vendredi 19 février 2021

SEMAINE DU 14 AU 20 FÉVRIER. ÉVANGILES.


 

DIMANCHE 14 FÉVRIER. Mc 1, 40-45

 

40 En ce temps-là, un lépreux vint auprès de Jésus ; il le supplia et, tombant à ses genoux, lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. » 

41 Saisi de compassion, Jésus étendit la main, le toucha et lui dit : « Je le veux, sois purifié. » 

 

Il y a deux images; un homme normalement le visage masqué, donc Jésus ne voit pas son regard, un homme qui supplie et qui est tombé à ses genoux. Et un autre homme, Jésus, debout, qui étend la main, (et là c'est presque un geste de création, ou de recréation), un geste; il touche et une parole en réponse à la demande; je le veux… 

 

42 À l’instant même, la lèpre le quitta et il fut purifié. 

 

Et la parole agit. Et la lèpre disparaît, la peau redevient nette (cela fait penser à Naaman le syrien, et montre aussi que Jésus est de la lignée des grands prophètes: Elie et Elisée.

 

On ne sait pas ce qui se passe à ce moment là à l'intérieur de cet homme, dont l'extérieur a été guéri, mais Jésus ne le laisse pas s'attacher à lui, il ne sera pas un disciple, il a une mission spécifique: aller se montrer aux prêtres. Etre témoin. 

 

43 Avec fermeté, Jésus le renvoya aussitôt 

44 en lui disant : « Attention, ne dis rien à personne, mais va te montrer au prêtre, et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit dans la Loi : cela sera pour les gens un témoignage. » 

 

45 Une fois parti, cet homme se mit à proclamer et à répandre la nouvelle, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville, mais restait à l’écart, dans des endroits déserts. De partout cependant on venait à lui.

 

Et là, oui, il part, mais au lieu de se montrer à l'autorité ecclésiale, il proclame la nouvelle de sa guérison. On dit que Jésus ne peut plus rentrer dans une ville, parce qu'ayant touché un lépreux il est impur, je ne sais pas si c'est à cause de cela, ou parce qu'il ne veut plus être trop sollicité, seulement ça ne marche pas trop. Et si on vient à lui, c'est plus pour la guérison que pour la parole. Enfin il me semble. C'est peut-être pour cela que la guérison suivante ne se passe pas de la même manière.

 

LUNDI 15 FÉVRIER. Mc 8, 11, 13

 

Pour rappel, c'était la deuxième multiplication des pains.

 

11 En ce temps-là, les pharisiens survinrent et se mirent à discuter avec Jésus ; pour le mettre à l’épreuve, ils cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel. 

 

Ce qui est étonnant, c’est que Jésus vient de donner à manger à 4000 personnes et on dirait que cela ne compte pas. Cela ne rentre pas dans la logique du signe venant du ciel. Comment changer sa mentalité, son regard, sortir de sa cécité… 

 

12 Jésus soupira au plus profond de lui-même et dit : « Pourquoi cette génération cherche-t-elle un signe ? Amen, je vous le déclare : aucun signe ne sera donné à cette génération. » 

13 Puis il les quitta, remonta en barque, et il partit vers l’autre rive.

 

Que Jésus soupire, on peut le comprendre. Ils ne veulent pas comprendre. Là il est dit qu’aucun signe sera donné, ce qui est vrai, en ce qui concerne un grand signe venu du ciel, mais est ce que le geste de Jésus, n’est pas déjà signe ? Il monte dans la barque, il s’en va ailleurs. Il est sur le lac, qui peut aussi symboliser le mal, et il traversera le lac et il accostera. Dans les autres évangiles, il y aura le signe de Jonas. Là, il est quand même donné à minima, avec une grande sobriété et les pharisiens ne peuvent pas comprendre. 

 

Peut-être que le quitter a aussi un sens. Ils représentent presque des forces du mal, alors Jésus, ne discute pas avec eux, ça ne sert à rien. Il les quitte, (comme secouer la poussière de ses sandales quand on n’est pas accueilli quelque part), de fait il donne un signe, qui n’est pas compris.. 

 

 

MARDI 16 FEVRIER. Mc 8, 14-21

 

14 En ce temps-là, les disciples avaient oublié d’emporter des pains ; ils n’avaient qu’un seul pain avec eux dans la barque.

 

On peut bien imaginer la scène dans la barque. Qu'est ce qu'il a du prendre celui qui n'a pas fait les courses. Avant c'était 7 pains (voir l'évangile de la deuxième multiplication des pains), là, un pour combien.. Bref, il y a de la dispute dans la barque. 

 

15 Or Jésus leur faisait cette recommandation : « Attention ! Prenez garde au levain des pharisiens et au levain d’Hérode ! » 

 

Je pense que là, Jésus qui vient de "quitter" les pharisiens, demande à ses disciples de savoir discerner. Qui dit levain, dit pain. Et le pain c'est ce qui nourrit. Alors ne pas manger n'importe quoi, savoir discerner. Et il y a un autre pain, le pain sans levain que l'on mange au moment de célébrer le Passage. Et c'est ce pain là, dont il peut être question ici.

 

16 Mais ils discutaient entre eux sur ce manque de pains.

 

Pour moi, c'est vraiment "cause toujours", nous on a la dalle, on veut manger et à cause de ce con de…. On est affamé, et y en marre.

 

17 Jésus s’en rend compte et leur dit : « Pourquoi discutez-vous sur ce manque de pains ? Vous ne saisissez pas ? Vous ne comprenez pas encore ? Vous avez le cœur endurci 

 

Là, je peux imaginer Jésus, qui se rend compte qu'il parle en l'air, qu'ils sont préoccupés et qu'ils sont incapables de se souvenir que quand les hommes ont faim, Jésus donne, sans mesure. Et il leur reproche leur aveuglement. Il y a une phrase de Paul: votre ventre c'est votre Dieu. Et là, c'est un peu comme si Jésus, leur disait qu'ils ont fait de leur ventre comme une idole, et que cette faim "besoin", n'est pas bonne, puisque Lui, il est là.

 

18 Vous avez des yeux et vous ne voyez pas, vous avez des oreilles et vous n’entendez pas ! Vous ne vous rappelez pas ? 

19 Quand j’ai rompu les cinq pains pour cinq millepersonnes, combien avez-vous ramassé de paniers pleins de morceaux ? » Ils lui répondirent : « Douze

20 – Et quand j’en ai rompu sept pour quatre mille, combien avez-vous rempli de corbeilles en ramassant les morceaux ? » Ils lui répondirent : « Sept. » 

 

Et c'est lui qui fait "mémoire", mais à mon avis, ils ne comprendront qu'après la résurrection.

 

21 Il leur disait : « Vous ne comprenez pas encore ? »

 

« Vous ne comprenez pas que mon corps quand il sera rompu et donné, il nourrira les multitudes

 

 Je pense que non ils ne comprennent pas. Eux ils ont distribué, mais se sont-ils sentis concernés? Ils n'avaient pas compris.. Et que cela nous arrive souvent de ne pas comprendre, de ne pas faire mémoire..

 

 

MERCREDI 17 FÉVRIER, MERCREDI DES CENDRES. Mt 6, 1-6 ; 16-18

 

Manque  le Notre-Père avec le « ne rabâchez pas comme les païens ». 

 

En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l’accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n’y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux. 

 

En soi, cela paraît du bon sens, mais il semble, vu les critiques qui suivent que ce n'est pas le cas de certains à cette époque. Se faire bien voir. Autre chose, on ne "nait" pas juste, on fait des choses pour devenir des justes, des ajustés ou des instruments qui ne déraillent pas. Or ma vision, mon audition, mes sens, à mon avis ils sont faussés et c'est peut-être un temps pour essayer de changer un peu cela, sauf que ce n'est pas la volonté qui compte, mais l'action de l'Esprit.

 

 Je crois que cette phrase, du début de l'évangile de Matthieu est fondamentale. Devenir des juste, c'est à dire u instrument qui est juste, qui donne le bon poids, la bonne distance, la bonne mesure, qui n'est pas faussé, avec trois moyens. L'aumône, la prière et le jeune.

 

Ainsi, quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites qui se donnent en spectacle dans les synagogues et dans les rues, pour obtenir la gloire qui vient des hommes. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. 

Mais toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite,

afin que ton aumône reste dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. 

 

Et quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à se tenir debout dans les synagogues et aux carrefours pour bien se montrer aux hommes quand ils prient. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. 

Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra. 

 

16 Et quand vous jeûnez,ne prenez pas un air abattu, comme les hypocrites : ils prennent une mine défaite pour bien montrer aux hommes qu’ils jeûnent. Amen, je vous le déclare : ceux-là ont reçu leur récompense. 

17 Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage ; 

18 ainsi, ton jeûne ne sera pas connu des hommes, mais seulement de ton Père qui est présent au plus secret ; ton Pèreq ui voit au plus secret te le rendra. »

 

Peut-être finalement que ce que Jésus montre, c'est qu'il y a une relation qui peut alors se créer avec Dieu, qui fait de lui non pas une divinité lointaine, mais une divinité proche, un père. On sait que quand Jésus prie, il va dans le désert, la nuit, et que du coup tout le monde le cherche. On sait que l'aumône, il ne la fait pas, mais quand les gens ont besoin de quelque chose, maladie, possession, il guérit, mais il n'en demeure pas moins, que le mal reste toujours là. Et cela, ça reste difficile encore aujourd'hui. Pour jeuner, c'est plus complexe, parce qu'il dit bien qu'il est l'époux et quand l'époux est présent, on ne jeune pas, mais qu'un jour l'époux sera enlevé et à nouveau il faudrait jeûner pour que le temps du retour soit abrégé. Ce qui repose la question du jeûne, parce que c'est quand même montrer quelque chose à dieu, lui dire quelque chose. Ce n'est pas seulement le faire de la place ce qu'on nous raconte sans arrêt, c'est autre chose, mais cette autre chose, je voudrais la découvrir.

 

Ce qui est certain c'est que prière, aumône, jeûne, de mon point de vue, il y a ce que j'appelle des bénéfices secondaires, puisque cela de fait crée du Dieu en moi. Alors le jeûne, c'est juste ça, créer du Dieu en moi, lui faire de la place. 

 

C'est peut-être ça le maître mot du carême, faire de la place à Dieu, pour qu'il s'incarne en moi. 

 

 

JEUDI 18 FÉVRIER. Lc 9, 22-25

 

Multiplication des pains. Pierre affirme la divinité de Jésus; et là, c'est la suite.

 

22 et Jésus déclara : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. »

 

Là, c'est un peu la douche froide, qui est adressée aux apôtres. On a le programme de la montée ou plutôt de ce qui va se passer à Jérusalem. Mais on sait que cette annonce aura du mal à passer.

 

23 Il leur disait à tous : « Celui qui veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour et qu’il me suive.

 

Peut-être qu"on dirait aujourd'hui, qu'il cesse de faire de lui le centre du monde, qu'il ne soit pas un Je, mais un Je en relation avec un TU, qui lui permet de comprendre qui il est, mais aussi de devenir celui qu'il est appelé à devenir.

 

Pour moi, prendre sa croix, c'est se reconnaître pécheur, comme le paralytique pend son grabat quand il revient chez lui. La croix, c'est quelque par l'infamie, autant que la mort douloureuse et la souffrance. Ce matin je pensais aux signes donnés: s'habiller avec un sac, se mettre de la cendre sur la tête, et avoir faim. Même si là la privation et les gestes sont volontaires. C'est dire à Dieu, regarde dans quel état mon péché m'a mis. Je reconnais que c'est de ma faute, alors viens à mon secours.

 

24 Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera.

25 Quel avantage un homme aura-t-il à gagner le monde entier, s’il se perd ou se ruine lui-même ?

 

Là, c'est  toute la question de gagner perdre. Le sauver dont il est question ici, n'est pas lié au salut. Il ne s'agit pas de faire croitre de l'humain, mais de prendre, de posséder. Et cela va avec le verset 25. 

 

C'est le comment devenir disciple. Mais le perdre sa vie, est ce que cela fait déjà, à ce moment là, référence au martyr? Vu la date de l'écriture, c'est possible, surtout si Paul et Pierre ont donné, leur vie. 

 

VENDREDI 19 FÉVRIER. Mt 9, 14-15

 

Un chant: il vient..https://www.youtube.com/watch?v=qGUuzWeJOQc

 

C'est un chapitre qui est plein de miracles, mais de pbs relationnels. Guérison du paralytique/ il blasphème, appel de Matthieu, ce n'est pas le sacrifice que je veux, mais la miséricorde.  Arrivent les disciples de Jean. Vin nouveau, outres neuves.  Et c'est les guérisons, fille de Jaïre, femme qui perd du sang, et des deux aveugles. "croyez vous que je puisse faire ça". 

 

14 En ce temps-là, les disciples de Jean le Baptiste s’approchent de Jésus en disant : « Pourquoi,alors que nous et les pharisiens, nous jeûnons, tes disciples ne jeûnent-ils pas ? » 

 

Peut-être aussi, et toi, pourquoi ne jeûnes-tu pas? 

 

15 Jésus leur répondit : « Les invités de la noce pourraient-ils donc être en deuil pendant le temps où l’Époux est avec eux ? 

 

Jésus, reprend à son compte la phrase de Jean, je suis celui qui entend la voix de l'époux et qui se réjouit. Il se définit donc comme l'époux et aussi comme celui qui va célébrer la nouvelle alliance.

 

Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors ils jeûneront.

 

De qui parle-t-il? des disciples après son enlèvement, et qui attendent son retour. Mais est-on dans le deuil quand on sait que Jésus est Celui qui EST? Je ne sais pas. Par contre pour que le mal soit vaincu, pour que la parole soit donnée, alors oui, peut-être qu'i l faut jeûner, mais jeûner comment? 

 

 

SAMEDI 20 FÉVRIER. Lc 5,  27-32

 

C'est l'appel de Lévi raconté par Luc, donc un peu plus imagé. Le "et quittant tout" est remplacé par abandonnant tout, qui me paraît beaucoup plus fort. A tel point que je peux imaginer cet homme, rendant son tablier, je veux dire peut-être se débarrassant d'un certain uniforme donné par les romains. 

 


L'appel.

27 En ce temps-là, Jésus sortit et remarqua un publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts) du nom de Lévi assis au bureau des impôts. Il lui dit : « Suis-moi. » 

28 Abandonnant tout, l’homme se leva ; et il le suivait. 

 

Le verset 28, est prodigieux, si on regarde les verbes. Il y a le "abandonnant tout",  puis un passé simple, qui montre ce qui se passe; se lever, ce qui est souvent marque de résurrection, et ensuite un verbe à l'imparfait, qui évoque la durée. Il va désormais quelque chose qui s'est enclenché, ce n'est pas quelque chose qui va être unique, mais non, ça va durer dans le temps. 

 

Le repas… 

 

29 Lévi donna pour Jésus une grande réception dans sa maison ; il y avait là une foule nombreuse de publicains et d’autres gens attablés avec eux. 

 

30 Les pharisiens et les scribes de leur parti récriminaient en disant à ses disciples: « Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avecles publicains et les pécheurs ? » 

 

Une fois de plus, la question n'est pas posée à Jésus, (même si c'est lui qui va répondre) mais aux disciples, et avec une culpabilisation, qui est une disqualification de leur Maître. C'est donc sournois. Peut-être auraient ils dû faire table à part. Mais on peut imaginer que cette question les met mal à l'aise et que Jésus prend leur défense.

 

31 Jésus leur répondit : « Ce ne sont pas les gens en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades. 

32 Je ne suis pas venu appeler des justes mais des pécheurs, pour qu’ils se convertissent. »

 

Jésus montre qu'il sait ce qu'il fait, qu'il ne peut pas non plus sauver les gens malgré eux, mais ceux qui reconnaissent qu'ils sont malades; Peut-être que ceux qui se pensent justes, parce qu'ils suivent des règles, ne se rendent pas compte qu'ils ne sont pas des justes, mais des pécheurs. Les règles, c'est bien souvent un piège. 

Aucun commentaire: