vendredi 30 mars 2012

Prier, demander, mais demander quoi?

Une phrase trouvée sur un forum: "Que ceux et celles qui sont fatigués, affligés, malades, déçus, souffrant dans leur cœur ou leur corps, se tourne vers l'Eternel le Rois des rois, le Seigneur des seigneurs, car c'est auprès de Lui que vous trouverez le réconfort et la bénédiction", m'a rendue très perplexe, parce que ce n'est pas du tout ainsi que je fonctionne. 


Je n'attends pas tout de l'Eternel. Il y a des masses de choses qui sont de ma responsabilité. 


La personne qui a écrit cette phrase a une fille qui après de nombreuses années de stérilité a donné naissance à un enfant. Alors certes il y a dû y avoir de nombreuses prières de demande, et avoir cet enfant c'est être exaucée. C'est le signe que Dieu a entendu. Mais je ne peux pas mettre de côté le merveilleux travail de la médecine, (même si c'est le parcours du combattant pour les femmes qui ne peuvent avoir d'enfants) et d'admirer Dieu qui nous a donné aussi une intelligence capable de faire des tels miracles, car ces implantations sont quand même quelque chose de cet ordre. Bien sûr la main de Dieu est là, mais....


En ce qui me concerne, il y a beaucoup de choses que je ne sais pas demander. Je dois certainement manquer de simplicité, ou alors je n'ai pas retrouvé l'esprit de l'enfant qui se tourne vers son père ou sa mère (peut être que de ce côté là les expériences n'ont pas été géniales). Mais quand il arrive quelque chose dans mon corps c'est à un autre niveau que je me place. J'ai besoin de trouver la signification, mais ailleurs. 


J'ai appris il y a un peu plus d'un an que je devrais un jour ou l'autre me faire opérer des yeux (cataracte), ce qui ne m'a pas fait plaisir, parce que cela ne me gênait pas au quotidien. Une diminution n'est jamais facile à accepter. Le vieillissement est inéluctable, il annonce la mort, et quand on le touche un peu plus du doigt, c'est désagréable.


De plus ayant eu une mère très myope et devant jouer le rôle de "la prunelle de ses yeux" pour voir à sa place, ce n'est pas simple de se rendre compte que cela n'est plus possible puisquemaintenant, moi non plus je ne vois plus très bien.  Et puis, un oeil c'est fragile, et je n'aime pas qu'on y touche. 


Mais jamais je n'ai demandé à Dieu qu'il change quoique ce soit dans ce processus, parce qu'il existe une solution chirurgicale et que c'est hélas normal d'avoir ce genre de problème. Les choses ayant évolué plus vite prévu (l'autre oeil commençant lui aussi à donner des signes de faiblesse) l'intervention va avoir lieu ces jours ci. 


Sur un certain nombre de forums chrétiens quand on dit qu'on va se faire opérer, les personnes prient pour que le Seigneur guide la main du chirurgien, pour que l'opération "marche". Or je ne veux pas de ce genre de prière, même si je les comprends. Donc je n'en parle pas sur les forums... Il y a dans toute intervention un avant, un pendant et un après, peut être que prier c'est demander cette présence intangible mais réelle. Rien de plus... Mais à chacun sa formulation. 


Pour moi, la cataracte qui est une menace de cécité me renvoie à une autre cécité, à un autre aveuglement; l'aveuglement intérieur. 


Quand un sens (la vue, l'ouïe, etc) fait défaut, il a son correspondant spirituel. Ce que je me plais alors à demander c'est d'apprendre à voir, à regarder, à ne pas me laisser aveugler. A ne pas imaginer que je vois alors que souvent je vois mal ou à travers un filtre qui déforme.  Là j'ai besoin d'une autre lumière, pour ne pas confondre les ténèbres et la lumière. Bien sûr je pense en écrivant cela au dialogue de Jésus avec les pharisiens après la guérison de l'aveugle-né: "vous dites nous voyons et votre péché demeure". 


Mon corps  galère pas mal avec une hanche qui est "raide" qui perd sa mobilité. Alors quand dans une prière à l'Esprit Saint on lui demande de guérir nos raideurs psychiques et spirituelles,je comprends mieux ce que cela veut dire, et je me sens très concernée. 


En d'autres termes, cette menace de cécité, parce que autrefois la cataracte c'était cela, oui je la comprends. Oui, elle fait sens pour moi et quand je me tourne vers le Seigneur, c'est plus pour demander une guérison de mes aveuglements, que la guérison qui va m'être donnée par l'implantation d'un nouveau cristallin, même si cette intervention me fait un peu peur. Et pour cela il y a de bonnes raisons...


Mais il y a aussi autre chose que je vieux dire; c'est que même si cet aveuglement spirituel et  psychique existe en moi et que peu à peu je suis plus apte à le reconnaître, je ne suis pas capable d'y voir un péché. Si mon cristallin ne laisse plus passer la lumière, c'est comme cela, c'est un fait, je ne l'ai pas voulu. Est-ce l'hérédité? Est ce simplement parce que c'est comme ça? Il y a péché si je ne fais rien pour combattre cet aveuglement, si je m'y complais (Vive les bénéfices secondaires). Mais en soi, c'est comme cela. J'aime bien la phrase de Paul dans la première épitre aux corinthiens: "aujourd'hui nous voyons comme dans un miroir.... je connaîtrai comme je suis connu"1Cor 12, 13, 


Si aujourd'hui je me laisse aveugler ou si je fais comme si je ne voyais pas, je ne pense pas le faire exprès. Mais je peux utiliser cette atteinte pour me me tourner vers le Seigneur, Lui faire confiance et  Lui demander qu'Il enlève ces taies qui m'empêchent de voir, qui m'empêchent d'être sous son regard et d'avoir son regard; 


Ma prière, ce n'est pas que Dieu guérisse mon oeil (même si je sais qu'Il peut le faire), mais bien plus qu'il ouvre mes yeux à sa lumière et qu'Il me sorte de mes aveuglements. Et cette prière ne s'arrêtera pas avec la réussite de l'intervention. 


Et ma prière c'est aussi de bénir ceux qui vont faire ce qu'il faut pour que mon oeil retrouve sa vision.

dimanche 18 mars 2012

le péché?

J'ai commencé à lire le "canon de Saint André" utilisé par la liturgie orthodoxe et j'ai buté (ce qui est loin d'être étonnant) sur l'insistance à demander pitié et pardon pour ce que nous sommes, à savoir des pécheurs. Qu'il soit indispensable de se reconnaître "pas capable" qu'il soit bon de demander de l'aide oui, mais au delà, cela ne me va pas. Je dois donc être fort éloignée de la sainteté, du moins de cette forme là.. 


J'ai trouvé ce matin un commentaire de l'évangile de ce jour (Jn 3) que j'ai trouvé justement très éclairant sur le péché. Je cite: "Ceux qui regardaient le serpent de bronze ne périssaient pas des suites des morsures des serpents ; ceux qui contemplent avec foi la mort du Christ sont guéris des morsures des péchés. ". 


Ce que j'en ai tiré, c'est que le diable, le serpent à la gueule brûlante (appelons comme cela la représentation de celui qui s'oppose à ce que nous sortions de notre incapacité à aimer) essaye de nous mordre et de nous inoculer le venin. Le venin cela peut être l'orgueil, la convoitise, la haine, la jalousie... Et quand cela entre en nous, cela s'infiltre, cela infiltre tout notre comportement. Cela nous pousse à faire de nous des dieux, à être notre finalité. Et cela conduit d'une certaine manière à l'atteinte de ceux avec lesquels nous vivons et cela nous détruit en profondeur. 


Alors oui, regarder vers le Christ, lui demander de nous guérir de ces blessures, de l'atteinte de ce venin, reconnaître que nous avons besoin de sa vie pour sortir de notre mort, cela aujourd'hui me va bien. 


Reconnaître le péché comme ce venin qui nous détruit de l'intérieur là je m'y reconnais. et l'antidote c'est l'Amour. 

mercredi 7 mars 2012

presque honte..

Dans le blog principal j'ai parlé de la "ligature d'Isaac". Et depuis j'ai eu des pensées très très pas comme il ne faut.Je m'explique, la pensée qui m'est venue est que peut être ce sacrifice est une réponse du berger (Abraham)  à la bergère (Sarah)...

Sarah a obligé Abraham à se séparer d'Agar, mais surtout d'Ismaël qui est son premier fils. Lâcher dans le désert une femme avec une gourde d'eau c'est la condamner à mort. Qui a dit qu'Abraham n'aie pas aimé ce garçon qu'il a eu avec une jeune et belle femme et non pas avec sa "vieille" à lui. S'est il consolé de cet acte? Il n'a pas comme souvent dans cette "geste d'Abraham" su tenir tête. Il est quand même assez froussard le père Abraham. Il tient à sa vie et à sa tranquillité si on peut dire. Il n'hésite pas à dire que Sarah est sa soeur pour ne pas avoir d'ennuis avec Abimélek.. Mais dans cette histoire lui ne sait pas qu'un ange est intervenu pour que l'enfant vive, devienne un tireur d'arc et se marie avec une égyptienne.. Nous savons qu'Abraham a été très fâché.....

D'emblée, nous les lecteurs nous pouvons imaginer qu'un ange interviendra peut être, mais comment? Sauvera t il cet autre innocent?

Alors on (je) peut imaginer qu'il a l'idée de lui "piquer" son fils à elle, de le donner en holocauste comme cela se faisait. Et si le Dieu qui le guide depuis le début n'est pas d'accord puisqu'il a dit que la descendance serait celle d'Isaac, alors Il se manifestera et ce sera l'occasion de le mettre à l'épreuve et donc de voir si oui ou non il tient ses promesses quant à la descendance.

Alors dans cette histoire le héros ce n'est plus Abraham, mais c'est bien ce Dieu qui s'arrange pour qu'un bélier se prenne les cornes dans la broussaille au bon moment.

Oui ce Dieu là est digne de louange...

Voilà mes mauvaises pensées de ce soir. Pardonnez moi vous qui me lisez...


Mais voilà au fond de moi, j'aime cette idée d'un  Dieu qui utilise notre manière de penser pour s'y adapter et pour nous en faire changer petit à petit. Si à un moment donné de notre évolution nous avons besoin de penser d'une certaine manière, alors Dieu s'y adapte, pour que cela prenne sens pour nous, mais par la suite Il nous aide à voir un peu plus comme Lui il voit les choses. C'est peut être cela la vraie connaissance du bon et du mauvais.