samedi 3 février 2024

SEMAINE DU 28 JANVIER AU 3 FÉVRIER 2024. ÉVANGILES

 

 

DIMANCHE 28 JANVIER. Mc 1 21-28. 

 

Peut-être que le mot (adjectif) qui me frappe, c’est tourmenté. Cela veut dire que cela dure depuis un certain temps, que l’homme a peut-être essayé de s’en débarrasser et que personne n’y est arrivé. Il y a en lui cet esprit qui, comme chez la servante dont Luc parlera dans les Actes, est un esprit de divination. Mais ce don n’est pas un cadeau. Il engendre de la division et non de l’unité. Et c’est bien ce que cet esprit veut faire en appelant Jésus par son nom et en disant qui il est. Il ne s’agit pas de se rallier à lui, mais de faire naître la discorde. 

 

Pas facile ces retours en arrière. Dans le 1° chapitre on a eu Jean, le baptême, les tentations, l’appel des 4. Et c’est la péricope d’aujourd’hui. On reste à Capharnaüm, c’est un jour de Sabbat; Jésus est quand même un hôte de passage. Et il enseigne. Donc première fonction, enseigner, comme cela doit se faire dans toutes les synagogues. 

 

21 Jésus et ses disciples entrèrent à Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, Jésus se rendit à la synagogue, et là, il enseignait

22 On était frappé par son enseignement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes. 

 

Un commentaire insiste sur le verbe enseigner qui revient 4 fois dans ces deux versets. Et la centration sur la différence de Jésus: il ne se contente pas de paraphraser (enfin, je suppose que c’est cela, car c’est aussi ce que je reproche bien souvent aux prêtres).

 

23 Or, il y avait dans leur synagogue un homme tourmenté par un esprit impur, qui se mit à crier :

 24 « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. » 

25 Jésus l’interpella vivement : « Tais-toi ! Sors de cet homme. » 

26 L’esprit impur le fit entrer en convulsions, puis, poussant un grand cri, sortit de lui. 

 

Il y a donc un homme en souffrance, et la personnalité qui est en lui passe à l’attaque, car elle a peur, peur de perdre cet hôte. Le verbe crier fait presque penser à un enfant qui crie, avec des sanglots dans la voix. Il crie parce qu’il a peur, il crie aussi parce qu’il est en colère. Et Jésus ne discute pas avec lui, ne répond pas à sa demande. Il l’expulse. Le mal ne peut que sortir, mais il fait de la résistance, comme s’il faisait payer à son hôte son expulsion. Pour ceux qui sont là, ce doit être très impressionnant. Le corps tremble, et crie, puis plus rien. Ce doit être le silence. On passe de la violence au silence (comme cela se fera pour la tempête apaisée au chapitre 4).

 

27 Ils furent tous frappés de stupeur et se demandaient entre eux : « Qu’est-ce que cela veut dire ? Voilà un enseignement nouveau, donné avec autorité ! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent. » 

 

On peut se demander pourquoi ils ne posent pas de questions à Jésus, sur qui il est. C’est entre eux. Du coup, on voit bien Jésus, l’homme guéri, et les disciples d’un côté, et le reste de l’assemblée, qui est dans l’interrogation. Ils ont bien une réponse, celle de l’esprit impur: c’est un homme, qui porte le nom de Jésus, qui est natif de Nazareth et qui est le Saint de Dieu. Peut-être que Saint et pur peuvent aller ensemble. En Jésus il n’y a pas de partage, et il est là pour unir, pour réunir, pas pour diviser ou mettre en conflit.

 

28 Sa renommée se répandit aussitôt partout, dans toute la région de la Galilée.

 

La conséquence: augmenter sa renommée, ce qui est bon pour lui, et pour ceux qui commencent à le suivre. 

 

Dimanche prochain ce sera la fin du chapitre 1, la guérison de la belle-mère de Pierre, les guérisons multiples, la fuite de Jésus, et le départ dans la Galilée. 

 

 

LUNDI 29 JANVIER.  Mc 5, 1-20

 

Péricope précédée par la mer en colère qui veut empêcher Jésus de déloger les esprits impurs de la Décapole. On pourrait presque dire: reste en Galilée, et ne mets pas les pieds sur mon terrain de chasse. 

 

1 En ce temps-là, Jésus et ses disciples arrivèrent sur l’autre rive, de l’autre côté de la mer de Galilée, dans le pays des Géraséniens. 

 

Pays païen.

2 Comme Jésus sortait de la barque, aussitôt un homme possédé d’un esprit impur s’avança depuis les tombes à sa rencontre ; 

 

Spontanément, j’aurais dit possédé par un esprit et non d’un esprit impur. Mais c’est la traduction la plus retenue. Un exemple : il se croit possédé d’un démon. 

 

3 il habitait dans les tombeaux et personne ne pouvait plus l’attacher, même avec une chaîne ;

4 en effet on l’avait souvent attaché avec des fers aux pieds et des chaînes, mais il avait rompu les chaînes, brisé les fers, et personne ne pouvait le maîtriser. 

Sans arrêt, nuit et jour, il était parmi les tombeaux et sur les collines, à crier, et à se blesser avec des pierres. 

 

Description de la possession. Il se mutile, il se détruit, il est attiré par les lieux de mort; il est de fait un « mort vivant ».

 

Voyant Jésus de loin, il accourut, se prosterna devant lui 

7 et cria d’une voix forte : « Que me veux-tu, Jésus, fils du Dieu Très-Haut ? Je t’adjure par Dieu, ne me tourmente pas ! » 

8 Jésus lui disait en effet : « Esprit impur, sors de cet homme ! »

 

Dialogue étonnant. Le démon est curieux; au lieu de prendre la fuite, il ne peut pas s’empêcher de venir, de se prosterner (est -ce de la dérision?) En fait non, il est en train d’être battu, il reconnaît donc que la force de Vie est en train de l’expulser. Le « je t’adjure » est une formulation d’expulsion. On a l’impression d’une perversion des mots. 

 

 9 Et il lui demandait : « Quel est ton nom ? » L’homme lui dit : « Mon nom est Légion, car nous sommes beaucoup. » 

10 Et ils suppliaient Jésus avec insistance de ne pas les chasser en dehors du pays. 

 

C’est étonnant que Jésus parle avec cet esprit, mais de fait c’est à l’homme qu’il parle, sauf que les autres se cramponnent au-dedans et prennent la parole. Ils sont donc très nombreux, et supplient: quitter ce support, mais ne pas quitter le pays qui est leur patrie.

 

11 Or, il y avait là, du côté de la colline, un grand troupeau de porcs qui cherchait sa nourriture. 

12 Alors, les esprits impurs supplièrent Jésus : « Envoie-nous vers ces porcs, et nous entrerons en eux. » 

13 Il le leur permit. Ils sortirent alors de l’homme et entrèrent dans les porcs. Du haut de la falaise, le troupeau se précipita dans la mer : il y avait environ deux mille porcs, et ils se noyaient dans la mer. 

 

Et c’est la scène de la noyade, sauf que même si les démons ne sont pas toujours intelligents, c’est très bien pensé, parce que c’est une lourde perte pour les propriétaires, et cela va permettre d’expulser Jésus, cet empêcheur de tourner en rond. Et c’est bien ce qui va se passer.

 

14 Ceux qui les gardaient prirent la fuite, ils annoncèrent la nouvelle dans la ville et dans la campagne, et les gens vinrent voir ce qui s’était passé. 

15 Ils arrivent auprès de Jésus, ils voient le possédé assis, habillé, et revenu à la raison, lui qui avait eu la légion de démons, et ils furent saisis de crainte. 

 

Les gardiens vont en ville et racontent. Les habitants arrivent au galop, et ce sont d’autres qui re-racontent à leur tour.

J’aime cette image de l’homme hulk, ramené dans son bon sens, habillé, et assis, lui qui ne tenait pas en place; et qui écoute peut-être Jésus en train d’enseigner. 

 

16 Ceux qui avaient vu tout cela, leur racontèrent l’histoire du possédé et ce qui était arrivé aux porcs. 

17 Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire. 

 

Jésus entend leurs supplications. Les esprits impurs restent bien présents. 

 

18 Comme Jésus remontait dans la barque, le possédé le suppliait de pouvoir être avec lui. 

19 Il n’y consentit pas, mais il lui dit : « Rentre à la maison, auprès des tiens, annonce-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi dans sa miséricorde. »

 

20 Alors l’homme s’en alla, il se mit à proclamer dans la région de la Décapole ce que Jésus avait fait pour lui, et tout le monde était dans l’admiration.

 

 

 

Si les démons n’avaient pas pris la parole, on aurait pu connaître le nom de cet homme, mais on ne le connaît pas. Il reste avec son étiquette de possédé. Sauf que Jésus lui donne une autre étiquette, une autre fonction: annoncer aux siens ce que le Seigneur a fait pour lui, gratuitement; comment il l’a restauré. Et cela ira plus loin puisque l’homme part dans toute la région pour annoncer ce que ce Jésus a fait pour lui.

 

 

 

MARDI 30 JANVIER. Mc 5, 21-43 le sandwich. Jaïre, la femme, Jaïre.

 

https://giboulee.blogspot.com/2022/02/marc-5-21-45-jesus-leur-ordonna.html

 

La foule qui s’assemble, qui suit, qui écrase .

 

Est-ce qu’on peut lire ces récits dans une continuité ? Jésus est allé sur l’autre rive, et de mon point de vue, le démon s’est bien débrouillé pour qu’il ne reste pas, en touchant à la fibre sensible: la perte de 2000 porcs. Donc l’impureté demeure dans le pays, même si un témoin, l’homme des cimetières fait de la pub pour Jésus. 

 

Là, Jésus revient chez lui. Pas certain que qui que ce soit soit au courant de la tempête apaisée. Le retour se passe bien, et là, on dirait que la foule fait tout ce qu’elle peut pour tenir Jésus là, à Capharnaüm. C’est du style: "non, maintenant on te tient, tu ne partiras plus comme ça, d’un coup. Les lubies c’est terminé". 

 

Et on trouve deux personnes qui, comme l’homme des cimetières, se prosternent devant Jésus à un moment donné. 

 

D’abord, c’est le chef de la synagogue, qui dès qu’il voit Jésus (et c’est la même phrase que dans le début du chapitre), tombe à ses pieds (bon il ne se prosterne pas, mais ça revient au même). Et une demande, sauf que là, elle n’émane pas d’un esprit impur un peu curieux mais surtout qui a peur du pouvoir de l’homme qui débarque, mais d’un père en détresse. Une demande: viens lui imposer les mains pour qu’elle vive (pour que cette jeune fille qui est aux portes de la mort, qui vit déjà dans les tombeaux) soit sauvée (revienne à la vie, que la mort soit vaincue).

 

Et arrive alors la femme, par derrière.

 

Si Jésus est écrasé par la foule, si pour se retourner il semble qu’il ait du mal à bouger, qu’il soit comme enserré, la femme est arrivée, comme un petit poisson, à le toucher, du moins à toucher son vêtement. Et là, ce serait «pas vue, pas prise»: le poisson malade sort du filet et il est guéri. Il voudrait bien s’en aller. Mais là c’est peut-être un leçon pour ceux qui sont appelés à être des pêcheurs d’hommes. Quand un poisson s’approche de vous, quand un poisson est guéri parce qu’en vous, il y a la présence de l’Esprit saint, ne le laissez pas filer. C’est important qu’il confirme ce qui s’est passé et que vous lui parliez.

 

21 En ce temps-là, Jésus regagna en barque l’autre rive, et une grande foule s’assembla autour de lui. Il était au bord de la mer

22 Arrive un des chefs de synagogue, nommé Jaïre. Voyant Jésus, il tombe à ses pieds 

23 et le supplie instamment : « Ma fille, encore si jeune, est à la dernière extrémité. Viens lui imposer les mains pour qu’elle soit sauvée et qu’elle vive. » 

 

C’est un peu parallèle à ce qui s’est passé avec l’homme qui se prosterne devant Jésus, mais la demande, la supplication n’est pas la même. C’est « viens sauver ma fille », alors que c’était: « ne nous oblige pas à quitter ce pays qui nous appartient ».

 

24 Jésus partit avec lui, et la foule qui le suivait était si nombreuse qu’elle l’écrasait

 

25 Or, une femme, qui avait des pertes de sang depuis douze ans… – 

26 elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins, et elle avait dépensé tous ses biens sans avoir la moindre amélioration ; au contraire, son état avait plutôt empiré –… 

27 cette femme donc, ayant appris ce qu’on disait de Jésus, vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement

28 Elle se disait en effet : « Si je parviens à toucher seulement son vêtement, je serai sauvée. » 

29 À l’instant, l’hémorragie s’arrêta, et elle ressentit dans son corps qu’elle était guérie de son mal.

 

 30 Aussitôt Jésus se rendit compte qu’une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule, et il demandait : « Qui a touché mes vêtements ? »

31 Ses disciples lui répondirent : « Tu vois bien la foule qui t’écrase, et tu demandes : “Qui m’a touché ?” » 

32 Mais lui regardait tout autour pour voir celle qui avait fait cela. 

 

Elle est peut-être comme Jaïre, elle ne connaît pas Jésus, elle a entendu parler de lui, comme elle a dans le passé entendu parler de tous ces guérisseurs. Et si Jaïre, qui est un notable, peut s’approcher facilement de Jésus, pour elle, c’est bien différent. Il va falloir qu’elle fasse des pieds et des mains pour s’approcher de Jésus (en douce), pour arriver à se positionner derrière lui, et à toucher son vêtement. Là, c’est elle qui touche, alors que chez Jaïre, c’est Jésus qui touchera. 

 

Et deux ressentis. Celui de la femme : elle est guérie (la source est tarie); et un autre, celui de Jésus, une force est sortie de lui : il a perdu quelque chose, on lui a pris quelque chose, il n’est pas maître de la situation. Il sait qu’on a touché ses vêtements.  Et il demande qui - ce qui effectivement peut paraître un peu stupide, sauf que… Il veut savoir, et savoir qui a réussi à obtenir une guérison sans parler, sans le montrer, comme une petite souris qui se serait faufilée et qui aurait disparu. Je crois qu’entre Jésus et cette femme, il se passe quelque chose d’étonnant. C’est comme si Jésus se disait: « Je sais que j’ai guéri quelqu’un, mais je veux savoir qui j’ai guéri, et je le saurai.

 

Il sait bien que seule une femme est capable de faire ça. Et il regarde autour de lui, pour savoir qui a fait cela. 

 

Si je me représente la scène, Jésus est en marche, il se dirige vers la maison de Jaïre. Cela, la femme ne le sait peut-être pas. Elle le touche et Jésus s’arrête. Du coup tous s’arrêtent aussi. Plus personne ne marche. Et Jésus regarde, regarde, jusqu’à ce que son regard rencontre celui de la femme, qui n’a pas pu filer en douce. 

 

 

33 La femme, saisie de crainte et toute tremblante, sachant ce qui lui était arrivé, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. 

34 Jésus lui dit alors : « Ma filleta foi t’a sauvée. Va en paix et sois guérie de ton mal. » 

 

A croire que là, un peu de place se dégage, un peu comme pour la guérison du paralytique qui trouve le chemin de la porte pour rentrer chez lui en portant son brancard. Elle est comme démasquée, elle a peur. Est-ce qu’elle est coupable? Est-ce qu’à cause d’elle il est impur, parce qu’elle peut avoir aussi cette peur en elle, elle qui perdait du sang. Elle a peur, peur d’être lapidée, sait-on jamais. Alors elle se jette aux pieds de cette homme qu’elle n’avait vu que de dos, et elle lui raconte, comment elle a fait, elle qui depuis douze ans est comme une lépreuse.  Jésus confirme la guérison. Il lui dit, tu as bien fait de croire en moi, moi je suis celui qui donne la vie. Reprends ta vie, sois enfin en paix, n’aie plus peur, tu es guérie de ce mal qui te rongeait, qui t’excluait. 

 

Et c’est un peu comme avec l’homme des tombeaux, que ceux de la ville trouvent assis aux pieds de Jésus, ayant retrouvé toute sa raison, et qui est habillé; il peut retourner chez lui, ainsi que la femme. Ils ont retrouvé leur place l’un et l’autre. 

 

C’est la fin de cette rencontre; le mal a été extirpé d’elle, comme dans le récit précédent. La vie peut reprendre normalement. 

 

35 Comme il parlait encore, des gens arrivent de la maison de Jaïre, le chef de synagogue, pour dire à celui-ci : « Ta fille vient de mourir. À quoi bon déranger encore le Maître ? » 

36 Jésus, surprenant ces mots, dit au chef de synagogue : « Ne crains pas, crois seulement. » 

 

Là, je me demande si le malin ne vient pas de mettre des bâtons dans les roues de Jésus. Il a réussi cette guérison, il ne va pas quand même en faire deux. Et l’enfant est déclarée morte. Je peux imaginer la réaction de Jaïre, qui peut en vouloir à cette bonne femme impure. A cause d’elle, Jésus s’est arrêté et il arrivera top tard. Il lui dit de faire comme s’il n’avait pas entendu ce que lui disent les gens, de faire confiance, confiance encore plus. 

 

37 Il ne laissa personne l’accompagner, sauf Pierre, Jacques, et Jean, le frère de Jacques. 

38 Ils arrivent à la maison du chef de synagogue. Jésus voit l’agitation, et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. 

39 Il entre et leur dit: « Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L’enfant n’est pas morte: elle dort. » 

40 Mais on se moquait de lui. Alors il met tout le monde dehors, prend avec lui le père et la mère de l’enfant, et ceux qui étaient avec lui ; puis il pénètre là où reposait l’enfant. 

41 Il saisit la main de l’enfant, et lui dit: « Talitha koum », ce qui signifie: « Jeune fille, je te le dis, lève-toi ! » 

42 Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – elle avait en effet douze ans. Ils furent frappés d’une grande stupeur

43 Et Jésus leur ordonna fermement de ne le faire savoir à personne ; puis il leur dit de la faire manger.

 

C’est l’arrivée devant la maison, l’agitation, les pleureuses, et Jésus qui ose dire que l’enfant dort. Quand il chasse tout le monde, cela évoque un peu les vendeurs chassés du temple. Ces gens là n’ont rien à faire là, mais ce qu’il demande à Jaïre, c’est vraiment une foi intense; et pareil pour les trois qui seront des pêcheurs d’homme. 

 

Il y a donc du silence. Jésus agit, il saisit la main, ce qui est plus fort que prendre, comme s’il l’arrachait à la mort; et il ordonne quelque chose à la petite: il lui rend sa place de jeune fille et non de bébé à sa maman, et il lui dit de se lever.  Elle se lève, et les autres n’en croient pas leurs yeux. Qui est-il celui-là qui est plus fort que la mort? Qui est-il celui-là que même la mer et le vent lui obéissent? 

 

Il est bien Dieu, mais il est trop tôt pour le révéler, ce qui peut expliquer le silence qui leur est demandé, et la vie qui doit reprendre: donner à manger.

 

Jésus ne restera pas là, il va dans sa ville d’origine. Est-ce que le bouche à oreille fera qu’il sera reconnu comme l’inconnu, l’autre; ou bien est-ce que cela sera insupportable? Il ne faut pas oublier que par deux fois, ceux de Nazareth ont essayé de le faire rentrer à la maison, parce qu’il devient vraiment incontrôlable. Et là, c’est encore pire, il  est touché par une femme impure, il touche une morte, et il se prend pour Dieu. Ce qui va dominer, c’est l’incompréhension, la peur, le rejet, le refus. Il ne restera pas.

 

 

MERCREDI 31 JANVIER. Mc 6, 1-6

 

Dans l’évangile d’hier, ce qu’on a entendu, c’est l’importance de la foi, et à Capharnaüm, il semble bien que la foi soit au rendez-vous. A Nazareth, c’est différent. Est-ce le fait de savoir qui est Jésus, d’avoir sa fiche d’identité qui empêche cela? L’incapacité à admettre le changement, le fait qu’il soit plus que l’on croit? 

 

Y a-t-il de la jalousie par rapport à ce qu’ils ont entendu rapporter de lui? 

 

Mais il ne faut peut-être pas oublier que par deux fois, les habitants de Nazareth ont eu peur pour leurs fesses, et veulent ramener chez eux celui qui perdu la tête. 

 

On comprend mal leur questionnement: d’où cela vient-il? Et cela fait penser aux pharisiens, qui ont déjà accusé Jésus d’avoir fait un pacte avec le mauvais. Comme si l’esprit ne pouvait pas s’être déposé sur celui qui est un enfant du pays. C’est très étonnant. Est-ce une manœuvre du malin, pour décourager Jésus? Parce qu’il y a de quoi. 

 

Si on relie aussi à ce qui a été dit aux disciples, dans l’évangile de Luc,  Lc 10 : 08 Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté.

09 Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur : “Le règne de Dieu s’est approché de vous.”

10 Mais dans toute ville où vous entrerez et où vous ne serez pas accueillis, allez sur les places et dites :

11 “Même la poussière de votre ville, collée à nos pieds, nous l’enlevons pour vous la laisser. Toutefois, sachez-le : le règne de Dieu s’est approché.”

 

On aura la même chose, mais après que Jésus ait quitté Nazareth

 

 

10 Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ.

11 Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. »

 

On voit que Jésus guérit quand même, mais ne reste pas, puisqu’il va dans les autres villages.

 

 

1 En ce temps-là,  Jésus se rendit dans son lieu d’origine, et ses disciples le suivirent. 

 

Avaient-ils envie de le suivre, vu ce qui s’est passé avant ?

 

2 Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. De nombreux auditeurs, frappés d’étonnement, disaient : « D’où cela lui vient-il ? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée, et ces grands miracles qui se réalisent par ses mains ? 

 

3 N’est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon ? Ses sœurs ne sont-elles pas ici chez nous ? » Et ils étaient profondément choqués à son sujet. 

 

4 Jésus leur disait : « Un prophète n’est méprisé que dans son pays, sa parenté et sa maison. » 

5 Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle ; il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains. 

6 Et il s’étonna de leur manque de foi. Jésus parcourait les villages d’alentour en enseignant.

 

Il y a deux étonnements dans ces versets. L’étonnement des habitants, qui ne veulent pas y croire? Incrédulité? Peut-être colère (pourquoi chez les autres)? Étonnement dans le meilleur des cas. Mais cet étonnement paralyse littéralement Jésus, qui ne peut rester là où il n’est pas reconnu. 

 

Et l’étonnement de Jésus, qui à mon avis est aussi tristesse. Certes ils le connaissent; peut-être que le fait d’insister sur la parentèle est une manière de dire que si le texte commenté est le même que celui cité par Luc, ils refusent de croire que leur Jésus est celui qui a reçu l’onction, celui sur qui repose l’Esprit, et qu’ils se demandent s’il n’est pas un sorcier. Alors il y a de quoi être triste; et de ne pas rester. Si on n’est pas écouté, on va ailleurs. Où pourrons-nous trouver un lieu où on pourrait parler de la Bible ? 

 

 

 

JEUDI 1° FEVRIER. Mc 6, 7-13

 

 

La nomination des Douze au chapitre 3, versets 13-19, intervient quand Jésus (semble-t-il) se doit de guérir beaucoup de monde. Mais c’est il y a quelque chose de solennel. Jésus gravit la montagne (ce qui évoque Moïse), il en institue douze. Le nom d’apôtre n’est pas mentionné. Par contre ils sont là pour être avec lui (on pourrait presque dire, garde rapprochée), pour proclamer la bonne nouvelle, et ils reçoivent le pouvoir d’expulser les démons, ce qui est peut-être le plus important, dans la mesure où la maladie est souvent attribuée à une possession; mais il ne se passe rien, ils restent auprès de lui, comme si leur temps de formation n’était pas terminé. 

 

On sait maintenant que les pharisiens et les hérodiens veulent sa perte. Les pharisiens l’accusent de pactiser avec le diable. Jésus affirme que sa famille, est composée de ceux et celles qui font la volonté de Dieu. Il y a eu les paraboles, des guérisons spectaculaires (femme qui perd du sang et fille de Jaïre). Peut-être que tout cela a renforcé la foi des douze. Et c’est après le rejet de Nazareth qu'il les envoie en mission, eux seuls. D’une certaine manière, il se sépare d’eux. 

 

Ce qui est curieux c’est que me vient l’image d’un char tiré par douze chevaux. Et surtout que même s’ils sont loin, ils sont maintenant capables d’être reliés par un lien invisible mais très fort avec leur maître .

 

S’ils sont en lien avec lui, ils n’ont pas besoin d’autre chose, et c’est cela qui explique ce rien qui leur est demandé.  

 

7 En ce temps-là, Jésus appela les Douze ; alors il commença à les envoyer en mission deux par deux. Il leur donnait autorité sur les esprits impurs

 

En cela, ils font l’œuvre de miséricorde. Ils libèrent ceux qui sont enchaînés, qu’ils l’aient voulu ou pas. Faut-il toujours penser que cet enchaînement est lié à un moment où dans sa vie où on a laissé tomber la relation? 

 

8 et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route, mais seulement un bâton ; pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie dans leur ceinture.

 9 « Mettez des sandales, ne prenez pas de tunique de rechange. » 

 

Je crois avoir entendu un commentaire sur le bâton qui faisait référence à Moïse et au psaume 22. Pour moi, le bâton c’est se défendre contre les vipères qu’on peut rencontrer sur sa route, voir aussi contre les agresseurs, sauf que là, pas de pain, pas de sac, pas de monnaie, ils n’ont rien qui puisse faire envie. Par contre des sandales aux pieds, mais pas de tunique. Rien qui pèse, que le strict nécessaire.

 

10 Il leur disait encore : « Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison, restez-y jusqu’à votre départ. 

11 Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez et secouez la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage. » 

Ensuite, ne pas faire les difficiles. Ne pas changer de maison, même si ce n’est parfait. Et si une ville ne veut pas écouter, aller ailleurs, mais dans le ciel, cela sera retenu: vous n’avez pas voulu.

 

12 Ils partirent, et proclamèrent qu’il fallait se convertir

13 Ils expulsaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades, et les guérissaient.

 

L’évangéliste apprend donc qu’ils sont donc partis comme cela, qu’ils ont appelé à la conversion et qu’ils ont fait beaucoup de guérisons. Mais Jésus, lui, ne fait jamais d’onction d’huile. Il y a une vraie différence; je me demande pourquoi.

 

 

VENDREDI 2 FÉVRIER : Lc 2,  22-40 . Purification.

 

J'aimerais avoir la même docilité et la même écoute de l'Esprit saint. Je ne sais pas si c'est un effet de le vieillesse, mais j'en suis loin.

 

22 Quand fut accompli le temps prescrit par la loi de Moïse pour la purification, les parents de Jésus l’amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur, 

23 selon ce qui est écrit dans la Loi : ‘Tout premier-né de sexe masculin sera consacré au Seigneur.’ 

24 Ils venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur: ‘un couple de tourterelles ou deux petites colombes.’ 

 

25 Or, il y avait à Jérusalem un homme appelé Syméon. C’était un homme juste et religieux, qui attendait la Consolation d’Israël, et l’Esprit Saint était sur lui. 

26 Il avait reçu de l’Esprit Saint l’annonce qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ, le Messie du Seigneur. 

27 Sous l’action de l’Esprit, Syméon vint au Temple. Au moment où les parents présentaient l’enfant Jésus pour se conformer au rite de la Loi qui le concernait, 

28 Syméon reçut l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant : 

 

29 « Maintenant, ô Maître souverain, tu peux laisser ton serviteur s’en aller en paix, selon ta parole. 

30 Car mes yeux ont vu le salut 31que tu préparais à la face des peuples :

32 lumière qui se révèle aux nations et donne gloire à ton peuple Israël. » 

 

33 Le père et la mère de l’enfant s’étonnaient de ce qui était dit de lui. 

34 Syméon les bénit, puis il dit à Marie sa mère : « Voici que cet enfant provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de contradiction 

35 – et toi, ton âme sera traversée d’un glaive – : ainsi seront dévoilées les pensées qui viennent du cœur d’un grand nombre. » 

 

36 Il y avait aussi une femme prophète, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d’Aser. Elle était très avancée en âge ; après sept ans de mariage, 

37 demeurée veuve, elle était arrivée à l’âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne s’éloignait pas du Temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière. 

38 Survenant à cette heure même, elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem. 

39 Lorsqu’ils eurent achevé tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth. 

40 L’enfant, lui, grandissait et se fortifiait, rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui.

 

 

SAMEDI 3 FÉVRIER. Mc 6, 30-34

 

À ma grande joie, manque l’exécution de Jean le Baptiste qui est un peu en sandwich ici. 

Les apôtres sont partis, ils font ce qui leur est demandé. On sait que la notoriété de Jésus se répand et on a la réaction d’Hérode, qui semble pouvoir concevoir qu’un homme décapité puisse revenir à la vie. C’est une réaction que je trouve très étonnante ; serait-il superstitieux ? 

 

Toujours le même questionnement. Pourquoi est si important de trouver le temps de manger? Est-ce qu'il y a quelque chose dans la Tora qui en parle? Mais cela fait deux fois que l'on trouve cela. Une fois dans Marc 3, quand des gens de Nazareth viennent pour le chercher. C'est juste après le choix des douze.

 Alors Jésus revient à la maison, où de nouveau la foule se rassemble, si bien qu’il n’était même pas possible de manger.

 

Mais là, il y a l'absence de manger, qui va déboucher au final sur la multiplication des pains.

 

30 En ce temps-là, les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné.

31 Il leur dit : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » De fait, ceux qui arrivaient et ceux qui partaient étaient nombreux, et l’on n’avait même pas le temps de manger. 

 

Ils reviennentles leçons du rabbi ont porté leurs fruits. Il y a l'enseignement et les gestes qui montrent la véracité de ce qu'ils annoncent. Jésus est très attentif au bien-être. Il se rend compte que rester là n'est pas possible (il faudrait que certains responsables aient le même regard sur ceux qui sont au service), et propose d'aller ailleurs. On a un peu l'impression que ça bouge, que ça s'agite dans tous les sens. 

 

Je n'avais pas repéré le fait que le mot apôtre est employé pour la première fois par Marc. Il fallait qu'ils soient envoyés, prennent leur autonomie, pour devenir apostolos.

 

32 Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart. 

33 Les gens les virent s’éloigner, et beaucoup comprirent leur intention. Alors, à pied, de toutes les villes, ils coururent là-bas et arrivèrent avant eux

 

Intéressant le comportement de la foule. Jésus, il s'en va. On ne va plus être guéri, mais on sait où il va, c'est certes un lieu désert, en ce sens qu'il n'y a pas de maisons, mais c'est un lieu où il y a une source pas loin un lieu au bord du lac. Et on peut y aller à pied. Alors en route, dépêchons nous. 

 

34 En débarquant, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement.

 

Ils arrivent bien les premiers. Alors le lieu de repos est déjà envahi. Jésus pourrait râler. Ceci dit, peut-être que les disciples eux, le font. Mais Jésus ne se laisse pas faire. Il entend la demande, il entend quelque chose qui ressemble à de la détresse. S'il te plait, enseigne-nous, dis-nous comment nous devons nous conduire, apprends-nous. Et il enseigne. Il prend à cœur son rôle de berger.

 

 ***


Après avoir fini de travailler sur ce texte, j'ai eu envie de le raconter, parce que je le voyais bien; mais en arrivant au moment où les disciples et Jésus prennent la barque, je n'ai pas pu m'arrêter là, et j'ai ajouté le récit de la multiplication des pains.

 

Quelqu'un raconte

Il avait envoyé ceux qui sont toujours avec lui, les douze, dans les villages, pour préparer son passage. Ils devaient enseigner et expulser les démons. Moi, je n'aurais pas aimé être à leur place, parce qu'il leur a dit de partir avec juste un bâton et des sandales, pas de tunique de rechange, pas d'argent et même rien à manger. Ils sont partis, et lui, il est resté avec nous. 

 

Ils sont restés absents quelques jours, et ils sont revenus. A voir leur tête, on voyait bien qu'ils étaient épuisés mais heureux. Ils se sont précipités sur Jésus pour tout lui raconter. Ils ont eu du mal à arriver jusqu'à lui, parce que c'était un vrai défilé de personnes qui entraient, qui sortaient: elles voulaient le voir, le toucher, l'écouter, mais ça s'agitait beaucoup, et manger, se poser pour prendre un vrai repas, c'était impossible. 

 

Jésus, sans rien nous demander à nous, est sorti avec eux. Ils ont rejoint la barque qui était là sur le rivage. On a bien compris qu'ils partaient vers cet endroit que nous connaissons bien, cet endroit au bord du lac, avec des grands eucalyptus, cet endroit où coule une source. C'est un lieu que nous connaissons tous et que nous aimons aussi. Et nous nous sommes mis en route pour arriver avant eux. 

 

Il faut dire qu'ils ont pris leur temps pour arriver, à croire qu'ils voulaient profiter de ce temps de repos avec lui, dans la barque. Et cette fois, le lac était calme, le soleil brillait doucement, et le vent était doux. 

 

Nous, nous l'attendions de pied ferme, si je puis dire. 

 

Leur tête quand ils sont arrivés, c'était drôle. Mais je peux les comprendre. Quand je dis les comprendre, je parle de ceux qui étaient partis, et qui avaient dû trouver l'hospitalité dans différentes maisons. Ils avaient vraiment l'air très très contrariés. Jésus lui, c'était différent. Il avait un air un peu bizarre. A croire qu'il s'attendait à nous trouver là, nous qui étions un peu comme un grand troupeau de brebis, de brebis sans berger.

 

Il avait l'air un peu triste, mais aussi un peu heureux. Il me faisait penser à ces bergers qui rassemblent leur troupeau, qui en prenne soin, qui parlent aux brebis, qui mettent les agneaux contre leur cœur, qui leur parlent. Et il nous a parlé, et il nous a enseigné, enseigné. Nous étions tellement captivés que beaucoup d'entre nous n'ont pas bougé, juste pour l'entendre.

 

Le soir arrivait. Les disciples qui, à mon avis, avaient quand même dû enfin se reposer un peu, se sont levés, du moins quelques- uns d'entre eux. Je suppose qu'ils ont dû demander à leur maître de nous dire de partir. Peut-être qu'ils voulaient enfin avoir leur maître pour eux tous seuls.

 

Je ne sais pas ce que Jésus leur a répondu, mais ils faisaient une drôle de tête. Ils sont passés parmi nous, pour savoir si certains avaient de quoi manger. Certains avaient un peu de pain et quelques poissons. Enfin cela je l'ai compris après. 

 

Jésus nous a fait asseoir, des groupes de cinquante ou cent personnes. A boire, on avait, puisque la source était là. Et là je ne sais pas ce qui s'est passé, nous avons vu Jésus bénir le peu de pain et de poissons que les gens lui avaient donné, nous l'avons vu rompre les pains; et des pains et du poisson il y en a eu pour tout le monde. Cela nous a quand même coupé le souffle; et nous avons pris ce que les disciples nous apportaient dans un certain silence, je dirai une crainte sacrée. Qui est -il celui-là, qui peut faire de telles choses pour autant de personnes?

 

Nous avons mangé; les disciples sont partis dans la barque, ce qui veut dire qu'ils ont obéi à un ordre de Jésus; et lui, il nous a bénis et nous a renvoyés. Les derniers qui sont partis l'ont vu qui partait dans la montagne pour prier. 

 

Je crois que cette journée-là, jamais je ne pourrais l'oublier. Serait-il comme Moïse, qui a fait pleuvoir la manne pour le peuple dans le désert? Ou serait-il bien plus que Moïse, car ce n'est pas lui qui a donné cette manne, mais bien notre Dieu? Qui est-il cet homme, cet homme que nous connaissons et que pourtant nous ne connaissons pas? 

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