samedi 13 mars 2021

SEMAINE DU 7 AU 13 MARS.ÉVANGILES.

 SEMAINE DU 7 AU 13 MARS.ÉVANGILES.

 

DIMANCHE 7 MARS. Jn 2, 13-25

 

Dans ce chapitre 2, on a un trajet de Jésus. D'abord Cana, puis Capharnaüm avec sa mère, sa famille et ses disciples et Jérusalem pour la Pâque.

 

13 Comme la Pâque juive était proche, Jésus monta à Jérusalem. 

14 Dans le Temple, il trouva installés les marchands de bœufs, de brebis et de colombes, et les changeurs. 

15 Il fit un fouet avec des cordes, et les chassa tous du Temple, ainsi que les brebis et les bœufs ; il jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs, 

16 et dit aux marchands de colombes : « Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce. » 

 

On a de fait deux temps, un premier temps où, ça se passe par l'action, et où ça a dû mettre un certain bazar, renverser les comptoirs des changeurs, puis dans un deuxième temps, il parle. Il n'ouvre pas les cages des oiseaux, et cela c'est un beau geste. Les animaux n'iront pas loin, on pourra les récupérer, mais les colombes elles, s'envoleront. Alors Jésus demande aux marchands d'aller ailleurs pour faire leur commerce. Ce n'est pas le commerce qui est en cause, mais le lieu où ça se passe. 

 

Un peu comme si ce lieu, était une sorte de transition entre le profane et le sacré, un lieu où on se prépare et que du coup, le profane avait pris toute la place.

 

17 Ses disciples se rappelèrent qu’il est écrit : ‘L’amour de ta maison fera mon tourment.’ 

 

Il paraît évident que c'est plus tard que cette phrase de psaume leur est venue. Jésus est celui qui est rempli d'amour pour la maison de son Père. PS 69, 9. Ce n'est pas n'importe quel psaume, c'est celui qui parle du vin aigre, de la mort. C'est un psaume que je mets en parallèle avec le psaume 21. 

 

18 Des Juifs l’interpellèrent : « Quel signe peux-tu nous donner pour agir ainsi ? » 

19 Jésus leur répondit : « Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. » 

20 Les Juifs lui répliquèrent : « Il a fallu quarante-six ans pour bâtir ce sanctuaire, et toi, en trois jours tu le relèverais ! » 

21 Mais lui parlait du sanctuaire de son corps. 

 

On rentre déjà dans les polémiques de cet évangile. Quel signe vas-tu donner et une réponse incompréhensible de Jésus, dans le présent et donc une réponse inadaptée des juifs. 

 

22 Aussi, quand il se réveilla d’entre les morts, ses disciple sse rappelèrent qu’il avait dit cela ; ils crurent à l’Écriture et à la parole que Jésus avait dite. 

 

Intéressant cette première finale: ils crurent à l'écriture (ce qui évoque un peu les disciples d' Emmaüs) et cette autre écriture, remplie de la parole de Jésus qui se réalise.

 

23 Pendant qu’il était à Jérusalem pour la fête de la Pâque, beaucoup crurent en son nom, à la vue des signes qu’il accomplissait. 

24 Jésus, lui, ne se fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous 

25 et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ; lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme.

 

Cette finale m'a toujours parue très désabusée. Un peu comme si, Jésus entrevoyait déjà la suite. Il fera des guérisons, mais cela ne servira à rien. Celui qui témoigne pour lui, (Jn 11 je crois) c'est le Père, par les humains à ce moment là.

 

Il y a surement quelque chose autour de ce connaître. Certes Jésus n'a besoin du témoignage de personne, mais plus tard il en parlera de ceux qui témoignent pour lui, ou du moins on trouvera cela dans les épitres l'eau et le sang et l'esprit qui témoignent.

 

 

LUNDI 8 MARS. Lc 4, 24-30. Synagogue de Nazareth.

 

Toujours cette impression que si tout se passait bien au démarrage, Jésus a dû toucher une fibre sensible et du coup, ça se retourne, comme si l'assemblée avait été possédée d'un coup par un esprit mauvais. Et ce serait une assez bonne tactique, car dans l'évangile de Luc, on est vraiment au début. Si on tue celui qui doit vaincre le mal, il n'y a pas d'histoire du salut et la vie continue. Seulement ça ne va pas se passer comme ça et Jésus annonce déjà que le salut sera reconnu par une autre nation.

 

24 Dans la synagogue de Nazareth, Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays. 

 

Une affirmation qui arrive après que l'on commence à se poser des questions sur qui il est vraiment, et de fait, sur qui il se prend pour s'attribuer les paroles du livre d'Isaïe. Le doute. Et là, Jésus prend des exemples qui fâchent..

 

25 En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie, lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie, et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël ; 

26 pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère. 

 

Bon, là c'est à la demande du prophète que la pluie n'est pas tombée que la famine est venue et qu'Elie a du lui-même fuir dans le pays de l'étrangère, la femme du roi de Samarie. Et c'est cette femme qui accepte de donner de sa pauvreté (voir un beau texte de St Augustin ) qui obtient de qui vivre durant la famine.

 

27 Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien. » 

 

Peut-être que si on avait demandé cela à Elisée, il l'aurait fait, mais ce n'était pas un prophète très facile à vivre et assez susceptible. Mais là, il s'agit par cette guérison de montrer la supériorité du Dieu d'Israël, qui n'a pas besoin de simagrées, mais d'obéissance. Cela c'est important. 

 

28 À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. 

29 Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas. 

 

On a peut-être là, une sorte d'annonce prophétique de la mort de Jésus. Le retournement de la foule qui veut le mettre à mort et qui le conduit hors de la vie pur le faire mourir, donc pour l'envoyer dans les entrailles de la terre.

 

 

30 Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin.

 

On peut imaginer la tête des premiers disciples. Comment a t il fait?

 

 

MARDI 9 MARS. Mt 18, 21-35

 

21 En ce temps-là, Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » 

22 Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. 

 

Pauvre Pierre, qui devait trouver que pardonner 7 fois, c'était déjà beaucoup. Maintenant personne ne sait sur combien de temps c'est censé fonctionner. Si le frère commet des fautes contre moi, 7 fois par jour, il y a de quoi perdre son calme et donc réagir. Mais il y a quand même faute et faute et cela me pose question. 

 

Par ailleurs, le pardon ce n'est pas du tout quelque chose d'innée. Cela s'apprend et logiquement ce sont les parents qui apprennent cela. Il y a le "ce n'est pas de sa faute, donc tu dois lui pardonner", il y a le "demande pardon", et il y a ensuite cette habitude de demander pardon pour finalement rien. Il y aurait beaucoup à dire, mais le pardon, ça s'apprend. Et là, c'est un peu ce qui est dit. Tu as fait l'expérience du pardon qui fait que ni toi ni ta famille finirez vos jours en prison, et tu as vécu le soulagement, la joie, alors toi, fais de même avec ton frère.

 

23 Ainsi, le royaume des Cieux est comparable à un roiqui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. 

24 Il commençait, quand on lui amena quelqu’un qui lui devait dix mille talents (c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent). 

25 Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette. 

26 Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prosterné et disait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout.” 

27 Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette

 

Ce qui est étonnant, c'est qu'on est dans une scène normale, un roi qui veut régler ses comptes. Et là dessus, on lui amène un homme qui très certainement voulait prendre la tangente. Ne pas exister, se sauver. Et là, ce sont les autres, les frères si on peut dire, qui ne le laissent pas se sauver. Et il faut dire que cet homme là, logiquement il doit bien plus que tous les autres. De qui est-il le prototype. Peut-être des dettes justement envers Dieu, dont on ne se rend pas compte, mais que les autres comptabilisent .. 

 

La suite on la connaît. Il y a la demande, la promesse, et la compassion finalement très étonnante du maître de ce serviteur. On n'est plus dans le registre de la royauté. C'est une autre relation qui est là, et qui permet peut-être ce changement. Le roi ne ferait pas ça, le maître le peut.

 

28 Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d’argent. Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant : “Rembourse ta dette !”

 

29 Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai.” 

30 Mais l’autre refusa et le fit jeter en prison jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait. 

31 Ses compagnons, voyant cela, furent profondément attristés et allèrent raconter à leur maître tout ce qui s’était passé. 

 

 

Là, ce refus, il est fait ouvertement devant tout le monde, et du coup, ça réagit, mais personne ne lui dit rien, ce qui est étonnant. Sauf qu'on est dans une scène violente. Et les autres n'ont qu'une chose à faire, raconter au maître ce qui s'est passé. 

 

32 Alors celui-ci le fit appeler et lui dit : “Serviteur mauvais ! je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié. 

33 Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?” 

34 Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait. 

 

Là, on est dans la logique, mais il est aussi question de colère. 

 

35 C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. »

 

Contrairement au notre Père, dont on parle beaucoup dans les textes qui commentent, c'est l'expérience du pardon, qui permet le pardon. Certes Dieu nous pardonnera nos dettes comme nous remettons la dette de nos débiteurs, mais c'est parce que nous savons aussi que c'est possible. Et dans la loi juive, il y a remise de la dette tous les 7 ans. Donc c'est une pratique qui existe. Mais là, on n'attend pas 7 ans, mais on fait sans attendre et c'est cela qui nous est demandé. Ne pas garder rancune, rancœur, vengeance..

 

 

Il me tarabuste ce texte. Bon il y a l'explication d'oublier le donateur mais ça ne me suffit pas. Il y a cette dette faramineuse, alors on peut presque penser que c'est l'humanité. D'ailleurs dans la prière enseignée par Jésus dans Matthieu, et donné dans le discours sur la montagne, il y a du "nous" et pas du "je"; donc c'est une prière collective, même si on la prend souvent comme une rencontre de différents je, en particulier au moment de la messe. 

 

Est ce que le pauvre type qui doit des sous au débiteur, ça ne serait pas comme caché, une image de Jésus, qui va être mis en prison (la terre), à cause de quelqu'un qui n'a pas su ouvrir les yeux?  Mais bon, même ça, ça ne me satisfait pas. 

 

Quand on commettait des fautes, il fallait offrir des sacrifices et les sacrifices ça coute des sous, donc il faut peut-être emprunter, mais il y a quand même dans cette parabole quelque chose entre la faute et la dette, qui est compliqué. 

 

Alors j'imagine.. 

 

C'est plus ou moins une parabole de fin des temps qui est là pour éclairer Pierre et la communauté pour savoir que faire quand le frère a commis une faute envers quelqu'un de la communauté. On peut espérer que ce n'est pas une faute super grave, mais une faute que la vie de tous les jours, ces fautes qui énervent, qui irritent parce qu'elles se renouvellent, ces fautes ou l'autre demande 100 fois pardon, et on n'a pas envie d'excuser. Bon admettons que ce soit de ce type de faute dont il s'agit. Si on dit que le juste pèche 7 fois par jour, il est évident que nous passons notre vie à pêcher et que notre dette envers Dieu est énorme.  Bon ça ça se défend. 

 

Donc arrive le temps du jugement; et curieusement j'ai l'impression que celui qui doit autant d'argent, et qui en doit peut-être à d'autres, il se défile que ce sont les collègues qui le prennent par la peau du cou et qui le conduisent vers le roi. 

 

Alors, là je gars, il est bien, bien embêté, car il sait très bien ce qui l'attend. Il va être vendu, devenir esclave avec sa famille, et il sait très bien que ce sera pour toute sa vie, car une somme pareille, personne ne peut la rembourser. Alors il joue le tout pour le tout, ce qui me fait penser que c'est un joueur compulsif.. Il se prosterne, il reste dans cette posture et il demande simplement du temps. Etonnant quand on y pense; et ça marche. Il repart libre, mais il doit quand même la rembourser cette dette. Pour le moment il est libéré de la prison. Mais la dette demeure. 

 

Alors pour rembourser il va se faire rembourser, mais lui, il ne fait pas de cadeau. Et c'est là où ça se gâte. Il n'a pas compris quelque chose qu'il aurait dû comprendre (et que certainement le fils prodigue de Luc a compris) c'est que cette grâce qui lui a été faite, aurait du produire un changement en lui. On lui a remis, il doit remettre, sauf que ce n'est pas du tout dans sa logique. En plus il se montre violent. Et là, c'est autre chose. 

 

C'est là où à nouveau les autres interviennent et vont "rapporter". Il n'a vraiment pas de chance ce type avec ses pairs.. Et c'est la rencontre avec le maître. Et cette fois, il va devoir rembourser, donc sa famille avec lui. 

 

Mais moi, qu'est ce que j'entends de cela? A dire vrai je n'en sais rien. Il est question en permanence, si on suit le vocabulaire de remboursement, de dette. Est ce que c'est comme cela que ça se passe avec Dieu? 

 

En même temps, ce qui est levé c'est la sanction dans l'immédiat, mais pas la dette. Elle est remise, donc pas maintenant, mais elle demeure. Il semble que ce soit un contre sens. Il est dit que la dette est effacée, et pourtant ce n'est pas si simple. J'ai bien l'idée de remise. Un malade en rémission peut paraître guéri mais la maladie peut revenir.

 

Il raconte. 

 

Il paraît que le maître va faire ses comptes avec nous. Moi, ça fait des années et des années que j'emprunte, parce que je suis un joueur. Peut-être qu'il n'aurait pas dû me laisser emprunter autant. Alors je vais essayer de m'enfuir, parce que c'est sur que je vais être vendu moi et ma famille et que ce sera pour toute notre vie. C'est de sa faute, il n'aurait pas dû. Seulement les autres, parce que je leur dois aussi des sous, même si certains d'entre eux m'en doivent, m'ont rattrapé dans ma fuite (ils ont dû penser à ma femme et à les fils que j'abandonne sans remords), et me voilà devant lui. 

 

Il ne me reste qu'une chose à faire, jouer le tout pour le tout, lui demander de prendre patience, prendre un air contrit, me jeter à ses pieds. Et curieusement,  ça a marché. Il est étonnant ce maître, effacer une pareille dette. Mais c'est le Roi, alors c'est normal pour lui. Ma femme et mes fils, ils vont être bien contents. Mais bon, pas si simple et à lui, maintenant, je ne peux plus emprunter.

 

En sortant, je suis tombée sur un type que me doit des sous. Je sais que c'est une goutte d'eau, mais ça me permettre de vivre un petit bout de temps .Je ne sais pas trop ce qui m'a pris, mais je l'ai à moitié étranglé, secoué comme un prunier et j'ai exigé  qu'il me rembourse. Il a fait comme moi, il a demandé que j'attende. Mais moi, je ne suis pas le maître, je ne suis pas idiot, et je l'ai fait jeter en prison lui, sa femme et ses fils, en espérant que l'argent je l'aurai assez vite. 

 

Seulement les autres, il y a toujours des autres pour mettre leur nez où il ne faut pas, ont tout raconté et me voilà convoqué. Cette fois, il a l'air très en colère. Je n'ai pas pu ouvrir la bouche, il m'a dit que j'aurai dû faire comme lui, remettre la dette de mon collègue et que comme je ne l'avais pas fait, et bien lui non plus ne le faisait pas et que la prison était là. 

 

Mais qu'est ce que j'aurai dû faire? 

 

Raconté comme cela, c'est l'histoire d'un type mauvais, qui ne pense qu'à lui, qui ne sait pas ouvrir les yeux, qui ne se rend pas compte de la chance qu'il a d'avoir quelqu'un qui lui remette sa dette, pourtant énorme, et qui au final est obligé de subir la peine. 

 

Qu'est ce que Jésus dit à Pierre (et à ceux qui râlent parce que les autres les offensent)? Il dit, parce que tu as été pardonné, parce que tu n'auras à payer pour tes fautes (il ne sait pas encore que c'est Jésus qui va payer à sa place dans une théologie) tu dois impérativement pardonner, parce que sinon, la peine tu devras la subir. Et si tu veux être mon disciple, tu dois faire comme moi, pardonner pour être pardonné. Mais est ce que Pierre pouvait comprendre? Peut-être que le reniement et ce qui se passe au bord du lac dans l'évangile de Jean est la réponse. Jésus ne reproche pas le reniement, il demande juste à Pierre s'il l'aime plus qu'il n'aime les autres (enfin je pense que c'est comme cela qu'il faut comprendre cette interrogation). 

 

MERCREDI 10 MARS. Mt 5, 17-19

 

Chapitre 5, donc c'est après les Béatitudes et le sel de la terre.  On vous a dit et moi je vous dis. 

 

17 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. 

18 Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. 

 

Dans la mesure où on peut dire que l'ancien testament est comme une annonce de dieu sauve, alors  oui Jésus est l'accomplissement. En même temps cela devait pas mal rassurer. Mais à partir du moment où tout est réalisé, peut-être que des choses peuvent alors changer. Suivre certains préceptes n'est pas demandé et ne sera pas demandé aux païens. 

 

19 Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux. »

 

Mais, là, on est dans un temps.. D'ailleurs ce que Jésus dira ailleurs, c'est que c'est bien d'obéir aux petits préceptes (la dime sur les herbes), à condition qu'ils ne deviennent pas des absolus qui prennent plus de place que les commandements. 

 

 

JEUDI 11 MARS. Lc 11, 14-23

 

14 En ce temps-là, Jésus expulsait un démon qui rendait un homme muet. Lorsque le démon fut sorti, le muet se mit à parler, et les foules furent dans l’admiration. 

 

Cela fait un peu penser quand même à Zacharie. Là l'impression que j'ai, c'est que cet homme a brutalement perdu la capacité de s'exprimer. Et soit c'est du somatique, les cordes vocales ne vibrent plus, soit c'est du psychique et ça arrive que suite à un trauma on perde la parole. Et Les foules sont dans l'admiration. 

 

Ce qui se passe ensuite, me permet d'imaginer que le démon qui retenait la parole des lèvres de l'homme guéri, n'est pas content et du coup, il va posséder certains pour qu'ils disent d'importe quoi, la zizanie que l'on trouve chez Matthieu.

 

15 Mais certains d’entre eux dirent : « C’est par Béelzéboul, le chef des démons, qu’il expulse les démons. » 

16 D’autres, pour le mettre à l’épreuve, cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel. 

 

Peut-être faut-il laisser les deux versets ensemble. Le verset 17, renvoie à une disqualification. Il n'est pas avec Dieu, il est avec le diable et il nous fait croire n'importe quoi. Il est l'allié du mal. Et du coup, il faut qu'il se justifie, qu'il prouve qu'il est bien ami de Dieu, envoyé par Dieu, et c'est la demande du signe qui vient du ciel. On est dans l'incrédulité , la méfiance, le rejet. 

 

 

17 Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit : « Tout royaume divisé contre lui-même devient désert, ses maisons s’écroulent les unes sur les autres. 

 

Etonnant le " connaissant leurs pensées", parce que cela montrerait que ces pensées sont plus ou moins secrètes.  Et Jésus, (et c'est aussi fort que de faire parler un muet), met au jour les pensées mauvaises, les pensées inspirées par le Mauvais. 

 

De quel royaume s'agit-il? Car les bien pensants ont aussi leur royaume.. 

 

Il y a une première affirmation, tout royaume divise contre lui-même (et n'est ce  pas ce qui se passe chez certains pharisiens), devient désert (les gens s'enfuient), et les maisons (pas descendance) s'écroulent. Donc c'est un peu comme s'il leur disait, vous ne tiendrez pas, vous n'aurez pas de postérité, vous êtres dans la division.

 

18 Si Satan, lui aussi, est divisé contre lui-même, comment son royaume tiendra-t-il ? Vous dites en effet que c’est par Béelzéboul que j’expulse les démons. 

19 Mais si c’est par Béelzéboul que moi, je les expulse, vos disciples, par qui les expulsent-ils? Dès lors, ils seront eux-mêmes vos juges. 

20 En revanche, si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, c’est donc que le règne de Dieu est venu jusqu’à vous. 

 

Puis, il y a la question: vos fils par qui expulsent  les démons (ce qui peut évoquer une rivalité entre les pharisiens qui ont des disciples et Jésus qui en a  aussi, et qui peut-être leur en prend, ce qui doit être mal accepté. Puis une affirmation: ouvrez les yeux: comprenez que le règne de D. est venu jusqu'à vous. Il s'adresse donc directement à ses détracteurs. 

 

21 Quand l’homme fort, et bien armé, garde son palais, tout ce qui lui appartient est en sécurité. 

22 Mais si un plus fort survient et triomphe de lui, il lui enlève son armement auquel il se fiait, et il distribue tout ce dont il l’a dépouillé. 

 

En principe cela est une description du Mauvais. Admettons. Si c'est le cas, Jésus affirme qu'il est plus fort que le mauvais qui perdra ses armes. Et s'il parlait des pharisiens: vous vous croyez en sécurité, mais je suis plus fort que vous, et vous allez perdre vos pauvres armes, et j'en ferai don aux pauvres, aux quels vous avez pris bien des choses par votre mépris. 

 

23 Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. »

 

 

Il y a quand même une affirmation forte. Si vous n'est pas avec moi, il n'y a pas de demi mesures, c'est que vous êtes contre moi. 

 

Si vous ne rassemblez pas avec moi, (rassembler le troupeau, toutes les brebis), vous ne gardez rien dans vos mains, contrairement à ce que vous pensez. Vous êtes comme la bale dispersée par le vent..

 

 

VENDREDI 12 MARS. Mc 12, 28b-32 Polémique quand tu nous tiens..

 

 

27 Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Vous vous égarez complètement. »

28a Un scribe qui avait entendu la discussion, et remarqué que Jésus avait bien répondu, s’avança pour lui demander : « Quel est le premier de tous les commandements ? »

 

Quelle drôle d'idée de couper les versets. En fait qu'est ce que ça m'énerve. On comprend mieux la suite. C'était la discussion avec les sadducéens et non seulement on peut dire que Jésus leur a rivé leur clou, mais surtout la finale: Dieu n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants est bien une phrase qui ouvre. Alors ce scribe il veut en savoir un peu plus sur ce Jésus, qui par la suite, va leur casser du sucre sur le dos au chapitre suivant.

 

 

28b En ce temps-là, un scribe s’avança pour demander à Jésus : « Quel est le premier de tous les commandements  ? »

 

S'il s'agit des 613 commandements, on peut effectivement se prendre la tête à longueur de temps. Et là, Jésus, comme précédemment ne rentre pas dans ce type de discussion qui est assez stérile. Il prend les textes donnés pas Dieu à Moïse, pas ce qui a été rajouté et ce qui renvoie à la morale.

 

29 Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : ‘Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur. 

30 Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force.’ 

 

31 Et voici le second : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même.’ Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. » 

 

Il y a le verbe aimer. Et conjuguer les deux, toujours les deux, pas l'un ou l'autre, l'un et l'autre.

 

32 Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. 

33 L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. » 

 

On peut penser que le scribe qui a réussit à mettre un autre verset et qu'il a un peu transformé, "un cœur brisé broyé, vaut mieux que toute offrande d'holocauste ou de sacrifice".  Il a compris quelque chose, l'amour est bien au-dessus des rituels.

 

34 Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger.

 

Bonne note au scribe. Mais aussi fin des attaques pharisiens, sadducéens, scribes…

 

 

SAMEDI 13 MARS. Lc 18, 9-14

 

Cette péricope est précédée d'une parabole sur la prière, prier sans cesse et le chapitre se termine par la guérison de l'aveugle de Jéricho (donc il s'agit des derniers faits de Jésus en Galilée). 

 

En ce temps-là, à l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres, Jésus dit la parabole que voici :

 

Une fois de plus, jésus regarde, observe et il essaye de faire bouger ces foutus pharisiens.. 

 

 10 « Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était pharisien, et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts). 

 

Je me suis déjà demandée comment sait-on qui est qui. Est ce que les "publicains" ont un vêtement, un signe qui fait qu'on les reconnaît? Les pharisiens, Jésus en a assez parlé, ils ont une manière de s'habiller qui permet de les reconnaître, peut-être comme les juifs orthodoxes qu'on voit à Jérusalem.

 

11 Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même : ‘Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères –, ou encore comme ce publicain. 

12 Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.’ 

 

Je pense que le fait d'être debout, n'a rien de remarquable, sauf s'il s'agit de se faire remarquer. Certes il rend grâce, mais.. Et il est autre, il est réglo, il est un type bien et pas les autres.

 

13 Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : ‘Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !’

 

 Même si cet homme est aussi debout, on le voit vouté, les yeux non pas levés vers le ciel, mais vers le sol, parce qu'il se sait poussière. Il a une demande étonnante: je sais que je suis pécheur, je sais que tu devrais te détourner de moi, et pourtant je te demande d'être avec moi, de me protéger, de me guider, de ne pas me laisser tomber; la confiance est magnique.

 

 14 Je vous le déclare : quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »

 

A bon entendeur Salut.. Mais cela Jésus le dit et le redit à ses disciples et c'est aussi la thématique de la Kénose. 

 

Pour la Paroisse, en l'absence du Père Félix.

 

Os 6, 1-6, Psaume 50 (pitié pour moi Seigneur en ta bonté), Luc 18, 9-14

 

Hier nous avons lu le dernier chapitre du livre d'Osée. Aujourd'hui on revient en arrière et le texte proposé parle de Dieu qui guérit, qui relève qui redonne la vie le troisième jour (ce qui est une annonce de la résurrection) mais surtout qui veut "la fidélité et non le sacrifice, la connaissance de Dieu, plus que les holocaustes". C'est ce que Jésus essaie de faire comprendre à ceux qui se considère comme des justes et qui méprisent ceux qu'ils considèrent comme des pécheurs.  Ils "font" ce qui est demandé, et même peut-être plus, mais ils sont dans le faire, ils ont oublié la " connaissance de Dieu", alors que le publicain, lui est rempli de cette présence. Il se sait dépendant, il ne se vante pas, il ne se compare pas, il sait qu'il est méprisable. Et cette attitude là, c'est bien celle de la connaissance de Dieu, attitude oui ouvre et permet de s'ajuster à sa volonté.

 

Prière "inversée" du publicain. 

 

Je te demande pardon mon Dieu, parce que je suis comme beaucoup d'hommes, beaucoup de mes frères humains. Je sais que par mon métier, je suis voleur, parce que je prends plus que ce que je devrais prendre, je suis injuste parce que c'est souvent à la tête du client, surtout s'il est mauvais payeur, je suis adultère, parce que bien souvent mon Dieu c'est l'argent et non pas Toi, le Très Haut. Je ne suis pas comme ce pharisien qui est un homme qui pratique ta loi, qui respecte tous tes préceptes et je t'en demande pardon. Je ne donne pas la dîme de ce que je gagne, et je ne jeûne pas et pourtant je voudrais tant que ton Messie vienne nous sauver. Viens à mon aide pour qu'à cette place qui est la mienne, une place que malgré tout j'aime, je puisse de faire de la place, te servir et te louer, viens faire cela en moi ô Dieu tout Puissant. 

 

 

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