samedi 6 mars 2021

SEMAINE DU 28 FÉVRIER AU 7 MARS. ÉVANGILES

 

DIMANCHE 28 FÉVRIER. Mc 9, 2-10

 

Pas simples les textes AT et NT proposés. Pourquoi la sacrifice d'Abraham. Je me dis, que Dieu ne demande pas qu'on dispose de la vie d'un être humain, même pour lui. Et en cela il est différent des autres Dieux. "Tu ne voulais ni holocaustes ni sacrifices alors j'ai dis, voici je viens".. La vie de l'autre ne m'appartient pas. Mais Jésus, Lui, dispose de lui-même. De fait ce n'est pas le père qui lui a demandé sa vie, mais sa vie est donnée librement. Quelqu'un disait que le Jésus sur la terre, c'est celui qui s'est dépouillé de sa gloire (je ne parle pas de Paul), mais que nos yeux voient déjà quelqu'un de dépouillé, de donné. 

 

Pour le texte de la Genèse, il y a les appels. Un seul Abraham, et cela vient de Dieu, mais quel est le Dieu de la Genèse? Puis par deux fois c'est l'Ange du Seigneur, d'abord à côté du lieu où est bâti l'autel, et c'est le doublet, et une fois du haut du ciel, quand il bénit et déclare de que du un venant d'Abraham, il y a aura une multitude; Ce grain qui aurait du tomber en terre, n'est pourtant pas mort. 

 

Le pont commun, outre la montagne, c'est quand même la crainte que l'on peut trouver dans les deux textes. Panique d'Isaac (qui ne revient pas avec son père, ce que l'on peut comprendre) et panique des disciples qui découvrent un Jésus inconnu, une nuée et une voix. 

 

En ce temps-là, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux. 

Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille. 

Élie leur apparut avec Moïse, et tous deux s’entretenaient avec Jésus.

 

Il y a d'abord Jésus qui devient différent, lumineux, immaculé, puis ils ont comme une vision d'Elie et de Moïse. Là, on ne sait pas de quoi ils parlent (contrairement à Luc). Mais c'est peut-être aussi pour montrer que Dieu est le Dieu des vivants, et que Jésus est en lien permanent avec le lieu où réside le Très Haut.

 

Pierre alors prend la paroleet dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » 

De fait, Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande. 

 

On imagine bien Pierre rapportant cela à Marc. J'ai pris la parole, mais qu'est ce que j'avais la trouille. Pourquoi ai-je parlé de Tente? La Tente de la rencontre, mais elle est Unique. Pourquoi 3 tentes? 

 

Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »

 

Mais là, on peut penser que c'est toute cette surface de la montagne qui est devenue Tente de la Rencontre. Car il se passe là, ce qui se passait avec Moïse quand il pénétrait dans la Tente. Il parlait avec Dieu, comme un Ami, parle à son Ami. Et là, Dieu parle avec ces hommes qui sont les amis de son fils, les premiers à l'avoir suivi. Il y a la même affirmation que lors du baptême (pas chez Marc), et aussi un ordre: "écoutez- le, il est ma voix, il est ma parole, il est ma présence". 

 

Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux. 

 

Peut-être que le soudain c'est un aussitôt. Mais il y a comme une rupture dans le temps, le temps qui s'était comme arrêté reprend son cours. C'est le même Jésus, celui de d'habitude qui a perdu son habit de Gloire, qui montre aussi à quoi il a renoncé, vêtement qu'il retrouvera après la mort. Mais l'important c'est qu'ils ne sont pas seuls. Ils ont vu, ils ont entendu, et Jésus reste avec eux.

 

Ils descendirent de la montagne, et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts.

10 Et ils restèrent fermement attachés à cette parole, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts ».

 

Importance de ce lien futur: résurrection. Et la phrase que Jésus a pu prononcer, où il est de fait à la troisième personne. "Il vous est interdit de parler de cela aux autres, avant que le Fils de l'homme ne soit ressuscité d'entre les morts". 

 

 

Matthieu 17, 1-9

Marc 9, 2-10

Luc 9, 28-36

 

01 Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l’écart, sur une haute montagne

 

.

02 Il fut transfigurédevant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière.

 

 

 

 

03 Voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui s’entretenaient avec lui.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

04 Pierre alors prit la parole et dit à Jésus : « Seigneur, il est bon que nous soyons ici ! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »

 

 

 



05 Il parlait encore, lorsqu’une nuée lumineuse les couvrit de son ombre, et voici que, de la nuée, 

 

 

une voixdisait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! »

06 Quand ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre et furent saisis d’une grande crainte.

 

 

07 Jésus s’approcha, les toucha et leur dit : « Relevez-vous et soyez sans crainte ! »

 

08 Levant les yeux, ils ne virent plus personne, sinon lui, Jésus, seul.

 

09 En descendant de la montagne, Jésus leur donna cet ordre :

 

 

 

 

« Ne parlez de cette vision à personne,avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts. »

 

 

 

En ce temps-là, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne.

 

 

Et il fut transfigurédevant eux. 

Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheurpareille. 

 

 

Élie leur apparut avec Moïse, et tous deux s’entretenaient avec Jésus.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » 

De fait, Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande. 

 

 

Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée 

 

 

 


une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux. 

 

Ils descendirent de la montagne, et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts.


10 Et ils restèrent fermement attachés à cette parole, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts ».

 

 

28 Environ huit jours après avoir prononcé ces paroles, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il gravit la montagnepour prier.

 

 

29 Pendant qu’il priait, l’aspect de son visage devint autre, et son vêtement devint d’une blancheuréblouissante.

 

 

 

 

30 Voici que deux hommes s’entretenaient avec lui : c’étaient Moïse et Élie,

31 apparus dans la gloire. Ils parlaient de son départ qui allait s’accomplir à Jérusalem.

32 Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ; mais, restant éveillés, ils virent la gloirede Jésus, et les deux hommes à ses côtés.

 

 

33 Ces derniers s’éloignaient de lui, quand Pierre dit à Jésus : « Maître, il est bon que nous soyons ici ! Faisons trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu’il disait.

 

 



34 Pierre n’avait pas fini de parler, qu’une nuéesurvint et les couvrit de son ombre ; ils furent saisis de frayeur lorsqu’ils y pénétrèrent.

 

 


35 Et, de la nuée, une voixse fit entendre : « Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi : écoutez-le ! »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

36 Et pendant que la voix se faisait entendre, il n’y avait plus que Jésus, seul

 

 

 

 

 

 

 


Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ils ne rapportèrent à personne rien de ce qu’ils avaient vu.

 

 

 

 

LUNDI 1°MARS. Lc 6, 36-38

 

Au chapitre 6, on a à partir du verset 20, les Béatitudes et donc tout un discours qui suit (un peu comme chez Matthieu), et ces versets en font partie.

 

36 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. 

 

Et cela commence par une référence à Dieu. Si on fait le lien avec la première lecture, Daniel, il y a une demande de pardon, avec reconnaissance de tout ce qui a été fait de pas bon (la honte au visage). Là, d'emblée on a le Dieu de Jésus, qui est celui qui fait miséricorde. Qui ne retient pas las fautes, contrairement à ce que dit Daniel. Et c'est un Dieu "modèle", s'il envoie son fils, s'il s'occupe de l'homme, alors à nous d'essayer de l'imiter, d'autant qu'il nous a donné son Esprit, parce que sans cela, c'est impossible. 

 

 

37 Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés;

 ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. 

Pardonnez, et vous serez pardonnés. 

 

Deux versets au négatif; ne pas juger, ne pas condamner. Et c'est vrai que souvent les deux vont ensemble. Et la synthèse: pardonnez et il vous sera pardonné. 

 

38 Donnez, et l’on vous donnera :

 c’est une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans le pan de votre vêtement ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous. »

 

Un autre verset positif, donner et on vous donnera. Qui donnera? J'ai lu un texte là-dessus ce matin (RCF). Et quand? A la limite peu importe. Parfois on peut recevoir autrement, parfois on peut recevoir ici, mais ce n'est pas cela qui compte. C'est essayer petitement d'aider un tout petit peu l'autre. 

 

J'ai toujours aimé, l'image de la mesure qui sera versée dans le pan du tablier. Peut-être parce que cela me fait penser à ma grand-mère, qui portait un de ces tabliers bleus, quand elle faisait la cuisine, et la cuisine elle la faisait en abondance. Et on peut fait comme une poche avec le tablier, le remonter, mettre des choses dedans, s'en servir un peu comme un panier. Mais il y a une mise en garde quand même, c'est à la manière dont j'ai donné ou pas donné, avec ou sans générosité que je serai moi jugée un jour, et ce n'est pas unes très bonne perspective, car il y a, donner le superflu, donner le nécessaire. Et c'est ce que demande Jésus, aller au delà du nécessaire. 

 

 

MARDI 2 MARS. Mt 23, 1-12

 

Là, on se retrouve à Jérusalem et on peut supposer que Jésus ne va pas se faire des amis. Mais il s'adresse aux foules et aux disciples, alors on peut se poser des questions. C'est si facile d'être un petit chef… 

 

En ce temps-là, Jésus s’adressa aux foules et à ses disciples, 

et il déclara : « Les scribes et les pharisiens enseignent dans la chaire de Moïse.

 

Il y a là, une reconnaissance, et c'est surement important. Ils ont une fonction, celle d'enseigner. Ou du moins celle de faire comprendre le pentateuque, permettre de comprendre ce que le Dieu  du peuple Israël, désire pour son peuple. 

 3 Donc, tout ce qu’ils peuvent vous dire, faites-le et observez-le

Mais n’agissez pas d’après leurs actes, car ils disent et ne font pas.

 

Et là, arrive la critique: mettez-en pratique ce qu'ils transmettent, puisque vous, vous n'avez peut-être pas accès à une lecture courante des textes sacrés, mais restez aux textes, ne vivez pas comme eux. Ils disent et non font pas. Et cela c'était un peu le psaume choisi d'aujourd'hui/ tu offres des sacrifices, tu as à la bouche les paroles de mon alliance, mais tu n'acceptes pas de te modifier, de te corriger..

 

 Ils attachent de pesants fardeaux, difficiles à porter, et ils en chargent les épaules des gens ; mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. 

 

Cela je trouve que c'est très dur comme critique. Et cela évoque certains abus spirituels. Laisser le frère en difficulté seul, se débattre avec une loi.. 

 

Toutes leurs actions, ils les font pour être remarqués des gens : ils élargissent leurs phylactères et rallongent leurs franges ;

 ils aiment les places d’honneur dans les dîners, les sièges d’honneur dans les synagogues 

et les salutations sur les places publiques ; ils aiment recevoir des gens le titre de Rabbi. 

 

A, tel que c'est dit, on a l'impression que ce titre de Rabbi (que Juda donnera à Jésus le soir de l'arrestation) c'est presque le tire de "professeur ou de docteur". C'est être au-dessus des autres.  

 

Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères. 

Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux. 

10 Ne vous faites pas non plus donner le titre de maîtres, car vous n’avez qu’un seul maître, le Christ. 

 

On peut penser qu''il s'agit là de règles données à l'église de Jésus après son départ. Personne ne peut se targuer d'un titre, et si enseignement il y a, personne n'est au-dessus des autres et ne peut se donner un titre de docteur de la loi. Ici c'est le maître au sens de prof. Peut-on parler de l'Esprit Saint? Qui est répandu sur tous? 

 

Le titre de père, c'est un titre souvent donné à celui qui a le pouvoir de gouverner. Staline, petit Père des peuples, c'est celui qui a l'autorité. Et là, Jésus casse cela, et ne veut pas que cette fonction soit en quelque sorte quelque chose qui dénature la véritable paternité, celle du Père qui est aux cieux. 

 

Quant au titre de maître, c'est celui qui possède une maison, des terres, des esclaves. Là encore c'est celui qui dirige. Et là, Jésus est clair, le maître c'est moi, et personne ne prend ma place, et c'est moi qui est ai tout pouvoir sur cette terre.

 

11 Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. 

12 Qui s’élèvera sera abaissé, qui s’abaissera sera élevé. »


Il me semble que cette "sentence" se retrouve à plusieurs endroits de ce récit. Mais la consigne est simple; être le serviteur des autres, donc servir comme le Christ l'a fait et le fera. Et savoir que pour être reconnu comme puissant, cela passe par l'abaissement, comme Jésus. 

 

MERCREDI 3 MARS. Mt 20, 17-28

 

17 En ce temps-là, Jésus, montant à Jérusalem, prit à part les Douze disciples et, en chemin, il leur dit : 

18 « Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mort

19 et le livreront aux nations païennes pour qu’elles se moquent de lui, le flagellent et le crucifient ; le troisième jour, il ressuscitera. » 

 

J'imagine que ça a dû jeter un sacré froid. Mais est ce que d'autres ont entendu? Il y les temps des verbes; un futur, il sera livré aux grands prêtres (la nation juive) et ils le condamneront à mort;  et ils le livreront aux nations païennes pour qu'elles se moquent de lui. Là c'est un autre registre, mais ça fait porter la faute sur la nation et non sur les nations païennes qui sont comme manipulées. Et le dernier futur, il ressuscitera le troisième jour. 

Ce ne sont pas des lendemains qui chantent.

 

20 Alors la mère des fils de Zébédée s’approcha de Jésus avec ses fils Jacques et Jean, et elle se prosterna pour lui faire une demande. 

21 Jésus lui dit : « Que veux-tu ? » Elle répondit : « Ordonne que mes deux fils que voici siègent, l’un à ta droite et l’autre à ta gauche, dans ton Royaume. » 

 

22 Jésus répondit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire ? » Ils lui disent : « Nous le pouvons. » 

23 Il leur dit :« Ma coupe, vous la boirez ; quant à siéger à ma droite et à ma gauche, ce n’est pas à moi de l’accorder ; il y a ceux pour qui cela est préparé par mon Père. » 

 

24 Les dix autres, qui avaient entendu, s’indignèrent contre les deux frères. 

 

25 Jésus les appela et dit : « Vous le savez : les chefs des nations les commandent en maîtres, et les grands font sentir leur pouvoir.

26 Parmi vous, il ne devra pas en être ainsi : celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur ; 

27 et celui qui veut être parmi vous le premier sera votre esclave. 

 

28 Ainsi, le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir, 

et donner sa vie en rançon pour la multitude. »

 

Je suis toujours étonnée par la manière dont Jésus fait feu de tout bois. Au lieu de laisser la discorde s'installer, il se sert de ce que s'est passé, le qui aura la meilleure place, et en fait quelque chose de radicalement différent. Vous ne devez pas faire sentir votre pouvoir (par la force), vous devez être serviteur du groupe, et si vous voulez être le premier, vous devez obéir aux ordres et contre-ordres des autres, être leur esclave, leur être soumis. 

Et vous serez alors comme moi. Et pour les trois qui ont vu Jésus transfiguré, cela doit être terrible, car cela reprend bien ce qui leur a été dit quand ils redescendaient de la montagne, mais deux fois.. Et c'est le destin du Fils de l'homme qui est dit: servir (serviteur Isaïe) et donner comme le serviteur d'Isaïe 53, sa vie en rançon (pour racheter) pour la multitude. 

 

Madame Zébédée. Voir le bloghttps://giboulee.blogspot.com/2021/03/matthieu-20-24-les-dix-autres.html

 

"Moi, le Jésus, je le connais depuis longtemps, enfin depuis qu'il est venu à Capharnaüm et que mes fils ont laissé tout en plan pour le suivre. Alors il est un peu comme un fils pour moi, et souvent je pense à sa maman qui n'est pas avec lui, tous les jours. Elle doit s'en faire du mauvais sang. 

 

Mes fils, m'ont raconté que Jésus est allé avec eux sur une montagne et que devant eux, il est devenu lumineux. C'est le mot qu'ils ont employé, comme le visage de Moïse était lumineux, car il reflétait la Gloire de Dieu. 

 

Mais là, c'était tout lui qui était comme le visage du Très Haut. Ensuite Moïse et Elie leur sont apparus, eux aussi resplendissants de cette lumière. Ils parlaient de ce qui allait arriver, de quelque chose qui se passerait à Jérusalem. Et Pierre, qui comme toujours a besoin de faire le malin a demandé à Jésus, s'il ne devait pas leur construire trois tentes. Comme si on pouvait les mettre sous cloche. Il a reconnu ensuite qu'il ne savait pas trop ce qu'il disait. 

 

Mes fils à moi, eux, ils se sont tus. Je pense qu'ils étaient sous le choc, complétement retournés. 

 

Puis une nuée, un nuage d'ombre et de lumière est venu recouvrir le lieu où ils étaient et ils ont entendu une voix très douce, un peu comme celle que le prophète Elie avait entendu lorsque la brise légère s'était levée sur le Mont Horeb, qui leur disait que Jésus était le Fils bien-aimé du Dieu de notre peuple, et qu'il fallait l'écouter. L'écouter, ouvrir les oreilles du cœur, et faire ce qu'il dirait. Ensuite Jésus leur avait dit quelque chose, mais ça, ils n'avaient pas le droit d'en parler. Bon ça m'énerve un peu les cachotteries, mais c'est comme ça, et Jésus c'est le Patron.

 

Quand ils m'ont raconté cela, je me suis dit qu'ils avaient bien de la chance. Déjà ils avaient été les seuls à assister à la résurrection de la fille de Jaïre, alors là, voir ça, sur qu'ils auraient un bel avenir. 

 

Et ils ont pris la route qui monte à Jérusalem. Je dois dire que ça m'ennuie. Déjà en Galilée, beaucoup lui veulent et veulent sa peau, mais à Jérusalem.. Et il a pris les douze à part. Je me suis approchée en douce, et j'entendu qu'il leur disait que les religieux allaient l'arrêter et le livrer aux païens et que ceux-ci le mettraient à mort. Et qu'il reviendrait à la vie le troisième jour. Revenir à la vie.. Qu'est ce qu'il veut dire? 

 

Alors je me suis dit que c'était le moment de demander quelque chose pour mes garçons. Après tout, si Jésus allait avoir des ennuis, peut-être qu'eux aussi en auraient, mais comme il parle de son royaume, peut-être que là, mes fils pourraient avoir un grand rôle, une belle récompense d'avoir tout quitté. 

Alors je me suis prosternée devant lui. Il m'a demandé ce que je voulais et là je lui ai dit que je voulais que mes fils aient des places de choix, dans son royaume, un à sa droite et l'autre à sa gauche. 

 

Vu la tête qu'il a fait, je me suis rendue compte que j'aurais du me taire. Il ne m'a pas regardée, il s'est tourné vers mes fils en leur demandant s'ils se rendaient compte de ce qu'ils demandaient, s'ils seraient capables de boire la même coupe d'amertume qui l'attendait. Ils ont dit que oui. Jésus semble avoir été content de leur réponse,  mais il a ajouté que les places honorifiques, ce n'était pas de son ressort. 

 

Là-dessus les autres ont commencé à crier sur mes fils, et comme ils sont "grandes gueules" ça montait pas mal, sauf que c'était moi qui avait demandé. Et jésus est intervenu et comme souvent, et en cela je l'admire, il s'est servi de ce qui était entrain de se passer, pour leur faire comprendre quelque chose que moi, je n'avais pas imaginé. 

 

Il leur a dit que celui qui désirait être le plus grand, il ne devait pas commander, mais se mettre au service du groupe, et même être comme esclave. Vous vous rendez compte? Et il a ajouté que lui, lui qui se nomme le Fils de l'Homme, il n'était pas venu pour être servi comme un prince, mais pour servir comme un serviteur tout simple, et là j'ai pensé à ce que le prophète Isaïe avait écrit et en particulier à ce serviteur méprisé de tous. Et Jésus a alors ajouté, qu'il était celui qui allait donner la vie en rançon pour les multitudes et là j'ai un peu compris qui il était: le Serviteur qui va permettre au peuple Israël de devenir la Gloire du Très Haut. 

 


Madame Zébédée raconte. Textre de février 2013.


L'évangile d'aujourd'hui nous parle de la maman de Jacques et Jean(Matthieu 20, 20) qui réclame (enfin si on peut dire) "une bonne place pour ses fils


Peut être que cette maman n'est pas très contente du chemin suivi par ses garçons. Ils avaient du travail, d'une certaine manière il y avait l'entreprise de pêche: "Zebédée Père et Fils" et voilà que ce fils de charpentier il vient mettre à l'eau tous les projets. 

En plus, d'après ses fils (parce que quand on est une vraie maman, on ne les laisse pas se balader sur les routes avec des va nu pieds, avec cet homme qui dit ne pas avoir de pierre pour poser sa tête, qui s'attire les foudres des pharisiens) il raconte qu'il va être mis à mort. Alors qu'est ce qui va se passer pour eux?

Normalement ils n'auraient pas dû en parler, mais ils lui ont raconté quelque chose d'étonnant; Il y a quelques jours il les avait emmenés avec lui sur la montagne pour prier. Il faut dire que Jésus ses fils il les aime bien, puisque eux seuls avec Pierre ont assisté à la résurrection de la fille d'un chef de synagogue, et qu'il leur a donné des pouvoirs: chasser les démons, guérir les malades.

Et puis là, sur cette montagne qu'ils avaient eu un peu de mal à gravir, parce que Jésus quand il se met en marche, il ne s'arrête pas, et que ça les avait fatigué eux de le suivre, ils avaient vu quelque chose d'extraordinaire. Jésus était devenu différent, son visage et ses vêtements étaient comme lumineux, et  il parlait avec Elie et Moïse. Et pour couronner le tout, alors qu'ils étaient complètement renversés par ce qu'ils voyaient , ils avaient entendu une voix leur dire que Jésus était "Son Fils bien aimé et qu'il fallait l'écouter". Cela ça avait été presque le pompon: écouter cette voix qui ne pouvait être que la voix de celui que Jésus appelle son Père.

Normalement ils auraient dû garder ça pour eux, mais voilà, ils le lui ont raconté.

Ils ont aussi dit que Jésus sans cesse parle de ce qui va lui arriver et que ce n'est pas du tout la gloire. Alors moi, je voudrai bien assurer leur avenir à mes fils. Eux ils ont la trouille, ils n'osent pas demander, alors moi, je vais parler à leur place, je vais demander qu'ils aient une bonne et vraie place quand tout ce qu'Il annonce sera arrivé, parce que au fond de moi, depuis que je l'écoute, je suis sure que même si ça se termine mal il y aura un après.

Et puis s'il discute avec Moïse et Elie c'est bien qu'il est dans le secret de Dieu et qu'il ira dans le royaume, dans la cours du Roi des Cieux après sa mort.

Alors j'ai respecté les formes: je me suis prosternée devant lui. Du coup il m'a demandé ce que je voulais et j'ai formulé cette demande qui me brûlait les lèvres: "Que mes deux fils, soient a sa droite et à sa gauche dans le Royaume qui un jour serait le sien".

Manifestement il a compris que la demande ce n'était pas que la mienne, mais aussi celle de mes garçons, alors il a dit "vous ne savez pas ce que vous demandez", ce en quoi il n'a pas tort, parce que moi en tous les cas, je ne sais plus très bien ce qui va arriver et que j'ai peur pour mes garçons que cela se termine mal. C'est d'ailleurs ce qu'il a dit...

Il leur a parlé (parce que moi, à la limite je n'existais plus) d'une coupe qu'il devait boire et que eux un jour boiraient avec lui et qui seraient une coupe d'un vin aigre, mais il n'a rien promis quant aux places et là je trouve qu'il exagère un peu.

Après comme les autres n'étaient pas content de ce qu'ils avaient osé demandé (mais ils n'avaient qu'à le faire après tout), Jésus leur a fait comprendre que dans ce drôle de royaume dont il parle, les choses seraient différentes, les rois ne seraient pas des rois mais des serviteurs, voire même des esclaves.

Il est vraiment doué pour tout mettre à l'envers celui là. Je pense que je ne le comprendrais jamais, mais je dois dire que malgré tout je l'aime bien... Et j''espère qu'il s'en sortira mieux qu'il ne le dit.

 

JEUDI 4 MARS.  Lc 16, 19-31

 

19 En ce temps-là,  Jésus disait aux pharisiens: « Il y avait un homme riche, vêtu de pourpre et de lin fin, qui faisait chaque jour des festins somptueux. 

20 Devant son portail gisait un pauvre nommé Lazare, qui était couvert d’ulcères.

21 Il aurait bien voulu se rassasier de ce qui tombait de la table du riche ; mais les chiens, eux, venaient lécher ses ulcères. 

 

Vêtu de pourpre et de lin, /couvert d'ulcères. Cela évoque presque les deux états de Job et cela dit aussi que le second n'est pas pécheur… Et le dernier a faim, ce qui ne semble pas être le cas de Job. SI les animaux viennent auprès de lui, c'est qu'il a quelque chose de particulier. Abandonné les hommes, mais aimé des animaux. Sainteté de François d'Assise. Bon les chiens auraient mieux fait de prendre de la nourriture et de la lui apporter.  

 

22 Or le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham. Le riche mourut aussi, et on l’enterra.

 

Là cela s'inverse. L'un est emporté vers la hauteur, l'autre reste dans la terre au plis profond de la terre, dans les enfers, dans l'enfer. Donc à cette époque, il y a la rétribution. Si on pense au psaume, le riche qui n'a pas mis sa foi dans le seigneur est devenu la balle emportée par le vent, qui est brûlée, car il n'y a pas eu de fruits.

 

23 Au séjour des morts, il était en proie à la torture ; levant les yeux, il vit Abraham de loin et Lazare tout près de lui.

 

Un tout seul, deux de l'autre côté. 

 

24 Alors il cria : “Père Abraham, prends pitié de moi et envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l’eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre terriblement dans cette fournaise. 

 

J'ai toujours trouvé très gonflé la manière dont le riche parle de Lazare. Il le regarde toujours comme un inférieur, à son service.

 

25 – Mon enfant, répondit Abraham, rappelle-toi : tu as reçu le bonheur pendant ta vie, et Lazare, le malheur pendant la sienne. Maintenant, lui, il trouve ici la consolation, et toi, la souffrance

26 Et en plus de tout cela, un grand abîme a été établi entre vous et nous, pour que ceux qui voudraient passer vers vous ne le puissent pas, et que, de là-bas non plus, on ne traverse pas vers nous.” 

 

27 Le riche répliqua :“Eh bien ! père, je te prie d’envoyer Lazare dans la maison de mon père. 

28 En effet, j’ai cinq frères : qu’il leur porte son témoignage, de peur qu’eux aussi ne viennent dans ce lieu de torture !” 

29 Abraham lui dit : “Ils ont Moïse et les Prophètes : qu’ils les écoutent ! 

30 – Non, père Abraham, dit-il, mais si quelqu’un de chez les morts vient les trouver, ils se convertiront.” 

31 Abraham répondit : “S’ils n’écoutent pas Moïse ni les Prophètes, quelqu’un pourra bien ressusciter d’entre les morts : ils ne seront pas convaincus.” »

 

La fin est bien connue, mais cela montre aussi la difficulté qu'auront certains pharisiens qui s'appuient sur Moïse pour reconnaître la résurrection de Jésus. Parfois il y a une richesse du savoir qui peut rendre aussi aveugle que la richesse en tant que telle.

 

 

VENDREDI 5 MARS .Mt 21, 33-46

 

Manque le verset 44, qui parle de la pierre citée plus haut/ 44 Et tout homme qui tombera sur cette pierre s’y brisera ; celui sur qui elle tombera, elle le réduira en poussière ! »

 

 

Le chapitre 21, c'est l'entrée à Jérusalem, les paraboles, les deux fils, le questionnement sur Jean (je ne vous dirai pas de qui je tiens mon autorité), et cette parabole. 

Il y a surement la référence à Isaïe 5, 1: mon bien-aimé possédait une vigne. Et Ezéchiel les bergers. Ez 34, 2 1La parole de l'Eternel me fut adressée, en ces mots: 2Fils de l'homme, prophétise contre les pasteurs d'Israël! Prophétise, et dis-leur, aux pasteurs: Ainsi parle le Seigneur, l'Eternel: Malheur aux pasteurs d'Israël, qui se paissaient eux-mêmes! Les pasteurs ne devaient-ils pas paître le troupeau? 3Vous avez mangé la graisse, vous vous êtes vêtus avec la laine, vous avez tué ce qui était gras, vous n'avez point fait paître les brebis.

 

 

Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une autre nation qui saura le faire fructifier.

 

33 En ce temps-là,  Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple : « Écoutez cette parabole : Un homme était propriétaire d’un domaine ; il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage. 

 

La terre lui appartient au propriétaire, qui est Dieu. Il fait confiance et en laisse la gestion aux hommes, aux vignerons. Mais ce sont eux qui font tout le travail, et là on peut bien imaginer que du coup, il y a une sorte de révolte. Il ne fait rien, il se contente de louer sa terre et il faudrait le payer? Non, ce n'est pas juste. Je veux dire que cela est un raisonnement parfaitement humain. Pour qui se prend il celui là, qui ne fait rien? Mais c'est oublier une fois de plus que derrière le don, il y a le donateur. Et que c'est se considérer comme maitre et propriétaire, alors qu'on est juste gestionnaire et que si la vigne rapporte bien tout le monde est bénéficiaire.

 

34 Quand arriva le temps des fruits, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de sa vigne. 

35 Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième. 

 

C'est un peu la question.. Qu'appelle-t-on le temps des fruits? Mais il y a un moment où oui, il faut bien vendanger, mettre en bouteille, vendre et engranger; et c'est là, où on veut tout garder pour soi. Comme le le locataire refusait de payer le propriétaire. 

 

36 De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais on les traita de la même façon. 

37 Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : “Ils respecteront mon fils.” 

38 Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : “Voici l’héritier : venez ! tuons-le, nous aurons son héritage !” 

39 Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. 

 

C'est presque beau le "par trois fois". Il (le propriétaire) espère que les locataires changeront, en particulier quand il enverra son fils. Il y a une confiance qui est trahie. Alors oui, il va se passer quelque chose, mais ce sont les auditeurs qui donnent la réponse. Pas Jésus. 

 

40 Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? » 

41 On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il louera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu. » 

 

Donc là, on a la réponse de bon sens; mettre à mort et louer à d'autres. Les premiers finalement auront tout perdu, et leur vie et la terre.

 

42 Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : ‘La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux !’ 

43 Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits. » 

 

 Je pense que le cœur de la parabole il est là. Vous étiez là pour annoncer le royaume de Dieu, le faire fructifier, permettre aux hommes de devenir la gloire de Dieu, et cette gloire vous l'avez prise pour vous; vous n'avez pas fait avancer le royaume. Votre temps est révolu. Maintenant c'est trop tard. 

 

 

44 Et tout homme qui tombera sur cette pierre s’y brisera ; celui sur qui elle tombera, elle le réduira en poussière »

 

 

Et là, on a la réponse de Jésus

 

Vous me rejetez moi le fils, vous allez me faire mourir, mais n'oubliez pas que la pierre que vous avez rejetée, qui vous avez mise à l'écart, elle deviendra la pierre du nouveau temple, mais aussi qu'il y aura la colère du Dieu (destruction du temple au moment de la rédaction de cette évangile). Cela fait un peu comme le peuple dont la bouche récrimine après Dieu et qui est attaqué par des serpents à la gueule brulante. Il y a quelque chose qui fait que ça se retourne. La pierre rejetée vient attaquer ceux qui l'ont mise à l'écart. Et il s'agit bien de mort. Vous avez semé la mort et la mort viendra sur vous. Vous auriez semé la vie, la vie vous aurait été donnée. 

 

Je me disais aussi que l'on peut penser à un endurcissement du cœur des grands-prêtres. Et cela sera repris plus tard: il vaut mieux qu'un seul meure pour le bien du peuple, plutôt que la massacre de la population. Les démons qui possèdent les hommes, sont responsables de comportements déviants, fous, mais pas des tentations. 

 

45 En entendant les paraboles de Jésus, les grands prêtres et les pharisiens avaient bien compris qu’il parlait d’eux. 

 

46 Tout en cherchant à l’arrêter, ils eurent peur des foules, parce qu’elles le tenaient pour un prophète.

 

Cela paraît impossible qu'ils n'aient pas compris. Mais on commence à entendre l'arrestation en dehors de la foule, donc la nuit. Je ne sais plus dans quel évangile, il est question de la foule qui est suspendue aux lèvres (aux paroles qui coulent de bouche, comme du lait ou comme du vin ou comme de l'eau vive), et ici c'est la foule qui tient Jésus pour un prophète.

 

 

SAMEDI 6 MARS. Lc 15, 1-3, 11-32. Parabole des deux fils. 

 

 

En ce temps-là, les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. 

Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »

 

Intéressant les deux catégories. D'un côté les moches, qui n'ont aucun scrupule à perdre du temps pour écouter Jésus et de l'autres, les "purs" qui récriminent. D'emblée on a les deux fils. Celui qui a fait des conneries et qui en fait, mais qui revient et qui est accueilli et les autres qui restent à la porte. Et la parabole, elle est pour ces derniers (comme la parabole des deux fils en Mt, sera pour les scribes et les grands prêtres).

 

 Alors Jésus leur dit cette parabole : 

11 « Un homme avait deux fils. 

12 Le plus jeune dit à son père : “Père, donne-moi la part de fortune qui me revient.” Et le père leur partagea ses biens. 

 

Sympa le père. Il obtempère sans rien dire, comme s'il était mort.. Étonnant. Il aurait pu réagir. Normalement le deuxième, l'aîné aurait du avoir sa part, mais tout se passe comme s'il n'en voulait pas. Pas tant que son père est vivant.

 

13 Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en menant une vie de désordre. 

14 Il avait tout dépensé, quand une grande famine survint dans ce pays, et il commença à se trouver dans le besoin. 

15 Il alla s’engager auprès d’un habitant de ce pays, qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. 

16 Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. 

 

Rôle bénéfique de la famine dans l'histoire du peuple de Dieu.. 

 

17 Alors il rentra en lui-même et se dit : “Combien d’ouvriers de mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! 

18 Je me lèverai, j’irai vers mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. 

19 Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Traite-moi comme l’un de tes ouvriers.” 

 

Bien sûr, c'est très au raz des pâquerettes. C'est un peu comme l'intendant qui a dilapidé les bien de son maître et qui essaye de trouver un moyen pour ne pas crever de faim par la suite. Et donc là, sitôt dit, sitôt fait..

 

20 Il se leva et s’en alla vers son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de compassion ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers.

 2 1Le fils lui dit : “Père, j’ai péché contre le ciel et envers toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils.” 

 

Ce que j'aime dans ces versets, c'est que le fils n'a pas besoin de dire la phrase. Traite-moi comme un de tes serviteurs. Et c'est peut-être une reconnaissance de la faute du bout des lèvres et c'est important, car cela suffit. Il ne pleure pas, il ne se lamente pas, il dit sa phrase. Maintenant, peut-être que quand il voit son père qui court à se rencontre, quelque chose se passe en lui, et cela c'est aussi possible et c'est ce qui n'est pas dit qui est l'important.

 

22 Mais le père dit à ses serviteurs : “Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller, mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds, 

23 allez chercher le veau gras, tuez-le, mangeons et festoyons,

24 car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.” Et ils commencèrent à festoyer. 

 

Et c'est la fête. Et il y a aussi la vêture, qui pe fait toujours penser au prêtre qui a des vêtements sales  et que l'on habille avec une robe neuve et un nouveau turban.

 

25 Or le fils aîné était aux champs. Quand il revint et fut près de la maison, il entendit la musique et les danses.

26 Appelant un des serviteurs, il s’informa de ce qui se passait. 

27Celui-ci répondit : “Ton frère est arrivé, et ton père a tué le veau gras, parce qu’il a retrouvé ton frère en bonne santé.”

 

Entrée en scène du deuxième. Il est en vêtement de travail, il est fatigué, harassé, et voilà qu'on lui parle de sont frère, qu'il était bien content de ne plus avoir sur le dos. Ce sale petit con qui ne pense qu'à faire la fête.. Et là, vraiment ce n'est pas juste. Il a tout dépensé et on dépense pour lui. On se réjouit, parce qu'il est en bonne santé. Vraiment n'importe quoi..

 

28 Alors le fils aîné se mit en colère, et il refusait d’entrer. Son père sortit le supplier.

 

On a donc là, un père qui ne perd pas espoir (il attend) et il se réjouit juste parce que le fils va bien malgré sa crasse et peut-être sa maigreur, et qui supplie le  grand de ne pas rester à la porte.  

29 Mais il répliqua à son père : “Il y a tant d’années que je suis à ton service sans avoir jamais transgressé tes ordres, et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis.

 30 Mais, quand ton fils que voilà est revenu après avoir dévoré ton bien avec des prostituées, tu as fait tuer pour lui le veau gras !” 

 

Et la rancœur éclate. Celle des bien pensants, des bien pratiquants, qui obéissent et ne demandent rien.. 

 

31 Le père répondit : “Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi. 

32 Il fallait festoyer et se réjouir ; car ton frère que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé !” »

 

Et c'est la fin; avec le tout ce qui est à moi est à toi, ce qui pose quand même la question de l'héritage, et une justification: plus de bonheur pour un pécheur qui se repend que pour 99 justes, qui n'ont pas besoin de conversion.

 

Qu'est ce qu'ils ont compris les uns et les autres de ce drôle de Père? 

 

 

Le grand raconte. 

 

Là, c'est vraiment le comble. Je rentre des champs où je me suis crevé le cul à travailler comme une bête pour faire fructifier les champs de mon père. Et de la pierraille il y en a. Plusieurs fois j'ai du redresser le soc de la charrue, plusieurs fois, j'ai dû m'occuper des bœufs, et cela à la longue c'est usant, d'autant que le père, il ne dit même pas merci. Je sais bien que c'est mon héritage, mais quand même..

 

Bref, j'arrive à la maison et j'entends de la musique. De la musique, mais chez nous, il n'y en a jamais. Et ça sent la viande grillée. Il n'a quand même pas tué le veau gras? Est ce que quelqu'un serait arrivé chez nous? Alors je demande à un serviteur, et là, les bras m'en tombent. Il m'annonce que mon frère, ce petit con qui a réclamé son héritage et qui (ça je le sais parce que j'ai des amis un peu partout) a claqué son héritage en faisant la fête, et en couchant à droite et à gauche,  mais aussi en faisant des placements qui l'ont ruiné, parce qu'il se fait avoir par n'importe qui, il est revenu. Revenu. 

 

Mais c'est fou ça. Il ne pouvait pas rester où il était? Le serviteur a ajouté que c'était parce qu'il était en bonne santé. Il est vraiment bizarre mon père. C'est adulte mon frère, ce n'est plus un bébé dont il faut s'occuper et se réjouir parce qu'il n'est pas malade. Mais mon père, il a toujours quoique j'en dise, a toujours été attentif à cela: que nous soyons en bonne santé.

 

J'ai jeté un coup d'œil et j'ai vu que mon frère, il était habillé de neuf des pieds à la tête, qu'il était bien rasé, et que mon père avait l'air très heureux. Moi, si j'avais été lui, je ne l'aurai pas laissé rentré, je l'aurai envoyé avec les ouvriers de mon père. En plus je l'aurais eu sous mes ordres et je lui en aurai fait baver. Et je dois dire que la colère montait en moi, et j'avais l'impression que ça allait exploser. 

 

Là dessus mon père est arrivé. Ce qui m'a frappé, c'est qu'il avait rajeuni, comme si des années l'avaient quitté. Je lui ais dit que je ne comprenais pas qu'il fasse la fête pour mon frère qui s'était quand même très mal comporté, qui est la honte de la famille, alors qu'il ne m'a jamais proposé de faire la fête avec mes amis.

 

Et là, il a eu une phrase qui m'a retourné et qui a fait tomber ma colère. Il m'a dit "mon enfant" et cela ça fait des années qu'il ne m'appelle plus comme cela. Et il y a eu un silence après ce "mon enfant". Et il a ajouté, tu es toujours avec moi et tout ce qui est moi est à toi. Ces mots là, ils ont résonné en moi. Tout ce qui est lui est moi. Sauf que je ne le savais pas, parce qu'il ne me l'avait jamais dit. Cela veut dire aussi, que je n'ai peut-être pas à travailler comme un bête, mais que je peux trouver mon bonheur autrement. Servir oui, mais pas comme un esclave, parce que ce n'est pas ce qu'il demande. J'ai imaginé des choses sur ce qu'il attendait de moi, et du coup, je vis avec une colère permanente en moi. Et la colère est partie. 

 

Alors quand il a ajouté qu'il fallait se réjouir et festoyer parce que mon frère qui était mort était revenu à la vie, je crois que j'ai compris ce qu'il voulait dire. La colère qui était en moi et qui est partie, elle m'a fait revenir à la vie. Pour mon petit frère, je ne sais pas, mais si mon père dit qu'il est revenu à la vie, c'est qu'il sait ce qu'il dit et que du coup je pourrais faire la paix avec lui le petit et aussi avec moi et ma rancœur. 

  

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