vendredi 10 décembre 2021

SEMAINE DU 5 AU 11 DÉCEMBRE. ÉVANGILES.


 

DIMANCHE 5 DÉCEMBRE. Lc 3, 1-6 Jean le Baptiste.

 

1 L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, son frère Philippe dans le pays d’Iturée et de Traconitide, Lysanias en Abilène, 

2 les grands prêtres étant Hanne et Caïphe,

 

Le tableau est bien brossé par Luc et on va retrouver beaucoup de ceux nommés dans la vie de Jésus. Ponce Pilate, Hérode (les puissants). Les Prêtres Anne et Caïphe. Et l'histoire s'ouvre sur jean.

 

la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie. 

 

C'est un passif. Jean fils de Zacharie, qui est dans le désert, un lieu sans habitations, sans commerces, un lieu aimé d Dieu, le Désert. Ce qui peut évoquer la sortie d'Egypte, ce lieu où Dieu va se manifester et se révéler. Je crois qu'il faut aussi noter que la parole n'est pas adressée dans le Temple, et que le déplacement est déjà là. La parole, va dans les lieux autres, les lieux de silence, mais aussi des lieux pas faciles à vivre, et qu'elle s'adresse à un homme choisi, élu. Il y a une élection pour le fils de Zacharie.

 

3 Il parcourut toute la région du Jourdain, en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés,

 

Et Jean est soumis à la parole qui lui a été adressée. Il se met en marche, et il sillonne la région du Jourdain, qui est quand même assez étendue, mais qui ne passe pas par Jérusalem. Et il proclame ce baptême de conversion qui va donner le pardon des péchés. Ce n'est plus le cérémonial liturgique, c'est autre chose, de beaucoup plus simple, de plus individuel aussi.  Peut-être que ce qui n'est pas dit, c'est que si baptême il y a, c'est qu'il faut de l'eau, ce qui explique la présence du Jourdain, mais le Jourdain a été jadis franchi par Josué pour entrer dans la terre promise. Alors pour accueillir celui qui doit venir, ce changement est nécessaire. Pardon des péchés, mais aussi changement dans le cœur.

 

4 comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète : « Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. 

5 Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis; 

6 et tout être vivant verra le salut de Dieu. »

 

Et c'est la référence à isaïe. Jean est celui qui prépare, qui crie, qui appelle, et qui incite. Car il s'agit bien de travailler en soi, pour que la vue devienne possible, que l'aveuglement cesse, et que l'on puisse voir le salut donné par Dieu.

 

 

 

Il y a en moi, l'image de quelque chose qui est dans le sable, un sable assez grossier, dont on voit bien les grains. Et quelque chose est tout en dessous, et essaye de se frayer un chemin. Ce quelque chose c'est une source qui a fait son chemin petit à petit, et qui est arrivée à la surface, et qui passe du vertical à l'horizontal. Et qui commence à se répandre tout doucement. Dans mon image, il n'y a pas d'irrigation, de quelque chose qui pourrait se mettre à pousser, non c'est juste le cheminement de l'eau, sur le sable (et le sable n'est pas un très bon support, ce n'est pas comme de la pierre), mais l'eau qui est là, à la surface et qui va petit à petit conquérir une grande étendue, mais tout doucement, petitement, quitte parfois à disparaitre, à se ré-enfoncer s'il y a un éboulement, mais la force de la source est là, et rien ne pourra l'arrêter; et moi, je regarde juste ce miracle de l'eau, de l'eau qui se répande doucement, lentement, mais qui est en même temps si belle, si transparente. Elle ne fait aucun bruit, ce n'est pas un ruisseau, et sur ce support elle doit juste rester en surface, ne pas aller trop vite, et petit à petit être comme un trait d'argent et de lumière.

 

 

LUNDI 6 DÉCEMBRE. Lc 5, 17-26

 

Is 35 05 Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds.

06 Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie ; car l’eau jaillira dans le désert, des torrents dans le pays aride.

 

 

17 Un jour que Jésus enseignait, il y avait dans l’assistance des pharisiens et des docteurs de la Loi, venus de tous les villages de Galilée et de Judée, ainsi que de Jérusalem ; et la puissance du Seigneur était à l’œuvre pour lui faire opérer des guérisons. 

 

Belle entrée en matière, on est au début de la vie publique de Jésus, et Jésus est l'homme rempli de la puissance du Seigneur; il guérit. C'est que l'on a vu dans le début de ce chapitre.

 

18 Arrivent des gens, portant sur une civière un homme qui était paralysé ; ils cherchaient à le faire entrer pour le placer devant Jésus. 

19 Mais, ne voyant pas comment faire à cause de la foule, ils montèrent sur le toit et, en écartant les tuiles, ils le firent descendre avec sa civière en plein milieu devant Jésus. 

 

Luc continue à décrire, un homme qui ne marche plus, des gens qui le portent, et qui ne se laissent pas abattre par la difficulté (la foule qui est souvent un obstacle: on retrouvera avec Zacché et avec Bar Timée à Jéricho, la femme qui perdait du sang).

 

Et cela c'est quand même un bel exemple pour nous. Ne pas se laisser décourager quand on a l'impression qu'on ne peut atteindre Jésus, ou quand les autres nous en empêchent. Pourquoi personne n'a fait de place pour cet homme sur son brancard? 

 

20 Voyant leur foi, il dit : « Homme, tes péchés te sont pardonnés. » 

 

Et c'est la réponse pour le moins inattendue. Sauf que malgré tout, les péchés, c'est la cause de dieu qui se détourne, alors si les péchés sont pardonnés, Dieu se penche et guérit lui aussi.

 

21 Les scribes et les pharisiens se mirent à raisonner : « Qui est-il celui-là ? Il dit des blasphèmes ! Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ?» 

22 Mais Jésus, saisissant leurs pensées, leur répondit : « Pourquoi ces pensées dans vos cœurs ? 

 

Et bien sûr ça grogne..

 

23 Qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire : “Tes péchés te sont pardonnés”, ou dire : “Lève-toi et marche” ? 

24 Eh bien ! Afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a autorité sur la terre pour pardonner les péchés, – Jésus s’adressa à celui qui était paralysé – je te le dis, lève-toi, prends ta civière et retourne dans ta maison. » 

25 À l’instant même, celui-ci se releva devant eux, il prit ce qui lui servait de lit et s’en alla dans sa maison en rendant gloire à Dieu. 

 

Et c'est certes la guérison, mais aussi cette affirmation le fils de l'homme a autorité. Il est rempli de la puissance mais aussi de l'autorité qui vient d'ailleurs.

 

26 Tous furent saisis de stupeur et ils rendaient gloire à Dieu. Remplis de crainte, ils disaient : « Nous avons vu des choses extraordinaires aujourd’hui ! »

 

Ouvrir les yeux et essayer de ne pas faire obstacle, se laisser déplacer pour que les autres puissent entrer. Savoir aussi qu' au-delà du geste, Jésus regarde et voit. C'est la foi des ces hommes qui a permis autre chose qu'une simple guérison. C'est le salut qui est donné.

 

 

Un porteur raconte.

 

Dans mon village, il y a un de mes amis qui ne peut plus marcher. On ne sait pas pourquoi, mais il passe ses journées assis ou couché. Il ne peut plus rien faire. Sa femme s'occupe de lui, comme elle peut, mais il est lourd et souvent elle me demande de l'aider. J'ai entendu parler d'un guérisseur qui réside à Capharnaüm et un lépreux a même été purifié par lui. Alors je crois que cet homme, il pourra rendre de la vigueur à mon ami. Capharnaüm, ce n'est très loin mais il va falloir qu'on s'y mette à quatre pour le transporter là-bas, je dis quatre pour qu'on puisse se relayer, parce qu'il est bien lourd. Et là-bas on verra bien.

 

Nous nous sommes mis en route, nous sommes arrivés à Capharnaüm et nous n'étions pas les seuls à vouloir le voir ce Jésus, puisqu'il s'appelle comme ça. On nous a dit qu'il enseignait. Quand nous sommes arrivés, ça se pressait pour l'écouter. Nous on voulait qu'il guérisse notre ami. Mais quand nous avons voulu nous approcher, personne n'a bougé; je dois dire que cela m'a mis très très en colère; on avait fait un long trajet, on était fatigué, et personne ne bougeait.

 

 On s'est regardé et l'un d'entre nous nous a montré la terrasse. Alors on a fait comme si on partait, mais on est allé acheter des cordes, et on est revenu. Il y avait toujours autant de monde, donc lui, il était toujours là. On est allé sur la terrasse par l'escalier extérieur, on a défait la toiture et on a descendu notre ami. Il était d'ailleurs très inquiet notre ami, mais il nous a fait confiance, comme nous nous faisons confiance à cet homme. Et nous l'avons déposé en plein milieu aux pieds de Jésus.

 

Et là, quand Jésus l'a vu il ne lui a rien demandé, il lui a dit "homme tes péchés te sont remis". Cela m'a estomaqué, car qui peut remettre les péchés sinon Dieu. Et puis moi, ce que je voulais, c'était qu'il soit guéri. Mais quand même, cela m'a vraiment fait quelque chose, un peu comme un chamboulement. 

 

Les scribes et les pharisiens qui étaient assis là, eux qui n'avaient pas daigné se bouger, ont commencer à râler dans leur barbe, d'ailleurs souvent c'est tout ce qu'ils savent faire. 

 

Jésus les a interpellés comme s'il lisait dans leur tête, en leur demandant qu'est ce qui était le plus facile: pardonner les péchés ou guérir. Bien sûr ils n'ont pas répondu, mais Jésus s'est alors adresse à mon ami, il lui a dit de se lever, de prendre sa civière et de rentrer chez lui. Et là, il s'est levé mon ami, il s'est levé, il a marché. Vous vous rendez compte? Il s'est mis debout, il a pris sa couche et il est sorti. Mais il était transformé. Avant il était tout le temps de mauvaise humeur, il rendait Dieu, Béni soit-il, responsable de tout, de sa maladie, de des jambes qui ne le portaient plus, et il était souvent méchant avec ceux qui vivaient avec lui. Et là, il s'est mis à rendre grâce, à glorifier le Très Haut, et tous ceux quoi étaient là, rendaient aussi gloire à Dieu. C'est comme s'il avait vécu bien plus qu'une guérison. Il était transformé, et cette parole prononcée sur le poids de ses péchés dont il était délivré, avait fait un autre miracle. Il est redevenu Vivant. 

 

Qu'est-ce que je suis heureux d'avoir eu l'idée de l'emmener voir Jésus. Mais moi, je vais rester là, je vais l'accompagner cet homme, parce qu'il est vraiment celui que mon cœur attend depuis si longtemps, le sauveur que Dieu nous a promis. D'ailleurs n'est-ce pas le sens de son nom? 

 

 

MARDI 7 DECEMBRE.Mt18, 22-24

 

Is 40 11 Comme un berger, il fait paître son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur, il mène les brebis qui allaitent.

 

 Je ne sais pas s'il faut se référer à ce qui vient avant (gardez-vous de mépriser un seul de ces petits et tout le discours sur le scandale) ou sur ce qui vient après, sur le frère qui a commis une faute. Mais ce qui semble certain, c'est que celui qui considéré comme une brebis qui s'est égarée, il est du devoir du berger (du frère) de laisser tout le troupeau pour aller la chercher, et ce quoiqu'elle ait fait.  Et c'est ce que Jésus fait par l'incarnation.

 

12 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Quel est votre avis ? Si un homme possède cent brebis et que l’une d’entre elles s’égare, ne va-t-il pas laisser les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée ? 

 

J'aime bien quand Jésus d'un coup, interrompt son discours, pour demander l'avis de ses auditeurs. C'est un peu comme s'il avait peur qu'ils se bouchent les oreilles, qu'ils déconnectent et là, ça les ramène. Très bon orateur Seigneur. Ou très bon écrivain Matthieu. Ce qui est aussi intéressant c'est le lieu. Jérusalem est bien bâtie sur une montagne. Peut-être que Jésus part à la recherche de Jérusalem et pour cela il a laissé sa Galilée.

 

13 Et, s’il arrive à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées. 

 

Il y a une incertitude, mais s'il y arrive, alors ce sera sa joie. Et cela on peut le comprendre. 

 

14 Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu. »

 

Ce qui est dit là, c'est que le Père ne veut pas que l'on fasse du mal à ses enfants, les petits, ceux qui se laissent mener parfois par le bout du nez, et que l'on est responsable devant lui de ce qui se passe. Donc toute cette péricope est centrée sur le travail de la future église. 

 

01 À ce moment-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Qui donc est le plus grand dans le royaume des Cieux ? »

02 Alors Jésus appela un petit enfant ; il le plaça au milieu d’eux,

03 et il déclara : « Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des Cieux.

04 Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, celui-là est le plus grand dans le royaume des Cieux.

 

05 Et celui qui accueille un enfant comme celui-ci en mon nom, il m’accueille, moi.

 

06 Celui qui est un scandale, une occasion de chute, pour un seul de ces petits qui croient en moi, il est préférable pour lui qu’on lui accroche au cou une de ces meules que tournent les ânes, et qu’il soit englouti en pleine mer.

 

07 Malheureux le monde à cause des scandales ! Il est inévitable qu’arrivent les scandales ; cependant, malheureux celui par qui le scandale arrive !

08 Si ta main ou ton pied est pour toi une occasion de chute, coupe-le et jette-le loin de toi. Mieux vaut pour toi entrer dans la vie éternelle manchot ou estropié, que d’être jeté avec tes deux mains ou tes deux pieds dans le feu éternel.

09 Et si ton œil est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi. Mieux vaut pour toi entrer borgne dans la vie éternelle, que d’être jeté avec tes deux yeux dans la géhenne de feu.

 

10 Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux.

 

12 Quel est votre avis ? Si un homme possède cent brebis et que l’une d’entre elles s’égare, ne va-t-il pas laisser les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée ?

13 Et, s’il arrive à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarées.

14 Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu.

 

 

 

 

MERCREDI 8 DÉCEMBRE. Lc 1, 26-38

 

26 En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, 

27 à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie.

 

Le tableau est dressé. Un ange qui un message à délivrer, un lieu, qui n'a aucune notoriété, une jeune inconnue, dont on sait qu'elle est promise à un homme (pas là)Joseph de la trobu de David, d'où doit naître celui qu'on attend, si on en croit les psaumes.

 

28 L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » 

29 À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. 

 

On connait bien la scène, mais on peut imaginer que cela a dû faire un sacré choc à cette jeune fille. A la fois voir et entendre. Et quand un ange apparaît, quelque chose va venir bouleverser le cours des choses. Mais c'est comme avec Gédéon, il apparait sans qu'il y ait eu de demande au préalable, et comme pour Gédéon il y aura une annonce de quelque chose de bouleversant. 

Ce qui est intéressant, c'est qu'elle ne dit rien, elle attend. 

 

30 L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. 

31 Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus. 

32 Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; 

33 il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » 

34 Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? » 

 

Là c'est l'annonce du roi messie. Fils du très Haut; David. Règne sur la maison de Jacob, donc sur les douze tribus. Si Joseph est de la lignée de David, cela reste possible, mais le futur qui est dans le texte, doit être quelque chose comme un futur immédiat, car Marie comprend que c'est maintenant, pas quand le mariage sera conclu. Et cela permet de mieux comprendre sa demande. Il y a en sous-jacent un aujourd'hui. Et quand Dieu parle, on ne discute pas ou le moins possible.

 

35 L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. 

 

Et là, c'est autre chose qui se dessine. Il sera rempli d'Esprit Saint, il sera Saint et Fils de Dieu. Il est question d'un autre héritage. Seul Dieu est Saint et si ce qui doit naître d'elle est saint c'est que le très haut doit agir d'une manière inconnue et incompréhensible. 

 

36 Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. 

37 Car rien n’est impossible à Dieu. » 

 

Si on pense au parallèle avec Sara et Abraham, oui rien n'est impossible à Dieu. Mais la ce ne sera pas conception d'une femme qui n'arrive pas à avoir d'enfant, mais avec une jeune fille qui devient l'épouse du très haut en quelque sorte.

 

38 Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta.

 

Je me disais ce matin que la phrase de Marie est celle de Jésus à Getsémanie: non pas ma volonté, mais la tienne. 

 

Le message est délivré, il a été accepté, il a pris chair et l'ange peut se dire= mission accomplie. 

 

 

JEUDI 9 DÉCEMBRE. Mt 11, 11-15

 

Je suppose que le lien avec la première lecture, puisqu'on aborde maintenant Jean Baptiste, c'est Dieu qui va faire de Jacob "16t u les vanneras, un souffle les emportera, un tourbillon les dispersera. Mais toi, tu mettras ta joie dans le Seigneur ; dans le Saint d’Israël, tu trouveras ta louange".  Car il est bien question quelque part dans le discours de Jean de la pelle à vanner qui va disperser. 

 

Et comme c'est du Matthieu, il y a le lien avec la prophétie de Malachie, qui termine le livre avec l'annonce de la venue d'Elie, sous les traits de Jean.

 

 

1 En ce temps-là, Jésus déclarait aux foules : « Amen, je vous le dis : Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ; et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux est plus grand que lui. 

 

Dans l'épitre aux Galates, Paul dit aussi de Jésus qu'il est né d'une femme. Et c'est je crois un moyen d'affirmer l'humanité de Jésus. Là, peut-être que certains faisaient de Jean une sorte de Dieu, alors Jésus le dément. Mais il affirme qu'il est un grand homme, mais que celui qui comme lui Jésus se fera le plus petit sera le plus grand dans le royaume à venir où il y a une inversion. 

 

12 Depuis les jours de Jean le Baptiste jusqu’à présent, le royaume des Cieux subit la violence, et des violents cherchent à s’en emparer. 

 

Je suppose que là, il s'agit de ceux qui veulent s'emparer du royaume par ce respect quasi obsessionnel de la loi, ou des autres groupes, car il s'agit toujours d'avoir la vie éternelle. 

 

13 Tous les Prophètes, ainsi que la Loi, ont prophétisé jusqu’à Jean.

 14 Et, si vous voulez bien comprendre, c’est lui, le prophète Élie qui doit venir.

 15Celui qui a des oreilles, qu’il entende ! »


Avec Jean quelque chose se termine, quelque chose nait et c'est un autre accès à la vie éternelle.

 

VENDREDI 10 DÉCEMBRE. Mt 11, 16-19

 

Le discours sur Jean continue. Enfin d'une certaine manière. Les deux derniers versets étaient: jean est elie annoncé par Malachie et que celui qui a des oreilles, qu'il entende. Il s'agit toujours d'un enseignement donné aux foules.

 

16 En ce temps-là, Jésus déclarait aux foules : « À qui vais-je comparer cette génération ? Elle ressemble à des gamins assis sur les places, qui en interpellent d’autres en disant : 

17 “Nous vous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé. Nous avons chanté des lamentations, et vous ne vous êtes pas frappé la poitrine.” 

 

J'ai joué de la flute sur la place du marché et personne n'a voulu danser, c'était une chanson du Père Cocagnac. Et on voit bien ce que Jésus veut dire, quoique je fasse, quoique je dise, vous restez dans votre monde, dans votre univers dans votre bulle, et ce quelque soit l'interlocuteur.

 

18 Jean Baptiste est venu, en effet ; il ne mange pas, il ne boit pas, et l’on dit : “C’est un possédé !” 

19 Le Fils de l’homme est venu ; il mange et il boit, et l’on dit : “Voilà un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs.” 

 

En gros, vous n'êtes jamais contents, tout ce que vous savez faire, c'est critiquer, détruire, dire du mal. Mais pour Jésus, là, on ne dit pas qu'il est un possédé, mais qu'il est un ami des publicains et des pécheurs. C'est cela qui fait qu'il n'est pas fréquentable. Cela parait tellement mesquin, mais… Mais cela veut dire que Lui , Jésus, il n'est pas de leur monde, alors il ne peut être que rejeté.

 

Mais la sagesse de Dieu a été reconnue juste à travers ce qu’elle fait. »

 

Mais il y a un autre regard. Celui qui sait regarder est capable de reconnaitre en ces deux hommes la présence et le dessin de Dieu. 

 

Ce qui me parait important dans ce petit texte, c'est quand je rencontre quelqu'un de ne pas rester au superficiel aussi à ce qui est peut-être différent de ma manière de fonctionner, de ne pas juger et de voir en cette personne, la Sagesse de Dieu qui se manifeste à moi. Le frère qui est un signe.

 

 

SAMEDI 11 DÉCEMBRE. Mt 17, 10-13

 

Cela se passe juste après la Transfiguration et les trois ont vu Jésus parlant à Moïse et à Elie, ce qui peut expliquer leur question.

 

10 Descendant de la montagne, les disciples interrogèrent Jésus : « Pourquoi donc les scribes disent-ils que le prophète Élie doit venir d’abord ? » 

 Les scribes qui connaissent les écritures connaissent plus de choses que les simples juifs qui pratiquent comme ils peuvent, et si Elie est au ciel, alors qu'est-ce que ça veut dire. D'autant que jean a été mis à mort. 

 

Mais la question est un peu étonnante. Jésus après la transfiguration (ils ne virent plus que Jésus seul),  donne un ordre: "ne parlez de cette vision à personne, avant que le Fils de l'homme ne soit ressuscité d'entre les morts." Et du coup, (cela est mentionné dans l'évangile de Mc 9, 10 Et ils restèrent fermement attachés à cette parole, tout en se demandant entre eux ce que voulait dire : « ressusciter d’entre les morts ». 

 

C'est un peu comme si la question qu'ils n'osent pas poser, est transposée sur le prophète Elie qui doit venir d'abord. 

 

11Jésus leur répondit : « Élie va venir pour remettre toute chose à sa place.

 

12 Mais, je vous le déclare : Élie est déjà venu ; au lieu de le reconnaître, ils lui ont fait tout ce qu’ils ont voulu. Et de même, le Fils de l’homme va souffrir par eux. » 

 

Et là, il y a une double réponse. Oui Elie par la parole de Jean est venu, donc les temps sont proches, et le salut est là. Mais lui, comme Jean, va être livré et mis à mort.

 

13 Alors les disciples comprirent qu’il leur parlait de Jean le Baptiste.



Je sais bien qu'on est dans la fin de la deuxième semaine de l'avent et que l'on se penche (ou médite) sur ceux qui sont venus avant et pendant. Le rôle d'Elie chez malachie, c'est d'avoir ramené le cœur des pères vers les fils et le cœur des fils vers les pères, et le baptême de Jean,  c'est aussi cela. Jésus d'une certaine manière propose la même démarche, mais en l'ouvrant à l'infini, et aussi avec de l'universel, et c'est peut-être aussi pour cela que sa mort sera demandée et réalisée. 

 

Lu hier (mais où,) un texte qui m'a fait réflechir. Si Jésus est la tête et nous le corps, pour que la tête "passe" qu'elle quitte la matrice terre, la matrice monde, pour que le corps puisse suivre, quand on voit par où est passé la tête, par la mort sur la croix, mais pas seulement, il y a toute cette vie de cheminement, de solitude, de travail aux œuvres), alors il nous faut, nous qui sommes le corps suivre la même route et passer par ce chemin de mort. 

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