vendredi 23 avril 2021

SEMAINE DU 18 AU 24 AVRIL. ÉVANGILES.


 

DIMANCHE 18 AVRIL. Luc 24, 35-48

 

35 En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.

36 Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! »

37 Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit.

38 Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ?

39 Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. »

40 Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.

 

Là; contrairement à l'évangile de Marc, il se passe quelque chose. Un peu comme si Jésus, devant le témoignage qui risque de ne pas être reçu, décide de passer à la vitesse supérieure, sauf qu'effectivement ça doit leur faire une sacrée trouille.

Petit à petit, ils vont passer de la frayeur et de la crainte (et là, on retrouve les tempêtes apaisées, les réactions devant certains miracles qui touchent à la nature), à la joie, mais elle reste mitigée. Ils sont a demi rassurés. Ce n'est pas un esprit, mais qui est-ce? Est-ce bien lui?

Là, ils ont la voix, ils ont la vue, ils ont presque le toucher, même s'ils ne le font pas. Et ils doivent un peu peur.

 

41 Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? »

42 Ils lui présentèrent une part de poisson grillé

 43qu’il prit et mangea devant eux.

 

Il semble que quelque chose se passe avec le manger. En théorie les anges ne mangent pas, mais ceux qui étaient avec Abraham et Raphaël mangeaient ou faisaient semblant pour Raphaël.

 

 

44 Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. »

 

Là, on passe aux choses sérieuses. Il ne dit plus, il déclare. Il fait un rappel, car oui, il y a eu trois annonces de la passion, mais le lien avec Moïse, les Prophètes et les psaumes, n'a pas été fait, et là, c'est le moment. De refaire ce qu'il a fait avec les deux qui se rendaient à Emmaüs;

 

45 Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures.

46 Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour,

 

47 et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem.

 

La structure de la phrase ne permet pas de séparer le début du kérygme: souffrir et revenir à la vie le troisième jour, du but de cela, à savoir proclamer la conversion en son nom ( ce que fera Pierre dans le début des Actes), et le pardon des péchés (pas la rémission, le pardon, ce qui est total mais qui est normal pour le Fils qui ne fait pas les choses à moitié).

 

 Si la conversion, le changement du regard, ou le dessillement se fait, c'est que le nom de Jésus, donne le don de l'Esprit qui permet cela.

 

48 À vous d’en être les témoins. »

 et la mission est de témoigner qu'il est revenu à la vie, qu'il est le Seigneur, qu'il a tout pouvoir, et qu'il sauve le monde, car il a vaincu le Mal.

 

Sauf qu'il manque les versets de la première Ascension à Béthanie, sur le Mont des Olivier.

 

 

LUNDI 19 AVRIL. Jn 6, 22-29

 

A mon avis, ce texte permet de beaucoup mieux comprendre ce qui s'est passé la veille. Jésus a nourri la foule, on voulait le faire roi et il disparaît. Les disciples descendent vers la mer, et finalement s'éclipsent et rentrent là, où on est chez soi. Mais Ils abandonnent et Jésus et ceux qui sont restés et qui veulent le faire roi. Quelque part, ils ont déserté. Les ténèbres leur sont tombées dessus, ils se sont sentis perdus, en danger et Jésus est venu les rejoindre, et arriver à bon port, mais on ne sait pas du tout vers quelle heure ils sont arrivés. . Puis, ceux qui sont restés sur place, et qui ont eu la chance d'avoir les douze corbeilles de pain, ne comprennent pas grand chose, voient qu'ils sont seuls, sauf que le bouche à oreille a fonctionné, que des barques viennent de Tibériade et que là, ils se rendent compte que ni Jésus ni les disciples ne sont là.  Et c'est l'épisode de ce jour qui se passe à Capharnaüm .

 

22 Jésus avait rassasié cinq mille hommes, et ses disciples l’avaient vu marcher sur la mer. Le lendemain, la foule restée sur l’autre rive se rendit compte qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque, et que Jésus n’y était pas monté avec ses disciples, qui étaient partis sans lui.

23 Cependant, d’autres barques, venant de Tibériade, étaient arrivées près de l’endroit où l'on avait mangé le pain après que le Seigneur eut rendu grâce.

24 Quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus.

25 L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »

 

Cela fait un peu un résumé des "épisodes précédent".  Il a donné à satiété,  il a marché sur la mer, les disciples sont partis sans lui, des gens sont venus de Tibériade et ne le trouvent pas et tout le monde se regroupe à Capharnaüm, avec le "sur l'autre rive", qui indique peut-être qu'il va se passer autre chose. On n'est plus dans le miracle, ou est dans la parole.  Mais pour ceux qui trouvent Jésus, deux questions, quand es-tu arrivé (c'était bien la peine qu'on se lève aux aurores pour te chercher là-bas) c'est une question formulée, et une autre qui ne l'est pas: comment as tu fait, sauf que par la terre c'est possible, mais ça prend du temps, donc il ne devrait pas être là.

 

 26 Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis :

vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes,

mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés.

 

On a là, Jésus qui lit dans le cœur. Ils viennent voir le magicien, qui a rempli leur ventre, mais ils restent (souvent comme moi), dans l'immédiat, dans le désir que ça se renouvelle, dans le désir d'être rempli. Et là, Jésus dit stop, tu n'as rien compris.

 

27 Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. »

 

Jésus dans les synoptiques parle du vers qui ronge et de la rouille, et le royaume est un lieu où ça n'arrive pas. Là c'est un peu pareil. Il est question de ce lieu où la nourriture ne se perd pas, mais demeure jusque dans la vie éternelle. Il se pose ensuite comme celui qui est le fils de l'homme, marqué par le sceau du Père, et c'est quand même un futur. Qui fait écho avec la samaritaine.

13 Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ;

14 mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. »

15 La femme lui dit : « Seigneur, donne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. »

16 Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. »

s lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? »

29 Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé

 

Là, c'est différent de Jn 4. La question est une question qui montre qu'ils ont compris. Travailler aux œuvres de Dieu, devenir collaborateurs, et la réponse de Jésus, c'est que vous croyez en moi, mais pas comme un faiseur de miracles, mais comme celui qui est celui qui donne une nourriture qui ne périt pas, et qui est gage d'immortalité. Seulement quand il va dire que cette nourriture c'est lui, l'Agneau, ça ne passera plus du tout.

 

Si on lit le début du chapitre 6, on démarre un épisode qui se passe en Galilée, après la guérison un peu tumultueuse de paralysé de la piscine aux cinq portiques.  La polémique avec les bien-pensants ne se fait pas au niveau de la guérison, mais parce que guéri porte son brancard le jour du sabbat ce qui est interdit pas la loi. C'est l'occasion pour Jésus de parler de son identité de fils et donc de faire comme son père, à savoir être toujours à l'œuvre. Mais cela contrarie fortement les pharisiens qui veulent tuer Jésus. Que Jésus quitte cet environnement pour retourner en Galilée, pour de mettre à l'abri des tueurs (si on se réfère aux actes des apôtres où l'on apprend que tueurs ont été payés pour tuer Paul, on sait que c'est une pratique certainement couteuse, mais qui existe).

 

On ne sait pas grand chose, sauf que Jésus passe de l'autre côté de la mer de Galilée, ou lac de Tibériade. Puis c'est la multiplication des pains et des poissons, les restes qui font douze corbeilles, et les choses se compliquent.

 

Si on lit attentivement, on peut dire que Jésus, qui sait que la foule veut le faire roi, se retire dans la montagne, à nouveau. Mais il ne renvoie pas les foules, contrairement aux synoptiques. Il ne donne aucunes consignes aux disciples. On nous dit qu'ils quittent la montagne (la colline), et qu'ils prennent leur barque sans se préoccuper de Jésus, pour gagner Capharnaüm sur l'autre rive.  On sait que c'est le soir, et que la nuit est profonde, peut-être avec des nuages, car l'auteur parle de ténèbres. Sauf que quand Jean parle de ténèbres, il s'agit aussi de la présence du mal , ou de ténèbres en soi. Or peut-être que les disciples ne comprennent pas Jésus, ni sa fuite dans la montagne. Ils peuvent se demander ce qui se passe. Et les voilà partis, pour Capharnaüm.  Seulement le vent se lève, la mer devient mauvaise et  ils rament sans trop savoir s'ils sont dans la bonne direction. Est ce que les 5000 mètres correspondent à quelque chose? Il y a eu 5000 hommes, il y a eu 5 pains.  Je pense qu'ils devraient être arrivés, mais qu'ils sont complétement perdus. Et c'est là que Jésus arrive. Il ne veut pas qu'ils ne se perdent, qu'il leur arrive du mal.  Et là, pour eux, c'est peut-être presque pire que les éléments qui se déchaînent, ils sont saisis de peur. Il les rassure, c'est moi, (moi le maître des éléments, moi qui guérit un paralytique, moi qui transforme l'eau en vin). Là il se passe quelque chose, ils reconnaissent sa voix, ils veulent bien qu'il monte dans barque, mais la barque accoste.  Et c'est alors que les gens qui étaient restés sur place ainsi que d'autres qui ont entendu parler de ce signe se rendent compte que ni les disciples ni Jésus ne sont là, et qu'ils partent à sa recherche et vont à Capharnaüm et interrogent Jésus non pas sur le comment, mais sur le quand. Et là, on peut penser que c'est finalement durant la nuit.  Et un nouveau dialogue va s'instaurer, pour ouvrir à autre chose, sur qui est-il celui là qui multiplie le pain, qui est un autre MoÏse ou bien plus que cela.

 

 

Un disciple raconte.

 

"Vraiment pas facile notre Maître. Quand il a guéri le paralysé de la piscine aux cinq portiques, il a faille si faire lapider, parce qu'il dit être le Fils du Très Haut, Béni soit-il et qu'il fait tout ce que fait son père; c'est presque un miracle qu'ils ne l'aient pas tué. On est parti en hâte de Jérusalem pour notre Galilée. Là on est chez nous, c'est différent. On a pris la barque de Simon et on est parti vers un endroit agréable. Il y a une source, il y a des eucalyptus, et c'est un peu en hauteur. Seulement nous ne sommes passés inaperçus et plein de monde nous a rejoint à pieds. Et c'était en plein midi. Alors Jésus qui avait commencé à nous enseigner, comme il aime tellement le faire, les a vu et il a demandé où on pourrait trouver du pain, pour les nourrir.  On s'est regardé en pensant qu'il était un peu fou. Il en faut de l'argent pour autant de personnes, et des sous, on n'en n'a pas beaucoup. On a fait une sorte d'appel pour demander qui avait de quoi manger avec lui. Un petit garçon, on se demande d'ailleurs pourquoi il était là, a dit qu'il avait cinq pains d'orge et deux petits poissons grillés. Jésus nous a demandé de faire asseoir tout le monde, car  là il y avait de l'herbe. Cela faisait un peu penser au psaume 23? Sur les près d'herbe verte il me fait  reposer. Et là, je ne sais pas ce qui s'est passé, mais du pain et des poissons il y en avait à profusion et Jésus a donné , donné, donné encore. On a un peu aidé, mais on ne comprenait pas du tout. Et ils ont mangé, et un peu de temps a passé, et ils ont commencé à parler entre eux de ce qu'ils venaient de vivre et ils ont décidé de faire de notre maître leur roi. Or ça, lui ne le veut pas, même si nous on aimerait bien. Alors, il a tourné le dos à tout le monde, et il a comme disparu dans la montagne, comme s'il était happé par elle. Et nous, on ne savait plus que faire. Et le soir est tombé et nous avons décidé de repartir pour Capharnaüm, sans plus nous préoccuper de Jésus. Seulement  le vent s'est levé, la mer est devenue mauvaise, et on ramait, ramait sans trop savoir où on était. Tout à coup, on a vu une silhouette que la mer, et là, nous avons eu très peur, parce que ce lac, quand il est en colère, il laisse sortir les esprits mauvais qui sont enfermés en dessous de lui. Et cette silhouette a parlé, et c'était la voix que nous connaissions, celle de Jésus. Il a dit: c'est moi, n'ayez pas peur. Mais on n'était quand même pas trop rassuré, mais suffisamment pour lui demander de monter dans notre barque. Sauf que nous nous sommes retrouvés au bord, sans savoir comment, et lui sur la rive. Et nous somme rentrés à la maison, avec quand même beaucoup, beaucoup de questions.

 

 

MARDI 20 AVRIL. Jn 6, 30-35

 

30 En ce temps-là, la foule dit à Jésus : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ?

31 Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : ‘Il leur a donné à manger le pain venu du ciel.’ »

 

La mise au défit. Prouve que tu es plus grand que Moïse. On peut au niveau du vocabulaire, penser que  "œuvre et signe", ce sont des équivalents. Et là, c'est la foule qui propose un challenge. Es-tu plus fort que Moïse qui a donné le pain venu du ciel?,

 

32 Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel.

33 Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. »

 

J'ai l'impression que la foule fait de Jésus un nouveau Moïse, mais dans l'exode, on sait que Moïse a prié, que quelque chose a été donné, mais que c'est Dieu qui a répondu, donc qui a donné. Il y a le passé, il y a le "aujourd'hui." Aujourd'hui, mon père me donne à vous, et il se donne aussi à vous par ma présence.

 

Et là, Jésus se définit comme celui qui descend du ciel, et qui donne la vie au monde.

 

34 Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. »

 

    Donne…

 

35 Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »

 

 Non pas le pain de vie, comme on l'entend trop, mais le pain de la vie. Et la démarche, venir à lui, qui comble la faim et la soif de l'humain.

 

 

MERCREDI 21 AVRIL. Jn 6, 35-40

 

35 Jésus leur répondit: «Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n'aura plus jamais faim; celui qui croit en moi n'aura plus jamais soif.

 

Une affirmation: je suis le pain de la vie. Et deux propositions: venir à lui, le suivre, permettra de ne plus ressentir la faim, faim de reconnaissance, faim d'amour, et croire en lui, désaltèrera. C'est un peu un comblement des désirs, mais à un autre niveau.

 

36 Mais je vous l'ai déjà dit: vous avez vu, et pourtant vous ne croyez pas.

 

Pour moi, c'est surprenant cette phrase; elle revient en arrière: vous voyez des signes, vous restez attachés aux signes, et vous ne comprenez pas qui je suis moi qui fais les œuvres de mon père. Vous ne voyez pas l'envoyé.

 

37 Tous ceux que le Père me donne viendront à moi; et celui qui vient à moi, je ne vais pas le jeter dehors.

 

Il y a là la question de l'élection. Tous ceux que le Père me donne viendront à moi. De qui s'agit-il puisque ceux-ci apparemment ne viennent pas à lui. C'est un peu comme s'il disait, d'autres vont venir, qui sont autres, et ceux là, je ne le jetterai pas dehors, comme vous, vous allez le faire avec moi, mais je les garderai. Peut-être que se dessine la la sortie du particulier: un peuple élu, pour aller avec un Universalisme. Et c'est cela qui est la la volonté du Père.

 

38 Car je ne suis pas descendu du ciel pour faire ma volonté, mais pour faire la volonté de celui qui m'a envoyé.

 

 Je ne sais pas pourquoi, mais le descendu s'associait pour moi à "descendre d'un train en marche" comme si Jésus disait, là où j'étais avant (le prologue) je ne me tournais pas les pouces, j'étais aussi dans la création, mais j'ai quitté le train de la relation avec mon père, dans l'esprit pour aller vers vous, parce que cela c'est la volonté de mon père. C'est lui qui m'envoie parmi vous.

 

39 Or, la volonté de celui qui m'a envoyé, c'est que je ne perde aucun de ceux qu'il m'a donnés, mais que je les ressuscite tous au dernier jour.

40 Car la volonté de mon Père, c'est que tout homme qui voit le Fils et croit en lui obtienne la vie éternelle; et moi, je le ressusciterai au dernier jour».

-

 

On est bien dans l'universel, sauf que le voir n'est pas le voir.. Mais c'est le possible pour tout être qui voit Jésus et croit en lui, d'être rassasié par lui, de savoir où il va, d'obtenir cette vie éternelle qui est dans le demeurer et la résurrection finale.

 

 

JEUDI 22 AVRIL. Jn 6, 44-51 (pas eu le temps…).

 

44 En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire, et moi, je le ressusciterai au dernier jour.

45 Il est écrit dans les prophètes : ‘Ils seront tous instruits par Dieu lui-même.’ Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi.

 

Je pense que la référence c'est Jr 31 32 33 Mais voici quelle sera l’Alliance que je conclurai avec la maison d’Israël quand ces jours-là seront passés – oracle du Seigneur. Je mettrai ma Loi au plus profond d’eux-mêmes ; je l’inscrirai sur leur cœur. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple.

34 Ils n’auront plus à instruire chacun son compagnon, ni chacun son frère en disant : « Apprends à connaître le Seigneur ! » Car tous me connaîtront, des plus petits jusqu’aux plus grands – oracle du Seigneur. Je pardonnerai leurs fautes, je ne me rappellerai plus leurs péchés.

Et c'est un texte qui parle de l'alliance nouvelle qui va être conclue. 

 

Etre instruit par Dieu, cela évoque l'Esprit Saint. Et du coup on est dans une dimension trinitaire. Maintenant entendre Dieu dans sa parole, devrait permettre d'entrer dans le dessin de Dieu.

 

 

46 Certes, personne n’a jamais vu le Père, sinon celui qui vient de Dieu : celui-là seul a vu le Père.

47 Amen, amen, je vous le dis : il a la vie éternelle, celui qui croit.

 

C'est l'insistance majeure de cet évangile. Celui qui croit a la vie éternelle. Ce qui chez Paul donnera, celui qui croit (la foi) est justifié donc entre dans la vie de Dieu par Jésus.

 

48 Moi, je suis le pain de la vie.

 

Je suis      Le pain qui donne la vie (éternelle), donc l'autre pain.

 

49 Au désert, vos pères ont mangé la manne, et ils sont morts ;

50 mais le pain qui descend du ciel est tel que celui qui en mange ne mourra pas.

51 Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai, c’est ma chair, donnée pour la vie du monde. »

 

Il y a trois affirmations.

1 Jésus est le pain vivant (mais pas facile à comprendre) qui vient d'en haut.

2 Si quelqu'un se nourrit de cette présence là, s'il l'assimile en lui, s'il la prend, il vivra éternellement, la mort ne sera plus là, à guetter et à rôder.

3 Une promesse au futur (et c'est peut-être le futur qui fait le lien avec les synoptiques), le pain que je donnerai, c'est ma chair (moi) donnée pour que le monde soit sauvé.

 

 VENDREDI 23 AVRIL. Jn 6, 52-59

 

52 En ce temps-là, les Juifs se querellaient entre eux : « Comment celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ? »

 

Pour une fois où ils ne récriminent pas, ils se querellent entre eux. Mais on trouve cela ailleurs, ceux qui disent il est le fils et ceux qui disent qu'il est de Nazareth et que du coup il ne peut pas. Le sujet c'est comment donner la chair à manger. Or si on reste dans la thématique johannique, les juifs restent (comme moi souvent) au ras des pâquerettes, et prennent au premier degré, alors que Jésus veut les conduire ailleurs.

 

53 Jésus leur dit alors : « Amen, amen, je vous le dis : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son sang, vous n’avez pas la vie en vous.

 

 Et là, il élève déjà le débat. Il est le fils de l'homme. Et les temps des verbes sont étonnants.

Si vous ne mangez pas

Si vous ne buvez pas

Vous n'avez pas la vie en vous.

 

C'est le manger et le boire de lui, mais du Lui  qui donnent la vie.

 

54 Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle ; et moi, je le ressusciterai au dernier jour.

 

Il y a ceux qui refusent et qui n'ont pas la vie en eux.

Il y a ceux qui acceptent et qui ont la vie éternelle et qui seront ressuscités au dernier jour.

 

55 En effet, ma chair est la vraie nourriture, et mon sang est la vraie boisson.

56 Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi, je demeure en lui.

 

 Je me disais que l'adjectif vraie est plus fort que ce qu'on lit. C'est la seule, l'unique, mais aussi par opposition aux autres nourritures ou boissons, qui permettent une vie biologique, mais pas une vie de l'esprit et dans l'esprit. Et ce qu'il nous donne, c'est bien aussi la présence de l'esprit qui vivifie. Et surtout, contrairement à la nourriture classique, elle ne s'élimine pas, elle demeure. Il y a ce double mouvement. Demeurer en Lui et Lui en nous.

 

57 De même que le Père, qui est vivant, m’a envoyé, et que moi je vis par le Père, de même celui qui me mange, lui aussi vivra par moi.

 

Ce verset est peut-être la synthèse de ce qu'on appelle le discours du pain de la vie. Vivre par lui. Devenir des vivants comme le Père est vivant.

58 Tel est le pain qui est descendu du ciel : il n’est pas comme celui que les pères ont mangé. Eux, ils sont morts ; celui qui mange ce pain vivra éternellement. »

59 Voilà ce que Jésus a dit, alors qu’il enseignait à la synagogue de Capharnaüm.

 

Il en a dit des choses dans cette synagogue..

 

SAMEDI 24 AVRIL. Jn 6, 60-69

 

En lisant ce texte hier, je me disais que certes Pierre a fait une super belle réponse, mais est-ce qu'à ce moment là, si moment il y a eu, avait-il compris quelque chose et que peut-être sa réponse était: on ne comprend rien à ce que tu nous dis, peut-être que plus tard on comprendra, mais on reste avec toi, parce que toi tu es Autre.

 

60 En ce temps-là, Jésus avait donné un enseignement dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples, qui avaient entendu, déclarèrent : « Cette parole est rude ! Qui peut l’entendre ? »

 

Intéressant cette réaction, je ne l'avais jamais noté. Si c'est bien "rude" le mot grec, alors cela montre que cet enseignement est difficile, fait mal, (comme on dit d'une correction qui est rude). Et que ça les dépasse trop et que même ce n'est pas possible, que personne ne peut comprendre.

 

61 Jésus savait en lui-même que ses disciples récriminaient à son sujet. Il leur dit : « Cela vous scandalise ?

 

Et là, Jésus, va aller encore plus loin. Il pose une question et ensuite il y a des affirmations, qui ne vont rien arranger. Donc Jésus ne fait rien pour retenir, ce qui permet de comprendre le rôle du Père, mais peut-être aussi le rôle du diviseur.

 

62 Et quand vous verrez le Fils de l’homme monter là où il était auparavant !...

 

Sauf que bien peu ont vu cela de leurs yeux..

63 C’est l’esprit qui fait vivre, la chair n’est capable de rien.

Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie.

 

C'est peut-être cela le centre. Les paroles sont esprit (elles meuvent, elles pénètrent, elles créent de la vie) et elles sont vie.

 

64 Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » Jésus savait en effet depuis le commencement quels étaient ceux qui ne croyaient pas, et qui était celui qui le livrerait.

65 Il ajouta : « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui est pas donné par le Père. »

 

Cela pose quand même la question de l'élection. Mais cela montre bien aussi la communion qui existe entre le Père et le Fils et je pense le rôle du diviseur, rompre la ou les relations de Jésus avec les siens.  

 

66 À partir de ce moment, beaucoup de ses disciples s’en retournèrent et cessèrent de l’accompagner.

 

67 Alors Jésus dit aux Douze : « Voulez-vous partir, vous aussi ? »

68 Simon-Pierre lui répondit : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle.

69 Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint de Dieu. »

 

Question de la liberté. Mais à une question posée comme cela, il est difficile de répondre par l'affirmative. Pierre prend la parole aux noms de tous. Et il résume: tu as les paroles de la vie éternelle. Lui croit et sait (cela reprend presque ce qui se passera avec Thomas en Jn 20), que Jésus est le Saint de Dieu, comme hier dans les Actes, Paul affirmait que Jésus est le Fils de Dieu.

vendredi 16 avril 2021

SEMAINE DU 11 AU 17 AVRIL. ÉVANGILES


DIMANCHE 11 AVRIL. Jn 20, 9-31

https://giboulee.blogspot.com/2019/07/thomas-surnomme-didyme-ce-qui-veut-dire.html

 

9 C’était après la mort de Jésus. Le soir venu, en ce premier jour de la semaine, alors que les portes du lieu où se trouvaient les disciples étaient verrouillées par crainte des Juifs, Jésus vint, et il était là au milieu d’eux. Il leur dit : « La paix soit avec vous ! »

20 Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur.

21 Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. »

 

Ils sont enfermés pas crainte des juifs, donc Thomas qui est dehors, a pris un risque, et surement pour eux. Une première parole, la paix, (ils retrouvent la voix), puis un geste qui fait appel à la vue, et une émotion chez les disciples: la joie. Puis à nouveau la voix, la parole, et un envoi. Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie (je vous envoie dans le monde pour que vous quittiez votre refuge, comme j'ai quitté mon ciel), et que pour que vous alliez dans le monde, ce monde qui attend le salut. Mais pour pouvoir devenir témoins, ils ont besoin de l'Esprit Saint ( c'est bien ce qu'on voit dans les actes avec la transformation radicale de Pierre).

 

22 Ayant ainsi parlé, il souffla sur eux et il leur dit : « Recevez l’Esprit Saint.

23 À qui vous remettrez ses péchés, ils seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils seront maintenus. »

 

Donc là, on pourrait dire acte deux: le don de l'esprit saint et ce pouvoir énorme de devenir comme l'esprit des avocats. Remettre les péchés ou les maintenir. Mais qu'est ce que Jésus, ou Jean, mettent derrière ce mot péché. Le péché contre le Fils, celui de l'aveuglement qui a été celui reproché aux pharisiens, ou les péchés qui sont remis une fois par an, à Yom Kippour? Là il ne s'agit plus de sacrifices pour le péché, si la mort sur la croix, c'est cela, et fait une fois pour toute, c'est la possibilité à tout homme de recevoir la rémission s'il en fait la demande; C'est aussi une ère qui s'ouvre. C'est peut-être aussi cela qui se cache dans ce dimanche de la miséricorde.

 

24 Or, l’un des Douze, Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), n’était pas avec eux quand Jésus était venu.

25 Les autres disciples lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais il leur déclara : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

 

Ils lui ont parlé de la marque des mains et du côté, pas des pieds, donc il reprend ce qu'on lui a raconté, mais lui, il veut sentir la chair.  Il veut être sur que ce n'est pas une illusion. Pourtant les autres paroles auraient pu l'aider à comprendre la vérité du témoignage. Mais il est un homme, et ça, c'est agréable.

 

26 Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient de nouveau dans la maison, et Thomas était avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient verrouillées, et il était au milieu d’eux. Il dit : « La paix soit avec vous ! »

 

 Comme cela on retient bien le texte. Eux sont toujours dans, Lui, il vient alors que c'est verrouillé et il est là "au milieu" comme autrefois la femme adultère, et il parle, d'abord à tous, et il doit dire Shalom.

 

27 Puis il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici, et vois mes mains ; avance ta main, et mets-la dans mon côté : cesse d’être incrédule, sois croyant. »

28 Alors Thomas lui dit : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

29 Jésus lui dit : « Parce que tu m’as vu, tu crois. Heureux ceux qui croient sans avoir vu. »

 

Et c'est le dialogue avec Thomas. Je ne pense pas que Thomas ait eu besoin de toucher, encore que.. Il y a Jésus qui a entendu son doute, notre doute, et qui nous donne un signe pour que nous passions du doute à la foi. Encore que les mots là, soient autres. Passer de l'incrédulité, au ce n'est pas possible,  à une transformation intérieure, car c'est devenir croyant, qui engage tout l'individu. Et c'est ce retournement qui se fait. Je crois qu'il était de bonne foi quand il refusait de croire le témoignage des autres, mais là, il vit quelque chose, comme le vivra Saul plus tard sur la route de Damas, qui ouvre les yeux qui provoque un changement radical, et qui lui fait voir en l'homme qui est là, son Seigneur et son Dieu. Il est le premier à dire que Jésus est Dieu.

 

Et c'est l'annonce de la Béatitude pour nous. Il est devenu croyant (j'aime cette forme verbale), et cela nous est aussi donné à nous qui ne voyons pas avec la vision biologique, mais avec cette vision donnée par l'Esprit.

 

 

 30 Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre.

31 Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom.

 

Et cela c'est bien le cadeau: avoir la vie en son nom.

 

 

LUNDI 12 AVRIL. Jn 3, 1- 8

 

1 Il y avait un homme, un pharisien nommé Nicodème ; c’était un notable parmi les Juifs.

2 Il vint trouver Jésus pendant la nuit. Il lui dit 

: « Rabbi, nous le savons, c’est de la part de Dieu que tu es venu comme un maître qui enseigne, car personne ne peut accomplir les signes que toi, tu accomplis, si Dieu n’est pas avec lui. »

 

Il y a le fait que c'est Nicodème qui se déplace de nuit pour rencontrer le jeune Rabbi. Et il le reconnaît comme un maitre qui enseigne, et pour lui, seul celui qui  est avec Dieu, et qui donc peut accomplir des signes, peut être reconnu comme Rabbi. C'est un peu comme s'il le reconnaissait prophète.

 

3 Jésus lui répondit :

« Amen, amen, je te le dis : à moins de naître d’en haut, on ne peut voir le royaume de Dieu. »

 

Peut-être que le questionnement non dit de Nicodème, comme celui du jeune homme riche, est que dois-je faire pour avoir la vie éternelle, ou entrer dans le royaume de Dieu. Et la réponse, c'est naître d'en haut, et là, on ne possède pas, on voit ce qui est autre chose.

 

4 Nicodème lui répliqua : «

 Comment un homme peut-il naître quand il est vieux ? Peut-il entrer une deuxième fois dans le sein de sa mère et renaître ? »

 

Là, c'est l'habitude rabbinique de discuter sur les mots, sauf que là, il ne fallait pas les séparer les mots. Il s'agit bien de naître d'en haut, pas de naître une deuxième fois;. Sauf si le sens est aussi naître de nouveau.

 

5 Jésus répondit :

 « Amen, amen, je te le dis : personne, à moins de naître de l’eau et de l’Esprit, ne peut entrer dans le royaume de Dieu.

 

6 Ce qui est né de la chair est chair ; ce qui est né de l’Esprit est esprit.

7 Ne sois pas étonné si je t’ai dit : il vous faut naître d’en haut.

8 Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. »

 

C'est la réponse de Jésus. Naître de l'eau (mais quelle eau) et de l'Esprit, pour entrer dans le royaume.

 

La dernière phrase, peut-être qu'elle concerne aussi Jésus. Jésus est bien du souffle de l'Esprit, on entend sa voix encore aujourd'hui, mais on ne lui met pas la main dessus.

 

MARDI 13 AVRIL. Jn 3, 7-14

 

7b En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème :

« Il vous faut naître d’en haut.

8 Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. »

 

Bon, on reprend les versets d'hier. Peut-être pour introduire la question de Nicodème.

 

9 Nicodème reprit :

« Comment cela peut-il se faire ? »

 

10 Jésus lui répondit :

« Tu es un maître qui enseigne Israël et tu ne connais pas ces choses-là ?

Ce qui est intéressant là, c'est que Nicodème, avec une simple question, se met en position "basse", il ne sait pas, il attend une réponse, alors qu'il est un maître en Israël. Et il prend cette position basse, devant un jeune. Tu n'as même pas 40 ans lui dira-t-on plus tard.

 

11 Amen, amen, je te le dis : nous parlons de ce que nous savons, nous témoignons de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage.

 

Il y a quand même de quoi être surpris. Qui est ce "nous"? Et qui est ce "vous"?

 

12 Si vous ne croyez pas lorsque je vous parle des choses de la terre, comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses du ciel ?

 

On peut penser que le vous, dépasse Nicodème et parle des juifs ou des pharisiens si présents dans cet évangile. Parler des choses de la terre, parler des choses du ciel, pas simple à comprendre. Opposer le haut et le bas? Et il s'agit d'un futur. Ce qui peut évoquer Jn 6.

 

13 Car nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme.

 

Il me semble que cela fait référence à un psaume, et que ce sera repris dans l'épitre aux Ephésiens. Mais là Jésus se donne son titre: Fils de l'homme.

Pr 30, 4 Qui est monté aux cieux, et qui en est descendu? Qui a recueilli le vent dans ses mains? Qui a serré les eaux dans son vêtement? Qui a fait paraître les extrémités de la terre? Quel est son nom, et quel est le nom de son fils? Le sais-tu?

 

 

14 De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé,

15 afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle.

 

Annonce de ce qui va advenir, mais pour donner non pour avoir la vie sauve, mais avoir la vie éternelle, ce qui est autre chose.

 

Si Nicodème se posait des questions sur Jésus et le considérait comme un prophète, là il s'en prend plein la gueule, parce qu'en gros Jésus lui dit qu'il n'a rien compris. En fait c'est tout ce qui se passera par la suite qui est évoqué ici. Mais là, Jésus se donne le nom du Fils de l''homme, et il parle de son destin: être élevé comme le serpent sur la croix, non pas pour donner la vie (ceux qui regardaient étaient sauvés), mais la vie éternelle, ce qui répond à la question non dite de Nicodème. Croire en lui, pour avoir la vie éternelle.

 

 

MERCREDI 14 AVRIL. Jn 3, 16-21

 

16 En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème: (phrase surement rajoutée pour la lecture).

 

« Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle.

Pour moi, c'est bien la question essentielle, cette vie éternelle, qui n'est pas la vie où on vit indéfiniment, mais la vie renouvelée, la vie vivante, la vie créatrice, la vie amoureuse. Et c'est pour cela que je pense que c'est la question de Nicodème et la notre et que Jésus y répond dans cet évangile.

 

17 Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »

 

Et là, c'est l'affirmation, "pas pour juger mais pour sauver et sauver par lui." Et ce qui sauve c'est la foi. La victoire qui a vaincu le monde (le monde des ténèbres) c'est notre foi 1Jn 5. Mais c'est croire pas vague, mais croire en lui le Fils;

 

18 Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.

 

L'affirmation, Jésus sauve du jugement qui envoie dans les ténèbres, dans ce monde sous l'emprise du mal.

 

19 Et le Jugement, le voici : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises.

 

Là, c'est toujours la douche froide… Mais c'est ce qui va se passer avec le procès et la mort. Les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que changer, cela ils ne le voulaient pas. Jésus Lumière du monde: Je suis la lumière du monde, jn 8.

 

20 Celui qui fait le mal déteste la lumière : il ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dénoncées ;

21 mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu’il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en union avec Dieu. »

 

Ces deux versets qui se font écho. Faire le mal, détester la lumière, peur que les œuvres ne soient dénoncées.

                                                               Faire la vérité, (donc ce qui est agréable à D), fait venir à la lumière, et montre que les œuvres sont accomplies en union avec Dieu, donc que Dieu est présent dans cette personne.

 

 

JEUDI 15 AVRIL. Jn 3, 31-36

 

31 « Celui qui vient d’en haut est au-dessus de tous. Celui qui est de la terre est terrestre, et il parle de façon terrestre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous,

32 il témoigne de ce qu’il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage.

 

Jésus parle de lui, mais pas si simple à comprendre. Mais il se positionne comme celui qui est au-dessus de tout, et qui est témoin de ce qu'il a vu et entendu, et en lui ça pleure, parce qu'il n'est pas entendu, ni reconnu comme témoin. C'est déjà une annonce de la passion.

 

33 Mais celui qui reçoit son témoignage certifie par là que Dieu est vrai.

34 En effet, celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, car Dieu lui donne l’Esprit sans mesure.

35 Le Père aime le Fils et il a tout remis dans sa main

 

Il y a quelque chose de trinitaire. Le fils dit les paroles du Père (ou il est la Parole du Père), et l'esprit est présent en lui. Et celui qui entend et qui croit que Jésus est l'envoyé, montre que tout ce que fait le Père est vérité. Et c'est la relation amoureuse qui est entre les deux.

 

.

36 Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui refuse de croire le Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. »

 

Et la finale, croire en Jésus, c'est la vie éternelle qui est donnée, (et cela sera je crois repris dans la samaritaine et dans le pain de vie). Il y a le "sur". Est ce que Jésus est venu, pour désamorcer la colère de Dieu, colère qui vient parce que son fils n'est pas reconnu? On sort là de la notion classique du péché. Mais ça peut répondre à la question de base: la vie éternelle.

 

VENDREDI 16 AVRIL. Jn 6, 1-15

 

On a allègrement sauté la samaritaine et la guérison du paralysé. Donc on peut penser qu'il quitte Jérusalem, ce qui est étonnant si la Pâque est proche..

 

1 En ce temps-là, Jésus passa de l’autre côté de la mer de Galilée, le lac de Tibériade.

2 Une grande foule le suivait, parce qu’elle avait vu les signes qu’il accomplissait sur les malades.

 

Là, on a une foule qui veut des guérisons. Elle le suit, à cause des signes accomplis sur les malades;

 

3 Jésus gravit la montagne, et là, il était assis avec ses disciples.

4 Or, la Pâque, la fête des Juifs, était proche.

 

Tel que c'est écrit, on a un peu l'impression que Jésus, avec son petit groupe à lui, est parti sur la montagne pour les enseigner, position assise de l'enseignant, mais ça ne se passe pas comme ça. Il aurait pu faire comme tout rabbi un enseignement sur la délivrance. Mais non, il a une autre urgence, la foule. Et là, c'est différent des synoptiques, il est question directement de pain pour donner à manger; il ne s'agit pas de la parole, mais de la faim de l'estomac. On peut penser que pour Jésus, l'homme c'est un tout, et c'est cela l'important.  Quelles sont les faims de l'humain?

 

5 Jésus leva les yeux et vit qu’une foule nombreuse venait à lui. Il dit à Philippe : « pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? »

6 Il disait cela pour le mettre à l’épreuve, car il savait bien, lui, ce qu’il allait faire.

7 Philippe lui répondit : « Le salaire de deux cents journées ne suffirait pas pour que chacun reçoive un peu de pain. »

Si on suit l'histoire, il est là, il enseigne, il lève les yeux, il voit de monde et il pense à leur donner de quoi manger. Et du coup, il pose une question à Philippe, question qui doit lui ramener les pieds sur terre, et il est question d'un lieu. Quel est le village le plus proche? A quoi Philippe répond par le coût d'une telle opération et encore ce serait un peu.

 

8 Un de ses disciples, André, le frère de Simon-Pierre, lui dit :

 9 « Il y a là un jeune garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons, mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ! »

 

Peut-être que cela répond à la question du où. Ici il y a… Mais cela semble dérisoire.

 

10 Jésus dit : « Faites asseoir les gens. » Il y avait beaucoup d’herbe à cet endroit. Ils s’assirent donc, au nombre d’environ cinq mille hommes.

11 Alors Jésus prit les pains et, après avoir rendu grâce, il les distribua aux convives ; il leur donna aussi du poisson, autant qu’ils en voulaient.

 

Il y a la référence au psaume 22, l'herbe. Et le miracle, sauf que là, c'est lui qui distribue (ce qui a du prendre un sacré bout de temps, en théorie). Et il y a la sassiété que l'on trouve dans les trois autres récits.

 

12 Quand ils eurent mangé à leur faim, il dit à ses disciples : « Rassemblez les morceaux en surplus, pour que rien ne se perde. »

13 Ils les rassemblèrent, et ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d’orge, restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture.

 

Etonnant la phrase: douze paniers avec les morceaux restés en surplus pour ceux qui prenaient cette nourriture; à croire que certains n'en n'ont pas voulu

 

14 À la vue du signe que Jésus avait accompli, les gens disaient : « C’est vraiment lui le Prophète annoncé, celui qui vient dans le monde. »

15 Mais Jésus savait qu’ils allaient venir l’enlever pour faire de lui leur roi ; alors de nouveau il se retira dans la montagne, lui seul.

 

https://giboulee.blogspot.com/2018/08/jn-6-35-15mais-jesus-savait-quils.html

 

Le signe est compris, il est celui qui donne la manne comme Moïse, il est le prophète annoncé. Et Jésus ne leur laisse pas le temps de passer à l'acte, en faire leur roi, et de nouveau il se retire dans la montagne. C'est étonnant se "retire", lui seul, donc sans les disciples qui ne doivent pas savoir que faire.

 

 

SAMEDI 17 AVRIL. Jn 6, 16-21

 

16 Le soir venu, les disciples de Jésus descendirent jusqu’à la mer.

17 Ils s’embarquèrent pour gagner Capharnaüm, sur l’autre rive. C’était déjà les ténèbres, et Jésus n’avait pas encore rejoint les disciples.

 

Jésus s'est retiré dans la montagne, et il n'a pas laissé de consignes. Il y a ces douze corbeilles, il y a ces douze hommes. Il y a une barque. Et là, ils prennent une décision, ils retournent à Capharnaüm, même si c'est la nuit. En fait, ça passe du soir venu aux ténèbres et c'est plus fort. Plus de lumières, le noir, et le doute. Où est-il? Et pourtant ils ont vu, ce qui s'est passé.

 

18 Un grand vent soufflait, et la mer était agitée.

 

Et c'est la tempête. Un grand vent qui souffle et la mer qui se soulève. Et le noir. Et la peur.  Se sentir perdu, se sentir menacé.

 

19 Les disciples avaient ramé sur une distance de vingt-cinq ou trente stades (c’est-à-dire environ cinq mille mètres), lorsqu’ils virent Jésus qui marchait sur la mer et se rapprochait de la barque. Alors, ils furent saisis de peur.

20 Mais il leur dit : « C’est moi. N’ayez plus peur. »

 

La phrase de Jésus, n'ayez plus peur, que peut-elle dire? Vous aviez peur de sombrer, vous avez eu peu de me voir arriver, mais je suis là, avec vous. Alors faites confiance, faites moi confiance.

 

21 Les disciples voulaient le prendre dans la barque ; aussitôt, la barque toucha terre là où ils se rendaient.

 

En pensant à ce texte ce matin, j'entendais ces phrases des séries policières, "embarquez- le", mettez-le dans la barque. Et c'est plus ou moins ce que veulent les disciples. L'avoir avec eux dans la barque, comme un talisman, comme un gri-gri. Mais ce n'est pas cela qui se passe. C'est comme si les ténèbres se levaient et que les disciples se rendent compte qu'ils sont arrivés à bon port. Ils étaient bien dans la bonne direction. Ils ne sont plus en pleine mer, ils accostent et Jésus est déjà sur la terre ferme. Au début du texte d'hier il y avait la question de Jésus, où pourrions trouver de quoi acheter à manger. Et dans cette finale, c'est bien la question du où. Où es-tu quand je décide de te précéder quelque part, sans te demander ton avis, où es-tu quand je suis dans la nuit et que je perds mes repères? Où es-tu. Et toi, tu vois, et toi, tu es capable de marcher sur la mer, et de me faire arriver à bon bord et de me tendre peut-être la main pour m'aider à descendre. Mais moi, je ne t'ai pas embarqué avec moi, parce que personne ne met la main sur toi et que tu es souverain et libre.