vendredi 28 février 2025

SEMAINE DU 23 FÉVRIER AU 2 MARS. EVANGILES

 SEMAINE DU 23 FÉVRIER AU 2 MARS. EVANGILES

 

 

DIMANCHE 23 FÉVRIER. Luc 6, 27-38

 

Le sermon dans la plaine, qui suit les béatitudes entendues la semaine dernière.

C'est vraiment un texte où on peut piocher pour faire une homélie. David est quand même un très curieux personnage. Mais ne pas porter la main sur celui qui a reçu l'onction et aussi son attitude avec ses enfants, en particulier avec Absalon. C'est intéressant. 

 

Aimer, donner, ne pas refuser, ne pas se refuser. Ne pas réclamer. Faire quand même mieux que les pécheurs…  Ne pas juger, ne pas condamner. Donner finalement à tous, sans se poser de question, sans juger.

 

Être comme le Père. 

 

27 En ce temps-là, Jésus déclarait à ses disciples : « Je vous le dis, à vous qui m’écoutez : 

            Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent.

 28.      Souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, 

            priez pour ceux qui vous calomnient. 

 

Il me semble que la suite, c'est un développement de cette charte, avec au centre: ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faite-le pour eux. Sauf que parfois, il faut du discernement pour cela. Il y a des choses que je pourrais aimer venant de l'autre, qui serait bonnes pour moi, mais ce n'est pas certain que ce soit vrai pour l'autre. Sauf qu'il faut aussi ne pas mélanger les besoins et les désirs.

 

Il y a aussi donner, donner sans compter et ça par contre c'est quand même difficile. Cela éviterait tellement de querelles d'héritages et de successions.

 

29 À celui qui te frappe sur une joue, présente l’autre joue. Le violent.

 

Présente ton autre profil dirait Marie Balmary. Il y a aussi, comme le fait remarquer le pasteur Nouïs, l'humiliation (le revers de la main, quand il s'agit de la joue droite). 

 

 À celui qui te prend ton manteau, ne refuse pas ta tunique.  Le voleur de ce qui est sur toi.

 

30 Donne à quiconque te demande, et à qui prend ton bien, ne le réclame pasLe voleur de sous.

 

            31 Ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le aussi pour eux

 

32 Si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment. 

33 Si vous faites du bien à ceux qui vous en font, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheursen font autant. 

34 Si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir en retour, quelle reconnaissance méritez-vous ? Même les pécheurs prêtent aux pécheurs pour qu’on leur rende l’équivalent. 

 

35 Au contraire, aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour. Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Hautcar lui, il est bon pour les ingrats et les méchants. 

 

36 Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. 

 

37 Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ;

 ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. 

Pardonnez, et vous serez pardonnés. 

 

38 Donnez, et l’on vous donnera

 

c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ;

 

 car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »

 

 

LUNDI 24 FÉVRIER. Mc 9, 14-29

 

https://giboulee.blogspot.com/2022/02/marc-9-14-2-la-guerison-de-lenfant.html

 

Après la transfiguration. Cela me fait presque penser à Moïse que descend de la montagne après le don de la Loi, parce qu'il y a de l'agitation en bas, et que le peuple est parti en vrille pendant son absence. Les disciples de Jésus n'ont pas été vraiment à la hauteur, et on peut penser que ça râle. Et s'il y a les disciples et les scribes, c'est que ça conteste, ça rouspète, ça récrimine.

 

14 En ce temps-là, Jésus, ainsi que Pierre, Jacques et Jean, descendirent de la montagne ; en rejoignant les autres disciples, ils virent une grande foule qui les entourait, et des scribes qui discutaient avec eux. 

 

15 Aussitôt qu’elle vit Jésus, toute la foule fut stupéfaite, et les gens accouraient pour le saluer. 

 

C'est étonnant, on a l'impression que la foule s'est sentie abandonnée, les disciples ne réussissent pas à expulser les démons. Ouf, le voilà de retour et tout va pouvoir rentrer dans l'ordre. Stupéfaite. Il était parti, le re voila. La foule sera-t-elle stupéfaite après la mort de Jésus? Un peu pour moi, comme si cette descente de la montagne évoque le retour après la mise au tombeau et la montée vers le Père.

 

16 Il leur demanda : « De quoi discutez-vous avec eux ? »

 

Impression que la question s'adresse aux disciples, mais c'est de la foule que vient la réponse. 

 

17 Quelqu’un dans la foule lui répondit : « Maître, je t’ai amené mon fils, il est possédé par un esprit qui le rend muet ; 

18 cet esprit s’empare de lui n’importe où, il le jette par terre, l’enfant écume, grince des dents et devient tout raide. J’ai demandé à tes disciples d’expulser cet esprit, mais ils n’en ont pas été capables. »

 

On peut imaginer la déception de cet homme. Il espérait trouver Jésus, mais personne ne sait où il est. Et les disciples n'ont pas réussi à faire quoique ce soit, peut-être aussi parce que le demandeur demande un acte magique, une guérison, mais sans que lui soit concerné.

 

 19 Prenant la parole, Jésus leur dit : « Génération incroyante, combien de temps resterai-je auprès de vous ? Combien de temps devrai-je vous supporter ? Amenez-le-moi. » 

20 On le lui amena. Dès qu’il vit Jésus, l’esprit fit entrer l’enfant en convulsions ; l’enfant tomba et se roulait par terre en écumant. 

 

D. Ferry a parlé de cette notion de prendre la parole, qui est quelque chose de fort. Et effectivement c'est ce que l'on sent. Jésus parle comme celui qui a le pouvoir et sa parole est une parole forte. Et elle interroge: combien de temps devrai-je vous supporter?

 

21 Jésus interrogea le père : « Depuis combien de temps cela lui arrive-t-il ? » Il répondit : « Depuis sa petite enfance. 

22 Et souvent il l’a même jeté dans le feu ou dans l’eau pour le faire périr. Mais si tu peux quelque chose, viens à notre secours, par compassion envers nous ! » 

 

23 Jésus lui déclara : « Pourquoi dire : “Si tu peux”… ? Tout est possible pour celui qui croit. »

 24 Aussitôt le père de l’enfant s’écria : « Je crois ! Viens au secours de mon manque de foi ! » 

 

C'est un beau dialogue. Il interroge, il met le père en confiance, il l'écoute, il apprend ce qu'il en est de cette maladie. Il permet au père de faire sa demande mais il demande lui quelque chose de plus. C'est bien "le crois-tu"? Et le père peut affirmer qu'il croit bien en Jésus, mais que sa foi est ce qu'elle est, bien faible.

 

25 Jésus vit que la foule s’attroupait ; il menaça l’esprit impur, en lui disant : « Esprit qui rends muet et sourd, je te l’ordonne, sors de cet enfant et n’y rentre plus jamais ! » 

26 Ayant poussé des cris et provoqué des convulsions, l’esprit sortit. L’enfant devint comme un cadavre, de sorte que tout le monde disait : « Il est mort. » 

 

C'est un exorcisme en bonne et dûe forme. La maladie ici est liée à un esprit mauvais, qui est un esprit de mort, et qui fait que l'enfant n'entend pas et ne parle pas. De ce fait il est chosifié. Et peut-être que ce qu'il fait en tombant dans l'eau ou dans le feu, c'est de dire quelque chose, mais quoi? C'est très violent. Peut-être faut-il qu'il meure à l'infans pour être saisit par Jésus qui l'arrache à la mort.

 

27 Mais Jésus, lui saisissant la main, le releva, et il se mit debout

 

28 Quand Jésus fut rentré à la maison, ses disciples l’interrogèrent en particulier : « Pourquoi est-ce que nous, nous n’avons pas réussi à l’expulser ? »

29 Jésus leur répondit : « Cette espèce-là, rien ne peut la faire sortir, sauf la prière. »

 

Pour ma part, j'ai toujours dans l'oreille: par le jeûne et par la prière.

 

Mc 1: 31 Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait.

Mc 5 41 Il saisit la main de l’enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » 42 Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur.

 

 

MARDI 25 FÉVRIER. Mc 9, 30-37

 

30 En ce temps-là, Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu’on le sache, 

31 car il enseignait ses disciples en leur disant : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. » 

32 Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger. 

 

C'est un peu étrange cette rédaction. Il ne voulait pas qu'on sache qu'il traversait la Galilée, car il enseignait ses disciples en leur disant:    En soi, c'est plus que court comme enseignement, quelques mots. Ou alors, il ne voulait pas que la foule entende ces mots. Mais les disciples, ça leur passe au-dessus de la tête. Ils retiennent juste que ça va mal se terminer, contrairement à ce qu'ils ont imaginé, et qu'il faudra continuer le "mouvement" en remplaçant Jésus, et donc, en choisir un qui ne sera pas forcément Pierre. 

 

33 Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » 

34 Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.

 

Ils sont comme des enfants pris en faute, et cela renvoie un peu à Adam qui se cache. Ils savent que ce n'est pas très malin, mais ils finissent bien par le dire, puisque Jésus agit surement un peu plus tard.

 

35 S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » 

 

Ils ont donc une réponse, pas évidente du tout. Se faire le serviteur (comme Jésus, mais cela ils ne comprennent pas encore). 

 

36 Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit : 

37 « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »

 

Si les enfants ont mauvaise presse, en accueillir un, et savoir que c'est Jésus, c'est parfaitement déconcertant. Et en même temps, si je suis le raisonnement, si j'accueille ainsi un petit qui est sale et qui ne sait rien, c'est Jésus que j'accueille, mais en même temps, j'accueille de Tout Puissant qui me visite sans que je sache, mais comme Jésus le dit, je peux le croire. Il y a jésus, mais il y a comme un au-delà, "qui me voit, voit le Père", dira Jésus à Philippe. C'est une autre manière de formuler les choses.

 

Bref, pas facile du tout, très déconcertant et remuant.

 

 

MERCREDI 26 FÉVRIER. Mc 9,38-40 

 

Qui n'est pas avec nous est contre nous. Qui n'est pas contre nous, est pour nous. 

 

38 En ce temps-là, Jean, l’un des Douze, disait à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. » 

 

Je peux imaginer que ça a dû être musclé. Empêcher quelqu'un d'agir, surtout s'il pense être dans son bon droit et s'il découvre aussi quelque chose d'extraordinaire, ce ne doit pas être facile. Découvrir la puissance du nom de Jésus (d'autant que pour les disciples, ça ne fonctionne pas toujours: l'enfant épileptique). 

 

C'est aussi, tu es notre Jésus à nous, nous sommes tes disciples et nous seuls, nous avons ce droit. 

 

39 Jésus répondit : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; 

 

40 celui qui n’est pas contre nous est pour nous. »

 

On peut donc faire des miracles, et cela transforme et cela change celui qui a fait cela et cela le rapproche de Jésus. Le miracle il est double.

 

 

JEUDI 27 FÉVRIER. Mc 9,41-49

 

Pas facile ce texte. Je crois qu'il aurait fallu laisser le verset 41 avec le verset 40 d'hier.

 

40 celui qui n’est pas contre nous est pour nous. »

41 « Celui qui vous donnera un verre d’eau au nom de votre appartenance au Christ, amen, je vous le dis, il ne restera pas sans récompense. 

 

Cela me semble plus clair. Celui qui reconnaît la puissance du nom de Jésus, et qui respecte ceux qui lui appartiennent, celui-là, même si ce qu'il donne semble négligeable  (enfin pas dans un pays où il fait parfois très chaud), aura une récompense, mais Jésus ne dit pas où. Et cet autre, il est extérieur au groupe.

 

On passe maintenant à ceux qui sont dans le groupe, et là, c'est bien autre chose. Pour entrer dans le royaume, dans l'autre lieu, il faut être attentif à beaucoup de choses.

 

42 « Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, mieux vaudrait pour lui qu’on lui attache au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’on le jette à la mer.

 

Cela donne aujourd'hui à réfléchir, puisque derrière les petits on met les enfants abusés, mais du temps de Jésus, ce n'est pas pareil. Il s'agit certainement de ces disciples qui sont tous simples et qui peuvent avoir tendance à accepter certaines choses venant de ceux qui se disent savoir. On retrouvera cela dans l'épitre aux Galates;

 

43Et si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la. Mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux mains, là où le feu ne s’éteint pas.

 

 44 

45 Si ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le. Mieux vaut pour toi entrer estropié dans la vie éternelle que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux pieds. 

 

46

 

 47 Si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que de t’en aller dans la géhenne avec tes deux yeux, 

48 là où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas.

 

Le groupe de trois versets, structurés de la même manière, pour qu'on les retienne bien. 

 

Faire attention à la manière dont on touche, on attrape, on prend, on s'approprie.

Faire attention à la manière dont on se sert de ses pieds, ne pas fouler l'autre aux pieds, ne pas le battre, ne pas se servir de ce membre avec l'intention de montrer sa force, de faire du mal.

Faire attention à la manière dont on regarde, convoitise, concupiscence. 

 

 49 Chacun sera salé au feu. 

50. C’est une bonne chose que le sel ; mais s’il cesse d’être du sel, avec quoi allez-vous lui rendre sa saveur ? Ayez du sel en vous-mêmes, et vivez en paix entre vous. »

 

Finale très difficile. Le sert à la fois à. Conserver, à donner du goût (les holocaustes cf. Le Lévitique doivent être salés). 

Maintenant on fume le poisson au feu pour le conserver. Si les disciples se donnent à Dieu, ils peuvent être comme des holocaustes, mais pas facile du tout.

 

Puis importance du sel. Cela reprend le discours sur la montagne, mais pourquoi ici? Donner une autre saveur au monde.

 

 

VENDREDI 28 FÉVRIER. Mc 10, 1-12

 

Des pharisiens l'abordèrent

 

C'est toujours étonnant, la capacité de Jésus, de se laisser déranger et même s'il sait que ce sera un piège, il s'y prête. Cela c'est important pour moi, pour nous. Ne pas prendre la fuite, ne pas hausser les épaules, mais d'écouter et de répondre. Cela peut se poser pour des parents avec leurs enfants

 

1 En ce temps-là, Jésus arriva dans le territoire de la Judée, au-delà du Jourdain. De nouveau, des fouless’assemblent près de lui, et de nouveau, comme d’habitude, il les enseignait.

 

Étonnant, ce qui se passe. Les foules qui s'assemblent, mais là pas de miracles ou de guérisons, non on est passé à l'enseignement et il me semble que dans Jérusalem, il n'y aura pas de miracle sauf l'unique, celui de la résurrection. 

 

 2 Des pharisiens l’abordèrent et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? » 

 

C'est toujours étonnant, la capacité de Jésus, de se laisser déranger et même s'il sait que ce sera un piège, il s'y prête. Cela c'est important pour moi, pour nous. Ne pas prendre la fuite, ne pas hausser les épaules, mais d'écouter et de répondre. Cela peut se poser pour des parents avec leurs enfants;

 

3 Jésus leur répondit : « Que vous a prescrit Moïse ? » 

4Ils lui dirent : « Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation. » 

 

Une question pour répondre à la question, mais cela montre qu'ils connaissent la réponse, et donc Jésus aussi. Là ce n'est plus des préceptes, mais bien la loi donnée par Moïse. Normalement que Jésus peut-il répondre à cela,

 

Jésus répliqua : « C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle. 

6Mais, au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme. 

7 À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, 

8 il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. 

 

Et c'est un beau raisonnement, aller chez ailleurs quelque chose qui contre dit, mais qui est antérieur à sortie du jardin de l'Eden.

 

Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! »

 

Et donc une réponse qui ne peut que les pousser à piquer du nez.

 

10 De retour à la maison, les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question. 

11 Il leur déclara : « Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle. 

12 Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre, elle devient adultère. »

 

Manifestement les disciples n'apprécient pas du tout. Il y a la réponse sur l'adultère de l'homme, mais aussi de la femme, qui est impensable pour les juifs, pas pour les romains. 

 

 

SAMEDI 1° MARS. Mc 10, 13-16

 

13 En ce temps-là, des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux ; mais les disciples les écartèrent vivement.

 

Telle que je me représente la scène, les enfants ne viennent pas d'eux-mêmes, ils sont conduits pas les parents, un peu comme de nos jours, des parents présentent leurs enfants au Pape pour qu'ils soient bénis et le Pape en embrasse certains. Les parents demandent surement un geste de bénédiction, de protection, peut-être même de guérison. Et les disciples qui jouent ici les gardes du corps, repoussent parents et enfants, et ce avec une certaine brutalité. Le "vivement" en témoigne.

 

14 Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. 

15 Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. » 

 

Et là Jésus se fâche et il y a trois affirmations.

 

-Laisser les enfants venir à lui, que les adultes ne soient pas là pour empêcher la relation (j'ai le mot entrave qui vient, mais ce n'est pas le bon) non c'est obstacle, et ça c'est important. Accepter leur spontanéité, ils ont une sensibilité qui est bonne et qu'il faut écouter.

 

-Ne pas les empêcher. C'est un peu la même chose, mais cela renvoie à la brutalité des disciples. Soyez doux envers eux.

 

-Une explication: le royaume est à ceux qui leur ressemblent (ce que Jésus explicite par la suite). 

 

Il me semble que dans une péricope précédente, Jésus avait pris un enfant quand les disciples se querellaient pour savoir qui serait le plus grand et leur avait donné l'enfant en exemple. Là c'est la même chose.

 

Et la question qui bien entendu se pose pour moi, comment est -ce que j'accueille ce royaume? Et comment y serais-je ou pas accueillie, parce que ça se pose aussi

 

 

16 Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.

 

Le texte de Thérèse de Lisieux sur l'ascenseur est très beau.

 

Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus (1873-1897)

carmélite, docteur de l'Église

Manuscrit autobiographique C, 2 v°-3 r°

« Laissez les enfants venir à moi »

      Vous le savez, ma Mère, j'ai toujours désiré d'être une sainte ; mais hélas ! j'ai toujours constaté, lorsque je me suis comparée aux saints, qu'il y a entre eux et moi la même différence qui existe entre une montagne dont le sommet se perd dans les cieux et le grain de sable obscur foulé sous les pieds des passants. Au lieu de me décourager, je me suis dit : le bon Dieu ne saurait inspirer des désirs irréalisables ; je puis donc, malgré ma petitesse, aspirer à la sainteté. Me grandir, c'est impossible ; je dois me supporter telle que je suis avec toutes mes imperfections. Mais je veux chercher le moyen d'aller au ciel par une petite voie bien droite, bien courte, une petite voie toute nouvelle.

      Nous sommes dans un siècle d'inventions ; maintenant, ce n'est plus la peine de gravir les marches d'un escalier ; chez les riches, un ascenseur le remplace avantageusement. Moi, je voudrais trouver un ascenseur pour m'élever jusqu'à Jésus, car je suis trop petite pour monter le rude escalier de la perfection. Alors j'ai recherché dans les Livres saints l'indication de l'ascenseur, objet de mon désir ; et j'ai lu ces mots sortis de la bouche de la Sagesse éternelle : « Si quelqu'un est tout petit, qu'il vienne à moi » (Pr 9,4).

      Alors je suis venue, devinant que j'avais trouvé ce que je cherchais. Et voulant savoir, ô mon Dieu, ce que vous feriez au tout-petit qui répondrait à votre appel, j'ai continué mes recherches et voici ce que j'ai trouvé : « Comme une mère caresse son enfant, ainsi je vous consolerai ; je vous porterai sur mon sein, je vous balancerai sur mes genoux » (Is 66,13). Ah, jamais paroles plus tendres, plus mélodieuses ne sont venues réjouir mon âme ; l'ascenseur qui doit m'élever jusqu'au ciel, ce sont vos bras, ô Jésus ! Pour cela, je n'ai pas besoin de grandir, au contraire, il faut que je reste petite, que je le devienne de plus en plus. Ô mon Dieu, vous avez dépassé mon attente ! Je veux « chanter vos miséricordes » ! (Ps 88,2 Vulg)

vendredi 21 février 2025

SEMAINE DU 16 AU 22 FÉVRIER. ÉVANGILES

 

DIMANCHE 16 FÉVRIER. Lc 6, 17-26 

 

"Levant les yeux sur ses disciples".

 

Je ne sais plus quand j'ai été amenée à lire le chapitre 28 du deutéronome, mais il y a aussi l'alternance bénédiction/ malédictions. (je devais chercher un mot, le mot détresse). 

 

01 « Si tu écoutes attentivement la voix du Seigneur ton Dieu, si tu veilles à mettre en pratique tous ses commandements que moi je te donne aujourd’hui, alors le Seigneur ton Dieu te placera plus haut que toutes les nations de la terre.

 

15 « Mais si tu n’écoutes pas la voix du Seigneur ton Dieu, si tu ne veilles pas à mettre en pratique tous ses commandements et ses décrets que moi je te donne aujourd’hui, alors, toutes les malédictions que voici viendront sur toi et t’atteindront :

 

Ce qui précède, c'est  Lc 6, 12 En ces jours-là, Jésus s’en alla dans la montagne pour prier, et il passa toute la nuit à prier Dieu, suivi de l'appel des apôtres.

 

 

17Jésus descendit de la montagne avec eux  (les choisis) et s’arrêta sur un terrain plat. Il y avait là un grand nombre de ses disciples et une grande multitude de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem, et du littoral de Tyr et de Sidon. 

 

Ce n'est pas un discours qui ruisselle de la montagne comme chez Matthieu, mais c'est plus horizontal. Mais la foule est très importante et on a l'impression qu'elle est dans l'attente. Ce qui suit est une charte différente de celle de Matthieu. 

 

Est-ce que Jésus se décrit lui-même (entendu dans les commentaires), et si nous reconnaissons cela en Lui, avec le désir de lui ressembler, à cela s'incarne en nous? Peut-être.

 

 

Levant les yeux sur les disciples il déclara:

 

Il ne lève pas les yeux vers le ciel, lui qui les a peut-être levés la nuit précédente, quand il priait. Non là, il regarde ceux qui sont avec lui, et il leur parle à eux qui sont peut-être en train de devenir des pauvres à cause de lui. Oui, ils auront faim pour de vrai (pas que la soif spirituelle, oui, ils seront détestés parce qu'ils ont fait ce choix.

 

Ces mots : "Jésus levant les yeux sur ses disciples" me touchent. Il les regarde, il s'adresse à eux, et il veut leur donner des mots qui leur permettront de se sentir des vivants. 

 

: « Heureux, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous. 

 

Bien sûr on peut aussi penser aux pauvres du petit reste, les anawim. Ceux qui sont dans la confiance, qui sont comme purifiés, les petits, les humbles. Ils sont le nouveau peuple de Dieu.

 

21 Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés. Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez. 

22 Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme. 

23 Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie, car alors votre récompense est grande dans le ciel ; c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.

 

Et là c'est changement total qui vient à l'encontre de ce qu'on peut lire dans Dt 28 enfin pas tant ce cela; car c'est bien la soumission et le fait de préférer YHWH qui donne les bénédictions. Là, c'est aussi ne pas se fier aux apparences.  Cela évoque Amos, Osée, etc.

 

24 Mais quel malheur pour vous, les riches, car vous avez votre consolation ! 

25 Quel malheur pour vous qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim ! Quel malheur pour vous qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez ! 

26 Quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous ! C’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les faux prophètes. »

 

 

LUNDI 17 FÉVRIER. Mc 8, 11-13

 

Je crois que dans la trad Bayard, la réponse de Jésus est nettement plus violente.  Si je reprends le contexte, Jésus vient de multiplier les pains, ailleurs, mais dès que Jésus arrive, il est comme encerclé par les pharisiens qui d'une part se lancent dans des discussions (comme on le verra à Jérusalem, pour pouvoir l'accuser certainement). Ici on a un ; donc l'idée de mettre à l'épreuve c'est pour le signe. Ce fameux signe qui vient du ciel, comme si les signes donnés ici n'étaient pas suffisants. 

 

Il y a de quoi se sentir à la fois en colère et découragé. Une fois de plus, Jésus reste très "poli" si je puis dire, il leur répond que non, de signe il n'y en aura pas, et il fait ce qu'il y a de mieux, il s'en va. 

 

 

11 Les pharisiens survinrent et se mirent à discuter avec Jésus ; pour le mettre à l’épreuve, ils cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel.

 

12 Jésus soupira au plus profond de lui-même et dit : « Pourquoi cette génération cherche-t-elle un signe ? Amen, je vous le déclare : aucun signe ne sera donné à cette génération. »

 

13 Puis il les quitta, remonta en barque, et il partit vers l’autre rive.

 

 

 

MARDI 18 FÉVRIER. Mc 8, 14-21

 

14 En ce temps-là, les disciples avaient oublié d’emporter des pains ; ils n’avaient qu’un seul pain avec eux dans la barque. 

15 Or Jésus leur faisait cette recommandation : « Attention ! Prenez garde au levain des pharisiens et au levain d’Hérode ! » 

16 Mais ils discutaient entre eux sur ce manque de pains. 

 

 

Et les voilà dans la barque.  Et là ils se rendent compte qu'ils n'ont pas pris assez de pain. L'horreur, on peut même imaginer une querelle. Et voilà Jésus qui se met à parler de levain. Et ça, ça leur passe au-dessus de la tête, parce qu'ils n'ont pas la tête à ça. Jésus lui, je peux imaginer qu'il en a lourd sur la patate. Il vient de multiplier les pains, la-bas, et on lui demande un signe venant du ciel, peut-être arrêter le soleil, prouver qu'il est un nouveau Josué, mais de toutes les manières ils ne l'auraient pas cru. Et voilà les disciples qui eux non plus n'écoute pas sa plainte. C'est une mise en garde qu'il fait là, les belles paroles qui mènent à la zizanie, la disqualification.

 

17 Jésus s’en rend compte et leur dit : « Pourquoi discutez-vous sur ce manque de pains ? Vous ne saisissez pas ? Vous ne comprenez pas encore ? Vous avez le cœur endurci ? 

18 Vous avez des yeux et vous ne voyez pas, vous avez des oreilles et vous n’entendez pas ! Vous ne vous rappelez pas ? 

 

Il y a  7 interrogations, et on peut les entendre pour soi, aujourd'hui.

 

19 Quand j’ai rompu les cinq pains pour cinq mille personnes, combien avez-vous ramassé de paniers pleins de morceaux ? » Ils lui répondirent : « Douze. 

20– Et quand j’en ai rompu sept pour quatre mille, combien avez-vous rempli de corbeilles en ramassant les morceaux ? » Ils lui répondirent : « Sept. » 

21 Il leur disait : « Vous ne comprenez pas encore ? »

 

Là, pour moi ce qui se passe est assez violent. Jésus se rend compte qu'il parle en l'air, et pourtant c'est important, mais non, eux ils ont la tête ailleurs. Il peut toujours parler de levain (ce levain dont il faut se débarrasser avant la Paque) eux ils ne vont pas avoir assez à manger. Et là Jésus est dur: cœur endurci, ne pas voir, ne pas entendre, (les idoles qui ont des yeux et ne voient pas), un jour Paul dira, votre Dieu c'est votre ventre, et à ventre affamé pas d'oreilles).

 

C'est Jésus qui leur rappelle ce qu'il a fait et eux qui ont distribué le pain d'abord à 5000, puis à 4000 et des restes il y en a. C'est étonnant qu'il ne parle pas de la tempête apaisée, mais c'est centré sur le pain. Et c'est du pain vous en avez eu, du pain vous en aurez, du pain je vous en donnerai. Mais il y a peut-être pour nous qui connaissons l'histoire, cet autre pain, qu'il va donner, cet autre pain qui est nourriture et qui est présence. 

 

Mais ils n'ont pas compris, ils ne comprennent pas, et moi, bien souvent je suis comme eux. 

 

Grâce d'ouverture des yeux et des oreilles, mais aussi grâce de mémoire qui fait le lien avec ce qu'elle voit, ce qu'elle vit et Lui.

 

 

 

MERCREDI 19 FÉVRIER. Mc 8, 22-26

 

"aperçois-tu quelque chose".

 

Apercevoir, c’est avoir une vision éloignée et imprécise d’un objet. Voir, c’est en avoir une vision nette et précise. Il semblerait qu'apercevoir renvoie d'emblée à voir plus ou moins, voir de loin, plus ou moins. 

Voir est le processus physique de recevoir des stimulis visuels alors que percevoir, c'est interprétation physique et cognitive de ce que l'on voir. 

22En ce temps-là, Jésus et ses disciples arrivèrent à Bethsaïde. Des gens lui amènent un aveugle et le supplient de le toucher.

 

La demande ne vient pas de l'aveugle, mais des gens qui supplient Jésus de mettre sa main sur lui. Il y a donc une foi qui vient de l'extérieur.

J'ai lu un commentaire, qui dit que Bethsaïde fait partie des villes qui n'ont pas voulu croire (malheur à toi..) et que ce serait pour cela que Jésus dit à l'aveugle de ne pas passer par là. 

 

 23 Jésus prit l’aveugle par la main et le conduisit hors du village. Il lui mit de la salive sur les yeux et lui imposa les mains. Il lui demandait : « Aperçois-tu quelque chose ? » 

 

Jésus s'en va avec lui. Cet homme a-t-il vraiment confiance? Jésus le conduit par la main et cela c'est rassurant. Il ne me laisse pas trébucher, ou si je trébuche il ne me laisse pas tomber. Peut-être qu'il parle, mais Marc n'en dit rien. Puis Jésus fait les gestes classiques des guérisseurs, ce qui doit rassure l'aveugle. 

 

La question est un peu étonnante, ce n'est pas, vois-tu mais aperçois-tu. C'est comme si Jésus savait que quelque chose n'était pas terminé. Que ce n'est pas suffisant pour le renvoyer chez lui. C'est presque comme si une correction supplémentaire était nécessaire, et c'est ce qui se passe. 

 

Là je vois Jésus comme un opticien, qui essaye des verres à quelqu'un qui fait un premier essai et qui est obligé de continuer à mettre une autre correction pour que la vision soit parfaite.Je trouve cela extraordinaire. Il aurait pu le renvoyer comme cela. C'est la notion du travail bien fait, du travail fini. 

 

Bien sûr cela fait penser à Marie-Madeleine, qui aperçoit un homme qu'elle prend pour un jardin. La vision n'est pas complète, elle ne le voit pas vraiment. Il faudra la parole pour que la taie qui était sur ses yeux tombe. 

 

 

24 Levant les yeux, l’homme disait : « J’aperçois les gens : ils ressemblent à des arbres que je vois marcher. »  

 

La réponse, est bien conforme à ce que Jésus à perçu. L'homme aperçoit, il ne voit pas et ce n'est pas suffisant. il voit des gens, donc ça il discerne, mais les gens sont encore dans la grisaille, l'homme ne distingue pas les détails. Mais peut-être qu'il se passe quelque chose en lui, et que la confiance est là.

 

25 Puis Jésus, de nouveau, imposa les mains sur les yeux de l’homme ; celui-ci se mit à voir normalement, il se trouva guéri, et il distinguait tout avec netteté. 

 

Maintenant, la guérison est totale, la vue est parfaite, elle n'est plus floue. Et l'homme voir aussi Jésus pour de vrai. 

 

26 Jésus le renvoya dans sa maison en disant : « Ne rentre même pas dans le village. »

 

Un ordre, ne pas rentrer dans le village, retourner dans sa maison. Peut-être que l'homme aurait pu l'inviter. 

 

Mais on se prépare maintenant à une révélation dans l'évangile de Marc. Peut-être qu'on peut lire la profession de Pierre, comme quelque chose de l'ordre de l'apercevoir et la transfiguration comme le voir? 

 

 

JEUDI 20 FÉVRIER. Mc 8, 27-23

 

Dans d'autres traductions, vivement est remplacé par sévèrement.

 

27En ce temps-là, Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples, vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui suis-je ? »

28 Ils lui répondirent : « Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un des prophètes.

 

On quitte donc le lac, Bethsaïde et il y a un changement complet de direction. On va vers l'Hermon. 

Première question sur l'identité de Jésus. On entend la même réponse qu'on a déjà entendu quand Marc parle d'Hérode Mc 6, 15 Certains disaient : « C’est le prophète Élie. » D’autres disaient encore : « C’est un prophète comme ceux de jadis. ».

 

29 Et lui les interrogeait : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre, prenant la parole, lui dit : « Tu es le Christ. » 

30 Alors, il leur défendit vivement de parler de lui à personne.

 

Deuxième question, et là Pierre est le bon élève. J'espère qu'il est le porte-parole du groupe.

Si Jésus est reconnu seulement comme un prophète qui fait des miracles, il n'est pas reconnu dans le peuple comme le Messie, comme l'Oint, comme l'Envoyé, comme le Représentant de Dieu. 

 

Ici pas de commentaires de Jésus sur la réponse de Pierre, qui est très laconique. Mais Pierre aura sa réponse lors de la Transfiguration. 

 

Jésus ne fait aucun commentaire, mais il embraye sur autre chose avec un ordre. Ne parler de lui à personne. Donc interdiction de dire aux autres que Jésus n'est pas un prophète, mais qu'il est le Messie.

 

Est-ce parce qu'il est encore trop tôt dans le timing de Dieu, est-ce que parce que le peuple n'est pas prêt (et le sera-t-il vraiment?), est) -ce que parce que c'est à Jérusalem que les choses doivent prendre sens? 

 

31Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite.

 32 Jésus disait cette parole ouvertement.

 

Pour un messie, ça ne colle pas du tout, du tout. Le rôle du Messie, c'est de rendre sa grandeur à Israël, de mettre les Romains dehors, et d'être comme Luc le fait dire par Syméon: Lumière des nations et Gloire de ton peuple Israël. 

 

Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches. 

 

Pas étonnant que Pierre lui fasse la leçon, surtout que ses propres rêves de gloire, à lui qui a tout quitté pour le suivre, s'effondrent. 

 

33Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »

 

La réponse de Jésus est bien connue. Par contre on nous dit que Pierre le prend à part, et qu'ensuite Jésus se retourne, donc pas trop facile de visualiser, sauf si j'imagine, qu'ils sont tous les deux devant, que Jésus comme souvent trace le chemin, sauf que là, Pierre ne le prend pas à part. Mais admettons. Donc je les vois tous les deux en tête, Jésus écoute, et se tourne vers Pierre, mais aussi vers ceux qui suivent, et Pierre en prend plein la tronche. C'est comme si Jésus, en Pierre, revivait ce qui s'est passé lors de la tentation. 

 

 

VENDREDI 21 FÉVRIER. Mc 8, 34-39, 9,1 

 

Qu'est-ce que les juifs de ce temps-là, associaient à la croix? Une humiliation sans nom, une souffrance terrible, le sort de ceux qui s'opposent à l'empereur? Certainement la souffrance.

 

34En ce temps-là, appelant la foule avec ses disciples, Jésus leur dit : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. 

35 Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera. 

 

Pas envie de paraphraser là-dessus. Toujours le paradoxe et est repris dans les versets suivants;

 

36 Quel avantage, en effet, un homme a-t-il à gagner le monde entier si c’est au prix de sa vie? 

37 Que pourrait-il donner en échange de sa vie ? 

Cela évoque la parabole de l'homme qui a rempli ses greniers et qui veut en construire de plus grands et passer sa vie à l'abri du besoin. Et Dieu le traite d'insensé en lui disant qu'il doit "rendre" sa vie, cette nuit- là.

 

38 Celui qui a honte de moi et de mes paroles dans cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aussi aura honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père avec les saints anges. » 

9, 1Et il leur disait : « Amen, je vous le dis : parmi ceux qui sont ici, certains ne connaîtront pas la mort avant d’avoir vu le règne de Dieu venu avec puissance. »

 

Où trouve-t-on Fils de l'homme dans cet évangile? 

Mc 2, 10: guérison paralytique.

Mc 2, 28 épis arrachés. 

Mc 8, 31

Mc 8, 38

Mc 9, 9 (après la transfiguration) et Mc 9, 12

Mc 9, 31 annonce de la passion

Mc 10, 33: avant de monter à Jérusalem: troisième annonce.

Mc 13, 26 on verra le fils d el'homme venant sur les nuées

Mc 13, 29 Quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le Fils de l'homme est proche

Mc 14, 21 Le Fils de l'homme s'en va, selon ce qui est écrit de lui

Mc 14, 41 au jardin des oliviers, juste avant l'arrestation: dormez maintenant le F de L'h est livré aux mains des pécheurs. 

Mc 14,62: procès, Je le suis et vous verrez le F de l'h assis à la droite de la puissance de D et venant sur les nuées. 

 

 

SAMEDI 22 FÉVRIER. CHAIRE DE ST PIERRE. Mt 16, 13-19

 

Autrement plus solennel que chez Marc. Et que de pouvoirs pour Pierre, qui est appelé Simon.

Commentaire intéressant RCF, du rôle de Pierre, sur le tissage: lier et délier. Comme il manque toute la fin du texte, le commentaire se comprend mieux.

 

Il y a aussi la solennité de l'échange avec ce qui se dit sur la parole qui est "prise" entendue et reprise par un autre. 

 

 

13 En ce temps-là, Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » 

14 Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. » 

 

Bis…

 

15 Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » 

16Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » 

 

Là, c'est nettement plus que chez Marc: tu es Christ. Fils du Dieu Vivant, ç Ca sonne quand même mieux.

 

17 Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux. 

 

Impossible que tu puisses trouver ça tout seul, c'est donc que tu es devenu prophète, et pour cela Heureux es-tu. C'est don. Mais cela c'est aussi une béatitude pour nous, quand nous sommes amenés à dire des choses sur Jésus, des choses qui nous dépassent. Ce n'est pas de nous, c'est l'Esprit qui est en nous, et nous pouvons rendre grâce.

 

18 Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. 

 

Si on met cela dans le contexte d'aujourd'hui, mais c'était vrai hier, le combat contre tout ce qui veut empêcher la croissance (ou le maintien) de l'église, cela a toujours été là. Lutte contre la puissance de la Mort (du mal, du péché, du malin).

 

19 Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »

 

Quelle charge, et surtout quelle responsabilité; grâce à Jésus les cieux et la terre communiquent et les actes posés par l'église sur cette terre, ont une prolongation au ciel. 

 

Commentaire RCF.

 

La pasteure utilise ce que Pierre dit à Jésus, mais la réaction de Pierre est liée à ce que Jésus dit du futur qui sera le sien et que n'est pas la gloire et pas une réponse à ce qui vient de lui être donné comme charge.

 

il ne s’agit pas de décider comment l’action de Dieu doit se dérouler ! Mais d’en transmettre les effets parmi les enfants de Dieu en liant et déliant. C’est un travail de tissage, de mise en lien et de délivrance dont le dessin final ne lui appartient pas.

 

Le royaume de Cieux n’est pas son œuvre et la responsabilité de l’Église qu’il reçoit ce jour-là se traduit par une charge importante : savoir laisser la place à l’œuvre de Christ même lorsqu’il ne la comprend pas, même lorsqu’elle ne lui paraît pas souhaitable.

 

En habile et patiente tisserande l’Église, depuis, essaie de participer à ce travail de tissage sans toujours en saisir les couleurs et les motifs. A elle d’accepter cette position d’humilité peut-être mais aussi de grande bénédiction qui est celle de la participation à une œuvre plus grande et qui nous dépasse.

L’Église de Christ, quelle que soit la tradition qu’elle suit, le type et le style de tissage qu’elle utilise, est cette communauté qui témoigne que Christ est le fils du Dieu vivant à l’œuvre dans le monde. Vivant il témoigne donc de lui-même pour autant que la communauté faisant son travail de tissage, de mise en lien et de libération, permette à toute créature de ne pas ignorer sa Présence, d’être mise en lien avec sa Parole et délivrée des écheveaux qui l’empêcheraient de prendre place dans cette œuvre.

 

Formons donc le vœu que nos églises diverses et variées gardent longtemps la conscience de cette responsabilité et de cette bénédiction qui sont le cœur de leur existence. 


En travaillant ce texte ce matin, lier, délier, je me suis demandé comme Pierre pouvait comprendre cela à ce moment là. Il m'est venu l'image d'un filet pour prendre le poisson. Un filet qui aurait des mailles de différentes tailles, mais ça ne me satisfaisait pas. Ensuite m'est venue l'image de la botte de blé (autrefois ce n'était pas des machines qui faisaient le travail) mais les bottes on les liait, on mettait ensemble les différentes tiges. Et là pour moi ça a prit sens. Pierre a le pouvoir de lier, faire entrer dans l'église, de dire qui peut rentrer dans cette nouvelle communauté qui va naître vraiment après le départ de Jésus, Il peut donc faire entrer des membres et ceux qui sont entrés dans l'église, entreront dans le royaume ensuite. Mais il a aussi le pouvoir de faire sortir ceux qui n'y ont pas leur place, ceux qui ne veulent pas reconnaître Jésus comme le Messie, le Fils de Dieu, et peut-être que dans la prédication mathéenne, cela renvoie aux juifs qui se croient sauvés parce qu'ils respectent la loi, qui ne reconnaissent la Jésus Fils de Dieu et qui du coup n'entreront pas. Pierre a le pouvoir de dire non aux juifs qui sont surs d'être sauvés. Ce n'est peut être pas très clair, mais cela sort de ce pouvoir interprété comme l'absolution ou la non absolution et c'est plus conforme avec l'idée de la clé; Ceux qu'il a fait entrer dans l'église, entreront dans le royaume. Ceux qu'il a sorti de l'église (et on verra ça dans les actes et dans les épitres) n'y entreront pas.