mardi 29 octobre 2019

SEMAINE DU 21 AU 27 OCTOBRE. EVANGILES.



LUNDI 21 OCTOBRE: Lc 12, 13-21

Je suis assez frappée en ce moment par les "sentences" de Jésus qui émaillent l'évangile de Luc, et qui bien souvent encadrent une parabole. Là on a " gardez vous de toute avidité, car la vie de quelqu'un même dans l'abondance, ne dépend pas de ce qu'il possède" avec une réflexion sur le mot "vie".  Et "Voici ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même et non pour Dieu".

La question de l'héritage renvoie à la mort. Un parent est mort, et on a son héritage qui peut donner l'impression d'avoir, donc de vivre mieux. Mais, ce n'est pas de cela dont Jésus parle. On va te redemander ta vie, dit Dieu..

13 En ce temps-là, du milieu de la foule, quelqu’un demanda à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. » 
14 Jésus lui répondit : « Homme, qui donc m’a établi pour être votre juge ou l’arbitre de vos partages ? »

j'ai toujours bien aimé (ou trouvé un peu gonflés) ces personnages qui de fait interpellent Jésus (je me dis qu'ils ne manquent pas d'air), qui l'interrompent. Là, il me semble que Jésus lui cloue un peu le bec. Mais cela va permettre de rebondit sur autre chose. 

15 Puis, s’adressant à tous : « Gardez-vous bien de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède. » 

On pourrait dire que Jésus "rebondit". Il y a eu le dialogue, et là, il y a une parole pour tous. Et donc la sentence, avec le double sens du mot vie.

16 Et il leur dit cette parabole : « Il y avait un homme riche, dont le domaine avait bien rapporté. 
17 Il se demandait : “Que vais-je faire ? Car je n’ai pas de place pour mettre ma récolte.” 

On a donc un homme qui est déjà riche (béni de Dieu?) et qui devient encore plus riche et qui ne sait pas où mettre sa récolte. Mais donner aux autres, manifestement ça ne lui vient pas. Et c'est là où il y a vie et vie.

18 Puis il se dit : “Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j’en construirai de plus grands et j’y mettrai tout mon blé et tous mes biens. 

Là, il trouve une solution. Démolir et reconstruire. Engranger, ne rien perdre.
19 Alors je me dirai à moi-même : Te voilà donc avec de nombreux biens à ta disposition, pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.” 

Et là, c'est bizarre. Comme si cet homme, se retirait de la course, ne plantait plus. Il a de quoi vivre et il fait un peu comme Quohélet. Il est dans la plénitude, il a vaincu le manque. Il est un peu comme l'homme riche qui ne voit pas Lazare. Est-ce cela jouir de l'existence?

20 Mais Dieu lui dit : “Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ?” 

Là, c'est un peu comme un midrash. Dieu est présent et il parle.Jésus dit que traiter son frère de fou, ce n'est pas bien. Mais pour Dieu, ça ne se pose pas!  Avec la question de l'Au-delà. Ce que tu as accumulé tu ne l'emporteras pas avec toi, ce n'est pas là-dessus que se fera le jugement.  Cela ne te protégera pas. Et il y  a "redemander ta vie".  La vie, c'est don. Et tu as oublié le donateur. C'est peut-être ça aussi ce que Jésus veut faire comprendre: pas maitre de sa vie.

21 Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. »

Et la sentence, la mort pour celui qui amasse pour lui-même. Donc attention à ce que vous faites de l'argent qui vous est confié.

MARDI 22 OCTOBRE: Lc, 12, 35-38

Manque un morceau. Ne passe soucier de ce qu'on aura à manger, de comment on se vêtira.. Cherchez plutôt le royaume et cela vous sera donné de surcroit.

32 Sois sans crainte, petit troupeau : votre Père a trouvé bon de vous donner le Royaume.
33 Vendez ce que vous possédez et donnez-le en aumône. Faites-vous des bourses qui ne s’usent pas, un trésor inépuisable dans les cieux, là où le voler n’approche pas, où la mite ne détruit pas.

34 Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur.


35 Restez en tenue de service, votre ceinture autour des reins, et vos lampes allumées. 

On reste dans les ordres, à savoir ce qu'il faut faire pour obtenir le royaume.  Donc tenue de service (si le maître est parti à la noce, pas nous..). Ceinture autour des reins et lampe allumée. Est ce que cela renvoie à l'obscurité? En tous les cas, rester dans l'action. 

36 Soyez comme des gens qui attendent leur maître à son retour des noces, pour lui ouvrir dès qu’il arrivera et frappera à la porte. 
37 Heureux ces serviteurs-là que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller. Amen, je vous le dis : c’est lui qui, la ceinture autour des reins, les fera prendre place à table et passera pour les servir.   

Là, il y a comme une explication: rester ainsi, c'est montrer qu'on est dans l'attente du retour. Du retour de celui qui est absent et que l'on n'a donc pas oublié.

Suit alors une béatitude.. Et le serviteur devient celui qui est servi. 

38 S’il revient vers minuit ou vers trois heures du matin et qu’il les trouve ainsi, heureux sont-ils !

On a quand même comme une espèce des testing de la part de ce maître. Est ce que, quelle que soit l'heure de la nuit, ils sont dans l'attente, est-ce que je suis en eux, même si je suis absent. Combien de temps sont-ils capables de vivre ainsi, de ne pas m'oublier.. 

MERCREDI 23 OCTOBRE: Luc, 12, 39-48

39 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure le voleur viendrait, il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison. 
40 Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. » 

On reprend l'image du "maître de maison", le Dominus des romains il me semble, donc pour Luc, le Maître, peut-être le Père. Et là, on a l'image d'un Père protecteur. Mais est-ce qu'il sait à quelle heure le voleur viendra. Est ce qu'il n'y a pas une image de tentation? Sauf que Jésus lui, parle du retour de la fin des temps, de son retour à lui. Avec la nécessité de veiller, pour ne pas être pris au dépourvu.

41 Pierre dit alors : « Seigneur, est-ce pour nous que tu dis cette parabole, ou bien pour tous ? »

La question de Pierre, pose deux questions. S'agit-il d'une parabole (je ne le crois pas). Mais pas d'un questionnement sur ce qui a été dit bien avant sur comment créer des trésors dans les cieux. 

 42 Le Seigneur répondit : « Que dire de l’intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de son personnel pour distribuer, en temps voulu, la ration de nourriture ? 
43 Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi !
 44Vraiment, je vous le déclare : il l’établira sur tous ses biens. 

Là encore, on peut dire que Jésus répond par une périphrase ou une autre parabole. Que peut-on dire si toi, tu fais cela? Tu seras un heureux. Et pour le dire autrement, les bien de ton maître deviendront les tiens.

45 Mais si le serviteur se dit en lui-même : “Mon maître tarde à venir”, et s’il se met à frapper les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s’enivrer, 
46 alors quand le maître viendra, le jour où son serviteur ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas, il l’écartera et lui fera partager le sort des infidèles. 

Deuxième cas de figure; prendre la place du maître. Du coup, on se retrouve dehors.

47 Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’a rien préparé et n’a pas accompli cette volonté, recevra un grand nombre de coups. 
48 Mais celui qui ne la connaissait pas, et qui a mérité des coups pour sa conduite, celui-là n’en recevra qu’un petit nombre. 

Jamais trop bien compris ces deux versets. Sauf si on pense qu'il s'agit d'Israël et des nations. En gros, celui qui a mal agit, mais qui n'avait pas l'instruction sera moins puni. Mais il y a une différence entre des coups de bâtons et être mis dehors et partager le sort des infidèles.


49 À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage. »

Une phrase sentence. Est ce que la parabole des talents est en train de se profiler? Nécessité de faire fructifier ce qui a été confié. 

JEUDI 25 OCTOBRE: Lc 12, 49-53

49 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà allumé ! 
50 Je dois recevoir un baptême, et quelle angoisse est la mienne jusqu’à ce qu’il soit accompli ! 
Si Jésus a dit cela, les disciples n'ont rien du comprendre. Apporter un feu (et non pas le feu), de quel feu parle-t-il? on dit toujours que c'est l'Esprit Saint, et si c'était tout simplement l'amour? Mais ce feu là, il n'est pas si facile que ça, a allumer. 

Le baptême, il a bien été baptisé par Jean, alors de quoi s'agit-il? Dans Luc, il y a bien eu les annonces de la passion, mais là encore, qu'en avaient-ils entendus, compris? Et il est question d'angoisse. 

Il y a le feu, mort et vie. Il y a l'eau, mort et vie. Les deux peuvent être angoissants.


51 Pensez-vous que je sois venu mettre la paix sur la terre ? Non, je vous le dis, mais bien plutôt la division. 

Là, une sentence de Jésus. Plus que curieuse. On attend qu'il soit le Prince de la Paix (annoncé par les prophètes), mais là, il est question de division. Pour moi, la division est une bonne chose, elle permet la vie. En fait il ya la multiplication de l'abondance, du don. La division c'est aussi la mort de la cellule, pour permettre la vie. Choisir Jésus c'est introduire la division. 

52 Car désormais cinq personnes de la même famille seront divisées : trois contre deux et deux contre trois ; 
53 ils se diviseront : le père contre le fils et le fils contre le père, la mère contre la fille et la fille contre la mère, la belle-mère contre la belle-fille et la belle-fille contre la belle-mère. »

Dans certains régimes totalitaires, c'est aussi ce qui se passe. La division permettant aussi de dénoncer et d'avoir un plus. La division liée au choix, qui crée des inimitiés. Le choix aussi comme dans Quohélet. Un temps pour… 


VENDREDI 25 OCTOBRE. Lc 12, 54-59

54 En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Quand vous voyez un nuage monter au couchant, vous dites aussitôt qu’il va pleuvoir, et c’est ce qui arrive.
 55 Et quand vous voyez souffler le vent du sud, vous dites qu’il fera une chaleur torride, et cela arrive. 
56 Hypocrites ! Vous savez interpréter l’aspect de la terre et du ciel ; mais ce moment-ci, pourquoi ne savez-vous pas l’interpréter ? 
57 Et pourquoi aussi ne jugez-vous pas par vous-mêmes ce qui est juste ? 

 La transition semble de faire avec le verbe juger.. Mais c'est curieux. 

58 Ainsi, quand tu vas avec ton adversaire devant le magistrat, pendant que tu es en chemin mets tout en œuvre pour t’arranger avec lui, afin d’éviter qu’il ne te traîne devant le juge, que le juge ne te livre à l’huissier, et que l’huissier ne te jette en prison. 

 Est ce une manière de faire courante? Le but c'est quand même d'éviter quelque chose. Est ce que cela renvoie au jugement après la mort, pour les personnes qui n'ont pas su interpréter les signes et contre lesquelles Dieu est en colère et assigne en jugement? Peut-être, peut-être pas.
59 Je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier centime. »

SAMEDI 27 OCTOBRE:  LC 13, 1-9

Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens que Pilate avait fait massacrer, mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient. 
Jésus leur répondit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? 

Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même.

 Et ces dix-huit personnes tuées par la chute de la tour de Siloé, pensez-vous qu’elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? 
5Eh bien, je vous dis : pas du tout ! Mais si vous ne vous convertissez pas, vous périrez tous de même. » 


Deux faits divers.. Des troupes qui tuent des non manifestants.. ou des manifestants.. 
Une tour qui s'écroule (comme quoi, rien de nouveau, stade Furiani par exemple). Et deux phrases qui rythment.. 

Et bien je vous le dis, pas du tout. Mais si vous ne vous convertissez pas vous périrez tous de même. 

Mais il y a périr et périr. Perdre la vie, qui est une chose, perdre plus que cela. Se convertir. Encore et toujours. 

La question, c'est pourquoi Luc rapporte t il cette parabole. Qui est le figuier? Est ce que c'est Israël? Sauf que c'est un peu facile de projeter sur un autre. Je peux être le figuier qui ne donne plus de figues et surtout qui épuise la vigne; et cela on n'y pense pas trop.. Mais dans l'histoire, il y a quelqu'un qui prend la défense du figuier. Cela fait très prophétique. Mais faire le lien avec ce qui a été rapporté avant? Le figuier est-il actif ou passif? 

Jésus disait encore cette parabole : « Quelqu’un avait un figuier plant, dans sa vigne. Il vint chercher du fruit sur ce figuier, et n’en trouva pas. 

Donc pas content, comme Jésus qui ne trouvant pas de figues sur un figuier le maudira..

Il dit alors à son vigneron : “Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n’en trouve pas. Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?” 

Le vigneron serait-il Jésus? Le maître Dieu? Et il y a les 3 ans.. Couper c'est brutal.. Pas la vigne et le figuier au même endroit.

Mais le vigneron lui répondit : “Maître, laisse-le, encore cette année, le temps que je bêche autour pour y mettre du fumier.
 Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir. Sinon, tu le couperas.” »

Le sursis. Mais qu'adviendra t il? 



DIMANCHE 27 OCTOBRE: Lc 18, 9-14

Comment ne pas tomber dans la morale. Est ce que Jésus est un moralisateur? Est ce qu'il n'essaye pas juste de faire changer notre regard sur celui qui nous avons tendance à mettre dans une case, étiquette pas bon? Comment sortir du mépris. Et si pour les pharisiens Jésus était le publicain, le méprisé?

J'ai lu un commentaire ou le pharisien est bien entendu comparé au catho "bien", mais pourquoi ne pas prendre pour cible, les protestants (luthériens ou calvinistes), les orthodoxes ou les évangéliques? Un peu facile de toujours prendre les catholiques comme cible. Là Jésus se centre sur la justice.. Qui est juste? Celui qui fait ou celui qui se rend compte de ce qu'il ne fait pas. Et puis, peut-être que ce "publicain" avait vraiment fait quelque chose dont il pouvait avoir honte. Simplement il reconnaît qui il est, ce qu'il est, et il demande que malgré tout, Dieu lui soit propice (favorable) ce qui laisse à supposer qu'il y a une demande, mais qu'il a bien peur, que compte tenu de ce qu'il a fait, il ne soit pas entendu. Bon, cela s'appelle couper les cheveux en quatre, mais je pense que si Luc est l'évangile de la miséricorde, c'est bien de cela aussi dont il s'agit. On n'obtient pas la justice par le faire, mais par l'être..

En ce temps-là, à l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres, Jésus dit la parabole que voici :

Comment peut-on être convaincu d'être juste. On fait ce qu'on peut, mais de là à s'ajuster à la volonté de Dieu, voire même à la connaître ou à la reconnaître.... 

10 « Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était pharisien, et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts). 

Même démarche des deux: monter (monter est important, puisque ensuite, Jésus dira qu'ils redescendent chez eux).  Mais deux appartenances; le pharisien et celui qui travaille avec l'occupant romain, donc qui fait advenir la mort..

11 Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même : ‘Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères –, ou encore comme ce publicain. 
12 Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.’ 

On est dans le je je je. Dieu, regarde comme je suis un mec bien. Je fais tout ce qui est écrit, et je suis différent des autres. Qu'est ce que je suis mieux que celui là, la bas. N'empêche, que celui-là, là-bas, il l'a quand même repéré.. 

13 Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : ‘Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !’ 

Favorable, propice.. Fais-moi du bien, même si je ne fais pas ta volonté, même si je me détourne de toi. Sous-entendu, je sais qu'un cœur brisé broyé, tu n'as pas de mépris..

14 Je vous le déclare : quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »

Là,tel que Jésus dit les choses, on a une scène de résurrection. Celui qui était comme sur son grabat, retrouve la santé, la santé devant Dieu. Il est devenu un homme juste. Il s'est laissé retrouver par Dieu. Il est la brebis qui est portée et qui est revenue dans le troupeau. L'autre, finalement on n'en sait rien et c'est mieux.;

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