dimanche 29 novembre 2020

SEMAINE DU 23 NOVEMBRE AU 29 NOVEMBRE. ÉVANGILES.

 


 

LUNDI 23 NOVEMBRE. Lc 21, 1-4

 

https://giboulee.blogspot.com/2007/11/ceci-nest-pas-un-midrash.html

 

En ce temps-là, comme Jésus enseignait dans le Temple, levant les yeux, il vitles gens riches qui mettaient leurs offrandes dans le Trésor. 

Il vitaussi une veuve misérable y mettre deux petites pièces de monnaie. 

 

J'aime beaucoup ce regard de Jésus qui n'est pas statique. Certes il enseigne e til peut regarder ses auditeurs, mais il peut aussi parfois lever les yeux vers son père, ou encore balayer ce qui est autour de lui. Et c'est là qu'il observe, qu'il voit quelque chose qui peut-être "tire " son cœur, car une veuve misérable, (je ne sais si Luc a déjà employé cet adjectif) laisse à supposer qu'elle est mal habillée, voir en haillons, qu'elle a des habits de deuils, qu'elle est donc seule, quasiment abandonnée, et qu'elle est là et qu'elle répond surement à un appel qui a été fait, (peut-être dans sa synagogue) de donner de l'argent pour la construction du Temple. Je dois dire que cela m'évoque cette synagogue pour les femmes que j'ai vu à Jérusalem, un peu dans le sous-sol, dans les entrailles du Temple. 

 

Alors il déclara : « En vérité, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres. 

Car tous ceux-là, pour faire leur offrande, ont pris sur leur superflu mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre. »

 

Là, Jésus reprend son enseignement sur du concret. Ne jugez pas sur les apparences. Cette femme, a donné bien plus que tous les autres. Elle a entendu l'appel, elle y a répondu et elle a pris ce qui lui restait pour vivre et elle l'a donné. Va t elle tendre la main après? Est elle un peu comme Elie, quand il prend la fuite à l'Horeb: Seigneur prends ma vie. Je ne sais pas. Mais elle, elle a donné sans compter, sans retour, et c'est émouvant.

 

 

MARDI 24 NOVEMBRE. Lc 21, 5-11

 

En ce temps-là, comme certains parlaient du Temple, des belles pierres et des ex-voto qui le décoraient, Jésus leur déclara: 

« Ce que vous contemplez, des jours viendront où il n’en restera pas pierre sur pierre : tout sera détruit. » 

 

Il s'agit d'un futur. Mais nous savons que ce futur est advenu et peut-être qu'il a eu du bon ce futur.. Mais pour moi, certes le temple a été détruit, mais les fondations ont demeuré et c'est aussi important. L'homme qui bâtit sur le roc et non sur le sable. Car oui, il y a eu effondrement, mais pas total.

 

Ils lui demandèrent : « Maître, quand cela arrivera-t-il? Et quel sera le signe que cela est sur le point d’arriver ? » 

Si on se représente la scène, c'est comme si moi je disais, Jésus regarde cette superbe cathédrale, vois comme elle est belle, et toi tu dirais, elle va être détruite et il n'en restera rien. Il s'agit de l'image de la maison, mais maison au sens double, édifice et famille (maison royale). Je ne sais pas, si je pourrais le croire… Mais après les destructions des guerres, bien entendu, tout est possible. Alors peut-être que moi aussi, je poserai une question: quand et surtout, comment est ce que je saurais que c'est sur le point d'arriver? Peut-être pour sauver ma peau. 

 

Et la réponse de Jésus est intéressante..

 

Jésus répondit : « Prenez garde de ne pas vous laisser égarer, car beaucoup viendront sous mon nom, et diront : “C’est moi”, ou encore : “Le moment est tout proche.” Ne marchez pas derrière eux ! 

 

Ne pas se laisser égarer.. Comme si Jésus disait il y aura des prophètes de malheur qui se feront passer pour moi, mais ne les écoutez pas. On voit bien le lien que l'on peut faire avec l'épitre aux Thessaloniciens. La deuxième génération en fait.. Le "ne marchez pas derrière eux= ne devenez pas leur disciple". 

 

Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne soyez pas terrifiés : il faut que cela arrive d’abord, mais ce ne sera pas aussitôt la fin. » 

 

Ce qui veut dire, que ça ne se passera pas chez vous.. Mais que cela va vous inquiéter pour votre sécurité. Ne soyez pas terrifiés..

 

10 Alors Jésus ajouta : « On se dressera nation contre nation, royaume contre royaume. 

11 Il y aura de grands tremblements de terre et, en divers lieux, des famines et des épidémies ; des phénomènes effrayants surviendront, et de grands signes venus du ciel. »

 

Bon, ça se coupe bizarrement ce texte. Ce que Jésus a l'air de dire, c'est qu'il y aura dans le temps et dans l'espace des signes.. Mais avant, il a dit que le retour viendrait d'un coup, comme un éclair. Et ça se continue sur la persécution de ceux qui croient en lui.

 

 

MERCREDI 25 NOVEMBRE. Lc 21,12-19

 

Je ne peux pas dire que ces textes me passionnent et me fassent vibrer. 

 

12 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples: « On portera la main sur vous et l’on vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues et aux prisons, on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs, à cause de mon nom.

13 Cela vous amènera à rendre témoignage. 

 

Et tout cela on le lira dans le deuxième livre de Luc, les Actes des Apôtres, car ils rendent témoignage. C'est un futur.. Mais dans les actes, après le don de l'Esprit qui est le préalable, on a très vite l'exemple d'Etienne;

 

14 Mettez-vous donc dans l’esprit que vous n’avez pas à vous préoccuper de votre défense. 

15 C’est moi qui vous donnerai un langage et une sagesse à laquelle tous vos adversaires ne pourront ni résister ni s’opposer. 

 

Là, je dirai (pardon) L'esprit que je vous donnerai, lui vous donnera… Et vous serez les plus forts. Finalement, cela ne va pas mal avec la Ste de ce jour… Patronne des philosophes, du moins autrefois.

 

Mais quand on ne peut pas résister à la parole, en général cela provoque de la violence, et c'est l'acte qui prime.

 

16 Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille et vos amis, et ils feront mettre à mort certains d’entre vous. 

17 Vous serez détestés de tous, à cause de mon nom. 

18 Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. 

19 C’est par votre persévérance que vous garderez votre vie. »

 

Il s'agit bien de l'autre vie. Ils ont paru mourir.. 

 

 

JEUDI 26 NOVEMBRE. Lc 21, 20-28

 

Temps 1/ la chute de Jérusalem.

 

20 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quand vous verrez Jérusalem encerclée par des armées, alors sachez que sa dévastation approche. 

 

21 Alors, ceux qui seront en Judée, qu’ils s’enfuient dans les montagnes ; ceux qui seront à l’intérieur de la ville, qu’ils s’en éloignent ; ceux qui seront à la campagne, qu’ils ne rentrent pas en ville, 

22 car ce seront des jours où justice sera faite pour que soit accomplie toute l’Écriture. 

 

Dans ces trois versets, on peut dire que Jésus est propphète, comme jérémie. Cat si la ville est ou sera détruite, c'est parce que la justice de Dieu soit faite, et que l'écriture soit accomplie. Sauf que là, je ne sais pas trop à quoi il fait allusion. Mais ce qui est certain, c'est que pour les disciples, ce qui arrivera, sera un signe important.

 

23 Quel malheur pour les femmes qui seront enceintes et celles qui allaiteront en ces jours-là, car il y aura un grand désarroi dans le pays, une grande colère contre ce peuple. 

24 Ils tomberont sous le tranchant de l’épée, ils seront emmenés en captivité dans toutes les nations ; Jérusalem sera foulée aux pieds par des païens, jusqu’à ce que leur temps soit accompli. 

 

Temps 2: ça va au-delà de Jérusalem.

Là, on retrouve à la fois la sollicitude de Jésus pour les mères, pour les femmes. 

 

Mais ce qui est annoncé là, c'est que ce qui arrivera, c'est la volonté de Dieu, qui est le maître des ennemis, qui tomberont un jour pour avoir assiègé et détruit Jérusalem..

 

 

 Temps 3, le cosmos qui s'embrase et le monde qui se déchire. Le mal dans toute sa splendeur. Ou quelque chose qui s'ébranle et met en branle?

 

25 Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. 

26 Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées.

 

Je peux me demander quelle est la puissance qui ébranle la puissance de cieux. Forces de mal ou forces de Dieu? Or la force de Dieu, dans la Genèse, elle a mis de l'ordre, elle a séparé. Dans les psaumes, c'est lui qui tient la terre inébranlable sur les eux. Là, ce n'est plus la terre, c'est le cosmos.  On est donc à un autre niveau. s."

 

27 Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire.

 

Et de cet ébranlement, va naître quelque chose de nouveau, le Fils de l'homme. Mais là, on est un peu ramené au livre de Daniel. Et il y a aura des hommes pour voir cela, ce qui est un peu rassurant. 

 

28 Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. »

 

Intéressant les temps. Il y a un futur, et vu ce que Jésus annonce, il y a même plusieurs futurs. A lors le quel choisir? L'ébranlement des cieux reste à venir, encore que.. Mais quand on perçoit cet ébranlement alors, ne pas craindre, ne pas se terrer, ne pas s'écraser, non se redresser, redresser la tête, parce que ce signe là, sera le signe de la rédemption, et là, on peut-être dire de l'entrée dans l'éternité.

 

 

VENDREDI 27 NOVEMBRE. Lc 21, 29-33

 

29 En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples cette parabole : « Voyez le figuier et tous les autres arbres. 

30 Regardez-les : dès qu’ils bourgeonnent, vous savez que l’été est tout proche. 

 

Je ne trouve pas que ce soit une parabole, c'est du bon sens, sauf que pour moi, les bourgeons pour certains arbres sont là dès l'automne, et c'est une vraie promesse, et plus souvent ils sont là quand les jours rallongent et ils disent que le printemps est là, mais il y a la question du gel qui peut encore tout abimer. Peut-être pas en Israël. Mais c'est vrai que lire certains signes, cela permet aussi de savoir la saison dans laquelle on se trouve.

 

31 De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le royaume de Dieu est proche. 

Jésus a parlé de ces signes, mais les bourgeons c'est discret.. Alors ouvrir les yeux aux petits signes. Une forêt qui pousse ne fait pas de bruit.. Alors peut-être qu'en notre temps, un royaume, un royaume peut-être différent est en train d'advenir.

 

32 Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas sans que tout cela n’arrive. 

33 Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.

 

 

On peut dire que les cieux se sont ouverts, que l'ancre est jetée pour nous, que le filin est là, et que cela c'est arrivé ce jour du temps où un homme a pleinement donné sa vie par amour. Oui cela est arrivé et les paroles de Celui-là, ne passeront pas, mais peut-être que le travail actuel c'est bien cela, c'est lancer la graine de la parole.

 

 

 

SAMEDI 28 NOVEMBRE. Lc 21, 34-36

 

34  En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste.

 

Impression de déjà lu. Il y a l'intendant qui se met à boire et qui frappe les serviteurs. Il y a un peu de la parabole du semeur. Il y a donc, la nécessité de ne pas relâcher quoique ce soit. Parce que oui, ça peut arriver n'importe quand. C'est vrai qu'il y a les grands cataclysmes qui nous connaissons, mais aussi les guerres, les ruines, les exodes. Cela peut tomber d'un coup. 

 

35  comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. 

36  Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »

 

J'ai toujours aimé l'image du filet.. Jésus devient le pêcheur. Son filet s'abat. Je suppose qu'il a des anges pour l'aider.. 

 

Et la finale revient à ce qui est pour moi important en ce moment, se tenir debout, parce ce que debout, c'est ressuscité. C'est quand même très fort: vous aurez la force d'échapper à tout ce qui soit arriver… 

 

 

DIMANCHE 29 NOVEMBRE. Mc 13, 33-37 Année B. Début de l'avent. 

 

Magnifique texte d'Isaïe, enfin pas si magnifique que ça, sauf le verset : A si tu déchirais les cieux". Je crois que le temps de l'avent c'est le temps du mystère de l'incarnation, d'un Dieu qui pour qu'il puisse être vu et reconnu et entendu prend le risque de devenir homme parmi les hommes. Bien sur on peut se centrer sur la nativité, mais je trouve cela un peu mièvre, vu ce qu'on en a fait. Bien entendu on peut (on pourra ) faire la fête, pour célébrer ce jour précis du temps, mais c'est le projet du Très Haut qui est important; et qui fait aussi que quelque chose se passe dans ce divin qui dans l'écriture se définit quand même par un Dieu Unique, qui travaille avec sa sagesse et son esprit, mais dont on ne peut prononcer le nom, et devant lequel on ne doit pas se présenter les mains vides.. 

 

En fait le texte d'aujourd'hui, est la version de Marc de l'évangile lu samedi dans la version lucanienne.

 

Je crois que j'aimerai que l'année liturgique soit en trois temps. L'incarnation; et non la nativité. Jésus qu'on le veuille ou non est né. Je peux faire semblant de croire qu'il va naître aujourd'hui, mais l'important c'est bien de célébrer la présence de Dieu dans le Fils et par l'Esprit. 

 

Le deuxième temps serait le mystère de la rédemption donc le salut, avec la vie, la mort et la résurrection c'est à dire plus ou moins le carême et le temps pascal jusqu'à l'ascension. 

 

Et le troisième serait le mystère du don, avec le don de l'Esprit à la Pentecôte. 

 

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33 Prenez garde, restez éveillés : car vous ne savez pas quand ce sera le moment. 

 

34 C’est comme un homme parti en voyage : en quittant sa maison, il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et demandé au portier de veiller. 

 

35 Veillezdonc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin ; 

 

Pauvre Pierre qui a loupé en quelque sorte les choses. Quand le coq a chanté, il avait oublié de veiller..

 

36 s’il arrive à l’improviste, il ne faudrait pas qu’il vous trouve endormis. 

 

37 Ce que je vous dis là, je le dis à tous : Veillez ! »

  

samedi 21 novembre 2020

SEMAINE DU 16 AU 22 NOVEMBRE. ÉVANGILES.

 

LUNDI 16 NOVEMBRE. Lc 18, 35-43

 

J'aime les verbes qui montrent ce qui se passe pour l'aveugle. Il s'informe, il reçoit sa réponse, il se met à crier , il crie de plus belle. Puis il y a la question, sa réponse, sa guérison et la louange.

 


 

35 Alors que Jésus approchait de Jéricho, un aveugle mendiait, assis au bord de la route. 

36 Entendant la foule passer devant lui, il s’informa de ce qu’il y avait. 

37 On lui apprit que c’était Jésus le Nazaréen qui passait. 

 

Comme il ne voit pas, il se sert de ses autres sens. Il entend quelque chose d'inhabituel, la foule qui passe devant lui, et qui ne s'arrête pas, malgré ses demandes classiques, ou on est tellement habitué à lui, qu'on ne le voit plus. Et il a son information, et là, il se met à crier, lui qui se contentait peut-être de tendre la main. 

 

Et cette jolie phrase: Jésus Nazaréen qui passait. Parfois quand quelqu'un est en train de mourir, on dit qu'il passe. Et Jésus, va monter à Jérusalem, de ce lieu qui est en dessous du niveau de la mer, la ville des roses, mais aussi ville pas bonne (je suppose que c'est lié au livre de Josué), et il est rempli de courage Jésus.

 

38 Il s’écria: « Jésus, fils de David, prends pitié de moi ! » 

39 Ceux qui marchaient en tête le rabrouaient pour le faire taire. Mais lui criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! » 

 

Il ne se laisse pas faire, lui le mendiant, et sa voix est entendue.

 

40 Jésus s’arrêta et il ordonna qu’on le lui amène. Quand il se fut approché, Jésus lui demanda : 

41« Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Il répondit: « Seigneur, que je retrouve la vue. » 

42 Et Jésus lui dit : « Retrouve la vue ! Ta foi t’a sauvé. » 

 

C'est assez différent de Marc où l'aveugle jette son manteau et bondit vers Jésus. Là, Luc note la dépendance, on le lui amène, on le prend par la main, pour le conduire vers Jésus. Puis la demande. Je n'avais pas remarqué que ce n'est pas que je vois, mais que je retrouve la vue, donc la vue a été perdue et Jésus reprend le même mot. Cela fait penser à ces trois paraboles où on retrouve quelque chose de perdu, un bien précieux.

 

Là Jésus ne touche pas, il se contente de dire que sa vision qui était perdue lui est rendue. Peut-être que c'est ce que sa passion va faire, nous permettre par le don de l'esprit de retrouver que que nous avions perdu et qui nous empêche si souvent de le voir dans les autres.

 

43 À l’instant même, il retrouva la vue, et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu. Et tout le peuple, voyant cela, adressa une louange à Dieu.

 

Deux choses dans ce verset: retrouver la vue et il devient disciple en rendant gloire. Et surtout tout le peuple qui "voit", qui est aussi sorti d'une certaine cécité, adresse une louange à Dieu.

 

 

 

MARDI 17 NOVEMBRE. Lc 19, 1-10 


L'aveugle a retrouvé la vue, Zachée aussi change son regard et il est retrouvé par Jésus.

 

En ce temps-là, entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait. 

Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche

 

Dans un commentaire, quelqu'un parle du jeune homme riche, qui ne pourra pas suivre Jésus. Là ce n'est pas un pharisien qui cherche la vie éternelle, mais la bonne vie tout court et à amasser de l'argent (en principe sur le dos des autres et qui fait cela pour l'envahisseur). Il est donc un sale type..A priori, Jésus n'a pas prévu de s'arrêter à Jericho...

 

Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. 

 

Comme quoi, on peut avoir des richesses (être grand ou gros, plutôt gros), mais ne pas tout avoir. Physiquement, ça ne va pas. Peut-être d'ailleurs que la richesse est un moyen de compenser la petitesse, cette tare..

 Ceci il n'est pas bête…

 

Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là. 

 

A nouveau, beaucoup de verbes d'action sauf qu'à un moment ça s'arrête; Il est là où il faut, il attend. Et là quelque chose se noue. Quelque chose dans le regard et dans la parole.

 

Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit: « Zachée,descends vite: aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. »

 

Ce qui m'interroge c'est l'urgence. Jésus est proche de Jérusalem. Il lui dit, ne perds pas ton temps à essayer de me voir, ne reste pas là, accroché, cramponné à ton arbre, comme à tes richesses. Descend, je veux aller chez toi. Il dit demeurer et ne parle pas de festin.

 

 Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie. 

 

Voyant cela, tous récriminaient: « Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. » 

 

Donc Zachée, se décramponne, comme il va se décramponner de ses richesses, mais là aussi qui est le "tous". Récriminer, c'est le propre des pharisiens. Et là il est question de pureté. Cet homme qui veut aller à Jérusalem, certainement enseigner dans le Temple, voilà qu'il se souille en allant chez  un publicain (quoique le mot n'est pas prononcé ici, alors qu'il l'a été lors de l'appel de Matthieu). Et on avait eu la même chose: ça récrimine. Peut-être aussi jalousie, qu'est ce qu'il va faire chez Zachée, pourquoi ce vient-il pas chez nous...

 

Zachée, debout, s’adressa au Seigneur : « Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. »

 

J'ai lu pas mal de choses, mais j'ai oublié) sur la moitié (l'autre étant peut-être comme pour St Martin et son manteau) propriété des romains, ou devant servir à payer les romains mais aussi les publicains qui travaillent sous ses ordres et sur le "quatre fois" qui renvoie à un commandement ou du lévitique ou de l'exode. Mais il me semble que c'est rendre soit tel quel, soit deux fois, pas quatre. Et que donc là, il y a une ouverture. Zachée comme Jésus, est dans le don en abondance.

 

Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. 

10 En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »

 

C'est intéressant. Travailler avec l'ennemi, n'enlève pas la qualité de fils d'Abraham, donc de frère. Et la dernière phrase, la sentence, renvoie à ce qui va se passer à Jérusalem: chercher et sauver, ce qui était perdu. 


Zachée raconte.

 

Etre petit, quelle malédiction. Oui je suis petit, il faut que me hisse sur la pointe des pieds pour voir, et parfois pour être vu. Dans une foule, je passe inaperçu et j'ai même peur d'être renversé, piétiné. Alors pour lutter contre ça, je suis devenu, riche, très riche. Ma petitesse, je la compense pars mon intelligence et j'ai su me faire bien voir des occupants. Je suis devenu le chef des publicains de ma province et de cela je ne suis pas peu fier. On me déteste certes, mais on ne peut pas m'ignorer, faire comme si je n'existais pas, comme si on ne me voyait pas. 

 

J'ai appris qu'un de  mes anciens collègues de Galilée, avait laissé en plan son poste pour suivre un certain Jésus. Je me demande ce qui a bien pu le prendre. Enfin chacun fait ce qu'il veut. Ce que je sais aussi c'est que les pharisiens ne l'aiment pas beaucoup ce Jésus..

 

Et aujourd'hui, un de mes serviteurs est venu me dire que Jésus qui veut aller à Jérusalem était dans ma ville, la ville de Jéricho, cette ville qui est aussi la ville des roses. Ma ville je l'aime et je la connais bien. Il paraît même qu'un aveugle a été guéri par lui. Un homme qui ne voyait plus a retrouvé la vue. Alors j'ai bien envie de le voir, seulement moi dans la foule je ne verrai rien du tout. Et cela m'ennuie beaucoup, je voudrai bien voir la tête de cet homme qui a détourné un publicain de sa table…

 

Il n'y a qu'une rue qui traverse Jéricho, et elle est bordée de sycomores. Les sycomores ce sont vraiment des arbres bénis pour moi. Les branches sont basses et je vais pouvoir m'en servir pour être suffisamment en hauteur pour le voir passer. Ensuite je rentrerai chez moi mais je l'aurais vu.  Et c'est ce que j'ai fait, j'ai trouvé un arbre, et je suis monté. Il m'a fallu un certain temps pour trouver le meilleur angle, mais là je dominais tous, je voyais tout. 

 

Seulement les choses ne se sont passées comme je l'avais imaginé. Quand Jésus est arrivé à la hauteur de l'arbre où je me cachais (un peu comme Adam qui se cache quand le très Haut lui demande où il est et qui a peur), il m'a interpellé. Il m'a appelé par mon nom. Vous vous rendez compte, il m'a appelé par mon nom, ce que personne ne fait jamais. J'ai un titre, mais je n'ai pas de nom, je n'ai plus de nom.

 

Il m'a dit de descendre en vitesse, parce qu'il voulait demeurer dans ma maison. Il a même dit "il faut", comme si c'était une nécessité. Et je suis descendu de mon arbre, et je me suis hâté. Mais je dois dire qu'en moi quelque chose s'était passé. Oui j'étais petit, oui, je n'étais pas beau, mais son regard et sa voix avaient fait un miracle. Je ne m'aimais plus parce que j'étais le plus malin, mais parce que tel que j'étais il m'avait regardé, parlé et demandé quelque chose. On ne me demande jamais rien sauf de remettre une dette, mais venir chez moi… Cela jamais personne ne l'a fait. 

 

Et je l'ai reçu dans ma maison. Seulement les pharisiens ont commencé à récriminer. Ils savent bien qui je suis, ou plutôt qui j'étais. Alors je me suis redressé et du haut de ma petite taille, j'ai annoncé que j'allais donner la moitié de mes biens aux pauvres et que si quelqu'un s'était senti lésé par moi ou par un de mes publicains, je lui donnerai quatre fois plus. 

 

Et c'est alors que Jésus a pris la parole. A moi, il n'a rien dit, mais il a souri. A eux, il leur a dit que comme eux, j'étais un fils d'Abraham et que comme eux, j'appartenais, tout serviteur des romains que je sois, au peuple élu. Et il y a eu un petit temps de silence. Il a alors ajouté, qu'il était venu chercher et sauver ce qui était perdu. Oui je m'étais perdu à vouloir remplacer ma petite taille par la richesse, oui, il est venu me chercher, parce que j'était quand même bien caché, et oui il m'a sauvé, parce que je sais maintenant que la richesse n'est pas un but en soi et qu'elle peut faire des heureux. 

 

Je sais que l'aveugle qui a retrouvé la vue, ira avec lui à Jérusalem. Moi je vais rester ici à Jéricho, car maintenant j'y ai un vrai travail: redonner du courage à ceux qui manquent de tout, puisque j'ai de quoi. Et peut-être que c'est comme cela que je deviendrai un peu plus grand. 

 

 

 

MERCREDI 18 NOVEMBRE. Lc 18, 11-28

 

C'est un texte que je n'aime pas, donc cela veut dire creuser. Je crois que c'est lié au fait qu'il y a un mélange. D'un côté la parabole des mines, qui nous concerne comme la parabole des talents, tous aujourd'hui. Qu'est ce que je fais de ce qui a été donné, le faire fructifier ou le mettre quelque part, en me disant, demain je ferais, ou c'est un beau lingot, et oublier ce qui est dit dans cette parabole: le maître demande de faire quelque chose de ce qui a été donné. 

 

De l'autre côté, il y a ce que Jésus veut faire comprendre de lui à ceux qui attendent un retour glorieux, ou un "signe". Et là c'est un peu complexe. Il est le roi, il va réclamer son investiture (qui va passer par la croix) et à son retour glorieux, alors il demandera des comptes. Mais il y a aussi, ceux qui ne veulent pas de lui, qui envoient des messagers pour qu'il ne soit pas investi, et ceux là seront mis à mort, ce qui ne correspond pas trop à l'évangile de la miséricorde qu'on s'attend à trouver dans Luc. 

 

Et c'est là où le mélange des deux histoires n'est pas simple. 

 

Qui doit être mis sur le trône? En fait on a deux refus dans cette péricope. Un refus de faire fructifier et un refus de reconnaître, de se laisser aveugler, de refuser de croire que Jésus est le Roi. Sauf que là, il est un roi un peu trop terrestre et c'est cela qui est compliqué. 

 

Sauf qu'il est question de justice, et la justice, c'est bien aussi ce que j'attends, mais peut-être pas avec quelque chose d'aussi sanguinaire. Je crois que c'est cela le pb, sauf si d'un côté il y aura le sang versé qui donne la royauté (la victoire dur le mal) et de l'autre côté, comme si Dieu éradiquait ainsi le mal présent qui est le doute. 

 

11 En ce temps-là, comme on l’écoutait, Jésus ajouta une parabole : il était près de Jérusalem et ses auditeurs pensaient que le royaume de Dieu allait se manifester à l’instant même. 

 

Difficile de savoir où Jésus se trouve, mais il n'est pas dans les murs, il est hors les murs, et un jour il sera mis à mort, hors les murs.. Il y a l'attente d'un signe. Quelque chose devrait arriver.  Et pas de signe, mais une parabole, qui ressemble curieusement à celle de Mt 25.

 

12 Voici donc ce qu’il dit :

 « Un homme de la noblesse partit dans un pays lointain pour se faire donner la royauté et revenir ensuite. 

 

Il est donc question d'un départ, pour revenir avec le titre de roi. Le pays lointain évoque tout à fait un conte, on ne sait pas où est ce pays. Il part pour quelque part. Quand il reviendra, sa royauté ne pourra pas être mise en doute, il sera le Roi, mais qui donne l'investiture? Certainement Dieu (mais ce n'est pas dit).

 

13 Il appela dix de ses serviteurs, et remit à chacun une somme de la valeur d’une mine ; puis il leur dit : “Pendant mon voyage, faites de bonnes affaires.” 

 

Donc, avant de partir, et c'est aussi intéressant, il confie de l'argent à ses serviteurs. Cela fait un peu penser aux épreuves des contes. Que feront-ils de cette somme. Mais on leur demande de faire de bonnes affaires.

 

14 Mais ses concitoyens le détestaient, et ils envoyèrent derrière lui une délégation chargée de dire : “Nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous.” 

 

Là, c'est une autre réalité. Avec une espèce de course. Qui arrivera le premier dans ce lieu où réside celui qui donne l'investiture? D'après la suite, on sait qu'ils ont été éconduits et renvoyés chez eux.  Il y a bien là le refus de reconnaître en celui qui va donner sa vie, le Roi choisi, le nouveau David.

 

15 Quand il fut de retour après avoir reçu la royauté, il fit convoquer les serviteurs auxquels il avait remis l’argent, afin de savoir ce que leurs affaires avaient rapporté. 

 

Là, on est à nouveau dans l'imprécision, il y aura un retour, et des comptes seront demandés. La manière de faire fructifier ne compte pas, seulement le résultat. 

Et là, de fait on se retrouve un peu dans la configuration du conte avec les trois fils. Sauf que dans les contes, c'est le dernier qui se débrouille le mieux. Là on a deux qui font bien et un qui a tout faux, parce qu'il a en lui une image de ce roi. Et c'est peut-être cette image là, qui va faire que ceux qui ne veulent pas de roi seront mis à mort. 

Parce qu'ils l'ont pris pour un homme cruel, qui veut le pouvoir pour lui, tout seul, alors c'est come cela que ça va fonctionner pour eux.

 

16 Le premier se présenta et dit : “Seigneur, la somme que tu m’avais remise a été multipliée par dix.” 

17 Le roi lui déclara : “Très bien, bon serviteur ! Puisque tu as été fidèle en si peu de chose, reçois l’autorité sur dix villes.” 

 

18 Le second vint dire : “La somme que tu m’avais remise, Seigneur, a été multipliée par cinq.”

 19 À celui-là encore, le roi dit : “Toi, de même, sois à la tête de cinq villes.” 

 

20 Le dernier vint dire : “Seigneur, voici la somme que tu m’avais remise ; je l’ai gardée enveloppée dans un linge. 

21 En effet, j’avais peur de toi, car tu es un homme exigeant, tu retires ce que tu n’as pas mis en dépôt, tu moissonnes ce que tu n’as pas semé.” 

22 Le roi lui déclara : “Je vais te juger sur tes paroles, serviteur mauvais : tu savais que je suis un homme exigeant, que je retire ce que je n’ai pas mis en dépôt, que je moissonne ce que je n’ai pas semé ; 

23 alors pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque ? À mon arrivée, je l’aurais repris avec les intérêts.” 

24 Et le roi dit à ceux qui étaient là : “Retirez-lui cette somme et donnez-la à celui qui a dix fois plus.” 

 

Il y a quelque chose qui m'a toujours étonnée. Ce argent pour moi n'était pas un don, un cadeau, mais quelque chose qui appartenait encore au roi. Ce qui veut dire, que le cadeau était bien cadeau, et que c'était pour soi qu'on travaillait et non pas pour le roi. C'est intéressant, parce que c'est un autre regard sur Dieu. Je te donne, je te donne vraiment à toi d'en faire quelque chose pour toi d'abord, pour que tu puisses vivre de ce cadeau. Mais si tu le laisses moisir dans un coin, alors je le donnerai quand même à celui qui peut donner de la vie à ce que toi tu as enterré.

 

25 On lui dit : “Seigneur, il a dix fois plus !  

26 – Je vous le déclare : on donnera à celui qui a ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. 

 

Le tablier bien rempli… Luc

 

27 Quant à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici et égorgez-les devant moi.” » 

 

Je pense que les ennemis auraient voulu que le roi inconnu, mette à mort.. Et là, peut-être que ça se retourne contre eux, mais si c'est une annonce de la destruction de Jérusalem et de des dirigeants, c'est compliqué. 

 

28 Après avoir ainsi parlé, Jésus partit en avant pour monterà Jérusalem.

 

La finale, c'est un peu: j'ai parlé. De signes il n'y en aura pas, mais il y aura un futur. Ceux qui me reconnaissent déjà comme Seigneur, auront à faire fructifier ce que je leur aurai donné en toute propriété, ceux qui ne veulent pas de moi, et qui veulent ma mort, perdront leur vie à mon retour. 

 

 

 

JEUDI 19 NOVEMBRE. Lc 19, 41-44. Dominus flevit.

 

 

Il manque toute l'entrée dans Jérusalem sur l'ânon trouvé à Bethphagé. Si eux se taisent, les pierres crieront. On est logiquement en haut du Mont des Oliviers; donc descente vers le torrent du Cédron et remontée vers le temple.

 

41 En ce temps-là, lorsque Jésus fut près de Jérusalem, voyant la ville, il pleura sur elle, en disant : 

42 « Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix! Mais maintenant cela est resté caché à tes yeux. 

 

Dans le premier testament, on aurait eu une phrase du style oracle du Seigneur. Mais là, cette simple phrase, montre que Jésus qui montre là, sa tristesse, sa sensibilité, c'est bien le Seigneur qui est là, qui s'adresse à la ville qu'il avait choisie et qui n'a pas su ce jour là, ce jour de l'entrée de Jésus dans sa ville, reconnaître ce qui donne la Paix. Et ce qui donne la Paix, c'est sa présence. Je vous laisse ma Paix, je vous donne ma Paix, dira t il dans l'évangile de Jean. Et comme cette paix là, n'a pas été reconnue, alors elle ne pourra pas faire barrage à la guerre, au mal, qui va venir un jour s'abattre sur Jérusalem.

 

43 Oui, viendront pour toi des joursoù tes ennemis construiront des ouvrages de siège contre toi, t’encercleront et te presseront de tous côtés ;

44 ils t’anéantiront, toi et tes enfants qui sont chez toi, et ils ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait. »

 

On dirait presque du Jérémie. Tout cela arrivera, parce que tu n'as pas reconnu le moment (favorable) ou Dieu te visitait. Et là, c'est clair comme affirmation de la Divinité. 

 

 

VENDREDI 20 NOVEMBRE. Lc 19, 45-48

 

 

45 En ce temps-là, entré dans le Temple, Jésus se mit à en expulser les vendeurs. Il leur déclarait : 

46 « Il est écrit : ‘Ma maison sera une maison de prière’. Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. » 

 

On peut bien visualiser. Le voilà qui arrive là où il veut être. Peut-être faire un lien avec Jésus perdu et retrouvé. Mais autrefois, tout le monde était dans l'admiration, les "savants" et là, ça s'inverse. C'est le peuple qui sera suspendu à ses lèvres.

 

En réentendant ce texte ce matin, il y a "expulser". Jésus quand il entre dans le temple, son premier geste est d'expulser les vendeurs, comme il expulse les démons quand il commence sa vie publique.  On peut dire, que de fait, il commence par purifier le Temple, en expulsant ceux qui représentent le mal.  Il donne lui-même l'explication, qui est imparable.

 

J'aime que Jésus cite l'écriture pour étayer son geste, qui ici est relativement doux; Il expulse, mais dans peu de temps, c'est lui sera expulsé. Ici les prêtres n'apparaissent pas. Mais on peut imaginer qu'ils ont été au courant. Mais que faire, car ils sont dans leur tort, puisque les bêtes ne doivent pas être vendues là. 

 

47 Et il était chaque jour dans le Temple pour enseigner. Les grands prêtres et les scribes, ainsi que les notables, cherchaient à le faire mourir, 

48 mais ils ne trouvaient pas ce qu’ils pourraient faire ; en effet, le peuple tout entier, suspendu à ses lèvres, l’écoutait.

 

Et là, on a la fonction de Jésus, enseigner, enseigner et les gens qui viennent, qui attendent les paroles qui sortent de sa bouche, et cela évoque vraiment le besoin d'être alimenté. Mais là ce sont des paroles, ensuite ce sera lui tout entier, et le don de l'Esprit;

 

 

SAMEDI 21 NOVEMBRE. Lc 20, 27-39

 

On a donc sauté pas mal de versets. Si c'est dans le parti des sadducéens qu'on recrute les grands-prêtres, cela pose quand même question sur leur rôle. Il semblerait que ce soit alors offrir seulement des sacrifices sans les règles pour que la loi soit respectée et que le peuple ou les particuliers soient sauvés et reçoivent des richesses. Mais il est certain que l'enseignement de Jésus doit les mettre en danger, d'où ce passage.

 

Je me disais aussi ce matin, que cela a dû faire du charivari au ciel, les 7 qui se chamaillent pour savoir lequel s'entre aux, aura le droit de convoler avec cette femme, qui est passée d'un à l'autre, sans donner de descendance (et pour cause). Et là, quelqu'un arrive  et dit… Mais dit quoi…

 

27 En ce temps-là, quelques sadducéens – ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection – s’approchèrent de Jésus

28 et l’interrogèrent 

 

Drôle de coupure des versets. On sait qu'ils s'approchent et qu'ils l'interrogent, mais Luc ne parle pas de mise à l'épreuve? C'est peut-être un peu plus amical, une discussion d'école. DU type, "tu en dis quoi, toi de ça"? 

 

: « Maître, Moïse nous a prescrit: ‘Si un homme a un frère qui meurt en laissant une épouse mais pas d’enfant, il doit épouser la veuve pour susciter une descendance à son frère.’ 

 

Ils citent un verset de la loi, pour introduire leur histoire. C'est la loi du lévirat.  Et ensuite l'histoire.

 

29 Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfant ; 

30 de même le deuxième, 

31 puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d’enfants. 

32 Finalement la femme mourut aussi. 

33 Eh bien, à la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? » 

 

 

34 Jésus leur répondit : « Les enfants de ce monde prennent femme et mari. 

35 Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrectiond’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, 

36 car ils ne peuvent plus mourir: ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. 

 

Jésus leur répond tout de go, si je puis dire. Et il affirme que dans l'au-delà, on devient semblable aux anges: on est enfant de Dieu, et enfants de la résurrection. Je trouve cela très beau. 

 

37 Que les morts ressuscitent, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur ‘le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob.’

 

Et là on a la phrase nécessaire pour justifier. Le Dieu révélé par Moïse est le Dieu de la vie, dans ce monde et dans l'autre.  

 

38 Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. »

 

 39 Alors certains scribes prirent la parole pour dire : « Maître, tu as bien parlé. » 

40 Et ils n’osaient plus l’interroger sur quoi que ce soit.

 

Et là, on peut imaginer la joie des scribes. Il les a bien eu… Mais du coup, tout le monde laisse Jésus tranquille. Il est trop fort ce mec, il va falloir trouver autre chose pour le faire mourir.

Parce que derrière tout cela, il est bien question de mort prochaine;


 

DIMANCHE 22 NOVEMBRE. Mt, 25, 31-46 

 

Fin du chapitre 25, qui s'adresse aux disciples, donc ceux qui ont reconnu quelque chose d'Autre en Lui et qui le suivent. En théorie on est à Jérusalem, après toutes les controverses avec ceux qui savent ou ceux qui ne le supportent pas. 

 

On a donc trois histoires. 

 

La première, il s'agit de Noces. Et cela c'est important. Noces, alliance. Mais l'époux est quelque part, et on l'attend. Et là, le message est oui l'poux viendra, mais gardez votre lampe allumée, même dans la nuit. Veiller, ne pas laisser pas la lampe s'éteindre, parce qu'au moment où il viendra, il faudra être là. 

 

Dans la deuxième, il est encore question de voyage. C'est un Maître (un Roi) qui fait confiance. Mais ne pas trahir la confiance; celui qui n'a qu'un talent et ne le fait pas fructifier, il sait très bien que le maître reviendra et demandera des comptes, mais la peur le paralyse, et c'est le rien qui est sanctionné. 

 

Dans la troisième c'est autre chose. Jésus se présente comme le Fils de l'homme, et tout pouvoir comme le dit Paul, lui a été donné, sur la Terre comme au Ciel, et le jugement. Et là on est dans du collectif, beaucoup plus que dans les paraboles précédentes. 

 

En fait je trouve que dans ces versets, on pourrait faire un parallèle avec les béatitudes. Il y a faim et soif de justice, mais je me dis aussi que ces petits, ce sont aussi des disciples, qui ont tout perdu à cause de leur foi et qu'il est nécessaire que la communauté s'occupe d'eux, mais aussi que cela dépasse de loin la communauté primitive et que cela va à l'Universel. Et aussi qu'en chacun de ceux là, Jésus est présent, et que c'est ainsi qu'il se donne à voir. Ce sera avec Paul la phrase: Je suis Jésus que tu persécutes (dans ces hommes et femmes qui se sont donnés à moi).

 

 

31 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples: « Quand le Fils de l’hommeviendra dans sa gloire, et tous les angesavec lui, alors il siégera sur son trône de gloire

32 Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le bergersépare les brebis des boucs : 

33 il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche. 

 

L'image du berger (et le premier texte est bien choisi) c'est à la foi Dieu qui s'occupe de son peuple, mais aussi Jésus (évangile de Jean). Et il y a partition. Curieusement cela me fait un peu penser à Jacob qui récupère des brebis tachetées.. les brebis de Jésus, ne sont peut-être pas de belles brebis, mais elles sont à lui.

 

34 Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite :

 “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. 

On revient bien aux béatitudes. Les Bénis… 

 

35 Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; 

j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; 

j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; 

36 j’étais nu, et vous m’avez habillé ; 

j’étais malade, et vous m’avez visité ;

 j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !” 

 

 

37 Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ?

38 tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? 

39 tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?” 

 

40 Et le Roileur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” 

 

C'est peut-être quand même une phrase qui pose un peu pb. Car celui qui est le frère de Jésus, c'est celui qui écoute la parole de Dieu et la met en pratique. Ce n'est pas n'importe quel être humain. Mais avec Jésus, on quitte aussi le clan, la famille, pour aller nettement plus au large. Et "faire" là ça va au-delà, c'est permettre aussi au divin qui est présent de recevoir ce dont il a besoin. Sauf que bien souvent si on donne du matériel, ou reçoit bien d'avantage.

 

41 Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges

 

42 Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; 

j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ;

 43 j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; 

j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; 

j’étais malade et 

en prison, et vous ne m’avez pas visité.”

 

44 Alors ils répondront, eux aussi : “Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?” 

45 Il leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.” 

 

 Là, c'est un peu différent. Il s'agit juste des "plus petits", ceux qu'on juge, et qu'on ne voit pas…

 

46 Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »

 

Et la finale qui n'est pas facile à entendre.