vendredi 20 juin 2014

"lavement des pieds"

Comme j'ai repris une petite autonomie, je peux prendre ma voiture et ce matin je suis allée rencontrer "mon" frère Benoît pour parler un peu de ce temps de transformation (et non de désolation) et lui demander le sacrement de réconciliation.

Or là, il s'est passé quelque chose de renversant pour moi et dont je ne suis pas remise;

Nous étions face à face, et en général je me lève et m'agenouille devant lui, pose mes mains dans les siennes qui sont sur ses genoux, et au fil des années, mes mains s'appuient de plus en plus sur les siennes, comme si je pouvais me laisser aller à plus de confiance.

Or là, il ne m'a pas laissée me lever, il est venu se mettre à genoux devant moi, les mains grandes ouvertes pour que j'y pose les miennes; Il m'a juste demandé de m'abandonner,  m'abandonner totalement.

Et avoir ce frère prêtre, à genou devant moi, prononçant les paroles du sacrement, cela a été vraiment pour moi l'expérience des apôtres avec Jésus devant eux, à genoux, leur lavant les pieds en plein milieu de ce repas, les purifiants car purifiée je l'ai ressenti au plus profond de moi. Peut être faudrait il remplacer confession-réconciliaiton par purification.

dimanche 8 juin 2014

avoir du temps pour gouter le sacré et le sacrement.

Je vais certainement choquer beaucoup de personnes, mais tant pis..

Mon mari durant plusieurs semaines m'a apporté une hostie dans une petite boite que l'on appelle une custode.

Très souvent, cette boite restait dans ma pièce le temps du repas et je la retrouvais donc après. Et là, j'avais le temps... Temps de tenir cette boite, temps parfois de la mettre là où mon corps est douloureux (il te guérit de toute infirmité),  temps de tenir l'hostie dans mes mains (tu as mis ton corps entre nos mains),  temps de la regarder en transparence (toutes les hosties sont différentes), temps de la mettre en moi, parfois de la mettre sur les yeux, sur mes lèvres. Là il n'y a aucune rituel, juste prendre le temps, et laisser venir de faire ce qui venait en moi.

Peut être que ce n'est pas très respectueux, mais c'est aussi sentir le moment où l'hostie disparait en soi et où curieusement justement parce qu'on ne reprend pas la vie tout de suite après (je veux dire pas de chants, pas de fin de messe, pas de retour à la maison, pas de repas à prendre), elle reste en quelque sorte présente beaucoup longtemps,.

je veux dire que le gout demeure et si le gout demeure, alors la conscience de la présence demeure aussi. Or quand on est pris dans la vie dite active, du coup on perd la conscience de cette présence, ce qui ne veut pas dire qu'elle n'existe pas.

Je pense que cela a été une grande chance pour moi, comme ce dimanche où sans que j'ai eu le temps de réfléchir, j'ai partagé l'hostie en deux, j'ai donné une partie à Philippe, j'ai pris l'autre et nous nous sommes embrassés. Là nous avons fait Un avec Lui.

Comme je l'ai dit, certains seront certainement outrés, mais pour moi, ce fut de la Joie et de la Joie j'en avais vraiment besoin et cette Joie là, elle demeure..

                                             "Jésus que ma Joie demeure"....