lundi 25 novembre 2019

SEMAINE DU 18 AU 24 NOVEMBRE. ÉVANGILES.


Ce qui est agréable cette semaine, c'est qu'on a bien un itinéraire. On a Jéricho, on a un endroit avec la parabole des talents, puis Jésus se déplace vers Jérusalem, il pleure sur elle, il franchit les portes, et il va au Temple et là, il fait le ménage. Jéricho, peut-être Mont des Oliviers en haut, puis descente vers la vallée du Cédron ou de la Géhenne, puis entrée dans Jérusalem, mais direction Temple, parce que c'est le plus urgent., et ensuite ce qui se passe dans le temple. 

LUNDI 18 NOVEMBRE. Lc18, 35-43

Il y en a un,
 qui ne voit pas, qui entend, qui apprend ce qui se passe et qui se met à faire du bruit. L'aveugle.

Il y a une foule,
qui le fait taire, mais ça ne marche pas. Il ne voit pas, mais il crie. Toujours lui, l'aveugle sans nom.

Il y en a un,
qui s'arrête, qui demande qu'on conduise celui qui crie, et pose une question. Lui, c'est Jésus, qui ne se laisse mener par la foule.

Il y en a  un, 
qui dit ce qu'il veut. L'aveugle.

Il y en a un,
qui le prend au mot: retrouve la vue. jésus

Il y en a un,  
qui suit et qui rend gloire à Dieu. L'aveugle.

Il y a la foule,
qui maintenant, adresse une louange à Dieu. Le peuple..

35 Alors que Jésus approchait de Jéricho, un aveugle mendiait, assis au bord de la route. 
36 Entendant la foule passer devant lui, il s’informa de ce qu’il y avait. 
37 On lui apprit que c’était Jésus le Nazaréen qui passait. 

Parfois quand on ne comprend pas ce qui se passe, il est nécessaire de s'informer. Si on suppose que Jésus qui dans les synoptiques a passé une année en Galilée à guérir, on peut bien penser que ce nom évoque quelque chose de précis. Ce n'est pas n'importe quel Jésus, c'est Jésus de Nazareth, et Jéricho c'est la ville où Josué a fait tomber des murailles et est entré en terre promise.. Alors peut-être que ce Josué/ Jésus va abattre la muraille de l'aveuglement, au sens fort et au sens figuré.

38 Il s’écria : « Jésus, fils de David, prends pitié de moi ! » 
Se mettre à crier, alors qu'il ne sait pas où Jésus de trouve, c'est déjà une forme de foi, et il y a le titre "fils de David", ce qui peut vouloir dire une reconnaissance du Messie, du Roi.

39 Ceux qui marchaient en tête le rabrouaient pour le faire taire. Mais lui criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! » 

C'est une scène qu'on voit bien, mais la géographie reste un peu difficile. Marcher en tête, un peu comme si lui s'était aussi déplacé, alors que dans Marc, ce n'est pas ça. Simplement lui, il crie juste, fils de David, 

40 Jésus s’arrêta et il ordonna qu’on le lui amène. Quand il se fut approché, Jésus lui demanda : 
41« Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Il répondit : « Seigneur, que je retrouve la vue. » 
42 Et Jésus lui dit : « Retrouve la vue ! Ta foi t’a sauvé. » 
Avec Jésus, les choses semblent et sont simples. Que veux tu que je fasse pour toi? La réponse n'est pas de l'argent, (et cela fait penser à la guérison du boiteux de la belle-porte: je n'ai ni or ni argent, mais au nom de Jésus, lève-toi et marche). Là il y a cette petite phrase quand même très importante: Retrouve la vue, ta foi t'a sauvé. En d'autres termes, tu y es pour quelque chose; je peux te rendre la vue, parce que toi tu as ouvert tes yeux intérieurs. Il faut les deux. 

43 À l’instant même, il retrouva la vue, et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu. Et tout le peuple, voyant cela, adressa une louange à Dieu.

Et là, ce que j'aime, c'est la contagion. Un loue et tout le peuple en "voyant cela", a aussi les yeux qui s'ouvrent et adresse une louange non pas à Jésus qui s'efface, mais à Dieu.

MARDI 19 NOVEMBRE. Lc 19, 1-10

Il y en a un qui a envie de voir, mais qui ne sait pas comment s'y prendre. S'il était un enfant, il irait sur les épaules de son père, mais il n'est plus un enfant et personne (vu sa réputation) ne va l'aider. Alors il se juge dans les hauteurs (il se fait un nid dans le sycomore). 

Il y en a un qui n'a pas les yeux dans sa poche.. Il voit. Il nomme, il appelle. 

Il y en a qui comme toujours font le chœur des murmurants.. 

Il y en a un, qui se met debout bien en vue, qui ne leur répond pas au chœur, mais qui parle à Jésus. Et ça c'est important: il ne discutaille pas. Il parle à celui qui lui a dit qu'il voulait demeurer chez lui. Et il dit ce qu'il va faire, mais sans culpabilité. Il recommence à vivre.

Il y en a un qui s'adresse au chœur et qui leur annonce une bonne nouvelle, dont ils devraient se réjouir.

Et une phrase sentence: le fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu.

En ce temps-là, entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait. 

Cet épisode est unique dans les synoptiques. Peut-être qu'il y a l'appel de Levi à Capharnaüm, avec le regard, l'appel, et le repas. Et là, quand Jésus quitte définitivement la Galilée, il y a cette autre rencontre, cette autre demande : je veux demeurer chez toi, qui est différente du Suis moi, mais aussi impérieuse finalement. 

Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche. 
Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était de petite taille. 
Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là. 

Parfois on ne peut pas tout avoir. Il est riche, mais il est petit. Peut-être qu'il pourrait demander à Jésus de le faire grandir. Et c'est ce qui va se passer, mais pas physiquement. Il va devenir grand à l'intérieur.

Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : « Zachée, descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. » 

Quand Jésus lève les yeux, en général c'est vers son père. Peut-être que déjà il voit en cet homme, autre chose que de la curiosité. Et il y a "il faut", comme si c'était cela le plus important du moment. 

Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie. 

Et à cette demande, il répond avec joie.

Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. » 

Et voilà le chœur de ceux qui critiquent et qui râlent.. Eux ils savent que cet homme est un pécheur.. Et du coup Jésus se salit, se pollue, devient un nul, quelqu'un qu'il faut rejeter. Mais ne sont-ils pas allés manger chez Zachée eux, eux qui critiquent.

Zachée, debout, s’adressa au Seigneur : « Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. » 

Zachée semble bien se moquer de ces murmures. D'abord, il doit en avoir l'habitude. Là il est debout, lui le "petit". C'est lui qui sort grandi de tout cela. Et il change. Le don sans repentance de la moitié de ses biens, ce qui doit être assez énorme, et ensuite une promesse.

Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. 
10 En effet, le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. »

Fils d'Abraham. Rt la sentence qui est fondatrice ou presque, puisqu'on est à l'orée du temps à Jérusalem et de la passion. 
Là, ce n'est pas seulement chercher, mais c'est chercher et sauver.

MERCREDI 20 NOVEMBRE: Lc 19, 11-28

11 En ce temps-là, comme on l’écoutait, Jésus ajouta une parabole : il était près de Jérusalem et ses auditeurs pensaient que le royaume de Dieu allait se manifester à l’instant même. 
Mais il n'est pas à Jérusalem (demain on aura Dominus Flevit, mais bon les lieux pas si simple). Peut-être que moi, je peux imaginer qu'il est dans cet endroit tout en haut du Mont des Oliviers, où il y a la grotte du Pater ( et le couvent des carmélites). 

C'est étonnant de la part des auditeurs. Il n'est pas question d'une foule. Ceux qui écoutent, et cela peut donc nous concerner. Mais il est question du royaume de Dieu, comme si on attendait un signe, quelque chose de fulgurant, alors que le fulgurant, ce sera la  croix.


12 Voici donc ce qu’il dit : « Un homme de la noblesse partit dans un pays lointain pour se faire donner la royauté et revenir ensuite. 
13 Il appela dix de ses serviteurs, et remit à chacun une somme de la valeur d’une mine ; puis il leur dit : “Pendant mon voyage, faites de bonnes affaires.”  
14 Mais ses concitoyens le détestaient, et ils envoyèrent derrière lui une délégation chargée de dire : “Nous ne voulons pas que cet homme règne sur nous.” 

Luc rapporte donc ce que Jésus dit. Il me semble que la formule "voici donc ce qu'il dit" est pour moi nouvelle, mais elle pousse à écouter.

On a donc un noble, qui part pour être investi de la royauté. On ne sait pas à quel titre, sauf qu'il n'est pas aimé et qu'il est riche. Il donne en fait une instruction: faites de bonnes affaires avec cet argent. C'est l'ordre de faire fructifier. Un peu comme dans la Genèse. 
Il y  a aussi cette délégation qui le suit, (un peu le chœur des pharisiens), qui veut s'opposer à ce qu'il reçoive la royauté. On ne veut pas que cet homme règne sur nous, peut vouloir dire que les pharisiens (enfin c'est un peu court), ne le reconnaissent pas comme légitime, vu qu'il transgresse le sabbat, et appelle Dieu son Père..


15 Quand il fut de retour après avoir reçu la royauté, il fit convoquer les serviteurs auxquels il avait remis l’argent, afin de savoir ce que leurs affaires avaient rapporté. 

Et là, on règle ses comptes. D'abord avec les serviteurs, ensuite avec les méchants.

             Les serviteurs.
16 Le premier se présenta et dit : “Seigneur, la somme que tu m’avais remise a été multipliée par dix.” 
17 Le roi lui déclara : “Très bien, bon serviteur ! Puisque tu as été fidèle en si peu de chose, reçois l’autorité sur dix villes.” 

18 Le second vint dire : “La somme que tu m’avais remise, Seigneur, a été multipliée par cinq.” 
19 À celui-là encore, le roi dit : “Toi, de même, sois à la tête de cinq villes.” 

On passe de la gestion d'argent à la gestion de villes; Cela peut s'adresser aux apôtres.. Récompense. Les villes, c'est être responsable de la vie.

Et arrive celui qui n'a pas osé. Et qui perd tout. 

20 Le dernier vint dire : “Seigneur, voici la somme que tu m’avais remise ; je l’ai gardée enveloppée dans un linge. 
21 En effet, j’avais peur de toi, car tu es un homme exigeant, tu retires ce que tu n’as pas mis en dépôt, tu moissonnes ce que tu n’as pas semé.” 
22 Le roi lui déclara : “Je vais te juger sur tes paroles, serviteur mauvais : tu savais que je suis un homme exigeant, que je retire ce que je n’ai pas mis en dépôt, que je moissonne ce que je n’ai pas semé ; 
23 alors pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque ? À mon arrivée, je l’aurais repris avec les intérêts.” 

24 Et le roi dit à ceux qui étaient là : “Retirez-lui cette somme et donnez-la à celui qui a dix fois plus.” 
25 On lui dit : “Seigneur, il a dix fois plus ! 
26 – Je vous le déclare : on donnera à celui qui a ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a. 

 Et on arrive à ces phrases "sentence" on donnera à celui qui a, mais celui qui n'a rien se verra enlever même ce qu'il a. 


             Et les autres. 
27 Quant à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici et égorgez-les devant moi.” » 
28 Après avoir ainsi parlé, Jésus partit en avant pour monter à Jérusalem.

Qu'est ce que les auditeurs ont entendu? Qu'il va partir, qu'il va revenir, qu'il demandera des comptes. Que faire fructifier, c'est participer eu divin et que ça donne de la vie. Que refuser de faire fructifier, c'est se condamner à la mort. Et que ceux qui sont contre lui, vont perdre la vie.


JEUDI 21 NOVEMBRE. Lc 19, 41-44



41 En ce temps-là, lorsque Jésus fut près de Jérusalem, voyant la ville, il pleura sur elle, en disant : 
42 « Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix ! Mais maintenant cela est resté caché à tes yeux. 

Là, c'est la question de saisir, de voir le jour favorable et ça, on se rend compte que parfois, on ne le voit pas, ou dans l'après coup. Pour ce texte rédigé après la chute de Jérusalem, cela montre que Jésus est un vrai prophète, lui qui va être tué pour avoir; comme tous les prophètes (voir la parabole précédente) des paroles (et là, il est comme Jérémie), qui ne plaisent pas. 

Peut-être qu'il y a aussi cette douleur qui le prend. Il ne pleure pas sur ce qu'il va advenir à son corps, il pleure sur cette ville, qui est celle de son père, de son peuple et qui va être détruite pour de vrai.
43 Oui, viendront pour toi des jours où tes ennemis construiront des ouvrages de siège contre toi, t’encercleront et te presseront de tous côtés ;
44 ils t’anéantiront, toi et tes enfants qui sont chez toi, et ils ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait. »

Le lien de punition, ça j'ai toujours du mal avec ça. Mais heureusement les fondations sont restées et le mur est toujours là, lieu de rassemblement, mais que pour les juifs..

VENDREDI 22 NOVEMBRE. LC 19, 43-48


45 En ce temps-là, entré dans le Temple, Jésus se mit à en expulser les vendeurs. Il leur déclarait :
 46 « Il est écrit : ‘Ma maison sera une maison de prière’. Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. » 

Là, c'est très soft si on peut dire. Il se contente de parler, après avoir prophétisé  devant la ville. Là il est dedans. Et il constate. Caverne de voleurs.. Et cela évoque tout ce qui s'est passé dans l'histoire de ce temple. Les voleurs c'étaient les assaillants. Là le trésor est peut-être intact, mais il y a détournement. C'est le prochain qui est volé. Celui qui vient pour offrir un sacrifice qui est volé. Les mauvais pasteurs.


47 Et il était chaque jour dans le Temple pour enseigner. Les grands prêtres et les scribes, ainsi que les notables, cherchaient à le faire mourir, 
48 mais ils ne trouvaient pas ce qu’ils pourraient faire ; en effet, le peuple tout entier, suspendu à ses lèvres, l’écoutait.

Fonction d'enseignant que rien ne peut arrêter. J'aime "le peuple suspendu à ses lèvres", comme des enfant qui se font nourrir au sein maternel.

SAMEDI 23 NOVEMBRE. Lc 20, 27-40

Les démêlés de Jésus.. Les sadducéens. Parabole des vignerons homicides qui est sautée là.

27 En ce temps-là, quelques sadducéens – ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection – s’approchèrent de Jésus
28 et l’interrogèrent : « Maître, Moïse nous a prescrit : ‘Si un homme a un frère qui meurt en laissant une épouse mais pas d’enfant, il doit épouser la veuve pour susciter une descendance à son frère.’ 
29 Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfant ; 
30 de même le deuxième, 
31 puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d’enfants. 
32 Finalement la femme mourut aussi. 
33 Eh bien, à la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? » 

Pourquoi diable n'ont ils pas répudié cette femme stérile. Bon c'est une autre histoire. Et là, on est dans un cas d'école.. Pauvre femme qui passe de mains en mains.. Et elle, quel est son désir, quel est son choix? Moi j'espère qu'à la résurrection, elle aura enfin la Parole, qu'elle ne sera plus un objet bon à procréer, mais un être rempli de vie, un être qui pourra donner la vie. 

34 Jésus leur répondit : « Les enfants de ce monde prennent femme et mari. 
35 Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, 
36 car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection. 

Il y a ce monde dit Jésus et il y a un autre monde, qui est régi par d'autres lois. Enfants de Dieu, enfants de la résurrection. Plus de besoin de procréer puisque la vie éternelle est donnée.

37 Que les morts ressuscitent, Moïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur ‘le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob.’
38 Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. » 

Tous vivent pour lui, et non pas, tous vivent par lui. Intéressant.

39 Alors certains scribes prirent la parole pour dire : « Maître, tu as bien parlé. » 
40 Et ils n’osaient plus l’interroger sur quoi que ce soit.

Sauf qu'après c'est Jésus qui retourne les choses et qui interroge les scribes et leur pose aussi un cas d'école, auquel ils ne peuvent pas répondre, et je me dis que cela fait de Lui un descendant de Salomon..

DIMANCHE 24 NOVEMBRE. Lc 23, 35-41 Christ Roi.

Peut-être que la pointe ce n'est pas "sauve toi, toi-même", mais bien ce qui se joue: le salut universel. Pas pour Lui, pour nous.

35 En ce temps-là, on venait de crucifier Jésus, et le peuple restait là à observer. Les chefs tournaient Jésus en dérision et disaient : « Il en a sauvé d’autres : qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie de Dieu, l’Élu ! » 

Je trouve que le style est étonnant. Comme si Luc était à distance. Il décrit un évènement. Il ne dit pas qui a crucifié Jésus. C'est le "on" qui est étonnant. Et ensuite il y a description de petites foules. Il y  a celle des prêtres, mais sont-ils vraiment là. Est ce que ce n'est pas une question que se posent les disciples? Rien ne marche..

36 Les soldats aussi se moquaient de lui ; s’approchant, ils lui présentaient de la boisson vinaigrée, 
37 en disant : « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » 
38 Il y avait aussi une inscription au-dessus de lui : « Celui-ci est le roi des Juifs. » 

Il y a les soldats, c'est plus vraisemblable. Ils se moquent. Pour la boisson, que veulent-ils faire? Le saouler avec vin de bas étage? Ils répètent ce qu'ils ont entendu: sauve-toi.. Et le lien avec l'inscription. Pourquoi personne ne vient à ton secours.

39 L’un des malfaiteurs suspendus en croix l’injuriait : « N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous aussi ! » 
40 Mais l’autre lui fit de vifs reproches : « Tu ne crains donc pas Dieu ! Tu es pourtant un condamné, toi aussi ! 
41 Et puis, pour nous, c’est juste : après ce que nous avons fait, nous avons ce que nous méritons. Mais lui, il n’a rien fait de mal. » 
42 Et il disait : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. »


Et là, on a une conversation entre trois mourants. Peut-être que les deux autres sont en moins mauvais état que Jésus. Il y a l'injure et le débat entre les deux, et la demande à Jésus qui jusque là, n'a rien dit. 
Etonnante la demande: souviens toi de moi. C'est peut-être le plus beau. Parce que c'est aussi ne m'abandonne pas quand toi tu seras "bien", heureux, puissant. Je ne vaux rien je le sais, mais fais-moi vivre simplement en ne m'oubliant pas. 

 43 Jésus lui déclara : « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

Un commentateur disait que ce mot paradis n'existe qu'une seule fois, et donc ici. Par contre le "aujourd'hui" lui est nettement plus fréquent. J'avais bien aimé. Le paradis en soi c'est un jardin, à quel jardin Jésus pense-t-il? Mais l'important c'est la promesse, toi et moi, nous allons mourir et je ne te laisserai pas, simplement parce qu'à ta manière tu as reconnu qui je suis, ces que les trois autres: les prêtres, les soldats et ton compagnon, n'ont pas su faire. Ils se sont gargarisés de mots et toi, tu as ouvert les yeux et sur toi et sur moi.

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