samedi 10 février 2024

SEMAINE DU 4 AU 10 FÉVRIER 2024. ÉVANGILES.


 

DIMANCHE DU 5° DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE. Mc 1, 29-39

 

Pas facile de revenir en arrière quand en semaine on en est à la fin du chapitre 6. 


Donc là, c'est la fin du premier chapitre. Si on relie brièvement ce qui s'est rapporté, on découvre l'intention de l'évangéliste: parler d'un homme, nomme Jésus, qui est celui qui a reçu l'onction (et cela confirmé au cours de ce même chapitre), et qui est le fils de Dieu, ce qui nous reste à découvrir, à nous les lecteurs. 

 

Nous apprenons donc que Jésus a été baptisé par Jean le Baptiste qui nous a été décrit, comme un successeur du prophète Elie, qu'il a été poussé par l'esprit (pousser c'est quand même très fort, presque violent: pas le choix, il faut y aller) pour commencer ce grand combat contre les forces du mal, pour peut-être revenir au début de la Genèse, avec un serpent vainqueur, mais qui doit un jour être battu). 

 

C'est ensuite l'appel de ces hommes dont le métier est la pêche, et qui quittent tout, pour le suivre. Ils voient ensuite Jésus à l'œuvre dans la synagogue de Capharnaüm, et le combat continue entre Jésus et cet esprit impur qui dit savoir qui est Jésus, et qui est contraint de quitter le corps de son "porteur". 

 

L'évangile de Marc est un évangile très vivant, émaille des "aussitôt" qui pour moi en font son charme et même si les enseignements de Jésus ne sont pas rapportés, contrairement à l'évangile de Matthieu) au travers des actes posés on commence à percevoir qui est ce Jésus de Nazareth. 

 

Le texte de ce cinquième dimanche, rapporte donc la guérison de la belle-mère de Pierre, guérison que l'on peut rapprocher de la résurrection de la fille de Jaïre: Jésus la prend par la main (ou saisit), et en quelque sorte lève la personne couchée et la remet dans la vie. Cela ayant lieu durant le jour du Sabbat, et dans la sphère du privé, personne ne dit quoique ce soit. On peut penser à la joie et à la reconnaissance.

 

Ce n'est que le soir tombé que les habitants de Capharnaüm, qui ont pour certains, assisté à l'expulsion spectaculaire de l'esprit impur, se rendent dans cette maison pour demander des guérisons. Jésus est alors comme un super thaumaturge, presque un magicien. 

 

Mais au bout d'un certain temps, Jésus sort, ne reste pas enfermé dans la maison et va ailleurs pour prier. Il est certain que nous aimerions savoir en quoi consistait cette prière, mais peut-être que c'est là que Jésus comprend qu'il n'est pas la propriété des habitants de Capharnaüm, que son ministère doit s'étendre à toute la Galilée, avec ce que cela peut comporter de risques, puisque Jean qui s'opposait à la conduite du roi Hérode avait été emprisonné. Et c'est le premier départ, avec une double mission, proclamer la bonne nouvelle (plus tard Marc explicitera ce qu'est le règne de Dieu), et expulser les démons, ce qui montre l'intensité du combat. 

Si on garde en tête l'intensité de ce combat, on comprendra peut-être mieux ce qui se passera quand Jésus décidera de quitter la Galilée pour aller dans la Décapole, territoire non juif ou les esprits mauvais règnent en maître. 

 

Travail sur le texte.

 

29 En ce temps-là, aussitôt sortis de la synagogue de Capharnaüm, Jésus et ses disciples allèrent, avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon et d’André.

30 Or, la belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. Aussitôt, on parla à Jésus de la malade.

31 Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait.

 

 

Je reprends à mon compte les explications données par le pasteur Louis Noïs dans "regards protestants". J'ai toujours pensé que cette fièvre n'était pas fortuite. Ne dit-on pas se faire un sang d'encre quand on a des soucis. Or cette femme dont on ne sait pas très bien si elle est la mère de la femme de Simon, ou la femme du père de Simon, père dont on ne sait rien contrairement à la famille Zébédée, peut être très en colère contre ce Jésus qui détourne Simon de son métier et qui ne pourra plus subvenir aux besoins de sa famille. Or là, on peut de dire que ce manque de confiance est très certainement comme une manifestation d'un esprit malin, un esprit qui conduit à la mort. 

 

Quand Jésus la saisit par la main, il l'arrache à cet esprit mortifère, il la met debout, il la "résurectionne", si je puis dire. Et la fièvre part, comme les esprits mauvais quittent ceux qui les portent. Quand on a vécu en soi, quelque chose de cet ordre, servir devient impératif. Ce n'est pas de la reconnaissance, c'est de l'amour. 

 

32 Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons.

33 La ville entière se pressait à la porte.

34 Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons ; il empêchait les démons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était.

 

Le soir étant venu, donc le Sabbat étant terminé la vie reprend, et il est possible de se déplacer, des faire plus de 1000 pas. Ce qui est beau, c'est que certains prennent sur eux de conduire ceux qui sont malades ou possédés. Ils sont conduits par ceux qui croient que Jésus a autorité et pouvoir. L'autorité Jésus la possède puisqu'il (pardon pour l'expression) ferme la gueule des esprits qui veulent révéler certes la vérité sur qui il est, mais dans le but de lui faire du tort, car le temps n'est pas venu.

 

35 Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait.

 

Jésus aurait pu prendre un repos bien mérité, car ce fut une longue journée, mais non, il se lève, peut-être pu par l'esprit qui est en lui, qui est agissant et qui le pousse à sortir, à aller ailleurs, loin des habitations et il se tourne vers Dieu. 

 

36 Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche.

37 Ils le trouvent et lui disent : « Tout le monde te cherche. »

38 Jésus leur dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. »

39 Et il parcourut toute la Galilée, proclamant l’Évangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons.

On peut imaginer la tête de Simon au réveil. Il a disparu (comme au matin de Pâques). On ne met pas la main sur Jésus. Mais la poule aux œufs d'or a disparu, il faut la retrouver, la ramener à la maison, lui faire comprendre qu'il y a encore beaucoup de choses à faire dans cette ville. Mais Jésus ne se laisse pas faire, il part, et peu importe s'il est suivi ou pas. Ol lui faut proclamer qu'il faut se convertir, que les temps sont accomplis que le royaume de Dieu est proche, et poser des actes qui permettent aux auditeurs de croire.

 

Dimanche prochain, dernier dimanche du temps ordinaire, nous écouterons la guérison du lépreux et nous quitterons Marc pour un temps plus que long.

 

40 En ce temps-là, un lépreux vint auprès de Jésus ; il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. »

41Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. »

42 À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié.

 

On ne sait pas où Jésus se trouve, mais il n'est pas à Capharnaüm. Normalement les lépreux doivent être confinés en dehors des villes et des villages, mais celui-là, manifestement risque le tout pour le tout. Il ne reste pas à distance, il vient auprès de Jésus nous dit le texte. Et cela peut avoir une importance pour nous, si pécheurs que nous soyons, nous pouvons nous approcher de lui et lui parler, lui demander qu'il nous sauve de ce qui nous rend pollué. 

 

Jésus n'a aucun dégoût, mais de la compassion, et non seulement il étend la main, mais il va jusqu'à toucher le malade, ce qui du point de vue légal, le rend lépreux. Il est bien évident que ce n'est pas ce qui se passe, Jésus rend pur, mais ne devient pas impur pour autant. La maladie s'en va, comme la fièvre avait quitté la belle-mère de Simon. C'est comme un manteau usé, abimé qui tombe et sous le manteau, la peu est là, belle et nette. Mais on peut imaginer la réaction de ceux qui assistent à la scène: il a touché un lépreux, que va-t-il lui arriver?

 

43 Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt

44en lui disant : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage. »

 

Ce qui se passe ensuite est un peu compliqué. En tous les cas, Jésus ne veut pas que cet homme reste auprès de lui. Il lui demande d'accomplir ce qui est prescrit pas la loi, et qui ratifie la purification qui lui a été donnée. Comme souvent la question de pose de savoir qi la purification concerne juste la maladie ou si elle va plus loin, car bien souvent la lèpre extérieure peut renvoyer à une lèpre intérieure, par exemple certaines addictions. 

 

45 Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui.

 

Certes l'homme s'en va, mais, et je le comprends, il ne peut faire silence, il ne peut taire ce qui vient de lui arriver; d'ailleurs ceux qui le connaissent, voient bien qu'il est guéri. Peut-être que Jésus nous dit quelque chose: aujourd'hui je t'ai guéri, mais cette guérison n'en parle pas partout, ne la crie pas sur les toits. Fais d'abord le silence en toi. Va voir quelqu'un en qui tu as confiance, dis-lui ce qui t'es arrivé, et trouve avec lui, le chemin qui est désormais le tien.  

 

 

En entendant le texte du cinquième dimanche, j'imaginais la tête de Simon quand il voit que Jésus n'est plus là. Je dois dire que cela évoquait un peu pour moi l'évangile de Luc, quand Jésus fausse compagnie à ses parents pour rester à Jérusalem, et s'occuper des affaires de son Père. Il me semble que pour moi, c'est la même démarche. Jésus a besoin de savoir ce qui est attendu de lui: rester sur place ou proclamer dans toute la Galilée. Mais pour Simon, c'est autre chose. Peut-être qu'il aime être le centre du monde avec la foule qui vient chez lui, peut-être qu'il veut que ça dure, parce que peut-être les gens guéris apportent quelque chose, mais surtout il y a l'inquiétude. Où est-il, que lui est-il arrivé, et cette inquiétude- là, elle comme prélude à ce qui se passera au moment de la résurrection. 

 

Alors c'est Simon qui raconte, mais comme j'aime le faire, maintenant, en reprenant ce que l'évangéliste raconte avant de faire le récit de ce qu'on appelle "la journée de Jésus".

 

Simon Pierre raconte

 

Et bien non ça ne se fait pas. Ça ne se fait pas de disparaître en pleine nuit, sans rien dire. Nous nous sommes inquiétés et nous avons mis un temps énorme pour le retrouver. Il nous a juste dit qu'il avait eu besoin de trouver une certaine quiétude, comme si chez nous, il n'était pas au calme. Nous lui avions laissé notre chambre pour lui tout seul, il avait tout ce qu'il faut. Qu'il ait été épuisé, cela c'est évident. 

 

Quelle journée que la journée d'hier. Je vous raconte. 

 

Hier c'était le jour du Sabbat, ce jour où nous réunissons à la synagogue. Jésus était là. 

 

Jésus, il faut que je vous parle de lui, pour que vous puissiez comprendre. Mon frère André qui avait passé un peu de temps auprès du prophète qui baptise dans les eaux du Jourdain le connaissait de vue. Il s'était fait baptiser comme beaucoup d'entre nous, mais après il avait disparu.

 

 Un jour il nous dira qu'il avait été poussé par l'esprit saint pour aller dans le désert et pour combattre le malin, mais cela, il nous le dira bien plus tard. Bref André le connaissait de vue.

 

 Nous étions sur le point de jeter les filets quand une voix, sa voix a retenti. Il nous regardait, mais jamais personne ne nous avait regardé comme cela, et il nous disait de le suivre. Et bien croyez-moi ou pas, mais nous avons ramené la barque au bord, nous avons laissé les filets tels quels, et pour des pêcheurs les filets c'est sacré et nous sommes allés vers lui. Puis nous sommes passés devant la barque de Jaques et Jean les fils de Zébédée. Eux ils étaient rentrés de la pêche et ils pliaient les filets. Et eux aussi il les a appelés, et eux aussi ont tout laissé en plan et sont venus nous rejoindre. Nous étions tous les cinq, un peu comme les doigts de la main. Il est venu chez moi et j'ai un peu appris à l'aimer cet homme. 

 

Le jour du sabbat est arrivé. Nous sommes allés à la synagogue et là, je dois dire que j'ai eu une des plus belles peurs de ma vie. Au début c'était parfait. Comme cela se fait, le chef de la synagogue a donné la parole à Jésus, et il a enseigné avec autorité, et cela nous changeait agréablement des scribes, qui ne font que répéter des enseignements qu'ils ont entendu mais qu'ils ne comprennent pas bien. Lui c'était différent, il parlait, expliquait et c'était vivant. 

 

Et tout à coup, un homme s'est dressé et s'est mis à hurler sur Jésus. Il lui disait de le laisser tranquille, et il affirmait que jésus, ce Jésus qui est Nazareth était le fils de Dieu. Jésus l'a fusillé du regard, lui a dit de se taire, et de sortir, de quitter l'homme qui était devenu son hôte. Mais cela s'est mal passé, parce que l'homme a été pris de convulsion, il tremblait de la tête aux pieds, et il hurlait. Et c'est cela qui m'a fait peur Je n'avais jamais vu quelqu'un dans cet état. Le calme est revenu, l'ancien possédé s'est relevé et il est rentré chez lui, sans demander son reste, ce qui n'est pas bien. Pourquoi n' a-t-il pas remercié pourquoi n'a-t-il pas rend grâce? Toujours est-il que malgré tout, la rumeur s'est vite répandue dans la ville. 

 

Nous sommes allés chez moi. Ma belle-mère était malade, avec une forte fièvre. Je me suis demandé si elle n'était malade à cause de moi, parce que j'avais laissé le bateau en plan. Je l'ai dit à Jésus qui est allé vers elle, qui l'a saisie par la main, l'a aidée à se lever, là se mettre debout. Et là, il s'est passé quelque chose. Je n'ai pas reconnu ma belle-mère; pour une fois, elle avait l'air heureuse, elle avait l'air adoucie, elle était autre. Non seulement la fièvre était tombée, mais elle était transformée et elle s'est empressée de faire ce qu'il fallait pour bien recevoir Jésus.

 

Comme c'était le jour du Sabbat, la journée s'est déroulée dans le calme, mais dès que le soleil s'est couché, cela a été un défilé incessant des personnes qui conduisaient des parents ou des amis pour que Jésus les guérisse ou chasse les démons. Les démons ils ne se laissaient pas faire si facilement et ils disaient tous, la même chose que l'esprit impur de la synagogue, que Jésus était le fils de Dieu. Cela voulait dire que l'homme qui était là, au milieu de nous n'en n'était pas un. Cela voulait dire que le messie était enfin là. Peut-être, mais ce qui est sûr c'est que Jésus lui, voulait faire du bien, mais pas être comme une vedette et il faisait taire ces démons.

 

Finalement tout le monde a eu ce qu'il voulait et nous sommes partis prendre du repos. Comme je l'ai dit, Jésus avait la meilleure chambre. Qu'est ce qui lui a pris de partir en pleine nuit? Nous étions tellement fatigués que nous n'avons rien entendu. Mais trouver le chambre vide, alors là, ça a été terrible, surtout qu'il n'est pas de Capharnaüm. Où était-il passé? 

 

On a fini par le retrouver. Mais à lui, c'est difficile de faire des reproches. Un jour, bien plus tard, j'ai essayé de lui dire qu'il n'avait pas le droit de mourir, et mal m'en a pris. Il m'a traité de Satan. On lui a dit que tout le monde le cherchait, ce qui était vrai. Mais ça ne lui a fait ni chaud ni froid. Il nous a rétorqué qu'il devait aller dans les villages voisins pour proclamer la bonne nouvelle. Et il est parti, et nous avons suivi, sans trop comprendre, mais la force qui est en lui es tellement forte, qu'on ne se pose pas de questions. Et puis, il faut bien être avec lui, pour le protéger. 

 

Comme il faisait beaucoup de bien là où passait, un lépreux a trouvé moyen de s'approcher de lui. Je me demande un peu comment il a fait. Il n'a pas du tout respecté la distance prescrite, il a dit à Jésus, que s'il le voulait, lui Jésus pouvait le guérir. Je reconnais que c'est un bel acte de foi. Jésus lui a dit qu'il le voulait, et moi j'ai vu la peau qui redevenait saine. J'en croyais à peine mes yeux. On aurait dit qu'un manteau en haillon était remplacé par un manteau tout neuf. Mes yeux ont vu cela. 

 

Jésus lui a dit d'aller se montrer aux prêtres, et donc d'offrir ce qui est prescrit quand on est guéri de la lèpre. Il disait que cela serait un témoignage, témoignage de la puissance de Dieu, témoignage de la présence active de Dieu. Seulement ce n'est pas ce qu'il a fait. Remarquez mettez-vous à sa place. Il était tellement heureux, il montrait ses mains toutes neuves. Malheureusement notre maître, il ne pouvait plus entrer dans les villes, parce qu'on pensait qu'il était devenu impur. Vous vous rendez compte? Lui, impur. Mais du coup, plein de gens venaient vers lui. 

 

Un peu de temps a passé, et nous sommes rentrés à Capharnaüm, à la maison.

 

 

LUNDI 5 FÉVRIER. Mc  6, 53-55

 

Il y a eu, la première multiplication des pains. Jésus envoie les disciples il me semble à Bethsaïde. Mais arrive la tempête.  Contrairement à ce qui se passe en Mc 4, 35-41, Jésus n'est pas avec eux. Et on ne sait pas trop ce qui leur fait le plus peur, la tempête ou Jésus qui marche sur les eaux. Mais pour nous, même si Jésus semble dormir dans notre maison il est là, si on le réveille, et si nous sommes seuls, il ne nous laisse pas dans la tempête.

 

51 Il monta ensuite avec eux dans la barque et le vent tomba ; et en eux-mêmes ils étaient au comble de la stupeur,

52 car ils n’avaient rien compris au sujet des pains : leur cœur était endurci.

 

Ce sont les versets qui précèdent. Le vent tombe, comme dans le récit précédent. La stupeur et la crainte sont là, mais qu'est ce qui se passe. On dirait qu'ils restent dans la crainte, et dans la peur. ils ne peuvent pas aller au-delà. L'amour qui a mû Jésus pour les pains et l'amour qui le meut pour qu'il vienne au secours de ses disciples, cela leur passe peut-être au-dessus des oreilles.

 

53 En ce temps-là, après la traversée, abordant à Génésareth, ils accostèrent. 

54 Ils sortirent de la barque, et aussitôt les gens reconnurent Jésus :

 

Donc les voilà, en terrain connu. Peut-être pas là ils voulaient vraiment aller, mais c'est le défilé habituel de malades portés par des proches. Et il y a la demande, toucher la frange su vêtement. 

 

Marc dit sauvé et non guéri. Je suppose que c'est important.

 

 55 ils parcoururent toute la région, et se mirent à apporter les malades sur des brancards là où l’on apprenait que Jésus se trouvait. 

56 Et dans tous les endroits où il se rendait, dans les villages, les villes ou les campagnes, on déposait les infirmes sur les places. Ils le suppliaient de leur laisser toucher ne serait-ce que la frange de son manteau. Et tous ceux qui la touchèrent étaient sauvés.

 

MARDI 6 FÉVRIER. Mc 7, 1-13. Le regard qui tue. 

 

En ce temps-là, les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem, se réunissent auprès de Jésus, 

et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées.

 

 – Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, par attachement à la tradition des anciens ; 

et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d’autres pratiques : lavage de coupes, de carafes et de plats. 

 

Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec des mains impures. » 

 

 

On a vraiment l'impression qu'ils cherchent la petite bête, mais là c'est vraiment tu es un mauvais Rabbi, tu les laisses faire ce qu'ils veulent, et tu sembles t'en moquer. Tu ne respectes rien. 

 

Il faudrait peut-être réfléchir sur l'importance du repas, lieu sacré? 

 

Jésus leur répondit : « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : ‘Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. 

C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains.’ 

 

Là, c'est important, confusion entre ce qui vient de Moïse, dont de Dieu, et de la tradition qui est humaine. Et qui peut permettre de se différencier des autres cultures. 

 

Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. » 

Il leur disait encore : « Vous rejetez bel et bien le commandement de Dieu pour établir votre tradition. 

10 En effet, Moïse a dit : ‘Honore ton père et ta mère.’ Et encore : ‘Celui qui maudit son père ou sa mère sera mis à mort.’ 

 

11 Mais vous, vous dites : Supposons qu’un homme déclare à son père ou à sa mère : “Les ressources qui m’auraient permis de t’aider sont ‘korbane’, c’est-à-dire don réservé à Dieu”,

12 alors vous ne l’autorisez plus à faire quoi que ce soit pour son père ou sa mère ; 

13 vous annulez ainsi la parole de Dieu par la tradition que vous transmettez. Et vous faites beaucoup de choses du même genre. »

 

Je peux dire que là, Jésus est un excellent Rabbi, mais les enseignés ne sont pas les disciples, mais ceux qui voulaient l'attaquer; il reprend ce qui est dit dans la loi et l'oppose à cette tradition, qui est certainement liée à la reconstruction du temple. Alors bravo, mais attention effectivement à ne pas prendre ces rituels qui peuvent parfois tuer l'esprit. 

 

 

 

MERCREDI 7 FÉVRIER. Mc 7, 14-23

 

 

14 En ce temps-là, appelant de nouveau la foule, Jésus lui disait : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien. 

15 Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. » 

 

Il y a du dedans et du dehors. Le dedans c'est ce qui s'est passé au cours du repas, avec cette algarade relativement douce entre Jésus et ceux de Jérusalem. Puis comme souvent, et c'est ce qu'il me semble, il utilise quelque chose qu'il vient de vivre, qui vient de se passer, pour enseigner les foules, car même si les foules sont censées ne pas comprendre, Jésus sème, sème sème et ce qu'il sème là c'est important. Surtout que c'est quitter le légalisme pour entrer dans la bonne nouvelle du cœur sans partage, du cœur qui aime. Et il y a aussi beaucoup de bon sens. 

 

Sauf que… 

 

Parfois ce qui entre dans un être humain, quand cela est fait avec violence, avec négation de la personne, cela atteint le cœur, le change, le charge de mal et cela ce n'est pas évacué. 

 

Enfin, là, ce qu'il dit est vraiment lapidaire. Que celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende.

 

16 […] 17Quand il eut quitté la foule pour rentrer à la maison, ses disciples l’interrogeaient sur cette parabole.

 

Je dirai plutôt maxime ou sentence. Presque Proverbe. 

 

18 Alors il leur dit : « Êtes-vous donc sans intelligence, vous aussi ? Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans l’homme, en venant du dehors, ne peut pas le rendre impur, 

19 parce que cela n’entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, pour être éliminé ? » C’est ainsi que Jésus déclarait purs tous les aliments

 

En théorie, en ce qui concerne les aliments, oui. Peut-être pensait-on que si on mangeait du porc, on avait les caractéristiques de cet animal, qui se vautre dans n'importe quoi. Et du coup on devenait comme lui. C'est de la superstition, mais cela se comprend. 

 

Mais ce que semble dire Jésus, l'homme ne sera pas jugé sur ce qu'il a mangé, mais sur ce qui sort de son cœur 

 

20 Il leur dit encore : « Ce qui sort de l’homme, c’est cela qui le rend impur. 

21 Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres, 

22 adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. 

23 Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. »

 

JEUDI 8 FÉVRIER. Mc 7 24-30. Et le voilà qui part dans un territoire non juif. Impur? 

 

Il me semble que c'est une magnifique scène de marchandage, comme Abraham avec Dieu pour Sodome. Et de fait, c'est tu n'es pas chez toi, tu n'enlèves rien à ceux que tu nommes tes enfants, alors nous, les impurs les païens, pourquoi n'aurions-nous pas une toute petite part de ton abondance? 

 

24 En ce temps-là,  Jésus partit et se rendit dans le territoire de Tyr. Il était entré dans une maison, et il ne voulait pas qu’on le sache, mais il ne put rester inaperçu : 

 

 

Je peux penser que puisque Jésus a compris que s'il reste en Galilée, surtout après la multiplication des pains, il n'aura pas de repos,  il pense que changer d'air sera bien pour tout le monde. 

 

25 une femme entendit aussitôt parler de lui ; elle avait une petite fille possédée par un esprit impur ; elle vint se jeter à ses pieds. 

26 Cette femme était païenne, syro-phénicienne de naissance, et elle lui demandait d’expulser le démon hors de sa fille. 

 

Mais voilà, même là, on sait qu'il est un guérisseur, alors cette femme qui n'a plus rien a perdre, qui a tout fait pour sa fille (là de fait on ne sait pas ce qui se passe pour cette enfant), ose troubler Jésus dans son repos.

 

27 Il lui disait : « Laisse d’abord les enfants se rassasier, car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » 

 

 Là, c'est comme si Jésus, lui disait, tu arrives trop tôt, le temps des expulsions chez vous n'est pas arrivé. 

Mais c'est comme s'il lui disait, j'ai besoin de toutes mes forces, de toute ma force, pour m'occuper de ceux qui sont mes enfants. Toi et ceux de ton pays, qui voulez que je fasse des miracles, vous volez quelque chose à ceux dont je m'occupe d'abord. C'est vraiment attends ton tour, ce n'est pas le moment, je ne ferai rien pour toi. Je viens de donner à manger à 6000 personnes, ça suffit. 

 

28 Mais elle lui répliqua : « Seigneur, les petits chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits enfants ! »

 

Très intelligente cette dame. Et du bon sens. Elle fait remarquer que ce qui tombe, les restes (et on sait qu'il y en avait ) cela n'enlève rien à personne. Enfin ce n'est pas tout à fait vrai, mais les miettes, c'est vraiment très très habile. C'est vraiment, ça ne coûte rien de faire cela pour moi, je ne vole rien, je te demande juste les miettes; et les miettes, cela me suffira, parce que tu es un prophète (cela n'est pas dit).

 

 Alors il lui dit : 

29 « À cause de cette parole, va : le démon est sorti de ta fille. » 

30 Elle rentra à la maison, et elle trouva l’enfant étendue sur le lit : le démon était sorti d’elle.

 

C'est cette foi dans le minuscule, qui permet la guérison de l'enfant. Guérison à distance, jésus n'y est pas allé, comme pour Jaïre. On pourrait presque comparer les deux guérisons. 

Maintenant, quel est le sens de"étendue". Je pense apaisée, délivrée soit de la fièvre, soit des convulsions, ou des convulsions liées à la fièvre. 

 

VENDREDI 9 FÉVRIER. Mc 7, 31-37

 

Si on regarde la carte de la Palestine du temps de Jésus, cela fait quand même une sacrée trotte. Et la décapole est très au sud de la mer de Galilée. Enfin il me semble. Et pas du tout du même côté que Tyr. Donc je comprends mal. 

 

Commentaire de St Jérôme.

 

 

Dans le sens allégorique, Tyr, qui signifie endroit resserré, représente la Judée à qui le Seigneur dit par son prophète: «La couche est trop étroite»; et c'est ce qui le force de se transporter chez d'autres nations. Sidon veut dire chasse. L'animal indompté qu'il faut prendre, c'est notre nation, et la mer figure l'inconstance et la mobilité du monde. C'est au milieu de la Décapole qui représente les dix commandements, que le Sauveur vient pour sauver les nations. - Le genre humain, composé d'une multitude de membres et semblable à un homme affecté de diverses infirmités, se trouve figuré dans le premier homme; il devient aveugle tout en voyant, sourd en entendant, muet tout en parlant. On vient prier le Seigneur de lui imposer les mains; ce sont les patriarches et les justes qui désiraient si vivement voir s'accomplir son incarnation.

 

31 En ce temps-là, Jésus quitta le territoire de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole

 

Si on regarde sur une carte, ça fait quand même une sacrée distance, et aller en plein territoire de la Décapole par rapport à la Galilée, cela indique que Jésus veut passer par là et pas ailleurs.

 

32 Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler et supplient Jésus de poser la main sur lui. 

 

Ce sont eux qui parlent pour l'homme, qui de mon point de vue est un sourd de naissance. Est-ce pour signifier que ce pays, grec d'une certaine manière, qui est fermé à la pratique des juifs, qui est donc sourd et qui ne n'est pas capable de parler, parce que la parole est comme prise par les esprits qui sont dans ce pays, sera lui aussi délivré. Mais c'est ce qui se passera dans le futur avec Paul. 

 

Cette guérison n'est pas reprise par les autres évangélistes. 

 

33 Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue. 

 

Je pense, que cela, c'est un moyen de lui faire comprendre ce qu'il va faire. Mais là il ne se passe rien. 

34 Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! »

 

Si cet homme est comme le prototype des grecs qui se convertiront par la luite, on peut comprendre le soupir de Jésus, surtout s'il sait ce par quoi il devra passer pour que l'Esprit soit répandu sur toute la terre.

 

35 Ses oreilles s’ouvrirent ; sa langue se délia, et il parlait correctement. 

 

Je pense que c'est la parole, voir peut-être le souffle de Jésus, qui font que les oreilles s'ouvrent (cela fait presque penser à une fleur qui s'épanouit sous l'action du soleil) et la langue se délie, ce qui renvoie quand même à ce qui s'est passé avec le possédé de Gérasa, dont la parole était volée par les démons qui étaient en lui. 

Le "il parlait correctement) peut aussi renvoyer à 15 Ils arrivent auprès de Jésus, ils voient le possédé assis, habillé, et revenu à la raison, lui qui …

 

On peut dire, que le correctement, c'est la même idée. Il est comme tout le monde, on peut le comprendre, il fait partie de la communauté.

 

36 Alors Jésus leur ordonna de n’en rien dire à personne ; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient. 

37 Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. »

 

Ceux de la Décapole, là où il y a eu une expulsion, prennent à leur compte une phrase d'Isaïe, en Jésus ils reconnaissent l'envoyé du très haut.

 

En fait, il ne s'agit pas de l'homme, mais de ceux qui l'avaient présenté à Jésus, et qui peut-être ne pensaient pas qu'il ferait une telle chose. Proclamer c'est très fort. 

 

On peut peut-être lire cet épisode comme prophétique. Un jour toutes les nations entendront et proclameront les merveilles de Dieu, mais quel chemin;

 

 

SAMEDI 10 FÉVRIER. Mc 8, 1-10

 

Finalement en proclamant ce que Jésus a fait, permet à ce dernier d'enseigner, mais aussi de les nourrir comme il a nourri ceux de son peuple. 

Mais on ne sait pas très bien où ç se passe. Encore en Décapole ou ailleurs puisqu'à la fin du texte on nous dit que Jésus monte dans la barque. Sauf que la le aussitôt pourrait avoir un double sens: ensuite, ou tout de suite (comme pour Mc 6: ne pas s'éterniser pour ne pas devenir une sorte de roi. 


En ces jours-là, comme il y avait de nouveau une grande foule, et que les gens n’avaient rien à manger, Jésus appelle à lui ses disciples et leur dit : 

« J’ai de la compassion pour cette foule, car depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi, et n’ont rien à manger. 

Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en chemin, et certains d’entre eux sont venus de loin. » 


différent de Mc 6, où cela ne faisait qu'une journée. Là, on peut aussi penser que les gens ont beaucoup marché pour le trouver, et que du coup, ils ont consommé tout ce qu'ils avaient pris avec eux. La compassion est vraiment au niveau physique. Il n'y a pas "ils ne sont pas comme des brebis sans pasteur". En fait de qui est composé cette foule? on ne sait pas trop.

 

Ses disciples lui répondirent : « Où donc pourra-t-on trouver du pain pour les rassasier ici, dans le désert ? » 

Il leur demanda : « Combien de pains avez-vous ? » Ils lui dirent : « Sept. »


Là encore différence.Jésus pose une question, il ne leur dit pas de leur donner eux-mêmes à manger et cette fois ci, ce n'est pas la foule qui donne, mais les disciples qui se séparent de ce qu'ils ont. 


 

Alors il ordonna à la foule de s’asseoir par terre. Puis, prenant les sept pains et rendant grâce, il les rompit, et il les donnait à ses disciples pour que ceux-ci les distribuent ; et ils les distribuèrent à la foule. 

 

Ils avaient aussi quelques petits poissons, que Jésus bénit et fit aussi distribuer. 


Un peu l'impression que les disciples ont du mal à lâcher ce qu'ils ont, mais ils finissent par tout donner. 

 

Les gens mangèrent et furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient : cela faisait sept corbeilles.

 Or, ils étaient environ quatre mille. Puis Jésus les renvoya. 


 

10 Aussitôt, montant dans la barque avec ses disciples, il alla dans la région de Dalmanoutha.

Le aussitôt m'étonne, parce qu'on est quand même très loin du bord du lac ou de la mer. 


Là, pas de fioriture; c'est Jésus qui renvoie, ils restent tous ensemble, et tous ensemble ils retournent vraiment en Galilée. 


Il me semble que dans Marc, comme la transfiguration est au chapitre 10, on reste en Galilée, que les pbs augmentent et que ce sera la route vers Jérusalem. 


Un peu comme si ce qui s'est passé là, est prophétique. Un jour, les grecs seront conquis eux aussi. Ils seront nourris, mais ils donneront aussi beaucoup. 

  

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