dimanche 18 novembre 2018

EVANGILES: SEMAINE DU 12 AU 18 NOVEMBRE

SEMAINE DU 12 AU 18 NOVEMBRE 2018-

LUNDI 12 NOVEMBRE. Lc 17, 1-6

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples: « Il est inévitable que surviennent des scandales, des occasions de chute ; mais malheureux celui par qui cela arrive ! 
Il vaut mieux qu’on lui attache au cou une meule en pierre et qu’on le précipite à la mer, plutôt qu’il ne soit une occasion de chute pour un seul des petits que voilà

Parler du scandale, c'est parler de celui qui est en principe en dehors de la communauté des disciples et en fait ce que dit Jésus, c'est qu'il vaudrait mieux pour lui qu'il ne soit pas né, (lui mettre une meule et qu'on le noie comme on noie un petit chat…). Mais voilà, il le commet ce scandale, et que se passe t il après? Et arrive la question du pardon. Peut-on pardonner à celui qui a été cause de chute pour l'un de ces petits; sauf que là encore, il faut savoir ce que Jésus met derrière, pas ce que moi j'ai envie de mettre derrière. Ne pas être une cause de chute. Et si je pense aux épitres de Paul, prêcher un autre évangile, annoncer une autre manière de vivre qui fait référence à des lois qui n'ont plus leur raison d'être, c'est dénaturer le message et cela est scandaleux et celui qui fait cela est "malheureux".. Alors la brebis est perdue parce qu'elle a buté sur un obstacle qu'elle ne pouvait pas franchir. Et celui qui a fait cela, il l'a fait pour avoir du pouvoir. Il n'a pas compris ce que Jésus attend. Quand je pense moi scandale, je pense à ce que des adultes ont fait subir à des enfants, mais je ne pense pas que Jésus fasse référence à cela. Plus tard il parlera du verre d'eau donné à un de ces petits qui croient en lui, et le petit c'est celui qui a un cœur de pauvre, qui se sait dépendant, incapable, mais pourtant aimé.

Prenez garde à vous-mêmes!
Et si on coupait autrement le texte. Et si ce membre de phrase allait avec ce qui précède. Chacun peut-être cause de chute pour le frère. Je pensais aussi à Judas. Est ce qu'il a été cause de chute pour ses frères? Je ne le pense pas. Il a été aussi l'instrument, mais que lui est-il arrivé après, quand il est revenu dans son bon sens? Il est devenu chute pour lui-même. Et là se pose la question de la miséricorde. Il n'y a pas cru (du moins dans l'évangile de Matthieu).

Si ton frère a commis un péché, fais-lui de vifs reproches, et, s’il se repent, pardonne-lui
Même si sept fois par jour il commet un péché contre toi, et que sept fois de suite il revienne à toi en disant: “Je me repens”, tu lui pardonneras. » 

 Et là on arrive à autre chose: il s'agit du frère. Ce qui me paraît intéressant, c'est d'abord le péché à l'état brut et donc le droit de lui faire des reproches. Ne pas laisser passer. Et en fonction de son comportement, on lui pardonne ou pas. A savoir s'il se repend. Et ça c'est la condition. 
Puis Jésus parle du péché contre "toi" et de ce qu'il faut faire. Et là c'est encore autre chose. Mais c'est quoi le péché commis contre moi? Et c'est un péché dont il semble avoir conscience, puisque c'est lui qui revient. C'est ce que Jésus demande, et je bloque pas mal, parce que le pardon dans la vie courante, c'est un truc automatique: je te demande pardon et tu dois me pardonner; et je ne pense pas que ce soit comme ça. Il y a un travail à faire de part et d'autre. Il y a quand même la notion de futur. Peut-être que cela relativise les choses. Je ne peux pas pardonner ou je refuse de pardonner (parce que c'est trop facile de passer l'éponge) sur le coup, mais dans le futur, oui je pourrais le faire parce que c'est ce qui m'est demandé. 

Les Apôtres dirent au Seigneur : « Augmente en nous la foi! » 
Le Seigneur répondit : « Si vous aviez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous auriez dit à l’arbreque voici : “Déracine-toi et va te planter dans la mer”, et il vous aurait obéi.»

Si la foi, c'est accepter la parole de Jésus, comme quelque chose qui me met en mouvement, alors je peux comprendre les disciples.. Tu nous demande l'impossible.. Mais on a foi en toi, mais faut que tu nous aides, alors augmente quelque chose en nous, augmente notre foi, parce qu'on ne pense pas pouvoir le faire. Et là Jésus dévie.. Il leur montre surement un arbre qui est là, un bel arbre. Si on est à Jérusalem, pas de mer, pas de lac. Alors dire qu'il va se jeter dans la mer, cela paraît fou. Et pourtant la foi peut faire des choses extraordinaires; Il y a la demande du père de l'enfant paralytique. Viens au secours de mon manque de foi. Je pense que c'est une histoire de confiance, ne pas se soucier de ce qu'on sait faire, de ce qu'on connaît, mais de ce qu'on désire.  En tous les cas, Jésus ne répond pas à leur demande.

MARDI 13 NOVEMBRE. Lc 18, 7-10. Le serviteur quelconque. 

En ce temps-là, Jésus disait : « Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs: “Viens vite prendre place à table” ?
 Ne lui dira-t-il pas plutôt : “Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour meservir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ?
 Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres
10 De même vous aussi, quand vous aurez exécuté toutce qui vous a été ordonné, dites : “Nous sommes de simples serviteurs: nous n’avons fait que notredevoir.” »

La semaine dernière la personne qui propose le MOOC des Bernardins, qui est consacré à la Foi a parlé de ces serviteurs inutiles, mais aussi de ce noyau en fusion qu'est la personne et le message de Jésus.  Je copie une partie de ce texte, parce qu'il me plait. 

"Jésus a confié la mission à un petit nombre d'hommes, le "petit reste". Petit reste sur lequel Dieu dans l'ancien testament s'appuie et cela suffit. On pourrait comparer le message du Christ à un noyau atomique en fusion: il contient toute la puissance, tout ce qui va sauver l'humanité. Et cette puissance en fusion est confiée aux douze apôtres, au "petit reste". Alors on comprend qu'à la fois, la collaboration du petit reste est nécessaire. Dieu confie quelque chose de son mystère, le ferai-je connaître? Et en même temps elle est expliquée par la parabole des serviteurs inutiles. Collaboration nécessaire avec l'Esprit Saint et en même temps l'efficacité du noyau en fusion qui est totale, vient de lui et qui fait qu'en soi nous sommes des serviteurs inutiles". 

Il y a des textes du blog qui montrent mes réflexions sur ce texte. Ce matin, ce texte me parle en ce sens que je l'aime, surtout si je le mets en lien avec le texte sur la puissance du message de Jésus.

MERCREDI 14 NOVEMBRE. Lc 17, 11-19  Les 10 lépreux. 

C'est un évangile que j'aime bien, peut-être parce qu'il faut se mettre en route sur la foi de la parole sur l'espérance et aussi parce qu'il y a deux guérisons. Celle du corps et une autre, qui fait que le Samaritain rend à la fois gloire à Dieu mais aussi à Jésus et qu'il voit en cet homme bien plus qu'un homme: ses yeux se sont ouverts. On parle souvent de la lèpre du péché, cela c'est l'autre guérison.

Ce qui me frappe aussi, c'est le cri des lépreux l'ouïe qui est sollicité et Jésus qui semble fonctionner au niveau de la vue. Il les voit, il est touché, il les envoie se montrer (être vus). Le samaritain (qui est peut-être doublement considéré comme un lépreux) voit qu'il est guéri et cela le pousse en quelque sorte à ne pas obéir à l'injonction de Jésus, sauf que lui, il ne dépend pas du temple de Jérusalem donc l'obligation est peut-être plus souple. 

11 En ce temps-là, Jésus, marchant vers Jérusalem, traversait la région située entre la Samarie et la Galilée.
12 Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils s’arrêtèrent à distance

Contrairement au lépreux qui inaugure les guérisons dans l'évangile de Marc, on a là des lépreux qui respectent la loi. Ils ne sont pas dans le village (pas le droit d'y entrer) et ils restent à distance de Jésus. On pourrait dire, un bon point pour eux. 

13 et lui crièrent: « Jésusmaîtreprends pitié de nous. » 

Cela évoque un peu l'aveugle de Jéricho, qui crie lui aussi. Là ils doivent crier, compte tenu de la distance. Dire Jésus, c'est certes le prénom, mais c'est aussi dire Dieu sauve. Dire maître, c'est lui donner son titre de celui qui connaît, qui sait, qui enseigne. Alors deux titres pour Jésus. Et la demande: prends pitié de nous (guéris nous, fais que nous reprenions notre place, que nous ne soyons plus des errants, des bannis). Est ce qu'il y a pour eux, à ce moment là un possible lien entre cette lèpre maladie et ce qui aurait pu la provoquer? Je ne sais pas. 

14 À cette vue, Jésus leur dit: « Allez vous montrer aux prêtres. » En cours de route, ils furent purifiés

Dans l'évangile de Marc, il y a la guérison (purifié) et Jésus dit d'aller se montrer aux prêtres et de donner ce que Moïse à prescrit dans la Loi. Et ce geste là, sera pour les gens un témoignage. Là, il envoie directement aux prêtres mais cela sous tend que quelque chose peut ou ne peut pas se passer. Et les prêtres doivent contrôler la guérison. En tous les cas, ils partent eux aussi vers Jérusalem, mais peut-être pas par le même chemin. Et la guérison advient. Que se passe t il dans leur tête et dans leur corps à ce moment là? 

15 L’un d’eux,voyant qu’il était guérirevint sur ses pas, en glorifiant Dieuà pleine voix

Je ne sais pourquoi, mais ce verset chante en moi. Il n'a rien senti dans son corps, encore que.. Il se regarde et sa peau (comme celle de Naaman le Syrien, un étranger comme lui) est redevenu nette. Alors il est rempli de joie, de gratitude, et quelque chose explose en lui. Lui qui à mon avis ne devait plus prier, il est plein  de quelque chose qui est en lui et qui le dépasse, et et comme les bergers du début de l'évangile de Luc il rend Gloire à Dieu.

16 Il se jeta face contre terre aux pieds de Jésus en lui rendant grâce.Or, c’était un Samaritain

Nous nous connaissons cet évangile par cœur ou presque, mais Luc ménage ses effets.. On s'attend à ce que ce soit un "juif" qui revienne sur ses pas, mais non, c'est celui qui était doublement lépreux: un samaritain. Et surtout il reconnaît en Jésus la présence de Dieu. Se jeter à ses pieds, face contre terre, c'est la posture que l'on prend quand un roi vous a fait une grâce.  

17 Alors Jésus prit la parole en disant : « Tous les dix n’ont-ils pas été purifiés? Les neuf autres, où sont-ils
18 Il ne s’est trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir sur ses pas et rendre gloire à Dieu! » 

On pourrait presque parler de constat d'échec.. Pourquoi ne sont-ils pas revenus? Pourquoi sont-ils prisonniers du légalisme? Maintenant qu'ils sont guéris, ils peuvent aller et venir comme ils le veulent. Quand Naaman est purifié, il reconnaît la puissance du Dieu d'Israël. Les 9, contrairement au samaritain ne reconnaissent pas la puissance de vie qui est en Jésus et qui se manifeste dans le dernier verset.

19 Jésus lui dit : « Relève-toiet va: ta foi t’a sauvé. »

C'est un verset de résurrection: relève-toi, suis ta route (va), ne reste pas là, tu es guéri dedans et dehors, tu es totalement un homme nouveau. En même temps dure "ta foi" t'a sauvé, cela veut dire que Jésus n'est pas un magicien, que la guérison est comme œuvre commune. Et en cela c'est un respect total de ce qui nous sommes. Merci.

JEUDI 15 NOVEMBRE : Lc 17, 20-25

Texte en deux morceaux. Une réponse aux pharisiens qui sont toujours là à vouloir savoir, vouloir connaître. Et la réponse de Jésus pour moi évoque le premier testament: Deut 30, 11-14, qui est un texte que j'aime. 
11 Car cette loi que je te prescris aujourd’hui n’est pas au-dessus de tes forces ni hors de ton atteinte.
12 Elle n’est pas dans les cieux, pour que tu dises : « Qui montera aux cieux nous la chercher ? Qui nous la fera entendre, afin que nous la mettions en pratique ? »
13 Elle n’est pas au-delà des mers, pour que tu dises : « Qui se rendra au-delà des mers nous la chercher ? Qui nous la fera entendre, afin que nous la mettions en pratique ? »
14 Elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique.

Mais est ce que Jésus ne parle pas de Lui?

Et ensuite aux disciples, ce qui introduit peut-être tous ces textes sur la fin possible et le retour. Sauf que le retour, on est toujours à l'attendre, sauf si en soi, c'est déjà commencé

20 En ce temps-là, comme les pharisiens demandaient à Jésus quand viendrait le règne de Dieu, il prit la parole et dit : « La venue du règne de Dieu n’est pas observable
21 On ne dira pas : “Voilà, il est ici!” ou bien : “Il est là!” En effet, voici que le règne de Dieu est au milieu de vous. » 

Pas observable avec nos yeux de chair (je sais que mon défenseur est vivant, Job 19), mais pourtant il y a des signes. Ce qui est étonnant c'est que le début de l'évangile de Luc avec les différents chants, montre bien que le règne de Dieu, est là, qu'il est annoncé par Jean et concrétisé par ce petit enfant qui va naître. SI Dieu est considéré comme un roi, et s'il règne c'est que ses sujets accomplissent sa ou ses volontés et cela Jésus le fait parfaitement. Alors oui, on peut dire que le règne est là, mais qu'il ne se voit pas. Cela évoque aussi le levain dans la pate (présence de l'Esprit dans la foule des humaines). 

22 Puis il dit aux disciples: « Des jour sviendront où vous désirerez voiun seul des jours du Fils de l’homme, et vous ne le verrezpas

Difficile de savoir de qui ou de quoi Jésus parle. Est ce un travail de mémoire, est ce qu'il parle de son enlèvement (ce qui serait cohérent avec la fin du texte)? Ce qui est sûr c'est le "vous ne le verrez pas" ce qui veut dire qu'on est dans le domaine de la foi.

23 Onvous dira : “Voilà, il est là-bas !” ou bien : “Voici, il estici !” N’y allez pas, n’y courez pas

La construction littéraire reprend ce que Jésus disait aux pharisiens: il est ici ou il est la bas. Là c'est attendre, ne pas se fier aux phrases, même aux visions. Ce sera la claire vision pour tous, pas pour un petit nombre.

24 En effet, comme l’éclairqui jailliillumine l’horizon d’un bout à l’autre, ainsi le Fils de l’homme, quand son jour sera là

C'est une belle image, même si je ne la comprends pas. Je dois apporter un feu sur cette terre, et j'ai hâte qu'il soit allumé. Mais là c'est autre chose,. Je pense que c'est plus les cieux qui se déchirent et qui donnent naissance à un autre monde. Et ce qui adviendra, sera pour tous. 

25 Mais auparavant, il faut qu’il souffre beaucoup et qu’il soit rejeté par cette génération.»

Et là, nouvelle annonce de la passion. Et un moyen de dire que le chemin de Jésus doit passer par là, que ce ne sera pas Dieu qui descendra d'un coup pour sauver ou juger. 





VENDREDI 16 NOVEMBRE. LC 17, 26-37

26 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Comme cela s’est passé dans les jours de Noé, ainsi en sera-t-il dans les jours du Fils de l’homme

Je ne sais pas si quand Jésus parle comme cela de lui, il fait référence au livre de Daniel, mais c'est possible. On est dans un temps de fin du monde. Pourquoi Jésus parle t il de cela maintenant? On dirait qu'il insiste sur le fait que quand ça arrivera, il faut avoir discerner les signes des temps, être attentifs. 

27 On mangeait, on buvait, on prenait femme, on prenait mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche et où survint le déluge qui les fit tous périr

Noé, c'est le temps où tout le monde se pervertit sur la terre  et Dieu décide de tout éliminer comme pour recommencer à zéro, avec juste Noé. Si on suit la Genèse, vu la durée de la construction de l'arche, certains auraient pu se poser des questions, mais ils ont continué à vivre leur petite vie, sans tenir compte de la Présence, sans se tourner vers le Tout Autre. Parce que ce que Jésus décrit, c'est du banal, c'est du normal et ça ne correspond pas à ce que dit le Genèse. On peut se demander ce qui peut se passer quand Jésus entrera dans le sein de la terre puis dans le sein du Ciel (à la droite du Père). En tous les cas, le déluge ça a été pour tout le monde et sauf Noé et ses fils personne n'en n'a réchappé. Mais ensuite un peu comme une nouvelle création, un renouveau. Peut-être cela dont parle aussi jésus, sauf que tout le monde n'y entrera pas. Là, il y en a qui est sauvé parce qu'il a obéi et fait confiance.

28 Il en était de même dans les jours de Loth: on mangeait, on buvait, on achetait, on vendait, on plantait, on bâtissait ; 
29 mais le jour où Loth sortit de Sodome, du ciel tomba une pluie de feu et de soufrequi les fit tous périr

Pour Lot, du temps d'Abraham, cela montre que Dieu est attentif à tout, qu'il voit ce qui se passe dans cette ville où Lot est parti s'installer. Je ne sais pas si c'est la question de l'hospitalité ou le type de relation qui s'instaure dans cette ville qui provoque la colère du Seigneur, mais là, il y a une annonce: ne pas faire comme si le Mal n'existait pas. Dieu sera vainqueur mais au prix d'une destruction. Il y a un qui est sauvé..

30 cela se passera de la même manière le jour où le Fils de l’homme se révélera.

On a deux futurs. Ce qui est annoncé, c'est la destruction, mais une destruction particulière, parce que tous ne seront pas détruits. Il y aura du salut.

31 En ce jour-là, celui qui sera sur sa terrasse, et aura ses affaires dans sa maison, qu’il ne descende pas pour les emporter ; et de même celui qui sera dans son champ, qu’il ne retourne pas en arrière. 
32 Rappelez-vous la femme de Loth

Là, il y a un message: quand on voit cela, partir, ne pas revenir dans la possession, dans le passé. Mais là, il y a peut-être un autre message. Quand surviennent certains évènements qui révèlent Dieu, il ne faut pas fuir dans le passé, il faut (mais est-ce le bon verbe) ouvrir les yeux du cœur, comprendre que c'est vers Dieu qu'il faut se tourner et aller, ne pas croire qu'il y a une sécurité dans les lieux connus. Cela est un frein. 

Peut-être que lorsqu'on découvre qui est Jésus, il se passe en nous quelque chose de l'ordre du cataclysme: tout vole en éclat, on entre dans un autre monde, une autre dimension. La peur pour nous faire chercher des certitudes dans le passé, mais Jésus dit que cela conduit à la mort. Vin nouveau, outres neuves.

33 Qui cherchera à conserver sa vie la perdra. Et qui la perdra la sauvegardera

On est toujours dans un futur. Peut-être que cela peut décrire aussi ce qui s'est passé pour Paul. Il a vu cet éclair et sa vie a changé, mais il a perdu ce en quoi il mettait sa fierté.. Perdre sa vie, pour gagner autre chose. Sauvegarder est pour moi un terme assez fort, qui montre bien que ce qui se passe est bien de l'ordre de la vie et de la mort.

34 Je vous le dis : Cette nuit-là, deux personnes seront dans le même lit : l’une sera prise, l’autre laissée. 
35 Deux femmes seront ensemble en train de moudre du grain : l’une sera prise, l’autre laissée. » 

On est dans le 50/50, mais quels sont les critères? 

36[…] Là, il doit y avoir une réponse de Jésus ou une autre affirmation, qui renvoie à un lieu et non plus à un quand.

37 Prenant alors la parole, les disciples lui demandèrent : « Où donc, Seigneur ? » Il leur répondit : « Là où sera le corps, là aussi se rassembleront les vautours. »

Cela fait référence à Is 34. C'est un chapitre où Dieu est en colère contre toutes les nations qui ont fait du mal à israël. Verset 15: Là se rassembleront les vautours l'un avec l'autre. Et après c'est le triomphe du peuple choisi. Personne ne manque de rien, la terre sera à eux. Est ce que Jésus par l'écrit de Luc annonce la chute de l'empire romain? En tous les cas, cela peut annoncer la chute de l'empire du Mal et la victoire du Bon. 

SAMEDI 17 NOVEMBRE Lc 18, 1-8     le juge inique et la veuve.


01 Jésus disait à ses disciples une parabole sur la nécessité pour euxde toujours prier sans se décourager :

En d'autres termes ils devaient de plaindre, souvent comme nous, de prier et que ça ne marche pas. Alors il raconte une petite histoire. Mais ce qui me semble important ce sont les mots, nécessité pour eux, ce qui veut dire indispensable, obligatoire, et sans se décourager, ce qui veut dire, encore et encore, persévérance, avec peut-être aussi l'idée (mais cela sera dit plus tard) que souvent nous ne demandons pas ce qu'il faudrait demander, nous nous centrons trop sur nous, sur notre je. Quand le psalmiste dit "donne Seigneur, donne le salut" il parle au nom du peuple. Alors peut-être aussi qu'il y a cette demande, le salut pour moi, mais pas que pour moi. En fait j'aime bien ces phrases où il n'y a pas de s'il te plait, mais ne demande à l'état brut.

02 « Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et ne respectait pas les hommes.
03 Dans cette même ville, il y avait uneveuvequi venait lui demander : “Rends-moi justice contre mon adversaire.”

On a deux personnages, un qui a le pouvoir et qui du fait de ce pouvoir se pense tout puissant, qui ne se fie qu'à lui même. Il devrait connaître la loi, mais il s'en moque. Il est tout puissant. Et une veuve, qui est en bisbille contre quelqu'un, peut-être sa famille peut-être pas. Mais on sait juste que c'est une veuve. Elle m'a toujours fait penser à ces autres figures qui demandent et demandent, la cananéenne, et même l'aveugle de Jéricho, tous ces gens que les disciples veulent faire taire.

On a là l'impression que cette affaire là n'intéresse pas du tout le juge, qu'il n'en tirera aucun bénéfice, donc il s'en moque.

04 Longtemps il refusa ; puis il se dit : “Même si je ne crains pas Dieu et ne respecte personne,
05 comme cette veuve commence à m’ennuyer, je vais lui rendre justice pour qu’elle ne vienne plus sans cesse m’assommer.” »

Casser les pieds de Dieu. Sauf que j'imagine mal Dieu fonctionnant comme cela. Mais c'est rassurant. J'ai toujours appelé cela, tirer la sonnette, sonner et sonner sans cesse, répéter la demande sans se lasser, et pourtant ajouter: non pas ma volonté , mais la tienne, et ne pas oublier le merci.

06 Le Seigneur ajouta : « Écoutez bien ce que dit ce juge dépourvu de justice !

Il dit quoi ce juge? Il dit, je vais lui rendre justice pour qu'elle ne vienne plus m'assommer. Maintenant un commentaire de cet évangile, fait la différence entre rendre justice, et faire justice. Celui qui rend la justice, départage entre deux. Celui qui fait la justice, fait ce qui est juste pour chacun, mais il donne aussi sa dignité.
07 Et Dieu ne ferait pas justice à ses élus, qui crient vers lui jour et nuit Les fait-il attendre ?

Finalement je ne comprends pas bien cette idée de faire justice. Et j'ai souvent l'impression que Dieu fait quand même attendre, mais c'est surement parce que la prière est mal formulée, alors que les élus, eux, savent comment parler à Dieu. 

08 Je vous le déclare : bien vite, il leur fera justice. Cependant, le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? »

La finale de ce texte est étonnante; Jésus dans le futur est celui qui a le jugement; s'il est le juge, est ce que j'ai foi en sa justice? Sauf que là, il est question de foi. Foi en lui, foi en qui il est, foi en son retour? Et là, c'est une question ouverte. Donc finalement un évangile qui me laisse sur ma faim, qui me laisse perplexe. 

DIMANCHE 18 NOVEMBRE. Mc 12, 27-32

24 En ces jours-là, après une pareille détresse, le soleil s’obscurcira et la lune ne donnera plus sa clarté ; 
25  les étoiles tomberont du ciel, et les puissances célestes seront ébranlées.

On a là une description d'une certaine fin du monde; oui, un jour le soleil ne donnera plus sa clarté ni sa chaleur et ce sera la fin de l'humanité, mais ce n'est pas à cela que Jésus pense.. Encore que.. Parce que quand il parle des puissances célestes, il ne s'agit pas du système solaire, mais de bien autre chose, de ce qui se passe indépendamment de nous, de ce que nous ignorons totalement, de ces combats dont il est parfois question dans la bible. C'est une sorte de chamboulement total, presque comme si on revenait au tohu bohu initial et que c'est là que l'avènement se fera.

L'office des lectures propose le livre de Joël et le chapitre 4. Or la phrase que Jésus emploie est en résonance parfaite avec Jl 4, 15. Et dans le livre de Joël, c'est Dieu qui convoque la terre entière en jugement et qui condamne car elles ont oppressé injustement Israël. Alors dans ce texte, Jésus se présente comme le nouveau Josaphat (Dieu juge) et assure un jugement juste à ceux qui sont devenus son peuple et qui auront été injustement opprimés à cause de lui. Ce que j'ai aussi trouvé frappant dans ces versets c'est qu'o trouve un appel à la révolte qui est à l'inverse du prophète Isaïe. Il ne s'agit plus de prendre des armes pour en faire des socs de charrue, mais l'inverse. Mais je trouve que cette référence à Joël éclaire le texte. 

 26 Alors on verra le Fils de l’homme venir dans les nuées avec grande puissanceet avec gloire.

Celui est qui dans la bible est le chevaucheur de nuées, c'est le Seigneur. Jésus affirme bien qu'il est pleinement Dieu dans ce verset. 

 27 Il enverra les anges pour rassembler les élus des quatre coins du monde, depuis l’extrémité de la terre jusqu’à l’extrémité du ciel. 

Un peu de mauvais esprit.. Si la terre est ronde, il n'y a pas les quatre coins. Si elle est plate, oui.. Là Jésus parle de quelque chose d'important: les anges qui viendront rassembler les élus, mais il ne dit pas où ils iront. On est dans un quand, pas dans un où.

28 Laissez-vous instruire par la comparaison du figuier: dès que ses branches deviennent tendres et que sortent les feuilles, vous savez que l’été est proche.
29 De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le Fils de l’homme est proche, à votre porte

Là au moins le figuier qui est aussi figure de la loi, des fruits de la loi, de la sagesse est un signe. Il annonce la proximité de quelque chose. L'été, la saison de la maturation, de la constitution du fruit, mais aussi des premières moissons est proche, à notre porte dit Jésus. Alors ouvrir les yeux pour laisser entrer celui qui frappe à la porte. Ap 3.

30 Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. 
31 Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas

Est ce que la mort et la résurrection de Jésus ont provoqué un chamboulement dans le ciel, ce n'est pas impossible. Sur la terre oui, d'après l'évangile de Matthieu (les ténèbres qui envahissent la terre, les tremblements de terre), mais cela reste localisé. Maintenant des signes il y en a peut-être tous les jours, mais il faut les voir, y être sensible et penser à ce retour, à ce jugement.

Mais l'important pour moi, ce matin c'est le verset 31. Mes paroles ne passeront pas. Quand Dieu a parlé sur le Sinaï, les paroles ont été écrites dans la pierre, puis elles sont venues (Ezéchiel) dans le cœur de l'homme. Mais ces paroles elles sont là et elles ne sont pas là. Et pour les recevoir, il faut des hommes. Jésus a lancé des paroles, des paroles de vie, et ces paroles si elles ne passent pas, disent aussi qu'il y aura une humanité renouvelée, transformée. 

32 Quant à ce jour et à cette heure-là, nul ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais seulement le Père.

Il y a ailleurs la phrase: le père est plus grand que moi, et aussi quand Jacques et Jean demandent les places à droite et à gauche, la réponse de Jésus: il ne m'appartient pas de donner ces places.. Prééminence du Père qui reste explicite.  Ce matin je trouve cela très beau. 
.

Aucun commentaire: