samedi 4 septembre 2021

SEMAINE DU 29 AOÛT AU 4 SEPTEMBRE. ÉVANGILES.

 

DIMANCHE 29 AOÛT. Mc 7,1-23

 

On reprend enfin l’évangile de Marc (enfin). Le chapitre 6, qui avait vu la multiplication des pains et la tempête apaisée, se termine par Mc 6, 56 Et dans tous les endroits où il se rendait, dans les villages, les villes ou les campagnes, on déposait les infirmes sur les places. Ils le suppliaient de leur laisser toucher ne serait-ce que la frange de son manteau. Et tous ceux qui la touchèrent étaient sauvés. C'est quand même insister sur la notoriété de Jésus. Et on peut comprendre que cela remonte jusqu'à Jérusalem et que ce Rabbi commence à inquiéter, alors on envoie des "sages" pour voir de quoi il en retourne. 

 

Là, on ne sait pas trop où ça se passe, mais outre la foule, outre les disciples, il y a donc ce petit groupe d'hommes qui sont comme des scrutateurs, des espions, qui cherchent à le prendre en défaut. Et à défaut de pouvoir le faire directement pour lui, ils s'en prennent à quelques disciples pour faire comprendre aux foules, que cet homme-là, qui ne respecte pas la tradition des anciens et ne la fait pas respecter n’est pas digne de confiance.  Il y a aussi comme souvent ce "quelques disciples" qui devient" tes disciples. Un peu comme dans le jardin des origines,  le un arbre, devient tous les arbres dans la bouche du serpent;

 

1 En ce temps-là, les pharisiens et quelques scribes, venus de Jérusalem, se réunissent auprès de Jésus, 

2 et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c’est-à-dire non lavées. 

 

Ce qui est intéressant c’est qu’il ne s’agit que de quelques-uns. Sont-ils d’origine juives ceux-là ?  Et on a ce commentaire du Marc, pour les lecteurs non juifs, pour lesquels ce n’est pas un problème ni un manquement quelconque.

 

3– Les pharisiens en effet, comme tous les Juifs, se lavent toujours soigneusement les mains avant de manger, par attachement à la tradition des anciens ; 

4et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s’être aspergés d’eau, et ils sont attachés encore par tradition à beaucoup d’autres pratiques : lavage de coupes, de carafes et de plats. 

 

5 Alors les pharisiens et les scribes demandèrent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils prennent leurs repas avec des mains impures. » 

 

Et la question se joue autour des mains impures, non sanctifiées. Et du coup, sur les mains de Jésus, garde t-il ses mains pures, lui qui supporte cela, lui qui se laisse toucher par les pécheurs?  

 

6 Jésus leur répondit : « Isaïe a bien prophétisé à votre sujet, hypocrites, ainsi qu’il est écrit : ‘Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi. 

7 C’est en vain qu’ils me rendent un culte ; les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains.’ 

8 Vous aussi, vous laissez de côté le commandement de Dieu, pour vous attacher à la tradition des hommes. » 

 

Et c’est la réponse de Jésus, vous vous attachez à la tradition (c’est ce qu’on a entendu la semaine écoutée dans le chapitre 22 de Matthieu, avec les malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens qui…). Mais Jésus ne se justifie pas. Il n’en n’a pas le besoin. C'est presque comme s'il les traitait d'idolâtres, car ils font des choses qui prennent plus de place dans le cœur que la Loi et les commandements. Mais la référence Isaïe, va plus loin parce qu'elle dit que la crainte "enseignée" n'est pas la bonne crainte, mais que c'est un précepte humain et non plus donné par Dieu.

 

 13 Le Seigneur dit : Parce que ce peuple s’approche de moi en me glorifiant de la bouche et des lèvres, alors que son cœur est loin de moi, parce que la crainte qu’ils ont de moi n’est que précepte enseigné par les hommes,

14 eh bien ! j’émerveillerai encore ce peuple par des merveilles de merveilles, et la sagesse de leurs sages se perdra et l’intelligence des intelligents disparaîtra.

 

 

14 Appelant de nouveau la foule, il lui disait : « Écoutez-moi tous, et comprenez bien. 

 

"Écoutez et comprenez". Là Jésus se positionne un peu comme un nouveau Moïse, alors qu’on lui a reproché de ne pas respecter la tradition, et il met bien les pieds dans le plat. Ce qui rentre par la bouche, ce n’est pas cela qui rend impur, mais bien ce sui sort du cœur.

 

15 Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui entre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur. » 

21 Car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres, 

22 adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. 

 

23Tout ce mal vient du dedans, et rend l’homme impur. »

 

Il est certain que cela, ne peut que nous pousser à réfléchir sur les pensées qui sortent de mon cœur, ces pensées qui même si je ne les "suis " pas, je veux dire que je ne les agis pas, me rappellent à quel point en moi c'est obscurité, péché et que finalement on peut parfaitement diffamer juste en disant un peu de mal. 

 

 

LUNDI 30 AOÛT : Lc 4, 16-30

 

Dans le chapitre 3, on a ce qui se passe avec Jean le Baptiste, le baptême de Jésus et la généalogie. Au début du chapitre 4 on a la tentation, et le début (mais aucun détails) de la vie publique en Galilée, et donc l'épisode à Nazareth, qui est donc ici mis en évidence, peut-être pour montrer quelque chose aux lecteurs. Je dis cela, parce que c'est quand même le début et qu'aucun miracle n'a été rapporté au lecteur, sauf ce qui s'est passé dans le désert avec le diable. Et là, il semble bien que le diable fonctionne très bien. C'est un peu comme si le verset 27, n'est-il pas le fils de Joseph (et on retrouvera cela dans les synoptiques mais aussi dans Jean), était le verset problème. Peut-être que Luc dit: on vous a raconté des choses sur Jésus, faites vous votre propre opinion, ne jugez pas trop vite, regardez le, écoutez le, laissez vous prendre par lui, par cet esprit qui repose sur lui et qu'il vous donne.

 

16 En ce temps-là, Jésus vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. 

17 On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit : 

18 ‘L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, 

19 annoncer une année favorable accordée par le Seigneur.’ 

20 Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. 

21 Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. » 

 

C'est finalement très court. Une affirmation, je suis celui qui est consacré par l'onction, je suis celui qui apporte la bonne nouvelle aux pauvres, je suis celui qui libère, je suis celui qui rend la vue, je suis celui qui remet en liberté les opprimés, je suis celui qui annonce que c'est maintenant le temps favorable. 

 

22Tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche. Ils se disaient : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? » 

 

Et cela, certains l'entendent, mais peu d'entre eux, car la réaction c'est "pour qui se prend-il celui-là, on sait très bien d'où il vient, c'est n'importe quoi. C'est plus que du doute, c'est du refus. Il faut dire que le programme électoral de Jésus est très ambitieux.

 

 

23 Mais il leur dit : « Sûrement vous allez me citer le dicton : “Médecin, guéris-toi toi-même”, et me dire : “Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm ; fais donc de même ici dans ton lieu d’origine !” » 

 

Peut-être que ce qui est dit là: c'est ce que tu dis être, prouve le, fais ce que tu as fait à Capharnaüm, sauf que le lecteur ne sait rien de ce qui a pu se passer ailleurs, ce sera développé ensuite, avec l'esprit mauvais.

 

24 Puis il ajouta : « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays. 

 

25 En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie, lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie, et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël ; 

26 pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère. 

 

27 Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien. » 

28 À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. 

 

Jésus, certes se sert de ce qui s'est passé pour Elie (mais c'est le Seigneur qui lui a dit de partir pour Sarepta) et pour Élisée, peut-être qu'ainsi il affirme que les païens recevront le salut avant les juifs, pour affirmer qu'il est un prophète, envoyé à tous, et cette affirmation-là, on peut comprendre que cela les met en colère, vraiment très en colère.

 

29 Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas. 

30 Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin.

 

Ce qui se passe là, c'est un peu ce qui se passe entre Caïn et Abel, il y a désir de meurtre. Peut-être pas par jalousie, mais pour la question du choix et de cette annonce universelle. Mais comme le temps n'est pas venu, il se faufile et s'en va…

 

 

MARDI 31 AOÛT: Lc 4, 31-37

 

Commentaire intéressant: nous perdre, c’est-à-dire nous déranger, nous obliger à changer nos habitudes. Le fait de parler fort n'est pas parler avec autorité. Et on peut chasser un démon. 

 

31 En ce temps-là, Jésus descendit à Capharnaüm, ville de Galilée, et il y enseignait, le jour du sabbat. 

32 On était frappé par son enseignement car sa parole était pleine d’autorité. 

 

A nouveau une synagogue et toujours cet enseignement différent, différent certainement de celui des scribes. Pleine d'autorité, ce qui est peut-être un attribut des prophètes et de la parole de Dieu.

 

33 Or, il y avait dans la synagogue un homme possédé par l’esprit d’un démon impur, qui se mit à crier d’une voix forte : 

34 « Ah ! que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ? Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais qui tu es : tu es le Saint de Dieu. » 

 

On se demande toujours ce qu'il vient faire là, celui-là sauf si le démon tombe sur lui, comme ça, puisque ces esprits impurs cherchent des moyens de locomotion. Et l'affirmation, "je te connais".

 

35 Jésus le menaça : « Silence ! Sors de cet homme. » Alors le démon projeta l’homme en plein milieu et sortit de lui sans lui faire aucun mal. 

 

Toujours le même questionnement, peut-on projeter un homme en plein milieu (en plein milieu de quoi, d'où) et ne pas lui faire de mal. Ou alors il l'a simplement déplacé. Mais projeter est fort dans notre vocabulaire. Je me suis toujours demandé ce qu'a vécu cet homme.

 

36 Tous furent saisis d’effroi et ils se disaient entre eux : « Quelle est cette parole ? Il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs, et ils sortent ! » 

37Et la réputation de Jésus se propageait dans toute la région.

 

Saisis de crainte, saisis d'effroi. Un questionnement: non pas qui est-il, mais quelle est cette parole qui sort de lui; d'où lui viennent cette force et cette puissance. 

 

Ce questionnement peut être le nôtre aujourd'hui. Là c'est un questionnement sur la force de la parole, mais il y a aussi un questionnement sur qui est-il celui-là pour que la mer et le vent lui obéissent, qui commande aux forces de la nature, mais aussi aux forces du mal. Seigneur viens à mon aide. Il vient.

 

 

L'homme possédé par un esprit impur raconte.

Cela fait des semaines que dès que je regarde une femme, je suis rempli de désir pour elle. Toutes les nuits, je fais des rêves que je ne devrais pas faire. Cela c'est nouveau, cela me rend très malheureux, amer, comme si j'étais possédé par un esprit impur qui se jouait de moi. Et pourtant je continue à respecter le shabbat, à aller à la synagogue, en espérant que quelqu'un me délivrera de ces obsessions qui ne font qu'augmenter avec le temps. 

 

J'en ai parlé, j'ai vu des disciples des pharisiens qui ont fait des exorcismes, mais cela n'a rien changé. Je souffre toujours autant et ma famille aussi. 

 

Ce jour-là, dans la synagogue, il y avait ce nouveau prophète, celui qui est né à Nazareth et qui loge chez Simon celui qui a une barque. Au début, Jésus a commenté la parole de la Tora, mais pas comme les scribes. Il parlait de l'amour de Dieu pour son peuple, de ce qu'Il avait fait depuis les commencements pour avoir un peuple à lui, un peuple qui l'honorerait non pas du bout des lèvres mais avec tout son être, et c'était étonnant de l'entendre avec cette conviction. Et je me demandais qui il était cet homme-là.

 

Et puis tout d'un coup, je me suis entendu invectiver Jésus, alors que je ne le voulais pas. Et ce n'étaient pas mes mots. Je hurlais:  "que nous veux-tu Jésus de Nazareth, es-tu venu pour nous perdre? Je sais qui tu es, tu es le Saint de Dieu". Le Saint de Dieu, oui, cela me paraissait plus que possible, mais ce n'était pas moi qui parlais. Je ne crie jamais comme cette espèce de démon qui me possédait depuis des semaines. Et pourquoi me faisait-il dire "nous", pourquoi avait-il peur que Jésus les perde? Moi je ne souhaite qu'une chose (enfin c'est ce que je peux dire maintenant) c'est bien que ces mauvais esprits, ils soient précipités au fond des abîmes, qu'ils ne puissent plus nous faire de mal, car si quelqu'un me fait du mal en ce moment c'est bien cette force que je ne contrôle pas, mais qui me contrôle. 

 

Et tout s'est mis à aller très vite. Jésus ne m'a pas répondu, ne lui a pas répondu sur son terrain, mais il lui a dit d'une voix puissante de se taire et de sortir. En général, un démon, ça refuse de partir, ça refuse de quitter sa proie, ça ça s'obstine, ça s'accroche.

 

Sauf que, sans rien comprendre, je me suis retrouvé en plein milieu du groupe, sans savoir comment j'étais arrivé là, littéralement propulsé par une force incontrôlable et d'un coup, ça a été le calme en moi, la sérénité, je me suis enfin retrouvé. Je ne suis pas tombé, j'étais là, debout, comme transporté. 

 

Tout le monde était dans la stupéfaction la plus totale. L'esprit qui me maltraitait depuis si longtemps était parti. J'étais redevenu moi-même. 

 

Et tous se demandaient comment la parole de cet homme, de ce Jésus de Nazareth, pouvait être aussi efficace.

 

Une phrase du prophète Isaïe m'est revenue: " ainsi ma parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce qui me plaît, sans avoir accompli sa mission".

 

Et c'est bien ce qui est arrivé. Alors je le crois, celui-là est bien l'envoyé, mais je me demande quand cela sera connu et reconnu. Je sais qu'ensuite il est parti dans la maison de Simon, et que le lendemain il est parti. 

 

 

 

MERCREDI 1°SEPTEMBRE. Lc 4, 38-44

 

 

38 En ce temps-là, Jésus quitta la synagogue et entra dans la maison de Simon. Or, la belle-mère de Simon était oppressée par une forte fièvre, et on demanda à Jésus de faire quelque chose pour elle. 

39 Il se pencha sur elle, menaça la fièvre, et la fièvre la quitta. À l’instant même, la femme se leva et elle les servait. 

 

Il a menacé un esprit impur, il menace la fièvre et elle s'en va. Il me semble que dans l'évangile de Marc, Jésus la prend par la main. Là il ne touche pas. Il se contente de parler et la vie reprend. Je sais qu'on parle parfois de symbole, la femme malade étant le peuple juif, qui guéri par Jésus, peut accomplir ce qui a été demandé dans la Genèse: servir. 

 

40 Au coucher du soleil, tous ceux qui avaient des malades atteints de diverses infirmités les lui amenèrent. Et Jésus, imposant les mains à chacun d’eux, les guérissait. 

41 Et même des démons sortaient de beaucoup d’entre eux en criant : « C’est toi le Fils de Dieu ! » Mais Jésus les menaçait et leur interdisait de parler, parce qu’ils savaient, eux, que le Christ, c’était lui.

 

Je crois que ce que j'aime c'est "imposant les mains à chacun d'eux", parce que c'est d'abord du relationnel. Ce n'est pas anonyme, c'est Lui qui pose la main, ses mains, son regard. 

 

Quant aux démons, on a l'impression qu'ils ne savent pas se taire, qu'ils espèrent peut-être qu'en parlant, ils vont empêcher l'œuvre de Dieu, mais il y a le même "tais-toi" qui a déjà fonctionné avec l'homme de la synagogue. Mais venant de l'évangéliste, il y a bien une affirmation: le Christ, c'est lui.

 

42 Quand il fit jour, Jésus sortit et s’en alla dans un endroit désert. Les foules le cherchaient ; elles arrivèrent jusqu’à lui, et elles le retenaient pour l’empêcher de les quitter.

 43 Mais il leur dit : « Aux autres villes aussi, il faut que j’annonce la Bonne Nouvelle du règne de Dieu, car c’est pour cela que j’ai été envoyé. » 

44 Et il proclamait l’Évangile dans les synagogues du pays des Juifs.

 

Il y a l'endroit désert (et Capharnaüm n'est pas sa ville natale, donc il a du chercher cet endroit), et comme après la multiplication des pains, on veut mettre la main sur lui, le garder. Et peut-être que cela c'est aussi une attitude que l'on (que je peux) avoir. Donc attention, Jésus n'est pas ma propriété, aujourd'hui comme hier, il faut que l'évangile soit annoncé.



JEUDI 2 SEPTEMBRE. Lc 5, 1-11. La pêche miraculeuse. Un grand effroi l'avait saisi. 

 

Si on voit ce qui s'est passé lors de l'exorcisme pour chasser le démon dans la synagogue, c'est une grande crainte qui envahit l'assistance. Et là, ce qui me frappe c'est que l'on retrouve cette crainte. Il n'y a pas eu de paroles prononcées sur le lac, mais c'est un prodige et cela ne peut être que l'œuvre de Dieu, et les yeux de Simon s'ouvrent et la crainte est là.  Je note aussi, qu'il n'y a pas d'appel: ce qu'ils ont vécu tous les quatre, les pousse à tout quitter pour suivre cet homme qui est bien plus qu'un simple prophète, un simple guérisseur.

 

On insiste toujours sur la confiance de Simon, sur le "avance au large". Mais ce qui me frappe c'est ce qui passe après. Simon sait que Jésus est capable de délivrer des possessions et des maladies. Il a vu jésus à l'œuvre chez lui. Donc à la limite, lui fait confiance, même si cela parait fou, parce que ne rien prendre (on peut se sentir maudit) n'a rien à voir avec une guérison, c'est d'un autre ordre, mais il peut quand même faire confiance, même s'il ne faut pas avoir peur du ridicule. On ne pêche pas dans la journée. 

 

Et ensuite, il y a tellement de poissons que les mailles du filet risquent de se rompre (je ne comprends pas trop pourquoi, il doit y avoir une technique pour remonter le filet sans rien perdre. Si les mailles se rompent, les poissons retournent dans l'eau, et il y a besoin d'aide. 

 

Et c'est quand le poisson est engrangé dans les deux barques, que celles-ci s'enfoncent (comme un jour Pierre s'enfoncera dans ce même lac), que quelque chose se passe pour Simon, qu'en cet homme qu'il croit connaître, il y a bien plus. Et pourtant il n'y a eu aucune parole sur le lac. Quelque chose qui s'abat sur Simon, un peu comme cela s'était abattu du le prophète Isaïe quand il a sa vision du Temple. Et c'est une crainte sacrée qui tombe sur Simon. Car la phrase, avec la prosternation, montrent qu'il a pris la mesure de celui qui est dans sa barque et qu'il comprend qu'entre lui et cet homme, il n'y a rien de commun. C'est le Seigneur-l'Unique qui peut faire cela. Et on ne peut voir le Seigneur de face sans mourir. Alors on peut comprendre la crainte, cette crainte qui envahit Simon et qui le pousse à se prosterner, ce qui est aussi un moyen de ne pas regarder. 

 

Et là, on a dans cet évangile pour la première fois la phrase clé de Jésus: n'aie pas peur, suivie d'une promesse incompréhensible pour Pierre, être pécheur d'hommes (ce qui arrivera après la Pentecôte).

 

Et c'est le retour sur la terre, et une décision prise par les quatre qui ont fait l'expérience du Divin, et je note qu'il n'y a pas d'appel comme dans l'évangile de Marc ou dans celui de Matthieu. 

 

Alors plus que la confiance, je suis prise par ces moments où en Jésus la divinité relationnelle avec son Père se révèle, et avec Pierre, je me prosterne devant celui qui est le Maître de la vie.

 

 

 

1En ce temps-là, la foule se pressait autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu, tandis qu’il se tenait au bord du lac de Génésareth. 

2 Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets

3 Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’écarter un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules.

 

Si je veux chipoter, je me centrerai sur les filets. Logiquement les filets ne devraient plus être dans la barque. Il faut les vérifier les filets. Donc il semble que lorsque Jésus réquisitionne la barque (et Simon lui doit bien cela, puisque Jésus a guéri sa belle-mère), il remet les filets dans la barque.

 

On a donc une barque, des filets, des rames, et trois personnes: Jésus, Pierre et André. 

Jésus enseigne la foule. 

 

 4 Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche. » 5Simon lui répondit : « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. » 

6 Et l’ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer. 

7 Ils firent signe à leurs compagnons de l’autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu’elles enfonçaient. 

 

Là, c'est la scène que l'on connait très bien. Avec la peur que les filets ne se déchirent et le besoin d'aide pour éviter cela. Et les barques tellement pleines qu'elles enfoncent. 

 

À cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur. » 

9 En effet, un grand effroi l’avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu’ils avaient pêchés ; 

10 et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Jésus dit à Simon : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras.» 

 

11 Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant toutils le suivirent.

 

Ils ont fait quoi du poisson? Abondance du don? Laisser et donner.

 

 

 

VENDREDI 3 SEPTEMBRE. Lc 5, 33-39

 

 

On a quand même mangé pas mal de choses de ce chapitre pour arriver au verset 33. On a la guérison du lépreux, la guérison du paralytique, l'appel de Lévi qui donne un festin auquel participent pécheurs et publicains ce qui ne plait pas du tout aux pharisiens. Vraiment cet homme ne fait rien comme tout le monde. Et certainement ils commencent à se poser de sérieuses questions que qui est cet homme qui a le pouvoir de pardonner les péchés. Et c'est l'épisode de ce jour. Et là, on découvre que Jésus est l'Époux, le vin nouveau, le vêtement neuf, mais que les Anciens vont rejeter.

 

33En ce temps-là, les pharisiens et les scribes dirent à Jésus : « Les disciples de Jean le Baptiste jeûnent souvent et font des prières ; de même ceux des pharisiens. Au contraire, les tiens mangent et boivent ! »

 

En d'autres termes, tu es vraiment nul. Tu les laisses faire n'importe quoi, tu ne les fais pas jeuner pour hâter la venue du messie.  Mais là, ils le prennent directement à partie. 

 

34 Jésus leur dit : « Pouvez-vous faire jeûner les invités de la noce, pendant que l’Époux est avec eux ? 

35 Mais des jours viendront où l’Époux leur sera enlevé ; alors, en ces jours-là, ils jeûneront. » 

 

Pourquoi jeuneront ils? Faire pression sur le Père, pour que le Fils revienne dans sa gloire, pour juger.  

 

Donc là, on a la réponse à la question. Ils n'ont pas besoin de se priver, alors que je suis là. Mais un jour ils seront seuls et ce jour-là, eux aussi jeuneront. 

 

Puis, il essaye de leur faire comprendre quelque chose. Pourquoi me questionnez-vous? Pourquoi ne comprenez-vous pas comme Jean l'avait annoncé, Dieu visite et sauve son peuple, le petit peuple, ceux qui ne comprennent pas tout, qui sont des pécheurs. Ce n'est pas un salut à deux vitesses. Je fais du neuf..

 

36 Il leur dit aussi en parabole : « Personne ne déchire un morceau à un vêtement neuf pour le coudre sur un vieux vêtement. Autrement, on aura déchiré le neuf, et le morceau qui vient du neuf ne s’accordera pas avec le vieux. 

 

Je n'avais pas vraiment compris le début. Si on fait cela, on abime tout. Le neuf auquel il manque un morceau, ne peut pas s'accorder avec l'ancien qui va même tirer et faire que le raccommodage ne tiendra plus Et le neuf sera abimé pour rien et le vieux ne sera pas réparé pour autant. Il y a comme incompatibilité. Donc il faut réfléchir. Parfois au lieu rapiécer, il faut peut-être séparer, investir dans du neuf. La parole de Jésus demande un investissement, mais c'est l'habit de la noce.

 

37 Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres ; autrement, le vin nouveau fera éclater les outres, il se répandra et les outres seront perdues. 

38 Mais on doit mettre le vin nouveau dans des outres neuves. 

Manifestement cela est une évidence pour tout le monde, à cette époque là. Alors il faut peut-être trouver d'autres récipients pour mettre le vin nouveau. Pas des outres, des amphores. Choisir son contenant. Je crois que j'avais déjà réfléchi là-dessus. Mais les amphores ou le verre, ça coute plus cher que des outres même neuves. Alors pour recevoir cette parole neuve, il y a aussi un investissement à faire, ne pas choisir la facilité. Déjà investir dans des outres neuves, renoncer à ses habitudes, à son savoir, et présenter du neuf, accepter de se renouveller,.

 

39 Jamais celui qui a bu du vin vieux ne désire du nouveau. Car il dit : “C’est le vieux qui est bon.” »

 En théorie c'est vrai, mais qui ne risque rien n'a rien, et il faut avoir en soi, un certain gout de l'aventure, pour ne pas rester prisonnier de des habitudes.

 

 

SAMEDI 4 SEPTEMBRE. Lc 1-5

 

1 Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs ; ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient, après les avoir froissés dans leurs mains. 

2 Quelques pharisiens dirent alors : « Pourquoi faites-vous ce qui n’est pas permis le jour du sabbat ? » 

 

Une fois de plus, ce n'est pas Jésus qui est cause, mais les disciples. Il y a ce regard qui traîne en permanence : tu n'es pas un bon Rabbi, un bon maître, à cause de toi, les disciples sont dans le péché, ils enfreignent la loi du Sabbat. Le truc c'est que c'est commandements, ils datent de la reconstruction du Temple et Jésus lui, se place bien avant puisqu'il fait référence à David.

 

3 Jésus leur répondit : « N’avez-vous pas lu ce que fit David un jour qu’il eut faim, lui-même et ceux qui l’accompagnaient ? 

4 Il entra dans la maison de Dieu, prit les pains de l’offrande, en mangea et en donna à ceux qui l’accompagnaient, alors que les prêtres seulement ont le droit d’en manger. »

 

Le pb pour moi, c'est que dans la bible hébraïque, 1Sam, 21, 22, certes David prend les pains, mais il raconte une histoire qui est fausse, pour obtenir ces pains auxquels normalement il n'a pas droit. Il parle de ses compagnons, alors qu'il est seul et en fuite. Ce qui est certain c'est ces pains sont un pu pour lui comme la galette que le prophète Elie en fuite devant la reine Jézabel aura sur la route de l'Horeb.  Alors que dit Jésus? Une fois de plus, et cela c'est reconnu, que lorsque la vie d'un homme est en jeu, alors c'est sa vie qui prime sur la règle, d'autant que là, on n'est pas dans le cadre d'un commandement au sens strict mais d'un article qui permet aux prêtres d'avoir leur substance puisqu'ils ne travaillent pas.

 

 5 Il leur disait encore : « Le Fils de l’homme est maître du sabbat. »

 

Peut-être que l'on peut faire un jeu de mot sur le "maître". Vous dites que je suis un mauvais maître, parce que je ne réprimande pas mes disciples, mais je suis bien autre qu'un petit rabbin je suis le fils de l'homme et de par divinité, je suis le maître du Sabbat. 

Ce regard sur l'autre, qui finalement rabaisse, qui critique, parce qu'on connaît la loi, c'est si facile. Et c'est oublier que parfois, pour vivre, il faut prendre d'autres chemins. Seigneur ouvre mon intelligence, que je ne juge pas trop vite, que j'accepte le comportement de l'autre, et que peut-être même j'en tire quelque chose pour moi, et aussi que si ce comportement est lié à une sorte d'urgence, que je puisse venir en aide.

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