samedi 25 septembre 2021

SEMAINE DU 19 AU 26 SEPTEMBRE. EVANGILES


DIMANCHE 19 SEPTEMBRE. Mc 9, 30-37

 

Dans ce chapitre, il y a eu la transfiguration avec l'interdiction de raconter jusqu'à ce que Jésus soit ressuscité de morts; la guérison de l'enfant épileptique, le démon que l'on ne peut chasser que par la prière et c'est l'épisode d'aujourd'hui. Et on dirait que Jésus enfonce le clou, mais que certes ils entendent, mais que ça ne passe pas. Ces paroles mettent tout par terre; et interroger Jésus, vu ce qui s'est passé avec Pierre, pas évident. Mais ils ont quand même compris que quelque chose va changer et se posera la question implicite du successeur, donc celui qui sera le plus à même de devenir le chef; de succéder.

 

30 En ce temps-là, Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu’on le sache, 

31 car il enseignait ses disciples en leur disant : « Le Fils de l’homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. » 

32 Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de l’interroger. 

 

Étonnant, mais si on se place dans la perspective de la montée à Jérusalem qui est toute proche, cela donne l'image d'un temps de retraite, ou Jésus est seul avec les douze, et où il essaye de leur parler de l'avenir, mais pas seulement. Mais c'est un temps pour eux, avec eux, un temps de réflexion, de solitude. Pas de foules, pas de miracles, du calme. 

 

 

33 Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demanda : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » 

34 Ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. 

 

On voit très bien la scène. Ils sont tous penauds. Ils n'ont pas prié, ils ont discuté pour savoir qui était le plus grand. Et là encore on (je) imagine bien le silence.

 

35 S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. »

 

Et c'est la posture du Jésus qui enseigne il est assis, et il délivre sa sentence, pour répondre en quelque sorte au silence, parce que s'ils se taisent, ils n'ont pas dit. Celui qui veut être le premier, et là, il s'agit d'un choix personnel, ce n'est pas sur ses qualités que ça se joue, sur ses aptitudes, mais sur autre chose: prendre la dernière place et servir. 

 

36 Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit : 

37 « Quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille, ce n’est pas moi qu’il accueille, mais Celui qui m’a envoyé. »

 

Et,  pour enfoncer le clou, il prend un enfant. Il le place au milieu (quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu de vous). Celui qui doit me remplacer, ne doit pas prendre ma place, il doit me la laisser et pour cela, accueillir le petit, comme moi j'accueille le petit, le malade, le dépendant, et alors il m'accueille et s'il m'accueille, il me fait vivre, et il accueille en même temps le Père, puisque Jésus est en lien permanent avec le Père. 

 

De fait ce texte ce n'est pas redevenir comme un petit enfant, mais c'est centré sur l'accueil. C'est en accueillant le petit que l'on devient comme jésus, qu'on est dans la Présence et que l'on peut le représenter Lui. 

 

C'est bien l'accueil qui est en cause là, pas le être comme. Et si Jésus le met au milieu, c'est que parfois il nous faut le voir dans l'autre. 

 

Je ne suis pas sûre, du moins ce matin je ne le ressens pas comme cela, qu'il y ait un lien logique entre l'affirmation: le premier doit servir et se faire le dernier (en cela, il peut être comme un enfant de l'époque de Jésus), mais surtout c'est en accueillant le petit que l'on est façonné pour devenir des autres Jésus. Et quand on travaille avec des enfants handicapés, c'est bien ce que l'on vit. On est façonné par eux, par ce merveilleux amour qui est en eux, et qui nous change et c'est un long travail. 

 

 

LUNDI 20 SEPTEMBRE. Lc 8, 16-18

 

Cela suit sans transition l'explication de la parabole du semeur, alors à qui Jésus s'adresse-t-il? Aux disciples ou aux foules. S'il est la parole, les disciples qui ont compris cela, ne peuvent plus la faire taire, mais ils ne peuvent que la répandre. Ils ont trouvé le Messie, et ils auront à le faire connaître, ils ne pourront plus se taire. 

 

Parfois je commence à détecter des ressemblances avec l'évangile de Jean. Quand Jésus Jn 8, dit "je suis la lumière du monde", il me semble que c'est aussi ce qu'il dit aux disciples. Il est la lumière du monde et quand la lumière par lui, a été allumée en nous, alors elle brûle et doit éclairer les autres. 

 

16 En ce temps-là, Jésus disait aux foules : « Personne, après avoir allumé une lampe, ne la couvre d’un vase ou ne la met sous le lit ; on la met sur le lampadaire pour que ceux qui entrent voient la lumière. 

 

Peut-être que la centration est sur l'importance de la lumière. Elle sert à quelque chose. Voir la lumière pour ne pas trébucher sur quelqu'un ou sur un objet qui serait sur le sol. Et aussi, savoir qu'on est arrivé dans un lieu accueillant, un lieu qui n'est pas sombre. Voir et aussi être vu;

 

17 Car rien n’est caché qui ne doive paraître au grand jour ; rien n’est secret qui ne doive être connu et venir au grand jour. 

 

Le car je ne le comprends pas trop, mais Jésus on ne le cache pas, il ne se cache pas, et tout sera dévoilé un jour.

 

18 Faites attention à la manière dont vous écoutez. Car à celui qui a, on donnera ; et à celui qui n’a pas, même ce qu’il croit avoir sera enlevé. »

Il avait dit: que ceux qui ont des oreilles pour entendre, entendent. Là il parle d'écouter. Se préparer, laisser entrer, laisser ensuite agir. Pas toujours simple, mais possible. Quant à la finale, je crois que c'est un peu: tu crois avoir tout compris, tout savoir et du coup te n'écoutes pas, tu te crois au-dessus, et au final, tu n'as rien, parce que tu t'es trompé de cible.

 

 

MARDI 21 SEPTEMBRE. Mt 9, 9-13 St Matthieu.

 

Dans le récit de Matthieu (évangile de ce jour) c'est comme d'habitude plus concis que chez les autres évangélistes. J'ai lu un commentaire (1) disant que le "suis moi", voulait dire change de vie, prends ma manière de vivre au sérieux, mais pas forcément de suivre au sens fort. Mais pourtant quand on dit que Simon suit le Seigneur, il laisse tout. Et j'aime ce mouvement qui passer de statique, assis , peut-être même vautré sur son siège, à debout et en marche. Que Matthieu ait déjà écouté cet homme, cela est plus que possible, et là, je dirai c'est le son de la voix qui met en branle quelque chose qui était déjà là, mais qui ne serait pas venu si Jésus n'était pas passé. La relation, le regard, et quel regard. Justement la miséricorde: tel que tu es, avec ce que tu es, avec tes capacités et tes incapacités, je t'ouvre une autre vie, un autre avenir. Et cela c'est beau. Le passé n'est plus pris en compte. 

 

On dit toujours que tous les collecteurs d'impôts, sont malhonnêtes, l'étaient-ils vraiment tout? Ce qui leur est reproché c'est de travailler pour l'envahisseur, avec les païens. 

 

Et il y a le repas, à la maison. Quelle maison?  Ici c'est la maison, une maison bien mal fréquentée pour les pharisiens qui n'ont que ça à faire: épier. Et Jésus qui d'emblée prend la défense de ceux qui aux yeux des pharisiens sont des salauds, tous, quel qu'ils soient. Et c'est l'écriture qui leur est renvoyée. C'est la miséricorde que je veux et non les sacrifices (et non les jugements). 

 


9 En ce temps-là, Jésus sortit de Capharnaüm et vit, en passant, un homme, du nom de Matthieu, assis à son bureau de publicain (collecteur d'impôts). Il lui dit : « Suis-moi. » L'homme se leva et le suivit. 

 

Finalement c'est étonnant. Jésus quitte Capharnaüm, on ne sait pas où il veut aller, il doit donc passer par la guérite où se tient celui qui est de service ce jour-là. Tel que c'est raconté, Jésus ne voit en passant, et il dit. Il ne s'arrête pas, comme ce que l'on voit sur les tableaux. Il passe, il regarde, il appelle et son appel provoque le déplacement et quel déplacement. Si Matthieu le suit, il sort de Capharnaüm. Où vont-ils?  Que se passe-t-il? Dans les autres synoptiques, c'est le repas de fête. Là c'est un peu différent. Et peut-être que j'aime bien ce temps dont je ne sais rien. Ce temps où il se passe quelque chose, un tête à tête entre Matthieu et Jésus.

 

10 Comme Jésus était à table à la maison, voici que beaucoup de publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) et beaucoup de pécheurs vinrent prendre place avec lui et ses disciples. 

 

Si je prends le texte tel quel, quand on dit la maison, en général c'est celle de Simon. Et du coup, il y a maintenant ce nouveau disciple un pécheur notoire, et les autres collecteurs et plein de gens qui sont considérés par ceux qui savent comme des impies. Si cet homme est devenu disciple, alors, l'appel c'est pour tout le monde et du coup, tout le monde vient, et c'est ce repas avec le mélange qui ne plait pas aux pharisiens. Mais ils ne s'adressent pas directement à Jésus, comme souvent. Et c'est aussi cette disqualification sournoise. 


Là, c'est Jésus qui est assis, et entouré, lui et ses disciples par ces personnes qu'il ne faut pas fréquenter. Et c'est la question insidieuse. Vous suivez un drôle de maître qui ne respecte pas les coutumes..

 

11 Voyant cela, les pharisiens disaient à ses disciples : « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les pécheurs ? » 

12 Jésus, qui avait entendu, déclara : « Ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais les malades. 

 

Finalement c'est très subtil la réponse de Jésus, car on ne sait pas qui sont les gens bien portants. En fait les pharisiens pensent surement que Jésus est malade, et qu'eux sont les bien-portants, mais le sont-ils?

 

13 Allez apprendre ce que signifie : ‘Je veux la miséricorde, non le sacrifice’. En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. »

 

Et l'affirmation mais qui est avec un article indéfini. Je ne suis pas venu appeler des justes (et non pas les justes), mais des pécheurs, donc pas tous, mais ceux qui veulent bien se laisser toucher. 

 

(1). HOMÉLIE DE S. BÈDE LE VÉNÉRABLE

Matthieu se leva et suivit Jésus.


Jésus vit un homme assis au bureau de la douane ; son nom était Matthieu. « Suis-moi », lui dit-il. Il le vit non pas tant avec les yeux du corps qu’avec le regard intérieur de sa miséricorde. ~ Il vit le publicain, et parce qu’il le vit d’un regard qui prend pitié et qui choisit, il lui dit : « Suis-moi »c’est-à-dire imite-moi. En lui demandant de le suivre, il l’invitait moins à marcher derrière lui qu’à vivre comme lui ; car celui qui déclare demeurer dans le Christ doit marcher dans la voie où lui, Jésus, a marché. ~ Matthieu se leva et le suivit. Rien d’étonnant que le publicain, au premier appel impérieux du Seigneur, ait abandonné sa recherche de profits terrestres et que, négligeant les biens temporels, il ait adhéré à celui qu’il voyait dépourvu de toute richesse. C’est que le Seigneur qui l’appelait de l’extérieur par sa parole le touchait au plus intime de son âme en y répandant la lumière de la grâce spirituelle. Cette lumière devait faire comprendre à Matthieu que celui qui l’appelait à quitter les biens temporels sur la terre était en mesure de lui donner dans le ciel un trésor incorruptible. ~

 

 

 

 

 

MERCREDI 22 SEPTEMBRE. Lc 9, 1-16. Envoi en mission des 12.

 

Il manque un sacré morceau du chapitre 8. La famille qui vient le chercher, la tempête apaisée, guérison du possédé de Gérasa, guérison fille de Jaïre et femme hémorroïsse. 

Peut-être que le temps de formation des douze lui parait suffisant pour les lancer dans l'aventure missionnaire. 

 

1 En ce temps-là, Jésus rassembla les Douze ; il leur donna pouvoir et autorité sur tous les démons, et de même pour faire des guérisons ; 

2 il les envoya proclamer le règne de Dieu et guérir les malades. 

 

Quand je lis ces versets, je me dis que Judas, a eu aussi ce pouvoir, cette capacité 'avoir autorité que les démons et qu'il n'a pas pu l'utiliser pour lui. Il a certainement obtenu des guérisons, alors qu'est ce qui s'est passé pour que ça capote, pour qu'il n'ait plus confiance? Le comportement défaitiste de Jésus? N'empêche que cela pose question . 

 

Sinon, j'aime bien le verbe "rassembler". Il en fait un tout, il les rassemble et ensuite, une fois nanti de ce pouvoir, ils peuvent enfin participer à la mission, les guérisons et les dépossessions étant le signe du le royaume est là.

 

3 Il leur dit : « Ne prenez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent ; n’ayez pas chacun une tunique de rechange. 

 

Ne rien prendre pour la route. Déjà là, essayer d'être léger, enfin ailleurs il dire quand même qu'on peut prendre un bâton. Ce sont les réserves qu'il l faut essayer de ne pas faire.  Se rappeler que quand il appelle, le Seigneur pourvoie. 

 

4 Quand vous serez reçus dans une maison, restez-y ; c’est de là que vous repartirez. 5Et si les gens ne vous accueillent pas, sortez de la ville et secouez la poussière de vos pieds : ce sera un témoignage contre eux. » 

 

Un commentaire magnifique du pasteur Stenberger sur la poussière accumulée par ceux qui n'ont pas été accueillis. Quelle vision, mais ça remet un peu les choses en place; 

 

6 Ils partirent et ils allaient de village en village, annonçant la Bonne Nouvelle et faisant partout des guérisons.



 

JEUDI 23 SEPTEMBRE. Lc 9, 7-9

 

On se demande un peu ce que ça vient faire là, sauf que Luc aime présenter ses personnages et que dans son évangile, il y aura bien une rencontre avec Jésus, mais à la fin de la vie de ce dernier et on sait qu'il ne se passe rien, sauf qu'Hérode se moque de lui, en lui donnant un manteau rouge. Mais ce ne sera pas lui qui fera couler le sang.

 

7 En ce temps-là, Hérode, qui était au pouvoir en Galilée, entendit parler de tout ce qui se passait et il ne savait que penser. En effet, certains disaient que Jean le Baptiste était ressuscité d’entre les morts.

 

Si Hérode pensait être débarrassé de Jean, il a de quoi être inquiet sauf que les discours de Jésus ne ressemblent pas du tout à ceux de Jean. Jésus fait peu de reproches, sauf à ceux qui savent, et il ouvre la maison du Père à tous.

 

 8 D’autres disaient : « C’est le prophète Élie qui est apparu. » D’autres encore : « C’est un prophète d’autrefois qui est ressuscité. » 

 

Si ce n'est pas Jean, qui est-il cet homme? Peut-être Elie, peut-être un prophète d'autrefois. Mais il y a cette idée de revenir à la vie qui est étonnant. Comme si Jésus ne pouvait pas être en tant que lui. Il est la copie d'un autre. Étonnant. En même temps très inquiétant.

 

9 Quant à Hérode, il disait : « Jean, je l’ai fait décapiter. Mais qui est cet homme dont j’entends dire de telles choses ? » Et il cherchait à le voir.

 

Hérode lui, ne rentre pas dans ces considérations. Jean est mort, et c'est terminé. Mais celui-là il semble bien différent. Il fait de telles choses (on a l'impression certes d'une curiosité, mais aussi d'une admiration).

 

 

C'est toujours étonnant ce besoin de se référer au passé pour définir l'œuvre de quelqu'un, ce qui la banalise en quelque sorte. Cela peut rassurer; il y a aussi ce prophète promis par Moïse qui doit venir un jour et qui annonce des jours meilleurs. Jésus sauveur? 



 

VENDREDI 24 SEPTEMBRE. Lc 9, 18-22

 

Le pasteur Stenberg fait remarquer que quand Jésus parle de lui, il s'appelle le fils d' l'homme, le fils de l'humain. Et que c'est bien cet humain-là, cette humanité qui va mourir et revenir à la vie. 

 

Un texte magnifique de Julienne de Norwich

 

« Il faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup..., qu'il soit tué et que, le troisième jour, il ressuscite »

Dans ma sottise, je m'étonnais que la sagesse profonde de Dieu n'ait pas empêché le début du péché, car s'il avait fait ainsi, me semblait-il, alors tout aurait été bien. (...) 

Jésus m'a répondu : « Le péché était inéluctable, mais tout finira bien, tout finira bien, toute chose, quelle qu'elle soit, finira bien ». Dans ce simple mot « péché » notre Seigneur m'a présenté à l'esprit tout ce qui n'est pas bon : le mépris ignoble et les épreuves extrêmes qu'il a soufferts pour nous, durant sa vie et à sa mort ; toutes les souffrances et les douleurs, corporelles et spirituelles, de toutes ses créatures. (...) Je contemplais toutes les souffrances qui ont jamais existé ou existeront, et j'ai compris que la Passion du Christ a été la plus grande, la plus douloureuse de toutes et les surpasse toutes. (...) Mais je n'ai pas vu le péché. Je sais en effet, par la foi, qu'il n'a ni substance ni aucune sorte d'être ; on ne saurait le connaître autrement que par la souffrance qu'il cause

J'ai compris que cette souffrance n'est que pour un temps : elle nous purifie ; elle nous amène à nous connaître nous-mêmes et à crier miséricorde. La Passion de notre Seigneur nous fortifie contre le péché et la souffrance : telle est sa sainte volonté. En son tendre amour pour tous ceux qui seront sauvés, notre bon Seigneur les réconforte promptement et aimablement, comme s'il leur disait : « Il est vrai que le péché est la cause de toutes ces douleurs, mais tout finira bien : toute chose, quelle qu'elle soit, finira bien ». Ces paroles, il me les a dites très tendrement, sans le moindre blâme. (...) 

Dans ces paroles, j'ai vu un mystère profond et merveilleux caché en Dieu. Ce mystère, il nous le dévoilera et fera connaître pleinement au ciel. Lorsque nous en aurons connaissance, nous verrons en toute vérité pour quelle raison il a permis la venue du péché en ce monde. Et voyant cela, nous nous réjouirons éternellement.

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18 En ce jour-là, Jésus était en prière à l’écart. Comme ses disciples étaient là, il les interrogea : « Au dire des foules, qui suis-je ? » 

19 Ils répondirent : « Jean le Baptiste ; mais pour d’autres, Élie ; et pour d’autres, un prophète d’autrefois qui serait ressuscité. » 

 

Il y a ce côté moment intime. Jésus est en prière, à l'écart. J'ai l'impression que le temps passé avec son père étant terminé, il s'approche des disciples et qu'il concrétise en quelque sorte ce qui s'est passé durant ce temps. Le père l'esprit, lui ont demandé de commencer à instruire ses disciples sur ce qui doit lui arriver, mais aussi d'être certain que ceux qu'il a choisi reconnaissent en lui, pas comme Hérode, quelqu'un d'autre, quelqu'un qui est celui que l'on attend, le Messie. Et Jésus fait comme souvent il pose une première question pour aller plus loin. Il est aussi question de résurrection, mais on ne sait pas du tout ce que cela représente.

 

Alors, c'est la référence au Baptiste, à Elie, au prophète annoncé par Moïse.

 

20 Jésus leur demanda : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? » Alors Pierre prit la parole et dit : « Le Christ, le Messie de Dieu. » 

 

Ce n'est pas n'importe quel messie. En fait c'est deux fois le même mot, tu es l'envoyé, celui qui est oint par Dieu, tu es sa présence parmi nous. 

 

21 Mais Jésus, avec autorité, leur défendit vivement de le dire à personne, 

 

Donc là, Jésus est rassuré, ils "savent" mais pas comme les démons qui disent je sais qui tu es, ce qui est (mais où ai-je lu ou entendu cela aujourd'hui) une parole exacte, mais qui n'est pas la vérité. Pour eux, il est en vérité celui qu'il dit être, le Fils. Et c'est la première annonce de la passion, qui se passe beaucoup mieux que dans l'évangile de Matthieu, où Pierre se fait jeter comme un suppôt de satan.

 

22 et déclara : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. »


La belle image du messie-roi, est remplacée par celle du messie-serviteur. 

 

Retraite dans la ville: 

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Vrai mensonge

On était frappé par l’autorité avec laquelle Jésus parlait. L’autorité, au sens premier du terme, c’est ce qui aide à grandir ceux sur qui elle s’exerce. On le voit bien dans le domaine de l’éducation où l’autorité des parents révèle ce qu’il y a de bon chez leurs enfants, et aussi ce qu’il y a de moins bon. 

Jésus passe son temps à révéler le meilleur de chacun, mais par sa seule présence, il indispose le démon impur qui défigure l’homme possédé. Le démon se met à crier et à agresser Jésus : « Ah ! Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Pourquoi te mêles-tu de mes affaires ? Je sais qui tu es. »

L’esprit impur a une certaine connaissance, il sait qui est Jésus, sa parole est exacte, mais elle n’est pas vraie, elle n’est pas dans la vérité. 

Une parole, même exacte, ne constitue pas forcément une vérité, et, comme souvent dans les évangiles, ce sont les démons qui font les plus belles déclarations et pourtant il leur manque l’essentiel : la foi et la charité. Une parole proférée par un esprit mauvais ne peut rien apporter de bon à personne, elle sème le trouble et elle divise. C’est pourquoi Jésus lui impose le silence, littéralement il le muselle, avant de l’expulser. Alors les langues se délient, tout le monde se met à parler et à s’interroger sur la parole de Jésus et sur son autorité. On ne peut dire trop vite que Jésus est le saint de Dieu. Jésus lui-même ne veut pas que le mystère de sa personne soit divulgué trop tôt, avant que ses disciples ne soient prêts à l’entendre, prêts à l’accompagner fidèlement sur le chemin de la Passion. Alors ils pourront dire en vérité : « Vraiment celui-ci était Fils de Dieu. »*

 

 

SAMEDI 25 SEPTEMBRE: Lc 9, 43b-45.

 

Il manque la transfiguration, la guérison de l'enfant épileptique. On peut penser que cela se passe après cette guérison. Mais Jésus une fois de plus souffle le froid, d'autant que l'on n'est pas si loin de la montée à Jérusalem, puisque la transfiguration a eu lieu. Et là, c'est aux disciples qui doivent être dans l'admiration et la certitude que Jésus va devenir un grand chef que Jésus les douche avec la réalité. 

 

43b En ce temps-là, comme tout le monde était dans l’admiration devant tout ce qu’il faisait, Jésus dit à ses disciples :

 

44 « Ouvrez bien vos oreilles à ce que je vous dis maintenant : le Fils de l’homme va être livré aux mains des hommes. » 

 

Il y a 'ouvrez bine vos oreilles', c'est important, ne l'oubliez pas. Et l'annonce: vous pensez que je vais vous libérer des romains, mais moi, je vais être livré au pouvoir de la main des hommes. On va m'enfermer, et me faire souffrir. C'est implicite ce qui va se passer, et pourtant il faut ouvrir les oreilles.  

 

45 Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole, elle leur était voilée, si bien qu’ils n’en percevaient pas le sens, et ils avaient peur de l’interroger sur cette parole.

 

Pouvaient-ils comprendre, les disciples? Même les apôtres à ce moment là, n'y arrivent pas. Cela les dépasse, dépasse leur entendement. Peut-être que c'est pour moi, de me dire qu'avec Jésus, ce qui se passe, sera toujours au-dessus de mon entendement, qu'un jour je comprendrais son ou ses projets, mais que cela passera toujours par l'échec, par la croix. 

 

  

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