dimanche 4 octobre 2020

SEMAINE DU 28 SEPTEMBRE AU 4 OCTOBRE. ÉVANGILES.

 

 

LUNDI 28 SEPTEMBRE. Lc 9, 46-50 

 

"en mon nom, en ton nom". Puissance du nom. Dieu sauve. 

 

46 En ce temps-là, une discussion survint entre les disciples pour savoir qui, parmi eux, était le plus grand. 

47 Mais Jésus, sachant quelle discussion occupait leur cœur, prit un enfant, le plaça à côté de lui 

48 et leur dit : « Celui qui accueille en mon nomcet enfant, il m’accueille, moi. Et celui qui m’accueille accueille celui qui m’a envoyé. En effet, le plus petit d’entre vous tous, c’est celui-là qui est grand. » 

 

Trois versets pour avoir la réponse à la question qui occupe leur cœur, alors que Jésus vient de dire qu'il va être livré aux grands prêtres. Mais ce qui est intéressant c'est qu'il fonctionne (il c'est Jésus) avec l'exemple ou du concret. Il prend un enfant et le place à côté de lui. Et du coup les disciples ( pas l'un des douze… ), se demandent ce qui va se passer.  Un enfant, d'après ce que je sais, ce n'est pas comme de nos jours, l'enfant roi. C'est plutôt un objet de mépris. Donc que dit Jésus.

 

Jésus a pris cet enfant. Il leur dit que celui qui va accueillir cet enfant en son nom (là je ne comprends pas), il accueille Jésus, ce qui voudrait dire que jésus est comme cet enfant ou que cet enfant est comme lui. Mais en même temps, c'est aussi accueillir celui qui a envoyé Jésus , donc le Père. Accueillez les petits, en eux vous me recevez et vous recevez mon père. Savoir aussi que Jésus est ou sera comme cet enfant (Is 53). Objet de répulsion.. Mais accueillir ça change la donne.

 

49 Jean, l’un des Douze, dit à Jésus : « Maître, nous avons vu quelqu’un expulser des démons en ton nom; nous l’en avons empêché, car il ne marche pas à ta suite avec nous. »

50 Jésus lui répondit : « Ne l’en empêchez pas : qui n’est pas contre vousest pour vous. »

 

On retrouve le en ton nom et le vous. Il ne dit pas moi.. Et cela peut s'adresser aussi à la jeune église. Et il y a ou il y  aura "en ton nom nous avons chassé des démons, et à ceux là, Jésus dira je ne vous connais pas". Je pense parce qu'ils ont utilisé la puissance de son nom pour leur puissance à eux. Pas pour faire du bien à l'autre, même si l'autre a été guéri.  Au nom de Jésus dira Pierre… Lève toi… 

 

 

MARDI 28 SEPTEMBRE. Jn 1, 47-51   Michel. Gabriel. Raphaël.

 

Scène 1/ Jésus et Nathanaël/

 

47 En ce temps-là, lorsque Jésus vit Nathanaël venir à lui, il déclara à son sujet : « Voici vraiment un Israélite : il n’y a pas de ruse en lui. » 

 

 Pas de ruse, pas comme le serpent. Un homme franc, qui ne mâche pas ses mots, puisqu'il a rétorqué que rien ne pouvait sortir de bon de Nazareth, et c'est ce que diront les pharisiens plus tard. 

48 Nathanaël lui demande : « D’où me connais-tu ? » Jésus lui répond : « Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. » 

 

Connaître.. Comment sais-tu qui je suis, qui te permets de dire cela de moi. Et Jésus lui donne la réponse. Je t'ai vu, comme Dieu voyait Adam et Eve cachés dans le jardin? Je t'ai vu, comme j'ai vu Moïse. Une simple phrase.. Je t'ai vu. 

 

49 Nathanaël lui dit : « Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu ! C’est toi le roi d’Israël ! »

 

La question qui demeure, qu'est ce qui s'est passé, pour que Nathanaël lui donne le nom de Rabbi et bien au-delà. Fils de Dieu, Roi d'Israël. Il le reconnaît comme le messie.

 

50 Jésus reprend : « Je te dis que je t’ai vu sous le figuier, et c’est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. » 

 

 C'est sûr que c'est curieux. On dirait que Jésus se moque un peu de lui. C'est comme s'il lui disait, il t'en faut bien peu pour croire en moi, pour être retourné comme une crêpe.

Et là, le dialogue est en quelque sorte rompu. Il y a normalement André, le disciple que Jésus aime, Pierre, Philippe.  Et c'est à eux qu'il s'adresse. 

 

Scène 2: Jésus et le groupe des cinq.

 

51 Et il ajoute : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. »

 

 

Voir les cieux ouverts, c'est Isaïe: "ah si tu déchirais les cieux, ah si tu descendais". Puis la citation qui renvoie à la Genèse 28, une échelle entre la terre et le ciel. Et la fin de la citation: le Seigneur était avec lui.. Avec lui Jacob. Et là, c'est aussi un moyen de dire; Je Suis avec vous.. 

 

Et les anges.. L'image c'est cet homme dont le corps devient échelle et ouverture entre la terre et le ciel, mais les anges montent et descendre au dessus  du Fils de l'Homme. 

 

Nathanaël a dit; Fils de Dieu, Jésus répond Fils de l'homme.

 

Le monter et descendre au dessus, c'est comme si de leur corps ou de leur absence de corps, ils faisaient comme un dôme de sainteté. Une sorte de maison. Le corps humain enveloppé de divin, si je puis exprimer par les mots l'image qui vient en moi. Corps aussi dans le tombeau enveloppé de vie. Corps qui donne la vie.

 

 

 

 

MERCREDI 30 SEPTEMBRE: Lc 9, 57-62

 

57 En ce temps-là, en cours de route, un homme dit à Jésus : « Je te suivrai partout où tu iras. »

 58 Jésus lui déclara : « Les renards ont des terriers, les oiseaux du ciel ont des nids ; mais le Fils de l’homme n’a pas d’endroit où reposer la tête. » 

 

Pas très sympatique… Réfléchis avant d'agir, je ne suis pas comme Noémie dans le livre de Ruth, je n'ai pas de maison, pas d'endroit pour que tu puisses te reposer. Est ce une annonce de la croix?  On dirait que celui-là qui d'une certaine manière s'impose, Jésus n'en veut pas.

 

59 Il dit à un autre : « Suis-moi. » L’homme répondit : « Seigneur, permets-moi d’aller d’abord enterrer mon père. »

60 Mais Jésus répliqua : « Laisse les morts enterrer leurs morts. Toi, pars, et annonce le règne de Dieu. » 

 

Là c'est un appel. L'homme veut bien mais diffère, pour une raison normale. Maintenant si Jésus sait que cet homme est dans le deuil, et lui demande de partir et d'annoncer le règne de Dieu, il lui demande d'être actif et non passif, et c'est le meilleur médicament qui existe contre la perte d'un être de sa famille.

 

61 Un autre encore lui dit : « Je te suivrai, Seigneur ; mais laisse-moi d’abord faire mes adieux aux gens de ma maison. » 

62 Jésus lui répondit : « Quiconque met la main à la charrue, puis regarde en arrière, n’est pas fait pour le royaume de Dieu. »

 

Celui là, il est un peu comme le premier; je te suivrai, mais.. Et là Jésus est clair: tu n'es pas fait pour le royaume. 

 

Si je reprends. 

 

Le premier se choisit, je te suivrai… Mais Jésus lui annonce que ça sera difficile, qu'il n'a pas de lieu pour se reposer. Etre disciple, être comme le maître: ne pas savoir où avoir un nid ou un terrier. Et pourtant si quelqu'un m'aime, mon père l'aimera, nous viendrons chez lui et nous ferons en lui notre demeure. RéfléLC his et viens.

 

Le second est appelé, il oppose un mais: je dois enterrer mon père, et Jésus le sort de ce dilemme. Quand Jésus appelle, il donne les moyens d'y répondre.

 

Le troisième se choisit aussi, et d'emblée met un délai. Et il lui est répondu qu'il est impropre. Enfin, il a le choix, c'est comme un avertissement. 

 

 

JEUDI 1° OCTOBRE. THÉRÈSE DE LISIEUX. Lc 10, 1-11.

 

Un peu étonnée qu'un docteur de l'église, n'ait pas des textes propres. 

 

En ce temps-là, parmi les disciples, le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre. 

Il leur dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. 

 

Il les envoie deux par deux deux, et la première chose, c'est prier pour que vous ne restiez pas si peu nombreux. L'important c'est l'affirmation, la moisson est abondante. On ne le pense pas toujours.

 

Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups.

 Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin.

 

 Mais dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : ‘Paix à cette maison.’

 S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous. 

Restezdans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert ; car l’ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. 

Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté. 

Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur: “Le règne de Dieu s’est approché de vous.” » 

 

 Beaucoup de verbes d'action. Dire, rester, manger, guérir, dire.

 

10 Mais dans toute ville où vous entrerez et où vous ne serez pas accueillis, allez sur les places et dites : 

11 “Même la poussière de votre ville, collée à nos pieds, nous l’enlevons pour vous la laisser. Toutefois, sachez-le : le règne de Dieu s’est approché.” 

12 Je vous le déclare : au dernier jour, Sodome sera mieux traitée que cette ville. »

 

Là aussi, dire, (la poussière collée, qui nous empêcherait de marcher, et là c'est ne pas garder quelque chose de l'ordre de la rancœur, mais c'est le Seigneur qui a la fin des temps, se chargera d'une éventuelle punition. 

 

VENDREDI 2 OCTOBRE ANGES GARDIENS. Mt 18, 1-5 10

 

Je vois deux parties dans ce texte. Ce qui se passe en réponse à la question des apôtres, à savoir changer pour être comme un enfant, avec un regard pur, un enfant qui a confiance et qui sait recevoir sans prendre (je sais que c'est ce que je désire apprendre en ce moment, recevoir… ). Recevoir c'est attendre, c'est désirer quelque chose et c'est être dans la reconnaissance quand le don est là. Et la deuxième partie me semble plus ecclésiale: qui accueillir dans la communauté qui se crée après le départ de Jésus.

 

Première partie. Le présent de Jésus. 

 

À ce moment-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ? » 

Là, il ne s'agit plus du maintenant, mais du royaume des cieux, ce royaume que Jésus précise et essaye d'installer quand même ici. Ce qui tranche un peu dans ce texte, c'est que tous les textes proposés par la liturgie commencent par " en ce temps là" et aujourd'hui, c'est "à ce moment là". Le chapitre 17, se termine par la pêche étonnante de Pierre, avec la pièce dans la gueule du poisson. Et là c'est un dialogue Jésus/Pierre. Le chapitre 18, montre comme un rapprochement entre Jésus, Pierre et les autres. Et comme dans le chap, 17, on a une annonce de la passion, la demande se comprend. 

 

Alors Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d’eux, 

et il déclara : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.

 

Un commentaire de Nicole Fabre, sur le "appeler", fait le lien avec l'appel des disciples, et l'appel de cet enfant, qui est appelé comme eux, ont été appelés. Si comme on le dit, un enfant en ce temps là, était quantité négligeable, alors ce que dit Jésus est important. Si lui appelle des enfants, et si ces enfants sont les plus grands (si les anges contemplent la face de Dieu, il y a je crois, quelque chose à voir avec la pureté, la pureté du regard, qui n'est pas dans la comparaison, alors oui, il y a du changement à avoir en soi, en moi.

 

 Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux. 

 

Intéressant la conjugaison. Il y a un futur, il y a quelque chose qui est de l'ordre de la volonté, et un présent ce qui laisse à supposer que cet effort, porte des fruits dans le présent. 

 

Là, il me semble qu'on change un peu de registre, et que l'on peut penser à l'église après le départ de Jésus. Être capable d'accueillir au nom de Jésus, ou parce que on fait partie de sa communauté un pauvre, un petit, accueille Jésus. 

 

Deuxième partie. L'aspect ecclésial.

Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi. 

 

Puis un enseignement sur le "ne pas être un objet de scandale pour un seul de ces petits". Cela peut faire penser à la lettre aux corinthiens, où Paul explique qu'il vaut mieux se priver de viande que de scandaliser ceux qui se posent des questions.

 

06 Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, il est préférable pour lui qu’on lui accroche au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’il soit englouti en pleine mer.

07 Malheureux le monde à cause des scandales ! Il est inévitable qu’arrivent les scandales ; cependant, malheureux celui par qui le scandale arrive !

08 Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le et jette-le loin de toi. Mieux vaut pour toi entrer dans la vie éternelle manchot ou estropié, que d’être jeté avec tes deux mains ou tes deux pieds dans le feu éternel.

09 Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans la vie éternelle, que d’être jeté avec tes deux yeux dans la géhenne de feu.

 

 

10 Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux.

 

J'ai lu qu'il y a deux sortes d'anges, ceux qui voient la face de Dieu et les autres.. Les anges des petits, des humiliés, sont d'une certaine manière plus "grands" que les anges de ceux qui sont surs d'être appelés.

 

 

SAMEDI 3 OCTOBRE. Lc 10, 17-24

 

17 En ce temps-là, les soixante-douze disciples que Jésus avait envoyés revinrent tout joyeux, en disant : « Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom. » 

18 Jésus leur dit : « Je regardais Satan tomber du ciel comme l’éclair.

19 Voici que je vous ai donné le pouvoir d’écraser serpents et scorpions, et sur toute la puissance de l’Ennemi : absolument rien ne pourra vous nuire. 

20 Toutefois, ne vous réjouissez pas parce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous parce que vos noms se trouvent inscrits dans les cieux. » 

 

Les disciples racontent, et Jésus, peut-être douche un peu leur enthousiasme. Oui, chasser les démons c'est bien, savoir que rien ne pourra vous nuire (et il me semble que cela renvoie au psaume 90; tu marcheras sur la vipère et le scorpion),  avoir puissance sur l'Ennemi, c'est bien, mais…

 

Mais ce dont il faut se réjouir, c'est parce qu'un jour, dans un après, la porte du royaume ouverte pour les autres, est ouverte aussi pour ces disciples. 

 

Peut-être faire un lien avec les Béatitudes:

 

 22 Heureux êtes-vous quand les hommes vous haïssent et vous excluent, quand ils insultent et rejettent votre nom comme méprisable, à cause du Fils de l’homme.

23 Ce jour-là, réjouissez-vous, tressaillez de joie,car alors votre récompense est grande dans le ciel ; c’est ainsi, en effet, que leurs pères traitaient les prophètes.

 

 

21 À l’heure même, Jésus exultade joie sous l’action de l’Esprit Saint,et il dit : « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta louange : 

ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits.

 Oui, Père, tu l’as voulu ainsi dans ta bienveillance.

 

Jusqu'aux cieux, ta splendeur est chantée
3 par la bouche des enfants, des tout-petits:
rempart que tu opposes à l'adversaire,
où l'ennemi se brise en sa révolte.

 

Ce que je trouve merveilleux dans le psaume 8, c'est que c'est la bouche des enfants, la bouche des tout-petits, qui est le rempart sur lequel l'ennemi vient buter et se briser. Et là, pour moi, c'est la même image. Ces disciples qui sont comme ces enfants, ces tout-petits qui sont dans la confiance totale, et qui font des merveilles, et c'est sur ceux-là que le Mal de casse les dents et se brise. 

 

Il y a le "exulta" qui est dans la rencontre en Elisabeth, Marie, Bébé Jean et Bébé Jésus. Et L'Esprit Saint qui est là, a cœur de tout. 

 

 

 22 Tout m’a été remis par mon Père. Personne ne connaît qui est le Fils, sinon le Père ; et personne ne connaît qui est le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils veut le révéler. » 

 

C'est presque comme si Jésus est surpris de ce qui se passe en lui, de cette plénitude, (qu'il connaît peut-être dans les temps passés avec son Père), mais pas en public. Et là, ça sort tout seul, et c'est aussi témoignage. Et ce verset montre bien la communion permanente qui existe entre eux. Jésus qui révèle, mais dont l'exultation révèle aussi la présence de l'Esprit. 

 

Manifestement, dans ces versets, 21-22, je suis plus sensible aujourd'hui à la révélation qui se  fait avec la Présence de l'Esprit, et donc au côté trinitaire de ces versets. Et il y a le connaître, qu'en ce moment je mets dans une trilogie: naître/connaître/renaître. 

 

23 Puis il se tourna vers ses disciples

et leur dit en particulier : 

« Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! 

24 Car, je vous le déclare: beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que vous-mêmes voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu. »

 

On a un peu l'impression que là, Jésus revient dans le temps. Il a entendu ce que disaient les disciples et il leur était présent, puis, il s'absente sous l'influence de l'Esprit Saint, je dirais presque qu'il décolle, et il revient dans le présent avec une Béatitude. Mais à qui parle-t-il vraiment? Aux 72, ou à d'autres qui entendent ces merveilles? S'il s'agit des 72, oui, ils voient le mal vaincu et ils entendent des paroles (psaume 80; j'entendis une voix qui me dit; je déchargerai le fardeau de tes épaules..), et de paroles nouvelles, neuves. 

 

 

DIMANCHE 4 OCTOBRE: Mt21, 33-43

 

Texte de Grégoire le Grand, office des lectures. Le rôle du prêtre.

 

La clé de cette révélation, c’est le discours de réprimande, parce que, en blâmant la faute, on la découvre, alors que souvent elle est ignorée même de son auteur. 

Aussi saint Paul disait : Qu’il soit capable d’exhorter dans la saine doctrine et de réfuter les contradicteurs

Et il est dit dans MalachieLes lèvres du prêtre doivent garder le savoir et c’est de sa bouche qu’on recherche l’instruction, parce qu’il est le messager du Seigneur de l’univers

Le Seigneur donne aussi cet avertissement par la bouche d’Isaïe : Crie à pleine voix sans relâche, élève ta voix comme une trompette.

Celui qui accède au sacerdoce reçoit l’office du héraut, qui est de proclamer la venue du juge redoutable qui le suit. Si donc le prêtre ne sait pas prêcher, comment criera-t-il, ce héraut muet ? 

C’est pour cela que sur les premiers pasteurs l’Esprit Saint s’est reposé sous l’apparence de langues: en effet, ceux qu’il remplit, il en fait aussitôt par lui-même des gens qui parlent.

 

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33 En ce temps-là,  Jésus disait aux grands prêtres et aux anciens du peuple : « Écoutez cette parabole : Un homme était propriétaire d’un domaine ; il planta une vigne, l’entoura d’une clôture, y creusa un pressoir et bâtit une tour de garde. Puis il loua cette vigne à des vignerons, et partit en voyage. 

 

Bref la vigne qu'il loue a tout ce qu'il faut pour ne pas être envahie par des ennemis qui voudraient la prendre (comme Achaz avec la vigne de Naboth), il cherche à qui la louer, il trouve,  et comme souvent, il part, il fait confiance.  

 

34 Quand arriva le temps des fruits, il envoya ses serviteurs auprès des vignerons pour se faire remettre le produit de sa vigne. 

 

 Que peut-on entendre par le temps des fruits? La fin d'une certaine durée, où la récolte qui est enfin la bonne récolte (la terre a produit son fruit),  et qui a quand même demandé un certain travail. Et c'est peut-être ça une des résistances possibles. Un peu comme la parabole de ouvriers de la vigne. On a travaillé, donc le fruit nous revient de droit, et on ne veut pas de toi, qui nous a confié cette vigne, ce pays.. 

 

35 Mais les vignerons se saisirent des serviteurs, frappèrent l’un, tuèrent l’autre, lapidèrent le troisième.

 

Et une première fois, ils disent non dans la violence. Qui sont les serviteurs? Certainement ces prophètes qui critiquent ceux qui sont à la tête d'Israêl. 

 

 36 De nouveau, le propriétaire envoya d’autres serviteurs plus nombreux que les premiers ; mais on les traita de la même façon. 

 

Comme souvent dans la bible, on a un deuxième essai, Dieu ne baisse pas les bras. Peut-être changeront ils? Mais ils ne changent pas. J'ai lu récemment un psaume: à si tu m'écoutais.. Mais Israël n'a pas écouté, il est resté avec son idolâtrie.

 

37 Finalement, il leur envoya son fils, en se disant : “Ils respecteront mon fils.” 

38 Mais, voyant le fils, les vignerons se dirent entre eux : “Voici l’héritier : venez ! tuons-le, nous aurons son héritage !” 

39 Ils se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. 

 

Et là, il y a dans cette parabole une affirmation, ce ne sont plus les prophètes que Dieu envoie, mais son Fils et donc celui qui parle est le Fils,, celui qui a le droit plus que tous les autres de recevoir le fruit du travail. Mais ils ne le respectent pas, et respecter est un verbe fort. Il y a du mépris. Il y a du Caïn et Abel, il y a le refus, la jalousie.. Et le mépris, ça pousse au meurtre, ne pas respecter l'autre. 

 

Et c'est peut-être ce qui se passe dans toute la parabole. Ils sont devenus des gens importants, ils sont devenus, riches, ils ont une position, et là, on leur demande non pas de rendre la terre de la vigne, mais juste le fruit de leur labeur, ce qui leur rappelle que la terre ne leur appartient pas, et cela ils ne veulent pas l'entendre…Alors c'est le meutre et donc l'annonce d'une mort violente. 

 

40 Eh bien ! quand le maître de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons ? »

 41 On lui répond : « Ces misérables, il les fera périr misérablement. Il louera la vigne à d’autres vignerons, qui lui en remettront le produit en temps voulu. » 

 

 

Et là arrive la question, comme il y avait eu une question lors de la parabole des deux fils. Il ne dit pas " à votre avis", mais c'est la même chose. Et la réponse, qui avec le "on", fait penser qu'ils se sont concertés pour donner cette réponse. Et là ils donnent un jugement: mettre à mort  les locataires et louer à d'autres. Qu'est ce qu'ils pensent en disant cela? Pour Matthieu c'est bien les autres qui eux n'oublieront pas qu'ils ne sont que locataires et qui travailleront. C'est ce qui sera redit au dernier verset.

42 Jésus leur dit : « N’avez-vous jamais lu dans les Écritures : ‘La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs est devenue la pierre d’angle : c’est là l’œuvre du Seigneur, la merveille devant nos yeux !’

43 Aussi, je vous le dis : Le royaume de Dieu vous sera enlevé pour être donné à une nation qui lui fera produire ses fruits. »

 

 

 Comme tout bon rabbin, Jésus prend une référence de la bible, référence qui devrait leur lespierre d'angle (ou la pierre de fait, ou la pierre d'appui comme les pierres du temple amenées pas Hérode), mais cela c'est l'œuvre du Seigneur, l'œuvre du Père, que de permettre le salut aux nations.

 

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On est à Jérusalem où Jésus est entré peu de temps avant, avec un accueil somme toute assez triomphal et pour les grand-prêtres et les anciens, qui vivent à Jérusalem, c'est la découverte de cet homme, qui finalement en fustigeant les pharisiens, les fustige. Par ailleurs, quand on veut le mettre en échec, ce qui permettrait à la foule, où à des gens payés pour cela de le lapider, ça ne marche pas. Il a toujours le dernier mot, et surtout il s'appuie sur l'écriture. 

 

Au chapitre 21 de Matthieu, on voit comment le conflit se noue, et comment Jésus, ne se fait pas des amis chez ces notables, même si certains d'entre eux (Nicodème) lui sont favorables. Il est assez facile d'imaginer la rage des prêtres et des anciens, à la suite des paraboles sur les deux fils, sur les vignerons homicides, et sur invités à la noce, qui sera proclamée dimanche prochain. 

 

Alors j'ai laissé parlé l'un d'entre aux.


Un ancien parle.

 

 

Mais pour qui se prend-il celui là qui nous fait la morale? On sait qu'il vient ce village de Nazareth , qui n'est pas le lieu d'où le Messie doit venir, même si certains racontent qu'il est né à Bethléem du temps du recensement, mais les racontars on connaît et nous sommes les premiers à en faire naitre. C'est sûr que s'il venait de Bethléem la ville du roi David, il aurait l'avantage de réaliser les prophéties, mais Nazareth, ce village de Galilée, ce n'est pas possible.

 

Et puis, il faut voir aussi, qui sont ses adeptes. Des pêcheurs, qui ne savent même pas lire, un ancien collecteur l'impôts, des femmes, comme si les femmes ne devaient pas rester chez elles, s'occuper des enfants..   

 

L'ennui, c'est que des miracles il en a fait énormément, que beaucoup le prennent pour un prophète, ils disent même qu'il est le nouvel Elie, le prophète annoncé par notre Père Moïse, d'autres les prennent carrément pour le Messie, et il se permet de faire des guérisons le jour consacré à Dieu, le jour du repos. 

 

Et il en veut aux pharisiens, il leur reproche sans cesse de se réfugier derrière la loi, mais de ne pas ouvrir les yeux sur leurs frères. Et il connaît bien les écritures, même s'il n'a pas fait d'études.

 

A nous, il nous reproche de ne pas avoir entendu l'appel de Jean, de ne pas nous être convertis, mais se convertir, ce sont ces mots que nous répétons à longueur d'années dans les psaumes et qui sont devenus vides de sens pour nous. Et aujourd'hui, il s'affirme comme étant le Fils de Dieu. Il ne se prend pas pour rien, cet homme qui parle avec cet affreux accent de Galilée. 

 

Mais le mettre à mort pour qu'il se taise, qu'il cesse ses critiques, qu'il cesse ses miracles, qu'il cesse de s'affirmer être l'envoyé du très haut, le fils du très haut, ne sera guère facile, à moins de trouver quelqu'un parmi les siens qui pourrait nous dire où il se cache, parce qu'il disparait facilement et que comme il a beaucoup d'adeptes, qui peuvent le cacher, on ne sait jamais où il est. L'arrêter dans le Temple n'est pas possible, il y a trop de gens qui viennent écouter son enseignement où il dit que les petits, les  pauvres, les publicains seront les premiers dans le royaume de celui qu'il appelle son père. 

 

Alors oui, on va trouver un moyen pour le faire disparaître, quitte à utiliser la force romaine pour cela, car il est un agitateur, il a chassé les vendeurs qui étaient dans le temple, il a refusé de faire lapider une femmes adultère, il parle avec les samaritains et il nous critique sans arrêt. Et qu'il ne s'imagine pas être la pierre angulaire. Nous allons la casser en petits morceaux cette pierre et même Dieu, Béni soit-il, ne pourra pas la restaurer. 

 

Alors, pour le moment, faisons semblant de l'écouter, mais au moment voulu, nous aurons sa peau, ses adeptes se disperserons, et nous serons tranquilles. Puisque nous avons le pouvoir, c'est que nous le méritons et que Dieu est avec nous et nous récompense. Lui, il n'a rien et il n'aura rien, c'est un pauvre qui veut nous faire la morale. A nous la gloire, à lui la mort. 

 

La seule chose, c'est qu'il a dit qu'il serait mis à mort, mais qu'il reviendrait à la vie. Alors ça, à d'autres.. Et nous ferons tout pour étouffer cela dans l'œuf.

 

Oui, la vigne nous appartient, nous en faisons ce que nous voulons, nous gardons son fruit et notre nation vivra éternellement quoique que raconte de galiléen.

 

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