SEMAINE DU 9 AU 15 JUIN. EVANGILES
LUNDI 9 JUIN NOUVELLE FÊTE DE MARIE. Jn 20, 20-25
Moi qui espérais que jn était fini, et bien non. Et je déteste cet évangile avec les jambes cassées pour les deux qui sont encore en vie;
25 Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine.
Ça fait quand même pas mal de femmes. On peut supposer que cette sœur de sa mère, est la mère de Jacques qui deviendra évêque de Jérusalem. Nepotisme?
26 Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. »
27 Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.
J'ai toujours pensé qu'il valait mieux soustraire Marie à la famille et la mettre dans cette nouvelle famille crée par et autour de son fils. Brave disciple; mais pourquoi Marie le matin de la résurrection ne va-t-elle pas avec eux au tombeau?
28 Après cela, sachant que tout, désormais, était achevé pour que l’Écriture s’accomplisse jusqu’au bout, Jésus dit : « J’ai soif. »
Jésus maître du temps et de l'espace. Quand j'aurais été élevé de terre, j'attirerai tout à moi.
29 Il y avait là un récipient plein d’une boisson vinaigrée. On fixa donc une éponge remplie de ce vinaigre à une branche d’hysope, et on l’approcha de sa bouche.
Psaume 21.
30 Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : « Tout est accompli. » Puis, inclinant la tête, il remit l’esprit.
Il y a écriture qui doit s'accomplir, avec tout ce qu'on peut mettre aussi sous la demande (légitime d'ailleurs de Jésus) sur sa soif. Et avec Jean, tout est permis. Et là, tout s'accomplit, avec aussi ils regarderont celui qu'ils ont transpercé;
Ensuite c'est que Jésus anticipe sa mort; Il incline la tête ce qui normalement se fait après le décès, il choisit cette posture de remise totale et là, il remet alors ce souffle. Soit le souffle va vers le Père, soit il est déjà sur nous, il serait l'ultime don, et je dois dire que ce serait mon hypothèse préférée.
Ce serait vraiment le aimer en donnant tout, en se donnant, en ne gardant rien pour soi.
31 Comme c’était le jour de la Préparation (c’est-à-dire le vendredi), il ne fallait pas laisser les corps en croix durant le sabbat, d’autant plus que ce sabbat était le grand jour de la Pâque. Aussi les Juifs demandèrent à Pilate qu’on enlève les corps après leur avoir brisé les jambes. 32Les soldats allèrent donc briser les jambes du premier, puis de l’autre homme crucifié avec Jésus.
Que je déteste cela. Ils ne peuvent pas les faire mourir sans les condamner à cette mort par asphyxie? Et curieusement ce sont les "juifs" qui demandent cela, cette mort-là. Par ailleurs, j'ai lu que briser les jambes, c’est-à-dire que la personne n'est plus intacte, c'est faire qu'il ne puisse pas prendre vie dans l'au-delà. C'est de l'anthropologie, je crois Jankélévitch. Normalement les autorités juives ne savent peut-être pas que Jésus est mort rapidement. C'est bien pour qu'il ne revienne pas à la vie que cette demande est faite.
33 Quand ils arrivèrent à Jésus, voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes, 34 mais un des soldats avec sa lance lui perça le côté ; et aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau.
On peut dire que les soldats désobéissent, et que cela c'est l'œuvre de l'Esprit Saint. Le cœur est ouvert, le côté est ouvert, grand ouvert. Ce qui en sort, montre bien que c'est un vrai corps, un corps mort par asphyxie, mais aussi avec un corps qui ne peut pas reprendre vie, compte tenu des dégâts faits pas la lance.
Plus tard, dans sa première lettre, il sera dit que le sang, l'eau et l'esprit rendent témoignage.
Finalement je suis plus centrée sur Jésus que sur Marie, mère de l'Eglise.
MARDI 10 JUIN. Mt 5, 13-16
Temps ordinaire, donc on reprend l'évangile de Matthieu. Et on n'en n'est pas sorti.
Je suis toujours étonnée par cette péricope qui vient juste après les béatitudes. En fait Jésus s'adresse à ses nouveaux ou pas nouveaux disciples, auxquels il vient de donner leur table de la loi. On dit parfois que les béatitudes le décrivent lui. Et du coup ce serait le modèle vers lequel tendre.
Curieusement pour moi, le sel, c'est un bloc de sel, qu'on donne par exemple aux animaux à lécher. Cela leur permet de garder leur eau quand il fait trop chaud; que dire sur le sel? Trop de choses, donc pas envie. Mais il y a une charge pour le disciple, la parole, ou ce qu'il a vécu et vit avec le contact, il doit essayer que ça rayonne. Et c'est loin d'être facile quand les vissicitudes de la vie sont là.
Simplement peut-être, en suivant l'épitre lue aujourd'hui, être dans le oui, et avoir un vrai oui.
13 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, comment lui rendre de la saveur ? Il ne vaut plus rien : on le jette dehors et il est piétiné par les gens.
14 Vous êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée.
15 Et l’on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le lampadaire, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison.
16 De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors, voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux. »
Finalement c'est demander aux disciples de remplir la charge confiée au peuple juif: témoin de ce Dieu qui est le Tout Autre. Car il est bien dit que c'est ce comportement qui devient révélateur, de la présence de Dieu au milieu du monde.
MERCREDI 11 JUIN. St Barnabé. Mt 10, 7-13
7 En ce temps-là, Jésus disait à ses Apôtres : « Sur votre route, proclamez que le royaume des Cieux est tout proche.
8 Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, expulsez les démons.
C'est quand même un sacré programme. Guérir, redonner vie (et peut-être a des parties en soi qui sont mortes), purifier, expulser. C'est à cela que nous sommes appelés. Waouh..
9 Ne vous procurez ni or ni argent, ni monnaie de cuivre à mettre dans vos ceintures,
10 ni sac pour la route, ni tunique de rechange, ni sandales, ni bâton. L’ouvrier, en effet, mérite sa nourriture.
Il s'agit donc de ne pas compter sur soi, de ne pas faire de provisions, mais de compter sur ceux qui reçoivent, qui acceptent, qui offrent leur hospitalité.
11 Dans chaque ville ou village où vous entrerez, informez-vous pour savoir qui est digne de vous accueillir, et restez là jusqu’à votre départ.
12 En entrant dans la maison, saluez ceux qui l’habitent.
13 Si cette maison en est digne, que votre paix vienne sur elle. Si elle n’en est pas digne, que votre paix retourne vers vous. »
Toujours étonnant, une maison (ou du moins ceux qui y vivent) qui seraient ou ne seraient pas dignes de recevoir cette paix, qui est peut-être autre, mais qui nécessite une disposition. Peut-être qu'il s'agit simplement d'une disponibilité, d'une non fermeture, d'un esprit curieux, ouvert à cette annonce: le royaume de dieu est tout proche.
JEUDI 12 JUIN. Mt 5, 20-26
20 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je vous le dis : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.
C'est vraiment sans appel et une sacrée critique de ceux qui se disent les tenants de la Loi. A savoir, s'il ne faut pas l'entendre aussi pour nous, pour moi. Être juste envers l'autre, qu'est ce que ça veut dire? Et là, Jésus va décliner à sa manière.
21 Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : ‘Tu ne commettras pas de meurtre’, et si quelqu'un commet un meurtre, il devra passer en jugement.
Normalement c'est ce qu'on doit trouver dans le Pentateuque. Mais qui dit jugement, dit justice, dit procès, dit aussi défense et témoins. On ne peut pas dire que Jésus ait eu cela.
22 Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal. Si quelqu’un le traite de fou, il sera passible de la géhenne de feu.
Importance des blessures provoquées par la langue, voir épitre de Jacques).
23 Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi,
24 laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande.
Si tu te souviens que tu as fait du mal à ton frère, alors … Sinon ton sacrifice ne sert à rien. Autrement plus exigeant.
25 Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison.
26Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou. »
VENDREDI 13 JUIN. Mt 5, 27-32
27 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : ‘Tu ne commettras pas d’adultère’.
28 Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur.
29 Si ton œil droit entraîne ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier jeté dans la géhenne.
30 Et si ta main droite entraîne ta chute, coupe-la et jette-la loin de toi, car mieux vaut pour toi perdre un de tes membres que d’avoir ton corps tout entier qui s’en aille dans la géhenne.
31Il a été dit également : ‘Si quelqu’un renvoie sa femme, qu’il lui donne un acte de répudiation’.
32 Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui renvoie sa femme, sauf en cas d’union illégitime, la pousse à l’adultère ; et si quelqu’un épouse une femme renvoyée, il est adultère. »
SAMEDI 14 JUIN. Mt 5, 33-37
Épitre qui me semble bien difficile à entendre et à comprendre;
J'ai une amie, qui quand elle me disait "je te jure que", voulait me faire comprendre que là, elle ne racontait pas d'histoires, ce qui m'interrogeait parfois sur les autres fois. Il y avait aussi, il faut vraiment que tu me crois.
Le 'je te jure sur la tête de ma mère, je te jure sur ma tête' ça s'entend encore, mais il y a la notion de porter malheur aussi. Ou jurer sur ce qu'on a de plus cher. C'est quand même si je mens que j'aille en enfer.
Jésus demande de ne pas prendre Dieu à partie, de le laisser en dehors des petits calculs, de ne pas se servir de son Nom pour donner du poids à ce qu'on dit.
Maintenant il y a derrière la question de la parole donnée et du poids de la parole et parfois il peut être bon d'y réfléchir.
33 En ce temps- là, Jésus disait à ses disciples : Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : ‘Tu ne manqueras pas à tes serments, mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur.’
34 Eh bien ! moi, je vous dis de ne pas jurer du tout, ni par le ciel, car c’est le trône de Dieu,
35 ni par la terre, car elle est son marchepied, ni par Jérusalem, car elle est la Ville du grand Roi.
36 Et ne jure pas non plus sur ta tête, parce que tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir.
37 Que votre parole soit “oui”, si c’est “oui”, “non”, si c’est “non”. Ce qui est en plus vient du Mauvais. »
DIMANCHE DE LA TRINITÉ. Jn 16, 12-14
Dans certains passages, on peut remplacer Gloire par Esprit. Mais il me semble aujourd'hui que remplacer (ou penser) par Essence, ça me convient assez bien. Pour Nouis, la Gloire du Fils, c'est la Kénose, la croix, l'abaissement voulu, c'est cela qui est l'essence du Fils, mais qui donne aussi son poids, sa consistance son épaisseur au Fils. Laisser cela dormir en moi.
12 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter.
13 Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans la vérité tout entière. En effet, ce qu’il dira ne viendra pas de lui-même : mais ce qu’il aura entendu, il le dira ; et ce qui va venir, il vous le fera connaître.
14 Lui me glorifiera, car il recevra ce qui vient de moi pour vous le faire connaître.
15 Tout ce que possède le Père est à moi ; voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître. »
Commentaire regards protestants.
Une théologie de l’Esprit
Introduction
Dans les calendriers liturgiques, le dimanche qui suit la Pentecôte est celui de la Trinité dans les Églises occidentales. Il commence le temps de l’Église appelé dans l’Église anglicane après la Trinité.
À la Pentecôte, les disciples ont reçu l’esprit, mais qui est cet esprit, comment le comprendre ? C’est le thème abordé par l’évangile de ce jour.
Points d’exégèse
Attention sur deux points.
Croyable disponible
J’ai encore beaucoup à vous dire, mais vous ne pouvez le porter maintenant. Il y a des choses que Jésus ne peut pas dire parce que les disciples ne peuvent l’entendre. Nous avons déjà souligné l’incapacité de disciples à entendre les annonces de la croix (Lc 9.45, 18.34).
Le philosophe Paul Ricœur disait que chaque époque avait son croyable disponible, ce qui peut être cru et ce qui ne peut pas l’être. Pour les disciples, que le Christ de Dieu soit crucifié n’appartenait de leur croyable disponible, c’était pour eux in-croyable. C’est l’Esprit qui va le leur expliquer.
Lui me glorifiera
Dans la Bible, la gloire d’une personne, c’est son être le plus profond. Dans le quatrième évangile, c’est à la croix que le Christ est glorifié, quand le grain tombe en terre et qu’il meurt (12.23-24).
On a l’habitude d’opposer la théologie de la gloire et la théologie de la croix, mais les deux se superposent. C’est à la croix que Jésus manifeste pleinement ce qu’il est.
Pistes d’actualisation
1er thème : Il vous conduira dans toute la vérité
La vérité de l’Évangile n’est pas une connaissance ni une théorie, c’est une marche. Quand Jésus dit qu’il est le chemin, la vérité et la vie, il nous rappelle que la vérité de l’Évangile est chemin.(la vérité est comme "encadrée" par la le chemin et la vie)
Toute la vérité, c’est la vérité de Dieu, mais c’est aussi notre vérité, la vérité de notre vie. Lorsque Paul raconte sa découverte du Christ dans l’épître aux Galates, il dit : Quand il a plu à Dieu, qui m’a mis à part depuis le ventre de ma mère et qui m’a appelé par sa grâce de révéler en moi son Fils (Ga 1.15). Quand le Christ s’est révélé à lui, il a compris que Dieu l’accompagnait depuis le commencement de son histoire, il a découvert sa vérité profonde, la véritable habitation de sa vie.
2e thème : Il vous annonceras ce qui est à venir
La vérité de l’Esprit est qu’il glorifie le Christ, il dit le plus profond de sa vérité. À ses disciples, le Christ a dit deux choses : ils seront détestés et persécutés (15.18,20), et ils ne seront pas abandonnés.
Jésus n’a pas triché avec ses disciples, notre monde est tragique, l’actualité nous le dit tous les matins, mais il dit aussi que dans les fractures et les angoisses de notre monde, l’Esprit nous assure de la présence de Dieu.
Comme le disait encore Paul, nous sommes persécutés, mais non pas abandonnés ; abattus, mais non pas perdus(2 Co 4.9).
3e thème : La phénoménologie de l’Esprit
Dans la Bible, il est difficile, sinon impossible, de parler de l’Esprit en tant que tel. Jésus a dit dans son dialogue avec Nicodème : Le vent souffle où il veut ; tu l’entends, mais tu ne sais pas d’où il vient, ni où il va (Jn 3.8). Tu sais qu’il existe, mais tu ne peux l’attraper : on ne peut enfermer le vent dans une boîte.
Si nous pouvons difficilement dire l’être de l’Esprit, nous pouvons dire ce qu’il fait : il conduit dans la vérité et il glorifie le Christ, c’est-à-dire qu’il dit qui il est. Il est fondamentalement christologique, il n’apporte pas une connaissance supplémentaire sur Dieu, mais une meilleure connaissance du Christ.
Une illustration : La Trinité
Une énigme nous permettra d’entrer dans la compréhension trinitaire : Entre un père et un fils, qui est le plus âgé des deux ?
La question paraît stupide : le père est toujours plus âgé que son enfant car il n’a pas pu engendrer avant d’avoir un certain âge.
Mais on peut aussi dire que le père n’est pas plus âgé que son fils car il n’est devenu père qu’avec son enfant. Avant la naissance de ce dernier, il était un homme mais pas encore un père.
Il est même possible de dire que l’enfant est plus âgé que le père car sa conception est antérieure à la conscience que le père a de sa paternité.
Si c’est le père qui fait l’enfant, c’est aussi et en même temps l’enfant qui fait le père ! Il en est de même dans la Trinité, chacune des trois personnes ne peut se comprendre en dehors de sa relation avec les deux autres.
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