dimanche 25 novembre 2018

ÉVANGILES: SEMAINE DU 18 AU 25 NOVEMBRE 2018

ÉVANGILES: SEMAINE DU 19 AU 25 NOVEMBRE 2018


LUNDI 19 NOVEMBRE Lc 18, 34-43 L'AVEUGLE DE JERICHO.

On se retrouve à la fin du chapitre 18. On va donc lire ce texte de l'aveugle (ici pas nommé)qui clôt ce chapitre, et Zachée qui va ouvrir le suivant qui lui  se termine par l'arrivée à  Jérusalem. On a lu cet évangile il y a peu de temps dans l'évangile de Marc, et ce dernier était beaucoup plus fourni en détails. Là c'est un peu comme s'il restait l'ossature. Il reste un homme aveugle (mais depuis quand), une foule qui accompagne un homme, une demande qui va dans le sens de "prier sans se lasser), une guérison sans gestes, qui est un échange de paroles.  


35 Alors que Jésusapprochait de Jéricho, un aveugle mendiait, assis au bord de la route

Il y a un lieu Jéricho, Jésus qui s'en approche avant d'entamer la montée à Jérusalem, un aveugle qui doit être là, où il est toujours, en espérant avoir sa pièce. Il est assis au bord de la route, ce qui évoque un peu le semeur qui jette sa semence sur le bord de la route, et où elle est piétinée; mais là, il va se passer autre chose. Celui qui parle, qui crie, c'est l'aveugle quand il apprend que Jésus approche. 

36 Entendant la foule passer devant lui, il s’informa de ce qu’il y avait. 

Comme il n'a pas la vue, il doit être surpris par le mouvement, par le bruit. Peut-être a-t-il peur? Mais il n'a pas sa langue dans sa poche et il s'informe. Ce verbe s'informer me renvoie au tout début de l'évangile de Luc, quand l'auteur parle à Théophile et dit s'être informé. 

37 On lui apprit que c’était Jésus le Nazaréen qui passait.

Phrase banale mais en ce jour étonnant. Elle sonne en moi comme si Jésus était comme un bateau, qui s'avance, la voile gonflée. La phrase qui chante c'est juste "Jésus qui passait". Le vent de l'Esprit qui le fait passer là. Il y a jésus qui passe, et cela évoque aussi Dieu qui passe devant Moïse (Ex 33), Moïse qui ne peut voir Dieu, Dieu qui lui dit de se cacher au creux du rocher. Mais l'aveugle lui, il ne voit pas; alors peut-être c'est ce qui lui permet de voir en Jésus Dieu qui demeure en Lui, et de crier. 

38 Il s’écria: « Jésus, fils de David, prends pitié de moi ! » 

S'écrier est différent de crier. Elisabeth s'écrie quand elle rencontre Marie Lc 1, 42), un peu comme si des paroles sortent, mais qu'en même temps elles vous envahissent. Alors il (l'aveugle) s'entend peut-être dire des mots qu'il n'avait pas prévus une reconnaissance aussi,  Fils de David (parce que ça, il ne le sait pas, et c'est un titre de messie) et une demande. On lui a parlé de Jésus de Nazareth et lui, il l'appelle fils de David. 

39 Ceux qui marchaient en tête le rabrouaient pour le faire taire. Mais lui criait de plus belle : « Fils de David, prends pitié de moi ! » 

Là c'est hélas fréquent: faire taire les gens qui gueulent ou qui montrent leur infirmité. Mais il ne se laisse pas faire, surtout s'il est rempli d'Esprit Saint. Car cette nomination de Jésus, Fils de David, elle est je crois unique dans cet évangile. Même le jour des Rameaux, ce n'est pas comme cela que Jésus sera nommé.

40 Jésus s’arrêta et il ordonna qu’on le lui amène. Quand il se fut approché, Jésus lui demanda 
41 « Que veux-tu que je fasse pour toi? » Il répondit : « Seigneur, que je retrouve la vue. » 

Importance de la demande. Importance aussi de savoir que Jésus entend, importance de crier même si les autres disent qu'il faut se taire. J'ai toujours aimé la simplicité du dialogue. Qu'est ce que tu veux que je fasse et la réponse, voilà ce que je veux. Il s'agit bien de retrouver, comme quelque chose qui a été perdu.

42 Et Jésus lui dit : « Retrouve la vue ! Ta foi t’a sauvé. » 

Importance de la foi dans cette guérison que se fait uniquement avec des mots, mais si peu. Un peu aussi comme si un dialogue silencieux s'était instauré, des mots pas dits, des mots pas entendus, mais qui sont là. Un homme guéri, un homme sauvé. 

43 À l’instant même, il retrouva la vue, et il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu. Et tout le peuple, voyant cela, adressa une louange à Dieu.

Là, il y a la guérison mais cet homme que l'on faisait taire, il suit et il rend grâce à Dieu et il est moteur. Je ne sais si Luc a joué sur les mots, mais le peuple qui était aveugle à la souffrance, maintenant voit autre chose et comme cet homme se met à adresser une louange à Dieu. Tout retourne au Père, dans ce texte. 


MARDI 20 NOVEMBRE: Lc 19, 1-10 Zachée

Je me dis que les deux personnages présentés par Luc, alors que Jésus entame vraiment la montée vers Jérusalem ont des problèmes avec la vision. L'un est aveugle, alors c'est le son qui le guide, l'autre, voit, mais la taille fait qu'il ne peut pas vraiment voir, il a beau sauter, les autres l'empêchent de voir, même si c'est uniquement la curiosité. Peut-être qu'il connaît Matthieu qui a laissé son bureau et que ça lui a posé question, parce que après tout, il a bien fallu le remplacer cet homme là. Bien sûr Capharnaüm et Jéricho, ce n'est pas du tout les mêmes lieux, mais quand même. Alors le désir de voir, le désir d'apercevoir, cette curiosité qui peut parfois entraîner un changement total. Parce que Zachée passe de celui qui veut voir, à celui qui est vu, qui est remarqué, non pas en tant que chef mais en tant qu'homme et cela lui change la vie. De même pour l'aveugle qui lui aussi a vu Jésus, qu'il n'avait jamais vu. Voir et être vu, connaître et être connu.



01 Entré dans la ville de Jéricho, Jésus la traversait.
02 Or, il y avait un homme du nom de Zachée ; il était le chef des collecteurs d’impôts, et c’était quelqu’un de riche.
03 Il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait pas à cause de la foule, car il était de petite taille.

Comme quoi on peut être riche, mais ne pas être heureux. On peut souffrir de ce handicap. "t'es bien trop petit mon ami, t'es bien trop petit, dame oui" dit la chanson. Le métier qui donne du pouvoir, peut remplacer cela, mais pas totalement. Alors on a un homme qui semble avoir tout et qui pourtant doit envier ceux qui ont une taille normale. Bien sûr on ne se moque pas de lui par devant parce qu'il a du pouvoir, mais par derrière, sûrement.

04 Il courut donc en avance et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui allait passer par là.

Il est peut-être petit, mais il sait ce qu'il veut et quand il veut quelque chose: voir ce Jésus, il se donne les moyens. Bravo Zachée.

05 Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : « Zachée, descends vite aujourd’hui il faut que j’aille demeurer dans ta maison. »

Là on peut dire que l'incroyable se passe. Je pense qu' avoir été appelé par son prénom a dû être une sorte de bombe. "Il me connaît par mon nom, moi dont on se moque, il sait qui je suis, et il n'a pas honte de venir chez moi, quel honneur il me fait". J'ai toujours pensé que Zachée avait dû descendre bien plus vite qu'il n'était monté dans cet arbre.

06 Vite, il descendit et reçut Jésus avec joie.

J'aime bien la symétrie: Zachée descend vite/ vite il descendit. Et la joie qui est là. Mais manifestement il reçoit Jésus et peut-être une partie de sa bande, mais peut-être aussi des notables. Et là, ça coince. On dirait que  la suite gâche en quelque sorte la joie qui devrait être là.

07 Voyant cela, tous récriminaient : « Il est allé loger chez un homme qui est un pécheur. »

Toujours ce "récriminaient" et qui renvoie au livre de l'Exode et qui évoque donc Moïse. Mais c'est contre Jésus qui fait tout de travers: un bon juif ne doit pas pactiser avec l'impie, avec le pécheur. Jésus à ce moment là, ne dit rien, ne fait rien pour laisser à Zachée son espace, son espace de parole et cela c'est très beau. 

08 Zachée, debout, s’adressa au Seigneur : « Voici, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. »

Zachée ne s'adresse pas à ceux qui récriminent contre Jésus. Il s'adresse directement à lui, en lui donnant son titre de Seigneur, et surtout il est debout, ce qui est bien un signe de résurrection. Il change, il est autre, il le manifeste. Quelque part, il est devenu un grand. Et il donne la moitié de ses biens aux pauvres. On a beaucoup écrit là-dessus, l'autre moitié c'est celle qui appartient à l'occupant.. Je ne sais pas.  Un peu comme la moitié du manteau de St Martin. Il ne dispose pas de cette moitié, peut-être, peut-être pas. Personne ne dit qu'il renonce à son métier. Et je crois que quand on fait du tort à quelqu'un on rend à l'identique, pas quatre fois plus, et là, il est certain que le cœur de Zachée s'est ouvert. 

09 Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd’hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham.
10 En effet, le Fils de l’hommeest venu chercher et sauver ce qui était perdu. »

Le dernier verset renvoie à l'image du bon pasteur. Ce qu'il rétorque aux "autres", c'est qu'ils n'ont pas le droit de dénier même à un pécheur son titre de fils d'Abraham, son titre de frère. Et l'impression aussi que Zachée n'est pas le seul concerné, mais toute sa maison, tous ceux qui logent là, qui habitent là, famille, serviteurs, peut-être esclaves parce que le regard de Zachée aura changé sur eux. 

MERCREDI 21 NOVEMBRE Lc 19, 11-26


Depuis mercredi ce texte me travaille. Ce matin je dirai que le serviteur qui a reçu ce cadeau qu'il est censé faire rapporter, il n'en veut pas. Il n'a rien demandé et ce truc ça lui complique la vie. Il n'espère qu'une chose, c'est justement que le maître ne revienne pas. Alors cet argent, comme il veut l'oublier, il l'enterre, comme ça, c'est mort. Ce qu'il oublie, c'est que c'est lui aussi qu'il tue. Et quand le maître revient, et bien, c'est de la faute du maître.. Il n'est pas responsable, il a eu peur, alors il faudrait que le maître comprenne. Mais le maître ne comprend pas et ne donne pas de deuxième chance. Ce qui est un peu contradictoire avec les paraboles de la miséricorde. Mais pour qu'il y ait miséricorde, il faut qu'l y ait, même à minima, une reconnaissance du Père, du donateur. Là il semble qu'l n'y ait rien. Peut-être que comme le disent certains, le fait de tout perdre, parce qu'il y a plus que perdre la somme qui est donnée à un autre, va pousser cet homme à changer. Cela évoque un peu ce que Paul écrit dans l'épitre aux romains, quand il espère exciter la jalousie de ses frères et qui ainsi vont se convertir et reconnaître le trésor qu'est Jésus. 

Peut-être qu'il faut voir les choses différemment: Jésus est à Jérusalem. Il a prophétisé la ruine de cette ville, qui est la demeure de Dieu. Et là, il s'agit d'un avertissement très clair. Tu n'as pas voulu entendre les paroles que Dieu te disait par ma bouche, ces paroles, tu les as rejetées, tu les as empêchées de fructifier, alors viendront des jours, où tu perdras tout. Et ce que tu avais, sera donné à d'autres.  Et ce qui vient ensuite, montre bien comment les chefs des prêtres, les bergers, ceux qui ont le pouvoir, ceux qui ont le savoir aussi, vont étouffer la parole, la mettre en terre et comment ils vont perdre ce qu'ils croyaient posséder, puisque le temple sera détruit, et que même la ville leur sera interdite.


11 Commeon l’écoutait, Jésus ajouta une parabole : il était près de Jérusalem et ses auditeurs pensaient que le royaume de Dieu allait se manifester à l’instant même.

Manifestement Jésus a repris sa marche vers Jérusalem. Il n'est pas question de disciples mais d'auditeurs.. Ce qui est différent. Il semble que ces auditeurs n'aient pas compris grand chose, mais ils attendent de l'homme Jésus un miracle, que Dieu comme sur l'Horeb se manifeste, que les ennemis soient renversés. Or ce n'est pas cela qui doit arriver. Mais par contre, le roi (peut-être Dieu ici) qui s'absente et que l'on veut destituer, quand il revient ne laissera pas les choses en l'état. En fait, là il se comporte comme le visualise le serviteur. Vous avez voulu me tuer, alors moi aussi je vous tue. 

12 Voici donc ce qu’il dit : « Un homme de la noblesse partit dans un pays lointain pour se faire donner la royautéet revenir ensuite.

Et si jésus parlait de lui? Il va partir dans ce pays lointain qui s'appelle la mort, et qui va par sa victoire sur le mal, faire de lui le Roi, et donc revenir. Il y a une absence mais un retour. 

13 Il appela dix de ses serviteurs, et remit à chacun une somme de la valeur d’une mine ; puis il leur dit : “Pendant mon voyage, faites de bonnes affaires.”

Différence avec l'évangile de Matthieu, les 10 et ce nombre n'est peut-être pas du hasard, les 10 justes dont parle Abraham, les 10 personnes nécessaires pour célébrer le Shabbat, la fiancée, le retour.. Et ils ont tous la même somme, avec une consigne: faire de bonnes affaires, faire fructifier.

14 Mais ses concitoyens le détestaient, et ils envoyèrent derrière lui une délégation chargée de dire : “Nous ne voulons pasque cet homme règne sur nous.”

Pourquoi les concitoyens le détestent ils au point de ne pas vouloir de lui comme roi? Est ce que Jésus parle de lui-même? Est ce qu'il dit explicitement qu'il sait que ceux qui l'écoutent là, vont le mettre à mort, lui le Roi des Juifs? En tous les cas, c'est à peu près ce qui va se jouer avec Pilate. Nous ne voulons pas de cet homme comme roi, notre roi, c'est César.

15 Quand il fut de retour après avoir reçu la royauté, il fit convoquer les serviteurs auxquels il avait remis l’argent, afin de savoir ce que leurs affaires avaient rapporté.
16 Le premier se présenta et dit : “Seigneur, la somme que tu m’avais remise a été multipliée par dix.”
17 Le roi lui déclara : “Très bien, bon serviteur ! Puisque tu as été fidèle en si peu de chose, reçois l’autoritésur dix villes.”
18 Le second vint dire : “La somme que tu m’avais remise, Seigneur, a été multipliée par cinq.
19 À celui-là encore, le roi dit : “Toi, de même, sois à la tête de cinq villes.”


Là on retrouve Matthieu, mais il y a une récompense explicite: gouverner un certain nombre de villes, alors que dans Matthieu, c'est "entrer dans la joie du maître", ce qui est très différent. Manifestement sur les 10, il n'y en a qu'un qui a eu des problèmes à obéir.

20 Le dernier vint dire : “Seigneur, voici la somme que tu m’avais remise ; je l’ai gardée enveloppée dans un linge.
21 En effet, j’avais peur de toi, car tu es un homme exigeant, tu retires ce que tu n’as pas mis en dépôt, tu moissonnes ce que tu n’as pas semé.”

La question que je me pose est qui est ce serviteur. Qu'est ce que Jésus veut dire? Est ce qu'il s'agit du peuple Israël? La question de la confiance; le maitre fait confiance, celui là est dans la peur de ne pas faire assez, il voit dans le maître quelqu'un s'impitoyable, de rapace, et qui inspire non l'amour et la reconnaissance, mais la peur. Ce serviteur vit dans la peur. Peur de ne pas savoir, peur de l'autre. Alors il ne fait rien, mais il en attribue la responsabilité à l'autre, et ça c'est un peu facile. Pourquoi certains sont-ils dans la peur dans la méfiance, quelle représentation ont-ils de Dieu?

22 Le roi lui déclara : “Je vais te juger sur tes paroles, serviteur mauvais : tu savais que je suis un homme exigeant, que je retire ce que je n’ai pas mis en dépôt, que je moissonne ce que je n’ai pas semé ;
23 alors pourquoi n’as-tu pas mis mon argent à la banque ? À mon arrivée, je l’aurais repris avec les intérêts.”

Réponse symétrique, mais avec la notion de serviteur mauvais, qui n'a pas été motivé par la peur qui aurait pu le pousser à faire travailler à  minima cet argent. Pourquoi cette paralysie chez cet homme? 

24 Et le roi dit  à ceux qui étaient là : “Retirez-luicette somme et donnez-la à celui qui a dix fois plus.”
25 On lui dit : “Seigneur, il a dix fois plus !

26 – Je vous le déclare : on donnera à celui qui ; mais celui qui n’a rien se verra enlever même ce qu’il a.

Très difficile ce petit texte. La somme ne lui appartenait pas, donc que le maitre la reprenne, ça peut se comprendre. Mais une fois la somme enlevée, que se passe t il? On dirait qu'on prend encore autre chose. Peut-être que cela pourra permettre de se tourner vers celui qui a, provoquer un retournement, une conversion. C'est ce que j'imagine. Mais c'est surtout s'imaginer être propriétaire de ce qu'on a, et ça Dieu peut l'enlever si on oublie que c'est lui le donateur. Je me dis que la Loi qui était le don de Dieu au peuple Juif, va être donnée au monde entier, sans passer par les préceptes, et cela va enrichir toute l'humanité.

27 Quant à mes ennemis, ceux qui n’ont pas voulu que je règne sur euxamenez-les ici et égorgez-les devant moi.” 

Là, le roi se pose en roi, et c'est devant lui que la sentence est exécutée. Si l'évangile a été rédigé après la chute de 70, il y a une prophétie  qui est réalisée. Ne pas reconnaître Dieu qui s'est manifesté dans son fils, est cela qui est à l'origine de cette destruction? 

28 Après avoir ainsi parlé, Jésus partit en avant pour monter à Jérusalem.

Je le vois très bien Jésus, seul, parce que dire une histoire pareille, ça fait peur. On ne le dérange pas, on le laisse marcher à son pas. 


JEUDI 22 NOVEMBRE. Lc 19, 42-44

41 En ce temps-là, lorsque Jésus fut près de Jérusalem, voyant la ville, il pleura sur elle, en disant
42 « Ah ! si toi aussi, tu avais reconnu en ce jour ce qui donne la paix! Mais maintenant cela est resté caché à tes yeux. 

Beaucoup des derniers prophètes, ceux qu'on appelle les petits ont chanté la gloire retrouvée de Jérusalem Et là, Jésus qui est aussi prophète ne va pas dans ce sens là. Il voit ce qui va se passer, même si ce n'est pas une vision exacte. Et dire à Jérusalem qui a le mot paix en elle, qu'elle n'a pas su reconnaître ce jour qui donne la paix, qu'elle n'a pas su reconnaître Jésus comme celui qui donne la Paix, la Paix de Dieu, c'est montrer, c'est pointer l'aveuglement. Et l'aveuglement va demeurer (enfin jusqu'à la Pentecôte).


43 Oui, viendront pour toi des jours où tes ennemis construiront des ouvrages de siège contre toi, t’encercleront et te presseront de tous côtés ; 
44 ils t’anéantiront, toi et tes enfants qui sont chez toi, et ils ne laisseront pas chez toi pierre sur pierre, parce que tu n’as pas reconnu le moment où Dieu te visitait. »

Parler de siège, cela renvoie au temps de Jérémie.. A la destruction du temple, à l'invasion, à la déportation et cela va revenir. Et cela est lié à l'aveuglement. Punition? J'ai du mal à associer en permanence désobéissance et destruction, parce que cela donne une vision qui est celle de serviteur de la parabole précédente, qui finalement ne veut pas d'un maître qui moissonne là où il n'a pas semé.. Donc à réfléchir. Mais il est sûr que l'homme est capable de faire lui-même son propre malheur et de l'attribuer ensuite à Dieu.

VENDREDI 23 DÉCEMBRE Lc 19, 45-48

45 Entré dans le Temple, Jésus se mit à en expulser les vendeurs. Il leur déclarait :
46 « Il est écrit : Ma maisoseraune maison de prière. Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. »

Très discrète finalement cette séquence. On ne dit pas comment Jésus s'y prend, mais le mot expulser évoque ce que Jésus fait quand il expulse les démons. Et la justification c'est une parole de la Bible. Si on pense au début de l'évangile de Luc, quand Jésus bébé entre dans le Temple, il est reconnu comme le Messie, comme celui qui doit venir et peut-être remplit-il le Temple de sa Présence, d'autant que l'arche d'alliance n'y est plus. Là, il est dans le Temple, j'ai presque envie de mettre une majuscule au verbe, mais il n'est pas reconnu comme Présence du Père. Il est celui dont il faut se débarrasser. 

47 Et il était chaque jour dans le Temple pour enseigner. Les grands prêtres et les scribes, ainsi que les notables, cherchaient à le faire mourir,
48 mais ils ne trouvaient pas ce qu’ils pourraient faire ; en effet, le peuple tout entier, suspendu à ses lèvres, l’écoutait.

Importance du travail de Jésus, qui est tous les jours dans le Temple, certainement pour participer aux prières et pour enseigner. J'aime l'image du peuple suspendu aux paroles qui tombent de sa bouche, comme un enfant est suspendu au sein de sa mère pour avoir le bon lait qui le nourrit.

SAMEDI 24 NOVEMBRE  LC 20, 27-40

Un grand saut dans le chapitre 20. On a les démêlés de Jésus avec les scribes, prêtres et anciens, qui demandent de justifier son autorité. Suit la parabole des vignerons homicides avec la finale sur la pierre angulaire rejetée. Puis désir des grands prêtres de mettre la main sur Jésus, mais comme ce n'est pas possible, il faut prendre sa parole en défaut, d'où l'histoire des sadducéens, qui étant du côté du pouvoir, lui proposent une belle histoire très rabbinique, mais qui peut conduire à une lapidation. Ce qui m'a toujours étonnée, c'est que la femme qui manifestement est stérile , n'ait pas été répudiée, ce qui serait logique. Mais bon c'est une fiction.


27 En ce temps-là, quelques sadducéens – ceux qui soutiennent qu’il n’y a pas de résurrection – s’approchèrent de Jésus 
28  et l’interrogèrent: « Maître, Moïse nous a prescrit: ‘Si un homme a un frère qui meurt en laissant une épouse mais pas d’enfant, il doit épouser la veuve pour susciter une descendance à son frère.’ 

Comme souvent le cadre est posé. Il y a un groupe de sadducéens or normalement ils ne sont pas trop présents pour écouter cet homme trop différent de leurs convictions, mais là, comme il s'agit de prendre Jésus en défaut sur un point de doctrine, sur un point de la Tora écrite, ils y vont de leur histoire qui s'appuie sur une prescription du Pentateuque. Il s'agit de Deut 25, 5 et tel que c'est rédigé, il s'agit d'une obligation pour que le nom de l'enfant qui nait de cette union, soit le nom du défunt pour que le nom ne soit pas effacé en Israël. Le rôle de l'enfant est d'annuler en quelque sorte la mort de celui qui aurait dû être son père? En tous les cas, c'est un héritage pas simple et comment appelle t il son géniteur cet enfant là? Ceci dit, c'est faire de la femme une "pondeuse". On la fait passer de main en main sans lui demander ce qu'elle peut ressentir.


29 Or, il y avait sept frères : le premier se maria et mourut sans enfant ; 
30 de même le deuxième,
 31 puis le troisième épousèrent la veuve, et ainsi tous les sept : ils moururent sans laisser d’enfants.
32 Finalement la femme mourut aussi. 
33Eh bien, à la résurrection, cette femme-là, duquel d’entre eux sera-t-elle l’épouse, puisque les sept l’ont eue pour épouse ? »

Là, on a l'histoire litigieuse. Qu'est ce que Jésus doit répondre? En même temps cela m'évoque un peu l'histoire de Tobie, avec les 7 époux de Sara, mis à mort par le démon, et qui font comprendre que ces hommes n'étaient pas ceux destinés à Sara. Mais là on est du concret, avec l'idée que l'Au-delà est à l'image de ce qui se fait sur la terre. Et c'est là-dessus que Jésus répond et essaye de les faire évoluer.

 34 Jésus leur répondit : « Les enfants de ce monde prennent femme et mari. 
35 Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, 
36 car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables ux anges, ils sont enfantsde Dieu et enfants de la résurrection. 

Manifestement Jésus se situe ailleurs. Et il parle d'un jugement. Il y a ceux qui sont jugés digne d'entrer dans le royaume, et ceux là sont devenus autres. Jésus ne tombe pas dans le piège du ridicule où la femme pourrait soit revenir à son premier époux, soit avoir des relations avec les 7.. On a l'impression que l'idée des saducéens est de dire, on ne peut pas imaginer cela, donc la résurrection n'est pas possible; ce qui revient à juger avec son seul mode de raisonnement. Sauf que cela, ça nous guette tous. 

37 Que les morts ressuscitentMoïse lui-même le fait comprendre dans le récit du buisson ardent, quand il appelle le Seigneur ‘le Dieu d’Abraham, Dieu d’Isaac, Dieu de Jacob.’ 
38 Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Tous, en effet, vivent pour lui. »

Et la réponse qui se sert du Pentateuque, ne peut que clouer le bec aux sadducéens: si Moïse parle ainsi des ancêtres, c'est bien qu'ils sont vivants, redevenus vivants autrement.

39 Alors certains scribes prirent la parole pour dire : « Maître, tu as bien parlé. » 
40 Et ils n’osaient plus l’interroger sur quoi que ce soit.

Manifestement les scribes eux, sont bien contents, mais en même temps, cet homme qui a réponse à tout, qui est-il? 


DIMANCHE 25 NOVEMBRE. Jn 18, 33b-37

33b En ce temps-là, Pilate appela Jésus et lui dit : « Es-tu le roi des Juifs ? » 
34 Jésus lui demanda : « Dis-tu cela de toi-même, ou bien d’autres te l’ont dit à mon sujet ? 

J'ai toujours remplacé dire par demander ou interroger. Mais là, on est dans un autre ordre, le dire. Que dites vous de moi, que dit on de moi, comment écoutez vous ce "dire". Et en même temps cela met presque Jésus le condamné et Pilate le roi, à égalité. Ils parlent presque d'égal à égal. Le condamné interroge, et en interrogeant pousse à réfléchir. 

35 Pilate répondit : « Est-ce que je suis juif, moi ? Ta nation et les grands prêtres t’ont livré à moi : qu’as-tu donc fait ? »

Questionnement de Pilate, pourquoi est ce qu'ils t'ont livré et peut-être pourquoi est ce que tu tu t'es laissé faire, attraper? En général à la question qu'est ce que tu as fait, on répond, rien. Mais Jésus va comme souvent dans cet évangile élargir le dialogue.

36 Jésus déclara : « Ma royauté n’est pas de ce monde ; si ma royauté était de ce monde, j’aurais des gardes qui se seraient battus pour que je ne sois pas livré aux Juifs. En fait, ma royauté n’est pas d’ici. »

Ce que j'entends là, c'est que la royauté de Jésus lui est transmise par une Puissance qu'on ne voit pas et donc que Jésus appartient à un autre règne. Son règne est différent, il n'est pas de la terre.

37 Pilate lui dit : « Alors, tu es roi ? » 
Jésus répondit : « C’est toi-même qui dis que je suis roi
Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix. »

Si on écoute la réponse de Jésus, on a l'impression que Pilate a compris quelque chose, que cet homme livré est un roi, il a vut quelque chose que le peuple et surtout les grands-prêtres n'arrivent pas à voir. Lui le païen il est moins aveugle que les juifs. Mais Jésus change une fois de plus le point de vue. Pour lui, être roi, c'est rendre témoignage à la verité, et dans cet évangile, la vérité c'est de reconnaître la Présence de Dieu Père dans le Fils, et donc la venue de Dieu dans le monde.

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