable du tout, et il y avait de quoi. 

 

Il a rétorqué qu'ils se servaient de la tradition, (les anciens comme ils disent), pour faire dire n'importe quoi à la Loi de Moïse, la déformer à leur avantage. Il les a traités d'hypocrites, ce qu'ils sont et il a appelé ceux qui étaient là pour leur faire comprendre quelque chose que je n'ai pas trop compris, mais qui est surement important, sur le pur et sur l'impur. Dans notre loi, Moïse a été précis quand il parle des animaux que nous pouvons consommer et de ceux qui sont interdits, qui sont impurs. Là Jésus a dit que ce n'est pas ce qui entrait dans notre bouche, je pense qu'il veut dire ce que nous mangeons, qui rend impur. Sauf que dire cela c'est quand même énorme, mais que c'est ce qui sort de notre bouche, qui rend impur. Je pense que là ce sont les paroles méchantes, comme celles des pharisiens, la fois où ils ont osé affirmer que s'il chassait des démons c'est parce qu'il avait fait alliance avec Béelzéboul. Alors les pharisiens, contrairement à ce qu'ils imaginent, ils ne sont pas purs, eux qui passent leur temps dans des ablutions sans fin.

 

Naturellement les pharisiens ont été scandalisés, moi je dirai que ça les a rendu furieux. Il a ajouté qu'ils étaient comme des aveugles qui s'imaginent pouvoir guider d'autres aveugles. Pierre lui a demandé de nous expliquer ce qu'il voulait vraiment dire, parce que ça, le maître le fait toujours. Et là, j'ai été très content, parce que j'avais compris que ce qui rend impur ce sont les mauvaises pensées sortent de notre cœur, pas, les aliments. Youpi, je suis vraiment trop fort. 

 

Et nous avons quitté cette région pas vraiment accueillante. L'idée c'était de nous reposer un peu au bord de la mer, dans la région de Tyr et de Sidon. Sauf que cette région, elle est remplie de païens, et même de ces habitants qui possédaient tout le pays dans les temps lointains. Je pensais qu'on serait un peu tranquille, mais non. Une bonne femme est arrivée, une femme de ce pays impur. Elle hurlait, elle criait, elle lui demandait de guérir sa fille qui était possédée par un démon. Je crois qu'elle voulait le prendre par les sentiments en lui donnant du "Seigneur Fils de David". 

 

Et lui, il ne l'a pas regardée, pas écoutée, elle se répétait et lui ne disait rien. Et cela c'était très étonnant; Est-ce qu'il aurait perdu ses capacités de guérir dans ce pays qui appartient au mauvais? Moi, je n'aurai pas insisté, mais elle si. Et lui, il faisait le sourd, sauf que nous, on ne supportait plus de l'entendre, surtout qu'elle a un drôle d'accent. L'un d'entre nous a même demandé à Jésus de lui dire de partir. Il a semblé nous entendre et il nous a dit qu'il n'avait été envoyé que pour les brebis perdues de la maison d'Israël. En fait il m'étonne un peu, parce que quand de grandes foules venaient se faire guérir,(1) il y avait des gens de toute la Galilée, mais aussi de Tyr et de Sidon alors pourquoi là, faire une différence. Mais lui, il sait. Peut-être qu'il ne veut pas d'histoires, il y en a déjà bien assez ailleurs. Mais cela m'a étonné. 

 

Alors là, la femme, elle m'en a bouché un coin. Je dirai même qu'elle ne manquait pas d'air, comme on dit, parce que cette phrase qui était pour nous, elle s'en est servi pour elle. Elle a vu que Jésus nous parlait, elle s'est prosternée, comme nous dans la barque, et comme Pierre, elle lui a demandé de venir à son secours.  Je crois vraiment qu'elle était en train de se noyer, avec cette petite fille malade. 

 

Et là, le maître lui a adressé une remontrance: il lui a dit qu'il n'est pas bien de prendre le pain des enfants (je pense le pain que lui donne aux brebis affamées qui le suivent chez nous), et de le donner aux petits chiens. Là, petits chiens, je n'aurai pas aimé du tout qu'on me compare à un chien. C'est quand même injurieux. 

 

Mais, ça ne lui a fait ni chaud, ni froid. Il l'écoutait enfin et elle a eu une réponse sidérante: elle lui a dit que les petits chiens sous la table, mangeaient ce qui tombaient de la table, et que cela ne privait personne. Jésus a été sidéré par cette réponse de bon sens et il l'a félicitée pour sa foi, elle qui ne s'était pas laissée démontée, il lui a dit que sa foi était grande (et peut-être plus forte que la nôtre) et que tout allait se passer comme elle le voulait. 

 

Ce qui est étonnant, c'est que lui n'a rien dit d'autre. Elle l'a regardé avec un sourire qui en disait long, elle est partie. Elle est revenue un peu plus tard, dire que sa fille était guérie et dans ses yeux il y avait une lumière. Cette femme qui était comme éteinte était devenue vivante, et Jésus aussi était heureux. Cela faisait plaisir.

 

Nous avons quitté le littoral et sommes revenus vers le pays qui est le nôtre. Et des guérisons il y en a eu, encore et encore. Quand comprendont-ils qu'au-delà, du guérisseur, il y a cet Autre, celui qui vient au nom du Seigneur? 

 

 

 

(1)  Marc 3, 8 et de la Judée, et de Jérusalem, et de l'Idumée, et d'au delà du Jourdain, et des environs de Tyr et de Sidon, une grande multitude, apprenant tout ce qu'il faisait, vint à lui.:

(2)  Lc 6, 17 Il descendit avec eux, et s'arrêta sur un plateau, où se trouvaient une foule de ses disciples et une multitude de peuple de toute la Judée, de Jérusalem, et de la contrée maritime de Tyr et de Sidon. Ils étaient venus pour l'entendre, et pour être guéris de leurs maladies.

 

 

 

LUNDI 21 AOÛT  M 19, 16-22

 

https://giboulee.blogspot.com/2017/08/tout-cela-je-lai-observe-que-me-manque.html

 

très bon commentaire RCF bon dans le sens de gouteux, delectable et bien plus dans dans le sens moral. Apprendre à faire du gouteux cad s'occuper des petits, ne pas avoir de surprlus et suivre.

 

16 En ce temps-là, voici que quelqu’un s’approcha de Jésus et lui dit : « Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle ? » 

17 Jésus lui dit : « Pourquoi m’interroges-tu sur ce qui est bon ? Celui qui est bon, c’est Dieu, et lui seul ! Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. » 

18 Il lui dit : « Lesquels ? » Jésus reprit : « ‘Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d’adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras pas de faux témoignage. 

19 Honore ton père et ta mère.’ Et aussi : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même.’ » 

 

20 Le jeune homme lui dit : « Tout cela, je l’ai observé : que me manque-t-il encore ? » 

21 Jésus lui répondit : « Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi. »

 

 

 22 À ces mots, le jeune homme s’en alla tout triste, car il avait de grands biens.

 

 

 

La réponse à la demande de cet homme, on l'aura demain au verset 30. 

MARDI 22 AOÛT. Mt 19, 23-30

 

Amusant le commentaire du pasteur, passer du chameau au poil de chameau et de là à Jean Baptiste qui baptise les riches et les pauvres. Et se reconnaître incapable de rentrer dans le royaume par nos propres forces;  

 

2 3En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : « Amen, je vous le dis : un riche entrera difficilement dans le royaume des Cieux. 

24 Je vous le répète : il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume des Cieux. » 

 

Est-ce que Jésus pense à tous les riches, (voir ce qui vient de se passer avec cet homme qui est venu l'aborder) ou aussi aux pharisiens, qui dans je ne sais plus quel évangile, ont des biens et se moquent de Jésus: vous ne pouvez pas servir Dieu et l'Argent. 

 

Mais en même temps, la richesse est censée être un signe de bénédiction, donc effectivement c'est difficile pour les disciples. Sauf que eux, posent la question du salut, qui est autre et qui concerne non pas le présent sur cette terre, mais bien le après.

 

25 Entendant ces paroles, les disciples furent profondément déconcertés, et ils disaient : « Qui donc peut être sauvé ? » 

26 Jésus posa sur eux son regard et dit : « Pour les hommes, c’est impossible, mais pour Dieu tout est possible. »

 

Présence du Dieu en Christ.  

 

27 Alors Pierre prit la parole et dit à Jésus : « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre : quelle sera donc notre part ? »

 28 Jésus leur déclara : « Amen, je vous le dis : lors du renouvellement du monde, lorsque le Fils de l’homme siégera sur son trône de gloire, vous qui m’avez suivi, vous siégerez vous aussi sur douze trônes pour juger les douze tribus d’Israël. 

 

Cela c'est pour les apôtres, ceux de la première heure, avec peut-être ces appellations de Prince de apôtres pour Pierre, mais bon, je n'aime pas trop la similitude avec ce qui se passe sur cette terre. J'aimerai autre chose.

 

29 Et celui qui aura quitté, à cause de mon nom, des maisons, des frères, des sœurs, un père, une mère, des enfants, ou une terre, recevra le centuple, et il aura en héritage la vie éternelle. 

 

 

Il s'agit bien de quitter, de lui laisser à Lui la première place et petit à petit toute la place, mais cela, parfois je trouve que c'est de l'ordre de l'impossible. Alors c'est là, où la miséricorde de Dieu intervient. 

 

30 Beaucoup de premiers seront derniers, beaucoup de derniers seront premiers. »

 

Je sais que cette phrase sera reprise peu de temps après et elle est importante. 

MERCREDI 23 AOÛT. Mt 20, 1-16. Parabole des talents.

 

Si on ne reste pas bloqué par le découpage en chapitre, cette parabole s'adresse directement aux disciples, après la question de Simon: et nous qui avons tout quitté pour te suivre… Et la finale, beaucoup de premiers seront derniers et beaucoup de derniers seront premiers. 

 

On peut penser que l'histoire racontée par Jésus, illustre cela, mais pas si simple de comprendre de qui il parle. 

 

On peut toujours penser aux pharisiens qui peuvent penser qu'ils seront les premiers, et qui de fait par leur manière de suivre la loi, la portent, et peuvent penser qu'ils sont les seuls. Et à ce moment là, les derniers seraient les disciples qui entrent dans le travail pour le royaume seulement depuis leur appel. Et ce sont eux, qui seront premiers au grand dam des autres. 

 

Sauf qu'en général, quand on commente ce texte, on en fait une lecture ecclésiale, et on demande parfois à ceux qui sont les "bons" qui font ce qu'ils peuvent pour le royaume advienne, d'accepter que les nouveaux venus, et finalement il y en a sans arrêt, puissent avoir au final la même récompense qu'eux. 

 

Et il y aussi, ou il y avait aussi l'interprétation disant que l'on est les derniers appelés, et que l'on ne peut être que plein de reconnaissance et recevoir le même salaire, à savoir la vie éternelle que ceux qui sont là depuis toujours. 

 

Je me dis que ça doit être ailleurs, mais je ne sais pas où. 

 

Ce qui suit, c'est la dernière annonce de la passion, en un lieu qui doit être proche de Jérusalem avec la demande de Madame Zebédée. Et là, il est question de premier/ Et il est dit que le premier dans la nouvelle église, c'est celui qui doit être l'esclave des autres et que pour être grand, il faut être le serviteur. Est donc grand celui qui comme le maître. se fait petit, et premier, celui qui comme lui, est obéissant en toute choses;

 

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « En effet, le royaume des Cieux est comparable au maître d’un domaine qui sortit dès le matin afin d’embaucher des ouvriers pour sa vigne. 

 

2Il se mit d’accord avec eux sur le salaire de la journée : un denier, c’est-à-dire une pièce d’argent, et il les envoya à sa vigne.

 

 Sorti vers neuf heures, il en vit d’autres qui étaient là, sur la place, sans rien faire. 

Et à ceux-là, il dit : “Allez à ma vigne, vous aussi, et je vous donnerai ce qui est juste.” 

5Ils y allèrent. 

 

Il sortit de nouveau vers midi, puis vers trois heures, et fit de même.

 

Vers cinq heures, il sortit encore, en trouva d’autres qui étaient là et leur dit : “Pourquoi êtes-vous restés là, toute la journée, sans rien faire ?” 

Ils lui répondirent : “Parce que personne ne nous a embauchés.” Il leur dit : “Allez à ma vigne, vous aussi.”

 

 Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant : “Appelle les ouvriers et distribue le salaire, en commençant par les derniers pour finir par les premiers.” 

 

Ceux qui avaient commencé à cinq heures s’avancèrent et reçurent chacun une pièce d’un denier. 

10 Quand vint le tour des premiers, ils pensaient recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun une pièce d’un denier. 

11 En la recevant, ils récriminaient contre le maître du domaine :

12 “Ceux-là, les derniers venus, n’ont fait qu’une heure, et tu les traites à l’égal de nous, qui avons enduré le poids du jour et la chaleur !” 

 

13 Mais le maître répondit à l’un d’entre eux : “Mon ami, je ne suis pas injuste envers toi. N’as-tu pas été d’accord avec moi pour un denier ? 

14 Prends ce qui te revient, et va-t’en. Je veux donner au dernier venu autant qu’à toi : 

15 n’ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mes biens ? Ou alors ton regard est-il mauvais parce que moi, je suis bon ?” 

 

16 C’est ainsi que les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers. »

 

 

JEUDI 24 AOÛT. ST BARTHÉLEMY. Jn 1, 45-51

 

Roi d'Israël, mais pas comme Nathanaël se l'imagine.

 

https://giboulee.blogspot.com/2022/08/jn-1-45-51-viens-et-vois-lappel-de.html

 

Jésus déclara: voici vraiment un israélite : il n'y a pas de ruse en lui. 

 

45 En ce temps-là, Philippe trouve Nathanaël et lui dit : « Celui dont il est écrit dans la loi de Moïse et chez les Prophètes, nous l’avons trouvé : c’est Jésus fils de Joseph, de Nazareth. »

46 Nathanaël répliqua : « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » Philippe répond : « Viens, et vois. »

 

 Dialogue Philippe, Nathanaël. Ce qui est beau, c'est que Philippe ne baisse pas les bras, il veut vraiment pousser Nathanaël à voir par lui-même, à ne pas rester dans des leiux communs et même méprisants. Des querelles de clocher.

 

 47 Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui, il déclare à son sujet : « Voici vraiment un Israélite : il n’y a pas de ruse en lui. »

 48 Nathanaël lui demande : « D’où me connais-tu ? » Jésus lui répond : « Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. »

 

Et là, curieusement si Jean écrit: "Jésus déclare", c'est qu'il s'adresse à André et à Pierre qui sont là. Pas à Nathanaël, sauf que ça ne tombe pas dans l'oreille d'un sourd et que Nathanaël, le prend mal. C'est un peu, qui es-tu toi, qui ne me connais pas, ou dire que je suis un grand naïf. (enfin je suppose que c'est quelque chose comme cela, pas de ruse, pas de méchanceté, bref c'est un bon gars). 

 

Donc réaction de Nathanaël; tu es qui toi, pour parler de mon caractère. Et c'est là où la réponse de Jésus, est hors norme. Elle fait un peu penser à la rencontre endre Dieu et le couple Adam et Eve. Où es-tu? Adam ne dit pas sous le figuier et pourtant, c'est peut-être bien là qu'il se trouve. Là Jésus trouve aussi Nathanaël par ce biais.  Figuier qui donne des feuilles pour petit la nudité, figuier arbre de sagesse. 

 

 49 Nathanaël lui dit : « Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu ! C’est toi le roi d’Israël ! » 

 

Et là, la conversion est immédiate. C'est tu sais qui je suis, alors moi, je sais qui tu es? Tu es le Fils de Doei, le roi d'Israëll (celui que j'attends).

 

50 Jésus reprend : « Je te dis que je t’ai vu sous le figuier, et c’est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. » 

51 Et il ajoute : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. »

 

Commentaire un peu désabusé de Jésus; il ne faut pas grand-chose pour changer ton fusil d'épaule ça ce n'est rien, mais un jour ce que tu verras sera bien moi dans ma toyauté, mais pas une royauté terrestre, mais céleste. Les cieux seront ouverts, et la terre et le iel seront réunis.  Il y a quelque chose de prophétique, et c'est le premier chapitre. Roi s'"Israël, c'est aussi le dialogue avec Pilate qui conclue un peu l'évangile de Jean. 

 

Commentaire de N.

 

Qu'est ce que j'étais bien chez moi. J'avais du temps, je lisais les louanges et voilà que Philippe déboule comme un chien dans un jeu de quille. J'&étais dans mon jardin, à l'ombre de mon figuier. Et voilà qu'il me dit qu'il a trouvé le Messie. Je le regarde étonné, si on avait trouvé le messie, ça se saurait non? Il me dit que c'est celui qui est annoncé par lMoïse et par les prophètes et qu'il s'appelle Jésus et qu'il est le fils de Joseph de Nazareth. 

 

Alors là, les bras m'en s'en tombés; Tout le monde sait que le messie sera un descendant de la maison de David et David il n'est pas d'un petit trou de Galilée mais de Bethéleem de Judée. Alors c'est vraiment n'importe quoi. En plus, Nazareth qui est proche d'une ville grecque, elle est toute pourrie, pardonnez moi l'expression. Mais Philippe, ça ne lui a rien fait ma réaction, et n'a pas cherché à discuter, il m'a dit de venir et de voir. Cela, ça m'a plu, je pourrai lui montrer qu'il se met vraiment le doigt dans l'œil. 

 

Et nous avons quitté Bethsaïde. Quand nous nous sommes approchés de l'endroit où était J2sus, avec Simon et André et un autre homme que je ne connais pas, Jésus s'est adressé à eux trois, en disant en me montrant: voila un véritable israélite, un homme dans lequel il n'y a pas de ruse. Cela m'a mis en colère. De quel droit parle t il de moi aux autres, comme si je n'étais pas. Est-ce que suivre Philippe, c'est faire preuve de naïveté? Un homme sans ruse, mais ça veut dire quoI? Un idiot? Et là je lui ai demandé d'un ton peu aimable, d'où il me connaissait. Mais enfin, pour qui se prend il celui-là. Il m'a alors regardé bien en face et m'a dit qu'il m'avait vu quand j'étais sous mon figuier avant que Philippe n'arrive et gâche ma journée. Seulement ça, il ne pouvait pas le savoir, et il était affirmatif. Qui est-il celui qui comme le dit le psaume, me sonde et me connait, et connait tous mes chemins? Celui-là, il ne peut -être que celui qui est choisi par le Très Haut et j'ai compris, mais pas avec des mots, avec tout mon être ce que Philippe avait dit en me disant qu'il avait trouvé le Messie. 

 

Et des mots ont jailli de ma bouche, des mots que je n'avais pas choisis, qui sont sortis tous seuls. J'ai affirmé qu'il était le Fils de Dieu, le Roi d'Israël. Et je le voytais déjà à Jérusalem avec la couronne de la royauté. Curieusement, il a eu l'air un peu triste, un peu désabusé. Presque comme si je l'avais déçu, comme si mon retournement avait été trop facile. Il m'a dit que peut de choses avaient suffi, juste affirmer qu'il m'avait vu. Mais qu'un jour, je verrai autre chose, je verrai le Fils de l'Homme avec des anges , les cieux ouverts, avec des anges qui monteraient et descendraient tout autour. Et là ce qu'il annonce c'est bien plus qu'une royauté, c'est le règne, de Dieu et si c'est bien quelque chose que je désire, c'est cela. Et j'ai fait comme Philippe, Simon et André, j'ai tout laissé pour le suivre, pour que royaume puisse advenir en Israël.

 

 

VENDREDI 25 AOÛT. Mt 22, 34-40

 

34 En ce temps-là, les pharisiens, apprenant qu’il avait fermé la bouche aux sadducéens, se réunirent, 

35 et l’un d’entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l’épreuve 

36 « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? 

 

Vu le nombre de commandements, on peut penser que c'est une question habituelle chez ces hommes habitués à scruter la loi, mais s'il s'agit d'une épreuve, c'est qu'il y a quand même des bonnes et des mauvaises réponses. Du moins entre eux. Et tout est prétexte à lapider Jésus. 

 

37 Jésus lui répondit : « ‘Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit.’ 

38 Voilà le grand, le premier commandement. 

39 Et le second lui est semblable : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même.’ 

40 De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. »

 

Pas de commentaires, pas de "tu as bien répondu". Mais ce qui me semble intéressant c'est que Jésus fait découler toute la loi et tous les commentaires des prophètes  et de leur transmission de la parole, de ces deux commandements, comme si eux étaient non pas les plus grands, mais le fondement de tout le reste et que ce sont peut-être eux, qui définissent (même si ce n'est pas possible) quelque chose de Dieu, à savoir cet amour qui est donné au futur, mais qui en Dieu est un présent.

 

 

SAMEDI 26 AOÛT. Mt 23, 1-11

 

Manifestement, j'ai complétement zappé/// 

 

En ce temps-là, Jésus s’adressa aux foules et à ses disciples, 

et il déclara : « Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse. 

Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le. (nous ferons et nous comprendrons).

Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas. 

 

Il y a eu les pièges sadducéens, pharisiens, docteurs de la loi, et c'est un peu la réponse du berger à la bergère. Jésus rive leur clou à ses adversaires. Il commence par les scribes et les pharisiens. Prendre ce qu'ils savent et enseignent, mais regarder comment ils vivent (ne pas mettre en pratique ou déformer), et ne pas faire comme eux.

 

Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. 

 

Ils n'aident pas.

 

Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens : 

ils élargissent leurs phylactères

 et rallongent leurs franges ;

 

Ils veulent être remarqués (cela renvoit aussi à Mt 5 et 6: quand tu jeunes, quand tu pries, quand tu fais l'aumône: ne fais pas comme certains). 

 

ils aiment les places d’honneur dans les dîners, les sièges d’honneur dans les synagogues 

et les salutations sur les places publiques ;

 ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi.

 

Recevoir le titre de Rabbi. Peut-être faudrait-il dire Professeur, plutôt que Maître, puisque Jésus dissocie à juste titre les deux fonctions.

 

 Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères.

 

Jésus ici prend le titre de Rabbi, il est maître en écriture puisqu'il les accomplit, mais nous, nous sommes enseignés. Nous ne prenons pas sa place.

 

 Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. 

 

10 Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. 

 

 Ne pas se faire donner le titre de Rabbi, de Père, de maître. Et prendre la place su serviteur.

 

11 Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. 

12 Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. »

samedi 19 août 2023

SEMAINE DU 13 AU 19 AOÛT. ÉVANGILES

 

 

DIMANCHE 13 AOÛT. Mt 14, 22-33 reprise tempête apaisée.

 

https://giboulee.blogspot.com/2018/08/la-nuit-le-vent-mt-14-24-36.html

 

22 Aussitôt après avoir nourri la foule dans le désert, Jésus obligea les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules. 

23 Quand il les eut renvoyées, il gravit la montagne, à l’écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul. 

 

Je comprends mal le texte proposé par la première lecture, 1R 19. Bien sûr Elie gravit la montagne… Il doit aussi rencontrer son Dieu, Dieu de violence et découvrir que c'est dans la douceur de la brise que son Dieu se révèle et parle, mais entre Jésus et Elie, il y a de telles différences.  Serait ce le fait qu'il sorte de sa grotte et que Pierre sorte de sa pbarque? Merci François.

 

Quand Jésus prie, est-il seul? Mon Père et moi, nous sommes Un. Unité réalisée ou Unité à venir?  

 

24 La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire. 

 

On est dans une autre perspective que chez Marc. On a l'impression que c'est une bonne tempête mais somme toute une tempête ordinaire, pas cette tempête qui veut les bloquer, les empêcher d'accoster; Ou alors, il y aurait la perversité des forces du mal: puisque l'Autre n'est pas là, profitons en pour noyer toute sa petite troupe. Comme cela, il ne pourra plus rien faire, et il cessera de nous contrarier. Mais …

 

25 Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer. 

26 En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils dirent : « C’est un fantôme. » Pris de peur, ils se mirent à crier.

27 Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! » 

 

Si c'est comme le dit Jn , c'est la pleine lune. Mais si les nuages sont là, elle disparait, et peut-être que la lumière sur les vagues, une lumière blafarde, est en elle-même inquiétante et Jésus, drapé dans cette lumière, peut faire très peur. Parce que si ces hommes se mettent à crier, alors qu'ils sont quand même habitués à pêcher de nuit, c'est que c'est très inquiétant.

 

Ce que j'aime, c'est que Jésus, parle et que sa parole qui doit être forte, puisque le vent souffle, est une parole qui rassure. Mais il faudrait savoir si le "confiance" est correct. En fait ça veut dire quoi? Le n'ayez pas peur parle plus.  C'est aussi n'ayez plus peur. Confiance ou courage, ce n'est pas tout à fait pareil. 

 

Qu'est ce qu'il veut leur dire? Je suis là, je vais agir, ayez confiance? Ou c'est bien moi, n'en doutez pas, je viens. 

 

28 Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. » 

Au moins s'il prend la parole, c'est qu'il ne crie plus. Il y a déjà un effet de la parole de Jésus,  sa parole leur rend la leur. 

La réaction de Pierre, pourrait faire penser qu'il a besoin d'une preuve et qu'il n'est pas complétement rassuré; il veut sa preuve. Cet homme dont il ne sait pas si c'est un fantôme (qui peut l'entraîner au fond de la mer) ou son Seigneur, doit lui prouver qu'il est tout puissant. 

Le "ordonne moi" est étrange; Pierre a besoin de cet ordre précis, pour se mettre en route. 

 

29 Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus. 

 

Il quitte la relative sécurité de la barque, mais le vent continue à souffler. Il va vers Jésus, et là il marche. Mais quand on y pense, c'est fou.. 

 

30 Mais, voyant la force du vent, il eut peur et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! » 

31 Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » 

 

Pierre a peur, il ne regarde plus Jésus, il regarde le monde hostile, et c'est là que ça bascule. Et tenir son regard sur Jésus, ce n'est pas si simple. Sauf que ce qui est affirmé ici, c'est même si ma foi défaille, même si je me perds, si je crie, alors lui, il entend, et il tend la main.

 

32 Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba. 

 

Les autres, qu'ont-ils pensé? Car pour eux, le vent souffle, et ne s'apaise que lorsque Jésus et le gros poisson qu'il a péché, sont dans la barque. 

 

33 Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »

 

Et c'est peut-être là, le parallèle avec la première lecture; Mais Elie met son voile sur son visage. 13 Aussitôt qu’il l’entendit, Élie se couvrit le visage avec son manteau, il sortit et se tint à l’entrée de la caverne. Alors il entendit une voix qui disait : « Que fais-tu là, Élie ? »

 

 

LUNDI 14 AOÛT. MT 17, 22-27. 

 

https://www.blogger.com/blog/post/edit/9807826/384354524907134358

 

 

22 En ce temps-là, comme Jésus et les disciples étaient réunis en Galilée, il leur dit : « Le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes ; 

23 ils le tueront et, le troisième jour, il ressuscitera. » Et ils furent profondément attristés.

 

Mais là, personne ne réagit, Pierre ne dit plus rien. Mais entre-temps, il y a eu la transfiguration. De fait on arrive doucement à la fin de la Galilée. Au chapitre 1ç, Jésus commence à aller vers la Judée et vers Jérusalem. 

 

24 Comme ils arrivaient à Capharnaüm, ceux qui perçoivent la redevance des deux drachmes pour le Temple vinrent trouver Pierre et lui dirent : « Votre maître paye bien les deux drachmes, n’est-ce pas ? » 

25 Il répondit : « Oui. »

 

On a l'impression qu'ils n'ont que ça à faire; pister les gens pour réclamer des sous. Ce qui est peut-être étonnant c'est la réponse de Pierre, qui parle peut-être un peu vite. Maintenant qui doit payer cette taxe? 

 

25 Quand Pierre entra dans la maison, Jésus prit la parole le premier : « Simon, quel est ton avis ? Les rois de la terre, de qui perçoivent-ils les taxes ou l’impôt ? De leurs fils, ou des autres personnes ? » 

26 Pierre lui répondit : « Des autres. » Et Jésus reprit : « Donc, les fils sont libres. 

 

Tel qu'on lit le texte, Pierre n'a pas le temps de parler de cet impôt qui leur tombe dessus. C'est jésus qui veut le faire réfléchir. Tu m'as vu dans ma Gloire. Si les rois de la terre perçoivent des taxes de ceux qui ne sont pas leurs fils, puisque là, il s'agit de la maison du Très Haut, donc du Père, comme Jésus est le fils, il ne devrait pas payer de taxes, mais qui reconnaît que Jésus est le Fils. 

 

27 Mais, pour ne pas scandaliser les gens, va donc jusqu’à la mer, jette l’hameçon, et saisis le premier poisson qui mordra ; ouvre-lui la bouche, et tu y trouveras une pièce de quatre drachmes. Prends-la, tu la donneras pour moi et pour toi. »

 

Je pense aussi que le temps n'est pas venu, et qu'il s'agit d'éviter une polémique avec ces hommes qui viennent peut-être de Jérusalem et qui pistent Jésus. Et Pierre a droit à son miracle à lui, rien que pour lui. Et cela met Pierre au même niveau que Jésus et cela montre bien son autorité. 

 

 

MARDI 15: ASSOMPTION. Lc 1,39-45 

 

Quand je lis ces versets, je ne peux m'empêcher à chaque fois (temps de l'avent, visitation en général en mai etc) de penser à ce moment béni, à ces moments bénis où j'ai senti mes enfants prendre vie en moi. C'est quelque chose d'infiniment ténu, qui surprend, qui est très doux, et qui dit d'un coup: je suis vivant, je suis en toi, j'existe, je grandis, je me développe et c'est en toi que cela se passe. Tu as donné la vie, tu m'as donné la vie.  Et comme je j'ai déjà écrit, je pense qu'Elisabeth avec ce silence qui entoure sa grossesse, si elle peut enfin parler d'une voix forte, c'est qu'elle vient enfin de ressentir par ce tressaillement la vie qui est en elle, et en laquelle elle croyait sans croire. Pour Marie, il semble que ce soit un peu tôt, mais sait-on jamais. Et ces tressaillements là, ce sont les plus beaux cadeaux qui noux sont donnés qui m'ont été donnés. La visitation c'est la vie, la vie donnée, la vie reçue, par le oui total de cette toute jeune fille, qui n'hésite pas à s'embarquer dans une aventure dont elle ne sait rien et qui bouleverse le plan d'une vie tranquille, normale.

 

39 En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. 

40 Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth.

 41 Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, 

42 et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. 

43 D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? 

44 Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. 

45 Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. » 

 

46Marie dit alors : « Mon âme exalte le Seigneur, 

47 exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! 

48 Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse. 

49 Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! 

50 Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. 

51 Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. 

52 Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles. 

53 Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides. 

54 Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour,

55 de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. » 

 

56 Marie resta avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle

 

 

MERCREDI 16 AOÛT.MT 18, 15-20

 

15 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Si ton frère a commis un péché contre toi, va lui faire des reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère.

 

C'est individuel. Péché contre toi, (mais ça, c'est quoi?), il faut dans un premier temps lui faire des reproches, ce qui veut déjà dire que l'autre sait qu'il a fait quelque chose qui peut porter préjudice, qui n'est pas conforme à ce qu'on attend dans la vie en communauté. Car quel est le sens de frère ici. Et le premier truc, ce n'est pas pourquoi, mais des reproches, encore que pourquoi est un reproche. Cela peut être du style: tu es méchant, tu n'aurais pas dû, regarde ce que j'endure. Cela devrait faire réfléchir et permettre à l'autre de reconnaître sa faute. 

 

Et au fond de moi, je me dis que rares (du moins chez les adultes) sont ceux qui acceptent cela. Mais c'est un frère dans la communauté. Alors on peut espérer. 

 

 

 

16 S’il ne t’écoute pas, prends en plus avec toi une ou deux personnes afin que toute l’affaire soit réglée sur la parole de deux ou trois témoins. 

17 S’il refuse de les écouter, dis-le à l’assemblée de l’Église ; s’il refuse encore d’écouter l’Église, considère-le comme un païen et un publicain. 

 

On peut penser que c'est le cas le plus fréquent, mais qu'en est-il de la miséricorde? On passe dans le juridique, avec deux cas. 

Porter l'affaire devant deux ou trois, permettre de s'expliquer, pour que ce soit réglé. Mais si ça ne marche pas, porter devant l'assemblée, (est ce que, assemblée et église ce n'est pas un pléonasme? ). Et si refus, on met l'autre dehors, ou on lui fait porter un statut de pécheur. 

Si on fait comme les pharisiens, on ne le fréquente plus.

 

Mais, cela peut être vrai pour ces deux là, mais est ce que cela veut dire que cela concerne tous les membres de la communauté? Il s'agit d'un truc privé,donc normalement c'est seulement le binôme et la communauté peut avoir un rôle et surtout de ne pas rejeter. Car la communauté c'est le visage du Christ, la présence du Christ manifestée au monde.

 

18 Amen, je vous le dis : tout ce que vous aurez lié sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous aurez délié sur la terre sera délié dans le ciel.

 

Là, se serait le pouvoir que Jésus donne à ceux qui vont le remplacer, mais cela nécessite quand même le discernement et le don de l'esprit. Cela va au-delà de la terre, l'acte posé par l'église est reconnu par les instances du ciel. 

 

19 Et pareillement, amen, je vous le dis, si deux d’entre vous sur la terre se mettent d’accord pour demander quoi que ce soit, ils l’obtiendront de mon Père qui est aux cieux. 

20 En effet, quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là, au milieu d’eux. »

 

Où est la logique ici? Sauf que cela dit, que dans tous les actes de ceux qui vont vivre après la mort et la résurrection, Jésus est présent et agissant.Est ce que cela parle de la puissance de l'intercession, pour que la réconciliation puisse de faire et qu'elle soit demandée par ceux qui ne sont pas directement concernés? 

 

 

 

 Mt 18, 21-33 19, 1 Le serviteur qui refuse de remettre la dette. Départ de la Galilée. 

 

https://giboulee.blogspot.com/search?q=Matthieu+18%2C+21-31

Il y a un autre texte.. 

 

21 En ce temps-là, Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » 

22 Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. 

 

Manifestement, Pierre, se sent mis en question par ce que Jésus vient de dire. Faut il pardonner indéfiniment? 7 fois, ça serait pas si mal. 

 

23 Ainsi, le royaume des Cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. 

24 Il commençait, quand on lui amena quelqu’un qui lui devait dix mille talents (c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent).

 25Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette. 

26Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prosterné et disait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout.”

 27Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette. 

28Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d’argent. Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant : “Rembourse ta dette !” 

 

29 Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai.” 

30 Mais l’autre refusa et le fit jeter en prison jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait. 

31 Ses compagnons, voyant cela, furent profondément attristés et allèrent raconter à leur maître tout ce qui s’était passé

.32Alors celui-ci le fit appeler et lui dit : “Serviteur mauvais ! je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié. 

33 Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?”

34 Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait. 

35 C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. » 

 

1Lorsque Jésus eut terminé ce discours, il s’éloigna de la Galilée et se rendit dans le territoire de la Judée, au-delà du Jourdain..

 

Texte de 2020 

 

Mt 18, 21-35. Le débiteur impitoyable.2020

C'était l'évangile proposé hier, mardi de la troisième semaine du temps de Carême. C'est un texte avec lequel j'ai du mal. Il a fallu presque deux jours pour que ce texte, d'un coup, prenne une autre dimension, que je sorte de ce que j'avais pu lire, pour comprendre que la "logique de Dieu" n'a rien à voir avec la logique des hommes, et qu'il se joue de nos petits calculs bien mesquins; parce que sa logique à lui, c'est celle du cœur (finale de ce texte: pardonner du fond de votre cœur). 

 

J'ai lu beaucoup de commentaires sur ce texte, sur le fait que le serviteur impitoyable a oublié que derrière le don (la remise de la dette), il y a le donateur. 

 

Il y a les commentaires qui font des parallèles avec la prière du Notre Père: "Remets-nous nos dettes, comme nous remettons leurs dettes à nos débiteurs" et "Car si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes". Mais pour pardonner, nous avons normalement quand nous étions enfants, été pardonnés par nos propres parents, et c'est cette expérience-là, qui permet la bienveillance envers les autres. On passe quand même ici du juridique (qui a des règles précises dans le Lévitique) à quelque chose de différent, la notion de faute.

 

Ce texte se trouve dans le chapitre 18 de Matthieu, qui est consacré au "vivre ensemble", donc aux règles qui doivent avoir cours dans la jeune communauté des disciples de Jésus. Se pose à partir du verset 15 la question du péché commis par un frère contre un frère, et du rôle de la communauté qui peut exclure; et ensuite celle du pardon, ce qui paraît assez logique. 

 

Analyse du texte: travail sur les versets.

 

C'est une analyse où je souligne certains mots qui me paraissent importants, et où je me laisse aller, au fil de la plume, à commenter, à laisser venir assez librement ce que cela me dit.

 

21 En ce temps-là, Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander: «Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois?»

22 Jésus lui répondit: «Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois.»

 

Bien sûr, il faut faire un parallèle avec le livre de la Genèse (Gn 4,24): "Caïn sera vengé sept fois et Lamek soixante-dix -sept fois". Mais Jésus remplace vengeance par pardon, et c'est encore plus...

 

Pauvre Pierre, qui devait trouver que pardonner sept fois, c'était déjà beaucoup. Et ce que Jésus répond, c'est quasiment impossible; ce qui laisse penser qu'on est dans un autre registre. Et puis, le juste pèche sept fois par jour. Mais faute et péché, est-ce la même chose? Je ne le pense pas.

 

Il est question ici du nombre de fautes: pas du temps, ou de la durée. Je veux dire que si quelqu'un commet envers moi sept fautes dans la même journée, ce n'est pas la même chose que si c'est en une semaine ou en un mois. La faute (mais il faudrait savoir si le mot grec est différent du mot employé pour parler du péché), c'est souvent quelque chose que l'autre ne fait pas exprès, mais qui peut tout à fait insupporter, voire même faire exploser. Faut-il se laisser faire, faut-il répondre systématiquement oui à l'autre, si - conscient de sa faute - il demande pardon? 

 

La réponse de Jésus est sans équivoque: toujours pardonner. Et soixante-dix fois sept fois, c'est de la démesure. Et je crois que c'est bien là que se trouve la pointe de la parabole: ne pas rester dans le "compter", parce qu'avec Dieu, ça ne fonctionne pas comme ça.

 

 

23 Ainsi, le royaume des Cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs.

24 Il commençait, quand on lui amena quelqu’un qui lui devait dix mille talents (c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent).

25 Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette.

26 Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prosterné et disait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout.”

27 Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette.

 

Ce qui est étonnant, c'est qu'on est dans une scène presque banale d'un roi (d'un maître, d'un gros propriétaire) qui veut régler ses comptes, à un moment donné; s'agit-il de quelque chose qui peut évoquer la fin des temps? 

 

Avant même qu'il ne commence à "rendre justice", on lui amène un homme qui très certainement voulait prendre la fuite. Et là, ce sont les autres, les frères si on peut dire, qui ne le laissent pas faire. Il faut dire que cet homme-là, clairement, doit beaucoup plus que les autres. De qui est-il le prototype? Peut-être justement de nos dettes envers Dieu, dont nous ne nous rendons pas compte, mais que les autres comptabilisent ... 

 

La suite on la connaît: il y a la demande, la promesse; et la compassion finalement très étonnante du maître de ce serviteur. On n'est plus dans le registre du maître implacable face à son serviteur; c'est autre chose qui se passe. Il y a de la pitié, il y a de l'amour. 

 

Et là normalement le serviteur devrait être éperdu de reconnaissance et se précipiter chez lui, par raconter à sa femme, la bonté de leur maître. Et "le remettre sa dette" va s'opposer au "rembourse ta dette" du verset suivant. 

 

28 Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d’argent. Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant : “Rembourse ta dette !”

29 Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait: “Prends patience envers moi, et je te rembourserai.

30 Mais l’autre refusa et le fit jeter en prison jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait.

31 Ses compagnons, voyant cela, furent profondément attristés et allèrent raconter à leur maître tout ce qui s’était passé.

 

C'est donc la même scène, mais cette fois c'est le premier qui a la place du maître, et qui n'agit pas du tout comme ce dernier. C'est aussi parfaitement symétrique par rapport à la première scène. Mais, Il y a eu en plus un acte très violent, presque un désir de meurtre (l'étrangler). Cela peut jouer dans la phrase "serviteur mauvais" qui sera employée par la suite. Et "serviteur mauvais", cela renvoie aussi à la parabole des talents, où le serviteur n'a pas compris qui était ce maître qui lui confiait cette somme. 

 

32 Alors celui-ci le fit appeler et lui dit : “Serviteur mauvais ! je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié.

33 Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?”

34 Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait.

 

35 C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. »

 

 La "sentence" qui termine cette histoire, c'est voici ce qui vous arrivera si vous ne pardonnez pas à votre frère, du fond du cœur. Et là, c'est autre chose que pardonner du bout des lèvres. Cela montre aussi que quand Dieu pardonne, il pardonne du fond du cœur. Et de cela, Pierre fera l'expérience, bien plus tard, après la résurrection en Jn 21,15-17.

 

 La pointe de la parabole: sortir de la logique du nombre.

 

La pointe de cette histoire pour moi, c'est de ne pas s'empêtrer dans du juridique, dans de l'obsessionnel, parce qu'avec Dieu ce n'est comme cela que ça se passe. Passer de 7 fois à 70 fois 7 fois, c'est complètement fou...

 

Remettre une dette qu'on ne peut pas se représenter (comme la dette de la France en ce moment), c'est complètement fou. Cela brise toutes les références.

 

Dieu n'a pas besoin de compter. Ce qui compte pour lui, c'est justement de ne pas entrer dans une relation de compte, mais d'amour. 

 

Si ce n'est pas possible à un moment donné, parce que l'homme n'est pas prêt à ce fonctionnement-là, alors oui, le juridique pourra reprendre le dessus, mais c'est bien dommage et ce n'est pas la démarche désirée par Dieu, même si une justice doit être rendue.

 

Si Jésus parle du cœur, pardonner de tout son cœur, c'est que si on pardonne avec son cœur, on ne compte plus. On sort de la logique du donnant-donnant, de la rétribution, pour entrer dans la logique de l'amour qui sera la logique de Jésus: logique de la Croix.. 

 

Ce que je veux dire, c'est que quand Pierre pose la question du pardon en termes juridiques, Jésus, par la démesure, fait sauter cette conception étriquée. Et il enfonce le clou en montrant que Dieu (le roi, le maître) ne rentre pas dans cette manière de fonctionner. Peu importe la somme, il ne se place pas dans le juridique, mais s'il fait grâce, s'il a pitié, c'est que cela change d'ordre. 

 

J'ai envie de dire que cela se passe dans l'affectif, et que ce qui est demandé aux disciples, c'est de sortir d'une logique de rétribution pour entrer dans une logique de l'amour. C'est ce que le serviteur mauvais, au cœur fermé, n'a pas été capable de comprendre.

 

On peut noter que les mots rembourser, dettes, sont omniprésents, ce qui renvoie presque à du juridique, comme dans le passage précédent (Mt 18, 15-18) qui est centré sur le péché. 

J'ai lu récemment que ce qui explique l'impossible reconnaissance, c'est que ce serviteur s'est mis dans la tête qu'il devait rembourser (ce qui explique son comportement inadmissible, avec son compagnon, alors que la dette lui a été remise. C'est comme s'il n'avait pas pu croire que c'était possible. Il a entendu délai, il n'a pas entendu que la dette était apurée). 

 

Je vais dans un premier temps laisser ce débiteur qui ne se laisse pas fléchir raconter ce qui s'est passé, puis j'analyserai le texte à ma manière.

 

L'homme raconte

 

Il paraît que le maître est revenu d'une longue absence et qu'il va voir avec chacun d'entre nous ce que nous lui devons. L'ennui, c'est que moi, ça fait des années et des années que j'emprunte, parce que je suis un joueur et que je perds et je perds; et je gagne et je reperds. Peut-être qu'il n'aurait pas dû me laisser emprunter autant. Alors je vais essayer de m'enfuir, parce que c'est sûr que je vais être vendu moi et ma famille, je vais perdre les quelques biens que ma femme a réussi à garder, et ce sera pour toute notre vie. C'est de sa faute à lui, d'abord, il n'aurait pas dû me laisser m'endetter à ce point-là. 

 

Seulement je n'ai pas pu prendre la fuite, parce que les autres employés, à qui je dois aussi des sous, même si certains m'en doivent, m'ont rattrapé. Ils m'ont conduit manu militari devant lui. Et Là j'ai peur, très peur. 

 

Il ne me reste qu'une chose à faire: jouer le tout pour le tout, lui demander de prendre patience, prendre un air contrit, me jeter à ses pieds. C'est ce que j'ai fait, et curieusement ça a marché. Il est étonnant ce maître, et maintenant je ne suis pas en prison; ma dette est remise, et je peux reprendre ma vie. Que ma femme va être contente!

 

En sortant, j'étais sur un petit nuage! Mais j'ai croisé un de mes amis qui me doit de l'argent. Ce n'est pas énorme à côté de ce que moi je devais, mais je n'ai aucune ressource. Alors mon sang n'a fait qu'un tour, je lui ai sauté à la gorge en lui demandant de me rembourser sur le champ. Il m'a supplié d'être patient, mais j'ai trop besoin de cet argent alors je l'ai fait mettre en prison, lui et sa famille. Quelques jours ont passé, et je coulais des jours assez heureux; seulement j'avais oublié que dans une ville, finalement tout se sait. Les autres ont su ce que j'avais fait et ils m'ont dénoncé au maître. Celui-ci m'a convoqué, et là, je savais que ça sentait mauvais pour moi. Je ne sais pas pourquoi je me suis conduit ainsi, mais quand la colère me prend, rien ne m'arrête. Et après tout, cet argent il me le devait. 

 

Le maître lui, était très en colère, je n'ai rien pu dire. Il criait en me disant que lui avait eu pitié de moi et moi j'aurais dû faire pareil. Et il m'a livré à la justice et me voilà mis en esclavage moi, ma femme et mes enfants pour un nombre d'années que je ne peux même pas calculer. Pourtant ma dette, il me l'avait bien remise, pourquoi ai-je été aussi stupide? 

 

Raconté comme cela, c'est l'histoire d'un type mauvais, qui ne pense qu'à lui, qui ne sait pas ouvrir les yeux, qui ne se rend pas compte de la chance qu'il a d'avoir quelqu'un qui lui remet sa dette - pourtant énorme, et qui au final est obligé de subir sa peine. 

 

 

Un compagnon de ce serviteur raconte. 

 

Il y a quelques jours, l'intendant du domaine est venu nous prévenir que le maître était revenu de son grand voyage et qu'il allait nous demander des comptes. De mon côté je n'ai rien à me reprocher, mais je n'aime pas, mais pas du tout. Nous étions les uns derrière les autres, à attendre et nous avons vu que l'intendant conduisait Onésime. Onésime, c'est un joueur, et il a des dettes faramineuses. Il est bien évident que jamais il ne pourra rembourser quoique ce soit. 

 

Et on sait tous, ce que cela veut dire: prison a vie pour lui et toute sa famille. Mais lui, il s'est jeté aux pieds de notre maître, il lui a juré qu'il rembourserait tout. Et là, le maître lui a dit que sa dette était annulée. Vous vous rendez compte, lui qui devait une fortune, il ne devait plus rien, il était libéré, sa famille avait échappé à l'emprisonnement. Et il est rentré chez lui. 

 

Cela aurait pu en rester là, mais quelques jours plus tard, nous avons su qu'il, avait fait mettre en prison un de nos amis qui lui devait cent pièces d'argent alors que lui, il en devait dix mille talents.  Vous vous rendez compte, il l'a fait jeter en prison lui et toute sa famille alors qu'il était en liberté. 

 

Alors, nous avons trouvé cela tellement injuste, malhonnête, méchant, qui nous sommes allés voir l'intendant qui a prévenu le maître. Et il s'est retrouve en prison, lui et toute sa famille. Et cela ce n'est que justice. Le maître a fait sortir l'autre de prison. Et cela nous a rendu heureux. 

 

Quand on a fait l'expérience de la compassion, n'est-il pas normal d'en faire autant? 

 

 

 

VENDREDI 18 AOÛT . Mt 19, 3-12

 

Intéressant le commentaire de N.Fabre, s'interroger sur la dureté de son cœur, et finalement trouver des causes faciles et égoïstes de ruptures d'alliance.

 

 

 

 3En ce temps-là, des pharisiens s’approchèrent de Jésus pour le mettre à l’épreuve ; ils lui demandèrent : « Est-il permis à un homme de renvoyer sa femme pour n’importe quel motif ? »

 Il répondit : « N’avez-vous pas lu ceci ? Dès le commencement, le Créateur les fit homme et femme, 

 

Normalement Jésus est sur la route de Jérusalem, il n'est plus en Galilée, mais en Judée et il (nous) allons avoir droit au défilé des questions. Comment mettre ce rabbi en difficulté, et donc le disqualifier. Alors là, c'est la question du divorce. Prescrit ou permis par Moïse. Qui évoque aussi la relation en le Seigneur et son peuple, Dieu qui répudie ou fait tout comme et qui revient chercher dès que sa promise se retourne vers lui. Et il y le rappel du commencement, avec la direction de l'unité en découverte ou en devenir. Différence et pourtant.

 

et dit : ‘À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair.’ 

Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! »

 

Le projet de Dieu, ce n'est pas à vous de vous y opposer.

 

 Les pharisiens lui répliquent : « Pourquoi donc Moïse a-t-il prescrit la remise d’un acte de divorce avant la répudiation ? »

 

Là, on pourrait presque penser à des saducéens qui ne connaissent que le Pentateuque. Si Moïse a permis, qui es-tu toi pour remettre cela en cause, en doute. Mais on peut penser que le ton monte su côté des pharisiens.

 

 Jésus leur répond : « C’est en raison de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes. Mais au commencement, il n’en était pas ainsi. 

Or je vous le dis : si quelqu’un renvoie sa femme – sauf en cas d’union illégitime – et qu’il en épouse une autre, il est adultère. »

 

10 Ses disciples lui disent : « Si telle est la situation de l’homme par rapport à sa femme, mieux vaut ne pas se marier. »

 

Spontanéité des disciples. Mais quand on y pense c'est énorme. Si on ne peut pas renvoyer sa femme, alors ça ne vaut pas la peine de se marier. On se marie et d'une certaine manière, on a toujours une menace envers sa femme. Quel pouvoir les hommes se donnent? 

 

 11 Il leur répondit : « Tous ne comprennent pas cette parole, mais seulement ceux à qui cela est donné.

 

Quelle parole? Homme et femme il les créa? 

 

12 Il y a des gens qui ne se marient pas car, de naissance, ils en sont incapables ;

 il y en a qui ne peuvent pas se marier car ils ont été mutilés par les hommes ; 

il y en a qui ont choisi de ne pas se marier à cause du royaume des Cieux. Celui qui peut comprendre, qu’il comprenne ! »

 

Peut-être qu'il y a une critique de la part des pharisiens: tout juif doit se marier et faire des enfants, et toi, tu as fait un autre choix. Pourquoi? LA DIFFÉRENCE QUI POSE QUESTION 

 

 

SAMEDI 19 AOUT. Mt 19, 13-15

 

Première lecture: exit Josué. Sait-on où est sa tombe, celle de Josué? 

 

13 Ensuite, on présenta des enfants à Jésus pour qu’il leur impose les mains en priant. Mais les disciples les écartèrent vivement. 

 

Intéressant la réaction des disciples. Je pense qu'on peut s'y reconnaître. Et ce n'est peut-être simplement pour -foutez la paix à Jésus, mais plus pour on ne vous connait pas, les gosses ils font chier, barrez vous. Du coup pour les enfants, conduits pas les parents ou par un adulte, quel beau souvenir de la rencontre.

 

14 Jésus leur dit : « Laissez les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi, car le royaume des Cieux est à ceux qui leur ressemblent. » 

 

Avec un peu de chance, le commentaire portera là-dessus.. 

 

15 Il leur imposa les mains, puis il partit de là. 


Exit Jésus et direction Jérusalem.