vendredi 6 août 2021

SEMAINE DU 1°AU 7 AOÛT. ÉVANGILES

 

DIMANCHE 1° AOÛT. Jn 6, 24-35

 

24 En ce temps-là, quand la foule vit que Jésus n’était pas là, ni ses disciples, les gens montèrent dans les barques et se dirigèrent vers Capharnaüm à la recherche de Jésus.

25 L’ayant trouvé sur l’autre rive, ils lui dirent : « Rabbi, quand es-tu arrivé ici ? »

 

La foule a perdu "son futur roi", alors elle va à sa recherche et se dirige vers là où il est d'habitude, Capharnaüm. Ils l'ont trouvé et donc c'est super, mais ils ne comprennent pas comment il a fait pour arriver là, puisque les disciples étaient partis, d'où la question, non pas sur le comment, mais sur le quand. ( As tu marché toute la nuit, comment as tu fait?

 

26 Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés.

27 Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme, lui que Dieu, le Père, a marqué de son sceau. »

 

Cela pose quand même la question du signe. Ils ont vu et certains ont mangé, et c'est comme s'ils en étaient restés là. Cela aurait pu vouloir dire que le temps de Dieu était arrivé, que le fait que ce soit en abondance montrait que quelque chose de surnaturel se passait, mais cela n'a pas été compris. Vous n'avez pas compris que ce signe révélait celui qui est marqué du sceau du Père, celui qui est le Fils. Donner à manger, c'est le sceau du Fils en quelque sorte. La manne ne se conservait pas.

  

28 Ils lui dirent alors : « Que devons-nous faire pour travailler aux œuvres de Dieu ? »

29 Jésus leur répondit : « L’œuvre de Dieu, c’est que vous croyiez en celui qu’il a envoyé. »

 

On dirait que quelque chose a été entendu, d'autant que le mot œuvre n'a pas été prononcé? Travailler aux  œuvres de Dieu, qu'est ce que cela veut dire. La réponse qui inclus Jésus,  croire en Lui qui a été envoyé, fait aussitôt rebondir les questions, prouve que tu es bien celui que tu dis être, et prouves le. Que Dieu envoie un signe pour le prouver.

 

30 Ils lui dirent alors : « Quel signe vas-tu accomplir pour que nous puissions le voir, et te croire ? Quelle œuvre vas-tu faire ?

 

31 Au désert, nos pères ont mangé la manne ; comme dit l’Écriture : ‘Il leur a donné à manger le pain venu du ciel.’ »

32 Jésus leur répondit : « Amen, amen, je vous le dis : ce n’est pas Moïse qui vous a donné le pain venu du ciel ; c’est mon Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel.

33 Car le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et qui donne la vie au monde. »

 

Je comprends le verset 32, comme un passé qui devient un présent. Moïse a demandé à Dieu de faire quelque chose puisque le peuple récriminait, et le peuple a eu la manne, cette fine croute. Ce n'est pas Moïse qui a donné, mais Dieu qui a répondu à une demande. Là, aujourd'hui, il ne s'agit plus de ce pain donné un peu sous une certaine contrainte, mais un autre pain, qui est l'homme Jésus, l'envoyé.

 

34 Ils lui dirent alors : « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. »

35 Jésus leur répondit : « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim ; celui qui croit en moi n’aura jamais soif. »

 

Comprendre que le pain qui sera donné est déjà donné en la personne de celui qui EST. Plus jamais faim, plus jamais soif.

 

Ce qui est compliqué, c'est qu'il y a du besoin, et du désir. Et pour moi, le désir ne peut jamais être comblé, pas plus hélas que le besoin. Alors Jésus, toi qui est le Fils, toi qui porte sur toi et en toi le sceau du Père, augmente en moi la faim et la soif de la rencontre, ne permets pas que je sois rassasiée, et donne moi l'envie de te chercher toujours plus.

 

 

LUNDI 2 AOÛT. Mt 14, 13-21. Première multiplication des pains.

 

On démarre la lecture du livre des nombres. On est à nouveau dans des questions de nourriture. La manne, le peuple en a marre (ce n'est ce truc merveilleux chanté par le Sirracide), et il pleure après la viande et après les oignons d'Egypte. Et Dieu est en colère (ça on ne sait pas comment), mais Moïse trouve que Dieu exagère et ne se gêne pas pour le lui dire. Il lui dit qu'il ne peut porter ce peuple comme on porte un nourrisson. Et il demande même à Dieu de le laisser mourir (après tout il a quand même plus de 80 ans ce brave homme). En tous les cas, moïse montre qu'il n'en peut plus et au fond de lui, qu'il est du coté du peuple.

 

Là personne ne récrimine. Mais la faim peut apparaître. Et le traitement de la faim montre que les disciples anticipent, proposent quelque chose à Jésus qu'il refuse, et qu'il va leur faire comprendre qu'avec lui, un tout petit peu peut devenir multiplication.

 

13 En ce temps-là, quand Jésus apprit la mort de Jean le Baptiste, il se retira et partit en barque pour un endroit désert, à l’écart. Les foules l’apprirent et, quittant leurs villes, elles suivirent à pied.

 

Là c'est la mort de Jean qui provoque en quelque sorte, sachant ce qu'Hérode a fait une espèce de fuite de Jésus, sauf que ça ne marche pas et que les foules, le suivent à pied, alors qu'il est en barque. Le "quittant leurs villes", donc leur sécurité, pour aller suivre cet homme, me touche. On a aussi l'impression que la barque longe la côte et qu'elle reste bien visible.

Mais ce qui est étonnant, c'est que manifestement le lieu, même s'il est désert, en dehors des villages, est connu, puisque la foule le devance.

 

14 En débarquant, il vit une grande foule de gens ; il fut saisi de compassion envers eux et guérit leurs malades.

 

Jésus répond à la première demande: guérir les infirmes, c'est à dire les faibles, et manifestement il y en a beaucoup, puisque ça dure la journée.

15 Le soir venu, les disciples s’approchèrent et lui dirent : « L’endroit est désert et l’heure est déjà avancée. Renvoie donc la foule : qu’ils aillent dans les villages s’acheter de la nourriture ! »

16 Mais Jésus leur dit : « Ils n’ont pas besoin de s’en aller. Donnez-leur vous-mêmes à manger. »

17 Alors ils lui disent : « Nous n’avons là que cinq pains et deux poissons. »

18 Jésus dit : « Apportez-les-moi. »

 

Une fois de plus j'ai l'impression que lorsqu'on donne un "ordre" à Jésus, il n'aime pas trop. Au lieu de faire ce qu'on lui demande, il fait comprendre qu'il a bien entendu la demande, il s'agit de trouver à manger, mais qu'au lieu de les renvoyer, les disciples vont devoir leur donner à manger, donc partager avec eux, ce qu'ils avaient plus ou moins prévu pour eux. Ils ont dû faire une drôle de tête. Et là, Jésus donne un autre ordre: apportez-moi ce que vous avez. Ils ont du se demander ce que Jésus allait faire. Simplement tout ce qu'ils avaient, ils le donnent à Jésus, ils le partagent avec Lui, ils s'en dépossèdent, et ils lui font confiance. Et c'est peut-être cette confiance qui est à la base de tout. Je ne sais pas ce que tu vas faire avec ce que j'ai, mais je te le confie, je te le donne.

 

19 Puis, ordonnant à la foule de s’asseoir sur l’herbe, il prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction ; il rompit les pains, il les donna aux disciples, et les disciples les donnèrent à la foule.

 

Là, il donne bien un ordre à la foule, s'asseoir. Puis il y a implicitement la prière au Père, la bénédiction, et les pains rompus, donnés aux disciples (qui accomplissent donc la demande de Jésus, sur le donnèrent leur donc vous-mêmes à manger).

 

20 Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés. On ramassa les morceaux qui restaient : cela faisait douze paniers pleins.

21 Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille, sans compter les femmes et les enfants.

 

Être rassasiés, et les restes. Ils mangeront et seront rassasiés. Si on reprend le contexte de l'exode ou des nombres, on aura cette abondance, et cela c'est bien le signe de la présence du Dieu, qui comble.

 

SI on reprend juste ils mangèrent et furent rassasiés, il y a à la fois Jésus plus grand que Elie le prophète, mais aussi Jésus le Serviteur, Ps 21, qui annonce que la nourriture est pour tous et pour les pauvres, 'toutes les extrémités de la terre se souviendront du Seigneur et se tourneront vers Lui".

 

 Père, au travers des signe d'abondance que tu me montres, permet moi de voir ta présence et de remercier ton fils qui avec le peu que je lui donne, peut parfois faire des choses qui te plaisent.

 

 

MARDI 3 AOÛT. Mt, 14, 22-34

 

La première lecture, c'est la jalousie d'Aaron et de Myriam. Pourquoi elle seule est punie? Peut-être parce que si cela était arrivé à Aaron il n'aurait pas pu remplir son office de prêtre, mais c'est profondément injuste. On apprend que Moïse, était le plus humble (lui qui a été élevé à la cour de pharaon), des hommes de la terre, et que quand Dieu s'adresse à lui, ce n'est pas en songe ou en vision, mais face à face; et je me dis que sur la montagne, quand Jésus prie, c'est aussi un face à face qui se passe, mais pas dans une Tente, pas avec une nuée, mais dans une relation intime, et j'imagine que le Père, donne à son Fils, toute la force dont il a besoin, pour dompter le mal, sous la forme du vent mauvais, mais aussi des malades à guérir, et une autre force pour faire du bon à partir du peu que nous lui apportons. On lui apporte beaucoup de mauvais finalement; le bon, c'est autre chose. Seigneur prends le pauvre petit bon que tu mets en moi, et fais en du bon pour moi, pour les frères et les sœurs de ce jour.

Ce qui est beau aussi, c'est que moïse qui pourrait se réjouir de ce châtiment, à la demande de son frère, crie vers le Seigneur.

 

Marche sur les eaux: Jésus et Pierre.

 

22 Aussitôt après avoir nourri la foule dans le désert, Jésus obligea les disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, pendant qu’il renverrait les foules.

23 Quand il les eut renvoyées, il gravit la montagne, à l’écart, pour prier. Le soir venu, il était là, seul.

 

Dans cet évangile, on a l'impression que les disciples n'ont pas envie de quitter ce lieu, mais jésus lui veut être seul. Il oblige les disciples à partir et à le précéder sur l'autre rive, et il renvoie les foules. Il est enfin seul, et le "il gravit la montagne" qui renvoie aux béatitudes, montre qu'il va vers son Père, pour être avec lui, dans une relation amoureuse, mais aussi comme si fatigué, il avait besoin de refaire ses forces. Il en a fallu de l'énergie pour faire ce qu'il a accompli. Les pains il ne s'est pas contenté de les multiplier, il les a rompus. C'est impossible de se représenter les choses. Pain du partage.

 

Ce qui est certain aussi, c'est que les disciples, savent que Jésus ne peut les rejoindre qu'à pieds sur l'autre rive, en marchant.

 

Peut-être que la prière de Jésus, déclenche l'hostilité du lac. Ceux qui sont là dessus, dans la barque, ce serait bien de les éliminer, pour que Jésus se retrouve seul, celui qui lutte contre le mal, qui a guéri et qui a nourri.

 

24 La barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire.

 

Ici on sent une force d'opposition. Il ne faut pas qu'ils arrivent sains et saufs sur l'autre rive.

 

25 Vers la fin de la nuit, Jésus vint vers eux en marchant sur la mer.

26 En le voyant marcher sur la mer, les disciples furent bouleversés. Ils dirent : « C’est un fantôme. » Pris de peur, ils se mirent à crier.

27 Mais aussitôt Jésus leur parla : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez plus peur ! »

 

Il est certain qu'ils s'attendaient à tout, mais pas que Jésus marche sur la mer. Avec le peu de lumière, ils croient voir un fantôme (un être mangé par le lac qui revient pour les faire sombrer) et il y a la voix. Avec la phrase: n'ayez plus peur. Différent de n'ayez pas peur. Le son de la voix, mais avec le doute quand même.

 

28 Pierre prit alors la parole : « Seigneur, si c’est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. »

 

Il y  a le doute. Mais c'est curieux, le: "ordonne-moi". Ce n'est pas "permets moi de marcher sur les flots, non c'est autre chose. Venir vers toi, sur les eaux. Quelles eaux?  Comme si Pierre a besoin de l'ordre pour vaincre sa peur. Venir vers lui, pour le toucher, pour se rassurer, pour être sur que cette ombre n'est pas un fantôme.

 

29 Jésus lui dit : « Viens ! » Pierre descendit de la barque et marcha sur les eaux pour aller vers Jésus.

 

Jésus accède à la demande, et Pierre descend, marche pour aller vers. Seulement la distance, on ne la connaît pas.

 

30 Mais, voyant la force du vent, il eut peur et, comme il commençait à enfoncer, il cria : « Seigneur, sauve-moi ! »

31 Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »

 

Là, aussi pas si facile de visualiser. La force du vent, c'est que Pierre le sent ce vent en bourrasque, qui le fait vaciller, et  j'ai l'impression que du coup, avec les vagues qui l'enserrent, il ne voit plus où est Jésus, il perd pieds et il s'enfonce, et là il appelle au secours, mais là, ce n'est plus si c'est bien toi, mais c'est Seigneur. Et le Seigneur n'était pas si loin que ça.. Il le prend par la main, le remet debout, et parle. Avec quand même un reproche. Pourquoi as-tu douté.

 

32 Et quand ils furent montés dans la barque, le vent tomba.

33 Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant lui, et ils lui dirent : « Vraiment, tu es le Fils de Dieu ! »

 

Le vent ne tombe que lorsque Jésus et Pierre sont à l'abri. Et c'est la reconnaissance= tu es le Fils de Dieu.

 

 

34 Après la traversée, ils abordèrent à Génésareth.

35 Les gens de cet endroit reconnurent Jésus ; ils firent avertir toute la région, et on lui amena tous les malades.

36 Ils le suppliaient de leur laisser seulement toucher la frange de son manteau, et tous ceux qui le faisaient furent sauvés.

 

Dans ces versets j'aime bien le bouche à oreilles. On prévient tout le monde, et tous les malades des environs sont portés. Supplier, de toucher la frange. La force qui émane de lui et qui passe dans le vêtement.

 

Je ne trouve pas ce texte facile à comprendre et à intégrer. Bien sur la barque de l'église, mais bon, ça c'est du rabâché.

 

Il y a eu ce miracle (signe) du pain. Et peut-être qu'il faut que le vent tombe pour que les disciples puissent poser un acte de foi: tu es le fils de Dieu.

 

Il y a Jésus seul dans la montagne, il y a les disciples seuls sur la mer. Et qui nous dit que pour Jésus, ce fut une nuit calme.. Personne. Il y a Jésus qui ne les laisse pas tout seul, à affronter le vent. Il y a cette phrase étonnante de Pierre, si c'est toi, ordonne-moi de venir jusqu'à toi..

 

Peut-être que c'est cette phrase que je vais retenir pour moi aujourd'hui. Seigneur, parfois je me sens seule, ça bouge beaucoup en moi, sur moi autour de moi, je te perçois, mais j'ai besoin de la force d'un ordre pour aller vers toi, pour te tenir, pour me tenir à toi. Donne- moi des ordres, et donne moi la force d'obéir.

 

MERCREDI 4 AOUT. Mt 15, 21-28

 

La première lecture c'est l'exploration de la terre promise, et les fruits qui sont bons et désirables, mais la population qui est comparée à des géants et qui est donc trop forte pour le peuple. Et la réaction de Dieu, qui renvoie tout le monde pendant quarante ans dans le désert; "communauté mauvaise liguée contre moi".. Certes ce sont des peuples de géants(un peu comme les enfants voient leurs parents, mais si dieu combat avec eux, alors ils seront vainqueurs et ce sera ce que montrera le livre des juges par la suite. Si Dieu avec nous, qui serait contre nous.

 

Et dans l'évangile, on rencontre une descendante de ces premiers occupants, qui croyaient en d'autres divinités.

 

D'ailleurs c'est peut-être ça la question sous-jacente: ces peuples ont d'autres Dieux que nous, et leurs dieux leur ont donné une bonne terre et ont fait d'eux des surhommes. Toi notre Dieu, tu n'es pas à la hauteur, et nous n'avons plus confiance  en toi. Ces géants on va les retrouver avec David et le philistin. Et là, on verra que le petit peut gagner.;

 

Changement de chapitre..

 

21 En ce temps-là, partant de Génésareth, Jésus se retira dans la région de Tyr et de Sidon.

 

"se retira". Au début du chapitre, Jésus est en butte aux pharisiens venus de Jérusalem. Il y a la question de mains pas lavées, et la réponse de Jésus qui oppose tradition et Loi. Puis c'est la question du pur et de l'impur, ce qui entre dans le corps et ce qui sort de la bouche. Là, on a presque l'impression que ces hommes insupportent tellement Jésus, qu'il se retire dans lieu où il ne sera plus importuné pas ces gens là. Il est bien en terre païenne considérée comme impure par les pharisiens de Jérusalem.

 

22 Voici qu’une Cananéenne, venue de ces territoires, disait en criant : « Prends pitié de moi, Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon. »

23 Mais il ne lui répondit pas un mot. Les disciples s’approchèrent pour lui demander : « Renvoie-la, car elle nous poursuit de ses cris ! »

 

et lui qui voulait être tranquille, voilà qu'il est importuné par une femme qui crie parce qu'elle n'a rien à perdre et que Jésus est pour elle la dernière planche de salut. Sauf que là, c'est le silence, et la demande des disciples, "renvoie la" comme tu as renvoyé la foule, nous on n'y arrive pas, et elle nous casse les oreilles avec ses cris.

 

24 Jésus répondit : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël. »

 

On a l'impression que c'est aux disciples qu'il répond cela. Et si la femme entend, elle doit comprendre que Jésus refuse de s'occuper de son cas.

 

25 Mais elle vint se prosterner devant lui en disant : « Seigneur, viens à mon secours ! »

26 Il répondit : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. »

 

Sauf, qu'elle fait comme si elle n'avait pas entendu, et elle fait appel à autre chose, elle fait appel à la compassion. Elle n'en peut plus, elle est découragée. Elle veut qu'il fasse un quelque chose, un tout petit quelque chose, qui ne devrait rein lui coûter, vu le nombre de personnes qu'il a guéries. Et la phrase de Jésus, c'est de la considérer presque comme une voleuse et de la traiter d'animal impur. Mais cela ne la décourage pas, parce qu'une mère est prête à tout pour sauver son enfant.

 

27 Elle reprit : « Oui, Seigneur ; mais justement, les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. »

 

 En d'autres termes, ils ne volent rien. Et si on se souvient de la multiplication des pains, des morceaux il en était resté beaucoup. Alors elle affirme qu'elle peut avoir ce qu'elle demande, qu'elle ne vole rien à personne.


Et là, Jésus entend. En fait, qu'est ce qui le touche vraiment à ce moment là? Je pense que c'est la foi de cette femme, qui supporte l'injure, et qui tente le tout pour le tout.

 

28 Jésus répondit : « Femme, grande est ta foi, que tout se passe pour toi comme tu le veux ! » Et, à l’heure même, sa fille fut guérie.

 

La finale est la même que pour le serviteur du centurion. A l'heure même sa fille fut guérie.

 

Seigneur, augmente en moi la foi, permets moi d'insister à temps et à contre temps, viens me guérir moi de ma boue, viens me purifier; viens me sauver.

 

 

JEUDI 5 AOÛT. Mt 16, 13-23

 

Première lecture, le double coup de bâton sur le rocher, qui va empêcher Moïse et Aaron d'entrer en terre promise.

Mais Dieu avait dit: "vous parlerez au rocher et il vous donnera de son eau". Et moïse frappe le rocher, ce qui est très différent.

 

Pas facile ces textes qui sont comme des doublons, même si ça ne se passe pas au même moment. Là, le peuple se retrouve cloîtré dans le désert pour quarante ans, et alors qu'il était au bord de trouver un pays qui donne des fruits, là, il n'y a rien. Et pour combler le tout, même pas d'eau. Et c'est la grogne et c'est Moïse et Aaron qui en font les frais et qui en désespoir de cause, vont juste à l'entrée de la Tente de la rencontre, et ils ne disent même pas ce qui se passe. La gloire du Seigneur leur apparaît, et donne des ordres.  Prendre le bâton, frapper le rocher (mais d'où sort-il ce rocher, que Paul dit accompagner le peuple ). Cela fait un peu sourcier que de frapper le rocher, mais c'est quand même étonnant quand on y pense. Il y a le côté du Christ qui sera aussi frappé, mais avec une lance, ce qui est bien différent.

 

En fait ce qui est étonnant c'est la phrase de Moïse: "Ecoutez rebelles, est ce que nous pouvons faire jaillir de l'eau pour vous de ce rocher"? Il n'est pas question de Dieu qui a entendu, c'est un peu comme si le miracle leur revenait. Il me semble que c'est plus important que le doublement, mais bon, à chacun de voir les choses différemment.  En fait la phrase est très claire, parce que vous n'avez pas eu assez de foi pour manifester ma sainteté.

 

Et dans l'évangile, on va rencontrer la foi de Pierre, foi donnée par Dieu. Ce n'est pas la chair et le sang, mais mon Père qui est dans les cieux.

 

Tu es le christ le fils du Dieu Vivant. Dieu n'est pas le Dieu des morts des vivants.

 

Dans ce texte, il se passe beaucoup de choses au niveau de la parole.

 

1 3En ce temps-là, Jésus, arrivé dans la région de Césarée-de-Philippe, demandait à ses disciples : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? »

14 Ils répondirent : « Pour les uns, Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres encore, Jérémie ou l’un des prophètes. »

 

Dans cette partie, c'est un jeu de questions réponses. Il demande, ils répondent. La réponse Jean le Baptiste a déjà été donnée par Hérode.

 

15 Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »

 

Nouvelle question, qui semble provoquer un silence, et c'est alors un autre jeu de parole: un parle au nom de tous, encore que ce ne soit pas sûr.

 

16 Alors Simon-Pierre prit la parole et dit : « Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant ! » 17 Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : « Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.

18 Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle.

19 Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. »

 

 

20 Alors, il ordonna aux disciples de ne dire à personne que c’était lui le Christ.

 

On a déjà eu cet évangile, peut-être fête de St Pierre/ St Paul avec la question du lien. Sauf que j'ai oublié ce que disait le frère Paul et que c'était pourtant intéressant.

 

Logiquement , il va y avoir la transfiguration avec l'interdit de parler de la nature de Jésus aux autres.

 

21 À partir de ce moment, Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il lui fallait partir pour Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué, et le troisième jour ressusciter.

22 Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches : « Dieu t’en garde, Seigneur ! cela ne t’arrivera pas. »

23 Mais lui, se retournant, dit à Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une occasion de chute : tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »

 

Et là, le pauvre Pierre qui s'en prend plein la tronche. Et c'est bien parce qu'il l'aime son Jésus, qu'il lui dit cela, enfin il me semble.

 

 

VENDREDI 6 AOÛT. TRANSFIGURATION. Mt 17, 2-10

 

"Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande".

 

Ce qui m'a étonnée, c'est la réaction de Pierre, pas tant les tentes que le Rabbi. Et cela m'a un peu ramené à la tempête et Pierre qui dit: si c'est toi, dis-moi de venir jusqu'à toi. J'ai l'impression que Pierre, vit une sorte de tempête spirituelle, qu'il ne sait pas ce qui se passe, il ne comprend plus rien avec ses yeux, il voit Jésus transfiguré alors pourquoi l'appeler Rabbi et non pas Seigneur, il y a ces deux hommes avec lui, Elie et Moïse, ces "maitres", alors peut-être que c'est pour cela qu'il l'appelle Rabbi, mais pourquoi pas Maître, ou Seigneur? Et il a besoin d'entendre la voix de Jésus pour le rassurer. Si Jésus dit oui (ou même non) il sera rassuré, celui qu'il voit c'est bien Jésus, le Jésus de Nazareth. Mais au lieu de la voix de Jésus, ce sera cette voix, venue de la nuée, (ce qui encore dû les inquiéter d'avantage) qui dit "écoutez-le". Il est ma parole, il est Moi. Puis c'est peut-être un silence étourdissant, et le silence est suivi d'un autre silence: ils ouvrent les yeux, ils reviennent dans le temps, et ils voient Jésus "normal", Jésus qui parle avec eux, et leur ordonne de rester silencieux par rapport à ce qu'ils ont vu et entendu, tant qu'il ne sera pas ressuscité d'entre les morts.

 

Cela paraît curieux qu'ils ne comprennent pas ce que cela veut dire. Ils ont assisté tous les trois à la résurrection de la fille de Jaïre, à la résurrection du fils de la veuve, sauf que cela ce sont des hommes comme tous les autres. Jésus , le Jésus qu'ils viennent de voir, celui qui se nomme le Fils de l'Homme, peut-il mourir comme les autres, (même si juste avant il a reproché à Pierre de penser comme les hommes et d'être pierre d'achoppement pour Lui), alors qu'il est le Vivant?

 

Seigneur quand j'oublie que tu es la Vie, mais que tu as accepté de mourir, de vivre la vie d'un homme, permets-moi de fixer les yeux sur toi et de te voir comme le Fils Bien Aimé et de t'écouter toi et de vivre de ta vie.

 

2 En ce temps-là, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les emmène, eux seuls, à l’écart sur une haute montagne. Et il fut transfiguré devant eux.

3 Ses vêtements devinrent resplendissants, d’une blancheur telle que personne sur terre ne peut obtenir une blancheur pareille.

4 Élie leur apparut avec Moïse, et tous deux s’entretenaient avec Jésus.

 

Ils sont sur leur petit Sinaï si l'on peut dire. Une haute montagne, lieu de Présence. Et quelle présence: celle d'Elie celui qui n' a pas connu la mort, le prophète de Samarie, et Moïse, dont personne ne connaît le lieu de la sépulture, Moïse qui parlait avec Dieu, comme un ami parle à son ami, qui sont là. Et Jésus qui est Autre.

 

5 Pierre alors prend la parole et dit à Jésus : « Rabbi, il est bon que nous soyons ici ! Dressons donc trois tentes : une pour toi, une pour Moïse, et une pour Élie. »

6 De fait, Pierre ne savait que dire, tant leur frayeur était grande.

 

 Etonnant la réaction de Pierre, d'un côté la frayeur, de l'autre le besoin d'agir. Certes il est bon pour eux d'être ici, mais surement pas pour figer le temps, surement pas pour agir, surement pas pour dresser trois tentes. Avoir un oui ou un non, avoir Jésus qui s'adresse à eux et non plus aux deux autres, cela le rassurerait…

 

7 Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé : écoutez-le ! »

 

On peut presque imaginer que c'est une sorte de baptême pour eux. Ils sont couverts par la nuée, et ils entendent cette voix (que l'on retrouvera dans l'évangile de Jn, Jn 12, quand des grecs demandent à rencontrer jésus, et qu'il y a comme un coup de tonnerre: je l'ai glorifié et je le glorifiera encore).

 

8 Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus seul avec eux.

 

Là, après cette voix, après leur trouille, ils rouvrent les yeux et tout est "normal". Il a quand fallu un petit bout de temps pour qu'ils reviennent dans le présent.

 

9 Ils descendirent de la montagne, et Jésus leur ordonna de ne raconter à personne ce qu’ils avaient vu, avant que le Fils de l’homme soit ressuscité d’entre les morts.

10 Et ils restèrent fermement attachés à cette parole, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts ».

 

Et c'est la finale. Et ce sera la guérison de l'enfant épileptique ensuite. Mais on peut penser que les trois, entre eux, ont essayé de comprendre, mais tant que l'Esprit ne leur a pas été donné, ils pouvaient entrevoir, mais cela restait obscur.

 

 

SAMEDI 7 AOÛT. Mt 17, 14-20. Guérison enfant épileptique

 

Jésus redescend de la montagne. Les disciples l'interrogent sur Elie et Jésus fait un parallèle entre Elie et Jean le Baptiste, et ils arrivent dans ce village où une guérison n'a pas eu lieu. Quand Moïse descend de la montagne, il est accueilli par les chants en l'honneur de veau d'or..

 

14 En ce temps-là, un homme s’approcha de Jésus, et tombant à ses genoux,

15 il dit : « Seigneur, prends pitié de mon fils. Il est épileptique et il souffre beaucoup. Souvent il tombe dans le feu et, souvent aussi, dans l’eau.

16 Je l’ai amené à tes disciples, mais ils n’ont pas pu le guérir. »

 

On apprend ici ce qui se passé. Un homme qui demande une guérison non pour lui mais pour son fils, et qui a déjà montré le garçon aux disciples qui n'ont pas pu le guérir. Est ce que les disciples ont eu peur de ce garçon? Ce n'est pas impossible.

 

17 Prenant la parole, Jésus dit : « Génération incroyante et dévoyée, combien de temps devrai-je rester avec vous ? Combien de temps devrai-je vous supporter ? Amenez-le-moi. » 18 Jésus menaça le démon, et il sortit de lui. À l’heure même, l’enfant fut guéri.

 

La réaction de Jésus est surprenante. Il n'a pas du tout réagi comme cela quand le centurion est venu demander la guérison de son serviteur, ou Jaïre la résurrection de sa fille. Il y a cet adjectif d'incroyant et dévoyé. Dévoyé, cela concernait les foules qui faisaient la fête devant le veau d'or. Et cette foule, elle a été en grande partie décimée par les lévites à l'appel de Moïse. Je trouve que Matthieu fait de Jésus un nouveau Moïse. Mais là, au lieu de la mort, c'est la vie. Maintenant cela se passe à Cesarée de Philippe, qui n'est peut-être pas une ville juive.. Mais Jésus là, ne jette pas la mort, mais la vie. Il menace le démon et l'enfant est guéri.

 

19 Alors les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent en particulier : « Pour quelle raison est-ce que nous, nous n’avons pas réussi à l’expulser ? »

20 Jésus leur répond : « En raison de votre peu de foi.

Amen, je vous le dis : si vous avez de la foi, gros comme une graine de moutarde, vous direz à cette montagne : “Transporte-toi d’ici jusque là-bas”, et elle se transportera ; rien ne vous sera impossible. »

 

Chez d'autres évangélistes, il y a cette sorte de démon ne se chasse que par le jeune et la prière. Là, c'est à cause du peu de foi. Comme si pour les disciples, il y avait eu quelque chose de l'ordre de la peur. SI l'enfant a fait une crise, il y a de quoi.. Mais ce qui me frappe c'est le temps employé. Dans mon souvenir, la phrase était; si vous aviez et non pas si vous avez. Si vous aviez de la foi , gros comme un grain de moutarde, vous auriez dit ou vous diriez à cette montagne, transporte toi d'ici jusque là bas et elle l'aurait fait.

Là, c'est autre chose. Si vous avez la foi, rien ne vous sera impossible. Et c'est ce impossible qui renvoie à l'évangile de Luc: car rien n'est impossible à Dieu.

 

Seigneur, donne-moi cette foi qui peut transporter les montagnes, croire du c'est possible, croire qu'avec toi en moi, tout est possible. Pardonne mes raisonnements qui font que je ne le crois pas. Je crois que le baptême que va recevoir Marie-Claude, la guérira et lui donnera les charismes dont elle a besoin, pour elle, mais aussi pour ton église.


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