dimanche 11 octobre 2020

SEMAINE DU 5 AU 11 OCTOBRE. ÉVANGILES.

 

LUNDI 5 OCTOBRE. Lc 10, 25-37

 

Les versets qui précèdent montrent que Jésus s'adresse à ses disciples, mais que juste avant, il a montré quelque chose de lui, de sa relation à son Père. Est ce que cet homme, ce pharisien a vu cela et a été ébranlé? Pourquoi veut-il le mettre à l'épreuve, que veut-il vérifier? Et Jésus s'y prend bien, puisqu'il  renvoie direct à l'écriture. Peut-être que cet homme se demande si Jésus est bien celui qui permet d'entrer dans le royaume, et qui de ce fait donne la vie éternelle. Peut-être pas. En tous les cas, il veut quelque chose et il veut aussi avoir le dernier mot, ce qui me semble très rabbinique. 

Il y a beaucoup de dialogue dans ces versets.

 

2 5En ce temps-là, voici qu’un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant :« Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » 

 

Comme presque toujours, chez les juifs, on est dans le faire. On n'est pas dans l'être, or Jésus vient de montrer ce qui se passe quand on est dans l'être avec le Père.

 

26 Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? »

 

Intéressant le comme lis-tu? Parce que souvent on lit mal, on ne se laisse pas prendre par ce qui est écrit? Prendre le temps de lire.. Cela me concerne assez souvent ce "comment" lis tu.

 

27 L’autre répondit: « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. » 

28 Jésus lui dit: « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras. »

 

C'est une phrase du deutéronome, est-elle associée à la vie éternelle? Et la phrase du lévitique 19. En tous les cas c'est la bonne réponse, et Jésus ajoute, si tu fais comme cela, (faire) tu vivras de la bonne vie, la vie de Dieu, qui est vie éternelle.

 

C'est Dt6, qui commence par l'idée que si les commandements et les préceptes sont suivis, alors "tu auras une longue vie"… Mais c'est vivre longtemps, ce n'est pas la vie éternelle. Mais ensuite il y a cette importance de s'imprégner des paroles: les répéter, les attacher sur soi, les attacher au seuil de la maison.

 

29 Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? » 

 

On a l'impression que là, je Docteur a été pris à son propre piège, qu'il a donné sa propre réponse et qu'il est insatisfait. Il veut avoir le dernier mot et il fait rebondir. De vie éternelle, on passe à Prochain. Or le prochain, il est dans Dt 5, le prochain semble être celui qui est en tous les cas du même clan. Pas convoiter la femme ou l'animal de ton prochain.  J'ai aussi l'impression que voulant mettre Jésus à l'épreuve, il n'en n'a pas du tout pour son argent, alors il relance comme il peut le débat, en reprenant ses propres mots. Cheval de course, course à pied... 

 

 

30 Jésus reprit Dieu, il va donner quelque chose qu'il faudra peut-être graver dans son cœur. 

 

« Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort. 

 

31 Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vitet passa de l’autre côté.

32 De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté

33 Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit    et fut saisi de compassion

 

 Ils sont trois à voir.. Deux passent de l'autre côté, parce qu'ils interprètent la loi de manière stricte. Le samaritain voit et comme dieu, il est saisi de compassion. 

 

34 Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui

35 Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : “Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.”

 

 36 Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? »

 37Le docteur de la Loi répondit: « Celui qui a fait preuve de pitié envers lui. » 

Jésus lui dit: « Va, et toi aussi, fais de même. »

 

Il y a tellement des beaux discours sur ce texte. Ce que Jésus dit et me dit, c'est: ne détourne pas ton regard quand tu vois du malheur. Sors de ton confort, et donne et prends soins. Je peux être le prochain de celui qui est en souffrance, comme curieusement il peut aussi être mon prochain en ouvrant mon cœur. 

 

MARDI 6 OCTOBRE. Lc 10, 38-42

 

38 En ce temps-là, Jésus entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut.

 

 Si on reprend les textes  d'envoi en mission, on accepte l'hospitalité de la première maison qui se propose. Et c'est ce qui se passe avec Jésus qui entre dans le village. Il est reçu par Marthe, et c'est spontané.  

 

Et si Jésus est cohérent avec lui-même, il annonce la parole. A t il fait des guérisons, chassé des démons? On ne le sait pas. A t il donné la paix à cette maison, on peut l'imaginer. Alors là, il est dans la partie "annonce du royaume", sauf qu'il est le royaume.

 

39 Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. 

 

Et là, on parle juste d'une auditrice, une femme, assise aux pieds, donc peut-être quelque part, tout contre. Et elle écoute la parole. Et la parole est révélation.


40 Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. 

Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ? Dis-lui donc de m’aider. » 

 

 Et là, une sorte de drame. Trop de monde, trop a faire, et la sœur qui elle boit les paroles, alors qu'elle devrait aider pour que la demeure (l'auberge)  ait bonne réputation. Marthe se doit d'être une bonne aubergiste, elle qui a ouvert en premier sa maison. Et elle interrompt.. Elle ne s'adresse pas à sa sœur, non direct à Jésus et peut-être qu'au lieu d'en vouloir à la sœur qui n'en fout pas une et de l'engueuler, il faudrait parler direct à Jésus et savoir ce que lui pense de ce qui se passe.

 

41 Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses. 

42 Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. »

 

Car on peut supposer que Marthe a été surprise. Jésus écoute, il constate le souci, il constate l'agitation, il ne dit pas que c'est mal. Il reconnaît peut-être l'énervement. Mais ce n'est pas Marie qui doit l'aider, mais d'autres… Apprendre à se faire aider. Ce jour là, Marie, qui semble ne rien faire, est à sa place qui est la bonne. 

 

Peut-être que ce jour là, dans l'auberge de Marthe, il y a aussi une blessée Marie, et Jésus le bon samaritain, la guérit par l'onction de sa parole et de sa présence. Alors ne pas juger, mais laisser agir.

 

MERCREDI 7 OCTOBRE. Lc 11, 1-4

 

Il semble que pour N_D du Rosaire ce soit el texte de l'annonciation, mais je garde celui-là.. 

 

Luc 11, 1-4

Mt 5,

1Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière. Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. » 

 

2Il leur répondit : « Quand vous priez, dites : 

Père, que ton nom soit sanctifié, 

que ton règne vienne. 

 

 

 

 

 

3Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour. 

 

 

4Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous. 

 

 

 

Et ne nous laisse pas entrer en tentation.»

 

09 Vous donc, priez ainsi : 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié,

10 que ton règne vienne, 

 

 

 

que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel.

 

 

 

 

11 Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.

 

 

 

 

 

12 Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs.

 

 

 

 

 

13 Et ne nous laisse pas entrer en tentation, 

 

mais délivre-nous du Mal.

 

 

14 Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi.

15 Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes.

 

 

 

Contexte très différent. Luc chapitre 11 et Matthieu chapitre 6, après les Béatitudes, et qui est suivi par le quand tu jeunes, ne te fais pas remarquer. Chez Luc, c'est la parabole de l'ami qui vient toquer au milieu de la nuit, puis du père qui ne donne pas une pierre à son fils.. 

 

Luc 11,1-4. 

 1Il arriva que Jésus, en un certain lieu, était en prière. Quand il eut terminé, un de ses disciples lui demanda : « Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean le Baptiste, lui aussi, l’a appris à ses disciples. » 

 

Etonnant le certain lieu, alors que pour Matthieu c'est sur la montagne. Là on ne le dérange pas. Mais on peut imaginer qu'à le voir tourné vers le Père, surtout qu'on a déjà vu Jésus tressaillir de joie sous l'impulsion de l'Esprit (Lc 10), les disciples aient envie de changer du rituel classique. Mais ce qui est étonnant aussi c'est la référence à jean Baptiste. L'idée c'est qu'un maître ou un prophète, se doit s'enseigner quelque chose de nouveau. Et c'est je crois quelque chose qui existait déjà, du moins en partie, mais que Jésus a certainement modifié.

 

 

Il leur répondit : « Quand vous priez, dites : Père, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne. 

Formules de bénédiction.

 

Donne-nous le pain dont nous avons besoin pour chaque jour. 

 

Une formule de demande. Maije peux penser que cette demande, elle peut être variable d'un jour à l'autre. Et c'est ce que dira la suite du texte.

 

Pardonne-nous nos péchés, car nous-mêmes, nous pardonnons aussi à tous ceux qui ont des torts envers nous. Et ne nous laisse pas entrer en tentation.»

 

Prière de repentance.

 

Par rapport à Matthieu, on est dans les torts et non dans la dette, avec un autre parallèle, pardonne nos péchés (contre toi et contre les autres), car nous pardonnons les torts (ce qui est vaste et subjectif, donc différent de la dette). 

Puis, la demande importante de ne pas céder à la tentation, à l'envie de se venger, l'envie de dénigrer, de dire du mal.. 

 

Prière de délivrance. Qui n'est pas là… 

délivre nous du Mal (du Malin). 

 

 

JEUDI 8 OCTOBRE. Lc 11, 5-13

 

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Imaginez que l’un de vous ait un ami et aille le trouver au milieu de la nuit pour lui demander : “Mon ami, prête-moi trois pains, 

car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir.” 

 

 Est ce que l'ami de mon ami est mon ami? 

Le premier ami, celui qui vient toquer es t rempli de confiance. Il veut aussi donner à cet autre ami, inconnu.

 

Et si, de l’intérieur, l’autre lui répond : “Ne viens pas m’importuner ! La porte est déjà fermée ; mes enfants et moi, nous sommes couchés. Je ne puis pas me lever pour te donner quelque chose.” 

Eh bien ! je vous le dis : même s’il ne se lève pas pour donner par amitié, il se lèvera à cause du sans-gêne de cet ami, et il lui donnera tout ce qu’il lui faut.

 

Se lève  t il à cause du sans gêne? Est ce pour faire comprendre que l'on peut demander à temps et à contre-temps? 

 

Sauf que là, par le bais de Luc, Jésus donne une magnifique image de son Père. 

 

Moi, je vous dis : Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. 

10 En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira. 

 

Sauf qu'il ne faut pas hésiter, insister, encore et encore. Il faut parfois faire du bruit, parfois crier, parfois demander et demander encore.

 

11 Quel père parmi vous, quand son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu du poisson ?

 12 ou lui donnera un scorpion quand il demande un œuf ? 

 

 Je me suis toujours demandée s'il n'y a pas des jeux de mots intraduisibles pour nous. Poisson/serpent/// Œuf//// Scorpion. Les animaux sont des nuisibles, des empoisonneurs. Ce qui est dit, c'est si tu demandes du raisonnable, tu n'auras pas du nuisible. 

 

13 Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l’Esprit Saint à ceux qui le lui demandent ! »

 

Que j'aime cette finale. Mais il faut demander. Et l'esprit saint c'est la meilleure chose que Dieu puisse donner. 

 

 

VENDREDI 9 OCTOBRE. LC 11,15-26

 

Il s'agit de la guérison d'un muet.

 

14 Jésus expulsait un démon qui rendait un homme muet. Lorsque le démon fut sorti, le muet se mit à parler, et les foules furent dans l’admiration


C'est donc un exorcisme et curieusement cela n'est pas rapporté comme geste prophétique. Peut-être que ce sont les prêtres qui font cela. on sait comment l'ange Raphaël a fait, faire brûler quelque chose. Du coup, cela évoque des gestes, faire brûler des choses...

 

En même temps, la phrase "délivre nous du mal ou de malin" ne figure pas chez Luc, et là, j'ai l'impression qu'elle est mise directement en action. Et on a le clivage entre les foules qui sont dans l'admiration: un homme retrouve la parole, ce qui fait de lui un humain (pas un animal qui n'a que des cris), et d'autres qui sont là, un peu comme le fait le diable (celui qui divise), justement pour mettre le doute et accuser Jésus de pacte passé avec le mauvais. 

 

 

15 En ce temps-là, comme Jésus avait expulsé un démon, certains dirent: « C’est par Béelzéboul, le chef des démons, qu’il expulse les démons. » 

16 D’autres, pour le mettre à l’épreuve, cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel.

 

On a donc ceux qui divisent, et ceux qui demandent ce signe qui vient du ciel, pour montrer justement qu'il n'est pas allié avec Beelzéboul.  Mettre à l'épreuve.. Ne pas croire, demander des preuves finalement. 

 

17 Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit: « Tout royaume divisé contre lui-même devient désert, ses maisons s’écroulent les unes sur les autres. 

18 Si Satan, lui aussi, est divisé contre lui-même, comment son royaume tiendra-t-il ? Vous dites en effet que c’est par Béelzéboul que j’expulse les démons. 

19 Mais si c’est par Béelzéboul que moi, je les expulse, vos disciples, par qui les expulsent-ils ? Dès lors, ils seront eux-mêmes vos juges.

 20 En revanche, si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, c’est donc que le règne de Dieu est venu jusqu’à vous. 

 

Jésus prend spontanément la parole, il ne se laisse pas accuser, il ne veut pas non plus que le doute soit là. Mais il prend le temps d'expliquer. Jamais le mauvais ne ferait une chose pareille.. Il y a cette petite question sur les disciples autres que les siens qui chassent les démons. Ont –ils fait une alliance cachée avec le mauvais? Mais si le mal est vaincu, si la parole est redonnée, alors le règne de Dieu, (Dieu plus fort que le mal, Dieu vainqueur du mal) est là, en jésus. 

 

Puis une petite parabole, que j'ai toujours du mal à comprendre. 

 

 

21 Quand l’homme fort,et bien armé, garde son palais, tout ce qui lui appartient est en sécurité. 

22 Mais si un plus fortsurvient et triomphe de lui, il lui enlève son armement auquel il se fiait, et il distribue tout ce dont il l’a dépouillé. 

 

Avoir des armes pour défendre son bien. Par exemple les esprits mauvais. Si les esprits mauvais sont vaincus, alors on peut entrer dans la citadelle du mal et le vaincre. Si on distribue ses dépouilles, c'est que la maison est vide. 

 

23 Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. » 

 

 Que vient faire cette phrase… Il y a ces hommes qui critiquent sans cette, et qui ne sont donc pas avec lui, mais contre lui. Etre avec, c'est la proximité, c'est la relation. Si on ne veut pas de la relation, alors on est contre. Rassembler mettre ensemble, c'est le contraire de ce que fait le mauvais qui disperse. Mais c'est dire que Jésus, est celui qui permet d'être plus fort que le Mal. 

 

 

24 Quand l’esprit impur est sorti de l’homme, il parcourt des lieux arides en cherchant où se reposer. Et il ne trouve pas. Alors il se dit : “Je vais retourner dans ma maison, d’où je suis sorti.” 

25 En arrivant, il la trouve balayée et bien rangée. 

26 Alors il s’en va, et il prend d’autres esprits encore plus mauvais que lui, au nombre de sept; ils entrent et s’y installent. Ainsi, l’état de cet homme-là est pire à la fin qu’au début. 

 

Sauf que les choses ne sont pas si simples et que c'est avertissement, le mauvais ne se laisse pas faire. Continuer à faire le ménage et à avoir des armes…

 

 

 

 

SAMEDI 10 OCTOBRE. Lc 11, 27-28

 

27 En ce temps-là, comme Jésus était en train de parler, une femme éleva la voix au milieu de la foule pour lui dire : « Heureuse la mère qui t’a porté en elle, et dont les seins t’ont nourri ! » 

 

Toujours étonnant quand quelqu'un est en train d'interrompre Jésus qui parle. Qu'est ce qui pousse celui ou celle-la. Ce sera vrai du jeune homme riche, qui se jette je crois aux pieds de Jésus, à un moment assez inopportun. 

 

Or si on se réfère avec ce qui vient de se passer avant, on est dans un contexte de polémique avec les pharisiens, du moins avec certains, qui racontent que Jésus a fait un pacte avec le Mauvais. Et là, elle, parle, et ce n'est pas lui qu'elle déclare heureux, mais sa mère. Comme si elle était dans l'admiration d'une femme qu'on ne voit pas, qui n'est pas présente et que du coup, par la parole, elle rend présente. Et ce n'est pas heureuse ta mère, mais quelque chose de plus général:  heureuse la mère qui t'a porté en elle (qui a été comme le temple, ou l'arche), et heureuse celle qui t'a nourri de sa vie. Il y a une centration qui est faite peut-être sue le féminin.  Et avec Jésus, ça passe curieusement au masculin, comme s'il ne voulait pas entrer dans cette relation qui est celle du passé. 

 

28 Alors Jésus lui déclara : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent ! »

 

On passe du féminin et du singulier, heureuse la mère qui…  au masculin et au pluriel: heureux ceux qui.., comme si Jésus cassait un certain type de relation. Ce qui fait de ma mère une heureuse, c'est qu'elle écoute la parole de Dieu (et elle l'a tellement bien écoutée, qu'elle s'est incarné en elle), et qui la gardent et c'est ce que Luc dit ailleurs: et elle gardait toutes ces choses dans son cœur.

 

Peut-être que l'on peut dire que Jésus, fait passer du fusionnel car c'est bien ce qui est montré, au relationnel, se mettre à l'écoute et laisser fructifier en soi. 

 

 

DIMANCHE 11 OCTOBRE. Mt 22, 1-14

 

Troisième parabole pour les grands-prêtres , en principe dans le temple. Ensuite il y aura la tentative de le prendre en défaut pour pouvoir le tuer.

 

Là, il me semble qu'on a quelque chose en deux temps. Le premier c'est de faire comprendre, comme il l'a fait dans les autres paraboles, que ceux qui devraient le reconnaître, qui sont les invités, sont aveugles et aveuglent les autres;

 

L'invitation à ceux qui sont choisis, à ceux qui savent. et qui pensent être élus .


En ce temps-là, Jésus se mit de nouveau à parler aux grands prêtres et aux anciens du peuple, et il leur dit en paraboles : 

 

« Le royaume des Cieux est comparable à un roi qui célébra les noces de son fils.

 Il envoya ses serviteurs appeler à la noce les invités, mais ceux-ci ne voulaientpas venir. 

D'emblée, Jésus se présente comme le Fils, ce qui a dû irriter les auditeurs. Les noces, c'est faire alliance avec l'humanité, c'est aussi attendre que la terre donne enfin du fruit. Mais ils sont tellement bien dans leurs habitudes, qu'ils ne veulent pas bouger, pas changer. 

 

Un appel qui n'est pas entendu.

 

Il envoya encore d’autres serviteurs dire aux invités : “Voilà : j’ai préparé mon banquet, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt : venez à la noce.”

 Mais ils n’en tinrent aucun compte et s’en allèrent, l’un à son champ, l’autre à son commerce ;

 les autres empoignèrent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent. 

 

Deuxième appel, mais là, si d'un côté on a la référence à Isaïe, de l'autre on a la non réponse qui devient violente, fiche nous la paix, laisse nous, nous ne voulons pas t'écouter. Je pensais presque à ces relations sur internet où on peut bloquer quelqu'un, mais aussi dire du mal de lui.  

Le roi se mit en colère, il envoya ses troupes, fit périr les meurtriers et incendia leur ville.

 

Et là, on a un roi qui semble juste. Si ce texte évoque la chute de Jérusalem, on peut voir une punition (peut-être plus qu'un vengeance), dans ce qui s'est passé. La punition ayant pour but, un changement, une conversion. 

 

            L'invitation à bien plus vaste. Et là, on a les bons et les mauvais (peut-être pas les méchants, encore que...)

 

Alors il dit à ses serviteurs : “Le repas de noce est prêt, mais les invités n’en étaient pas dignes.

 Allez donc aux croisées des chemins : tous ceux que vous trouverez, invitez-les à la noce.” 

10 Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives. 

 

Et là, les serviteurs (mais qui sont-ils) font ce qu'il faut pour remplier la salle. Et comme souvent dans les paraboles (l'intendant qui paye, le roi ou le maître arrive ensuite). 

 

11 Le roi entra pour examiner les convives, et là il vit un homme qui ne portait pas le vêtement de noce. 

12 Il lui dit : “Mon ami, comment es-tu entré ici, sans avoir le vêtement de noce ?” L’autre garda le silence. 

 

En laissant ce texte résonner ce matin, je me disais que cet homme, certes il es là, comme bien souvent nous à la messe, mais qu'il n'arrive pas à enlever son manteau de soucis, de rancœur, de ténèbre, il ne fait pas le moindre effort pour cela, et parfois cela m'arrive. Alors, la joie du partage, la joie du bien manger, la joie d'être choisi, tout cela tombe à l'eau. Et parfois, c'est difficile de changer le vêtement de tristesse pour le vêtement de joie, sauf que c'est peut-être la demande à faire à l'Esprit Saint, changer le deuil en joie, parce que ce qui est donné, là, pendant ce temps là, c'est devenir corps, c'est faire du corps, c'est être dans le changement, boire le vin nouveau..


13 Alors le roi dit aux serviteurs : “Jetez-le, pieds et poings liés, dans les ténèbres du dehors ; là, il y aura des pleurs et des grincements de dents.” 

14 Car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus. »

 

Là, le roi est aussi dur avec cet homme qu'il l'a été avec les invités de droit. Mais pourtant, il a dit "mon ami" et c'est fort cela. C'est le silence qui répond à la question qui pousse le maître à mettre dehors. Et le dehors, peut-être que comme le dit Marie Balmary, c'est enfin l'occasion de crier, de hurler, et donc de montrer ce qu'il y a au dedans.

 

Quant à la dernière phrase;  elle sonne un peu comme, beaucoup de derniers seront premiers, mais pas seulement. Elle oblige à la réflexion, et si cela clôt en quelque sorte la polémique dans le temps, Jésus fait clairement comprendre qu'il ne suffit pas d'avoir un titre, de se dire fils d'Abraham pour être élus. Une conversion est nécessaire. Et c'est ou ce sera rendu possible par le donc de l'Esprit, mais aussi par le sang de l'agneau. 

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