vendredi 26 février 2021

SEMAINE DU 21 AU 27 FÉVRIER. ÉVANGILES.

 

C'est arrivé cette semaine. 

 

J'ai rencontre le frère Benoit jeudi  semaine; on a reparlé de ce que j'avais perçu lors de notre dernière rencontre, que l'Amour  finalement n'a pas besoin de qualificatif, il est.  Importance aussi de faire du vide  de s'alléger). Benoit a alors parlé d'un élargissement du cœur, d'une dilatation. J'ai aimé. 


Et j'ai demandé de percevoir un peu plus cet amour. Et j'avais dans le cœur la phrase de la "petite élévation": "Par lui, avec lui et en Lui, à Toi, Dieu, Père tout Puissant, dans l'unité du Saint Esprit, tout honneur et toute gloire". C'est un temps de la messe que j'aime, un temps plein. Bien sûr, il me rappelle le Père Joseph Dheilly qui m'a donné l'amour de la bible. Et j'avais un peu l'idée que quelque chose se passerait ce matin là. Que quelque chose me serait donné. Il ne s'est rien passé. Mais,  à la sortie de l'Eglise, le Diacre (marié) qui était responsable autre fois à Chartres s'est approché de nous et nous a béni, nous, nos enfants et nos petits enfants. Et cela c'est bien une réponse.

 

DIMANCHE 21 FÉVRIER. Mc 1, 12-15

 

12 Jésus venait d’être baptisé. Aussitôt l’Esprit pousse Jésus au désert 

13 et, dans le désert, il resta quarante jours, tenté par Satan.

 Il vivait parmi les bêtes sauvages

et les anges le servaient. 

 

Le "aussitôt" est pour moi important. Bien sur l'évangile de Marc est très discret, mais les autres parlent quand même de l'ouverture du ciel, du Père qui parle, de l'Esprit qui est là et qui repose sur le Fils. Jésus aurait très bien pu commencer sa prédication, mais non, il est poussé au désert.  Et le désert, c'est le lieu sans relation, au moins autant que le lieu de privation de nourriture. Après tout, il n'est pas dit dans ce texte qu'il ne mange pas, et manger des sauterelles, ce n'est pas génial et on peut avoir envie d'autre chose. Et ce qui est important c'est que ce désert est peuplé.

 

Il y a le Satan, et on peut imaginer que durant ce temps, Jésus reçoit un aperçu de sa mission et la partie homme a de quoi avoir envie de reculer. Tu choisiras des disciples, mais un te trahira, un autre te reniera. Tu leur donneras à manger, mais ils te mettront à mort. Et il y a ces tentations que l'on connaît bien qui peut assaillir tout homme, surtout que Jésus est rempli du pouvoir. Et ce pouvoir il va s'en servir, mais autrement. 

 

Il y a les bêtes sauvages. Bien sur on peut dire que ce sont les pulsions qui nous ramènent à l'état animal, mais il y a aussi ce loup avec lequel François d'Assise parlait. Alors j'imagine aussi que Jésus peut dialoguer avec ces bêtes là, celles qui sont en nous, et les pacifier, leur permettre de dire autre chose que le mal. Parce que les choses ne sont pas si tranchées. Il faut bien aussi des bêtes sauvages pour faire parfois le ménage, pour croquer ce qui doit être croqué. L'agressivité n'est pas toujours mauvaise, mais il faut la connaître pour la contrôler.

 

Il y a les anges qui le servent. Peut-être que c'est un moyen de dire que lorsqu'on est poussé au désert, on a aussi la force de Dieu qui demeure. Cela me fait souvent penser à Daniel et ses compagnons qui sont dans la fournaise et qui louent Dieu, et qui sont avec un ange. 

 

Partir dans un désert relationnel, met en jeu d'autres relations, avec les pulsions de mort mais aussi avec des pulsions de vie, et avant de se lancer, il faut les connaître et les reconnaître. C'est toujours la même problématique (pour moi) peut-être d'abord un savoir, qui se transforme ensuite en connaissance et en reconnaissance.

 

14 Après l’arrestation de Jean, Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Évangile de Dieu ;

 15 il disait : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »

 

J'aime bien ce verset. Jésus ne marche pas sur les brisées de Jean, il ne prend pas se place et il fait autrement, même si la phrase est la même. Lui, il parcourt la Galilée, et il annonce que Dieu visite son peuple, que Dieu est présent, mais que pour s'en rendre compte, il est nécessaire de se retourner, de prendre le temps de s'arrêter, de regarder ce qu'on est devenu, et de croire que celui qui incarne cette nouvelle est le Messie;

 

 

 

 

LUNDI 22 FEVRIER. MT 13, 16-19 Chaire de St Pierre à Rome. 

 

13 En ce temps-là, Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? » 

14 Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. » 

 

Étonnant malgré tout la formulation qui est le Fils de l'homme. Comme si cette identité était cette que Jésus se donnait . Car juste après il va reposer la question, pour vous, qui suis-je. Il y a donc une affirmation très forte, il est, mais qui est-il? Que peut-on mettre derrière cette nomination? Bien sur il y a le livre de Daniel, mais ça ne paraît pas tellement cohérent. On n'est pas dans une vision eschatologique. On est dans un présent. Le serviteur, n'est pas le fils de l'homme, mais il est celui qui fait pleinement la volonté de Dieu, il est celui sur lequel repose l'onction. Est celui la qui est comme le modèle? Et ces hommes, Jean Baptiste, Elie, Jérémie, ou prophète, donnent certes une identité à Jésus, mais elle est réductrice. Il est bien plus qu'un prophète, il ne transmet pas la voix, il est la Parole. 

 

15 Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » 

 

16 Alors Simon-Pierre pritla parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » 

 

Ces deux versets sont un peu comme des charnières. En tous les cas pour Pierre il y a un avant et un après. Ce qui me semble important c'est que les mots ou la phrase qu'il emploie, quelque part le dépasse. Il vit avec Jésus tous les jours, il le suit, mais est- ce qu'il est capable de percevoir qu'en cet homme, il y a Dieu qui a pris corps et qui vit avec lui, un jour après l'autre? 

 

Parfois, il m'arrive aussi de penser que c'est à ce moment là que Jésus sait qui sera le berger après lui. Comme si la réponse de Simon était une réponse aux questions qu'il se pose lui-même, quand il sera parti. 

 

17 Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.

18 Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. 

 

Il me semble que cette affirmation est la plus forte. De même que la mort n'a pas eu raison de Jésus, il en ira de même pour cette assemblée qui se crée et qui sera dirigé par Simon, qui reçoit à nouveau un nom nouveau. 

 

19 Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »

 

Et là, c'est l'affirmation. Pierre sera l'intendant, celui qui possède les clés, qui sait qui peut entrer ou ne pas entrer. Celui aussi qui fait un peu comme Jésus, le lien entre la terre et le ciel. Maintenant le lié et délié, je pense avoir toujours autant de mal. Si on prend cela à un niveau communautaire, le lié évoque un groupe. Ce qui sera devenu groupe, restera groupe dans l'ailleurs. Et le délié, c'est si tu as mis des gens dehors, ils resteront dehors. Ce n'est pas la question du pardon, elle viendra à un autre moment.

 

 

MERCREDI 23 FÉVRIER. Mt 6, 7-15 le Notre-Père : ce sont les versets qui ont été omis pour la messe des cendres. Ils arrivent 8 jours plus tard..

 

 

Rm 13, 8-10 Frères, n’ayez de dette envers personne, sauf celle de l’amour mutuel, car celui qui aime les autres a pleinement accompli la Loi. La Loi dit : Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas de vol, tu ne convoiteras pas. Ces commandements et tous les autres se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’amour ne fait rien de mal au prochain.
Donc, le plein accomplissement de la Loi, c’est l’amour.

 

Danser pour Dieu.

 

En ce temps-là,  Jésus disait à ses disciples : « Lorsque vous priez, ne rabâchez pas comme les païens : ils s’imaginent qu’à force de paroles ils seront exaucés. 

Ne les imitez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant même que vous l’ayez demandé.

 

Pas simple de croire que dieu sait ce dont j'ai besoin avant même que je le demande. Peut-être que je ne me rends pas compte de fait de ce dont j'ai besoin de ce dont je manque, et alors ce n'est plus nourriture, vêtement, sécurité (et jésus en parlera plus loin dans ce chapitre), donc c'est savoir que lui va mettre sur ma route la personne, la phrase, le… dont j'ai besoin sans même le savoir. Mais à moi d'accepter ou de refuser.

 

 Vous donc, priez ainsi : Notre Père, qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, 

10 que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. 

 

Peut-être que ce que j'aime c'est le nous, (et qui fonctionne pour toute la prière, pas seulement le début), et que ça commence par quelque chose qui tourne vers dieu, qui décentre. Et souvent je pense "aujourd'hui".

 

11 Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour.

 

Répondre au besoin le plus fondamental: manger.

 

12 Remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes nous remettons leurs dettes à nos débiteurs. 

 

Cela veut dire que Jésus considère que nous sommes en dette envers dieu, et que le seul moyen de ne plus l'être c'est de remettre leur dette à ceux qui pour de vrai nous doivent quelque chose. Et il y a le texte de Paul que j'ai mis en exergue. 

 

13 Et ne nous laisse pas entrer en tentation, mais délivre-nous du Mal. 

 

Pour moi, ce sont les demandes les plus importantes. Ne pas se laisser entrainer dans le jeu de la discussion avec le mauvais, et être délivré de cette puissance qui entraine à la mort, et non à la vie.

 

14 Car, si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi. 

15 Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, votre Père non plus ne pardonnera pas vos fautes. »

 

Que vient faire le car. On dirait qu'il répond à une question posée par les disciples suite à la remise des dettes. Dans le livre du lévitique, il me semble que la question de la dette est évoquée, qu'elle doit être remise complètement tous les 7 ans, que l'esclave doit retrouver sa liberté, et on est mis en esclavage parce que la dette n' a pas été payée. Mais là, il s'agit des fautes, et les fautes, il y a aussi du pas exprès. Et c'est vraiment un énorme saut que Jésus demande. Et il peut y avoir, vous ne vous rendez pas compte des fautes que vous faites, mais mon père lui, les ressent, mais celles de vos proches oui, vous le comptabilisez. Cessez la rancœur, et votre père sera en paix avec vous. Maintenant si on pense à jésus comme celui qui a guéri, c'est peut-être un peu plus facile. 

 

 

MERCREDI 24 FEVRIER. Lc    29-32

 

29 En ce temps-là, comme les foules s’amassaient, Jésus se mit à dire : « Cette génération est une génération mauvaise : elle cherche un signe, mais en fait de signe il ne lui sera donné que le signe de Jonas. 

 

Il y a ce drôle de verbe: s'amassaient, comme des feuilles mortes poussées par le vent. Et du coup, on peut penser que si les foules sont là, ce n'est pas pour se convertir, c'est pour le gout du magique, et cela Jésus peut donc le leur reprocher. Cette génération cherche du merveilleux, et du merveilleux, elle n'en n'aura pas, car l'histoire de Jésus, est loin de l'être, puisque ce sera l'ensevelissement dans la mort, et la résurrection.

 

30 Car Jonas a été un signe pour les habitants de Ninive ; il en sera de même avec le Fils de l’homme pour cette génération. 

 

Les habitants de Ninive et surtout son roi, ont su entendre. Le roi ne s'est pas opposé, il a même compris que cela, puisque le peuple faisait acte de pénitence, qu'il était aussi concerné. Et c'est très beau. Sauf que le Fils de l'homme ne semble pas avoir été un signe. Sauf si c'est la similitude avec Jonas.

 

31 Lors du Jugement, la reine de Saba se dressera en même temps que les hommes de cette génération, et elle les condamnera. En effet, elle est venue des extrémités de la terre pour écouter la sagesse de Salomon, et il y a ici bien plus que Salomon.

 

Et là, Jésus parle de lui, et c'est important: il est plus que Salomon, Salomon descendant de Davis et Roi "Sage" pendant pas mal d'années. La Sagesse qui est en Jésus est autre, et même pas comparable.

 

32 Lors du Jugement, les habitants de Ninive se lèveront en même temps que cette génération, et ils la condamneront ; en effet, ils se sont convertis en réponse à la proclamation faite par Jonas, et il y a ici bien plus que Jonas. »

 

Et à nouveau, Jonas, qui finalement enserre les versets consacrés à la reine de Saba. 

La question est alors, pourquoi les personnes qui viennent, n'écoutent pas. Et sont aveugles. Mais il y a bien des disciples, alors à qui Jésus d'adresse-t-il?

 

L'annonce de Jésus, c'est que le royaume est tout proche. Si les gens s'étaient convertis, aurait-il été mis en croix? Mais ils ne se sont pas convertis..

 

 

JEUDI 25 FÉVRIER. Mt 7, 7-12

 

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. 

En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira. 

 

 En d'autres termes, agissez. Ne vous lassez pas. Demandez (et ce n'es tps si facile), cherchez (et il y aura des paraboles qui reviendront là-dessus, le trésor, vous le trouverez), frappez aux portes et vous serez reçus. Mais encore faut-il le faire.

 

Si on remet dans son contexte, il y avait la paille et la poutre, et ne pas donnez certaines choses aux pourceaux; et ce texte.

 

Ou encore : lequel d’entre vous donnera une pierre à son fils quand il lui demande du pain ? 

10 ou bien lui donnera un serpent, quand il lui demande un poisson ? 

11 Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, combien plus votre Père qui est aux cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent! 

 

Oui, c'est aussi une manière de faire comprendre que nous sommes un peu comme des enfants, et si nous demandons à celui qui est Père, alors nous recevrons. 

 

 

12 Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi : voilà ce que disent la Loi et les Prophètes. »

 

Il y avait avant ce morceau de discours un proverbe: chaque jour suffit à sa peine. Et là, on a autre chose: qui est du positif. Ce n'est pas; ne faites pas aux autres , mais faites aux autres ce que vous voudriez qu'ils fassent pour vous.

 

 

VENDREDI 26 FÉVRIER. Mt 5, 20-26

 

https://giboulee.blogspot.com/2009/03/reconciliation.html

 

20 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Je vous le dis : Si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux. 

 

Gros coup de patte de Jésus, envers les scribes et les pharisiens. Être plus juste qu'eux, sauf qu'il ne s'agit pas de rivalité, mais d'être juste autrement. Pas en suivant la loi et les commandements et préceptes, mais autrement et en étant attentif à ce qui peut blesser l'autre, lui faire du mal. Alors ils 'agit d'être attentif, à ce qu'on dit. 

 

21 Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : ‘Tu ne commettras pas de meurtre’, et si quelqu'un commet un meurtre, il devra passer en jugement. 

 

Par ailleurs si on regarde le livre de l'exode ou le lévitique, il y a des mises à mort par lapidation, quand on s'approche trop près de Dieu, quand on ne respecte pas des interdits religieux, quand il y a adultère, mais pour les meurtres, il y a un tas de règles pour l'éviter.. Et effectivement, il s'agit de passer en jugement, mais pas sur qu'il y ait mort.

 

 

 

22 Eh bien ! moi, je vous dis : T

out homme qui se met en colère contre son frère                        devra passer en jugement.

Si quelqu’un insulte                                   son frère,                       il devra passer devant le tribunal.

Si quelqu’un le traite de fou,                                                                   il sera passible de la géhenne de feu

 

Se mettre en colère, c'est comme tuer. Insulter, c'est faire quelque chose de mal et qui conduit au tribunal, quant à traiter de fou (on peut changer d'épithète), mais Jésus sera traité de fou par sa famille (il a perdu la tête), c'est passible de l'enfer.. 

 

En d'autre termes, celui qui se dit disciple, il a intérêt à contrôler sa langue. Voir l'épitre de Jacques.

 

23 Donc, lorsque tu vas présenter ton offrande à l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi

24 laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilie ravec ton frère, et ensuite viens présenter ton offrande. 

 

Là encore (il y a aura la critique de Jésus sur la transgression du cinquième commandement), l'offrande c'est bien, mais ce n'est pas le principal. C'est d'abord, se réconcilier, faire sortir de la relation ce qui a été mauvais. 

 

25 Mets-toi vite d’accord avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison. 

26 Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou. »

 

Pas facile, peut-être que c'est insister sur la nécessité de trouver un chemin d'entente. Ce qui est certain, c'est que ça risque de se terminer mal. Mettre des mots, parler, peut-être écouter l'autre. Mais s'il y a litige, ce n'est pas Jésus qui empêchera la loi de fonctionner.


 

SAMEDI Mt 5, 43-48

 

4 3En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous avez appris qu’il a été dit : ‘Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi’. 

44 Eh bien ! moi, je vous dis : Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent, 

45 afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est aux cieux ; car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, il fait tomber la pluie sur les justes et sur les injustes. 

 

Toujours discours après les Béatitudes. Opposer le prochain (le proche, celui qui de son clan, de sa race) à l'ennemi qui dans la bible est quand même l'envahisseur, celui qui vous réduit en esclavage, qui vous déporte, et que l'on doit haïr d'une haine mortelle, car il risque de vous entraîner à abandonner le culte du vrai Dieu, cela paraît fou. Et pourtant… Sur la croix, Jésus dira bien Père pardonne leur, ils ne savent pas ce qu'ils font. Alors qui est l'ennemi aujourdhui? Si c'est celui qui veut me mettre en esclavage, c'est peut-être aussi une partie de moi et peut-être que cette partie là, il faut la reconnaître, et lui permettre de vivre, pour qu'elle ne fonctionne plus dans la violence.

 

Peut-être que Jésus dit aussi, puisque son Père donne son soleil à tous, sans distinction, qu'il y a peut-être des distinctions qui ne sont plus de mises. Qu'il faut regarder aussi l'autre autrement, même s'il est considéré comme mon ennemi, comme celui qui m'a fait du mal. 

 

Ce que demande Jésus, est très exigeant. Il ne s'agit pas de ne pas se venger, mais d'aimer. Et pas n'importe comment. Je crois que Lytta Basset dans un de ses livres, dit que lorsqu'on se rend compte que dans sa famille, quelqu'un est devenu un ennemi il est impératif de se protéger, de dresser un mur, mur qui un jour sera ouvert, mais que se protéger est fondamental. 

 

Alors comment conjuguer cela? Peut-être bénir au lieu de maudire, regarder au lieu de détourner son regarder, donner si l'autre à besoin de quelque chose..

 

46 En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous ? Les publicains eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?

 47 Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d’extraordinaire ? Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ? 

 

Je dirai que ça, c'est "sortez de votre environnement", allez au-delà, là où se trouvent les étrangers que vous considérez comme des ennemis. Sortez de votre petit groupe..

 

48 Vous donc, vous serez parfaits comme votre Père céleste est parfait. »

 

Est ce déjà un moyen de dire que le Salut n'est pas que pour le peuple juif, mais qu'll s'adresse à l'humanité? Et que ce salut, peut-être porté par nous, ni nous nous laissons transformer par la présence du Fils, grâce à l'Esprit Saint? 

 

Dans le texte de RCF (Mgr Gobillard),  une citation du cardinal Barbarin.

Nous avons été faits,nous avons été créés par Dieu, mais nous avons tout défait. C’est le péché originel ! Alors dans son infinie miséricorde, Dieu nous a donné la loi et les prophètes. Mais nous n’avons pas obéi, nous avons tout redéfait, alors il a porté son amour à son paroxysme, il nous a parfaits, en Jésus. Il a parfaitnotre humanité. 

 

Dans le mystère de l’Incarnation, la perfection de Dieu est entrée dans notre faible humanité. Alors, oui, nous pouvons dire que nous serons parfaits, mais à condition de prendre ce terme comme un participe passé. Il nous parfait ! Il va au-delà même du mystère de création. Dans le mystère de la Rédemption, il nous a parfait. Quel mystère ! Quelle joie aussi d’entendre cet Evangile et cette assurance de Jésus qui nous assure de sa présence et de son action à nos côtés. Ne vous inquiétez pas, même si vous avez tout défait, vous serez parfaits, par l’amour de Dieu.  

vendredi 19 février 2021

SEMAINE DU 14 AU 20 FÉVRIER. ÉVANGILES.


 

DIMANCHE 14 FÉVRIER. Mc 1, 40-45

 

40 En ce temps-là, un lépreux vint auprès de Jésus ; il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » 

41 Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » 

 

Il y a deux images; un homme normalement le visage masqué, donc Jésus ne voit pas son regard, un homme qui supplie et qui est tombé à ses genoux. Et un autre homme, Jésus, debout, qui étend la main, (et là c'est presque un geste de création, ou de recréation), un geste; il touche et une parole en réponse à la demande; je le veux… 

 

42 À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié. 

 

Et la parole agit. Et la lèpre disparaît, la peau redevient nette (cela fait penser à Naaman le syrien, et montre aussi que Jésus est de la lignée des grands prophètes: Elie et Elisée.

 

On ne sait pas ce qui se passe à ce moment là à l'intérieur de cet homme, dont l'extérieur a été guéri, mais Jésus ne le laisse pas s'attacher à lui, il ne sera pas un disciple, il a une mission spécifique: aller se montrer aux prêtres. Etre témoin. 

 

43 Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt 

44 en lui disant : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage. » 

 

45 Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui.

 

Et là, oui, il part, mais au lieu de se montrer à l'autorité ecclésiale, il proclame la nouvelle de sa guérison. On dit que Jésus ne peut plus rentrer dans une ville, parce qu'ayant touché un lépreux il est impur, je ne sais pas si c'est à cause de cela, ou parce qu'il ne veut plus être trop sollicité, seulement ça ne marche pas trop. Et si on vient à lui, c'est plus pour la guérison que pour la parole. Enfin il me semble. C'est peut-être pour cela que la guérison suivante ne se passe pas de la même manière.

 

LUNDI 15 FÉVRIER. Mc 8, 11, 13

 

Pour rappel, c'était la deuxième multiplication des pains.

 

11 En ce temps-là, les pharisiens survinrent et se mirent à discuter avec Jésus ; pour le mettre à l’épreuve, ils cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel. 

 

Ce qui est étonnant, c’est que Jésus vient de donner à manger à 4000 personnes et on dirait que cela ne compte pas. Cela ne rentre pas dans la logique du signe venant du ciel. Comment changer sa mentalité, son regard, sortir de sa cécité… 

 

12 Jésus soupira au plus profond de lui-même et dit : « Pourquoi cette génération cherche-t-elle un signe ? Amen, je vous le déclare : aucun signe ne sera donné à cette génération. » 

13 Puis il les quitta, remonta en barque, et il partit vers l’autre rive.

 

Que Jésus soupire, on peut le comprendre. Ils ne veulent pas comprendre. Là il est dit qu’aucun signe sera donné, ce qui est vrai, en ce qui concerne un grand signe venu du ciel, mais est ce que le geste de Jésus, n’est pas déjà signe ? Il monte dans la barque, il s’en va ailleurs. Il est sur le lac, qui peut aussi symboliser le mal, et il traversera le lac et il accostera. Dans les autres évangiles, il y aura le signe de Jonas. Là, il est quand même donné à minima, avec une grande sobriété et les pharisiens ne peuvent pas comprendre. 

 

Peut-être que le quitter a aussi un sens. Ils représentent presque des forces du mal, alors Jésus, ne discute pas avec eux, ça ne sert à rien. Il les quitte, (comme secouer la poussière de ses sandales quand on n’est pas accueilli quelque part), de fait il donne un signe, qui n’est pas compris.. 

 

 

MARDI 16 FEVRIER. Mc 8, 14-21

 

14 En ce temps-là, les disciples avaient oublié d’emporter des pains ; ils n’avaient qu’un seul pain avec eux dans la barque.

 

On peut bien imaginer la scène dans la barque. Qu'est ce qu'il a du prendre celui qui n'a pas fait les courses. Avant c'était 7 pains (voir l'évangile de la deuxième multiplication des pains), là, un pour combien.. Bref, il y a de la dispute dans la barque. 

 

15 Or Jésus leur faisait cette recommandation : « Attention ! Prenez garde au levain des pharisiens et au levain d’Hérode ! » 

 

Je pense que là, Jésus qui vient de "quitter" les pharisiens, demande à ses disciples de savoir discerner. Qui dit levain, dit pain. Et le pain c'est ce qui nourrit. Alors ne pas manger n'importe quoi, savoir discerner. Et il y a un autre pain, le pain sans levain que l'on mange au moment de célébrer le Passage. Et c'est ce pain là, dont il peut être question ici.

 

16 Mais ils discutaient entre eux sur ce manque de pains.

 

Pour moi, c'est vraiment "cause toujours", nous on a la dalle, on veut manger et à cause de ce con de…. On est affamé, et y en marre.

 

17 Jésus s’en rend compte et leur dit : « Pourquoi discutez-vous sur ce manque de pains ? Vous ne saisissez pas ? Vous ne comprenez pas encore ? Vous avez le cœur endurci 

 

Là, je peux imaginer Jésus, qui se rend compte qu'il parle en l'air, qu'ils sont préoccupés et qu'ils sont incapables de se souvenir que quand les hommes ont faim, Jésus donne, sans mesure. Et il leur reproche leur aveuglement. Il y a une phrase de Paul: votre ventre c'est votre Dieu. Et là, c'est un peu comme si Jésus, leur disait qu'ils ont fait de leur ventre comme une idole, et que cette faim "besoin", n'est pas bonne, puisque Lui, il est là.

 

18 Vous avez des yeux et vous ne voyez pas, vous avez des oreilles et vous n’entendez pas ! Vous ne vous rappelez pas ? 

19 Quand j’ai rompu les cinq pains pour cinq millepersonnes, combien avez-vous ramassé de paniers pleins de morceaux ? » Ils lui répondirent : « Douze

20 – Et quand j’en ai rompu sept pour quatre mille, combien avez-vous rempli de corbeilles en ramassant les morceaux ? » Ils lui répondirent : « Sept. » 

 

Et c'est lui qui fait "mémoire", mais à mon avis, ils ne comprendront qu'après la résurrection.

 

21 Il leur disait : « Vous ne comprenez pas encore ? »

 

« Vous ne comprenez pas que mon corps quand il sera rompu et donné, il nourrira les multitudes

 

 Je pense que non ils ne comprennent pas. Eux ils ont distribué, mais se sont-ils sentis concernés? Ils n'avaient pas compris.. Et que cela nous arrive souvent de ne pas comprendre, de ne pas faire mémoire..

 

 

MERCREDI 17 FÉVRIER, MERCREDI DES CENDRES. Mt 6, 1-6 ; 16-18

 

Manque  le Notre-Père avec le « ne rabâchez pas comme les païens ». 

 

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux. 

 

En soi, cela paraît du bon sens, mais il semble, vu les critiques qui suivent que ce n'est pas le cas de certains à cette époque. Se faire bien voir. Autre chose, on ne "nait" pas juste, on fait des choses pour devenir des justes, des ajustés ou des instruments qui ne déraillent pas. Or ma vision, mon audition, mes sens, à mon avis ils sont faussés et c'est peut-être un temps pour essayer de changer un peu cela, sauf que ce n'est pas la volonté qui compte, mais l'action de l'Esprit.

 

 Je crois que cette phrase, du début de l'évangile de Matthieu est fondamentale. Devenir des juste, c'est à dire u instrument qui est juste, qui donne le bon poids, la bonne distance, la bonne mesure, qui n'est pas faussé, avec trois moyens. L'aumône, la prière et le jeune.

 

Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. 

Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite,

afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. 

 

Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. 

Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. 

 

16 Et quand vous jeûnez,ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. 

17 Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; 

18 ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Pèreq ui voit au plus secret te le rendra. »

 

Peut-être finalement que ce que Jésus montre, c'est qu'il y a une relation qui peut alors se créer avec Dieu, qui fait de lui non pas une divinité lointaine, mais une divinité proche, un père. On sait que quand Jésus prie, il va dans le désert, la nuit, et que du coup tout le monde le cherche. On sait que l'aumône, il ne la fait pas, mais quand les gens ont besoin de quelque chose, maladie, possession, il guérit, mais il n'en demeure pas moins, que le mal reste toujours là. Et cela, ça reste difficile encore aujourd'hui. Pour jeuner, c'est plus complexe, parce qu'il dit bien qu'il est l'époux et quand l'époux est présent, on ne jeune pas, mais qu'un jour l'époux sera enlevé et à nouveau il faudrait jeûner pour que le temps du retour soit abrégé. Ce qui repose la question du jeûne, parce que c'est quand même montrer quelque chose à dieu, lui dire quelque chose. Ce n'est pas seulement le faire de la place ce qu'on nous raconte sans arrêt, c'est autre chose, mais cette autre chose, je voudrais la découvrir.

 

Ce qui est certain c'est que prière, aumône, jeûne, de mon point de vue, il y a ce que j'appelle des bénéfices secondaires, puisque cela de fait crée du Dieu en moi. Alors le jeûne, c'est juste ça, créer du Dieu en moi, lui faire de la place. 

 

C'est peut-être ça le maître mot du carême, faire de la place à Dieu, pour qu'il s'incarne en moi. 

 

 

JEUDI 18 FÉVRIER. Lc 9, 22-25

 

Multiplication des pains. Pierre affirme la divinité de Jésus; et là, c'est la suite.

 

22 et Jésus déclara : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. »

 

Là, c'est un peu la douche froide, qui est adressée aux apôtres. On a le programme de la montée ou plutôt de ce qui va se passer à Jérusalem. Mais on sait que cette annonce aura du mal à passer.

 

23 Il leur disait à tous : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive.

 

Peut-être qu"on dirait aujourd'hui, qu'il cesse de faire de lui le centre du monde, qu'il ne soit pas un Je, mais un Je en relation avec un TU, qui lui permet de comprendre qui il est, mais aussi de devenir celui qu'il est appelé à devenir.

 

Pour moi, prendre sa croix, c'est se reconnaître pécheur, comme le paralytique pend son grabat quand il revient chez lui. La croix, c'est quelque par l'infamie, autant que la mort douloureuse et la souffrance. Ce matin je pensais aux signes donnés: s'habiller avec un sac, se mettre de la cendre sur la tête, et avoir faim. Même si là la privation et les gestes sont volontaires. C'est dire à Dieu, regarde dans quel état mon péché m'a mis. Je reconnais que c'est de ma faute, alors viens à mon secours.

 

24 Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera.

25 Quel avantage un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s’il se perd ou se ruine lui-même ?

 

Là, c'est  toute la question de gagner perdre. Le sauver dont il est question ici, n'est pas lié au salut. Il ne s'agit pas de faire croitre de l'humain, mais de prendre, de posséder. Et cela va avec le verset 25. 

 

C'est le comment devenir disciple. Mais le perdre sa vie, est ce que cela fait déjà, à ce moment là, référence au martyr? Vu la date de l'écriture, c'est possible, surtout si Paul et Pierre ont donné, leur vie. 

 

VENDREDI 19 FÉVRIER. Mt 9, 14-15

 

Un chant: il vient..https://www.youtube.com/watch?v=qGUuzWeJOQc

 

C'est un chapitre qui est plein de miracles, mais de pbs relationnels. Guérison du paralytique/ il blasphème, appel de Matthieu, ce n'est pas le sacrifice que je veux, mais la miséricorde.  Arrivent les disciples de Jean. Vin nouveau, outres neuves.  Et c'est les guérisons, fille de Jaïre, femme qui perd du sang, et des deux aveugles. "croyez vous que je puisse faire ça". 

 

14 En ce temps-là, les disciples de Jean le Baptiste s’approchent de Jésus en disant : « Pourquoi,alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? » 

 

Peut-être aussi, et toi, pourquoi ne jeûnes-tu pas? 

 

15 Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil pendant le temps où l’Époux est avec eux ? 

 

Jésus, reprend à son compte la phrase de Jean, je suis celui qui entend la voix de l'époux et qui se réjouit. Il se définit donc comme l'époux et aussi comme celui qui va célébrer la nouvelle alliance.

 

Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront.

 

De qui parle-t-il? des disciples après son enlèvement, et qui attendent son retour. Mais est-on dans le deuil quand on sait que Jésus est Celui qui EST? Je ne sais pas. Par contre pour que le mal soit vaincu, pour que la parole soit donnée, alors oui, peut-être qu'i l faut jeûner, mais jeûner comment? 

 

 

SAMEDI 20 FÉVRIER. Lc 5,  27-32

 

C'est l'appel de Lévi raconté par Luc, donc un peu plus imagé. Le "et quittant tout" est remplacé par abandonnant tout, qui me paraît beaucoup plus fort. A tel point que je peux imaginer cet homme, rendant son tablier, je veux dire peut-être se débarrassant d'un certain uniforme donné par les romains. 

 


L'appel.

27 En ce temps-là, Jésus sortit et remarqua un publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts) du nom de Lévi assis au bureau des impôts. Il lui dit : « Suis-moi. » 

28 Abandonnant tout, l’homme se leva ; et il le suivait. 

 

Le verset 28, est prodigieux, si on regarde les verbes. Il y a le "abandonnant tout",  puis un passé simple, qui montre ce qui se passe; se lever, ce qui est souvent marque de résurrection, et ensuite un verbe à l'imparfait, qui évoque la durée. Il va désormais quelque chose qui s'est enclenché, ce n'est pas quelque chose qui va être unique, mais non, ça va durer dans le temps. 

 

Le repas… 

 

29 Lévi donna pour Jésus une grande réception dans sa maison ; il y avait là une foule nombreuse de publicains et d’autres gens attablés avec eux. 

 

30 Les pharisiens et les scribes de leur parti récriminaient en disant à ses disciples: « Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avecles publicains et les pécheurs ? » 

 

Une fois de plus, la question n'est pas posée à Jésus, (même si c'est lui qui va répondre) mais aux disciples, et avec une culpabilisation, qui est une disqualification de leur Maître. C'est donc sournois. Peut-être auraient ils dû faire table à part. Mais on peut imaginer que cette question les met mal à l'aise et que Jésus prend leur défense.

 

31 Jésus leur répondit : « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades. 

32 Je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs, pour qu’ils se convertissent. »

 

Jésus montre qu'il sait ce qu'il fait, qu'il ne peut pas non plus sauver les gens malgré eux, mais ceux qui reconnaissent qu'ils sont malades; Peut-être que ceux qui se pensent justes, parce qu'ils suivent des règles, ne se rendent pas compte qu'ils ne sont pas des justes, mais des pécheurs. Les règles, c'est bien souvent un piège. 

vendredi 12 février 2021

SEMAINE DU 7 AU 13 FÉVRIER. ÉVANGILES

 .

 

DIMANCHE 7 FÉVRIER. Mc 1, 29-39

 

"Tu sauras que je suis le Seigneur, ceux qui espèrent en moi ne seront pas déçus". Isaie 49

On peut dire que dans cet épisode, ceux qui ont vu Jésus, n'ont pas été déçus.  Est ce que cela leur a ouvert les yeux sur "qui est cet homme"?

 

29 En ce temps-là, aussitôt sortis de la synagogue de Capharnaüm, Jésus et ses disciples allèrent, avec Jacques et Jean, dans la maison de Simon et d’André. 

30 Or, la belle-mère de Simon était au lit, elle avait de la fièvre. Aussitôt, on parla à Jésus de la malade. 

31 Jésus s’approcha, la saisit par la main et la fit lever. La fièvre la quitta, et elle les servait. 

 

Là, c'est encore le jour du Shabbat, donc ça se passe dedans, dans l'intime. Il y a deux aussitôt. Je suppose que pour une femme, une maîtresse de maison, être alitée ce jour là, ne doit pas être facile.. Alors Jésus la saisit par la main, comme pour la sortir de ce cauchemar, de ce lieu où elle est mal, et ce toucher qui est plus que cela, qui est un geste, qui lui dit de ne pas s'enfoncer dans la mort, la remet debout, car la fièvre la quitte. On dit que les figures féminines représentent Israël. Donc l'allégorie serait que Israël guéri par Jésus de ses démons, se mette à servir le Très Haut..  On a déjà là le symbolisme de mort et résurrection. Mais il y a aussi déjà pour les disciples, l'expérience de la perte. Jésus on ne le met pas en cage.

 

32 Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous ceux qui étaient atteints d’un mal ou possédés par des démons.

33 La ville entière se pressait à la porte. 

34 Il guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies, et il expulsa beaucoup de démons ; il empêchait les démons de parler, parce qu’ils savaient, eux, qui il était. 

 

Là, on est dans l'action, presque dans le dehors, car cela fait un défilé qui vient du dehors, pour entrer. La ville entière se pressait à la porte; et là, ce n'est pas "il les guérit tous", mais il en guérit beaucoup, et il expulse beaucoup de démons qu'il rend muets.

 

35 Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l’aube. Il sortit et se rendit dans un endroit désert, et là il priait. 

 

Besoin d'aller ailleurs, de quitter ce lieu où il est un peu comme englué. Se lever, respirer, peut-être se laver aussi et marcher, trouver un endroit désert (c'est la première fois que cela est mentionné, trouver un endroit désert, il y en aura d'autres…). 

 

36 Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche. 

37 Ils le trouvent et lui disent : « Tout le monde te cherche. » 

 

Ils ne posent pas de question directe, même si elle est contenue dans l'affirmation: pourquoi as-tu disparu, pas drôle de te chercher partout, pourquoi tu n'as rien dit.. Tout le monde te cherche. Et ça, ce ne sera pas non plus la dernière fois. 

 

38 Jésus leur dit : « Allons ailleurs, dans les villages voisins, afin que là aussi je proclame l’Évangile ; car c’est pour cela que je suis sorti. » 

39 Et il parcourut toute la Galilée, proclamant  l’Évangile dans leurs synagogues, et expulsant les démons.

 

Jésus là, prend l'initiative. Aller ailleurs, (je suis un Dieu qui chemine), proclamer la bonne nouvelle, car c'est cela ce que son père lui demande à ce moment là. C'est la mission de Jésus avec une sorte de feuille de route; proclamer, expulser. 

 

Evangile avec ses trois séquences. La fièvre quitte la belle-mère, comme Jésus quitte la maison et quitte la ville..

 

 

LUNDI 8 FÉVRIER. Mc 6, 53-56

 

Il y a eu l'envoi en mission, le retour, la multiplication des pains, et les disciples seuls sur le lac et ça se termine par: 


51 Il monta ensuite avec eux dans la barque et le vent tomba ; et en eux-mêmes ils étaient au comble de la stupeur,

52 car ils n’avaient rien compris au sujet des pains : leur cœur était endurci.

 

 

53 En ce temps-là, après la traversée, abordant à Génésareth, ils accostèrent. 

54 Ils sortirent de la barque, et aussitôt les gens reconnurent Jésus : 

 

Si le bouche à oreille fonctionne, il est certain que Jésus ne peut plus passer inaperçu. Il y a le "aussitôt", qui montre que quelque chose se met en place immédiatement. On a même l'impression que dans cette région où Jésus n'est pas encore venu, il y a des gens qui vont en prévenir d'autres: venez, le guérisseur est là.  Et du coup c'est la demande. 

 

55 ils parcoururent toute la région, et se mirent à apporter les malades sur des brancards là où l’on apprenait que Jésus se trouvait. 

 

A la fois Jésus se déplace, mais les gens se déplacent aussi pour être guéris. 

 

56 Et dans tous les endroits où il se rendait, dans les villages, les villes ou les campagnes, on déposait les infirmes sur les places. Ils le suppliaient de leur laisser toucher ne serait-ce que la frange de son manteau. Et tous ceux qui la touchèrent étaient sauvés.

 

Là, les apôtres n'ont rien à faire. La scène: il arrive quelque part. Jésus n'est pas dans la synagogue. Il doit être là où les infirmes, sont déposés; ceux qui ne peuvent pas se déplacer seuls. Les accompagnants ou les infirmes eux-mêmes, supplient. Toucher la frange du manteau comme la femme qui perdait du sang, comme plus tard, avec Paul et avec Pierre (l'ombre). Et là est-il question de guérison ou de quelque chose de plus. A la femme qui touche et qui sent qu'elle est guérie, Jésus dit, ma fille, ta foi t'a sauvée.

 

Est ce que cela ne s'oppose pas aux disciples, qui ont le cœur endurci, qui n'ont pas compris le miracle des pains et ces infirmes, ces pauvres qui eux ont foi en Jésus et qui comprennent qu'il suffit que leur pauvre corps soit en contact avec un bout minuscule de manteau de Jésus, pour être guéris. 


 

MARDI 9 FÉVRIER. Mc 7, 1-13

 

On doit rentrer maintenant dans la ou les multiples polémiques. Est ce que le temps des miracles est terminé? Non il va y avoir la syro-phénicienne et le sourd muet (sauf que celui là représente aussi les païens) . C'est aussi le salut qui se donne au dehors. 

 

Je me dis aussi, que là, il y a cette question des mains impures. Il ne s'agit pas de mains sales, mais de mains qui ont été dans un espace profane, et qui au moment du repas, entre dans un autre espace et qui signifient la rupture par le lavage. C'est ce que fait le prêtre dans la liturgie de la messe, à la fin de l'offertoire. Il reconnaît qu'il passe dans un autre espace, que Christ va être présent et qu'il a besoin de recevoir cette purification en reconnaissant qu'il est indigne en fait parce que pécheur comme tout humain. Mais est ce que la présence de Jésus avec des disciples n'est pas suffisante pour qu'ils soient purs? Un jour il dira, vous êtes purs, mais pas tous.. Ce sera le soir de ce repas qui précède les grands discours et l'arrestation. 

 

En ce temps-là, les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem, se réunissent auprès de Jésus, 

et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées. 

 

On peut penser que la présence de Jésus commence à inquiéter sérieusement. Qui est-il ce rabbi qui fait autant de miracles et autant d'enseignements? Le prendre en défaut, le disqualifier (d'autant que les pharisiens de Galilée ont déjà décidé de sa mort). Là, ils sautent sue l'occasion: mains non lavées, pourquoi Jésus je fait-il rien? 

 

– Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, par attachement à la tradition des anciens ; 

et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d’autres pratiques : lavage de coupes, de carafes et de plats. 

 

Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec des mains impures. » 

 

Mais là, ils font une faute de tactique. Ils parlent de la tradition des anciens qui est différente de la tradition de l'écriture, et ils donnent des verges pour se faire battre et Jésus ne s'en prive pas.

 

Jésus leur répondit : « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : ‘Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. 

C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains.’ 

Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. » 

 

Comme toujours il s'appuie sur l'écriture, ce qui est un bon moyen de ne pas être critiqué. Et il attaque. C'est en s'appuyant sur Isaïe, qu'il peut les traiter d'hypocrites. Et c'est Isaïe qui a écrit cela.. S'appuyer sur l'humain et non sur le divin.

 

Il leur disait encore : « Vous rejetez bel et bien le commandement de Dieu pour établir votre tradition. 

10 En effet, Moïse a dit : ‘Honore ton père et ta mère.’ Et encore : ‘Celui qui maudit son père ou sa mère sera mis à mort.’

 11 Mais vous, vous dites : Supposons qu’un homme déclare à son père ou à sa mère : “Les ressources qui m’auraient permis de t’aider sont ‘korbane’, c’est-à-dire don réservé à Dieu”, 

12 alors vous ne l’autorisez plus à faire quoi que ce soit pour son père ou sa mère ; 

 

Ici, on a l'impression que la tradition a pris une allure très perverse. Ne pas aider son père ou sa mère, parce que l'argent est consacré au temple.. Poussez les gens à faire cela, ce n'est pas bien. 

 

13 Ouvous annulez ainsi la parole de Dieu par la tradition que vous transmettez. Et vous faites beaucoup de choses du même genre. »

 

Annuler la parole de Dieu, par la parole. Parfois je me demande si certains des commandements de l'église (mais les enseigne t on encore); vont dans le même sens. Comme disait le Père Cocagnac: mais le vendredi je pense, tu te farcis un homard…

 

 

MERCREDI 10 FÉVRIER. Mc 7, 14-23

 

14 En ce temps-là, appelant de nouveau la foule, Jésus lui disait : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien. 

15 Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. » 

 

Donc d'abord les savants, puis la foule, mais c'est un peu énigmatique, comme souvent, et les disciples (qui peuvent nous représenter), restent sue leur faim.

 

16[…] 

17 Quand il eut quitté la foule pour rentrer à la maison, ses disciples l’interrogeaient sur cette parabole. 

18 Alors il leur dit : « Êtes-vous donc sans intelligence, vous aussi ? Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans l’homme, en venant du dehors, ne peut pas le rendre impur, 

19 parce que cela n’entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, pour être éliminé ? » C’est ainsi que Jésus déclarait purs tous les aliments

 

Il est possible que le "il déclarait pur tous les aliments" soit un ajout, nécessaire au moment de la rédaction de l'évangile, surtout si on fait des références avec la première épitre aux corinthiens. 

Ce qui est amusant (pour moi) c'est le " êtes vous sans intelligence" qui fait écho avec l'épitre aux galates (qui est la lecture proposée par l'office des heures).

 

20 Il leur dit encore : « Ce qui sort de l’homme, c’est cela qui le rend impur. 

21 Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres, 

22 adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. 

23 Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. »

 

On retrouve vraiment du St Paul, avec les listes de péchés. Il y a 12 mauvaises choses, ce qui ne doit pas être le fruit de n'importe quoi..

 

Petite synthèse de ces versets: Jésus raconte.

 

Quand je les ai vu arriver, avec leur air coincé (pardon pour ce jugement), je savais bien qu'ils allaient me chercher des noises. Je sais bien que les pharisiens qui vivent en Galilée, ont peur de ce que je raconte, peur de mes miracles, de mes guérisons. Ils disent même que c'est avec l'aide du prince de démons que je guéris, rends la vie. Ils veulent ma peu, et ils l'auront un jour.. Mais aujourd'hui, comme mes disciples ne s'étaient pas lavés les mains avant de prendre le repas bien mérité, car souvent il y a tellement de personnes qui vont et viennent pour se faire guérir que c'est impossible de prendre le temps de se restaurer, ils sont venus, avec leur bec enfariné me demander pourquoi mes disciples ne respectaient pas la tradition des anciens. Alors là, mon sang n'a fait qu'un tour. Comment opposer la tradition des anciens à la Loi donnée par Moïse. 

 

Je sais bien que se laver les mains, au moment du repas, c'est signifier qu'on entre dans une autre dimension, celle du partage, de l'hospitalité et que mon Père est présent, mais tant que moi, je suis avec mes disciples, ils sont purifiés, sauf que cela, jamais, eux les pharisiens, qui me prennent pour un allié du mauvais, ne le reconnaîtront. Quand je suis avec eux, leur cœur n'est plus partagé, ils font corps avec moi, ils font corps ensemble, ils ne sont pas dans la division mais dans la pureté..

 

Alors je me suis servi des paroles du prophète Isaïe pour qu'ils comprennent , parce que si je m'appuie sur la Parole, ils ne pourront rien faire contre moi, pour leur faire comprendre qu'ils servaient mon père non avec leur cœur, mais du bout des lèvres. Puis je leur ai montré combien cette tradition pouvait être perverse. Mon Père, par Moïse, leur a dit qu'ils devaient honorer leur père et leur mère, et eux, ils poussent leurs disciples à donner leur argent pour le Temple et ainsi à laisser leurs parents dans le besoin. Et ils n'honorent plus leur père et leur mère quand ils les poussent à mendier. 

 

Alors, ils sont partis, mais ils étaient très en colère. En fait moi aussi je l'étais. Je me suis alors adressé à ceux qui étaient là, qui avaient assisté à cette petite scène. Je voulais leur faire comprendre que le pur et c'est autre chose. Un jour mon pauvre Pierre aura une vision où il verra sur une grande nappe des animaux de toute sorte, des purs et des impurs (Moïse a développé tout cela ) et on lui dira d'immoler et de manger; et il se récriera en disant qu'il n'a jamais mangé d'animaux impurs. Et la vision lui fera comprendre qu'il n'a pas a appeler impur ce que mon Père appelle pur, et il ira vers ceux qui sont appelés les païens. Mais moi aujourd'hui, je voulais qu'ils comprennent que ce qui rend impur, séparé de mon Père, ce n'est pas ce qui pénètre par la bouche, parce que cela ne demeure pas en l'homme, mais tout ce qui sort du cœur, ces paroles d'envie, de haine, d'orgueil, Qu'ils comprennent que dans le cœur de l'homme, il y a ce mauvais, cette présence du mal, que se débarrasser de cela, c'est autrement plus difficile que de s'abstenir de manger ou de ne pas manger certaines choses, de se laver ou de ne pas se laver les mains et qu'ils comprennent que moi je suis venu pour qu'ils deviennent purs à l'intérieur d'eux-mêmes, que je puis leur donner cela. De même que les lépreux qui me touchent sont purifiés, sans que pour autant je sois contaminé, de même s'ils se laissent toucher par moi, si le cœur de pierre se laisse toucher, alors leur cœur deviendra un cœur de chair, un cœur purifié et rempli de mon amour. Mais la route est encore longue avant que même mes disciples le comprennent.

 

 

JEUDI 11 FÉVRIER. Mc7, 24-20.

 

Jésus vient de parler du pur et de l'impur et voilà qu'il se rend sans un territoire païen.

 

24 En ce temps-là,  Jésus partit et se rendit dans le territoire de Tyr. Il était entré dans une maison, et il ne voulait pas qu’on le sache, mais il ne put rester inaperçu : 

 

Il ne put rester inaperçu.. Est-ce sa renommée, est-ce parce qu'il y a du monde avec lui? Manifestement il a trouvé l'hospitalité dans une maison. Et il doit y avoir "du bouche à oreilles", si on en croit le "aussitôt" qui suit.

 

25 une femme entendit aussitôt parler de lui ; elle avait une petite fille possédée par un esprit impur ; elle vint se jeter à ses pieds. 

26 Cette femme était païenne, syro-phénicienne de naissance, et elle lui demandait d’expulser le démon hors de sa fille. 

 

Intéressant de noter qu'elle est syro-phénicienne de naissance. Elle est donc païenne depuis toujours. Elle adore d'autres Dieux (enfin en principe), mais pour des juifs, on peut penser qu'elle est vraiment "caca". Et c'est cette femme là, qui se jette à ses pieds (pas prosterner), qui demande d'expulser le démon hors de sa fille. 

 

27 Il lui disait : « Laisse d’abord les enfants se rassasier, car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » . 


28 Mais elle lui répliqua : « Seigneur, les petits chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits enfants ! »

 

Manifestement, ça démarre par un reproche. Ce que je fais pour les fils et filles d'Israël, les enfants de mon Père que tu ne reconnais pas, ce n'est pas pour toi, et tu es comme une voleuse. Laisser se rassasier (ils mangèrent et furent rassasiés), et là, ça ne veut pas dire que les païens ne recevront pas le pain, mais que ce n'est pas le moment. Il en l'envoie pas vraiment bouler, c'est un peu, chaque chose en son temps. Le temps pour vous n'est pas encore venu.. Et tu ne dois pas prendre quelque chose qui ne t'es pas encore destiné. 

Et là, au lieu de se scandaliser par la formule, aux petits chiens et de s'en aller elle fait quelque chose d'extraordinaire, elle change la signification. Elle se reconnaît petit chien, mais elle sait que les miettes qui tombent sont pour elle. Elle aurait pu partir, elle aurait pu claquer la porte, non, l'amour de sa fille qui est en elle, la pousse à dire quelque chose qui va toucher le cœur de Jésus et le faire changer. Mais il lui demande un acte de foi encore plus grand: le croire alors qu'il n'a prononcé aucun exorcisme, aucune parole.

 

 Alors il lui dit : 29 « À cause de cette parole, va : le démon est sorti de ta fille. » 

30 Elle rentra à la maison, et elle trouva l’enfant étendue sur le lit : le démon était sorti d’elle.

 

On peut se demander comment s'est passé pour elle le chemin du retour. Peut-être due des parents sont venus à sa rencontre. Mais on peut penser que sa petite fille était agitée, incontrôlable et là, elle est étendue sur le lit, calme. Le démon est sorti. Le calme après la tempête. Mais là, quelle foi. 

 

On peut peut-être faire ici un parallèle avec la foi de Marie, qui même si elle a reçu un signe, la grossesse d'Elisabeth est partie en le croyant.

 

 

VENDREDI 12 FEVRIER. Mc 7, 31-37

 

31 En ce temps-là, Jésus quitta le territoire de Tyr ; passant par Sidon, il prit la direction de la mer de Galilée et alla en plein territoire de la Décapole. 

 

Donc à nouveau en territoire païen, mais c'est là aussi où on a entendu parler de lui (les porcs tombés dans la mer). 

 

32 Des gens lui amènent un sourd qui avait aussi de la difficulté à parler et supplient Jésus de poser la main sur lui. 

 

Cela fait beaucoup penser au paralytique de Capharnaüm. Un sourd est dans sa bulle, il ne sait pas ce qui se passe. Ne pas se servir de sa langue, c'est que ma langue d'attache à mon palais si je t'oublie Jérusalem, alors qu'a t il fait pour qu'il soit ainsi puni? Quand on vous coupe la langue on ne peut plus parler. D'où le fait que la mutité est liée à la langue et non à la perte de l'audition.

Si celui-là  parle c 'est étonnant. Mais parle t il ou s'agit il de sons? En même temps il y a les idoles qui ont des oreilles et n'entendent pas, des bouches et ne parlent pas? Est ce que cet homme est un peu le prototype des idoles (et en cela est ce qu'il n'est pas un peu nous qui fermons nos bouches et nos oreilles? ), que Jésus doit guérir, mais cela va au-dela de la pathologie physique, c'est le spirituel qui est en cause. Si je me prends pour un dieu mes oreilles et ma bouche sont liées par cet autre..  Et il s'agit alors d'une délivrance, même si je parle et même si mes oreilles entendent. 

 

33 Jésus l’emmena à l’écart, loin de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, et, avec sa salive, lui toucha la langue.  

Un peu de mal à me représenter la scène, enfin je suppose qu'elle est en deux temps. Il remet la vibration dans les oreilles, pour que le son se transmette, il touche la langue, mais pas directement, il y a un fluide entre son doigt et la langue.. Il fera un peu pareil pour l'aveugle-né. Peut-être que la salive permet le décollement de cette langue qui ne bouge plus, qui ne fonctionne plus, puisque quand la langue est coupée on ne peut plus parler. Là, c'est comme si la langue avait été coupée, elle ne fonctionne plus, il faut redonner la fluidité du langage. Une langue, ça coule. Et là l'eau que Jésus donne, ça permet cette fluidité. 

 

34 Puis, les yeux levés au ciel, il soupira et lui dit : « Effata ! », c’est-à-dire : « Ouvre-toi ! » 

35 Ses oreilles s’ouvrirent ; sa langue se délia, et il parlait correctement.

 

Les yeux levés au ciel.. Il me semble que c'est une attitude de se tourner vers son Père, et de demander quelque chose. Comme si, s'il y a de fait une sorte de possession chez cet homme, il a besoin de la force d'en haut pour chasser cetla. Soupirer, parce que si cet homme est comme figure de tous ces païens qui sont en décapole, c'est un, mais il y a un tel travail à faire. Mais soupirer, c'est aussi le souffle de Jésus qui sort de lui, qui va envahir cet homme. Et le mot que j'aime: effata. Qui est un mot qui sonne pour moi (avec sa sonorité) l'ouverture. Et il (lhomme), a des oreilles qui s'ouvrent, une langue qui se délie et comme l'homme de Gerasa, il y a le correctement. Il parle selon les règles, il est comme réintégré dans la société. On peut le comprendre, il peut avoir les mêmes mots. 

 

Là, si Jésus se tourne vers son père, et s'il soupire, il y a donc du souffle qui est donné, peut-être que cela va au-delà de la guérison somatique. Un sourd ne peut pas parler correctement, surtout si le son n'est jamais advenu en lui. Donc c'est autre chose, qui fait un peu penser à Zacharie (pas dans l'évangile de Marc).

 

36 Alors Jésus leur ordonna de n’en rien dire à personne ; mais plus il leur donnait cet ordre, plus ceux-ci le proclamaient. 

 

C'est curieux, parce que finalement Jésus leur demande d'être muets sur cet événement, comme si son temps n'était pas venu, comme s'il avait autre chose à faire d'abord. Mais une fois de plus ça ne marche pas;

 

37 Extrêmement frappés, ils disaient : « Il a bien fait toutes choses : il fait entendre les sourds et parler les muets. »

 

 

 

Ebauche, mais ébauche seulement, parce qu'un sourd muet de naissance, n'a pas les mots et n'a pas les capacités intellectuelles pour s'exprimer. Ou alors, il n'est pas sourd de naissance, mais quelque chose est advenu et l'a privé de ces capacités. Les oreilles ne vibrent plus, les cordes vocales non plus, et Jésus va remettre de la vie. A ce moment là, on peut penser à un autre type de possession. Donc outre la guérison, Jésus va enlever le faux dieu qui est en cet homme, qui  a pris possession de lui et qui fait qu'il n'entend plus (ou seulement ce qui est en lui) et qu'il n'émet plus de sons. Il est tellement pris qu'il ne peut plus communiquer. On peut devenir sourd aux autres, et ne plus communiquer par la parole. Le délier qui concerne la langue, renvoie peut-être à la rupture du lien avec le faux-dieu.

 

L'homme de la décapole raconte.

 

il y a quelque temps, un homme venu d'une autre ville de ma région, la décapole nous a raconté comme un homme, Jésus de Nazareth l'avait délivré de démons qui le poussaient à vivre dans les tombeaux, à se faire du mal, et à crier jour et nuit. Enfin il a raconté cela à ma famille, parce que moi, je suis sourd depuis beaucoup d'années. Et même si je peux lire un peu sur les lèvres, je ne peux plus communiquer; je suis enfermé dans le silence, je suis seul avec moi-même et ma souffrance est grande. Moi je ne crois pas dans le Dieu d'Israël, mais je crois dans d'autres Dieux. Et peut-être que cette infirmité est une punition, parce que parfois je suis violent envers les juifs.. Je ne sais pas. Des fois, je me dis qu'il y a un combat entre le dieu d'Israël et les dieux qui sont adorés un peu partout sur cette terre de Canaan.

 

Et voilà que ce Jésus, il est là, dans mon village. Alors ma famille m'a conduit vers lui. Il y avait du monde qui se pressait autour de lui. En même temps, comme on nous avait raconté qu'il avait laissé de précipiter un troupeau de 2000 porcs dans le lac, il faisait un peu peur. Il m'a regardé et m'a fait signe de le suivre. Il m'a emmené un peu à l'écart. Et là, il a mis ses doigts dans mes oreilles, mais il ne s'est rien passé. Puis il a pris un peu de sa salive et l'a posée sur ma langue. Et là il ne s'est rien passé. 

 

Puis, il a levé les yeux vers le ciel, comme s'il s'adressait à quelqu'un, il a soupiré, et ce soupir a crée quelque chose en moi, comme si son souffle entrait en moi et débloquait quelque chose et il a dit "effata". C'est un mot de sa langue à lui, qui signifie ouvre toi. Et je me suis ouvert. Je ne sais pas si c'est un démon qui était en moi et qui m'empêchait d'entendre et de parler ou si c'était mon âge, mais là, j'ai entendu un oiseau chanter.. Le mot, je ne l'avais pas entendu, les autres me l'ont raconté après, mais ma langue s'est déliée.. Et je suis redevenu "normal". 

 

Et cet homme là, je veux qu'il soit connu, même si lui ne le veut pas. Il a été le vainqueur de cette force qui me bouchait les oreilles, qui m'empêchait d'entendre les autres, qui me centrait sur moi, il a été vainqueur de mon incapacité à communiquer. J'avais perdu les mots, il m'a donné la parole et je suis vivant. 

 

 

SAMEDI 13 FÉVRIER.  Mc 8, 1-10 deuxième multiplication des pains.

 

En ces jours-là, comme il y avait de nouveau une grande foule, et que les gens n’avaient rien à manger, Jésus appelle à lui ses disciples et leur dit : 

« J’ai de la compassion pour cette foule, car depuis trois jours déjà ils restent auprès de moi, et n’ont rien à manger

 

Je suis toujours étonnée, ou même sidérée par l'importance de tout ce qui se passe autour du manger. Dans la Genèse, il s'agit bien de manger, mais il y a une différence entre manger pour combler une faim normale, (le manger de tous les fruits des arbres du jardin) et le manger qui vient pour combler un désir. Dans la genèse, le serpent fait naître un désir, qui devient convoitise, parce que l'interdit ne fonctionne pas. Et ce n'est plus la faim biologique qu'il s'agit de combler, mais une autre faim, dont la femme ne connaissait pas l'existence. 

 

Mais là, il y a une foule de non-juifs, et juifs ou non-juifs, l'attitude de Jésus est la même: il est pris de compassion, parce qu'ils n'ont plus rien à manger (on peut penser qu'au bout de 3 jours, tout a été consommé). 3 jours, comme dans le ventre du poisson de Jonas, 3 jours  comme.. Les disciples aussi, seront affamés par la perte. Et ils seront à nouveau nourris.

 

Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en chemin, et certains d’entre eux sont venus de loin. » 

Ses disciples lui répondirent : « Où donc pourra-t-on trouver du pain pour les rassasier ici, dans le désert ? »

 Il leur demanda : « Combien de pains avez-vous ? » Ils lui dirent : « Sept. » 

 

Marc, montre la manière dont Jésus voit les choses. Il ne peut pas les renvoyer ainsi, car certains pourraient défaillir. Et il n'y aura pas d'ange pour les réconforter.  Ce qui est intéressant, c'est que les disciples se gardent bien de dire qu'ils ont des réserves..  ils ont 7 pains, avec peut-être un symbolisme pour le 7. Quelque chose de parfait, mais aussi la création (cf commentaire du Père Quesnel sur RCF). 

 

Alors il ordonna à la foule de s’asseoir par terre. Puis, prenant les sept pains et rendant grâce, il les rompit, et il les donnait à ses disciples pour que ceux-ci les distribuent ; et ils les distribuèrent à la foule. 

Ils avaient aussi quelques petits poissons, que Jésus bénit et fit aussi distribuer. 

 

Là, ils ne se mettent pas en carrés de 50 ou 100, ils se mettent comme ils peuvent. Et comme dans les autres (synoptiques) multiplications, ce sont les disciples qui distribuent, le pain et le poisson. On peut toujours supposer qu'il y a une source d'eau quelque part.

 

Les gens mangèrent et furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient : cela faisait sept corbeilles. 

Or, ils étaient environ quatre mille. Puis Jésus les renvoya. 

 

Là, Ils ont quelque chose dans le ventre. Jésus, on ne sait pas s'il a mangé, mais lui, il a cette nourriture dont parle l'évangile de Jean: ma nourriture est de faire la volonté de mon père. Et là, il y a la parole qui se donne maintenant aux nations. Et la notion de plénitude: 7 corbeilles. 

 

10 Aussitôt, montant dans la barque avec ses disciples, il alla dans la région de Dalmanoutha.

 

Et c'est la fin de ce chapitre 7, où Jésus se révèle aux non-juifs.