samedi 18 septembre 2021

SEMAINE DU 12 AU 18 SEPTEMBRE. ÉVANGILES.

 

 

DIMANCHE 12 SEPTEMBRE. Mc 8, 27-35


J'aime beaucoup le texte du serviteur Is 50 qui est proposé avec ce texte. Je ne sais pas si jésus a rendu son visage dur comme la pierre, mais son visage a bien été maltraité. Et ce chemin là, il n'est pas facile à suivre. 

 

La croix, je me demande encore et toujours quel sens cela pouvait avoir à cette époque. Porter da croix, c'est porter quelque chose de lourd, qui fait mal, qui pèse et qui conduit à la mort. Alors ce que dit peut-être Jésus, ce n'est pas de porter sa croix à lui, mais la notre, celle qui pèse, celle qui nous fait tomber, d'accepter cette croix de rejet à cause notre amour pour lui. Et aujourd'hui, quand je regarde les séries, je souffre de l'absence totale de la référence à Dieu. Dieu est tellement absent, que cela me donne envie de pleurer;  c'est peut-être cela aussi la croix.

 

Si j'ai le temps, je reprendrai ce texte, mais la profession de foi de Pierre est quand même très succincte dans cet évangile. Dire 'tu es le christ' c'est bien mais c'est très elliptique. Et le messie, renvoie encore à du temporel alors que jésus vient pour sauver mais autrement et c'est ce qu'il essaye (et continue) de nous faire comprendre.


 

27 En ce temps-là, Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples, vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe. Chemin faisant, il interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui suis-je ? » 28Ils lui répondirent : « Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un des prophètes. » 

 

29 Et lui les interrogeait : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Pierre, prenant la parole, lui dit : « Tu es le Christ. » 

30 Alors, il leur défendit vivement de parler de lui à personne. 

 

31 Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite. 

 

32 Jésus disait cette parole ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches. 

33 Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » 

 

34 Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. 

 

Qu'il marche à ma suite comme moi, je marche à la suite des volontés de mon Père, qu'il se renonce à lui)-même comme je me renonce à moi-même, qu'il prenne sa croix (la sienne) comme je vais prendre la mienne et qu'il me suive, qu'il découvre ma volonté et mon amour.

 

35 Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera.


Sauver sa vie, posséder la vie éternelle, en se dépossédant de sa vie, c'est le marche pied.


 

LUNDI 13 SEPTEMBRE. Lc 7, 1-10

 

Ce qui m'a frappée c'est que chez Luc, il n'y a aucune rencontre entre Jésus et le Centurion. Tout se passe par personnes interposées. Les "juifs" sont les médiateurs, et ils permettent de comprendre comment cet homme, étranger fonctionne. Et je pensais au début de l'évangile qui s'adresse à un certain Théophile. Et il me semblait que ce Théophile pourrait être le prototype du païen qui a la foi, et qui comprend ainsi que qui lui et ses semblables sont sauvés par Jésus, qu'ils sont dignes de miracles et que le message c'est le Salut est annoncé aux nations. 

 

1 En ce temps-là, lorsque Jésus eut achevé de faire entendre au peuple toutes ses paroles, il entra dans Capharnaüm.

2 Il y avait un centurion dont un esclave était malade et sur le point de mourir ; or le centurion tenait beaucoup à lui.

3 Ayant entendu parler de Jésus, il lui envoya des notables juifs pour lui demander de venir sauver son esclave.

4 Arrivés près de Jésus, ceux-ci le suppliaient instamment : « Il mérite que tu lui accordes cela. 5Il aime notre nation : c’est lui qui nous a construit la synagogue. » 

 

La fin du chapitre 6, c'est la fin du discours sur le plat. Écouter la parole et la mettre en pratique.  Là, Jésus retourne à Capharnaüm et il est confronté à la demande d'un centurion, demande portée par des notables juifs. "Il mérite que tu lui accordes cela". 

 

6 Jésus était en route avec eux, et déjà il n’était plus loin de la maison, quand le centurion envoya des amis lui dire : « Seigneur, ne prends pas cette peine, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. 

7 C’est pourquoi je ne me suis pas autorisé, moi-même, à venir te trouver. Mais dis une parole, et que mon serviteur soit guéri !

 8 Moi, je suis quelqu’un de subordonné à une autorité, mais j’ai des soldats sous mes ordres ; à l’un, je dis : “Va”, et il va ; à un autre : “Viens”, et il vient ; et à mon esclave : “Fais ceci”, et il le fait. »

 

Là, c'est un peu plus complexe. Jésus n'est pas loin et pour le Centurion,  il se passe quelque chose. Ce n'est pas "je ne mérite pas", mais je sais que je suis un païen, et que ce n'est pas bien pour toi d'entrer dans ma maison. Je connais les lois de Juifs et tes un "bon" Juif. Je ne veux pas te poser de problèmes. Je n'ai même pas voulu te rencontrer parce que je suis pour toi un impie, un impur. Mais j'ai totalement confiance en toi. Je me base sur moi, quand, je donne un ordre, l'ordre est exécuté. Alors toi qui es tellement supérieur à moi, ta parole a encore plus de force, plus de poids. Alors "dis une parole" dis une parole qui ordonne la guérison de mon esclave, et ta parole sera exécutée, car tu es comme l'Empereur. 

 

9 Entendant cela, Jésus fut en admiration devant lui. Il se retourna et dit à la foule qui le suivait : « Je vous le déclare, même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi ! » 

10 Revenus à la maison, les envoyés trouvèrent l’esclave en bonne santé.


Curieusement personne n'entend la parole que le Centurion a demandé. Jésus s'adresse à la foule pour faire part de son admiration, de cette foi qui transcende le temps et l'espace. 

 

Il n'entre donc pas dans cette maison, mais la parole non dite, ou non entendue a fait son œuvre. 

 

Est-ce que moi, j'ai une foi pareille dans la puissance de la parole de Jésus, que je l'entende ou que je ne l'entende pas?

 

 

MARDI 14 SEPTEMBRE. LA CROIX GLORIEUSE. Jn 3, 13-17.

 

13 En ce temps-là, Jésus disait à Nicodème : « Nul n'est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme. 

 

Et il me semble que cela dit aussi qu'il est le seul à avoir vu et à voir le Père. Mais là c'est le début de l'évangile de Jean et Jésus se présente comme le fils de l'homme et comme celui qui est. 

 

14 De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé

15 afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle

 

La question de la vie éternelle, mais quelle vie? Mais de manière implicite c'est pour que la mort soir vaincue, il faut que le fils de l'homme (dans sa chair) soit comme le serpent de bronze attaché sur un pieux ou sur une croix. Il faut qu'il y ait mort. Finitude pour que l'éternité soit possible.

 

16 Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. 

17 Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. »

 

Un commentaire que m'a surprise sur le coup ce matin: Jésus est le cri d'amour lancé par le Père quand les hommes se sont détournés de lui. Sur le coup je n'ai pas aimé, parce que cela me semblait fou, mais maintenant, je dois dire que cela me parle énormément.

 

 

MERCREDI 15 SEPTEMBRE. Jn 19, 25-27

 

25 Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Cléophas, et Marie Madeleine. 

 

Je suis toujours un peu étonnée par le fait que les soldats laissent des gens s'approcher de ce lieu. Et il y a donc 3 femmes et un homme, mais Marie, n'est pas seule. Qui peut bien être cette sœur de sa mère, si on reste avec les apocryphes où Marie est l'unique. Une cousine quelconque? Mais en tous les cas quelqu'un qui est là, qui ne fuit pas, qui accompagne. Et c'est peut-être sur cette figure là que j'ai envie de me centrer. Pas sur Marie-Madeleine, mais sur cette femme, qui est là pour soutenir, pour ne pas laisser seule dans ce qui est invivable, voir son Unique, abîmé, ensanglanté, en train de mourir et la couronne. 

 

26 Jésus, voyant sa mère, et près d’elle le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. »

27 Puis il dit au disciple : « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui.

 

Là, c'est le regard de Jésus sur ce qui est en dessous de lui. Il est élevé, lui, il baisse son regard, peut-être qu'il voit la foule massée qui se tait, encore que si on se base sur les récits, il y a les moqueries, les quolibets, mais peut-être que maintenant c'est le silence, le silence de la mort qui vient. Et là, il y a le son de sa voix. Il y a la présence du disciple, auprès de sa mère. Du moins il se présente comme cela, lui aussi est avec elle. Encore que près ce n'est pas auprès. Et cette manière de s'exprimer, de celui qui est à bout de souffle. Comme à Cana: Femme. Et un ordre laconique, voici ton fils. Prends là, il me remplace, il est mon disciple, il saura que faire pour toi. Accepte-le, prends- le comme ton fils. Est-ce que cela a été simple pour Marie, je suis loin d'en être sure. Mais c'est aussi, celui-là, c'est ma famille, mon église, et toi, tu quittes ta famille, pour aller dans cette famille qui est mienne. Tu vas dans cette famille qui va devenir église, présence de l'esprit. Alors tu dois accepter ce déplacement. 

 

Et tout aussi laconique: voici ta mère. Mais ce qui est étonnant, c'est que de ce disciple, on ne sait rien de ses origines, rien. Et le voilà qui s'origine dans celle qui a donné la vie, et cela lui donne peut-être aussi une place différente, un poids différent. Le disciple, qui prend chez lui, avec Marie, devient vraiment frère du Fils. 

 

Alors on peut être celle qui accompagne quelqu'un qui vit un moment de douleur, on peut être celui qui en prenant avec soi, devient fils et frère, et on ne peut que rester muet devant ce qui est demandé à Marie, et penser à son cœur transpercé;

 

 

JEUDI 16 SEPTEMBRE. Lc 7, 36-50

 

Jean le baptiste a envoyé des disciples à Jésus. Jésus fait comprendre qu'il est bien celui qui est attendu. Puis c'est l'éloge de Jean et la critique des scribes:


 " 29 Tout le peuple qui a écouté Jean, y compris les publicains, en recevant de lui le baptême, a reconnu que Dieu était juste.30 Mais les pharisiens et les docteurs de la Loi, en ne recevant pas son baptême, ont rejeté le dessein que Dieu avait sur eux.". Puis c'est de Jean vous dites qu'il est un possédé et de Jésus qu'il est un glouton… Mais par tous ses enfants la sagesse de Dieu a été reconnue juste. 

 

Et c'est sans transition l'épisode de la femme dite pécheresse.

 

 

36 En ce temps-là, un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui. Jésus entra chez lui et prit place à table.

 

Cela se passe quasiment dans la bonne humeur. Un pharisien dont on apprendra le nom un peu plus tard, qui invite Jésus, Jésus qui accepte, qui entre chez lui, qui prend place. Et certainement qui commence le repas.

 

37 Survint une femme de la ville, une pécheresse. 

 

J'ai presque envie de dire, survint une tempête. Tout allait pour le mieux, on ne parle pas la bouche pleine, et voilà que tout se met à aller de travers. Et le projecteur se centre sur cette femme, une femme de la ville, une pécheresse.  Mais j'ai souvent cette idée que la ville, ce n'est pas un bon lieu. 

Ps 54: 10 Divise-les, Seigneur, mets la confusion dans leur langage ! Car je vois dans la ville discorde et violence :

11 de jour et de nuit, elles tournent en haut de ses remparts. Au-dedans, crimes et malheurs ;

12 au-dedans, c'est la ruine : * fraude et brutalité ne quittent plus ses rues.

 

 

Ayant appris que Jésus était attablé dans la maison du pharisien, elle avait apporté un flacon d’albâtre contenant un parfum. 

 

Elle a appris et là, elle a un projet. Ce flacon par qui lui a-t-il été donné? Que symbolise t il? Elle quitte son chez elle, elle prend ce flacon, elle ne demande rien à personne, elle est attirée par Jésus comme par un aimant (et on peut vraiment penser qu'elle l'a entendu parler justement de Jean, dont elle a peut-être reçu le baptême, et de tout ce qu'il a dit et fait). Elle le connait, elle veut le voir, le toucher, le sentir et dire qu'elle a changé, qu'elle veut changer, qu'elle a compris que qui veut sauver sa vie la perdra. 

 

38 Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, près de ses pieds, et elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et répandait sur eux le parfum. 

 

Belle scène, mais effectivement dans une maison bien tenue, ça fait vraiment désordre. Elle s'occupe des pieds de Jésus comme une maman s'occupe du corps de son bébé. Elle mouille, elle lave, elle essuie (peut-être avec un voile à défaut de cheveux), et couvre de baisers et parfume. C'est vraiment le corporel. Ce qu'elle a peut-être fait pour d'autres hommes, elle le fait pour celui qui est devenu l'unique pour elle. 

 

39 En voyant cela, le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse. » 

 

Et là, ça dérape dans la tête du pharisien, qui ne comprend pas comment Jésus accepte cela. Et du coup, il lui dénie sa qualité de prophète. Peut-être que c'était dans cette optique là, qu'il l'avait invité. On peut presque penser qu'il est grandement déçu. SI Jésus avait été ce qu'il dit être, il aurait du chasser cette femme, et au lieu de cela, il laisse faire et semble même en être heureux. 

 

40 Jésus, prenant la parole, lui dit : « Simon, j’ai quelque chose à te dire. – Parle, Maître. » 

41 Jésus reprit : « Un créancier avait deux débiteurs ; le premier lui devait cinq cents pièces d’argent, l’autre cinquante. 

42 Comme ni l’un ni l’autre ne pouvait les lui rembourser, il en fit grâce à tous deux. Lequel des deux l’aimera davantage ? » 

43 Simon répondit : « Je suppose que c’est celui à qui on a fait grâce de la plus grande dette. – Tu as raison », lui dit Jésus.

 

Et là c'est la belle manière de faire de Jésus. Il propose une histoire (un peu comme Nathan avec le roi David) et cela lui permet d'aller plus loin.

 

 44 Il se tourna vers la femme et dit à Simon : « Tu vois cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as pas versé de l’eau sur les pieds ; elle, elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux. 

45 Tu ne m’as pas embrassé ; elle, depuis qu’elle est entrée, n’a pas cessé d’embrasser mes pieds. 

46 Tu n’as pas fait d’onction sur ma tête ; elle, elle a répandu du parfum sur mes pieds.

 

Et les actes de la femme qui étaient comme méprisés par le pharisien, sont alors transfigurés par la parole de Jésus. Elle c'est l'hospitalité, elle c'est la tendresse, elle c'est la transmission de la présence de Dieu. (onction). 

 

 47 Voilà pourquoi je te le dis : ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, puisqu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. » 

 

Est-ce que le pharisien avait envie de reconnaître qu'il était pécheur? J'en doute. Mais là, jésus donne une clé. Aimer, aimer et encore aimer, comme lui le fait.

 

48 Il dit alors à la femme : « Tes péchés sont pardonnés. »

 

 49 Les convives se mirent à dire en eux-mêmes : « Qui est cet homme, qui va jusqu’à pardonner les péchés ? » 

50 Jésus dit alors à la femme : « Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! »

 

Et c'est la finale. Les péchés pardonnés au passif, et un actif: va en paix, (cesse de te tourmenter pour ton passé), tu es sauvée par ta foi. C'est ta foi autant que moi qui te permettent le changement. 


Chez Jean, la réaction viendra des disciples: quel gâchis que de verser tout ce parfum, on aurait pu le vendre. 


Là, c'est la réaction de Simon, et le fait qu'il pense en lui-même.. SI cet homme était un prophète (donc grosse déception), il aurait su que cette femme était une .. Et jésus avec la parabole, lui montre qu'il est bien un prophète, et bien plus que cela, car il a su lire en lui et mettre des mots pour lui permettre de changer son regard. 

 

 

VENDREDI 17 SEPTEMBRE. Lc 8, 1-3

 

Et revoilà Jésus par monts et pas vaux. Jésus maintenant semble annoncer plus que guérir, un peu comme si une nouvelle phase se mettait doucement en place. Et pour que cela puisse se faire, il y a les douze, qui ici se contentent d'accompagner, on pourrait presque dire se former, écouter, regarder et aussi s'imprégner de la présence. Garder peut-être dans leur cœur. Et des femmes, ce qui doit peut-être faire tache à cette époque. Et dans ces femmes, on peut sentir qu'il y a eu conversion. Si pour les disciples qui ont été appelés, on sait ce qui s'est passé pour Pierre, André, Jacques et Jean: les guérisons, la pêche miraculeuse qui a été leur signe à eux, pour les autres, sauf pour Matthieu, on ne sait pas ce qui a été le déclencheur. Là on sait ce qui s'est passé; soit elles ont été guéries d'une maladie (et on peut penser à ce qui s'est passé pour la femme qui perdait du sang, le courage et la foi) soit il y a eu possession, ce qui veut dire que Jésus a transformé une situation de péché en tout autre chose, mais même là, il y a eu demande. Alors on a cette Marie Madeleine, de Magdala, celle qu'on va retrouver à la croix et à la résurrection: 7 démons, ce qui n'est pas rien. Mais si elle les a laissé entrer, peut-être qu'elle était initialement en grande souffrance. Les vices ne viennent pas tout seuls. Et il y a les autres, et ce qui m'intéresse, c'est qu'elles sont dans le don et le service; celle qui est la femme de l'intendant d'Hérode, se met au service elle qui est servie et elle donne de ce qui lui appartient. C'est magnifique.  Et c'est aussi le "beaucoup d'autres", qui montre que rencontrer Jésus, cela change et que ces femmes sont des témoins de la force de la parole, de la force de l'évangile;

 

1 En ce temps-là, il arriva que Jésus, passant à travers villes et villages, proclamait et annonçait la Bonne Nouvelle du règne de Dieu. Les Douze l’accompagnaient, 

2 ainsi que des femmes qui avaient été guéries de maladies et d’esprits mauvais : Marie, appelée Madeleine, de laquelle étaient sortis sept démons, 

3 Jeanne, femme de Kouza, intendant d’Hérode, Suzanne, et beaucoup d’autres, qui les servaient en prenant sur leurs ressources.



SAMEDI 18 SEPTEMBRE. Lc 8, 4-15


Pas facile ces évangiles qu'on connaît tellement bien ou que l'on croit connaître. Apprendre à entendre, entendre autrement. Il y a aussi cette épitre a Timothée et la finale qui semble tellement différente du style de Paul, qu'on se demande si ce n'est pas du rajouté. Beau témoignage de Jésus devant Pilate? Garder Le commandement? presque du Jean. 

 

4 En ce temps-là, comme une grande foule se rassemblait, et que de chaque ville on venait vers Jésus, il dit dans une parabole :

 

 

C'est assez différent des autres synoptiques. Pas dans la barque, juste une parabole pour ceux qui se rassemblent et qui viennent d'un peu partout. On ne sait du tout où Jésus se trouve. C'est plus intemporel. 

 

 5 « Le semeur sortit pour semer la semence, et comme il semait, il en tomba au bord du chemin. Les passants la piétinèrent, et les oiseaux du ciel mangèrent tout. 

6 Il en tomba aussi dans les pierres, elle poussa et elle sécha parce qu’elle n’avait pas d’humidité. 

7 Il en tomba aussi au milieu des ronces, et les ronces, en poussant avec elle, l’étouffèrent.

 8 Il en tomba enfin dans la bonne terre, elle poussa et elle donna du fruit au centuple. » 

 

Disant cela, il éleva la voix : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! »

 

Là, ce sont les passants (les hommes) qui piétinent, la graine est un peu écrasée, abîmée, mais au moins elle nourrit les oiseaux. Pas perdu pour tout le monde. Mais il n'en reste rien de ce qui a été semé à cet endroit là. 

Là ce sont les pierres. Et ça pousse, mais ça se dessèche sur place. Donc ça n'a pas pu atteindre la maturité, c'est mort avant et personne n'en profite .

 

Ensuite ce sont les ronces qui poussent en même temps, donc le terrain n'a pas été nettoyé avant. Et là, ça fait comme un combat, la graine c'est pas de taille pour lutter contre les ronces et c'est donc encore mort.

 

Et c'est enfin la bonne terre. On a presque l'impression que le semeur, il a eu du mal à trouver l'endroit où ça allait enfin pousser correctement. Un peu comme s'il cherchait. Et là, contrairement à Matthieu, c'est directement du 100%. Du coup ça rachète quand même les échecs précédents.

 

 

            9 Ses disciples lui demandaient ce que signifiait cette parabole. 

 

10 Il leur déclara : « À vous il est donné de connaître les mystères du royaume de Dieu, mais les autres n’ont que les paraboles. Ainsi, comme il est écrit : ‘Ils regardent sans regarder, ils entendent sans comprendre.’ 

 

Jésus vient de dire à la foule en élevant la voix, que celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende. 

 

Il y a toujours la différence entre entendre, ce qui est déjà ne pas se fermer,  ne pas aller ailleurs dans son petit monde, ouvrir s'ouvrir. Et cela c'est peut-être différent de: "écouter", qui d'après ce que j'ai cru comprendre est le même mot qu'obéir.  Là c'est ce qui est demandé c'est l'ouverture, qui est la première démarche. Et celle permet bien que cela entre, même si le destin peut être différent ensuite.

 

11 Voici ce que signifie la parabole. La semence, c’est la parole de Dieu. 

 

12 Il y a ceux qui sont au bord du chemin : ceux-là ont entendu ; puis le diable survient et il enlève de leur cœur la Parole, pour les empêcher de croire et d’être sauvés. 

13 Il y a ceux qui sont dans les pierres : lorsqu’ils entendent, ils accueillent la Parole avec joie ; mais ils n’ont pas de racines, ils croient pour un moment et, au moment de l’épreuve, ils abandonnent. 

14 Ce qui est tombé dans les ronces, ce sont les gens qui ont entendu, mais qui sont étouffés, chemin faisant, par les soucis, la richesse et les plaisirs de la vie, et ne parviennent pas à maturité. 

15 Et ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont les gens qui ont entendu la Parole dans un cœur bon et généreux, qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance. »



Bon l'explication on la connaît, mais il y a bien du fait de la présence du diable, la notion de combat. Il y a le semeur, mais il y a celui qui essaye de s'y opposer et qui utilise tout. Et c'est là où la persévérance prend tout son sens. Une terre, ça se prépare encore et encore et c'est toujours à refaire et à refaire. Il faut du temps pour que ça rentre, que ça prenne racine, que ça dorme peut-être et que ça pointe son nez. Image de toutes ces plantes qui ont une histoire, une durée. Donner du fruit. Cela sera tellement repris dans l'évangile de Jean. Porter du fruit et du fruit qui demeure; du fruit de vie éternelle. 

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