dimanche 28 octobre 2018

ÉVANGILES DU 22 AU 28 OCTOBRE 2108

SEMAINE DU 22 AU 28 OCTOBRE


LUNDI 22 OCTOBRE. Lc 12, 13-21

13 En ce temps-là, du milieu de la foule, quelqu’un demanda à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. » 
14 Jésus lui répondit : « Homme, qui donc m’a établi pour être votre juge ou l’arbitrede vos partages ? » 

Là c'est une scène que je vois bien. Il ya Jésus, sa troupe de disciples, la foule qui essaye de prendre des miettes, et là un inconnu qui demande quelque chose en demandant à jésus d'user de son autorité (peut-être que le frère est là lui aussi°. Il fait la même demande que Marthe: dis à ma sœur… Et là, jésus répond en disant qu'il n'a pas le rôle de juge, voir de rendre la justice comme aurait du la faire un roi. Non ce n'est pas son rôle. Il est le roi, le juge, mais pas comme cela. Et j'aime bien l'insistance sur arbitre de vos partages. Parce que derrière ce mot, il y a surement beaucoup de positions. Là on peut penser que c'est le cadet qui réclame. Donc pour lui injustice, et Jésus ne rentre pas là dedans. Il va se servir de cela pour un enseignement.

15 Puis, s’adressant à tous : « Gardez-vous bien de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède. » 

Cela sonne un peu comme une maxime de sagesse (il y a ici plus que Salomon). Mais Jésus parle de l'autre vie, de celle qui vient après. Et si la richesse terrestre était vue comme une récompense accordée aux "justes" , là Jésus va ailleurs et surtout il pointe l'avidité, qui fait que justement (avidité/ convoitise: 10 commandement) ça ne permet pas d'acquérir l'autre héritage, celui demandé par l'homme qui s'est jeté aux pieds de Jésus: que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle, cet homme que Jésus aima.

16 Et il leur dit cette parabole: « Il y avait un homme riche, dont le domaine avait bien rapporté
17 Il se demandait: “Que vais-je faire? Car je n’ai pas de place pour mettre ma récolte.” 

Intéressant la notion d'abondance; Il y a même surabondance. Il ne sait pas ce qu'il va faire de ce surplus. Et ça va lui couter de l'argent de faire autre chose. 

18 Puis il se dit : “Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j’en construirai de plus grands et j’y mettrai tout mon blé et tous mes biens
19 Alors je me dirai à moi-même: Te voilà donc avec de nombreux biens à ta disposition, pour de nombreuses annéesRepose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.” 


La réflexion qui le conduit à démolir pour construire et même pour aller au dela de la récolte me fait penser à Quôhélet. Jouir du temps présent, profiter. Mais il n'y a aucune référence à Dieu qui a donné, et donc éventuellement à une dime. Il garde tout pour lui. Et ça ça ne va pas.

20 Mais Dieu lui dit : “Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ?” 

Et là arrive justement Dieu, Dieu qui était l'absent des calculs. Et qui dit bien que ce qui a été accumulé sur cette terre (ça c'est aussi Quohélet, un autre profitera de tes bien), ça ne sert à rien dans la mort; et le accumulé, renvoie à la convoitise voire à l'avarice.

21 Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. »

Il y a le "le salaire dont vous avez frustré les ouvriers, je crois dans l'épitre de Jacques. Avoir ce n'est pas mal, c'est accumuler pour accumuler, se faire le centre et oublier qui est le donateur. 

MARDI 23 OCTOBRE. Lc 12, 35-38

Il y a un saut… Importance de la providence, de se confier à Dieu, de le laisser faire et agir dans nos vies.  Ne pas céder à l'inquiétude. Cherchez d'abord le Royaume et le reste sera donné de surcroit. Là où est votre trésor, là sera votre cœur. Donc toute une série de maximes qui s'adressent aux disciples et qui insistent sur la présence du Père qui veille. 

35 Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées

36 Soyez comme des gens qui attendentleur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte. 

37 Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouveraen train de veiller. Amen, je vous le dis : c’est lui qui, la ceinture autour des reins, les fera prendre place à table et passera pour les servir. 

38 S’il revientvers minuit ou vers trois heures du matin et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils !


Beaucoup de verbes et des sortes s'impératifs: restez, attendez, ouvrez. Je me demande dans quel état est le maitre qui revient de la noce.. Important que la maison soit prête pour l'accueillir, quelle que soit l'heure. La maison est gardée par les serviteurs, le maitre leur a confié sa maison, il se retrouve à la porte quand il revient à pas d'heure. Si les serviteurs dorment ils ne l'entendront pas et il ne pourra pas entrer chez lui. Il se fait dépendant. J'aime cela aussi. 

J'aime beaucoup les béatitudes qui sont là. Et ce qui se passe avec cette inversion, où le maître se fait serviteur. C'est très beau. 




MERCREDI 24 OCTOBRE. Lc 12, 39-48

Pas facile ce texte, parce que trop de choses, du moins je ne comprends pas la fin.

39 Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure le voleur viendrait, il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison.

La question a toujours été: est ce que le maitre sait ou ne sait pas. Tel que c'est dit, pas certain qu'il sache. S'il avait su, oui il aurait, parce que c'est un bon maître, un maître protecteur, mais.. Peut-être faut il dans ce verset juste se dire qui oui, le maître sait et qu'en cas d'attaque, il est là, il protège.

40 Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. »

Si on fait le lien avec ce qui précède, il y a le fait qu'on ne sait pas quand certains événements vont arriver et donc la nécessité de ne pas relâcher la vigilance. Il y a du présent, pour un évènement futur. Mais il y a la venue des temps derniers et la venue en chacun.. Et c'est celle là, le temps favorable, qu'il est important de ne pas louper, de ne pas faire comme s'il ne s'était rien passé. 

41 Pierre dit alors : « Seigneur, est-ce pour nous que tu dis cette parabole, ou bien pour tous ? »

De quelle parabole Pierre parle-t-il?  Pourquoi juste pour les disciples? Dans la réponse de Jésus il est question d'intendant. Il y a la parabole de l'intendant rusé, qui est mis dehors, y en a t il d'autres chez Luc?  Ce qui suit évoque un peu la parabole des talents, mais de loin.

42 Le Seigneur répondit : « Que dire de l’intendant fidèle et senséà qui le maître confiera la charge de son personnel pour distribuer, en temps voulu, la ration de nourriture ?
43 Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi !
44 Vraiment, je vous le déclare : il l’établira sur tous ses biens.

Là il y a le terme "le Seigneur" qui est fort. Celui qui est fidèle à sa mission, qui s'occupe du troupeau, qui n'en fait pas qu'à sa tête, qui intériorise la présence du Maître, celui là est Heureux. Et il aura de son vivant une sorte d'héritage. 

45 Mais si le serviteur se dit en lui-même : “Mon maître tarde à venir”, et s’il se met à frapper les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s’enivrer,
46 alors quand le maître viendra, le jour où son serviteur ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas, il l’écartera et lui fera partager le sort des infidèles.

Il est donc bien question de fidélité dans l'absence. Intériorisation. 


47 Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’a rien préparé et n’a pas accompli cette volonté, recevra un grand nombre de coups
48 Mais celuiqui ne la connaissait pas, et qui mérité des coups pour sa conduite, celui-là n’en recevra qu’un petit nombre

On a là, deux serviteurs, un qui connaît et ne respecte pas, donc punition. Un autre qui manifestement a la même fonction, mais où? Qui ne sait pas qu'il fait du mal, (donc la question de ceux qui sont en dehors du peuple juif, et qui se conduisent mal), pour lesquels le châtiment sera moins fort. Mais comme là, il n'est pas question de mettre dehors parmi les infidèles, je pense que c'est encore une autre sentence de sagesse.. 

À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup .
à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage.

C'est une sorte de maxime. Je suppose que ce qui est donné, est acquis et il s'agit de faire fructifier. Par contre ce qui est confié, doit être rendu à un moment donné. Et c'est la parabole des talents, ne pas rendre dans l'état initial. Mais qu'est ce que cela voulait dire pour les disciples? En tous les cas de ne pas s'endormir et de travailler ou de laisser travailler en eux la parole.

JEUDI 25 OCTOBRE. Lc 12, 49-53

49 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé

Si je cherche à voir cette image, ce n'est pas celle du feu de bois qui vient, mais celle du feu qui se propage le long d'une mèche, la mèche est là, tout est prêt, mais il faut que ça s'enflamme. C'est l'image de l'Esprit Saint qui va tomber sur les apôtres, enflammer le bois qu'ils sont et se répandre partout. Désir de Jésus… mon désir que ça s'allume aussi en moi de plus en plus. Brûle en moi..

50 Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la miennejusqu’à ce qu’il soit accompli

Annonce. Luc écrit "un " baptême. Il en a parlé avant quand Jean et Jacques demandent les places importantes. Le baptême dans lequel Il doit être plongé. Le mot angoisse est pour moi très fort, il est au delà de la peur, il renvoie aussi à une sorte d'ignorance, je sais que je dois, je voudrais que ce soit déjà derrière, mais je suis présent à toi, et j'accepte ce que tu me donnes à vivre.

51 Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division.

Est ce que cela est déjà une annonce de ce qui va se passer dans les actes des Apôtres? Maintenant de quelle Paix s'agit-il? Et parfois la division est une bonne chose. Mais là, c'est la division liée au choix. Si on le choisit Lui, effectivement dans les familles ça va changer les alliances.

52 Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ; 
53 ils se diviseront: le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. »

  Qui n'est pas avec moi, est contre moi..

VENDREDI 26 OCTOBRE. Lc 54-59

54 En ce temps-là, Jésus disait aux foules: « Quand vous voyez un nuage monter au couchant, vous dites aussitôt qu’il va pleuvoir, et c’est ce qui arrive
55 Et quand vous voyez souffler le vent du sud, vous dites qu’il fera une chaleur torride, et cela arrive
56 Hypocrites! Vous savez interpréter l’aspect de la terre et du ciel ; mais ce moment-ci, pourquoi ne savez-vous pas l’interpréter ? 
57 Et pourquoi aussi ne jugez-vous pas par vous-mêmes ce qui est juste

On a l'impression d'un conflit en Jésus et la foule, mais peut-être les pharisiens, qui refusent de lire les signes forts donnés par Jésus. On peut reconnaître, connaître anticiper la météo, mais quand quelqu'un parle, agit, on peut être décontenancé. Si on raisonne justement on accepte ce qui se passe. C'est bien cela que Jésus reproche: vous avez tous les signes , et vous refusez de voir juste. 

58 Ainsi,quand tu vas aveton adversaire devant le magistrat, pendant que tu es en chemin metstout en œuvre pour t’arranger avec lui, afin d’éviter qu’il ne te traînedevant le juge, que le juge ne te livre à l’huissier, et que l’huissier ne te jette en prison
59 Je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier centime.»

Surement autre chose. Premier niveau: convocation pour aller en jugement. Donc essayer de s'arranger à l'amiable, mais manifestement là, c'est l'ennemi, l'adversaire qui aura gain de cause.  Et s'il n'y a pas une conciliation en dehors du tribunal, il faudra payer. Peut-être importance de tout tenter pour s'arranger avec l'adversaire, voire reconnaître ses torts. Mais je comprends mal ce que ça vient faire. Il y a le "juger juste" du verset précédent et du coup, ça embraye sur la justice mais une autre justice. Il y a dans une des épitres Paul qui fait remarquer que les chrétiens ne doivent pas faire appel à la justice des hommes, mais à trouver en eux la solution. Est-ce cela que Luc veut faire comprendre à mi mots? 

SAMEDI 27 OCTOBRE. Lc 13, 1-9

Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléensque Pilateavait fait massacrer, mêlant leur sangà celui des sacrifices qu’ils offraient

On voit bien la scène, il y a eu cet incident tragique, qui montre déjà Pilate comme un homme de sang, qui n'hésite pas à tuer, s'il sent que ce qui se passe peut se transformer en émeute.Ou alors ces hommes n'y sont pour rien, mais trinquent à la place d'autres qui ont commis un attentat.  Et Jésus lui, contrairement à ce qu'on attend de lui, ne se centre pas sur Pilate mais sur ceux qui ont perdu la vie. Et il est bien possible que ces hommes soient mal vus par la population, et donc qu'ils soient considérés comme des pécheurs. Pécheurs qui s'opposent à l'ordre établi et qui sont risquent de provoquer des représailles du pouvoir. ls font peut-être un peu penser aux  Maccabées. 

Jésus leur répondit: « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheursque tous les autres  Galiléens, pour avoir subi un tel sort
Eh bien, je vous dispas du tout! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même

Jésus prend la logique commune: s'ils étaient des bons, ils n'auraient pas fini ainsi. Il ne porte pas de jugement de valeur, il dit à ses auditeurs, au lieu de condamner soit Pilate, soit ces hommes,  et d'imaginer que s'ils ont péri ainsi c'est parce qu'ils étaient des méchants, des pécheurs, occupez vous de ce que vous faites vous, de qui vous êtes vous. Sinon ce que vous considérez comme punition sera identique pour vous. 

Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem5Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. »

Quand je lis ce texte là, je pense toujours à ces personnes qui perdent la vie, à cause de malfaçons dans les constructions, malfaçons liées à la cupidité. Et là, il ya aussi l'idée d'être plus coupable que les autres habitants de Jérusalem, comme si leur mort était un châtiment. Et là encore Jésus change la vision. Ne pas juger, mais se convertir, changer son regard.

Jésus disait encore cette parabole: « Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas

"Mon bien–aimé possédait une vigne… Il y fit construire un pressoir"... Là ce n'est pas après la vigne que le propriétaire en a, mais après le figuier (qui normalement doit donne les fruits de la loi tous les jours, les bons fruits) et qui n'en donne pas. Ce figuier qui est là dans la vigne qui est aussi le peuple, peut signifier la non sagesse, malgré les enseignements de Jésus. Le refus.

Il dit alors à son vigneron : “Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol?” 
Mais le vigneron lui répondit : “Maître, laisse-le, encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier. 
Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.” »


La patience de Dieu semble avoir des limites. Il y a aussi, le "il épuise le sol" que qui laisse à supposer qu'il empêche aussi la vigne de profiter et de croître. Non seulement il ne porte pas de fruits, mais il pénalise le reste. Mais ceux qui sont censés porter cette connaissance ce sont peut-être les pharisiens qui pensent porter du fruit. C'est une hypothèse. Et la suite montre que Jésus le vigneron, ne va pas baisser les bras, mais va faire ce qu'il faut pour que le figuier reconnaisse la vraie sagesse, Lui.



DIMANCHE 28 OCTOBRE. Mc 10, 46b-52. L'aveugle de Jéricho

Enfin un texte que j'aime. Je dois dire qu'il me fait penser à ce jardin dans Jéricho où je crois pour la première fois de ma vie j'ai dormir en plein air, fait une sieste au lieu de bouger. C'est là aussi où j'ai découvert que dans ces pays là, quand on ouvre un robinet en plein air, l'eau qui en sort n'est pas fraîche, loin de là. C'est aussi en quittant cette ville ou ce gros village, que j'ai découvert le désert de judée et que cet émerveillement devant les ocres, devant la fin du jour, devant le silence de la marche a certainement été pour moi un moment d'ouverture des yeux, un moment de rencontre avec le Beau, mais aussi avec l'absolu, avec Dieu. Et j'aime cet homme qui jette son manteau comme pour s'alléger, son passé, son handicap et qui bondit verts Jésus comme plus tard le boiteux de la Belle Porte des Actes, bondira aussi à la suite de Pierre qui l'a guéri par la puissance du nom de Jésus. 

46b En ce temps-là, tandis que Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une foule nombreuse, le fils de Timée, Bartimée, un aveugle qui mendiait, était assis au bord du chemin

Curieusement ce matin quand je lis ce texte, je pense à la parabole du Semeur. La semence qui tombe au bord du chemin et qui est écrasée par ceux qui marchent dessus. Et je pense aussi à Jésus qui est assis au bord du puits de Jacob en Samarie, et Marie, la sœur de Marthe qui est aussi assise. Lui peut-être parce qu'il est assis et aveugle, perçoit qu'il y a quelque chose qui se passe, mais il ne sait pas trop quoi.

47 Quand il entendit que c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, prends pitié de moi ! » 
48 Beaucoup de gens le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait de plus belle: « Fils de David, prends pitié de moi ! » 

Là, c'est l'ouïe qui prend le relais. Et le parler, le cri la phrase hurlée pour aller au dessus du bruit des pas, explose.. Et ce cri (cela me fait penser aux pharisiens qui lors de l'entrée à Jérusalem demandent à Jésus de faire taire ses disciples: si eux ne crient pas, les pierres crieront). Et là, il ne cède pas à la pression de ceux qui veulent le faire taire, comme la femme syro cananéenne qui casse les oreilles des disciples. Il donne à Jésus son nom de Messie, Fils de David, Roi.. Tout aveugle qu'il soit, il reconnaît en cet homme qu'il ne voit pas, celui qui a le pouvoir.

49 Jésus s’arrête et dit : « Appelez-le. » On appelle donc l’aveugle, et on lui dit : « Confiance, lève-toi; il t’appelle.» 
50 L’aveuglejetason manteau, bondit et courut vers Jésus

Un peu étonnant le revirement de la foule, mais on ne contrarie pas le Maître.. Le " lève toi " est image de résurrection. Et c'est peut-être ce qui commence à se passer, parce que tel que texte est raconté, personne n'aide l'aveugle. Il sort de son handicap, il n'est plus un mendiant, il est déjà un autre.

51Prenant la parole, Jésus lui dit : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » L’aveugle lui dit : « Rabbouni, que je retrouvela vue ! » 
52 Et Jésus lui dit : « Vata foi t’a sauvé. » Aussitôt l’homme retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin.

J'aime Jésus qui ne fait pas à la place, qui demande à l'homme d'exprimer sa demande, son désir. Retrouver la vue.. Je ne sais pas s'il l'avait perdue ou jamais eue. Bien sur on peut rapprocher de l'aveugle de naissance à Jérusalem, mais là, il n'y a pas de geste de Jésus, simplement l'affirmation "ta foi t'a sauvé" ce qui implique aussi la collaboration de l'humain dans la guérison. Et cette guérison, comme on dit le déplace, parce qu'il quitte sa place où il était assis et que devait être une place attitrée, et il suit Jésus sur le chemin (chemin qui monte à Jérusalem).

lundi 15 octobre 2018

Textes évangiles semaine du 15 au 21 octobre

SEMAINE DU 15 AU 21 OCTOBRE.

L'idée, c'est bien de garder la semaine, mais de publier au jour le jour et donc de rajouter, puisque le blog le permet au fur et à mesure.

Lundi 15 Octobre (Ste Thérèse d'Avila).Luc 11, 29-32

Un peu l'impression que l'on reprend des demandes déjà vues, en particulier celle de demander un signe venu du ciel. Mais si on écoute simplement ce que dit Jésus, on a aussi l'impression d'entendre un peu Jérémie, et un message de malheur. Il y a toujours cette cécité qui fait que voir n'est pas si facile. On veut un signe, mais un signe qu'on a choisi. Le signe de Jonas (les trois jours dans le ventre du poisson) n'est pas nommé ici.. 

29 Comme les foules s’amassaient, Jésus se mit à dire : « Cette génération est une génération mauvaise : elle cherche un signe, mais en fait de signe il ne lui sera donné que le signe de Jonas.
30 Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ; il en sera de même avec le Fils de l’hommepour cette génération.

J'aime beaucoup cette image de la foule qui grossit, grossit un peu comme un gros tas de sable. Et la foule, en prend plein la gueule si je puis dire. C'est une génération mauvaise (est ce que le mauvais s'oppose ici au bon qui caractérise Dieu?) Et qui n'aura pas ce signe fou qu'elle réclame. Le signe de Jonas, ou le signe qu'est Jonas ou que fut Jonas pour les ninivites? Jonas, dit quelque chose qui pousse à la conversion. En fait, il ne fait que parler, il ne fait pas de signe. Le signe du poisson, nous ne connaissons nous, mais là c'est autre chose. Jonas a parlé, il a été entendu. Et déjà Jésus a dit que si les miracles avaient été faits à Sodome, les sodomites se seraient convertis. On a l'impression que pour Jésus, le temps des miracles est terminé. Il monte à Jérusalem et il annonce que comme Jonas, il sera un signe, mais un signe pas reconnu et loin de là. 

31 Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que les hommes de cette génération, et elle les condamnera. En effet, elle est venue des extrémités de la terre pour écouter la sagesse de Salomon,et il y a ici bien plus que Salomon.
32 Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveronten même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas.

Ce qui est important, c'est qu'il y a bien un jugement… Il y a annonce d'une résurrection la reine qui st debout), et il y a curieusement les générations du passé qui viennent juger les générations du présent. Et il y a cette sorte de filiation de Jésus:  il est prophète comme Jonas, il est sagesse comme Salomon mais il est aussi roi et il est le Fils de l'homme. Mais dans ce texte le jugement est  imminent et c'est ça le problème pour aujourd'hui.. Sauf que peut-être des générations du passé seront nos juges, car on est bien dans une histoire, dans une lignée. 

Mardi 16 Octobre. Luc 11, 37-41

D'abord l'épitre aux Galates, avec ce verset qui compte beaucoup pour moi: Gal 5, 6: 3 " En effets dans le Christ Jésus, ni circoncision, ni incirconcision ne comptent, mais seulement la foi opérant par la charité. " Et je prends la traduction de la BJ, celle de la liturgie ne me va pas. J'aime ce verset, parce que ce n'est pas l'un ou l'autre, mais l'un et l'autre.
Et je me rends compte aussi que remplacer charité par amour, ça ne va pas. Ubi carititas et Amor, Deus ibi est" dit le chant. Il y aurait à écrire la-dessus. 

Quant à l'évangile, le brave pharisien, il s'en prend la gueule.. Il aurait mieux fait de la fermer, mais je pense que dans ce chapitre 11 on est dans une lignée prophétique, les prophètes qui vitupèrent contre ceux qui faussent les balances, mais qui offrent des sacrifices. Là c'est un peu pareil. La pureté du cœur, ce n'est pas le lavage de l'extérieur, mais l'intérieur et surtout savoir que Dieu le voit, qu'il n'est pas dupe. 

37 Pendant que Jésus parlait, un pharisien l’invita pour le repas de midi. Jésus entra chez lui et prit place.
38 Le pharisien fut étonné en voyant qu’il n’avait pas fait d’abord les ablutions précédant le repas.

J'ai toujours trouvé assez impoli de déranger quelqu'un qui est en train de parler, ici d'enseigner. Jésus entre chez lui (comme chez Zachée plus tard), et il se met à table, peut-être pour rattraper l'ordre du repas. Du coup, pas de lavage des mains et réaction offusquée. Sauf que pour un hôte, ce n'est pas génial..

39 Le Seigneur lui dit : « Bien sûr, vous les pharisiens, vous purifiez l’extérieur de la coupe et du plat, mais à l’intérieur  de vous-mêmes vous êtes remplis de cupidité et de méchanceté.

40 Insensés ! Celui qui a fait l’extérieur n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur ?

SI Luc, dit "le Seigneur" à ce moment là, ce n'est pas pour rien. Jésus de montre autre que le Rabbi. Il est celui qui sait, celui qui montre, mais aussi celui qui dit le vrai. Et c'est ce qui se passe, sauf que là, ce sont tous les pharisiens qui sont interpelés. Le paraitre et l'être. Quant à insensé, cela fait penser à la parabole où il est question d'un homme qui a fait une belle moisson, et que rêve qu'il va se construire une belle grange et qu'il va couler des jours heureux, alors que cette nuit là, il va mourir. 

41 Donnez plutôt en aumône ce que vous avez,et alors tout sera pur pour vous.

Et le donner en aumône et le tout sera pur pour vous, montre bien que le dehors est comme purifié par le dedans. Mais à l'expérience, quand on a l'impression que donner, c'est donner à un trou sans fond, c'est quand même bien difficile. Et curieusement on peut aimer l'autre, mais ne pas lui faire la charité.. Le pur et l'impur ce n'est pas une question de lavage, de rituel. C'est ouvrir ses yeux et donner. Et petit à petit, cela change aussi le regard. Car là, on peut dire que le regard du pharisien il est d''abord critique..

MERCREDI 17 OCTOBRE. LUC 11, 42-46



Quand je lis ce texte, j'entends non pas malheur à, mais Oye, Oye,  Oye et je vois quelqu'un qui se lamente un peu comme pour un deuil. Mais je pense que tous les pharisiens ne sont pas comme cela, mais que le rôle du prophète est de ne pas faire dans la dentelle, pour pousser tous à réfléchir. 

42 En ce temps-là, Jésus disait : « Quel malheur pour vous, pharisiens, parce que vous payez la dîme sur toutes les plantes du jardin, comme la menthe et la rue et vous passez à côté du jugement et de l’amour de Dieu. Ceci, il fallait l’observer, sans abandonner cela. 

Quand le légalisme, qui peut prendre beaucoup de temps finalement, prend toute la place, alors c'est là, qu'on redevient aveugle, alors qu'on a l'impression de "savoir" et d'être dans le "vrai". Je me demande si ce n'est pas le risque du trop. Et cela c'est un risque qui peut demeurer. Finalement ce que Jésus dit, c'est que la Loi ou du moins les règlements ajoutés, sont comme des mailles d'un filet qui se resserrent et qui étranglent. Observer ceci, sans abandonner cela..

43 Quel malheur pour vous, pharisiens, parce que vous aimez le premier siège dans les synagogues, et les salutations sur les places publiques.

 44 Quel malheur pour vous, parce que vous êtes comme ces tombeaux qu’on ne voit pas et sur lesquels on marche sans le savoir. »

Peut-être faut-il mettre les versets 43 et 44 ensemble.. Avec l'extérieur et l'intérieur. A l'extérieur, vous êtes grands, sages, et vous pensez que les premières places vous reviennent et (et cela me fait un peu penser à Job quand il regrette le temps où tout le monde s'inclinait devant lui, et où cela lui permettait de se sentir vivant), mais ce n'est pas cela qui fait que l'on est vivant pour Dieu. C'est du narcissisme ou de l'orgueil et c'est un leurre. Alors oui, on risque de devenir comme ces tombeaux qui je suppose quand on les touchaient, rendaient impurs. 

 45 Alors un docteur de la Loi prit la parole et lui dit : « Maître, en parlant ainsi, c’est nous aussi que tu insultes. » 

Même si le docteur de la Loi, n'est pas content, il donne quand même à Jésus son titre de  Rabbi et c'est bien en tant que Rabbi que Jésus répond. Dans la périscope précédente, Luc avait écrit: Le Seigneur (verset 39). 

46 Jésus reprit : « Vous aussi, les docteurs de la Loi, malheureux êtes-vous, parce que vous chargez les gens de fardeaux impossibles à porter, et vous-mêmes, vous ne touchez même pas ces fardeaux d’un seul doigt. »

Effectivement, le savoir fait que l'on peut dire aux autres ce qu'ils doivent faire (le fardeau) mais on  n'aide pas, on se contente de sortir la phrase, la formule.. Et c'est si facile. Même pour moi peut-être.


JEUDI 18 OCTOBRE  SAINT LUC.  Luc 10, 1-9 Appel des 72...

C'est un évangile qui me fait toujours un petit quelque chose, car c'était lui qui était lu pour lancer l'année au Centre Richelieu. Envoi en mission, être missionnaire. Aller, parler, annoncer dans les amphis. Et ce n'était pas si facile. Finalement il m'était peut-être plus facile d'être responsable d'amphi et là, on était deux, et de travailler à ce que notre petite équipe soit missionnaire, mais aussi priante.

Ce qui me frappe dans ce texte, ce matin, ce sont les verbes. Il y en a beaucoup. Et jésus est très actif. Il désigne, il envoie. Il demande de prier. Il y a ce qu'il ne faut pas faire: pas de bourses, pas de saluts. Il y a ce qu'il faut faire: entrer dans une maison, dire la parole de Paix, rester, manger et boire ce qui est proposé, ne pas aller de maison en maison, ne pas faire les difficiles (manger ce qu'on vous présente),  et agir: guérir les malades et annoncer la venue de celui qui est le Royaume.

En ce temps-là, parmi les disciples, le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre. Il leur dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. 
Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.
 Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin

Si le nombre n'est pas que symbolique, il y a 36 groupes de deux. Être à deux, c'est aussi pouvoir se donner du courage, ne pas se sentir seul, veiller l'un sur l'autre. Pourquoi Jésus demande t il de prier pour qu'il y ait davantage  de missionnaires? Est ce lui, ou est ce Luc qui reprend à son compte l'évangélisation de Paul? Il faut des missionnaires, c'est évident. Et Jésus ne cache pas la difficulté (mais là aussi si on se réfère à Paul, on comprend mieux la phrase: brebis au milieu des loups). Et l'exigence de ne pas compter sur les provisions, ni même les salutations; il y a comme urgence pour Jésus à ce moment là.


Mais dans toute maison où vous entrerezdites d’abord : ‘Paix à cette maison.’ 
S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous. 

Il y a pour moi  cette représentation de la Paix comme un oiseau. Le missionnaire a en lui une Paix qui le dépasse, mais qui repose sur lui et en lui. Et il peut la donner, la distribuer (gratuitement) et elle est comme un oiseau, elle va se déposer sur l'épaule de celui qui a ouvert sa porte, (la porte de son cœur), et elle va y demeurer. Si la porte n'est pas ouverte, alors la Paix revient sur son dépositaire. J'aime…

Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert ; car l’ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. 
Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté

Je trouve curieux cette insistance de Jésus sur manger et boire. La nourriture est présentée comme un salaire, et en même temps, il y a autre chose. Elle est " partage ", et elle permet je pense de faire "corps" avec ceux qui accueillent. Peut-être qu'il y a aussi l'idée de la reconnaissance.

Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur : “Le règne de Dieu s’est approché de vous.” »

Là, c'est l'action: guérissez les malades qui sont dans cette ville, et un message pour eux: ils sont certes guéris, mais pas seulement physiquement. Il y a autre chose qui est lié à cette guérison. C'est l'ouverture du cœur à un Autre, un Autre qui lui aussi va venir. 


VENDREDI 19 OCTOBRE  Lc 12, 1-7

Peut-être que pour comprendre ce texte, il faut reprendre les derniers versets du chapitre 11: 

53 Quand Jésus fut sorti de la maison, les scribes et les pharisiens commencèrent à s’acharner contre lui et à le harceler de questions ;
54 ils lui tendaient des pièges pour traquer la moindre de ses paroles.


En ce temps-là, comme la foule s’était rassemblée par milliers au point qu’on s’écrasait, Jésus, s’adressant d’abord à ses disciples, se mit à dire : « Méfiez-vous du levain des pharisiens, c’est-à-dire de leur hypocrisie.

Tout ce qui est couvert d’un voile sera dévoilé
, tout ce qui est caché sera connu.

les choses cachées depuis le commencement du monde...

Aussi tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu en pleine lumière,ce que vous aurez dit à l’oreille dans le fond de la maison sera proclamé sur les toits.

 Je vous le dis, à vous mes amis: Ne craignezpas ceux qui tuent le corps, et après cela ne peuvent rien faire de plus

Je vais vous montrer qui vous devez craindre : craignezceluiqui, après avoir tué, a le pouvoir d’envoyer dans la géhenne. Oui, je vous le dis : c’estcelui-làque vous devez craindre.
Est-ce que l’on ne vend pas cinqmoineauxpour deux sous ? Or pas un seul n’est oublié au regard de Dieu.

 À plus forte raison les cheveux de votre tête sont tous comptés.Soyez sans crainte : vous valez plus qu’une multitude de moineaux.


Globalement je ne trouve pas du tout ce texte facile. Si on le relie au chapitre précédent, il se comprend mieux, mais il y a une mise en garde: ne pas faire comme ceux qui se disent être des "gens bien", mais qui ont une couverture de mots, de maximes, mais qui n'en vivent pas.

 Jésus curieusement est au centre d'une foule immense, avec la notion de s'écrasait, que l'on retrouve souvent, quand il y a trop de monde. Jésus va sur la barque pour éviter cela. Sa famille ne peut pas entrer. Assoiffés de la parole? 

 Et voilà que lui, s'adresse à ceux qui sont proches, les disciples. Et arrivent les mises en garde, que j'ai du mal à comprendre. Le levain, lui il l'assimile à l'hypocrisie , je pense le faire paraître, le faire semblant, mais cela peut traduire une lutte d'influence: les disciples sont ils l'enjeu des pharisiens. C'est possible. Donc Jésus demande de discerner. 

Ce qui est couvert d'un voile sera dévoilé, et cela pour moi évoque Moïse qui doit mettre un voile sur son visage quand il sort de ses rencontres avec le Seigneur dans la Tente. Mais ça ne doit pas être ça. Et pourtant il y a bien Paul dans la 2° aux Corinthiens qui parle de cela, et du coup, c'est prophétique. La gloire de Dieu, dans l'Esprit, va se manifester.

Ensuite, il y a ce qui pourrait se traduire par: les murs ont des oreilles. Mais qu'est ce que ça vient faire là? Peut-être tout ce qui dit contre Jésus déjà à ce moment là.

Ce qui vient ensuite, peut concerner Jésus, qui va être livré à un pouvoir qui peut mettre à mort, mais que le corps, et cela c'est prophétique pour les disciples avec les persécutions. Mais quel est celui qui a le pouvoir de mettre dans la Géhenne, est ce le Mauvais, ou est-ce le Très haut? 

Et ensuite, le "je vous rassure", le Père vous connaît et vous aime.. Il ne peut rien vous arriver, vous avez de la valeur à ses yeux (ce qui reprend Isaïe). Quant à la multitude de moineaux, je vous ces nuages d'oiseaux qui sont parfois dans le ciel et qui se déplacent en prenant de drôles de forme, mais qui sont comme un véritable nuage. Et c'est beau. 

Mais moi, à part la confiance, j'en tire quoi de ce passage? Si ce n'est que l'image du voile est pour moi une très belle image. 


Samedi 20 Octobre. Lc 12, 8-12

C'est la question du péché contre l'esprit, qui est loin d'être facile. Est ce que pour les gens du temps de Jésus, ça avait du sens? Par contre pour le temps de Luc, oui, parce que l'Esprit avait été donné et répandu et que l'esprit permet de reconnaître Dieu comme père et Jésus comme l'envoyé, le sauveur. Par ailleurs blasphème a aussi un sens précis. C'est employer un terme outrageant pour parler de l'Esprit Saint, cela reviendrait par exemple à dire qu'il n'est pas saint, qu'il est mauvais.  

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je vous le dis : Quiconque se sera déclaré pour moi devant les hommes, le Fils de l’homme aussi se déclarera pour lui devant les anges de Dieu. 
Mais celui qui m’aura renié en face des hommes sera reniéà son tour en face des anges de Dieu. 

On est à nouveau dans une problématique de jugement dernier. Soit on est "pour Jésus" et à la fin ce sera la permission d'entrer dans le royaume, soit on renie. Mais renier c'est d'abord avoir reconnu, puis déclaré non pas qu'on ne connaît pas, mais qu'il n'y a aucun lien et ça c'est autre chose. Je pense que certes Pierre a dit qu'il ne connaissait pas cet homme, mais au fond de lui, bien sûr qu'il le connaissait. Il a manqué de courage à ce moment là, mais l'Esprit Saint ne lui avait pas encore été donné. Il s'agit bien d'appartenance.

10 Quiconque dira une parole contre le Fils de l’homme, cela lui sera pardonné; mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pas pardonné. 

J'entends un peu cela, comme si Jésus disait, tu peux râler après moi, tu peux même parfois dire du mal de moi, mais c'est normal, parce que ce que je demande, te demande est dur. Et ça, c'est pardonnable. Mais l'Esprit Saint qui va venir sur vous, qui va vous ouvrir, si vous déclarez que ce que je vous ai donné, n'est rien, n'a aucune valeur, que c'est vous tout seuls qui faites, alors ça, parce que vous avez eu la connaissance et que vous la rejetez, cela non, ne sera pas pardonné. C'est comme si vous déclariez qu'une source qui est pure, est polluée et vous rend malade. C'est vous qui refusez de voir. Mais cela c'est bien ce qu'il dit aux pharisiens dans ce qui précède. 

11 Quand on vous traduira devant les gens des synagoguesles magistratset les autorités, ne vous inquiétez pas de la façon dont vous vous défendrez ni de ce que vous direz.
12 Car l’Esprit Saint vous enseignera à cette heure-làce qu’il faudra dire. »

Quand je lis ces deux versets, je pense toujours à ce qui se passe dans le début des Actes, après la Pentecôte, où justement l'assurance de l'Esprit permet à Pierre de parler face qu sanhédrin, puis à Etienne, face à la synagogue et enfin à Paul devant les magistrats et les rois. Il y a là, quelque chose de prophétique que nous voyons réalisé. Et cela continue aujourd'hui. 

Alors je dirai, ne pas méconnaître la Source et la laisser s'épanouir en soi, en lui faisant confiance.

Dimanche 22 Octobre. Mc, 10, 35-45 

Une phrase de Paul qui n'a rien à voir, mais qui est devenue importante pour moi: Gal 2, 19, 20. "Avec le Christ, je suis fixé à la croix : je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. Ma vie aujourd’hui dans la condition humaine, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré pour moi". C'est le "je vis" qui a fait irruption. Paul certes vit comme tout homme, il vit, il est vivant, mais en même temps parce qu'il est avec Jésus, il est comme mû par Jésus ou l'Esprit, et certes il vit, mais il laisse vivre en lui, celui qui donne la vie. J'ai du mal à m'exprimer, mais parfois quand on rencontre certaines personnes, certes ils sont là, mais on sent en eux la Présence de Jésus. 

35 Alors, Jacques et Jean, les fils de Zébédée, s’approchent de Jésus et lui disent : « Maître, ce que nous allons te demandernous voudrions que tu le fasses pour nous. » 
36 Il leur dit : « Que voulez-vous que je fasse pour vous ? » 
3 7 Ils lui répondirent : « Donne-nous de siéger, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ta gloire. » 

On a nouveau une espèce de scène, mais une scène intimiste, entre les plus proches, les choisis du début et Jésus. Et ils sollicitent quelque chose au niveau du "faire". Cela veut dire qu'ils ont confiance, mais en même temps, tel que c'est rédigé, on a l'impression que cela va coîncer Jésus. La demande n'est pas formulée. C'est juste (et peut-être que souvent nous fonctionnons, je fonctionne, comme cela. C'est le "s'il te plait fait ce que je vais te demander".

38 Jésus leur dit: « Vous ne savez pas ce que vous demandez
Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisé du baptême dans lequel je vais être plongé? » 

Pas de réprimande, mais quand même.. Vous ne savez pas ce qui vous demandez.. Vous n'avez pas réfléchi. Vous pensez à la Gloire (celle que vous avez vu lors de la transfiguration), mais avant il y a la mort (le baptême dans lequel il sera plongé). Et ça vous faites comme si ça n'existait pas.

39  Ils lui dirent: « Nous le pouvons. » Jésus leur dit : « La coupe que je vais boire, vous la boirez ; et vous serez baptisés du baptême dans lequel je vais être plongé. 
40 Quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder; il y a ceux pour qui cela est préparé. »

Ils sont sûrs d'eux. Jésus annonce bien les persécutions qui vont suivre. Mais finalement dire que ce n'est pas lui qui décide, c'est déjà se mettre (ou rester) dans la posture du Serviteur. Je laisse toute la place, toute latitude à mon Père. Je ne revendique rien pour moi et je lui fais totalement confiance.

41 Les dix autres, qui avaient entendu, se mirent à s’indigner contre Jacques et Jean.

Je peux imaginer que ça a été plus que de s'indigner. Ça a dû faire du bruit.. D'où la réaction de Jésus qui va calmer le jeu, à savoir la colère qui est là.

 42 Jésus les appela et leur dit: « Vous le savez : ceux que l’on regarde comme chefs des nations les commandent en maîtres; les grands leur font sentir leur pouvoir.

Quand je lis ce verset, je pense au livre de Samuel, quand le peuple demande un roi et quand Samuel leur fait remarquer qu'avoir un roi, ça ne sera pas facile, parce qu'il prendra des hommes pour sa garde, des femmes pour son service, etc; etc. Et donc qu'il fera sentir son pouvoir. Là ce que dit Jésus c'est vous n'avez pas à voir les choses comme cela. C'est l'inverse que je vous demande.

 43 Parmi vous, il ne doit pas en être ainsi. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur.
44 Celui qui veut être parmi vous le premier sera l’esclavede tous :

Esclave est un mot très fort. C'est ne plus avoir de libre arbitre, c'est obéir, faire, être un peu le prolongement de l'autre. Et là ce n'est pas d'un seul, mais de tout le groupe. C'est tèrs exigeant.

 45 car le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

Phrase tellement connue.. Phrase qui renvoie à la consécration: donner sa vie en rançon pour la multitude. Phrase qui renvoie à Isaïe 53. Servir, et se laisser manger pour sauver. Pas encore bien clair en moi, mais pourtant



dimanche 14 octobre 2018

Textes des évangiles de la semaine du 8 au 14 Octobre 2018.

SEMAINE DU 8 AU 14 OCTOBRE 2018.

LUNDI 8 OCTOBRE: LUC 10,23-37

25 Et voici qu’un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? »
26 Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? »

27 L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. »

28 Jésus lui dit : « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras. »

A nouveau une sorte de dialogue imagé. On voit bien jésus assis, du monde autour de lui, et un pharisien qui se lève, qui relance la joute oratoire. Peut-être que derrière il y a une vraie question. J'aime beaucoup la réponse de Jésus, dans la Loi qu'y a t il d'écrit et comment lis tu? Le comment lis tu reste tout à fait d'actualité. Je peux lire en cherchant des arguments pour démolir l'autre, ou au contraire pour trouver une entente ou réconforte.  Mais dans sa réponse, Jésus ne se met pas en avant. Il ne demande rien et je pense que l'homme reste sur sa faim d'où la deuxième demande.


29 Mais lui, voulant se justifierdit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? »

je ne sais pas si c'est la bonne traduction, mais le "et qui" me plait beaucoup. Parce que je pourrais poser la même question qui en même temps montre bien que je ne sais pas ou pas bien et que j'attends une réponse.

30 Jésus reprit la parole : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort.
31 Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté.
32 De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté.
33 Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion.
34 Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui.
35 Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : “Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.”

Voilà la parabole. On la connaît si bien.. 

36 Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? »
37 Le docteur de la Loi répondit : « Celui qui a fait preuve de pitié envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi, fais de même. »

Et là, j'aime Jésus qui pose une question qui laisse libre. Et la réponse faire preuve de pitié, c'est aussi un attribut de dieu. Et cet attribut c'est l'autre, le samaritain qui l'a. Alors dans l'autre je peux et je dois voir la trace de Dieu qui agit. Etre le prochain de l'autre, c'est pouvoir agir envers lui comme je souhaiterai que Dieu agisse envers lui et le faire.

Mardi 9 Octobre. Marthe et Marie. Luc 10, 38-42.

38 Chemin faisant, Jésus entradans un village. Une femme nommée Marthe le reçut.

La question que je me suis toujours posée et qui rend en soi les choses très différentes, est de savoir si Marthe reçoit Jésus tout seul ou avec tous ses disciples, ce qui change quand même complétement les choses. Et l'hospitalité, c'est quand même pour tout le monde. Et je doute fort que Jésus parle seulement pour Marie. Alors oui, elle a du travail la brave Marthe, même si comme je le pense, elle a des servantes et des serviteurs. Mais si on se souvient que quand on reçoit un hôte de marque, c'est la maitresse de maison et le maitre de maison qui font les choses (je pense à Sara quand Abraham reçoit les trois personnes qui viennent le visite), elle doit certainement mettre la main à la pate.

39 Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole.

Le tableau est campé. Dès que Marie apprend que Jésus est chez eux, elle s'assied (et tel que c'est dit, c'est un acte volontaire de sa part), et elle écoute sa parole.


40 Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service Dis-lui donc de m’aider. »

Se pose la question de savoir ce qu'on met derrière ce mot de service. Ce qui est certain c'est Marthe, croule un peu sous le travail. Pourquoi ne s'adresse-t-elle directement à sa sœur? Peut-être que Luc veut faire comprendre quelque chose par rapport à la prière (demander en son Nom). Possible. Et du coup la réponse de Jésus est déroutante, parce qu'il ne répond pas à la demande, mais recentre les choses autrement.


41 Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses.
42 Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. »

Peut-être que Jésus fait là un travail de décentration. Il ne dit pas que c'est mal ou bien. Il parle de la chose qui est nécessaire. Et comme le fait remarquer  Maître Eckart ce que Marthe a ou pourrait apprendre, c'est avoir Jésus dans son cœur, malgré le travail et l'agitation. Peut-être que ces deux mots; soucis/ soucier, agitation et agiter sont importants. Quel est celui d'entre vous qui a force de souci peut ajouter une coudée à sa taille. Il y a peut-être des soucis qui n'ont pas leur raison d'être. Quant à Marie, j'ai déjà fait remarquer que ce jour là, elle a peut-être la bonne part, mais que c'est ce jour là. 


Mercredi 10 octobre. Luc 11, 1-4

01 Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière. Quand il eut terminéun de ses disciples lui demanda : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. »

Toujours une petite composition de lieu, mais on est vraiment dans le vague. On sait quand même que quand Jésus prie il ne faut pas le déranger. Attendre qu'il soit sorti de ce temps. Et ce n'est pas le temps classique de prière des pharisiens avec les psaumes ou les bénédictions. C'est autre chose. Et je me dis que celui qui a fait cette demande, a été bien inspiré.

02 Il leur répondit : « Quand vous priez, dites : Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne.

Il y a le "Père".. Le même que je te bénis Père d'avoir caché cela aux sages et aux savants. Ce n'est pas "mon père et ce n'est pas notre père". Pour moi c'est beaucoup plus relationnel. C'est le père du fils prodigue, c'est le père qui est là. 
Puis deux bénédictions ou louanges ou désir. J'aime bien ajouter "aujourd'hui".

03 Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour.

Puis se tourner vers ce qui est quand même source de vie, le pain qui nourrit le cœur de l'homme. Il y a le psaume 103 avec 13 tu fais pousser les prairies pour les troupeaux, et les champs pour l'homme qui travaille. De la terre il tire son pain :15 le vin qui réjouit le cœur de l'homme, l'huile qui adoucit son visage, et le pain qui fortifie le cœur de l'homme
Je pense que c'est aussi se tourner vers celui qui permet cela. Il y a aussi le besoin pour chaque jour, qui est le juste dont j'ai besoin. Pas plus, pas moins. 

04 Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous. Et ne nous laisse pas entrer en tentation. »

Puis le pardon. Et en y pensant ce matin, je pensais au "comme" qui n'est pas dans ce texte là. Le comme, du comme je vous ai aimé, et qui serait à la manière de. Là c'est beaucoup plus fort, pardonner les torts des autres, mais qu'est ce que Luc met derrière? Tort c'est quand même ce qui lèse, donc ce qui blesse; et donc, c'est difficile. Au moins ne pas se venger.

Ne pas entrer en tentation, évacuer d'emblée les pensées scénario ou on pense faire ceci ou cela, et ou on peut aussi rabâcher.  

Finalement cette prière là, courte, je l'aime bien.




Jeudi  11 octobre. Luc 11, 5-13.

Plusieurs parties.1- L'ami qui réclame en faisant du bruit pour un autre. 
2-A l'exemple de cela, les 6 demandez/ frappez/cherchez. Peut-être le centre . 
3-Notre capacité à donner non pas du mauvais mais du bon. 
4-Et la finale sur l'esprit saint. Le Père étant le tout bon, ne peut donner que le meilleur si on le lui demande. L'esprit Saint.

05 Jésus leur dit encore : « Imaginez que l’un de vous ait un amiet aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander : “Mon ami, prête-moi trois pains,
06 car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir.”

Si cet ami frappe chez moi, c'est qu'il sait que j'ai de quoi, que je peux donner sans en souffrir et que comme je suis son ami je vais me lever. Il y a beaucoup d'ami la dedans, mais ça se passe la nuit. Les trois pains renvoient au premier livre de Samuel. Samuel lui donne l'onction, le renvoie chez lui et lui dit qu'il va rencontrer 3 hommes, qui portent des offrandes: 3 chevreaux, 3 pains, 1 outre de vin. Saül recevra 2 pains sur les trois. Et là, c'est cadeau. Gratuité? 


07 Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond : “Ne viens pas m’importuner ! La porte est déjà fermée ; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose.”
08 Eh bien ! je vous le dis : même s’il ne se lève pas pour donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami,et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.

J'ai l'impression que ce que Jésus ne dit pas, c'est que celui qui est dehors, celui qui réclame, il importune, et c'est pour qu'il cesse de faire du bruit, de réveiller tout le monde, qu'il reçoit ce dont il a besoin. Mais ce qui est sûr, c'est qu'il a frappé à la bonne porte. Cela fait penser à la parabole de la veuve et du juge inique, mais aussi à ce que fait Jésus, que ce soit avec la Cananéenne ou avec l'aveugle de Jericho. 


09 Moi, je vous dis :Demandez, on vous donnera ; cherchez,vous trouverez ; frappez,on vous ouvrira.
10 En effet, quiconque demandereçoit ; qui cherchetrouve ; à qui frappe,on ouvrira.

Il y a le "Moi je vous dis" donc faire confiance à celui qui me dit cela aujourd'hui. Et la symétrie entre les deux versets. Comme si c'était le centre de cette péricope.


11 Quel père parmi vous, quand son fils ui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu du poisson ?
12 ou lui donnera un scorpion quand il demande un œuf ?
13 Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »

J'ai toujours pensé qu'il y avait une sorte de jeu mots intraduisible entre poisson et serpent. Entre l'œuf qui est symbole de naissance et de vie et le scorpion qui renvoie au mal et à la mort, on voit bien le lien. Et il y a une relation Père/fils terrestre et l'autre relation Père/Fils (que nous devenons) qui dit que le Père en qui nous pouvons faire confiance, qui va nous donner (en Lui le fils) la vie par le don de l'Esprit Saint. On peut penser que C'est Jésus qui demande alors pour nous, lui qui est l'ami inopportun. J'aime bien cette idée là. Moi je n'ai rien toi tu as Tout; alors je ferai du raffut jusqu'à ce que tu me répondes et me donne ce dont ils ont besoin ces petits hommes, l'Esprit Saint, ce pain de Vie. 


Vendredi 12 Octobre Luc 11, 15-26

Ce texte vient après la guérison sourd-muet. Je ne peux pas dire que ce soit très porteur pour moi. Je n'ai jamais compris l'histoire de l'homme fort qui se fait déposséder. S'agit-il de l'homme converti mais qui a une faille par laquelle le démon va entrer insidieusement et être le voleur(si le maitre de la maison avait su quand le voleur allait percer le mur de sa maison), ou si c'est le démon qui est mis à mal par Jésus et ses disciples, qui donc doit déloger et qui se languit après lieu où il était chez lui et va donc le reconquérir , sauf si bien entendu, l'homme veille et prie. Bref je ne sais pas. 

15 Mais certains d’entre eux dirent : « C’est par Béelzéboul, le chef des démons, qu’il expulse les démons. »

C'est quand même une sacrée accusation. A croire que certains disciples peut-être des pharisiens avaient essayé, mais sans succès. Donc jalousie et qui dit jalousie, dit désir de mort. Donc accuser l'autre d'être rempli de l'esprit du mal. Là on peut penser que ce sont eux qui sont possédés par Beelzeboul. 


16 D’autres, pour le mettre à l’épreuve, cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel.

On revient toujours à la même chose: avoir un signe qui ne puisse être réfuté par personne, un signe venant du ciel, mais un signe que Jésus aurait provoqué. Et là, Jésus dit non, enfin on connaît sa réponse dans les autres évangiles synoptiques.. 


17 Jésus, connaissantleurs pensées, leur dit : « Tout royaume divisé contre lui-même devient désert, ses maisons s’écroulent les unes sur les autres.
18 Si Satan, lui aussi, est divisé contre lui-même, comment son royaume tiendra-t-il ? Vous dites en effet que c’est par Béelzéboul que j’expulse les démons.
19 Mais si c’est par Béelzéboul que moi, je les expulse, vos disciples, par qui les expulsent-ils ? Dès lors, ils seront eux-mêmes vos juges.
20 En revanche, si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, c’est donc que le règne de Dieu est venu jusqu’à vous.

Si Satan est le maître de la division, il va s'en protéger. Je trouve cette image du royaume qui devient désert, avec les maisons écroulées, en ruine, une image de dévastation, de tristesse, de mort et c'est une image parlante. Le château de carte qui s'effondre, mais cela dit aussi peut-être que le royaume de Satan, ce royaume d'illusions est un faux royaume. Dire que Jésus expulse par le pouvoir du mauvais, c'est dire aussi qu'il n'est qu'illusion, qu'il va être comme un feu de paille. Et Jésus veut ouvrir leurs yeux: oui il a le pouvoir de chasser les démons et cela lui est donné par son Père. Le doigt de Dieu, on dit que ce serait l'Esprit Saint, oui, pourquoi pas.  

21 Quand l’homme fort, et bien armé, garde son palais, tout ce qui lui appartient est en sécurité.
22 Mais si un plus fort survient et triomphe de lui, il lui enlève son armement auquel il se fiait, et il distribue tout ce dont il l’a dépouillé.

J'ai toujours eu du mal avec cette micro parabole. Il semble que l'homme fort ce soit le diable et que là Jésus annonce que le diable n'a qu'à bien se tenir, qu'il va être dépouillé, mis à la porte de chez lui. Mais que veut dire la distribution de tout ce dont il l'a dépouillé, je n'en sais rien.


23 Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse.

Dans le chapitre précédent il y avait, qui n'est pas contre nous est avec nous, c'est ce que Jésus disait à ses disciples qui voulaient chasser des personnes qui expulsaient les démons en son nom, sans appartenir à sa communauté. Là c'est plus radical. Peut-être qu'implicitement, là Jésus se décrit comme le berger. En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire. Je pense que c'est Jn 15. 

24 Quand l’esprit impur est sorti de l’homme, il parcourt des lieux arides en cherchant où se reposer. Et il ne trouve pas. Alors il se dit : “Je vais retourner dans ma maison, d’où je suis sorti.”
25 En arrivant, il la trouve balayéeet bien rangée.
26 Alors il s’en va, et il prend d’autres esprits encore plus mauvaisque lui, au nombre de sept ; ils entrentet s’y installent. Ainsi, l’état de cet homme-là est pire à la fin qu’au début. »

Cela évoque pour moi un peu les djinns.. Un djinn qui possède quelqu'un se fait expulser. Il se trouve dans le désert, ne trouve plus âme qui vive et donc décide de reconquérir son ancienne place. Mais il ne reste rien de lui dedans, alors il prend d'autres et reprend son territoire. Peut-être qu'il ne faut jamais se reposer. SI le mal a été mis dehors, il ne se laisse pas faire. Veiller et prier.. 

Samedi 13 octobre. Luc 11, 27-28

27 Comme Jésus disait celaune femme éleva la voix au milieu de la foule our lui dire : « Heureuse la mèrequi t’a porté en elle, et dont les seins t’ont nourri ! »

A quoi cette femme réagit elle aussi vigoureusement? Quelles paroles de Jésus la poussent à élever la voix,, elle qui est une femme? Elle a été touchée par quelque chose, mais par quoi? Peut-être qu'elle aurait aimé avoir un fils qui soit un rabbi comme Jésus? Mais ce n'est pas Jésus qu'elle bénit mais sa mère. Sauf que la fonction maternelle réduite à un ventre et à des seins, ce n'est pas super. C'est peut-être pour cela que Jésus réagi. Et le Heureux, va aller au delà.

28 Alors Jésus lui déclara : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la garden! »

Là, il ne s'agit pas mettre en pratique mais de garder. Et Garder Marie a su faire. Elle gardait toutes ces choses dans son cœur. Et on revient d'abord à une extension, ce n'est pas une femme qui est heureuse, mais tous ceux qui écoutent et gardent, et garder c'est se laisser féconder. En quelque sorte c'est devenir aussi un ventre, un lieu où la parole peut devenir féconde, mais il faut lui laisser du temps. 

Dimanche 14 Octobre. Mc 10, 17-30. L'homme "riche". 

17 En ce temps-là, Jésus se mettait en routequand un homme accourut et, tombant à ses genoux, lui demanda: "Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage?" 

C'est une scène que j'aime me représenter. Jésus est normalement en train de prendre la route de Jérusalem vers la passion. Il se met en route et ce n'est pas rien. Là dessus arrive, sortant de nulle part un inconnu qui d'une certaine manière le bloque dans son mouvement. Et s'il tombe à genoux, c'est que quand même il doit demander quelque chose d'important. Alors arrive la demande: le "que dois-je faire  pour avoir (posséder)  la vie éternelle". J'ai toujours eu l'impression qu'il attendait un truc, un truc pour "faire, pas pour être. Or c'est ce que Jésus demandera.. Il est dans le faire. Que la vie éternelle soit sa préoccupation, c'estsurement important de le souligner. Il ne demande pas une guérison, il demande qu'on lui explique, que ce Maître là lui explique ce qu'il doit faire (le faire) pour cette vie éternelle, dont personne ne sait grand chose. Et il y a la notion d'héritage. Il me semble que si on parle d'héritage, il y a eu décès de quelqu'un.. Il y a les promesses de l'alliance:  avoir la terre en héritage, avoir une postérité (se survivre dans les enfants). Mais lui, qu'est ce qu'il veut? Je suppose qu'il veut être "juste" , s'ajuter, mais qu'il a peur de ne pas savoir le faire. Peut-être a-t-il besoin d'être assuré que ce qu'il fait est bon (je ne dis pas bien)..

18 Jésus lui dit : « Pourquoi dire que je suis bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul. 

Jésus s'arrête, il a donc entendu et écouté. Peut-être que s'il reprend sur le TOV? C'est pour recentrer non sur lui, mais sur le Père. Et déjà de commencer à passer à l'être.

19 Tu connais les commandements : ‘Ne commets pas de meurtre, ne commets pas d’adultère, ne commets pas de vol, ne porte pas de faux témoignage, ne fais de tort à personne, honore ton père et ta mère.’ » 

Ce qui m'a toujours surprise c'est que le cinquième commandement apparaît ici à la fin.  Est ce celui là le plus important pour cet homme? Et les commandements qui concernent la relation avec Dieu, ne sont pas nommées. Alors que par ailleurs, on sait que pour Jésus le plus grand des commandements c'est tu aimeras le Seigneur Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force. Peut-être qu'il sait que pour cet homme, sa quête de vie éternelle est liée  à ce qu'il a découvert de Dieu.

 20 L’homme répondit« Maître, tout cela, je l’ai observé depuis ma jeunesse.»

Sobriété de la réponse. 

 21 Jésus posa son regardsur lui, et il l’aima. Il lui dit : « Une seule chose te manqueva,vends ce que tu as et donne-le aux pauvres; alors tu auras un trésor au ciel. Puis vienssuis-moi. » 

Importance du regard. Je pense que l'homme a du sentir aussi le changement de regard. Il y a un appel, on n'est plus dans le général, mais dans la relation. Et en fait, ça se passe quand même dans le temps. Il y a tout un travail à faire. Trésor dans le ciel.. Et suivre. Je ne sais pas mettre des mots là-dessus. Simplement les laisser résonner. Ce n'est pas vendre pour vendre, c'est vendre pour donner aux pauvres. Qui sont les pauvres? 

22 Mais lui, à ces mots, devint sombreet s’en allatout triste, car il avait de grands biens. 

Tristesse de cet homme, qui sait que pour le moment il ne peut pas. Peut-être qu'au delà de sa demande, telle que nous l'entendons, il y avait le "je veux te suivre". Sa réponse il l'a, mais à ce moment là, le chemin est trop difficile. 

23 Alors Jésus regarda autour de lui et dit à ses disciples : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses d’entrer dans le royaume de Dieu ! »

Importance du regard dans ce texte. Jésus pose son regard sur cet homme. Jésus regarde autour de lui. Importance des paroles. Le début c'est du "parler". Et on revient au parler, à l'enseignement. Si on reprend le début, la demande c'est que dois-je faire pour posséder.. Et là Jésus montre combien la possession peut être obstacle. 


24  Les disciples étaient stupéfaits de ces paroles. Jésus reprenant la parole leur dit : « Mes enfants, comme il est difficile d’entrer dans le royaume de Dieu ! 
25 Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer dans le royaume de Dieu. »

Cela sonne un peu comme dans l'épitre de Jacques mais là il s'agit comme chez les prophètes de fustiger les riches qui font leurs richesses sur le dos des autres, et aussi comme dans les Béatitudes de Luc. Mais cela insiste quand même sur le fait que contrairement à ce qu'on pense trop souvent, entrer dans le royaume n'est pas facile du tout, que beaucoup de choses font que s'alléger est difficile. Mais j'aime bien Jésus qui dit "mes enfants", un peu comme s'il rassemblait ses petits sous son aile, alors qu'il monte à Jérusalem, qu'il va tout donner, qu'il va être dépossédé de tout. Cela évoque du coup l'épitre aux Philippines: lui qui de condition divine...

 26 De plus en plus déconcertés, les disciples se demandaient entre eux: « Mais alors, qui peut être sauvé ? » 

27 Jésus les regarde et dit : « Pour les hommes, c’est impossible, mais pas pour Dieu ; car tout est possible à Dieu. » 

Intéressant, parce que les disciples ne s'adressent pas à Jésus.. Et Jésus sait ce qui se passe en eux et en fait les rassure. Vous, vous ne pouvez pas, mais mon Père le peut.

28 Pierre se mit à dire à Jésus : « Voici que nous avons tout quitté pour te suivre.» 
29 Jésus déclara: « Amen, je vous le dis : nul n’aura quitté, à cause de moi et de l’Évangile,une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre 
30 sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle.

Et voilà le chef Pierre, qui parle au noms de tous. Nous on est les meilleurs, alors qu'est ce que tu vas nous donner? Et la réponse de Jésus est à deux niveaux: il y a le aujourd'hui qui est à la fois positif (et c'est un peu ce qu'on verra dans les actes, avec ces hommes qui donnent ce qu'ils ont à la communauté), et négatif, parce que les persécutions seront là aussi, et le futur: cette vie éternelle dont finalement nous n'avons pas de représentation, et qui pour moi est presque un acte de foi.