samedi 4 mai 2019

3° dimanche après Pâques. Jn 21.

Cet évangile, nous l'avons entendu mais en version plus courte durant la semaine de l'octave de Pâques et durant cette semaine on pouvait aussi entendre une phrase qui a sonné en moi et que je cite: "l'agneau a racheté les brebis, et le Christ innocent a réconcilié l'homme pécheur avec le Père". 

Et là, cette phrase, je l'ai entendue de la manière suivante: si  l'agneau avait racheté les brebis, alors il fallait bien leur trouver un pasteur. Et il est donc normal que Pierre soit le berger, ou le pasteur des agneaux (de ceux qui un jour donneront leur vie pour Jésus mais pas pour sauver le monde, parce que c'est fait) et des brebis, à savoir ceux qui vont reconnaître qui est cet homme. Ce qui se passe c'est quelque chose comme: maintenant le troupeau est là, est ce que tu te sens capable de le gérer? Et pour le gérer, tu as besoin se moi.  Tu as peut-être un peu oublié que tu devais être pécheur d'hommes, alors maintenant je donne ta charge. C'est toi, parce que tu m'aimes, même si tu ne sais pas trop le dire ou le montrer qui sera le berger des brebis". 

Et ce qui va se passer à la Pentecôte sera bien la réalisation de cela. 

Mais dans l'évangile de ce jour, ça va plus loin. Il y a cette espèce de prophétie concernant Pierre, le "quand tu étais jeune, tu mettais toi-même ta ceinture, pour aller où tu voulais, mais quand tu seras vieux, tu étendras les mains et c'est un autre que toi qui te mettra ta ceinture pour t'emmener où tu ne voulais pas aller.... Sur ces mots il lui dit "suis-moi". 

Si celui qui écrit cet évangile sait que Pierre a été crucifié à Rome, cela peut se comprendre, mais sur le coup, la phrase a dû sembler bien sibylline. Il s'agit de passer de l'indépendance (je reprends mon métier et ma vie, là où je l'avais laissée) à une relation où finalement c'est Jésus, qui par le biais de l'Esprit mène tout. Et peut-être que le "suis-moi", redouble l'appel de la pêche miraculeuse rapportée par Luc, avec l'appel des 4. Peut-être aussi que Jésus veut "parler" à Pierre, lui parler du futur, lui parler de ce qu'il a vécu Lui, cette nuit où Pierre n'a pas pu affirmer sa confiance. Cela je ne le sais pas., mais je me plais à l'imaginer. Une relation d'ami à ami, qui reprend la relation de Moïse à Dieu, qui lui parlait comme un ami parle à son ami. 

Je voudrais aussi parler une phrase de l'évangile de Jean, choisi pour fête de St Jacques et de St Philippe: il s'agit de "Tout ce que vous demanderez en invoquant mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils", Jn 14, 13, phrase que j'ai trouvée extraordinaire, parce que Jésus ne cherche pas sa gloire, mais celle du Père et que jamais il ne prend la place de ce dernier. Et si on reprend l'évangile de ce jour, la phrase que j'ai omise de citer et qui contient le mot gloire: "Jésus disait cela pour signifier par quel genre de mort Pierre rendrait gloire à Dieu".

Il y a  bien dans tout ce texte qui tourne autour de l'autre Jésus, du Jésus entré dans la Gloire, quelque chose qui nous parle de la transcendance, de ce qui nous dépasse, de ce que nous ne pouvons atteindre seuls, même si c'est en germe en nous. 

Et cela c'est Jésus le Ressuscité qui peut aujourd'hui, nous le donner 

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