mardi 24 avril 2012

Encore mes problèmes avec les mots

Je crois que mon côté rebelle a beaucoup de mal avec la notion de "louer Dieu" et c'est peut-être pour cela que j'ai tant de mal avec les groupes dits de "louange". J'y ressens un impératif: vous êtes là pour louer Dieu. Or moi, je suis incapable de faire cela sur commande et ces chants que l'on répète  un bon nombre de fois ( comme pour chauffer l'assemblée) ont sur moi un effet contraire: je me sens manipulée. Et puis j'aime les chants méditatifs, pas les chants qui exaltent la force et la victoire.

Très curieusement je viens d eme rendre compte que la phrase "chanter les louanges de quelqu'un" me convient tout à fait pour chanter (si j'en ai envie) les louanges de Dieu. Chanter les louanges de quelqu'un c'est dire ce qu'il a fait pour vous, c'est exprimer sa reconnaissance, c'est dire de bien de lui (bénir) c'est transmettre aux autres aussi ce qu'il a fait de bien et aussi transmettre un peu qui il est.

Conclusion, je veux bien chanter les louanges de Dieu (c'est à dire dire ce qu'il a fait de bon pour moi dans ma vie) mais je ne suis pas capable de louer sur commande, surtout quand certains événements dramatiques se vivent dans le monde.

Conclusion, je suis rebelle et individualiste et je m'aime bien comme cela.

vendredi 20 avril 2012

Ben non

Un refrain d'un  chant aujourd'hui: "le seigneur m'a sauvé parce qu'Il m'aime..."


Après une recherche, j'ai trouvé que cette phrase est tirée du deuxième livre de Samuel, chapitre 22, verset20. 


Si on ne sort pas la phrase de son contexte, on comprend bien ce que David (car il s'agit de lui) veut dire: "Il étendit sa main d'en haut, il me saisit, Il me retira des grandes eaux; [18] Il me délivra de mon adversaire puissant, De mes ennemis qui étaient plus forts que moi. [19] Ils m'avaient surpris au jour de ma détresse, Mais l'Éternel fut mon appui. [20Il m'a mis au large, Il m'a sauvé, parce qu'il m'aime. [21] L'Éternel m'a traité selon ma droiture, Il m'a rendu selon la pureté de mes mains; [22] Car j'ai observé les voies de l'Éternel, Et je n'ai point été coupable envers mon Dieu. [23] Toutes ses ordonnances ont été devant moi, Et je ne me suis point écarté de ses lois. [24] J'ai été sans reproche envers lui, Et je me suis tenu en garde contre mon iniquité. [25] Aussi l'Éternel m'a rendu selon ma droiture...


Que David puisse dire cette phrase dans un texte qui de fait est très évocateur d'un psaume 2 Sam 22[1]" David adressa à l'Éternel les paroles de ce cantique, lorsque l'Éternel l'eut délivré de la main de tous ses ennemis et de la main de Saül"cela ne me pose pas question, mais si j'entends cette phrase telle qu'elle, je ne la supporte pas et je me demande ce que peuvent penser des personnes qui sont dans la souffrance, le deuil, la misère etc. Pourquoi Dieu ne les aime-t-Il pas? Pourquoi sont-ils rejetés? Car si on retourne la phrase, cela donne: si je ne suis pas sauvée, c'est que Dieu ne m'aime pas, qu'il me rejette, qu'Il se détourne de moi, or cela c'est un peu dur à avaler.


Où est la compassion, où est l'Amour révélé par Jésus quand Il parle de son Père et de Lui même? Dieu a t il des chouchous? Et cela fait penser à la phrase de Thérèse d'Avila: Pas étonnant Seigneur que vous ayez aussi peu d'amis, compte tenu de la manière dont vous les traitez"!


Bref, c'est souvent dangereux de sortir une phrase de son contexte, même si un jour, elle a été salvatrice pour celui qui a crée ce refrain.. 

samedi 14 avril 2012

j'aime bien.

C'est un paragraphe de" la lecture" proposée par la liturgie des heures pour le lundi de pâques. Je ne sais pas pourquoi cela me touche, mais cela me touche.


"Personne donc ne doit penser que le baptême consiste simplement dans le pardon des péchés et la grâce de la filiation adoptive ; il en était ainsi pour le baptême de Jean, qui ne procurait que le pardon des péchés. 

Mais nous savons très précisément que notre baptême, s'il est purification des péchés et nous attire le don de l'Esprit Saint, est aussi l'empreinte et l'image de la passion du Christ. 

C'est pourquoi saint Paul proclamait : Ne le savez-vous pas?  Nous tous, qui avons été baptisés en Jésus Christ, c'est dans sa mort que nous avons été baptisés. Nous avons donc été mis au tombeau avec lui par le baptême."

J'ai aimé ce mot "empreinte" parce que même si je n'ai pas les mots, j'ai des images. Avoir en soi une empreinte de la présence du Tout autre, avoir quelque chose de Lui qui est inscrit au dedans.  

Je commence quelle que part au fond de moi, à désirer que mon coeur s'élargisse  (comme on dit élargir un prisonnier, c'est à dire qu'il soit plus libre, donc moins  encombré) pour que la Croix  (qui est quand même quelque chose qui prend de la 
place) y trouve justement la place pour s'y poser.

La croix a à voir avec l'Amour. Ne pas séparer la résurrection de la crucifixion. Les deux sont inséparables. 

Aimer en éliminant les ressentis  qui parfois faussent complètement la vision, (même s'il faut quand même   en tenir compte), n'est pas si simple. Je pense que c'est une partie du travail de l'Esprit. 

Ce que je rapporte ici, est plus de l'ordre de l'intuition que de la démonstration. 

dimanche 1 avril 2012

Jésus Roi?

C'est aujourd'hui le dimanche des Rameaux et j'ai toujours eu beaucoup de mal à m'imaginer dans une foule en train d'agiter des palmes pour acclamer Jésus. Pourtant en 1944 j'agitais un drapeau quand les américains sont arrivés dans Monaco. Mais je faisais comme tout le monde. Il s'agissait bien à cette époque d'accueillir non pas un roi mais des libérateurs et à la limite j'aime mieux cette représentation là de Jésus que celle d'un roi. Il faut dire que le fait de vivre en république n'arrange pas les choses.

Alors les rameaux, le buis, les palmes... pas mon truc.

Et puis il faut raconter un peu...Car quand j'étais enfant, le dimanche des rameaux (je n'en connaissais absolument pas la signification) c'était un peu Noël..

J'habitais à Monaco et pour cette fêteon achetait aux enfants des palmes de rameaux tressées et on y accrochait des friandises. Il y avait différentes tailles et plus on était riche et plus la palme tressée était grande.
Le mien était en général assez petit. Il avait une belle couleur ivoire. On les achetait au marché, mais les enfants n'avaient pas le droit de les voir avant le dimanche matin. Ils étaient ornés de friandises (des bonbons) que l'on ne pouvait manger qu'après avoir été à la messe.  Moi je n'allais pas à la messe, mais j'allais quand même à l'église, je trempais la pointe de mon rameau dans l'eau bénite et je rentrais à la maison en dégustant mes bonbons. Et c'était un peu Noël...Et comme l'église était assez loin de la maison, je pouvais me régaler en rentrant chez nous.

Cette coutume là n'existe que dans le midi de la France et certainement en Italie. Par la suite j'ai découvert le buis, mais cela n'a jamais eu de sens pour moi que d'agiter ces petites branches. Pourquoi le buis? Pas la moindre idée sauf que j'en aime l'odeur. Le côté un peu magique du buis qui est censé porté bonheur, m'a toujours déconcertée. Si comme je l'ai lu récemment le buis ce rameau vert célèbre en quelque sorte la montée de la sève au printemps, donc la vie, alors oui, pourquoi pas. Et puis ces crucifix dans les maisons avec leur buis desséché, je n'ai jamais aimé cela. Est ce pour rappeler que Celui qui est sur la croix, comme un malfaiteur a été accueilli comme un roi et que de fait il est roi? Cela reste une interrogation.

Quand je suis allée en terre sainte, nous sommes entrés dans Jérusalem pour célébrer la messe des rameaux dans le Saint Sépulcre avec des palmes assez grandes et assez piquantes. Je me trouvais parfaitement ridicule en train d'agiter ce grand machin, et en plus j'étais d'une humeur massacrante. Pour expliquer cela, il faut dire que cela se passait en plein mois d'Août, sur le coup de midi et que nous venions de faire au pas de course le chemin entre ce qui s'appelle "l'auberge du bon samaritain" et l'entrée de Jérusalem, sans nous arrêter parce que nous avions pris du retard à cause du groupe de garçons du pèlerinage qui eux ne s'étaient pas réveillés. Bref, aucune joie, mais plutôt une grande colère, donc célébrer la royauté de jésus, pas vraiment question. Autant j'ai aimé la montée entre Jerricho et l'auberge du Bon Samaritain, autant j'ai détesté cette route vers Jérusalem.

Il y a un tas des chants qui célèbrent Jésus, non pas comme le roi des Juifs (son motif de condamnation) mais comme notre roi et je dois dire que peut être jusqu'à aujourd'hui cela n'avait pas grand sens pour moi. Je chante parce que j'aime chanter, mais ce n'est pas mon truc... Peut être tout simplement parce que la notion de roi introduit une distance et que j'ai toujours eu une relation de proximité avec Jésus, sans pour autant (du moins je l'espère) poser la main sur Lui pour me l'approprier.

Peut être que le travail de lecture de l'apocalypse en particulier du chapitre 19 (nous n'y sommes pas encore) où le cavalier qui porte le nom de "Fidèle" renvoie à une image d'un roi triomphant de tous ses ennemis, a permis que pour une fois je puisse reconnaître en Jésus, un Roi, même si cette représentation du Sauveur avec son manteau trempé de sang n'est pas pour me ravir.

Je pense aussi que la célébration très sobre au Prieuré  Saint Benoît aujourd'hui,  y est pour beaucoup. Pour une fois je ne me suis pas sentie ridicule en levant mon buis pour acclamer.

Il s'agit finalement d'accepter que Christ dirige ma vie, de lui reconnaître ce pouvoir là. C'est aussi être sûr que comme tout roi (le roi idéal) qu'Il prend soin de moi, qu'Il me donne ce qui me permet de vivre (je devrais dire non pas vivre, mais être vivant, ce qui pour moi est le sens que je donne à être sauvé).

Qui dit roi dit royaume, qui dit roi dit sujet... Je veux bien être le sujet de cet Homme là parce qu'Il est doux et humble de coeur et aussi parce que même si le Mal n'est pas vaincu, Celui là qui a donné sa vie en toute connaissance de cause, fait de nous des libérés et c'est cela qui compte.