vendredi 4 février 2022

SEMAINE DU 30 JANVIER AU 5 FÉVRIER. ÉVANGILES

DIMANCHE 30 JANVIER. Lc 4, 21-30. Suite synagogue Nazareth.

 

Je ne pense pas que la réaction qui va jusqu'au meurtre serait sous-tendue juste par le fait que Jésus ait commencé son ministère ailleurs. Mais peut-être que dès ce premier chapitre de la vie publique, Luc montre l'universalisme de Jésus: le salut n'est pas réservé à un petit groupe

 

21 En ce temps-là, dans la synagogue de Nazareth, après la lecture du livre d'Isaïe, Jésus déclara : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. » 

22 Tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche. Ils se disaient : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? » 

 

Jésus bien de leur faire comprendre qu'il est l'envoyé, celui qui. a reçu l'onction, qui va guérir, libérer sauver.  On imagine qu'il a commenté, et peut-être qu'il a dit ce qui a pu se passer ailleurs. Alors dans un premier temps, tout le monde semble séduit, mais ça ne dure pas. Il ya la petite phrase presque assassine: n'est le pas là, le fils de Joseph? Un peu comme si Jésus leur racontait des histoires. C'est "pour qui se prend-il celui là?". Et Jésus répond à ce questionnement qu'il soit formulé verbalement ou pas.

 

23 Mais il leur dit : « Sûrement vous allez me citer le dicton : “Médecin, guéris-toi toi-même”, et me dire : “Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm ; fais donc de même ici dans ton lieu d’origine !” » 

24 Puis il ajouta : « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays. 

 

Et là, c'est lui qui attaque en quelque sorte. Mais la première phrase: médecin guéris -toi toi-même est assez incompréhensible. La suite l'est moins. Les habitants de Nazareth savent ce qui s'est passé, ailleurs, sauf que nous , nous ne le savons pas, et peut-être plutôt qu'un enseignement, ils auraient voulu des guérisons. Je ne sais pas. Mais ensuite Jésus, passe de guérisseur, à Prophète. Et là, il continue à attaquer. Se compare-t-il à Elie ou à Élisée? 

 

25 En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie, lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie, et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël ; 

26 pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère. 

27 Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien. » 

 

Jésus se sert toujours de ce qui se passe chez les auditeurs pour les faire réfléchir. Si lui, fait ce qu'Élisée et Elie ont fait au compte-goutte, pour des non-juifs, alors pourquoi doutent-ils de lui? Ce qui est certain, c'est que ça les rend furieux et avec des envies de meurtre. Il y a le en dehors de la ville, qui l'on retrouvera pour Etienne, et si on se réfère aux tentations, Jésus aurait bien pu sauter de cet escarpement, pour leur prouver qu'il est le Fils de Dieu, mais il se contente de passer son chemin. Personne ne met la main sur lui.

 

28 À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux

29 Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas

30Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin

 

 

Si je reprends ce texte dans une idée de contemplation, je peux me demander Jésus que dis-tu de toi, que montres-tu de toi? Tu es chez toi, tu dis qui tu es, mais eux, (ou moi), se réfèrent à ce qu'ils voient. Pas celui que tu dis être (celui qui a reçu l'onction), mais juste celui qui a Joseph pour Père. Et ensuite, tu me fais comprendre que tu es plus grand que les prophètes Elie et Élisée, et là encore, je résiste. Seigneur, il y a mes résistances, alors aide moi à sortir des chemins battus pour te voir, tel que tu veux te montrer à moi, dans mon aujourd'hui. À la fois l'homme Jésus, mais celui qui est le Maître, qui est le Seigneur, qui est mon Seigneur.

Peut-être que la finale est importante pour moi, car là tu montres aussi que tu as des pouvoirs étonnants. Tu passes au milieu d'eux. Et tu vas ton chemin.

 

 

Un ancien raconte

 

Jésus le fils de joseph , celui qui était charpentier et qui est mort depuis quelques années, est parti de chez nous depuis quelque temps. Pourquoi n'a-t-il pas repris l'atelier de son père, et laissé sa pauvre mère, ça on n'a pas compris, ni aimé d'ailleurs. On a raconté qu'il était devenu disciple de Jean le Baptiste, on a raconté aussi qu'il n'était pas resté avec lui, et qu'il s'était mis à enseigner mais aussi à guérir et à chasser des esprits mauvais. Cela nous a un peu étonné, car ce Jésus, qu'a-t-il de plus que les autres, de plus que nous?

 

Et le voilà de retour. Il est allé bien sûr chez sa mère, et en ce jour de Shabbat il est venu à la Synagogue. Il a eu la place d'honneur. On lui a présenté le rouleau du prophète Isaïe, il a choisi un passage disant que l'Esprit du Seigneur était sur lui, qu'il avait reçu l'onction pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres, pour annoncer aux captifs la délivrance, aux aveugles qu'ils retrouveront la vue et que les opprimés seraient libérés et enfin qu'une année favorable était accordée au peuple. Ensuite il y a eu un silence. Ce qui m'a étonné c'est sa lecture. Il prenait son temps, il nous regardait, comme si cela s'adressait à nous. Il s'est ensuite assis,  après avoir rendu le rouleau su servant. Et là, il a tout simplement dit que cela s'accomplissait aujourd'hui.  

 

Là, nous étions un peu partagés; certes il parle bien, il parle avec une assurance qu'il n'avait pas par le passé, mais bon pour qui se prend-il. Il est le fils de Joseph, alors qu'est ce qu'il nous raconte. Il serait le Messie? Bon il a peut-être fait des miracles, mais il n'est pas le seul, alors dire cela de lui, c'est nous faire prendre des vessies pour des lanternes. 

 

Bien sûr, ça on ne l'a pas dit, mais nous étions un certain nombre à le penser. 

 

Il nous a regardé et là de la place qui était la sienne, il nous a interpelés. Il nous a dit quelque chose d'étonnant, que nous allions lui dire "médecin, guéris -toi toi-même"; c'est ce que nous disons aux charlatans qui promettent des guérisons et ne tiennent pas parole. Pourtant lui, d'après ce qu'on dit il a guéri deux ou trois personnes de notre village, mais pour qui se prend-il?  

 

Ensuite il a parlé des grands prophètes, Elie et Elisée, pour dire que les miracles qu'ils avaient accomplis, c'était pour des étrangers. Est-ce qu'il veut nous faire comprendre que les miracles, ce n'est pas pour nous, que nous n'en sommes pas dignes et que lui, il soulage les autres, pas nous. Et il a ajouté que nul n'est prophète en son pays. 

 

Alors, ça, je ne sais pas pourquoi mais ça a mis le feu aux poudres. Il nous a vraiment énervé. Il se prend pour qui? Il s'imagine être plus fort que le prophète Elie qui a fait tomber le feu du ciel sur le sacrifice offert pour faire tomber la pluie ou le prophète Elie, qui certes a guéri Naaman de Syrien, mais qui a aussi nourri 100 personnes avec du pain pour 20? Non vraiment il exagère et il nous prend pour qui.

 

Alors une fois le service fini, on l'a acculé pour l'emmener en dehors de la ville, là où il y a ce promontoire. On voulait le précipiter dans le vide, on était tous autour de lui, mais là il s'est passé quelque chose d'étonnant. On n'a pas réussi à mettre la main sur lui, c'est comme s'il y avait un bouclier autour de lui, et il est parti. Bien sûr, Nazareth il connait comme sa poche, il y a grandi. Bref il nous a échappé, mais il ne perd rien pour attendre. 

 

Mais si je réfléchis, je ne comprends quand même pas ce qui nous a pris. D'accord on a peut-être le sang un peu chaud, mais de là, à vouloir tuer… C'est comme si un esprit était tombé sur nous et nous poussait à détruire cet homme, comme s'il était un danger public. Heureusement qu'il soit arrivé à s'en sortir et à nous échapper. Qu'aurions nous dit à sa mère? 

 

 

LUNDI 31 JANVIER. Mc  5, 1-20 le possédé légion.

 

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Quand j'étais petite, j'avais 7 ans, pour aller nous baigner, il fallait passer devant une grotte (j'habitais à Monaco, et les plages, elles étaient à Cap d'Aîl). Cette grotte était habitée par un homme, et cela me faisait très peur. J'ai du le voir ou l'entrevoir une fois ou deux, il était hirsute, sale (d'ailleurs parfois on déposait de savon à l'entrée de la grotte). Était-il un sdf comme on dit aujourd'hui? Je ne sais pas. Mais je n'avais qu'une hâte, passer le plus vite possible et le plus loin possible. Un jour il a disparu et je crois que nous sommes entrées dans la caverne, car c'était une sorte de caverne. Il me semble que dans la pierre, il y avait comme une couchette, il y avait des détritus et ça sentait mauvais. Ce matin en lisant cet épisode, je pense un peu à cela. Un homme qui est en dehors de tout, qui ne s'occupe pas de lui, peut-être qui crie, qui est sale, qui fait peur.. Et moi j'avais peur. Là ce qui est étonnant c'est la démarche. Cet homme que personne ne peut lier, parce qu'il se fait du mal (cela s'appelle des contentions en milieu psychiatrique), il vient de lui-même (enfin pas vraiment) pour voir cet homme Jésus. C'est étonnant quand on y pense. Comme si par la simple phrase prononcée par Jésus, mais qui ne sera dite qu'un peu plus tard; un lien se crée entre la puissance mauvaise et Jésus, et que la puissance est comme obligée de venir reconnaître le pouvoir qui est plus grand que lui, puisque son hôte (l'homme) se prosterne, et interpelle Jésus, en lui demandant quelque part de ne pas le déranger, de lui foutre la paix. 

Ce qui se passe ensuite est pour moi surprenant, parce qu'on passe du Je  au nous, et on comprend que l'était de cet homme est lié non pas à un seul mauvais esprit, mais à une légion et le dialogue continue avec le nous. 

 

La demande de se mettre dans les porcs, est normale. Je crois qu'en Egypte (Mooc de Lyon), le mauvais esprit était envoyé dans le corps d'un animal. Seulement là, ce qui se passe avec tout le troupeau qui se noie, fait de Jésus un magicien extrêmement dangereux, et cela peut expliquer la réaction des gens du village. Tu nous fais peur, ne reste pas ici, qu'est que tu vas encore nous faire.

 

Et c'est cette fin que j'aime bien, de l'homme, qui a réintégré sa place, qui veut remercier, et auquel Jésus demande de "faire sa pub", d'être missionnaire là où il est.

 

 

1 En ce temps-là, Jésus et ses disciples arrivèrent sur l’autre rive, de l’autre côté de la mer de Galilée, dans le pays des Géraséniens. 

 

Si on se souvient, cette arrivée est précédée par la tentative de meurtre (noyer Jésus et sa bande), ce qui montre que le mal est présent dans cette contrée, dans ce pays où vivent des non-juifs.

 

2 Comme Jésus sortait de la barque, aussitôt un homme possédé d’un esprit impur s’avança depuis les tombes à sa rencontre ; 

3 il habitait dans les tombeaux et personne ne pouvait plus l’attacher, même avec une chaîne ;

4 en effet on l’avait souvent attaché avec des fers aux pieds et des chaînes, mais il avait rompu les chaînes, brisé les fers, et personne ne pouvait le maîtriser. 

5Sans arrêt, nuit et jour, il était parmi les tombeaux et sur les collines, à crier, et à se blesser avec des pierres. 

 

Ce qui est étonnant c'est le "aussitôt". Jésus pose le pied sur le sol, et il est comme confronté à cet homme, qui est un possédé, qui a un comportement presque bestial, qui n'est plus lui-même, mais qui est poussée par une force qui déjà le dépasse. Peut-être d'ailleurs qu'en posant le pied sur cette terre, Jésus a demandé à son Père de chasser les démons qui le guettent. "quaerens quem dévoret".

 

6 Voyant Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui 

7 et cria d’une voix forte : « Que me veux-tu, Jésus, fils du Dieu Très-Haut ? Je t’adjure par Dieu, ne me tourmente pas ! » 

8 Jésus lui disait en effet : « Esprit impur, sors de cet homme ! »

 

Et c'est une drôle de demande. Celui qui tourmente, qui persécute, brusquement se sent victime. 

 

9 Et il lui demandait : « Quel est ton nom ? » L’homme lui dit : « Mon nom est Légion, car nous sommes beaucoup. » 

10 Et ils suppliaient Jésus avec insistance de ne pas les chasser en dehors du pays. 

 

Et là, on passe au pluriel. A partir du moment où le nom des donné, il y a pouvoir. Mais avec Jésus, ils ont beau connaître son nom, ça ne fonctionne pas. 

 

11 Or, il y avait là, du côté de la colline, un grand troupeau de porcs qui cherchait sa nourriture

12 Alors, les esprits impurs supplièrent Jésus : « Envoie-nous vers ces porcs, et nous entrerons en eux. » 

13 Il le leur permit. Ils sortirent alors de l’homme et entrèrent dans les porcs. Du haut de la falaise, le troupeau se précipita dans la mer : il y avait environ deux mille porcs, et ils se noyaient dans la mer. 

 

Et là que se passe-t-il? Si la mer est le lieu où résident les esprits du mal, les porcs ramènent les esprits chez eux. Mais pour ces esprits, était-il facile de s'emparer d'un homme, quand ils sont dans un corps animal? Je n'en sais rien.. C'est peut-être pour eux, le moyen de commencer une autre existence. 

 

14 Ceux qui les gardaient prirent la fuite, ils annoncèrent la nouvelle dans la ville et dans la campagne, et lesgens vinrent voir ce qui s’était passé. 

 

15 Ils arrivent auprès de Jésus, ils voient le possédé assis, habillé, et revenu à la raison, lui qui avait eu la légion de démons, et ils furent saisis de crainte

16 Ceux qui avaient vu tout cela leur racontèrent l’histoire du possédé et ce qui était arrivé aux porcs.

17 Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire. 

 

Le "ils" est curieux. Au début c'est l'esprit impur qui demande à Jésus de le quitter. Et c'est presque à croire que les esprits qui étaient dans les porcs et qui sont par la mort de ceux-ci revenus à la vie, se sont emparés de l'esprit des gens de ce village qui ont peur (super magicien), mais qui ne veulent surtout pas de cette présence. Comme quoi, le mal ne perd pas temps;

 

18 Comme Jésus remontait dans la barque, le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui. 

19 Il n’y consentit pas, mais il lui dit : « Rentre à la maison, auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. » 

20 Alors l’homme s’en alla, il se mit à proclamer dans la région de la Décapole ce que Jésus avait fait pour lui, et tout le monde était dans l’admiration.

 

Peut-être aujourd'hui ne pas oublier que le mal est très très rusé et qu'il peut se manifester de bien des manières et que l'une d'elle c'est de se fermer à Jésus, de lui demander de partir, même si on reconnaît sa puissance. Seigneur dans ma petite lutte qui est la mienne contre ce mal qui veut prendre ta place, sois en moi par ton esprit, et donne moi la force de voir. Amen.

 

 

MARDI 1° FÉVRIER. Mc 5, 21-43

 

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2018

 

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21 En ce temps-là, Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui. Il était au bord de la mer. 

 

Jésus s'est donc fait virer de chez les Géradséniens, et il rentre à la maison. Et là, aussitôt c'est la foule.

 

22 Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds 

23 et le supplie instamment : « Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. » 

24 Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait

 

J'aime toujours me centrer sur les verbes. Il y a cet homme, surement prévenu par le bouche à oreilles, qui arrive, qui trouve Jésus, qui le voit, qui tombe à ses pieds, qui supplie, lui le chef de synagogue. Et Jésus qui aussitôt se met en marche. Il accepte de ne pas rentrer chez lui pour se changer, car on nous avait dit qu'il était parti tel qu'il était, sans se changer. Et on nous parle de la foule, cette foule qui a toujours un rôle. Ici, elle écrase.

 

25 Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans… – 

26 elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré –… 

27 cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. 

28 Elle se disait en effet : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » 

29 À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal. 

 

30 Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? »

31 Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?” » 

32 Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela. 

 

33 Alors la femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. 3

34 Jésus lui dit alors : « Ma fille, ta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. » 

 

35 Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? » 

36 Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. » 

 

37 Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques

 

38 Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. 

 

39 Il entre et leur dit : « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte : elle dort. » 

 

40 Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant. 

41 Il saisit la main de l’enfant, et lui dit : « Talitha koum », ce qui signifie : « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » 

42 Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur. 

43 Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger.

 

Ce qui me frappe ce matin c'est la foule. Au début, il y a la foule avide, qu'un homme parvient à fendre. C'est important car chez Luc, il y a souvent un parallèle, homme femme, et ensuite ce sera la femme qui fera la même expérience, fendre la foule pour arriver à s'approcher de Jésus. 

 

Et Jésus se met en route, mais je pense que la curiosité est telle, surtout que Jaïre est très connu, que tout le monde veut voir. Et la foule, devient envahissante avec sa curiosité. Elle est même menaçante puisqu'elle écrase Jésus. 

 

Et c'est cette même foule que la femme à son tour affronte pour venir toucher cet homme dont on lui a parlé, mais qu'elle ne connaît pas. Et c'est à la fois, la guérison, mais aussi la question de Jésus, qui m'a touché; mais la formulation "il se retourna dans la foule", montre bien à quel point c'est dense et qu'il est presque incapable de faire le moindre geste. Mais il a senti que quelque chose s'est passé, entre lui et quelqu'un comme si, on lui avait arraché quelque chose, pris quelque chose, et il veut comprendre.

 

Le verset il regardait tout autour de lui pour voir celle qui,  est étonnante. C'est comme s'il savait que c'était une femme, ou ce serait "la personne". Toujours est-il que la femme là, ne peut plus se cacher, et qu'elle se montre, elle qui n'est plus impure, qui est guérie. On peut alors penser que la foule s'écarte quand même, car elle peut comme Jaïre, se jeter aux pieds de Jésus et lui dire "toute la vérité". Et c'est la réponse de Jésus, qui sert d'accroche à la suite: la foi.

 

Puis on a l'impression qu'il se passe quelque chose, de non-dit, comme si Jésus, dispersait la foule, il renvoie tout le monde, et ne garde avec lui que les trois qui plus tard assisteront à la transfiguration. Et là, ce n'est plus une foule, mais ce sont des gens qui annoncent que l'enfant est morte, et que ça ne sert plus à rien de déranger Jésus. Mais il y a manifestement un tournant. Cela se passe entre lui et Jaïre et les trois disciples. 

Là aussi il se passe quelque chose avec les "gens". Pas déranger le maître, puis des gens qui s'agitent et qui pleurent (la maison de Jaïre), des gens qui se moquent de lui, 'elle n'est pas morte, elle dort', et enfin 6 personnes: lui, les 3 disciples, les deux parents et l'enfant. Et c'est la toute petite phrase, qui est rendue par beaucoup de mots. C'est bien "la jeune fille" qui entend la phrase de résurrection "lève-toi". J'aime la phrase, soit en araméen, soit traduite. Et ensuite il y a les verbes étonnants: il y a la main de Jésus, et elle se lève, elle marche. Et les ordres de Jésus, ne rien dire et la faire manger.

 

Alors il y a la foule, il y a les gens, il y a une femme, il y a un homme, il y a les disciples. Il y a Jésus qui est comme enserré par la foule, mais qui guérit à son insu et qui parle. Il y a les gens qui se moquent de lui, qui sont mis dehors et c'est la guérison. Jésus, je ne sais pas où j'aimerais être, surement avec la femme qui arrive à se faire un chemin et qui veut ensuite se transformer en petite souris, mais qui peut se prosterner, dire merci, exprimer sa reconnaissance et avoir la confirmation de la guérison.

 

Peut-être la maman, qui a envoyé son mari voir ce Jésus, le dernier recours, qui elle, sait que l'enfant est morte, qui la vue rendre le souffler et qui aura peut-être un énorme acte de foi à faire. Croire que ce n'est pas fini, que cet homme va rendre la vie à son "bébé". Et c'est ce qui se passe en elle, qui me bouleverse ce matin.

 

Merci Seigneur pour ces deux femmes, merci pour ce que tu as fait pour elle, merci de me guérir, merci d'augmenter ma foi. Amen

 

 

MERCREDI 2 FÉVRIER. PURIFICATION. Lc 2, 22-40

 

Fête des lumières: Car mes yeux ont vu le salut  que tu préparais à la face des peuples

lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. » 

 

"Donne gloire à ton peuple Israël". C'est bien de ce peuple que tu es sorti, c'est bien pour ce peuple que tu es venu, toi, la lumière venue d'en haut, la lumière que les ténèbres ne peuvent retenir, mais les tiens ne t'ont pas reçu, et pourtant tu apportais le salut. Tu es la gloire d'Israël, mais es-tu aujourd'hui reconnu par cette nation qui même si elle est petite est une nation puissante. Puisses-tu te faire reconnaître vraiment chez toi. 

 

 

22 Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, 

23 selon ce qui est écrit dans la Loi : ‘Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur.’ 

24 Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur : ‘un couple de tourterelles ou deux petites colombes.’ 

 

On a le rachat du premier né" (qui heureusement ne sera pas mis à mort, comme le premier-né des animaux, sauf que je me demande si ça se faisait vraiment, sauf peut-être chez les bergers), et la purification de Marie, comme si mettre au monde, le sang versé est impur. Mais c'est la question du sang vivant ou mort, or là, c'est un sang qui donne la vie, donc je comprends mal. Mais bon, peu importe;

 

25 Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. 

26 Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. 

27 Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, 

 

C'est un véritable hymne à l'Esprit Saint qui est là, et qui montre sa présence dans le peuple. 

 

28 Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : 

29 « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. 

30 Car mes yeux ont vu le salut 

31 que tu préparais à la face des peuples 

:32 lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. » 

 

On peut voir une très belle scène là. Syméon qui arrive, et qui reçoit l'enfant, lui le vieux, qui va comme il le dit vers la mort, mais qui en tenant cet enfant et en le présentant et en l'offrant au Père, sait qu'il a le Sauveur dans ses bras, la vie dans ses bras.

 

33 Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui. 

 

Et pourtant cela reprend un peu les paroles de l'Ange, du moins celles qui sont dites à Marie.

 

34 Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradictio

35 – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. » 

 

Mais il dévoile autre chose, le dévoilement et la contradiction.

 

3 6Il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était très avancée en âge ; après sept ans de mariage, 

37 demeurée veuve, elle était arrivée à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. 

38 Survenant à cette heure même, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. 

 

J'aime bien le mot de délivrance.

 

39 Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. 

40 L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.

 

Et c'est quelque part la fin de la petite enfance. Le chapitre 3, ce sera la généalogie, le baptême et les tentations. 

 

JEUDI 3 FÉVRIER. Mc 6, 7-13

 

Début du chapitre 6. 

 

01 Sorti de là, Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent.

02 Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ?

03 N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet.

04 Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. »

05 Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains.

06 Et il s’étonna de leur manque de foi. Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant.

 

 

Texte de ce jour.

 

En ce temps-là, Jésus appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs, 

et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture. 

« Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. »

 

D'un côté un pouvoir énorme: autorité sur les esprits impurs ( ce qui inclue surement beaucoup de maladies) et de l'autre avoir seulement des sandales, un bâton, donc juste ce qu'il faut pour la route, et par contre, pas de tunique de rechange, pas de pièce de monnaie dans la ceinture, pas de pain, pas de sac. C'est voyager très très léger, avec un pouvoir et ne pas être seul.  

 

10 Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ. 

11 Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. » 

 

Puis leur dire comment se conduite: on vous offre l'hospitalité, acceptez là, ne cherchez pas ailleurs. On ne veut pas de vous, ne partez pas avec votre rancœur (si j'en crois de texte trouvé sur facebook ce matin). Et si on le prend comme cela, oui ce sera un témoignage que les disciples de l'homme Jésus, sont différents des prédicateurs habituels, qu'ils sont là pour la paix et le bien;

 

12 Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir. 

13 Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient.


Et c'est un résumé très bref: ils partent, ils proclament comme Jean le Baptiste qu'il faut se convertir, et ils utilisent leur pouvoir pour expulser les démons, et ils opèrent des guérisons, d'une manière plus classique que Jésus. Et ça marche.. 

 

Qu'est-ce qui différencie les disciples de Jésus? Qu'est ce qui me différencie moi, éventuellement? Il y a le ne rien prendre, il y a être deux, il y a accepter l'hospitalité et ne pas être dans la rancune. Et il y a aider les autres à comprendre par ces gestes de guérison que Jésus est à l'œuvre aujourd'hui, dans le monde qui est le mien. Bon ça c'est la théorie, la pratique..  Esprit Saint au secours.

 

Trouvé sur Open Bible pour Matthieu 24; là où est le cadavre, là aussi sont les vautours

"Pourquoi Jésus parle-t-il de vautours? Parce que cet oiseau cherche inlassablement un corps pour se nourrir, pour vivre. Ainsi nous sommes appelés à chercher inlassablement Jésus, à nous nourrir de son corps, et de sa parole pour la vraie vie. Comme Jésus l'a dit, celui qui mange ma chair et boit mon sang, a la vie éternelle. Mais nous contrairement aux vautours nous ne communions pas à un corps mort, mais à un corps vivant, ressuscité.. 

 

 

VENDREDI 4 FÉVRIER. Mc 7,14-25

 

Que vient faire cette histoire dans l'évangile de Marc. On a quitté les apôtres qui commencent leur mission. Et voilà peut-être à quoi, ils seront confrontés. Je trouve que la réaction d'Hérode qui a peur de Jean, mais qui l'écoute avec plaisir, évoque ce qui se passera avec Paul lors de sa captivité avec Festus.

 

14 En ce temps-là,  comme le nom de Jésus devenait célèbre, le roi Hérode en entendit parler. On disait : « C’est Jean, celui qui baptisait : il est ressuscité d’entre les morts, et voilà pourquoi des miracles se réalisent par lui. » 

15 Certains disaient : « C’est le prophète Élie. » D’autres disaient encore : « C’est un prophète comme ceux de jadis. » 

16 Hérode entendait ces propos et disait : « Celui que j’ai fait décapiter, Jean, le voilà ressuscité ! » 

 

On entend parler d'Hérode, cet Hérode là pour la première fois. Lui entend parler de Jésus, dont on dit qu'il est un nouveau Jean, ou un nouvel Elie (et cela c'est dangereux, parce que si Elie revient c'est la fin du monde), ou un prophète comme jadis et là aussi, ce serait la réalisation d'une promesse faite à Moïse. La réaction d'Hérode ici, semble une réaction de peur, j'ai fait couper la tête de ce Jean, mais en quelque sorte la tête a repoussé et il est revenu à la vie, et on peut penser qu'il y a une certaine peur, mais aussi une curiosité. Et c'est l'histoire 

 

17 Car c’était lui, Hérode, qui avait donné l’ordre d’arrêter Jean et de l’enchaîner dans la prison, à cause d’Hérodiade, la femme de son frère Philippe, que lui-même avait prise pour épouse. 

 

18En effet, Jean lui disait : « Tu n’as pas le droit de prendre la femme de ton frère. » 

19 Hérodiade en voulait donc à Jean, et elle cherchait à le faire mourir. Mais elle n’y arrivait pas 

20 parce que Hérode avait peur de Jean : il savait que c’était un homme juste et saint, et il le protégeait ; quand il l’avait entendu, il était très embarrassé ; cependant il l’écoutait avec plaisir. 

 

21 Or, une occasion favorable se présenta quand, le jour de son anniversaire, Hérode fit un dîner pour ses dignitaires, pour les chefs de l’armée et pour les notables de la Galilée.

22 La fille d’Hérodiade fit son entrée et dansa. Elle plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la jeune fille : « Demande-moi ce que tu veux, et je te le donnerai. » 

23 Et il lui fit ce serment : « Tout ce que tu me demanderas, je te le donnerai, même si c’est la moitié de mon royaume. » 

 

24 Elle sortit alors pour dire à sa mère : « Qu’est-ce que je vais demander ? » Hérodiade répondit : « La tête de Jean, celui qui baptise. » 

25 Aussitôt la jeune fille s’empressa de retourner auprès du roi, et lui fit cette demande : « Je veux que, tout de suite, tu me donnes sur un plat la tête de Jean le Baptiste. » 

26 Le roi fut vivement contrarié ; mais à cause du serment et des convives, il ne voulut pas lui opposer un refus. 

27 Aussitôt il envoya un garde avec l’ordre d’apporter la tête de Jean. Le garde s’en alla décapiter Jean dans la prison. 

28 Il apporta la tête sur un plat, la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère. 

 

29 Ayant appris cela, les disciples de Jean vinrent prendre son corps et le déposèrent dans un tombeau.

 

Dans l'épisode qui rapportait la guérison de la fille de Jaïre, il est aussi question d'une jeune fille. Ici c'est une jeune fille, qui devient un instrument de séduction dans les mains de sa mère, qui est manipulée, qui va demander la vie d'un homme qui ne lui a rien fait à elle, et qui va recevoir la tête sur un plateau. En soi, c'est une horreur de faire vivre cela à une jeune fille. 

 

Jésus lui, est devenu par la mort de Jean, le seul prophète, mais personne ne le considère comme le messie. 

 

Salomé raconte. 

 

Je hais ma mère. 

 

Elle a quitté mon père Philippe parce que c'était pour elle, le moyen d'avoir un titre, un vrai titre de reine, et ça, c'est ce qu'elle veut. Mais moi, elle ne m'a pas demandé mon avis, je suis une princesse, et je dois apprendre à devenir une reine. 

 

Et il y a Jean, le prédicateur, qui tonne contre Hérode, qui dit haut et fort qu'il est un pêcheur, qu'il n'a pas de droit de faire ce qu'il a fait. Je dois dire que je suis bien d'accord, seulement ma mère, elle, elle le déteste et elle voudrait le faire mourir. Elle a obtenu qu'il soit emprisonné, pour que plus personne ne puisse plus l'entendre. Elle a essayé de l'empoisonner, mais il n'est pas mort, il a été malade et depuis, sa nourriture va directement des cuisines d'Hérode à la prison. Et mon beau-père, a une drôle d'attitude envers lui. Parfois il le fait sortir de sa prison pour l'écouter, et il aime bien l'entendre et en même temps il a peur des malédictions qui pourraient sortir de sa bouche et il a peur aussi du peuple qui considère Jean comme un prophète.

 

Mais ma mère Hérodiade, elle ne veut qu'une chose, qu'il se taise et surtout qu'il n'influence pas Hérode qui est un faible et qu'elle ne perde tout. Alors elle cherche ce qu'elle pourrait faire, car Hérode, elle le connaît bien.

 

Et l'anniversaire d'H2rode est arrivé, et c'est là, qu'elle s'est servie de moi. Il fallait juste que j'aille danser devant tous ces hommes, plus ou moins avinés. Je déteste cela, mais avec elle, je dois obéir. Et j'ai dansé et Hérode m'a regardé avec un regard que j'ai detesté, qui m'a fait mal, qui me donnait envie de disparaître. Il m'a demandé de lui dire ce que je voulais, et qu'il me le donnerait, et que je pouvais lui demander la moitié de son royaume. Et il a juré devant tous les dignitaires, les chefs d'armée, et les notables qu'il le ferait. 

 

Sauf que moi je n'avais pas d'idée et je suis sortie demander à ma mère. Et là, elle m'a ordonné de demander la tête de Jean et de la faire apporter sur un plat. Et là encore je n'ai pas pu refuser et c'est ce que j'ai demandé. Quand Hérode a entendu cela, cela l'a dégrisé net, mais il avait promis et il a envoyé un garde exécuter son ordre. Le silence était tombé sur la salle. 

 

Le garde est revenu avec la tête de Jean. J'ai cru m'évanouir. Je l'ai prise et je l'ai apportée à ma mère, j'aurais voulu fermer les yeux, ne pas regarder, mais je ne pouvais pas faire autrement que de voir cette tête, celle d'un homme tué par vengeance, par ma faute.

 

Je ne sais pas ce que ma mère a fait de cette tête, mais moi je n'arrive plus à dormir. Je vois sans arrêt le garde qui revient, la tête, le sang, et c'est tout le temps. Quand j'arrive à m'endormir, les cauchemars sont là. Et maintenant je voudrais tuer ma mère, je voudrais qu'elle n'existe plus, car dès que je la vois, je pense à ce qu'elle m'a fait faire et j'ai envie de me tuer. 

 

Je ne veux plus être une princesse, je ne veux pas être une reine, je veux disparaître. Je veux m'enfuir, je veux partir, je ne veux pas qu'elle me retrouve. Peut-être que ce Jésus qui semble inquiéter Hérode, pourra m'obtenir le pardon du Très Haut et me prendre avec lui. Je sais que Jeanne, la femme de l'intendant d'Hérode fait partie des femmes qui le suivent, alors je vais tenter ma chance. Je n'ai plus de mère, je n'ai plus de père, je n'ai que ces images qui me hantent.

 

SAMEDI 5 FEVRIER. Mc 6, 30-34  On reprend le cours de l'histoire.

 

30 En ce temps-là, les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné.

31 Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger. 

32 Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart. 

 

 

Compte rendu.. Pas de commentaire de Jésus, on est dans le "faire" et dans l'enseignement. Mais Jésus se rend compte qu'ils ont beaucoup donné, qu'ils sont fatigués et que rester sur place ce n'est pas bon. Et là, j'aime beaucoup cette attention portée. On a l'impression que des gens entrent sans arrêt pour voir Jésus, qu'ils obtiennent quelque chose, qu'ils s'en vont, mais que c'est incessant. Et ça donne le tournis. Alors Jésus va trouver une solution, aller ailleurs, et s'y rendre en barque;

 

 

33 Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux. 

34 En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement.


Si je puis m'adresser à Jésus, je lui dirai qu'il a bien mal choisi son endroit de pique-nique, parce que tout le monde le connait et qu'on peut même y aller à pied en longeant la côte. Mais que reflète l'attitude de la foule? On a envie que tu continues à faire des miracles, on a envie que tu nous parles, on a envie de toi. C'est presque la fiancée du Cantique des cantiques qui cherche son Bien-Aimé. Et Là, Jésus entend cet appel, il a pitié de la foule que l'on compare à des brebis sans berger et ici Jésus le vrai Berger (si je me réfère à Ézéchiel), le Berger qui est Dieu et qui prend soin de ses brebis et il en prendra soin jusqu'au bout, puisqu'il va les nourrir .

Seigneur, aujourd'hui je suis ta brebis un peu perdue. Viens me parler, viens me restaurer. Viens me donner ton Esprit, comme cela fut accordé à Salomon dans la première lecture de ce jour. 

 

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