vendredi 11 février 2022

SEMAINE DU 6 AU 12 FÉVRIER. ÉVANGILES

DIMANCHE 6 FÉVRIER. Lc 5, 1-11 

 

https://giboulee.blogspot.com/2022/02/lc-5-1-11-la-peche-sur-les-bords-du-lac.html

 

 

 

1 En ce temps-là, la foule se pressait autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu, tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth. 

 

2 Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. 

3 Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’écarter un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules. 

 

4 Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche. » 

5 Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. » 

6 Et l’ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer. 

 

7 Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles enfonçaient. 

 

8 À cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. » 

9 En effet, un grand effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ; 

 

 Isaïe 2, 5Je dis alors : « Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures, j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures : et mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur de l’univers ! » 6L’un des séraphins vola vers moi, tenant un charbon brûlant qu’il avait pris avec des pinces sur l’autel. 7Il l’approcha de ma bouche et dit : « Ceci a touché tes lèvres, et maintenant ta faute est enlevée, ton péché est pardonné. » 8J’entendis alors la voix du Seigneur qui disait : « Qui enverrai-je ? Qui sera notre messager ? » Et j’ai répondu : « Me voici : envoie-moi ! »

 

10 et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras.» 

 

11 Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent.

 

Simon raconte.


 Toute la nuit sans rien prendre, toute la nuit. Cela arrive mais c'est rare. Et du poisson j'en ai besoin pour pouvoir faire rentrer de l'argent à la maison. Rien. Nous avons regagné André et moi la rive, rempli de fatigue. Nous avons fait les gestes habituels, remettre les filets dans la barque avant de les laver et de vérifier que les mailles sont en bon état. Nous étions vraiment découragés et la fatigue de cette nuit sans sommeil, nous accablait. Pour Zébédée et ses fils, qui sont nos compagnons, ce n'était guère mieux, mais un peu mieux quand même.

 

Sur le port, il y avait du monde, même beaucoup de monde, ce qui est rare en semaine et à cette heure là. Il y avait un homme qui parlait, mais sa voix ne portait pas vraiment. Je ne sais pas trop ce qu'il racontait. Peut-être un disciple de Jean, l'homme qui baptise sur le Jourdain et qui nous parle de la venue du Royaume. Ce Jean je l'aime bien moi. Parfois je pense à le suivre.

 

Et voilà que cet homme, ce Jésus de Nazareth, il monte dans ma barque et il me demande de s'écarter un peu du large, ce que je fais pour lui faire plaisir. Mais il y a quelque chose dans sa voix, dans son regard, qui fait que l'on ne peut pas résister. Il s'assied, et là il parle, il parle. J'entends mais je n'écoute pas trop. Je suis tellement fatigué et tellement déçu. 

 

Et puis il y a comme un silence et il s'adresse à moi. Je pensais qu'il voulait que je le ramène à bord, mais non. Il me dit d'aller au large, en eau profonde et de jeter mon filet. Je l'ai regardé comme s'il était fou, mais il avait l'air de savoir ce qu'il voulait. Et comme je l'ai dit, une autorité émanait de lui. Alors André et moi, nous avons pris nos rames, nous avons ramé et nous avons jeté les filets. Vous vous rendez compte, jeter les filets en plein midi, jamais personne ne fait cela. Seulement quelque chose s'est passé. Il y avait non pas un banc de poissons, mais des bancs de poissons de race variées qui entouraient la barque, et ils se prenaient dans nos filets. Jamais nous n'avions vu une chose pareille. Les filets étaient sur le point de se rompre. On a fait signe aux fils de Zébédée pour qu'ils viennent nous aider. Les filets étaient tellement remplis qu'on avait du mal à les faire passer dans la barque. Et nos barques étaient tellement remplies, qu'elles s'enfonçaient. 

 

Quelque chose s'est passé en moi, j'ai ressenti quelque chose de l'ordre de la crainte. Qui était cet homme qui avait pouvoir sur les créatures de la mer? Je me suis senti misérable devant lui, je suis tombé à ses pieds, et je lui ai dit une phrase qui ne m'appartenait pas vraiment, une phrase prononcée autrefois par le prophète Isaïe lors de sa vision du Temple du Tout Puissant et de sa Gloire. Je lui ai demandé de s'écarter de moi, car j'étais un homme rempli de péché, et que lui il était rempli de la Puissance du Très Haut.

 

Il m'a regardé, il m'a aidé à me mettre debout, et il m'a dit de ne pas avoir peur, qu'il ferait de moi un pêcheur d'homme. Je ne sais pas ce que cela veut dire, attirer des hommes dans mes filets, mais manifestement il sait ce qu'il dit.

 

Nous avons regagné la terre ferme, les poissons, ont été mis avec l'aide de tous dans des paniers, et des amis se sont chargés de la vente, parce que nous, nous les quatre, nous les amis depuis toujours, nous avions compris que nous avions trouvé le Maître que nous attendions, que nous cherchions et nous l'avons suivi.


 

LUNDI 7 FÉVRIER. Mc 6, 53-56

 

Les péricopes précédentes: multiplication des pains et tempête apaisée (mais là c'est la deuxième et Jésus n'est pas avec les disciples) ont été sautées, peut-être parce qu'entendues dans le temps après Noël. Et là, c'est donc le retour, sauf que si la nouvelle du pain donné à tous a été racontée, on comprend la notoriété de Jésus et là, il ne se dérobe pas.

 

 

53 En ce temps-là, après la traversée, abordant à Génésareth, ils accostèrent. 

54 Ils sortirent de la barque, et aussitôt les gens reconnurent Jésus : 

55 ils parcoururent toute la région, et se mirent à apporter les malades sur des brancards là où l’on apprenait que Jésus se trouvait. 

 

Il y a beaucoup de "il ou ils" dans ces versets. En fait c'est la césure qui semble mal faite. Quand "ils sortirent de la barque", donc Jésus et les disciples, qui arrivent là où on ne les attend pas du tout, c'est donc une barque comme les autres; simplement c'est un nouveau lieu. Et là jésus est reconnu, mais est-il déjà venu là? 

 

Et la suite laisse à penser que les "gens" parcourent toute la région et se mettent a apporter les malades, mais que Jésus est itinérant.

 

 

56 Et dans tous les endroits où il se rendait, dans les villages, les villes ou les campagnes, on déposait les infirmes sur les places. Ils le suppliaient de leur laisser toucher ne serait-ce que la frange de son manteau. Et tous ceux qui la touchèrent étaient sauvés.

 

Et là on a  Jésus qui se rend dans des localités inconnues et d'une part, les amènent les malades à Jésus et ils supplient jésus de se laisser toucher, et ceux qui touche cette frange qui balaye le sol, sont sauvés. 

 

Alors il y a la double ou la triple posture. Reconnaître Jésus, parler de lui à ceux qui ont besoin de lui et qui ne peuvent se rendre facilement auprès de lui, et savoir que toucher simplement un morceau extérieur de lui, cela rend la vie. Alors cela peut poser pour moi la question des reliques, des gestes de piété avec lesquels j'ai tellement de mal. Seigneur laisse-moi m'incliner devant toi, quelle que soit la forme que tu choisis. 

 

 

MARDI 8 FÉVRIER. Mc 7, 1-13.


 

Un mot qui me vient pendant la messe: inaliénable. Et c'était quelque chose qui allait avec le pur et l'impur de l'évangile de ce jour. D'après le dictionnaire, cet adjectif se dit d'un bien qu'on ne peut pas enlever à quelqu'un, ou au figuré, qui appartient à quelqu'un, qu'on ne peut lui enlever, qui est là lui. Or ce n'est pas du tout à cela que je pensais, mais à quelque chose qui ne peut être transformé. L'or ne se corrompt pas, on ne peut rien lui ajouter. Ce serait comme une qualité intrinsèque. Ça ne peut pas être pris pour être transformé en autre chose; pour le moment je ne vois pas où ça me mène. C'est comme si j'avais confondu inaliénable et inaltérable. Quelque chose qui ne peut être attaqué par un agent extérieur, comme l'acier est inaltérable alors que le fer ne l'est pas.  Mais cela me renvoie à une question qui sera posée par la suite de cet évangile, est ce que ce qui sort du cœur de l'homme, ce mal, peut altérer un autre cœur, lui faire croire qu'il est impur, il est mauvais, qu'il est malade, et du coup le cœur se rend malade, et c'est tellement ce que je vois avec les adultes agressés dans leur enfance; et là c'est vrai que cela me révolte. Comment le Seigneur voit-il ces cœurs qui ont été attaqués, détruits, et moi je suis tellement impuissante. Car le problème de cet impur là, c'est qu'il se répand et qu'il contamine.

·       Le Larousse comme synonymes donne; 1. Qui ne peut être aliéné.

Synonymes :

immortel - imprescriptible - inviolable - sacré

 

 

Quand la tradition est plus forte que la parole.

 

1 En ce temps-là, les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalemse réunissent auprès de Jésus, 

2 et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées. 

3 – Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, par attachement à la tradition des anciens ; 

4 et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d’autres pratiques : lavage de coupes, de carafes et de plats. 

 

On peut quand se demander ce qu'ils font là. Ils s'invitent finalement, ils font comme un groupe à part, et ils observent et ils sautent sur le premier truc qui ne semble pas catholique: et ils interrogent Jésus, avec l'idée (enfin c'est ce que je pense) de le prendre en défaut. Ne pas faire comme eux, c'est mal, c'est condamnable. Donc leur référence, c'est leur manière de faire, la tradition, mais pas la loi.

 

5 Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec des mains impures. » 

6 Jésus leur répondit : « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : ‘Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. 

7 C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains.’ 

 

Finalement Jésus fait avec eux, comme pour les tentations (non rapportées dans cet évangile), il renvoie la Tora "écrite". Et l'argument est très fort, les doctrines ne sont que des préceptes humains.

 

8 Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. » 

 

9 Il leur disait encore : « Vous rejetez bel et bien le commandement de Dieu pour établir votre tradition. 

10 En effet, Moïse a dit : ‘Honore ton père et ta mère.’ Et encore : ‘Celui qui maudit son père ou sa mère sera mis à mort.’ 

11 Mais vous, vous dites : Supposons qu’un homme déclare à son père ou à sa mère : “Les ressources qui m’auraient permis de t’aider sont ‘korbane’, c’est-à-dire don réservé à Dieu”, 

12 alors vous ne l’autorisez plus à faire quoi que ce soit pour son père ou sa mère ; 

 

13 vous annulez ainsi la parole de Dieu par la tradition que vous transmettez. Et vous faites beaucoup de choses du même genre. »


Dans le litige, c'est manifestement Jésus qui prend l'avantage.. 

 

Mais le risque de se servir de la tradition, des habitudes, des rituels, demeure toujours. Seigneur aide moi aujourd'hui à vivre de ta parole, celle que tu me donnes chaque jour, dans les écritures. Merci de me purifier par ta présence, au fil des jours. Amen.

 

 

MERCREDI 9 FÉVRIER. Mc 7, 14-23

 

 

14 En ce temps-là, appelant de nouveau la foule, Jésus lui disait : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien. 

15 Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. » 

 

16[…] 

 

Il y a eu les scribes qui sont venus et qui sont partis. Jésus est normalement chez Simon quand cela se passe, et les disciples mangent ou ont mangé. Et je peux imaginer que Jésus sort, qu'il n'a pas digéré ce qui vient de se passer, mais qu'il veut en tirer un enseignement pour ceux qui aiment l'écouter. Et c'est cette petite phrase: ce n'est pas ce qui rentre dans l'homme par la bouche qui le rend impur (au moment de la création, tous les aliments sont bons), mais c'est ce qui est émis par lui, quand il est pris par la convoitise ou l'agressivité. C'est donc très court, presque sybillin. 

 

17 Quand il eut quitté la foule pour rentrer à la maison, ses disciples l’interrogeaient sur cette parabole.

 

Là c'est retour à la maison, et on peut penser que Jésus a dit d'autres choses, mais là cette sentence (un peu comme dans les Proverbes) n'a pas été comprise, d'où la question des disciples, ce qui permet à Jésus d'expliquer. 

 

18 Alors il leur dit : « Êtes-vous donc sans intelligence, vous aussi ? Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans l’homme, en venant du dehors, ne peut pas le rendre impur, 

19 parce que cela n’entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, pour être éliminé ? » C’est ainsi que Jésus déclarait purs tous les aliments

 

Ce qui rentre par la bouche, ne rentre pas dans le cœur. La finale, montre que ça ne fait que passer, que ça ne s'incruste pas. Et que pour Marc, c'est une annonce importante: les païens peuvent manger ce qu'ils veulent. 

 

20 Il leur dit encore : « Ce qui sort de l’homme, c’est cela qui le rend impur. 

 

21Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres, 

22 adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. 

23 Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. »

 

Là, on a une belle liste de 12, qu'il faudrait peut-être mettre en lien avec ce que Paul dit des fruits de la chair , chair qu'il oppose à Esprit; 



Seigneur, je sais qu'il y a de l'impur en moi, des pensées qui viennent toutes seules, qui sont rapides, trop rapides. Permets au moins quand je m'en rends compte de penser à bénir ces personnes.

 

 

JEUDI 10 FÉVRIER. Mc 7, 24-30

 

Sur Open  bible, il y avait un commentaire intéressant sur les petits chiens, mais je ne l'ai pas noté; cela revenait à dire, je peux guérir ta fille, mais si tu ne te convertis pas, si tu restes tenue en laisse par les dieux qui sont les tiens, si tu ne coupes pas le lien qui te relie à eux, ça ne sert à rien. Et la femme qui parle des miettes, demande et reconnait qu'elle a besoin du Salut. C'est peut-être quelque chose comme cela;

 

https://giboulee.blogspot.com/search?q=la+syro-phénicienne

 

 

Cet épisode n'est pas repris chez Luc. Curieusement il est plus développé chez Matthieu que chez Marc. Si on les met en parallèle, voilà ce que ça donne.

 

Matthieu 15, 21

Marc7, 24

21 Partant de là, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon.

 

 

 

 

 

 

 

22 Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. »

 

 

 

 

 

23 Mais il ne lui répondit pas un mot. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! »

24 Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »

2

 

5 Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! »

 

26 Il répondit : 

« Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. »

 

 

 

 

27 Elle reprit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »

 

 

28 Jésus répondit : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » 

 

 

Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.

 

 

 

 

24 En partant de là, Jésus se rendit dans le territoire de Tyr. Il était entré dans une maison, et il ne voulait pas qu’on le sache. Mais il ne put rester inaperçu :

 

 

 

 

25 une femme entendit aussitôt parler de lui ; elle avait une petite fille possédée par un esprit impur ; elle vint se jeter à ses pieds.

26 Cette femme était païenne, syro-phénicienne de naissance, et elle lui demandait d’expulser le démon hors de sa fille.

2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

7

 

 

 

 

 Il lui disait : « Laisse d’abord les enfants se rassasier, car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. »

 

 

 

28 Mais elle lui répliqua : « Seigneurles petits chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits enfants ! » Alors il lui dit :

 

 

29 « À cause de cette parole, va : le démon est sorti de ta fille. »

 

 

 

 

30 Elle rentra à la maison, et elle trouva l’enfant étendue sur le lit : le démon était sorti d’elle.

 

 

 

24 En ce temps-là,  Jésus partit et se rendit dans le territoire de Tyr. Il était entré dans une maison, et il ne voulait pas qu’on le sache, mais il ne put rester inaperçu : 

 

On a eu le discours sur le pur et l'impur et voilà que Jésus part dans un pays qui est païen, donc impur. Il change de région. Il n'arrive pas à rester l'inconnu; et du coup on parle de lui.

 

25 une femme entendit aussitôt parler de lui ; elle avait une petite fille possédée par un esprit impur ; elle vint se jeter à ses pieds. 

26 Cette femme était païenne, syro-phénicienne de naissance, et elle lui demandait d’expulser le démon hors de sa fille. 

 

Là, on ne sait pas depuis combien de temps l'enfant est malade. On sait juste que c'est ne fille, et du père, il n'est pas question. Et dès qu'elle apprend que le guérisseur est là, elle fonce et lui demande d'emblée un exorcisme. Peut-être qu'elle voulait que Jésus aille chez elle, et mette le démon à la porte. Ce qu'on sait c'est qu'elle est une vraie païenne, une non convertie, une qui ne connait rien du judaïsme, qui adore normalement des idoles. Le culte de sidoniens dont on a parlé dans la première lecture. Et son Dieu, ou sa déesse, n'a rien pu faire. On retrouve presque ces combats de divinité un peu comme dans l'exode, où le Dieu de Moïse sera plus fort que pharaon qui est lui-même un dieu. Ce qu'on peut imaginer c'est qu'elle est à la dernière extrémité, et qu'elle ne sait plus quoi faire, ni comme on dit à quel Dieu se vouer. Alors elle essaye cet homme, qui a quand même fait un sacré truc en décapole, 2000 porcs qui se sont jetés dans la mer. Si on reste au niveau des mots, son seul avoir, c'est sa petite fille, qui lui est comme enlevée par l'esprit impur. 

 

27 Il lui disait : « Laisse d’abord les enfants se rassasier, car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » 

 

Et là, il a une réponse pas évidente. Je suis venu pour exorciser ceux de mon peuple, le salut c'est pour eux, et mon pouvoir, il est pour eux, pas pour toi. Mais c'est comme si cela allait en quelque sorte appauvrir Jésus, alors qu'il a guéri le possédé de Guérasa. Donc ce n'est pas très cohérent. Alors peut-être que le but de cette péricope, surtout chez Marc, qui a suvi Paul est autre

 

Il est question d'une petite fille, donc d'un enfant. Et ce que Jésus dit, c'est je dois guérir les enfants de mon peuple, tu es d'un autre peuple, et je n'ai actuellement pas le droit de distribuer mes bienfaits à d'autres que ceux de mon peuple. Ce serait comme si je le jetais aux petits chiens, et les petits chiens, ici ce sont tes semblables, les idoâtres. Et ta fille en fait partie. 

 

 

28 Mais elle lui répliqua : « Seigneur, les petits chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits enfants ! »

 

Peut-être que tu considères ma fille et moi-même comme des petits chiens, comme des possédés, mais comprends moi, on ne contente des miettes, on ne vole rien. Donne seulement les mietts.

 

La réponse de la femme reste au niveau de celle de Jésus, je ne t'enlève rien mais avec toi, il y a du surplus (voir la multiplication des pains) alors donne-moi juste ce qui est en trop.

 

29 » Alors il lui dit  « À cause de cette parole, va : le démon est sorti de ta fille. » 

30 Elle rentra à la maison, et elle trouva l’enfant étendue sur le lit : le démon était sorti d’elle.

 

Dans la réponse de la femme, il y a une foi profonde, donne -moi juste ce dont j'ai besoin parce que j'ai foi en toi. (enfin j'espère ne pas me tromper). 

 

Et c'est un peu le parallèle avec le centurion qui trouve son serviteur guéri. 

 

Mais le texte de Marc me semble beaucoup plus court que celui de Matthieu.

 

Guérison de la fille de la femme syro-phénicienne.

 

 

 

VENDREDI 11 FÉVRIER. Mc 7, 31-37

 

"Ta main me conduit, ta droite me saisit tu as posé sur moi ta main".

 

31 En ce temps-là, Jésus quitta le territoire de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole

 

Peut-on dire que les vacances sont finies? Jésus quitte cette région et pour retourner chez lui, passe par la Deécapole. 

 

32 Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler et supplient Jésus de poser la main sur lui. 

 

On lui demande une guérison, mais a minima. Juste poser la main sur lui. Et là me revient ce chant, tu as posé la main sur moi. Le sourd ne vient pas de lui-même, il est amené par des gens

 

33 Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue. 

34 Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! »

 

 

Et là, ça se passe dans un "tête à tête", puisque c'est bien de la tête qu'il s'agit. Un seul à seul, un cœur à cœur. Est-ce que le sourd comprend ce qui se passe, lui qui n'a pas pu "entendre" parler de Jésus. Et là, Jésus fait les gestes rituels des guérisseurs, peut-être pour lui montrer qui il est. Un peu comme s'il lui parlait en langage corporel. Je m'occupe de tes oreilles, je m'occupe de ta langue, pour qu'elle redevienne agile. 

Mais ensuite il se passe autre chose. Il y a Jésus qui montre qu'il prie cat il a les yeux levés au ciel, comme cela sera rapporté lors de la Cène. Il y a ensuite le soupir, et ce soupir ou gémissement est étonnant. Et ensuite le mot, un de ces mots que l'on a tellement soif de connaître, et là, c'est ouvre toi. Que tes oreilles s'ouvrent (mais pas n'importent comment), que ta bouche s'ouvre, mais pas n'importe comment. Que ta bouche s'ouvre pour chanter la louange du vrai Dieu, que tes oreilles écoutent la vraie parole. Oui, s'ouvrir, mais pas n'importe comment et peut-être que cela explique ce soupir de Jésus. 

 

 

35 Ses oreilles s’ouvrirent ; sa langue se délia, et il parlait correctement. 

 

Et la parole est agissante, la parole libère, les oreilles s'ouvrent la langue se délie, mais s'il parle correctement, il ne chante pas les louanges de Dieu, comme le fera le lépreux samaritain.

 

36 Alors Jésus leur ordonna de n’en rien dire à personne ; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient. 3

37 Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. » isaïe 29, 18

 

Là, cela reste paradoxal, pourquoi ne rien dire à personne? Miracle en pays païen? Ou parce que le temps n'est pas venu. Mais ceux qui étaient présents, emploient peut-être sans le savoir une phrase du prophète Isaïe. (à vérifier).

 

Un disciple raconte

 

Nous avons quitté le beau pays de Sidon, et repris la route vers chez nous, en passant par la Décapole. La Décapole, nous y avions fait un bref séjour; c'était quand le Maître avait expulsé d'un pauvre homme un tas de démons qui l'empêchaient de vivre dignement. Seulement ces démons, une fois sortis, avaient trouvé asile dans un troupeau de porc et les porcs, sûrement pour leur échapper, s'étaient précipités dans le lac, ce que les gardiens n'avaient pas apprécié; et on nous avait demandé de décamper, ce que nous avons fait. Et nous revoilà dans ce territoire. Je pense qu'on a dû parler de Jésus, car dans un village on lui a amené un homme sourd, qui s'exprimait un peu, pour qu'il pose la main sur lui. 

 

A notre surprise, il a regardé l'homme, qui bien sûr regardait Jésus avec beaucoup d'étonnement, et l'a conduit à l'écart. Là, ils se sont assis. Jésus, à mon avis, a voulu lui faire comprendre qui il était, un guérisseur. Alors il a mis ses doigts dans les oreilles de l'homme. Et il l'a regardé. Puis il a pris un peu de sa salive, et il a touché la langue de l'homme. Un peu de temps a passé. L'homme semblait attendre. 

 

Et Jésus a levé les yeux vers le ciel, comme il l'avait fait le jour où il avait donné à manger à tout le monde, au bord du lac, et il a murmuré, soupiré, effata. Il ne s'adressait pas à l'homme, mais à celui qu'il nomme son Père. Il lui demandait que ses oreilles s'ouvrent, que sa langue de délie pour qu'il puisse ouvrir sa bouche et peut-être chanter les louanges de notre Dieu.

 

Et l'homme s'est mis à parler. Jésus l'a reconduit au village, et tous étaient dans l'admiration; mais il leur a demandé de ne rien dire à personne. Là, c'était lui qui leur liait la parole si je puis dire. Et tous s'extasiaient car oui, il n'est pas un guérisseur comme les autres. Nous sommes partis très vite, comme s'il se sentait appelé à autre chose. Peut-être qu'il veut que ces non-juifs puissent s'ouvrir à la Présence du vrai Dieu, mais est-ce que c'est cela ce qui est voulu?

 

 

SAMEDI 12 FÉVRIER. Mc 8, 1-10 Deuxième multiplication des pains.

 

1 En ces jours-là, comme il y avait de nouveau une grande foule, et que les gens n’avaient rien à manger, Jésus appelle à lui ses disciples et leur dit : 

 

2 « J’ai de la compassion pour cette foule, car depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi, et n’ont rien à manger. 

3 Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en chemin, et certains d’entre eux sont venus de loin. » 

 

Trois jours.. La compassion et l'admiration de Jésus. Certains vont défaillir. Et pourtant il faut bien les renvoyer pour que Jésus reprenne sa route, car il a son chemin à faire.

 

4 Ses disciples lui répondirent : « Où donc pourra-t-on trouver du pain pour les rassasier ici, dans le désert ? » 5Il leur demanda : « Combien de pains avez-vous ? » Ils lui dirent : « Sept. » 

 

A la question du où, Jésus repond par une autre question, celle du combien. Et peut-être que les disciples ne vont pas apprécier, mais si, ce seront eux qui auront le beau rôle.

 

6 Alors il ordonna à la foule de s’asseoir par terre. Puis, prenant les sept pains et rendant grâce, il les rompit, et il les donnait à ses disciples pour que ceux-ci les distribuent ; et ils les distribuèrent à la foule. 

7 Ils avaient aussi quelques petits poissons, que Jésus bénit et fit aussi distribuer. 

8 Les gens mangèrent et furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient : cela faisait sept corbeilles. 

9 Or, ils étaient environ quatre mille. Puis Jésus les renvoya. 10Aussitôt, montant dans la barque avec ses disciples, il alla dans la région de Dalmanoutha.


C'est le miracle, pour les non juifs avec le symbolisme de l'abondance. Et jésus qui arrive on ne sait pas trop où pour continuer la route qui va le mener à la transfiguration et à la Croix

 

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