samedi 25 septembre 2021

SEMAINE DU 19 AU 26 SEPTEMBRE. EVANGILES


DIMANCHE 19 SEPTEMBRE. Mc 9, 30-37

 

Dans ce chapitre, il y a eu la transfiguration avec l'interdiction de raconter jusqu'à ce que Jésus soit ressuscité de morts; la guérison de l'enfant épileptique, le démon que l'on ne peut chasser que par la prière et c'est l'épisode d'aujourd'hui. Et on dirait que Jésus enfonce le clou, mais que certes ils entendent, mais que ça ne passe pas. Ces paroles mettent tout par terre; et interroger Jésus, vu ce qui s'est passé avec Pierre, pas évident. Mais ils ont quand même compris que quelque chose va changer et se posera la question implicite du successeur, donc celui qui sera le plus à même de devenir le chef; de succéder.

 

30 En ce temps-là, Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu’on le sache, 

31 car il enseignait ses disciples en leur disant : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. » 

32 Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger. 

 

Étonnant, mais si on se place dans la perspective de la montée à Jérusalem qui est toute proche, cela donne l'image d'un temps de retraite, ou Jésus est seul avec les douze, et où il essaye de leur parler de l'avenir, mais pas seulement. Mais c'est un temps pour eux, avec eux, un temps de réflexion, de solitude. Pas de foules, pas de miracles, du calme. 

 

 

33 Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » 

34 Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. 

 

On voit très bien la scène. Ils sont tous penauds. Ils n'ont pas prié, ils ont discuté pour savoir qui était le plus grand. Et là encore on (je) imagine bien le silence.

 

35 S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »

 

Et c'est la posture du Jésus qui enseigne il est assis, et il délivre sa sentence, pour répondre en quelque sorte au silence, parce que s'ils se taisent, ils n'ont pas dit. Celui qui veut être le premier, et là, il s'agit d'un choix personnel, ce n'est pas sur ses qualités que ça se joue, sur ses aptitudes, mais sur autre chose: prendre la dernière place et servir. 

 

36 Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit : 

37 « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »

 

Et,  pour enfoncer le clou, il prend un enfant. Il le place au milieu (quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu de vous). Celui qui doit me remplacer, ne doit pas prendre ma place, il doit me la laisser et pour cela, accueillir le petit, comme moi j'accueille le petit, le malade, le dépendant, et alors il m'accueille et s'il m'accueille, il me fait vivre, et il accueille en même temps le Père, puisque Jésus est en lien permanent avec le Père. 

 

De fait ce texte ce n'est pas redevenir comme un petit enfant, mais c'est centré sur l'accueil. C'est en accueillant le petit que l'on devient comme jésus, qu'on est dans la Présence et que l'on peut le représenter Lui. 

 

C'est bien l'accueil qui est en cause là, pas le être comme. Et si Jésus le met au milieu, c'est que parfois il nous faut le voir dans l'autre. 

 

Je ne suis pas sûre, du moins ce matin je ne le ressens pas comme cela, qu'il y ait un lien logique entre l'affirmation: le premier doit servir et se faire le dernier (en cela, il peut être comme un enfant de l'époque de Jésus), mais surtout c'est en accueillant le petit que l'on est façonné pour devenir des autres Jésus. Et quand on travaille avec des enfants handicapés, c'est bien ce que l'on vit. On est façonné par eux, par ce merveilleux amour qui est en eux, et qui nous change et c'est un long travail. 

 

 

LUNDI 20 SEPTEMBRE. Lc 8, 16-18

 

Cela suit sans transition l'explication de la parabole du semeur, alors à qui Jésus s'adresse-t-il? Aux disciples ou aux foules. S'il est la parole, les disciples qui ont compris cela, ne peuvent plus la faire taire, mais ils ne peuvent que la répandre. Ils ont trouvé le Messie, et ils auront à le faire connaître, ils ne pourront plus se taire. 

 

Parfois je commence à détecter des ressemblances avec l'évangile de Jean. Quand Jésus Jn 8, dit "je suis la lumière du monde", il me semble que c'est aussi ce qu'il dit aux disciples. Il est la lumière du monde et quand la lumière par lui, a été allumée en nous, alors elle brûle et doit éclairer les autres. 

 

16 En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Personne, après avoir allumé une lampe, ne la couvre d’un vase ou ne la met sous le lit ; on la met sur le lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière. 

 

Peut-être que la centration est sur l'importance de la lumière. Elle sert à quelque chose. Voir la lumière pour ne pas trébucher sur quelqu'un ou sur un objet qui serait sur le sol. Et aussi, savoir qu'on est arrivé dans un lieu accueillant, un lieu qui n'est pas sombre. Voir et aussi être vu;

 

17 Car rien n’est caché qui ne doive paraître au grand jour ; rien n’est secret qui ne doive être connu et venir au grand jour. 

 

Le car je ne le comprends pas trop, mais Jésus on ne le cache pas, il ne se cache pas, et tout sera dévoilé un jour.

 

18 Faites attention à la manière dont vous écoutez. Car à celui qui a, on donnera ; et à celui qui n’a pas, même ce qu’il croit avoir sera enlevé. »

Il avait dit: que ceux qui ont des oreilles pour entendre, entendent. Là il parle d'écouter. Se préparer, laisser entrer, laisser ensuite agir. Pas toujours simple, mais possible. Quant à la finale, je crois que c'est un peu: tu crois avoir tout compris, tout savoir et du coup te n'écoutes pas, tu te crois au-dessus, et au final, tu n'as rien, parce que tu t'es trompé de cible.

 

 

MARDI 21 SEPTEMBRE. Mt 9, 9-13 St Matthieu.

 

Dans le récit de Matthieu (évangile de ce jour) c'est comme d'habitude plus concis que chez les autres évangélistes. J'ai lu un commentaire (1) disant que le "suis moi", voulait dire change de vie, prends ma manière de vivre au sérieux, mais pas forcément de suivre au sens fort. Mais pourtant quand on dit que Simon suit le Seigneur, il laisse tout. Et j'aime ce mouvement qui passer de statique, assis , peut-être même vautré sur son siège, à debout et en marche. Que Matthieu ait déjà écouté cet homme, cela est plus que possible, et là, je dirai c'est le son de la voix qui met en branle quelque chose qui était déjà là, mais qui ne serait pas venu si Jésus n'était pas passé. La relation, le regard, et quel regard. Justement la miséricorde: tel que tu es, avec ce que tu es, avec tes capacités et tes incapacités, je t'ouvre une autre vie, un autre avenir. Et cela c'est beau. Le passé n'est plus pris en compte. 

 

On dit toujours que tous les collecteurs d'impôts, sont malhonnêtes, l'étaient-ils vraiment tout? Ce qui leur est reproché c'est de travailler pour l'envahisseur, avec les païens. 

 

Et il y a le repas, à la maison. Quelle maison?  Ici c'est la maison, une maison bien mal fréquentée pour les pharisiens qui n'ont que ça à faire: épier. Et Jésus qui d'emblée prend la défense de ceux qui aux yeux des pharisiens sont des salauds, tous, quel qu'ils soient. Et c'est l'écriture qui leur est renvoyée. C'est la miséricorde que je veux et non les sacrifices (et non les jugements). 

 


9 En ce temps-là, Jésus sortit de Capharnaüm et vit, en passant, un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain (collecteur d'impôts). Il lui dit : « Suis-moi. » L'homme se leva et le suivit. 

 

Finalement c'est étonnant. Jésus quitte Capharnaüm, on ne sait pas où il veut aller, il doit donc passer par la guérite où se tient celui qui est de service ce jour-là. Tel que c'est raconté, Jésus ne voit en passant, et il dit. Il ne s'arrête pas, comme ce que l'on voit sur les tableaux. Il passe, il regarde, il appelle et son appel provoque le déplacement et quel déplacement. Si Matthieu le suit, il sort de Capharnaüm. Où vont-ils?  Que se passe-t-il? Dans les autres synoptiques, c'est le repas de fête. Là c'est un peu différent. Et peut-être que j'aime bien ce temps dont je ne sais rien. Ce temps où il se passe quelque chose, un tête à tête entre Matthieu et Jésus.

 

10 Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) et beaucoup de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples. 

 

Si je prends le texte tel quel, quand on dit la maison, en général c'est celle de Simon. Et du coup, il y a maintenant ce nouveau disciple un pécheur notoire, et les autres collecteurs et plein de gens qui sont considérés par ceux qui savent comme des impies. Si cet homme est devenu disciple, alors, l'appel c'est pour tout le monde et du coup, tout le monde vient, et c'est ce repas avec le mélange qui ne plait pas aux pharisiens. Mais ils ne s'adressent pas directement à Jésus, comme souvent. Et c'est aussi cette disqualification sournoise. 


Là, c'est Jésus qui est assis, et entouré, lui et ses disciples par ces personnes qu'il ne faut pas fréquenter. Et c'est la question insidieuse. Vous suivez un drôle de maître qui ne respecte pas les coutumes..

 

11 Voyant cela, les pharisiens disaient à ses disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? » 

12 Jésus, qui avait entendu, déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. 

 

Finalement c'est très subtil la réponse de Jésus, car on ne sait pas qui sont les gens bien portants. En fait les pharisiens pensent surement que Jésus est malade, et qu'eux sont les bien-portants, mais le sont-ils?

 

13 Allez apprendre ce que signifie : ‘Je veux la miséricorde, non le sacrifice’. En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »

 

Et l'affirmation mais qui est avec un article indéfini. Je ne suis pas venu appeler des justes (et non pas les justes), mais des pécheurs, donc pas tous, mais ceux qui veulent bien se laisser toucher. 

 

(1). HOMÉLIE DE S. BÈDE LE VÉNÉRABLE

Matthieu se leva et suivit Jésus.


Jésus vit un homme assis au bureau de la douane ; son nom était Matthieu. « Suis-moi », lui dit-il. Il le vit non pas tant avec les yeux du corps qu’avec le regard intérieur de sa miséricorde. ~ Il vit le publicain, et parce qu’il le vit d’un regard qui prend pitié et qui choisit, il lui dit : « Suis-moi »c’est-à-dire imite-moi. En lui demandant de le suivre, il l’invitait moins à marcher derrière lui qu’à vivre comme lui ; car celui qui déclare demeurer dans le Christ doit marcher dans la voie où lui, Jésus, a marché. ~ Matthieu se leva et le suivit. Rien d’étonnant que le publicain, au premier appel impérieux du Seigneur, ait abandonné sa recherche de profits terrestres et que, négligeant les biens temporels, il ait adhéré à celui qu’il voyait dépourvu de toute richesse. C’est que le Seigneur qui l’appelait de l’extérieur par sa parole le touchait au plus intime de son âme en y répandant la lumière de la grâce spirituelle. Cette lumière devait faire comprendre à Matthieu que celui qui l’appelait à quitter les biens temporels sur la terre était en mesure de lui donner dans le ciel un trésor incorruptible. ~

 

 

 

 

 

MERCREDI 22 SEPTEMBRE. Lc 9, 1-16. Envoi en mission des 12.

 

Il manque un sacré morceau du chapitre 8. La famille qui vient le chercher, la tempête apaisée, guérison du possédé de Gérasa, guérison fille de Jaïre et femme hémorroïsse. 

Peut-être que le temps de formation des douze lui parait suffisant pour les lancer dans l'aventure missionnaire. 

 

1 En ce temps-là, Jésus rassembla les Douze ; il leur donna pouvoir et autorité sur tous les démons, et de même pour faire des guérisons ; 

2 il les envoya proclamer le règne de Dieu et guérir les malades. 

 

Quand je lis ces versets, je me dis que Judas, a eu aussi ce pouvoir, cette capacité 'avoir autorité que les démons et qu'il n'a pas pu l'utiliser pour lui. Il a certainement obtenu des guérisons, alors qu'est ce qui s'est passé pour que ça capote, pour qu'il n'ait plus confiance? Le comportement défaitiste de Jésus? N'empêche que cela pose question . 

 

Sinon, j'aime bien le verbe "rassembler". Il en fait un tout, il les rassemble et ensuite, une fois nanti de ce pouvoir, ils peuvent enfin participer à la mission, les guérisons et les dépossessions étant le signe du le royaume est là.

 

3 Il leur dit : « Ne prenez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; n’ayez pas chacun une tunique de rechange. 

 

Ne rien prendre pour la route. Déjà là, essayer d'être léger, enfin ailleurs il dire quand même qu'on peut prendre un bâton. Ce sont les réserves qu'il l faut essayer de ne pas faire.  Se rappeler que quand il appelle, le Seigneur pourvoie. 

 

4 Quand vous serez reçus dans une maison, restez-y ; c’est de là que vous repartirez. 5Et si les gens ne vous accueillent pas, sortez de la ville et secouez la poussière de vos pieds : ce sera un témoignage contre eux. » 

 

Un commentaire magnifique du pasteur Stenberger sur la poussière accumulée par ceux qui n'ont pas été accueillis. Quelle vision, mais ça remet un peu les choses en place; 

 

6 Ils partirent et ils allaient de village en village, annonçant la Bonne Nouvelle et faisant partout des guérisons.



 

JEUDI 23 SEPTEMBRE. Lc 9, 7-9

 

On se demande un peu ce que ça vient faire là, sauf que Luc aime présenter ses personnages et que dans son évangile, il y aura bien une rencontre avec Jésus, mais à la fin de la vie de ce dernier et on sait qu'il ne se passe rien, sauf qu'Hérode se moque de lui, en lui donnant un manteau rouge. Mais ce ne sera pas lui qui fera couler le sang.

 

7 En ce temps-là, Hérode, qui était au pouvoir en Galilée, entendit parler de tout ce qui se passait et il ne savait que penser. En effet, certains disaient que Jean le Baptiste était ressuscité d’entre les morts.

 

Si Hérode pensait être débarrassé de Jean, il a de quoi être inquiet sauf que les discours de Jésus ne ressemblent pas du tout à ceux de Jean. Jésus fait peu de reproches, sauf à ceux qui savent, et il ouvre la maison du Père à tous.

 

 8 D’autres disaient : « C’est le prophète Élie qui est apparu. » D’autres encore : « C’est un prophète d’autrefois qui est ressuscité. » 

 

Si ce n'est pas Jean, qui est-il cet homme? Peut-être Elie, peut-être un prophète d'autrefois. Mais il y a cette idée de revenir à la vie qui est étonnant. Comme si Jésus ne pouvait pas être en tant que lui. Il est la copie d'un autre. Étonnant. En même temps très inquiétant.

 

9 Quant à Hérode, il disait : « Jean, je l’ai fait décapiter. Mais qui est cet homme dont j’entends dire de telles choses ? » Et il cherchait à le voir.

 

Hérode lui, ne rentre pas dans ces considérations. Jean est mort, et c'est terminé. Mais celui-là il semble bien différent. Il fait de telles choses (on a l'impression certes d'une curiosité, mais aussi d'une admiration).

 

 

C'est toujours étonnant ce besoin de se référer au passé pour définir l'œuvre de quelqu'un, ce qui la banalise en quelque sorte. Cela peut rassurer; il y a aussi ce prophète promis par Moïse qui doit venir un jour et qui annonce des jours meilleurs. Jésus sauveur? 



 

VENDREDI 24 SEPTEMBRE. Lc 9, 18-22

 

Le pasteur Stenberg fait remarquer que quand Jésus parle de lui, il s'appelle le fils d' l'homme, le fils de l'humain. Et que c'est bien cet humain-là, cette humanité qui va mourir et revenir à la vie. 

 

Un texte magnifique de Julienne de Norwich

 

« Il faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup..., qu'il soit tué et que, le troisième jour, il ressuscite »

Dans ma sottise, je m'étonnais que la sagesse profonde de Dieu n'ait pas empêché le début du péché, car s'il avait fait ainsi, me semblait-il, alors tout aurait été bien. (...) 

Jésus m'a répondu : « Le péché était inéluctable, mais tout finira bien, tout finira bien, toute chose, quelle qu'elle soit, finira bien ». Dans ce simple mot « péché » notre Seigneur m'a présenté à l'esprit tout ce qui n'est pas bon : le mépris ignoble et les épreuves extrêmes qu'il a soufferts pour nous, durant sa vie et à sa mort ; toutes les souffrances et les douleurs, corporelles et spirituelles, de toutes ses créatures. (...) Je contemplais toutes les souffrances qui ont jamais existé ou existeront, et j'ai compris que la Passion du Christ a été la plus grande, la plus douloureuse de toutes et les surpasse toutes. (...) Mais je n'ai pas vu le péché. Je sais en effet, par la foi, qu'il n'a ni substance ni aucune sorte d'être ; on ne saurait le connaître autrement que par la souffrance qu'il cause

J'ai compris que cette souffrance n'est que pour un temps : elle nous purifie ; elle nous amène à nous connaître nous-mêmes et à crier miséricorde. La Passion de notre Seigneur nous fortifie contre le péché et la souffrance : telle est sa sainte volonté. En son tendre amour pour tous ceux qui seront sauvés, notre bon Seigneur les réconforte promptement et aimablement, comme s'il leur disait : « Il est vrai que le péché est la cause de toutes ces douleurs, mais tout finira bien : toute chose, quelle qu'elle soit, finira bien ». Ces paroles, il me les a dites très tendrement, sans le moindre blâme. (...) 

Dans ces paroles, j'ai vu un mystère profond et merveilleux caché en Dieu. Ce mystère, il nous le dévoilera et fera connaître pleinement au ciel. Lorsque nous en aurons connaissance, nous verrons en toute vérité pour quelle raison il a permis la venue du péché en ce monde. Et voyant cela, nous nous réjouirons éternellement.

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18 En ce jour-là, Jésus était en prière à l’écart. Comme ses disciples étaient là, il les interrogea : « Au dire des foules, qui suis-je ? » 

19 Ils répondirent : « Jean le Baptiste ; mais pour d’autres, Élie ; et pour d’autres, un prophète d’autrefois qui serait ressuscité. » 

 

Il y a ce côté moment intime. Jésus est en prière, à l'écart. J'ai l'impression que le temps passé avec son père étant terminé, il s'approche des disciples et qu'il concrétise en quelque sorte ce qui s'est passé durant ce temps. Le père l'esprit, lui ont demandé de commencer à instruire ses disciples sur ce qui doit lui arriver, mais aussi d'être certain que ceux qu'il a choisi reconnaissent en lui, pas comme Hérode, quelqu'un d'autre, quelqu'un qui est celui que l'on attend, le Messie. Et Jésus fait comme souvent il pose une première question pour aller plus loin. Il est aussi question de résurrection, mais on ne sait pas du tout ce que cela représente.

 

Alors, c'est la référence au Baptiste, à Elie, au prophète annoncé par Moïse.

 

20 Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Pierre prit la parole et dit : « Le Christ, le Messie de Dieu. » 

 

Ce n'est pas n'importe quel messie. En fait c'est deux fois le même mot, tu es l'envoyé, celui qui est oint par Dieu, tu es sa présence parmi nous. 

 

21 Mais Jésus, avec autorité, leur défendit vivement de le dire à personne, 

 

Donc là, Jésus est rassuré, ils "savent" mais pas comme les démons qui disent je sais qui tu es, ce qui est (mais où ai-je lu ou entendu cela aujourd'hui) une parole exacte, mais qui n'est pas la vérité. Pour eux, il est en vérité celui qu'il dit être, le Fils. Et c'est la première annonce de la passion, qui se passe beaucoup mieux que dans l'évangile de Matthieu, où Pierre se fait jeter comme un suppôt de satan.

 

22 et déclara : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. »


La belle image du messie-roi, est remplacée par celle du messie-serviteur. 

 

Retraite dans la ville: 

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Silence - Vrai mensonge

Frère Denis Bissuel

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Vrai mensonge

On était frappé par l’autorité avec laquelle Jésus parlait. L’autorité, au sens premier du terme, c’est ce qui aide à grandir ceux sur qui elle s’exerce. On le voit bien dans le domaine de l’éducation où l’autorité des parents révèle ce qu’il y a de bon chez leurs enfants, et aussi ce qu’il y a de moins bon. 

Jésus passe son temps à révéler le meilleur de chacun, mais par sa seule présence, il indispose le démon impur qui défigure l’homme possédé. Le démon se met à crier et à agresser Jésus : « Ah ! Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Pourquoi te mêles-tu de mes affaires ? Je sais qui tu es. »

L’esprit impur a une certaine connaissance, il sait qui est Jésus, sa parole est exacte, mais elle n’est pas vraie, elle n’est pas dans la vérité. 

Une parole, même exacte, ne constitue pas forcément une vérité, et, comme souvent dans les évangiles, ce sont les démons qui font les plus belles déclarations et pourtant il leur manque l’essentiel : la foi et la charité. Une parole proférée par un esprit mauvais ne peut rien apporter de bon à personne, elle sème le trouble et elle divise. C’est pourquoi Jésus lui impose le silence, littéralement il le muselle, avant de l’expulser. Alors les langues se délient, tout le monde se met à parler et à s’interroger sur la parole de Jésus et sur son autorité. On ne peut dire trop vite que Jésus est le saint de Dieu. Jésus lui-même ne veut pas que le mystère de sa personne soit divulgué trop tôt, avant que ses disciples ne soient prêts à l’entendre, prêts à l’accompagner fidèlement sur le chemin de la Passion. Alors ils pourront dire en vérité : « Vraiment celui-ci était Fils de Dieu. »*

 

 

SAMEDI 25 SEPTEMBRE: Lc 9, 43b-45.

 

Il manque la transfiguration, la guérison de l'enfant épileptique. On peut penser que cela se passe après cette guérison. Mais Jésus une fois de plus souffle le froid, d'autant que l'on n'est pas si loin de la montée à Jérusalem, puisque la transfiguration a eu lieu. Et là, c'est aux disciples qui doivent être dans l'admiration et la certitude que Jésus va devenir un grand chef que Jésus les douche avec la réalité. 

 

43b En ce temps-là, comme tout le monde était dans l’admiration devant tout ce qu’il faisait, Jésus dit à ses disciples :

 

44 « Ouvrez bien vos oreilles à ce que je vous dis maintenant : le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes. » 

 

Il y a 'ouvrez bine vos oreilles', c'est important, ne l'oubliez pas. Et l'annonce: vous pensez que je vais vous libérer des romains, mais moi, je vais être livré au pouvoir de la main des hommes. On va m'enfermer, et me faire souffrir. C'est implicite ce qui va se passer, et pourtant il faut ouvrir les oreilles.  

 

45 Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole, elle leur était voilée, si bien qu’ils n’en percevaient pas le sens, et ils avaient peur de l’interroger sur cette parole.

 

Pouvaient-ils comprendre, les disciples? Même les apôtres à ce moment là, n'y arrivent pas. Cela les dépasse, dépasse leur entendement. Peut-être que c'est pour moi, de me dire qu'avec Jésus, ce qui se passe, sera toujours au-dessus de mon entendement, qu'un jour je comprendrais son ou ses projets, mais que cela passera toujours par l'échec, par la croix. 

 

  

samedi 18 septembre 2021

SEMAINE DU 12 AU 18 SEPTEMBRE. ÉVANGILES.

 

 

DIMANCHE 12 SEPTEMBRE. Mc 8, 27-35


J'aime beaucoup le texte du serviteur Is 50 qui est proposé avec ce texte. Je ne sais pas si jésus a rendu son visage dur comme la pierre, mais son visage a bien été maltraité. Et ce chemin là, il n'est pas facile à suivre. 

 

La croix, je me demande encore et toujours quel sens cela pouvait avoir à cette époque. Porter da croix, c'est porter quelque chose de lourd, qui fait mal, qui pèse et qui conduit à la mort. Alors ce que dit peut-être Jésus, ce n'est pas de porter sa croix à lui, mais la notre, celle qui pèse, celle qui nous fait tomber, d'accepter cette croix de rejet à cause notre amour pour lui. Et aujourd'hui, quand je regarde les séries, je souffre de l'absence totale de la référence à Dieu. Dieu est tellement absent, que cela me donne envie de pleurer;  c'est peut-être cela aussi la croix.

 

Si j'ai le temps, je reprendrai ce texte, mais la profession de foi de Pierre est quand même très succincte dans cet évangile. Dire 'tu es le christ' c'est bien mais c'est très elliptique. Et le messie, renvoie encore à du temporel alors que jésus vient pour sauver mais autrement et c'est ce qu'il essaye (et continue) de nous faire comprendre.


 

27 En ce temps-là, Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples, vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui suis-je ? » 28Ils lui répondirent : « Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un des prophètes. » 

 

29 Et lui les interrogeait : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre, prenant la parole, lui dit : « Tu es le Christ. » 

30 Alors, il leur défendit vivement de parler de lui à personne. 

 

31 Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite. 

 

32 Jésus disait cette parole ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches. 

33 Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » 

 

34 Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. 

 

Qu'il marche à ma suite comme moi, je marche à la suite des volontés de mon Père, qu'il se renonce à lui)-même comme je me renonce à moi-même, qu'il prenne sa croix (la sienne) comme je vais prendre la mienne et qu'il me suive, qu'il découvre ma volonté et mon amour.

 

35 Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera.


Sauver sa vie, posséder la vie éternelle, en se dépossédant de sa vie, c'est le marche pied.


 

LUNDI 13 SEPTEMBRE. Lc 7, 1-10

 

Ce qui m'a frappée c'est que chez Luc, il n'y a aucune rencontre entre Jésus et le Centurion. Tout se passe par personnes interposées. Les "juifs" sont les médiateurs, et ils permettent de comprendre comment cet homme, étranger fonctionne. Et je pensais au début de l'évangile qui s'adresse à un certain Théophile. Et il me semblait que ce Théophile pourrait être le prototype du païen qui a la foi, et qui comprend ainsi que qui lui et ses semblables sont sauvés par Jésus, qu'ils sont dignes de miracles et que le message c'est le Salut est annoncé aux nations. 

 

1 En ce temps-là, lorsque Jésus eut achevé de faire entendre au peuple toutes ses paroles, il entra dans Capharnaüm.

2 Il y avait un centurion dont un esclave était malade et sur le point de mourir ; or le centurion tenait beaucoup à lui.

3 Ayant entendu parler de Jésus, il lui envoya des notables juifs pour lui demander de venir sauver son esclave.

4 Arrivés près de Jésus, ceux-ci le suppliaient instamment : « Il mérite que tu lui accordes cela. 5Il aime notre nation : c’est lui qui nous a construit la synagogue. » 

 

La fin du chapitre 6, c'est la fin du discours sur le plat. Écouter la parole et la mettre en pratique.  Là, Jésus retourne à Capharnaüm et il est confronté à la demande d'un centurion, demande portée par des notables juifs. "Il mérite que tu lui accordes cela". 

 

6 Jésus était en route avec eux, et déjà il n’était plus loin de la maison, quand le centurion envoya des amis lui dire : « Seigneur, ne prends pas cette peine, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. 

7 C’est pourquoi je ne me suis pas autorisé, moi-même, à venir te trouver. Mais dis une parole, et que mon serviteur soit guéri !

 8 Moi, je suis quelqu’un de subordonné à une autorité, mais j’ai des soldats sous mes ordres ; à l’un, je dis : “Va”, et il va ; à un autre : “Viens”, et il vient ; et à mon esclave : “Fais ceci”, et il le fait. »

 

Là, c'est un peu plus complexe. Jésus n'est pas loin et pour le Centurion,  il se passe quelque chose. Ce n'est pas "je ne mérite pas", mais je sais que je suis un païen, et que ce n'est pas bien pour toi d'entrer dans ma maison. Je connais les lois de Juifs et tes un "bon" Juif. Je ne veux pas te poser de problèmes. Je n'ai même pas voulu te rencontrer parce que je suis pour toi un impie, un impur. Mais j'ai totalement confiance en toi. Je me base sur moi, quand, je donne un ordre, l'ordre est exécuté. Alors toi qui es tellement supérieur à moi, ta parole a encore plus de force, plus de poids. Alors "dis une parole" dis une parole qui ordonne la guérison de mon esclave, et ta parole sera exécutée, car tu es comme l'Empereur. 

 

9 Entendant cela, Jésus fut en admiration devant lui. Il se retourna et dit à la foule qui le suivait : « Je vous le déclare, même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi ! » 

10 Revenus à la maison, les envoyés trouvèrent l’esclave en bonne santé.


Curieusement personne n'entend la parole que le Centurion a demandé. Jésus s'adresse à la foule pour faire part de son admiration, de cette foi qui transcende le temps et l'espace. 

 

Il n'entre donc pas dans cette maison, mais la parole non dite, ou non entendue a fait son œuvre. 

 

Est-ce que moi, j'ai une foi pareille dans la puissance de la parole de Jésus, que je l'entende ou que je ne l'entende pas?

 

 

MARDI 14 SEPTEMBRE. LA CROIX GLORIEUSE. Jn 3, 13-17.

 

13 En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « Nul n'est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme. 

 

Et il me semble que cela dit aussi qu'il est le seul à avoir vu et à voir le Père. Mais là c'est le début de l'évangile de Jean et Jésus se présente comme le fils de l'homme et comme celui qui est. 

 

14 De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé

15 afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle

 

La question de la vie éternelle, mais quelle vie? Mais de manière implicite c'est pour que la mort soir vaincue, il faut que le fils de l'homme (dans sa chair) soit comme le serpent de bronze attaché sur un pieux ou sur une croix. Il faut qu'il y ait mort. Finitude pour que l'éternité soit possible.

 

16 Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. 

17 Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »

 

Un commentaire que m'a surprise sur le coup ce matin: Jésus est le cri d'amour lancé par le Père quand les hommes se sont détournés de lui. Sur le coup je n'ai pas aimé, parce que cela me semblait fou, mais maintenant, je dois dire que cela me parle énormément.

 

 

MERCREDI 15 SEPTEMBRE. Jn 19, 25-27

 

25 Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. 

 

Je suis toujours un peu étonnée par le fait que les soldats laissent des gens s'approcher de ce lieu. Et il y a donc 3 femmes et un homme, mais Marie, n'est pas seule. Qui peut bien être cette sœur de sa mère, si on reste avec les apocryphes où Marie est l'unique. Une cousine quelconque? Mais en tous les cas quelqu'un qui est là, qui ne fuit pas, qui accompagne. Et c'est peut-être sur cette figure là que j'ai envie de me centrer. Pas sur Marie-Madeleine, mais sur cette femme, qui est là pour soutenir, pour ne pas laisser seule dans ce qui est invivable, voir son Unique, abîmé, ensanglanté, en train de mourir et la couronne. 

 

26 Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. »

27 Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.

 

Là, c'est le regard de Jésus sur ce qui est en dessous de lui. Il est élevé, lui, il baisse son regard, peut-être qu'il voit la foule massée qui se tait, encore que si on se base sur les récits, il y a les moqueries, les quolibets, mais peut-être que maintenant c'est le silence, le silence de la mort qui vient. Et là, il y a le son de sa voix. Il y a la présence du disciple, auprès de sa mère. Du moins il se présente comme cela, lui aussi est avec elle. Encore que près ce n'est pas auprès. Et cette manière de s'exprimer, de celui qui est à bout de souffle. Comme à Cana: Femme. Et un ordre laconique, voici ton fils. Prends là, il me remplace, il est mon disciple, il saura que faire pour toi. Accepte-le, prends- le comme ton fils. Est-ce que cela a été simple pour Marie, je suis loin d'en être sure. Mais c'est aussi, celui-là, c'est ma famille, mon église, et toi, tu quittes ta famille, pour aller dans cette famille qui est mienne. Tu vas dans cette famille qui va devenir église, présence de l'esprit. Alors tu dois accepter ce déplacement. 

 

Et tout aussi laconique: voici ta mère. Mais ce qui est étonnant, c'est que de ce disciple, on ne sait rien de ses origines, rien. Et le voilà qui s'origine dans celle qui a donné la vie, et cela lui donne peut-être aussi une place différente, un poids différent. Le disciple, qui prend chez lui, avec Marie, devient vraiment frère du Fils. 

 

Alors on peut être celle qui accompagne quelqu'un qui vit un moment de douleur, on peut être celui qui en prenant avec soi, devient fils et frère, et on ne peut que rester muet devant ce qui est demandé à Marie, et penser à son cœur transpercé;

 

 

JEUDI 16 SEPTEMBRE. Lc 7, 36-50

 

Jean le baptiste a envoyé des disciples à Jésus. Jésus fait comprendre qu'il est bien celui qui est attendu. Puis c'est l'éloge de Jean et la critique des scribes:


 " 29 Tout le peuple qui a écouté Jean, y compris les publicains, en recevant de lui le baptême, a reconnu que Dieu était juste.30 Mais les pharisiens et les docteurs de la Loi, en ne recevant pas son baptême, ont rejeté le dessein que Dieu avait sur eux.". Puis c'est de Jean vous dites qu'il est un possédé et de Jésus qu'il est un glouton… Mais par tous ses enfants la sagesse de Dieu a été reconnue juste. 

 

Et c'est sans transition l'épisode de la femme dite pécheresse.

 

 

36 En ce temps-là, un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui. Jésus entra chez lui et prit place à table.

 

Cela se passe quasiment dans la bonne humeur. Un pharisien dont on apprendra le nom un peu plus tard, qui invite Jésus, Jésus qui accepte, qui entre chez lui, qui prend place. Et certainement qui commence le repas.

 

37 Survint une femme de la ville, une pécheresse. 

 

J'ai presque envie de dire, survint une tempête. Tout allait pour le mieux, on ne parle pas la bouche pleine, et voilà que tout se met à aller de travers. Et le projecteur se centre sur cette femme, une femme de la ville, une pécheresse.  Mais j'ai souvent cette idée que la ville, ce n'est pas un bon lieu. 

Ps 54: 10 Divise-les, Seigneur, mets la confusion dans leur langage ! Car je vois dans la ville discorde et violence :

11 de jour et de nuit, elles tournent en haut de ses remparts. Au-dedans, crimes et malheurs ;

12 au-dedans, c'est la ruine : * fraude et brutalité ne quittent plus ses rues.

 

 

Ayant appris que Jésus était attablé dans la maison du pharisien, elle avait apporté un flacon d’albâtre contenant un parfum. 

 

Elle a appris et là, elle a un projet. Ce flacon par qui lui a-t-il été donné? Que symbolise t il? Elle quitte son chez elle, elle prend ce flacon, elle ne demande rien à personne, elle est attirée par Jésus comme par un aimant (et on peut vraiment penser qu'elle l'a entendu parler justement de Jean, dont elle a peut-être reçu le baptême, et de tout ce qu'il a dit et fait). Elle le connait, elle veut le voir, le toucher, le sentir et dire qu'elle a changé, qu'elle veut changer, qu'elle a compris que qui veut sauver sa vie la perdra. 

 

38 Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, près de ses pieds, et elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et répandait sur eux le parfum. 

 

Belle scène, mais effectivement dans une maison bien tenue, ça fait vraiment désordre. Elle s'occupe des pieds de Jésus comme une maman s'occupe du corps de son bébé. Elle mouille, elle lave, elle essuie (peut-être avec un voile à défaut de cheveux), et couvre de baisers et parfume. C'est vraiment le corporel. Ce qu'elle a peut-être fait pour d'autres hommes, elle le fait pour celui qui est devenu l'unique pour elle. 

 

39 En voyant cela, le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse. » 

 

Et là, ça dérape dans la tête du pharisien, qui ne comprend pas comment Jésus accepte cela. Et du coup, il lui dénie sa qualité de prophète. Peut-être que c'était dans cette optique là, qu'il l'avait invité. On peut presque penser qu'il est grandement déçu. SI Jésus avait été ce qu'il dit être, il aurait du chasser cette femme, et au lieu de cela, il laisse faire et semble même en être heureux. 

 

40 Jésus, prenant la parole, lui dit : « Simon, j’ai quelque chose à te dire. – Parle, Maître. » 

41 Jésus reprit : « Un créancier avait deux débiteurs ; le premier lui devait cinq cents pièces d’argent, l’autre cinquante. 

42 Comme ni l’un ni l’autre ne pouvait les lui rembourser, il en fit grâce à tous deux. Lequel des deux l’aimera davantage ? » 

43 Simon répondit : « Je suppose que c’est celui à qui on a fait grâce de la plus grande dette. – Tu as raison », lui dit Jésus.

 

Et là c'est la belle manière de faire de Jésus. Il propose une histoire (un peu comme Nathan avec le roi David) et cela lui permet d'aller plus loin.

 

 44 Il se tourna vers la femme et dit à Simon : « Tu vois cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as pas versé de l’eau sur les pieds ; elle, elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux. 

45 Tu ne m’as pas embrassé ; elle, depuis qu’elle est entrée, n’a pas cessé d’embrasser mes pieds. 

46 Tu n’as pas fait d’onction sur ma tête ; elle, elle a répandu du parfum sur mes pieds.

 

Et les actes de la femme qui étaient comme méprisés par le pharisien, sont alors transfigurés par la parole de Jésus. Elle c'est l'hospitalité, elle c'est la tendresse, elle c'est la transmission de la présence de Dieu. (onction). 

 

 47 Voilà pourquoi je te le dis : ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, puisqu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. » 

 

Est-ce que le pharisien avait envie de reconnaître qu'il était pécheur? J'en doute. Mais là, jésus donne une clé. Aimer, aimer et encore aimer, comme lui le fait.

 

48 Il dit alors à la femme : « Tes péchés sont pardonnés. »

 

 49 Les convives se mirent à dire en eux-mêmes : « Qui est cet homme, qui va jusqu’à pardonner les péchés ? » 

50 Jésus dit alors à la femme : « Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! »

 

Et c'est la finale. Les péchés pardonnés au passif, et un actif: va en paix, (cesse de te tourmenter pour ton passé), tu es sauvée par ta foi. C'est ta foi autant que moi qui te permettent le changement. 


Chez Jean, la réaction viendra des disciples: quel gâchis que de verser tout ce parfum, on aurait pu le vendre. 


Là, c'est la réaction de Simon, et le fait qu'il pense en lui-même.. SI cet homme était un prophète (donc grosse déception), il aurait su que cette femme était une .. Et jésus avec la parabole, lui montre qu'il est bien un prophète, et bien plus que cela, car il a su lire en lui et mettre des mots pour lui permettre de changer son regard. 

 

 

VENDREDI 17 SEPTEMBRE. Lc 8, 1-3

 

Et revoilà Jésus par monts et pas vaux. Jésus maintenant semble annoncer plus que guérir, un peu comme si une nouvelle phase se mettait doucement en place. Et pour que cela puisse se faire, il y a les douze, qui ici se contentent d'accompagner, on pourrait presque dire se former, écouter, regarder et aussi s'imprégner de la présence. Garder peut-être dans leur cœur. Et des femmes, ce qui doit peut-être faire tache à cette époque. Et dans ces femmes, on peut sentir qu'il y a eu conversion. Si pour les disciples qui ont été appelés, on sait ce qui s'est passé pour Pierre, André, Jacques et Jean: les guérisons, la pêche miraculeuse qui a été leur signe à eux, pour les autres, sauf pour Matthieu, on ne sait pas ce qui a été le déclencheur. Là on sait ce qui s'est passé; soit elles ont été guéries d'une maladie (et on peut penser à ce qui s'est passé pour la femme qui perdait du sang, le courage et la foi) soit il y a eu possession, ce qui veut dire que Jésus a transformé une situation de péché en tout autre chose, mais même là, il y a eu demande. Alors on a cette Marie Madeleine, de Magdala, celle qu'on va retrouver à la croix et à la résurrection: 7 démons, ce qui n'est pas rien. Mais si elle les a laissé entrer, peut-être qu'elle était initialement en grande souffrance. Les vices ne viennent pas tout seuls. Et il y a les autres, et ce qui m'intéresse, c'est qu'elles sont dans le don et le service; celle qui est la femme de l'intendant d'Hérode, se met au service elle qui est servie et elle donne de ce qui lui appartient. C'est magnifique.  Et c'est aussi le "beaucoup d'autres", qui montre que rencontrer Jésus, cela change et que ces femmes sont des témoins de la force de la parole, de la force de l'évangile;

 

1 En ce temps-là, il arriva que Jésus, passant à travers villes et villages, proclamait et annonçait la Bonne Nouvelle du règne de Dieu. Les Douze l’accompagnaient, 

2 ainsi que des femmes qui avaient été guéries de maladies et d’esprits mauvais : Marie, appelée Madeleine, de laquelle étaient sortis sept démons, 

3 Jeanne, femme de Kouza, intendant d’Hérode, Suzanne, et beaucoup d’autres, qui les servaient en prenant sur leurs ressources.



SAMEDI 18 SEPTEMBRE. Lc 8, 4-15


Pas facile ces évangiles qu'on connaît tellement bien ou que l'on croit connaître. Apprendre à entendre, entendre autrement. Il y a aussi cette épitre a Timothée et la finale qui semble tellement différente du style de Paul, qu'on se demande si ce n'est pas du rajouté. Beau témoignage de Jésus devant Pilate? Garder Le commandement? presque du Jean. 

 

4 En ce temps-là, comme une grande foule se rassemblait, et que de chaque ville on venait vers Jésus, il dit dans une parabole :

 

 

C'est assez différent des autres synoptiques. Pas dans la barque, juste une parabole pour ceux qui se rassemblent et qui viennent d'un peu partout. On ne sait du tout où Jésus se trouve. C'est plus intemporel. 

 

 5 « Le semeur sortit pour semer la semence, et comme il semait, il en tomba au bord du chemin. Les passants la piétinèrent, et les oiseaux du ciel mangèrent tout. 

6 Il en tomba aussi dans les pierres, elle poussa et elle sécha parce qu’elle n’avait pas d’humidité. 

7 Il en tomba aussi au milieu des ronces, et les ronces, en poussant avec elle, l’étouffèrent.

 8 Il en tomba enfin dans la bonne terre, elle poussa et elle donna du fruit au centuple. » 

 

Disant cela, il éleva la voix : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! »

 

Là, ce sont les passants (les hommes) qui piétinent, la graine est un peu écrasée, abîmée, mais au moins elle nourrit les oiseaux. Pas perdu pour tout le monde. Mais il n'en reste rien de ce qui a été semé à cet endroit là. 

Là ce sont les pierres. Et ça pousse, mais ça se dessèche sur place. Donc ça n'a pas pu atteindre la maturité, c'est mort avant et personne n'en profite .

 

Ensuite ce sont les ronces qui poussent en même temps, donc le terrain n'a pas été nettoyé avant. Et là, ça fait comme un combat, la graine c'est pas de taille pour lutter contre les ronces et c'est donc encore mort.

 

Et c'est enfin la bonne terre. On a presque l'impression que le semeur, il a eu du mal à trouver l'endroit où ça allait enfin pousser correctement. Un peu comme s'il cherchait. Et là, contrairement à Matthieu, c'est directement du 100%. Du coup ça rachète quand même les échecs précédents.

 

 

            9 Ses disciples lui demandaient ce que signifiait cette parabole. 

 

10 Il leur déclara : « À vous il est donné de connaître les mystères du royaume de Dieu, mais les autres n’ont que les paraboles. Ainsi, comme il est écrit : ‘Ils regardent sans regarder, ils entendent sans comprendre.’ 

 

Jésus vient de dire à la foule en élevant la voix, que celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende. 

 

Il y a toujours la différence entre entendre, ce qui est déjà ne pas se fermer,  ne pas aller ailleurs dans son petit monde, ouvrir s'ouvrir. Et cela c'est peut-être différent de: "écouter", qui d'après ce que j'ai cru comprendre est le même mot qu'obéir.  Là c'est ce qui est demandé c'est l'ouverture, qui est la première démarche. Et celle permet bien que cela entre, même si le destin peut être différent ensuite.

 

11 Voici ce que signifie la parabole. La semence, c’est la parole de Dieu. 

 

12 Il y a ceux qui sont au bord du chemin : ceux-là ont entendu ; puis le diable survient et il enlève de leur cœur la Parole, pour les empêcher de croire et d’être sauvés. 

13 Il y a ceux qui sont dans les pierres : lorsqu’ils entendent, ils accueillent la Parole avec joie ; mais ils n’ont pas de racines, ils croient pour un moment et, au moment de l’épreuve, ils abandonnent. 

14 Ce qui est tombé dans les ronces, ce sont les gens qui ont entendu, mais qui sont étouffés, chemin faisant, par les soucis, la richesse et les plaisirs de la vie, et ne parviennent pas à maturité. 

15 Et ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont les gens qui ont entendu la Parole dans un cœur bon et généreux, qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance. »



Bon l'explication on la connaît, mais il y a bien du fait de la présence du diable, la notion de combat. Il y a le semeur, mais il y a celui qui essaye de s'y opposer et qui utilise tout. Et c'est là où la persévérance prend tout son sens. Une terre, ça se prépare encore et encore et c'est toujours à refaire et à refaire. Il faut du temps pour que ça rentre, que ça prenne racine, que ça dorme peut-être et que ça pointe son nez. Image de toutes ces plantes qui ont une histoire, une durée. Donner du fruit. Cela sera tellement repris dans l'évangile de Jean. Porter du fruit et du fruit qui demeure; du fruit de vie éternelle.