SEMAINE DU 23 FÉVRIER AU 2 MARS. EVANGILES
DIMANCHE 23 FÉVRIER. Luc 6, 27-38
Le sermon dans la plaine, qui suit les béatitudes entendues la semaine dernière.
C'est vraiment un texte où on peut piocher pour faire une homélie. David est quand même un très curieux personnage. Mais ne pas porter la main sur celui qui a reçu l'onction et aussi son attitude avec ses enfants, en particulier avec Absalon. C'est intéressant.
Aimer, donner, ne pas refuser, ne pas se refuser. Ne pas réclamer. Faire quand même mieux que les pécheurs… Ne pas juger, ne pas condamner. Donner finalement à tous, sans se poser de question, sans juger.
Être comme le Père.
27 En ce temps-là, Jésus déclarait à ses disciples : « Je vous le dis, à vous qui m’écoutez :
Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent.
28. Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent,
priez pour ceux qui vous calomnient.
Il me semble que la suite, c'est un développement de cette charte, avec au centre: ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faite-le pour eux. Sauf que parfois, il faut du discernement pour cela. Il y a des choses que je pourrais aimer venant de l'autre, qui serait bonnes pour moi, mais ce n'est pas certain que ce soit vrai pour l'autre. Sauf qu'il faut aussi ne pas mélanger les besoins et les désirs.
Il y a aussi donner, donner sans compter et ça par contre c'est quand même difficile. Cela éviterait tellement de querelles d'héritages et de successions.
29 À celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue. Le violent.
Présente ton autre profil dirait Marie Balmary. Il y a aussi, comme le fait remarquer le pasteur Nouïs, l'humiliation (le revers de la main, quand il s'agit de la joue droite).
À celui qui te prend ton manteau, ne refuse pas ta tunique. Le voleur de ce qui est sur toi.
30 Donne à quiconque te demande, et à qui prend ton bien, ne le réclame pas. Le voleur de sous.
31 Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux.
32 Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment.
33 Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheursen font autant.
34 Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu’on leur rende l’équivalent.
35 Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants.
36 Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux.
37 Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ;
ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés.
Pardonnez, et vous serez pardonnés.
38 Donnez, et l’on vous donnera
c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ;
car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »
LUNDI 24 FÉVRIER. Mc 9, 14-29
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Après la transfiguration. Cela me fait presque penser à Moïse que descend de la montagne après le don de la Loi, parce qu'il y a de l'agitation en bas, et que le peuple est parti en vrille pendant son absence. Les disciples de Jésus n'ont pas été vraiment à la hauteur, et on peut penser que ça râle. Et s'il y a les disciples et les scribes, c'est que ça conteste, ça rouspète, ça récrimine.
14 En ce temps-là, Jésus, ainsi que Pierre, Jacques et Jean, descendirent de la montagne ; en rejoignant les autres disciples, ils virent une grande foule qui les entourait, et des scribes qui discutaient avec eux.
15 Aussitôt qu’elle vit Jésus, toute la foule fut stupéfaite, et les gens accouraient pour le saluer.
C'est étonnant, on a l'impression que la foule s'est sentie abandonnée, les disciples ne réussissent pas à expulser les démons. Ouf, le voilà de retour et tout va pouvoir rentrer dans l'ordre. Stupéfaite. Il était parti, le re voila. La foule sera-t-elle stupéfaite après la mort de Jésus? Un peu pour moi, comme si cette descente de la montagne évoque le retour après la mise au tombeau et la montée vers le Père.
16 Il leur demanda : « De quoi discutez-vous avec eux ? »
Impression que la question s'adresse aux disciples, mais c'est de la foule que vient la réponse.
17 Quelqu’un dans la foule lui répondit : « Maître, je t’ai amené mon fils, il est possédé par un esprit qui le rend muet ;
18 cet esprit s’empare de lui n’importe où, il le jette par terre, l’enfant écume, grince des dents et devient tout raide. J’ai demandé à tes disciples d’expulser cet esprit, mais ils n’en ont pas été capables. »
On peut imaginer la déception de cet homme. Il espérait trouver Jésus, mais personne ne sait où il est. Et les disciples n'ont pas réussi à faire quoique ce soit, peut-être aussi parce que le demandeur demande un acte magique, une guérison, mais sans que lui soit concerné.
19 Prenant la parole, Jésus leur dit : « Génération incroyante, combien de temps resterai-je auprès de vous ? Combien de temps devrai-je vous supporter ? Amenez-le-moi. »
20 On le lui amena. Dès qu’il vit Jésus, l’esprit fit entrer l’enfant en convulsions ; l’enfant tomba et se roulait par terre en écumant.
D. Ferry a parlé de cette notion de prendre la parole, qui est quelque chose de fort. Et effectivement c'est ce que l'on sent. Jésus parle comme celui qui a le pouvoir et sa parole est une parole forte. Et elle interroge: combien de temps devrai-je vous supporter?
21 Jésus interrogea le père : « Depuis combien de temps cela lui arrive-t-il ? » Il répondit : « Depuis sa petite enfance.
22 Et souvent il l’a même jeté dans le feu ou dans l’eau pour le faire périr. Mais si tu peux quelque chose, viens à notre secours, par compassion envers nous ! »
23 Jésus lui déclara : « Pourquoi dire : “Si tu peux”… ? Tout est possible pour celui qui croit. »
24 Aussitôt le père de l’enfant s’écria : « Je crois ! Viens au secours de mon manque de foi ! »
C'est un beau dialogue. Il interroge, il met le père en confiance, il l'écoute, il apprend ce qu'il en est de cette maladie. Il permet au père de faire sa demande mais il demande lui quelque chose de plus. C'est bien "le crois-tu"? Et le père peut affirmer qu'il croit bien en Jésus, mais que sa foi est ce qu'elle est, bien faible.
25 Jésus vit que la foule s’attroupait ; il menaça l’esprit impur, en lui disant : « Esprit qui rends muet et sourd, je te l’ordonne, sors de cet enfant et n’y rentre plus jamais ! »
26 Ayant poussé des cris et provoqué des convulsions, l’esprit sortit. L’enfant devint comme un cadavre, de sorte que tout le monde disait : « Il est mort. »
C'est un exorcisme en bonne et dûe forme. La maladie ici est liée à un esprit mauvais, qui est un esprit de mort, et qui fait que l'enfant n'entend pas et ne parle pas. De ce fait il est chosifié. Et peut-être que ce qu'il fait en tombant dans l'eau ou dans le feu, c'est de dire quelque chose, mais quoi? C'est très violent. Peut-être faut-il qu'il meure à l'infans pour être saisit par Jésus qui l'arrache à la mort.
27 Mais Jésus, lui saisissant la main, le releva, et il se mit debout.
28 Quand Jésus fut rentré à la maison, ses disciples l’interrogèrent en particulier : « Pourquoi est-ce que nous, nous n’avons pas réussi à l’expulser ? »
29 Jésus leur répondit : « Cette espèce-là, rien ne peut la faire sortir, sauf la prière. »
Pour ma part, j'ai toujours dans l'oreille: par le jeûne et par la prière.
Mc 1: 31 Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait.
Mc 5 41 Il saisit la main de l’enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » 42 Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur.
MARDI 25 FÉVRIER. Mc 9, 30-37
30 En ce temps-là, Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu’on le sache,
31 car il enseignait ses disciples en leur disant : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. »
32 Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger.
C'est un peu étrange cette rédaction. Il ne voulait pas qu'on sache qu'il traversait la Galilée, car il enseignait ses disciples en leur disant: En soi, c'est plus que court comme enseignement, quelques mots. Ou alors, il ne voulait pas que la foule entende ces mots. Mais les disciples, ça leur passe au-dessus de la tête. Ils retiennent juste que ça va mal se terminer, contrairement à ce qu'ils ont imaginé, et qu'il faudra continuer le "mouvement" en remplaçant Jésus, et donc, en choisir un qui ne sera pas forcément Pierre.
33 Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? »
34 Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.
Ils sont comme des enfants pris en faute, et cela renvoie un peu à Adam qui se cache. Ils savent que ce n'est pas très malin, mais ils finissent bien par le dire, puisque Jésus agit surement un peu plus tard.
35 S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »
Ils ont donc une réponse, pas évidente du tout. Se faire le serviteur (comme Jésus, mais cela ils ne comprennent pas encore).
36 Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit :
37 « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »
Si les enfants ont mauvaise presse, en accueillir un, et savoir que c'est Jésus, c'est parfaitement déconcertant. Et en même temps, si je suis le raisonnement, si j'accueille ainsi un petit qui est sale et qui ne sait rien, c'est Jésus que j'accueille, mais en même temps, j'accueille de Tout Puissant qui me visite sans que je sache, mais comme Jésus le dit, je peux le croire. Il y a jésus, mais il y a comme un au-delà, "qui me voit, voit le Père", dira Jésus à Philippe. C'est une autre manière de formuler les choses.
Bref, pas facile du tout, très déconcertant et remuant.
MERCREDI 26 FÉVRIER. Mc 9,38-40
Qui n'est pas avec nous est contre nous. Qui n'est pas contre nous, est pour nous.
38 En ce temps-là, Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. »
Je peux imaginer que ça a dû être musclé. Empêcher quelqu'un d'agir, surtout s'il pense être dans son bon droit et s'il découvre aussi quelque chose d'extraordinaire, ce ne doit pas être facile. Découvrir la puissance du nom de Jésus (d'autant que pour les disciples, ça ne fonctionne pas toujours: l'enfant épileptique).
C'est aussi, tu es notre Jésus à nous, nous sommes tes disciples et nous seuls, nous avons ce droit.
39 Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ;
40 celui qui n’est pas contre nous est pour nous. »
On peut donc faire des miracles, et cela transforme et cela change celui qui a fait cela et cela le rapproche de Jésus. Le miracle il est double.
JEUDI 27 FÉVRIER. Mc 9,41-49
Pas facile ce texte. Je crois qu'il aurait fallu laisser le verset 41 avec le verset 40 d'hier.
40 celui qui n’est pas contre nous est pour nous. »
41 « Celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense.
Cela me semble plus clair. Celui qui reconnaît la puissance du nom de Jésus, et qui respecte ceux qui lui appartiennent, celui-là, même si ce qu'il donne semble négligeable (enfin pas dans un pays où il fait parfois très chaud), aura une récompense, mais Jésus ne dit pas où. Et cet autre, il est extérieur au groupe.
On passe maintenant à ceux qui sont dans le groupe, et là, c'est bien autre chose. Pour entrer dans le royaume, dans l'autre lieu, il faut être attentif à beaucoup de choses.
42 « Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer.
Cela donne aujourd'hui à réfléchir, puisque derrière les petits on met les enfants abusés, mais du temps de Jésus, ce n'est pas pareil. Il s'agit certainement de ces disciples qui sont tous simples et qui peuvent avoir tendance à accepter certaines choses venant de ceux qui se disent savoir. On retrouvera cela dans l'épitre aux Galates;
43Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas.
44
45 Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds.
46
47 Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux,
48 là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas.
Le groupe de trois versets, structurés de la même manière, pour qu'on les retienne bien.
Faire attention à la manière dont on touche, on attrape, on prend, on s'approprie.
Faire attention à la manière dont on se sert de ses pieds, ne pas fouler l'autre aux pieds, ne pas le battre, ne pas se servir de ce membre avec l'intention de montrer sa force, de faire du mal.
Faire attention à la manière dont on regarde, convoitise, concupiscence.
49 Chacun sera salé au feu.
50. C’est une bonne chose que le sel ; mais s’il cesse d’être du sel, avec quoi allez-vous lui rendre sa saveur ? Ayez du sel en vous-mêmes, et vivez en paix entre vous. »
Finale très difficile. Le sert à la fois à. Conserver, à donner du goût (les holocaustes cf. Le Lévitique doivent être salés).
Maintenant on fume le poisson au feu pour le conserver. Si les disciples se donnent à Dieu, ils peuvent être comme des holocaustes, mais pas facile du tout.
Puis importance du sel. Cela reprend le discours sur la montagne, mais pourquoi ici? Donner une autre saveur au monde.
VENDREDI 28 FÉVRIER. Mc 10, 1-12
Des pharisiens l'abordèrent…
C'est toujours étonnant, la capacité de Jésus, de se laisser déranger et même s'il sait que ce sera un piège, il s'y prête. Cela c'est important pour moi, pour nous. Ne pas prendre la fuite, ne pas hausser les épaules, mais d'écouter et de répondre. Cela peut se poser pour des parents avec leurs enfants
1 En ce temps-là, Jésus arriva dans le territoire de la Judée, au-delà du Jourdain. De nouveau, des fouless’assemblent près de lui, et de nouveau, comme d’habitude, il les enseignait.
Étonnant, ce qui se passe. Les foules qui s'assemblent, mais là pas de miracles ou de guérisons, non on est passé à l'enseignement et il me semble que dans Jérusalem, il n'y aura pas de miracle sauf l'unique, celui de la résurrection.
2 Des pharisiens l’abordèrent et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? »
C'est toujours étonnant, la capacité de Jésus, de se laisser déranger et même s'il sait que ce sera un piège, il s'y prête. Cela c'est important pour moi, pour nous. Ne pas prendre la fuite, ne pas hausser les épaules, mais d'écouter et de répondre. Cela peut se poser pour des parents avec leurs enfants;
3 Jésus leur répondit : « Que vous a prescrit Moïse ? »
4Ils lui dirent : « Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation. »
Une question pour répondre à la question, mais cela montre qu'ils connaissent la réponse, et donc Jésus aussi. Là ce n'est plus des préceptes, mais bien la loi donnée par Moïse. Normalement que Jésus peut-il répondre à cela,
5 Jésus répliqua : « C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle.
6Mais, au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme.
7 À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère,
8 il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair.
Et c'est un beau raisonnement, aller chez ailleurs quelque chose qui contre dit, mais qui est antérieur à sortie du jardin de l'Eden.
9 Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! »
Et donc une réponse qui ne peut que les pousser à piquer du nez.
10 De retour à la maison, les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question.
11 Il leur déclara : « Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle.
12 Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre, elle devient adultère. »
Manifestement les disciples n'apprécient pas du tout. Il y a la réponse sur l'adultère de l'homme, mais aussi de la femme, qui est impensable pour les juifs, pas pour les romains.
SAMEDI 1° MARS. Mc 10, 13-16
13 En ce temps-là, des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux ; mais les disciples les écartèrent vivement.
Telle que je me représente la scène, les enfants ne viennent pas d'eux-mêmes, ils sont conduits pas les parents, un peu comme de nos jours, des parents présentent leurs enfants au Pape pour qu'ils soient bénis et le Pape en embrasse certains. Les parents demandent surement un geste de bénédiction, de protection, peut-être même de guérison. Et les disciples qui jouent ici les gardes du corps, repoussent parents et enfants, et ce avec une certaine brutalité. Le "vivement" en témoigne.
14 Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent.
15 Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. »
Et là Jésus se fâche et il y a trois affirmations.
-Laisser les enfants venir à lui, que les adultes ne soient pas là pour empêcher la relation (j'ai le mot entrave qui vient, mais ce n'est pas le bon) non c'est obstacle, et ça c'est important. Accepter leur spontanéité, ils ont une sensibilité qui est bonne et qu'il faut écouter.
-Ne pas les empêcher. C'est un peu la même chose, mais cela renvoie à la brutalité des disciples. Soyez doux envers eux.
-Une explication: le royaume est à ceux qui leur ressemblent (ce que Jésus explicite par la suite).
Il me semble que dans une péricope précédente, Jésus avait pris un enfant quand les disciples se querellaient pour savoir qui serait le plus grand et leur avait donné l'enfant en exemple. Là c'est la même chose.
Et la question qui bien entendu se pose pour moi, comment est -ce que j'accueille ce royaume? Et comment y serais-je ou pas accueillie, parce que ça se pose aussi
16 Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.
Le texte de Thérèse de Lisieux sur l'ascenseur est très beau.
Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus (1873-1897)
carmélite, docteur de l'Église
Manuscrit autobiographique C, 2 v°-3 r°
« Laissez les enfants venir à moi »
Vous le savez, ma Mère, j'ai toujours désiré d'être une sainte ; mais hélas ! j'ai toujours constaté, lorsque je me suis comparée aux saints, qu'il y a entre eux et moi la même différence qui existe entre une montagne dont le sommet se perd dans les cieux et le grain de sable obscur foulé sous les pieds des passants. Au lieu de me décourager, je me suis dit : le bon Dieu ne saurait inspirer des désirs irréalisables ; je puis donc, malgré ma petitesse, aspirer à la sainteté. Me grandir, c'est impossible ; je dois me supporter telle que je suis avec toutes mes imperfections. Mais je veux chercher le moyen d'aller au ciel par une petite voie bien droite, bien courte, une petite voie toute nouvelle.
Nous sommes dans un siècle d'inventions ; maintenant, ce n'est plus la peine de gravir les marches d'un escalier ; chez les riches, un ascenseur le remplace avantageusement. Moi, je voudrais trouver un ascenseur pour m'élever jusqu'à Jésus, car je suis trop petite pour monter le rude escalier de la perfection. Alors j'ai recherché dans les Livres saints l'indication de l'ascenseur, objet de mon désir ; et j'ai lu ces mots sortis de la bouche de la Sagesse éternelle : « Si quelqu'un est tout petit, qu'il vienne à moi » (Pr 9,4).
Alors je suis venue, devinant que j'avais trouvé ce que je cherchais. Et voulant savoir, ô mon Dieu, ce que vous feriez au tout-petit qui répondrait à votre appel, j'ai continué mes recherches et voici ce que j'ai trouvé : « Comme une mère caresse son enfant, ainsi je vous consolerai ; je vous porterai sur mon sein, je vous balancerai sur mes genoux » (Is 66,13). Ah, jamais paroles plus tendres, plus mélodieuses ne sont venues réjouir mon âme ; l'ascenseur qui doit m'élever jusqu'au ciel, ce sont vos bras, ô Jésus ! Pour cela, je n'ai pas besoin de grandir, au contraire, il faut que je reste petite, que je le devienne de plus en plus. Ô mon Dieu, vous avez dépassé mon attente ! Je veux « chanter vos miséricordes » ! (Ps 88,2 Vulg)