dimanche 8 novembre 2020

SEMAINE DU 2 AU 8 NOVEMBRE. ÉVANGILES.

 

LUNDI 2 NOVEMBRE. Mt 25, 31-46

 

Au chapitre 24, les disciples commencent à recevoir des enseignements sur la fin des temps. Là, on a trois histoires qui parlent de ceux qui entreront ou n'entreront pas dans le royaume. On a les jeunes filles qui attendent  l'appel pour entrer et participer à la noce; Ce matin je me disais qu'il est question de d'huile, mais aussi de lampe. Or la lampe c'est la parole. Et il ne suffit pas de la connaître, il faut encore qu'elle prenne vie et c'es ce qui se passe avec les pharisiens. Ils sont surs d'entrer dans le royaume, mais leur parole n'est pas vivante. La seconde, celle des talents, nous mets bien en garde contre ce maitre que lequel nous projetons notre manière de vivre; le dieu de certains pharisiens est tellement tatillon que le contenter est impossible. Mais Dieu, n'est pas là dedans, ce n'est pas un Dieu de mort. Et là, on arrive au jugement. Et on apprend que Jésus est celui qui a faim, qui a soif, qui est malade, qui est en prison, qui est nu. Il n'est pas dans la puissance, mais dans le manque. Et c'est dans le manque, qui pour nous est source du désir, qu'on le trouve.


A la paroisse, le prêtre à choisi un autre texte, à ma grande joie. Un texte de Luc. 

 

 

 

31 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples: « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire, et tousles anges avec lui, alors il siégera sur son trône de gloire

 

On a une très belle image, surtout quand on pense à ce que verront les disciples: un homme mort sur une croix. Il y a le temps de la croix et le temps du salut, et le temps de la Gloire. Comme le Très Haut, il aura un trône de Gloire, et le Fils (voir les autres paraboles en particulier les vignerons homicides) aura son propre trône, un trône qu'on ne peut se représenter, mais un trône resplendissant, brillant (un peu, comme dans les visions d'Isaïe), et il est bien question de Gloire.

 

32 Toutes les nations seront rassemblées devant lui ; il séparera les hommes les uns des autres, comme le berger sépare les brebis des boucs : 

33 il placera les brebis à sa droite, et les boucs à gauche. 

 

Et là, il est le Roi Pasteur. Il y a une séparation. Je crois que je préfère quand il y a chèvre et non pas bouc, parce que dans notre folklore, le bouc d'emblée sent le soufre et l'enfer..

 

34 Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite : “Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde

 

Il y a quelque chose de l'ordre de l'éternité. C'est cela qui était prévu pour l'humanité. C'est du bon. Et cela vous est ouvert (parce que je vous l'ai ouvert par ma mort).

 

35 Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ;

 j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; 

j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; 

36 j’étais nu, et vous m’avez habillé ; 

j’étais malade, et vous m’avez visité ; 

j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !” 

 

Je retrouve là une des béatitudes: la soif et la faim de la justice, le pleurer et être consoler…

Jésus reprend les grands thèmes des prophètes, mais à son compte. 

Il y a le Je qui renvoie au Corps. Vous avez pris soin de mon corps, de mon corps incarné qui demeure, et vous avez su ouvrir les yeux et me voir. 

 

37 Alors les justes lui répondront : “Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu… ? tu avais donc faim, et nous t’avons nourri ? tu avais soif, et nous t’avons donné à boire ?

38 tu étais un étranger, et nous t’avons accueilli ? tu étais nu, et nous t’avons habillé ? 

39 tu étais malade ou en prison… Quand sommes-nous venus jusqu’à toi ?” 

 

Là, j'aime bien, parce que c'est un texte très rassurant, pour tous ceux qui font du bien à leurs frères en humanité. Peut-être pas au nom de Jésus, mais au nom de leur désir de bonté et d'amour, mais aussi de lutte contre l'injustice.

 

40 Et le Roi leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.”

 

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 41Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche : “Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges.

 

EN d'autres termes, il y a un lieu préparé pour la non obéissance, et l'orgueil. Et ceux qui n'ont pas ouvert les yeux, et qui se sont choisis eux-mêmes, risquent de se trouver là.

 

 42 Car j’avais faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’avais soif, et vous ne m’avez pas donné à boire ; 

43 j’étais un étranger, et vous ne m’avez pas accueilli ; j’étais nu, et vous ne m’avez pas habillé ; j’étais malade et en prison, et vous ne m’avez pas visité.”

 

 

44 Alors ils répondront, eux aussi : “Seigneur, quand t’avons-nous vu avoir faim, avoir soif, être nu, étranger, malade ou en prison, sans nous mettre à ton service ?” 

45 Il leur répondra : “Amen, je vous le dis : chaque fois que vous ne l’avez pas fait à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.” 

 

C'est étonnant. Est ce qu'ils n'on jamais voulu voir, jamais voulu ouvrir les yeux sur la misère? Mais il y a le "chaque fois que  ". Est ce qu'il y a eu beaucoup d'occasions loupées, mais des occasions quand même réussies? On dirait qu'ils tombent des nues. Et en chaque homme, il y a quand même un peu d'amour, mais là c'est d'un autre amour dont il est question, c'est cet amour qui a poussé et permis à Jésus de venir sur notre sol, pour nous donner le manger, la libération, la guérison et qui n'a pas été fait quand cela se présentait. 

 

46 Et ils s’en iront, ceux-ci au châtiment éternel, et les justes, à la vie éternelle. »

 

Insistance sur le "éternel". Ouille…

Mis aussi savoir que Jésus EST celui qui a faim, celui qui a soif, celui qui est nu, celui qui est étranger, celui qui est malade, celui qui est prison. Il est cette humanité là. Il est l'humanité de tous les hommes, il EST et en cela il est NOUS et nous sommes LUI.


 

MARDI 3 NOVEMBRE:  Lc 14, 15-24

 

L'épitre: Ph2, mais je réagis sur "et Dieu l'a doté" comme si, c'était une sorte de récompense pour avoir obéi. Qui donne une dote à son fille (ou à son fils), le Père. Quelqu'un qui est bien doté est intéressant.. Et la dote c'est (je cite le texte): que tout genou fléchisse comme devant un Roi, et ce bien au-delà de la terre, et que tout le monde proclame que cet homme mort sur une croix, et Seigneur, à laGloire du Père, et là, il faut qu'on m'explique ce que ça veut dire. ;

 

C’est pourquoi Dieu l’a exalté :
il l’a doté du Nom
qui est au-dessus de tout nom,

afin qu’au nom de Jésus
tout genou fléchisse
au ciel, sur terre et aux enfers,

et que toute langue proclame :
« Jésus Christ est Seigneur »
à la gloire de Dieu le Père.

 

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Versets manquants mais qui peuvent aider à comprendre; si j'invite ceux qui ne peuvent pas me rendre, on peut dire que Dieu fait de même en invitant ceux qui eux-aussi en sont incapables, puisque ce ceux qui auraient pu inviter à leur tout, se sont désistés. Et je pense que le "heureux" fait la transition.

 

12 Jésus disait aussi à celui qui l’avait invité : « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n’invite pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins ; sinon, eux aussi te rendraient l’invitation et ce serait pour toi un don en retour.

13 Au contraire, quand tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ;

14 heureuxseras-tu, parce qu’ils n’ont rien à te donner en retour : cela te sera rendu à la résurrection des justes. »


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15 En entendant parler Jésus, un des convives lui dit : « Heureux celui qui participera au repas dans le royaume de Dieu ! »

 

Il a quand même dû comprendre quelque chose celui là, mais Jésus va lui faire comprendre qui est heureux, pas celui qui peut rendre, mais celui qui entre sans rien, et cela élargir à l'univers.

 

16 Jésus lui dit : « Un homme donnait un grand dîner, et il avait invité beaucoup de monde. 

17 À l’heure du dîner, il envoya son serviteur dire aux invités : “Venez, tout est prêt.” 

 

Le "venez, tout est prêt" fait penser à deux textes: celui de la sagesse qui a préparé une table, mais aussi le prophète Isaïe, un festin de viandes grasses et savoureuses, et venez sans payer, consommez. Et c'est un festin de fin des temps.

 

18 Mais ils se mirent tous, unanimement, à s’excuser. Le premier lui dit : “J’ai acheté un champ, et je suis obligé d’aller le voir ; je t’en prie, excuse-moi.” 

19 Un autre dit : “J’ai acheté cinq paires de bœufs, et je pars les essayer ; je t’en prie, excuse-moi.” 

20 Un troisième dit : “Je viens de me marier, et c’est pourquoi je ne peux pas venir.” 

 

Beaucoup de bonnes raisons, reconnues comme valables. La dernière permet à un jeune marié de ne pas partir à la guerre.

Là, au moins les invités ont donné des excuses et n'ont pas fait de mal au serviteur (ici qui est unique), mais il se met en colère et il change son fusil d'épaule.  Peut-être aurait-il pu faire chercher les premiers et les inviter de force. Mais il y eu eu aussi peu de temps au paravent dans cet évangile: les derniers seront premiers. Et c'est ce qui se passe.

 

21 De retour, le serviteur rapporta ces paroles à son maître. Alors, pris de colère, le maître de maison dit à son serviteur : “Dépêche-toi d’aller sur les places et dans les rues de la ville ; les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux, amène-les ici.”

 22 Le serviteur revint lui dire : “Maître, ce que tu as ordonné est exécuté, et il reste encore de la place.” 

 

Premier remplissage; routes et sentier. 


Il me semble que ce mot sentier, on le retrouve dans le livre de la Sagesse, chapitre 6, verset 12 


et celui qui veille à cause d’elle
sera bientôt délivré du souci.
    Elle va et vient
à la recherche de ceux qui sont dignes d’elle ;
au détour des sentiers,

 

23 Le maître dit alors au serviteur : “Va sur les routes et dans les sentiers, et fais entrer les gens de force, afin que ma maison soit remplie. 

24 Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera de mon dîner.” »

 

C'est la même phrase: routes et sentiers. Faire entrer de force.. j'ai toujous eu du mal avec cela. Mais on dirait que le but est de faire qu'il n'y a plus de place, qu'on ne pourra pas revenir en arrière; Si on s'est préféré soi-même, si on a refusé l'appel, c'est définitif, comme chez Matthieu au chapitre 25.

 

Psaume de Tierce: on dirait que c'est écrit pour jésus. 

 

PSAUME : 118-13

97 De quel amour j’aime ta loi :
tout le jour je la médite !

98 Je surpasse en habileté mes ennemis,
car je fais miennes pour toujours tes volontés.

99 Je surpasse en sagesse tous mes maîtres,
car je médite tes exigences.
100 Je surpasse en intelligence les anciens,
car je garde tes préceptes.

101 Des chemins du mal, je détourne mes pas,
afin d’observer ta parole.
102 De tes décisions, je ne veux pas m’écarter,
car c’est toi qui m’enseignes.
103 Qu’elle est douce à mon palais ta promesse :
le miel a moins de saveur dans ma bouche !
104 Tes préceptes m’ont donné l’intelligence :
je hais tout chemin de mensonge.

 

 

 

 

MERCREDI 4 NOVEMBRE. Lc 14, 25-33.

 

Si on se réfère aux versets précédents, on peut dire que les foules ont peut-être compris qu'il y avait de la place pour elles dans le royaume. Mais là, Jésus en quelque sorte donne un coup de frein. Pas si simple d'être disciple.. Il faut quand même bien réfléchir, et ce, deux niveaux. Il s'agit de construire quelque chose de nouveau ( la tour, qui va vers le ciel, la tour qui permet de monter et de se protéger des attaques, et peut-être aussi un lieu pour vivre), donc construire et se donner les moyens de le faire, puis savoir qu'il y aura un combat, et se donner les moyens. Peut-être que plus que lutter contre l'ennemi, il s'agit de lutter contre ces forces qui sont en soi et qui séparent. 

 

25 En ce temps-là, de grandes foulesfaisaient route avec Jésus ; il se retourna et leur dit : 

26  « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple.

 

SI Jésus monte en prenant son temps vers Jérusalem, on a l'impression qu'il trace le chemin, que des foules (mais qu'attendent elles suivent). Le "se retourner",  me fait un peu penser à ce qui se passe avec Pierre, quand ce dernier veut le détourner de sa route. Un peu comme si la foule, va s'opposer à son chemin, parce qu'elle ne comprend pas. Et du coup, Jésus tape fort pour expliciter c qu'il attend d'un disciple et je suppose que c'est beaucoup plus fort que ce que les pharisiens attendent de leurs disciples. Pour Jean le Baptiste, je ne sais pas. La vie, c'est don de Dieu (ta vie on va te la reprendre cette nuit, ce qui montre que la vie ne m'appartient pas), alors ne pas faire comme si ces liens affectifs m'appartenaient. Ils sont dons et donc en théorie on peut se détacher pour s'attacher au véritable trésor.

 

 27 Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple. 

 

Toujours la question, à l'époque de Jésus, que voulait dire porter sa croix. Pour moi, c'est reconnaître son péché, en être convaincu, comme le grabat du paralytique, rappelle la dépendance et la paralysie. Mais marcher en portant une croix, cela n'est pas simple. Et pourtant..

 

28 Quel est celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne commence par s’asseoir pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ? 

29 Car, si jamais il pose les fondations et n’est pas capable d’achever, tous ceux qui le verront vont se moquer de lui 

30 “Voilà un homme qui a commencé à bâtir et n’a pas été capable d’achever !” 

 

Je ne pense pas qu'il s'agit du jugement des autres, encore que… Il voulait être disciple, mais il n'a pas tenu longtemps. Il ya quelque chose à bâtir, il peut y avoir les fondations, mais ce n'est pas suffisant. Peut-être que cela s'adresse à l'église, qui commence à exister en dehors du peuple juif.

 

31 Et quel est le roi qui, partant en guerre contre un autre roi, ne commence par s’asseoir pour voir s’il peut, avec dix mille hommes, affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ? 

32 S’il ne le peut pas, il envoie, pendant que l’autre est encore loin, une délégation pour demander les conditions de paix. 

 

Une autre manière de dire la même chose, mais il y a un combat en soi, et le gagner n'est pas forcément facile.

 

33 Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple. »

 

Et comme souvent chez Luc, la sentence. Mais cela résonne avec aussi la première Béatitude, chez Matthieu; Heureux ceux qui ont un cœur de pauvre.

 

 

JEUDI 5 NOVEMBRE. Lc 15, 1-10. Les paraboles de la miséricorde. 

 

Je me demandais ce matin qui étaient les pécheurs pour les pharisiens. En général ce sont les publicains et les prostituées. Et je me demandais pour les "fonctionnaires juifs employés par Rome), en qui consistait la conversion. Il y a bien sur, ne pas se mettre d'argent dans la poche, mais il y a une autre conversion. Peut-être ne pas mettre l'argent au centre de sa vie, peut-être écouter ceux qui ne peuvent pas payer, peut-être renoncer à cette charge, mais de cela je ne suis pas sûre. Et dans ces paraboles, il y a le côté masculin, le côté féminin et ensuite la fraternité (mais pas dans les textes de ce jour).

 

En ce temps-là, les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. 

Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! » 

 

Manger avec. Et Lui, il va donner ce qu'il est à manger.. Et il réunit tout le monde.

 

3Alors Jésus leur dit cette parabole :

 

 « Si l’un de vous a cent brebis et qu’il en perd une, n’abandonne-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve ? 

 

L'important aujourd'hui, c'est la ténacité: il la cherche jusqu'à ce qu'il la trouve, et je n'avais pas été sensible à cela. Il ne renonce pas, il ne baisse pas les bras, il la cherche, il cherche des indices (alors peut-être que ce n'est pas une brebis, mais quelque chose de plus vaste, je veux dire cela peut-être aussi un ensemble de brebis qui se perdent, un groupe). 

 

Quand il l’a retrouvée, il la prend sur ses épaules, tout joyeux,

 

Et il la retrouve cette brebis. Et il oublie la fatigue, il est tout joyeux. La joie de Dieu, quelle merveille.

 

 et, de retour chez lui, il rassembleses amis et ses voisins pour leur dire : “Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !”

 

Et cette joie, il la partage, je dirai que comme souvent avec Jésus, ça déborde et ce débordement, cette abondance, ce partage, ça c'est Dieu.

 

Je vous le dis : C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion. » 

 

Et cela, c'est pour les pharisiens: ne jugez pas, ne récriminez pas, vos pensées ont besoin d'être converties.

 

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Ou encore, si une femme a dix pièces d’argent et qu’elle en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ?

 

Il y a un autre agir là, tout retourner, et ne pas s'avouer battu. Chercher avec soin. Encore une autre caractéristique. Chercher avec soin. Ne pas abandonner. 

 

 Quand elle l’a retrouvée, elle rassemble ses amies et ses voisines pour leur dire : “Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue !” 

 

Là, il y a le partage de la joie. Il n'y a pas la honte (je suis nulle, j'ai perdu ma pièce, qu'est ce qu'on va dire de moi), mais le au-delà, oui, j'ai perdu cette pièce, mais je l'ai retrouvée, et je suis dans la joie, et cette joie, je la partage. Là il n'y a pas de festin, mais quelque chose d'autre, un partage, l'ouverture de sa maison, le vrai partage.

 

10 Ainsi je vous le dis : Il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »

 

Le haut et le bas. Ce qui se passe ici, a une incidence ailleurs et c'est important, parce que peut-être aussi, et même surement, il y a de l'aide qui vient d'ailleurs. 

 

 

 

 

 

VENDREDI 6 NOVEMBRE. Lc 16, 1-6

 

Le chapitre 15 se termine avec la parabole des deux fils. Normalement il s'adresse aux pharisiens qui récriminent contre lui. Et là, jésus d'adresse aux disciples. Qu'est ce qu'il veut bien leur raconter? Je dois dire que c'est assez sybillin, et qu'il serait logique de lire en entier, parce que manifestement cela s'adresse encore aux pharisiens (qui aiment l'argent et qui le tourne en dérision). Mais c'est quand même curieux de ne pas avoir gardé le verset 9:" Eh bien moi, je vous le dis : Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles".

 

 

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Un homme riche avait un gérant qui lui fut dénoncé comme dilapidant ses biens. 

Il le convoqua et lui dit : “Qu’est-ce que j’apprends à ton sujet ? Rends-moi les comptes de ta gestion, car tu ne peux plus être mon gérant.” 

 

Dans le chapitre précédent, il est aussi  question d'un homme qui a dilapidé lesbiens de son père. Le gérant aurait dû se comporter comme un bon fils, il a choisi d'être comme le fils qui réclame son héritage et qui dilapide; mais il est évident que ce gérant n'a pas à dilapider un bien qui ne lui appartient pas. Donc ii est mis à la porte (pas sympa ceux qui l'on dénoncé et qui ont dû souffrir à cause de sa gestion. Ce qui paraît certain, c'est qu'il n'a aucun regret de ce qu'il a fait. Il s'en est mis plein les poches et s'il doit rendre compte de la gestion, il va se retrouver avec des dettes sur le dos.

 

Le gérant se dit en lui-même : “Que vais-je faire, puisque mon maître me retire la gestion ? Travailler la terre ? Je n’en ai pas la force. Mendier ? J’aurais honte. 

Je sais ce que je vais faire, pour qu’une fois renvoyé de ma gérance, des gens m’accueillent chez eux.” 

 

Un temps de réflexion, ce qui montre d'ailleurs qu'il aurait pu être un bon gérant. Pas la force de travailler la terre, pas mendier. Trop faible, trop honteux.

 

Il fit alors venir, un par un, ceux qui avaient des dettes envers son maître. Il demanda au premier : “Combien dois-tu à mon maître ?” 

Il répondit : “Cent barils d’huile.” Le gérant lui dit : “Voici ton reçu ; vite, assieds-toi et écris cinquante.” 

Puis il demanda à un autre : “Et toi, combien dois-tu ?” Il répondit : “Cent sacs de blé.” Le gérant lui dit : “Voici ton reçu, écris quatre-vingts.” 

 

Il s'agit certes de tricher vis à vis du maître, mais surtout de créer un autre type de dette; celui de la dépendance, entre lui et ceux qui doivent de l'argent au maitre. C'est effectivement habile.

 

Le maître fit l’éloge de ce gérant malhonnête car il avait agi avec habileté ; en effet, les fils de ce monde sont plus habiles entre eux que les fils de la lumière. »

 

Je pensais à ce texte où Jésus demande à ses disciples d'être prudents comme des serpents et simples comme les colombes. Et je pensais qu'en soi on a du serpent (on va dire le mal) et du bon (la colombe), mais que parfois du mal on peut tirer du bien et hélas du bien, on peut faire du mal.  Mt 10, 16.

 

C'est une sorte de sentencece qui  est étonnant c'est le monde (comme dans l'évangile de Jean, qui renvoie aux fils des ténèbres) aux fils de la lumière, qui ne se permettraient pas de faire des choses semblables. On aura la suite je pense demain, car là, on reste un peu sur sa faim.

 

 

SAMEDI 6 NOVEMBRE. Lc 16, 9-15

 

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples: « Moi, je vous le dis : Faites-vous des amis avec l’argent malhonnête, afin que, le jour où il ne sera plus là, ces amis vous accueillent dans les demeures éternelles. 

 

Il semble que ce soit une sorte de résumé de la parabole précédente. Remettre la dette de l'autre, dans le monde. Ces amis reconnaissants seront là, pour ouvrir alors la porte pour vous, dans les demeures (je suis venu vous préparer une demeure, il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon père). On peut et il me semble que c'est important, parler déjà là de communion des saints. Importance du lien entre ce qui se passe ici, et ce qui se passera ailleurs.

 

10 Celui qui est digne de confiance dans la moindre chose est digne de confiance aussi dans une grande. Celui qui est malhonnête dans la moindre chose est malhonnête aussi dans une grande. 

11 Si donc vous n’avez pas été dignes de confiance pour l’argent malhonnête, qui vous confiera le bien véritable ? 

 

Il me semble qu'il y a le proverbe bien connu: qui vole un œuf, vole un bœuf.. Mais c'est aussi un peu comme si, ce qui se passe ici bas, est comme une mise à l'épreuve. Peut-être, comme je l'ai lu par ailleurs, c'est un discours ecclésial qui concerne les responsables; et qui renvoie un peu à ce qu'on peut lire dans les épitres de Paul, concernant le choix des responsables. 

 

12 Et si, pour ce qui est à autrui, vous n’avez pas été dignes de confiance, ce qui vous revient, qui vous le donnera ? 

 

Essai de traduction… Si ce que m'a confié un autre, je n'ai pas su le mettre en valeur, est ce que je serai capable de faire fructifier ce qui m'a été donné, et du coup, est ce que cela me sera donné? Cela évoque un peu la parabole des talents. Ceux qui ont su faire fructifier, entrent dans la joie de leur maître et reçoivent le double de ce qui a été donné au démarrage et cela, leur revient entièrement. Celui qui a reçu un talent, n'a pas été digne de confiance et ne reçoit pas ce qui avait initialement prévu pour lui.

 

13 Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il haïra l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’argent. » 

 

Là, encore un autre registre, on rentre dans le domestique, qui n'est pas l'esclave, mais celui qui est attaché à une maison. La suite, laisse à penser que cela s'adresse aux pharisiens. On ne peut à la fois servir dieu (respecter la loi, en faire sa ligne de vie) et l'argent. 

 

14 Quand ils entendaient tout cela, les pharisiens, eux qui aimaient l’argent, tournaient Jésus en dérision. 

15 Il leur dit alors : « Vous, vous êtes de ceux qui se font passer pour justes aux yeux des gens, mais Dieu connaît vos cœurs ; en effet, ce qui est prestigieux pour les gens est une chose abominable aux yeux de Dieu. »

 

Il y a toujours la question de la prospérité donnée en récompense au juste. Avoir de la fortune peut montrer  aux yeux du monde, qu'on est béni de Dieu, donc juste à ses yeux. Sauf que Jésus, fait comprendre que ça ne marche pas comme ça. 

 

Bref, beaucoup d'idées dans ces versets, pas faciles à mettre ensemble. 

 

 

DIMANCHE 8 NOVEMBRE. Mt 25, 1-13. Des vierges qui loupent leur rendez-vous...


https://giboulee.blogspot.com/2010/10/une-histoire-de-rendez-vous-les-vierges.html

 

Suivant les commentateurs, on se centre sur l'attente (pas sur l'amour) ou au contraire sur l'amour avec le "je dors mais mon cœur veille."

 

Je remarque aussi qu'on a fait sauter la première phrase: comme Jésus parlait de son retour avec ses disciples. C'est important cette phrase, parce qu'il est celui qui est l'époux. On retrouve un peu le 50% de la parabole du semeur, mais surtout, c'est une sacrée mise en garde. Il ne s'agit pas comme il le dit ailleurs de dire" Seigneur Seigneur pour être sauvé, mais de tenir sa lampe allumée (voir la belle chanson du Père Duval) Peut-être que pour moi, aujourd'hui, c'est cette phrase manquante qui est un peu mon fil conducteur. 

 

Car je pensais aussi à ce qu'écrit Jean le "premier jour de la semaine": les disciples étaient enfermés par crainte de juifs  (du COVID) et il fut là, au milieu d'eux". La messe dominicale et la messe de semaine me manquent. Mais il peut être là, dans un cœur fermé, dans un cœur clos. C'est la crainte (pas celle de Dieu) mais celle de la mort qui ferme le cœur. Alors Seigneur ouvre mon cœur, et sois s'il te plait au milieu de lui, au milieu de nous quand nous regarderons la messe de la communauté du chemin neuf.

 

 

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples cette parabole : « Le royaume des Cieux sera comparable à dix jeunes filles invitées à des noces, qui prirent leur lampe pour sortir à la rencontre de l’époux. 

 

C'est un futur: un jour le royaume sera comparable à. Et là on a des jeunes filles, une noce  et un époux qui est absent, du moins pas là. Elles sont invitées, et elles elles ne trouvent pas un bon prétexte pour ne pas y aller. (Ce qui renvoie à l'idée du retour, de la phrase non retenue par la liturgie pour l'évangile de ce jour). En fait il y a comme souvent du présent (ce qui se passe avec les disciples au moment de la mort de Jésus et ils n'attendent rien) et ce qui se passe dans les premiers temps de l'église avec les nouveaux membres (et là on peut penser à l'épitre aux Thessaloniciens) et à nous. 

 

Elles sont invitées, mais peut-être que ce ne sont pas n'importe quelles jeunes filles. Est ce qu'on peut dire que c'est une image de la future église?  C'est une image de femmes, qui partent à la rencontre; Donc là, elles sont actives. Du coup, cela fait un peu penser aux serviteurs qui attendent le retour du maître, et qui sont bien heureux si le maître revenant à minuit ou à trois heures, les trouve entrain de veiller.

 

Cinq d’entre elles étaient insouciantes, et cinq étaient prévoyantes : 

les insouciantes avaient pris leur lampe sans emporter d’huile, 

tandis que les prévoyantes avaient pris, avec leurs lampes, des flacons d’huile. 

 

On a beau être "invité", on n'est pas tous égaux. On se met en route, et on prévoit ou on ne prévoit pas. Prévoir que la route sera longue, donc prendre des provisions, ici de l'huile (huile de l'onction, huile des malades, huiles de la lampe lampe qui est une lumière sur ma route dit le psaume).. Dans l'évangile, il est souvent question d'un homme insensé qui renvoie souvent aux textes des proverbes. Il y a des traductions qui disaient "sottes". Elles prennent leur lampe, mais de fait on ne sait pas quand elles ont besoin de la lampe. Sauf que certaines prennent et la lampe et des flacons d'huile. Elles ne voyagent pas léger, elles ont un fardeau.. Elles se chargent et c'est peut-être cela l'important.  Peut-être –et cela me plairait assez- qu'elles ont choisi de prendre autre chose que de l'huile pour la lampe. Elles se font belles, elles prennent des bijoux, des tenues, alors il n'y a plus de place pour l'huile.

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Comme l’époux tardait, elles s’assoupirent toutes et s’endormirent. 

 

Là, on ne sait pas trop ce qui se passe; elles sont parties (la vie est ce qu'elle est, elles ont vécu, elles ont marché à la rencontre, et à un moment, elles se reposent car l'époux tarde (ce qui ne veut pas dire qu'il ne vient pas).

Pour moi, elles sont allées là où elles sont attendues, au point de rencontre. Elles ont fait la route. Mais celui qu'elles attendent n'est pas au rendez –vous. Alors elles commencent par s'assoupir puis elles s'endorment. Toutes. Elles ne résistent pas au sommeil, peut-être la mort.

 

Au milieu de la nuit, il y eut un cri : “Voici l’époux ! Sortez à sa rencontre.” 

Alors toutes ces jeunes filles se réveillèrent et se mirent à préparer leur lampe. 

 

https://www.youtube.com/watch?v=qGUuzWeJOQc  Il vient…

 

Un cri. Comme le cri du héraut ou le cri d'une naissance. Quelque chose qui se passe pendant la nuit, la nuit est toujours là, elle n'est pas partie. Et c'est bien ce que l'on vit pas moment. La nuit qui enveloppe tout. Et le cri qui ouvre quelque chose, et la vie repart. Et la lumière est nécessaire. 

Et là ce qui se passe. Si elles ont mis, ce qui serait cohérent les lampes en mode veille, alors oui, certaines lampes vont manquer d'huile. Mais ce que je ne saisis pas, c'est s'il s'agit d'une nouvelle attente, là où elles sont, où s'il s'agit de se remettre en route et donc d'avoir besoin de lumière pour marcher sans tomber. 

 

Les insouciantes demandèrent aux prévoyantes : “Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s’éteignent.” 

9Les prévoyantes leur répondirent : “Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous, allez plutôt chez les marchands vous en acheter.” 

 

 Etonnant le dialogue, pas de s'il te plait,  non c'est donnez-nous de l'huile qui vous appartient, de l'huile de "vous", et cette huile là, effectivement, on ne peut pas la donner, elle est constitutive du Je (ou du moi). Maintenant, aller en acheter, ça… Une autre histoire.

 

On retrouve un peu la fable de la cigale et de la fourmi. Et donc le refus. Et cela reste toujours difficile à comprendre. Sont-elles punies, ces femmes qui ont quand même tout quitté pour aller à la rencontre de l'époux? Pourquoi (c'est ce que dit un frère de Tigery), n'ont elles pas fait confiance à l'époux? En tous les cas, ce n'est pas ce que Jésus dit.

 

10 Pendant qu’elles allaient en acheter, l’époux arriva. Celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. 

 

 

Là, on dirait qu'il y a comme un changement, comme si tout le monde était resté sur place, sauf que les imprévoyantes, ont justement quitté la place pour acheter de l'huile. Car là, la marche est terminée. Peut-être que c'est la mort qui est là. Et ce que dit Jésus c'est qu'à ce moment là,  il y a quelque chose de définitif, on ne revient pas en arrière, il y a du "c'est trop tard", c'est terminé. 

 

11 Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent à leur tour et dirent : “Seigneur, Seigneur, ouvre-nous !” 

12 Il leur répondit : “Amen, je vous le dis : je ne vous connais pas.” 

13 Veillez donc, car vous ne savez ni le jour ni l’heure. »

 

Et c'est la fin de cette histoire. Il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus. Veiller et veiller encore. 

 

 

 

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