samedi 25 décembre 2021

SEMAINE DU 19 AU 25 DÉCEMBRE. ÉVANGILES


 

DIMANCHE 19 DÉCEMBRE. Lc 1, 39-45

 

Ce matin en pensant à ce texte, m'est venue la phrase: "je suis un Dieu qui chemine" et "Dieu a visité son peuple". Et je me disais que la visitation, c'est bien Dieu qui se déplace pour aller chez cette femme, le petit reste d'Israël, et qui pour cela se sert de ce corps de femme qui le porte. 
Et m'est aussi venue l'idée que dans la Genèse, Dieu crée la femme à partir du corps d'Adam, du moins dans le deuxième récit, et que là il va créer l'homme nouveau à partir du corps de la femme. Un peu comme si la genèse et l'apocalypse se rejoignaient, enfin. 

 

Cette fête, c'est une belle fête; Dieu se met en marche; Dieu agit, il donne non seulement de la joie à cette femme qui quelque part n'y croyait pas vraiment, et il lui ouvre une autre vision, car elle devient prophète, elle qui quelque part était muette comme son mari, qui ne sortait pas de chez elle, se met à exulter et à parler d'une voix forte. 

 

Loué sois-tu Dieu Père tout puissant, de venir visiter ton peuple, encore et encore.

 

39 En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée. 

40 Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. 

 

Pourquoi a-t-on remplacé en grande hâte par empressement, cela reste un mystère pour moi. Je trouve que cela affaiblit la démarche de Marie. Je me disais aussi que ce déplacement, aller de Nazareth à Aïn Karem, cela montre aussi une grande liberté. Elle est partie, pour un temps indéterminé, presque sur un coup de tête, car à qui a-t-elle pu dire qu'un Ange lui était apparu et lui avait parlé de cette grossesse inimaginable. A qui… Je me suis posée la question de matin. Surtout qu'elle ne pouvait pas mentir, dire qu'elle a fait un rêve.. 

Et la voila qui déboule , qui comme l'Ange, entre dans la maison et qui salue. C'est étonnant c'est la même phrase: l'Ange entra dans la maison et la salua (sauf que l'on ne connait pas les mots de la salutation de Marie, mais on peut imaginer que le mot Paix y était.

 

41 Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, 

42 et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. 

43 D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? 

44 Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi. 

 

Là quelque chose transmis par le son, par la voix, par la parole. Il y a le tressaillement de l'enfant qui pour moi, est signe qu'il est bien vivant, que cette grossesse ira à son terme, que la vie est bien là, et ensuite cette effusion de l'Esprit, comme si, maintenant qu'Elisabeth croit en la Vie, elle peut alors recevoir ce don, être remplie, et c'est une des promesses du prophète Joël, où en ce temps là, tous prophétiseront. Elle est dit tout haut ce que personne ne sait, elle dévoile, elle confirme à Marie que c'est bien cela, et que cet enfant c'est le Seigneur. Et elle ajoute qui pour elle le signe c'est le tressaillement de son bébé en elle.

 

45 Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

 

Et c'est une bénédiction. Heureuse est celle (mais aussi ceux) qui croient en tout temps à l'accomplissement des paroles dites et reçues.

 

 

LUNDI 20 DÉCEMBRE. Lc 1, 26-37

 

On nous présente la visitation avant l'annonciation… Mystères de la liturgie. 

 

26 En ce temps-là, l’ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée, appelée Nazareth, 

27 à une jeune fille vierge, accordée en mariage à un homme de la maison de David, appelé Joseph ; et le nom de la jeune fille était Marie.

28 L’ange entra chez elle et dit : « Je te salue, Comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi. » 

29 À cette parole, elle fut toute bouleversée, et elle se demandait ce que pouvait signifier cette salutation. 

 

Comme toujours Luc brosse le tableau. Mais l'important c'est que l'ange est envoyé pour Dieu dans un lieu précis à une jeune fille précise: Nazareth et Marie. Et une parole de salut (comme le fait tout ange bien élevé, mais avec cette précision: comblée de grâce, le Seigneur est avec toi". Quand on y pense c'est extraordinaire. Bien sur l'Ange du Seigneur avait dit dans le passé, Salut à Toi, vaillant guerrier, le Seigneur est avec toi, ce qui avait eu pour effet de faire rire Gédéon, qui savait très bien qu'il était un petit minable qui essayait de soustraire le fruit de son travail aux envahisseurs. Peut-être que Marie à ce moment-là, se sent toute petite. Elle sait qu'elle essaye de faire la volonté du très Haut, elle espère que la main du très soit avec elle, mais "comblée de grâces". Qui a jamais entendu une pareille chose. Il y a de quoi être bouleversée et se poser des questions? 

 

30 L’ange lui dit alors : « Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. 

 

C'est assez étonnant, c'est comme si on disait à Marie, dans la cour du Très Haut, tu as trouvé grâce, comme autrefois Esther a trouvé grâce devant Assuérus. Et si elle a trouvé grâce, quelque part elle pourrait demander ce qu'elle veut, en particulier le salut pour son peuple. Mais c'est justement de ce salut qu'il est question, mais d'une manière autre. Ce n'est pas Dieu qui agit, mais qui va agir par elle. 

 

31 Voici que tu vas concevoir et enfanter un fils ; tu lui donneras le nom de Jésus

32 Il sera grand, il sera appelé Fils du Très-Haut ; le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père ; 

33 il régnera pour toujours sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin. » 

34 Marie dit à l’ange : « Comment cela va-t-il se faire puisque je ne connais pas d’homme ? » 

 

 

Et là, Marie entend ce qui est proposé, attendu. Oui, il faut un Sauveur, et ce Sauveur c'est par elle qu'il va être donné, engendré, et la question du comment s'entend bien, puisqu'à ce moment là, même si elle est fiancée, elle n'a pas connu son futur. Et elle comprend bien qu'il s'agit d'un maintenant, pas d'un projet. Peut-être que c'est le sens du Voici que..

 

35 L’ange lui répondit : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre ; c’est pourquoi celui qui va naître sera saint, il sera appelé Fils de Dieu. 

36 Or voici que, dans sa vieillesse, Élisabeth, ta parente, a conçu, elle aussi, un fils et en est à son sixième mois, alors qu’on l’appelait la femme stérile. 

37 Car rien n’est impossible à Dieu. » 

 

Une réponse somme toute bien mystérieuse, mais que Marie entend, accepte avec le signe donné: celui de cette grossesse impossible. Rien n'est impossible à Dieu, et Jésus le redira sans fin dans sa bonne nouvelle.

 

38 Marie dit alors : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole. » Alors l’ange la quitta.

 

Acceptation active, Marie est acteur. Et L'ange peut revenir dans son ciel. Mission accomplie pour lui ou presque parce que pour Joseph cela va quand même poser des problèmes.


 

MARDI 22 DECEMBRE. Lc 1, 39-45 Visitation (bis).

 

Heureusement qu'il y a ce texte splendide du Cantique des Cantiques. Peut-être qu'en entendant la salutation Élisabeth entend une autre voix, celle de son Bien-Aimé, le Bien-Aimé que le peuple attend. Et ce chant entendu provoque alors quelque chose dans ce bébé qui est en elle, et qui devient rempli d'amour. Comme si les mots de Marie avaient donné une enveloppe de plénitude et de joie à ce bébé auquel Élisabeth n'arrivait peut-être pas à croire. 

 

39 En ces jours-là, Marie se mit en route et se rendit avec empressement vers la région montagneuse, dans une ville de Judée.

 40 Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. 

 

Comme je l'ai dit dimanche, Marie a ici le rôle de l'ange qui était venu la visiter. Là c'est elle qui visite, mais elle est devenu le porte-Dieu et en elle quelque chose rayonne infiniment. EN elle le  Bien-Aimé est là, il a pris vie, il se déplace, il chemine;

 

41 Or, quand Élisabeth entendit la salutation de Marie, l’enfant tressaillit en elle. Alors, Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint, 

42 et s’écria d’une voix forte : « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni. 

43 D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ? 

44 Car, lorsque tes paroles de salutation sont parvenues à mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en moi.

 

De fait cela reste très mystérieux. Mais l'enfant entend aussi la salutation, il n'est pas sourd. Et celui qui sera la voix qui crie dans le désert, est éveillé par la voix de celle qui le porte. 

 

45 Heureuse celle qui a cru à l’accomplissement des paroles qui lui furent dites de la part du Seigneur. »

 

C'est la première béatitude de l'évangile de Luc. 


 

MERCREDI 22 DÉCEMBRE. Lc 46- 56

 

Je me rends compte que je n'aime pas le cantique d'Anne (première lecture) car je le trouve bizarre dans la bouche d'une femme. Mais ce n'est pas du tout le même contexte, avant la naissance de Samuel et durant les années qui suivent c'est la guerre permanente avec les philistins.

 

1Mon cœur exulte à cause du Seigneur ; mon front s’est relevé grâce à mon Dieu ! Face à mes ennemis, s’ouvre ma bouche : oui, je me réjouis de ton salut ! 

4L’arc des forts est brisé, mais le faible se revêt de vigueur. 

5a Les plus comblés s’embauchent pour du pain, 

5b et les affamés se reposent. 

6 Le Seigneur fait mourir et vivre ; il fait descendre à l’abîme et en ramène. 

7 Le Seigneur rend pauvre et riche ; il abaisse et il élève.

 8a De la poussière, il relève le faible,8bil retire le malheureux de la cendre 

8 c pour qu’il siège parmi les princes, 

8d et reçoive un trône de gloire.

 

Une fois de plus, le texte est caviardé, enfin il manque des versets. Je n'aime pas.

 

01 Et Anne fit cette prière : Mon cœur exulte à cause du Seigneur ; mon front s’est relevé grâce à mon Dieu ! Face à mes ennemis, s’ouvre ma bouche : oui, je me réjouis de ton salut !

02 Il n’est pas de Saint pareil au Seigneur. – Pas d’autre Dieu que toi ! Pas de Rocher pareil à notre Dieu !

03 Assez de paroles hautaines, pas d’insolence à la bouche. Le Seigneur est le Dieu qui sait, qui pèse nos actes.

 

04 L’arc des forts est brisé, mais le faible se revêt de vigueur.

05 Les plus comblés s’embauchent pour du pain, et les affamés se reposent. Quand la stérile enfante sept fois, la femme aux fils nombreux dépérit.

06 Le Seigneur fait mourir et vivre ; il fait descendre à l’abîme et en ramène.

07 le Seigneur rend pauvre et riche ; il abaisse et il élève.

08 De la poussière, il relève le faible, il retire le malheureux de la cendre pour qu’il siège parmi les princes, et reçoive un trône de gloire. Au Seigneur, les colonnes de la terre : sur elles, il a posé le monde.

09 Il veille sur les pas de ses fidèles, et les méchants périront dans les ténèbres. La force ne rend pas l’homme vainqueur :

10 les adversaires du Seigneur seront brisés. Le Très-Haut tonnera dans les cieux ; le Seigneur jugera la terre entière. Il donnera la puissance à son roi, il relèvera le front de son messie.


Comme le faisait remarquer un ami du groupe de prière, quel besoin de commencer par "en ce temps là" car on sait bien que cela suit directement le verset précédent: "Marie dit alors". Quel besoin. Et de rajouter, elle rendit grâce. Parce que c'est presque au-delà. 

 

46 (En ce temps-là), Marie (rendit grâce au Seigneur) dit (en disant) : « Mon âme exalte le Seigneur,

 47 exulte mon esprit en Dieu, mon Sauveur ! 

48 Il s’est penché sur son humble servante ; désormais tous les âges me diront bienheureuse.

49 Le Puissant fit pour moi des merveilles ; Saint est son nom ! 

 

À partir de ce verset 49, on bascule dans une louange totale qui a déjà des accents que l'on trouvera dans les béatitudes et bien sur du cantique de Zacharie.

Louange et action de grâce: le puissant fit pour moi des merveilles. Ps 139, je te bénis mon créateur pour la merveille que je suis..

50 Sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent. 

 

Déjà promis dans l'exode. Dieu de tendresse dont la miséricorde s'étend bien que ceux qui lui obéissent.

 

51 Déployant la force de son bras, il disperse les superbes. 

52 Il renverse les puissants de leurs trônes, il élève les humbles

53 Il comble de biens les affamés, renvoie les riches les mains vides.

 

Ce n'est pas l'homme qui peut faire cela, c'est Dieu seul. Et il y a l'inversion que l'on trouve chez Jésus, ce sont les humbles qui sont élevés, ce sont ceux qui ont faim et soif de justice qui sont rassasiés (enfin) ce sont les riches qui sont affamés (voir les béatitudes de Luc). 

 

 54 Il relève Israël son serviteur, il se souvient de son amour, 

55 de la promesse faite à nos pères, en faveur d’Abraham et sa descendance à jamais. » 

 

Et tout cela c'est pour Israélo qui est sous domination. Dieu se souvient, Dieu n'oublie pas, Dieu est fidèle.

 

56 Marie resta avec Élisabeth environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle.

 

 

JEUDI 23 DÉCEMBRE. Lc 1, 57-66

 

57 Quand fut accompli le temps où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils.

 58 Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait montré la grandeur de sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle.

 

On a l'impression que finalement ce qui est arrivé à Zacharie (son mutisme) a écarté tout le monde, et personne n'ai su qu'Élisabeth était enceinte, d'autant qu'elle avait peut-être peur que l'on se moque d'elle. Bien sur elle n'était plus stérile, mais quand même. 

 

Étonnant aussi; ils apprirent que le Seigneur lui avait montré sa grandeur et sa miséricorde. Sa grandeur oui, car il s'agit bien d'un miracle, mais sa miséricorde, comme si la stérilité était la conséquence d'un péché. Il faut dire que stérilité et mutité du mari, ça fait beaucoup.

 

 59 Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant. Ils voulaient l’appeler Zacharie, du nom de son père. 

60 Mais sa mère prit la parole et déclara : « Non, il s’appellera Jean. » 

61 On lui dit : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! » 

 

 

Même si cet enfant est destiné à remplacer son père qui ne pourra peut-être plus officier compte tenu de ce qui lui est arrivé, c'est étonnant de proposer le même nom, parce que dans les généalogies, cela ne se fait pas ainsi. Ce serait d'ailleurs d'un point de vue psy, un très lourd handicap pour le bébé. Mais Dieu a prévu autrement. On présume toujours que Zacharie a révélé le nom "Dieu fait grâce" à Élisabeth mais on ne sait pas. Toujours est-il qu'on met sa parole en doute.

 

62 On demandait par signes au père comment il voulait l’appeler. 

63 Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Jean est son nom. » Et tout le monde en fut étonné. 

 

Il y a la confirmation sur une tablette et là la parole se remet à circuler. 

 

64 À l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu.

 

La parole circule chez Zacharie qui parle et bénit.

 

65 La crainte saisit alors tous les gens du voisinage et, dans toute la région montagneuse de Judée, on racontait tous ces événements. 

66 Tous ceux qui les apprenaient les conservaient dans leur cœur et disaient : « Que sera donc cet enfant ? » En effet, la main du Seigneur était avec lui.

 

La parole circule entre tous ceux qui apprennent ces évènements, qui les transmettent et qui les gardent dans leur cœur, et une question: qui sera cet enfant? 

 

 

 

 

VENDREDI Lc 1, 67-79 (messe du matin).

 

67 Zacharie, son père, fut rempli d’Esprit Saint et prononça ces paroles prophétiques :

 

68 « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, qui visite et rachète son peuple.

69 Il a fait surgir la force qui nous sauve dans la maison de David, son serviteur,

70 comme il l’avait dit par la bouche des saints, par ses prophètes, depuis les temps anciens :

71 salut qui nous arrache à l’ennemi, à la main de tous nos oppresseurs,

72 amour qu’il montre envers nos pères, mémoire de son alliance sainte,

73 serment juré à notre père Abraham de nous rendre sans crainte,

74 afin que, délivrés de la main des ennemis,

75 nous le servions dans la justice et la sainteté, en sa présence, tout au long de nos jours.

 

Quelle magnifique louange qui complete celle de Marie.

 

76 Toi aussi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut ; tu marcheras devant, à la face du Seigneur, et tu prépareras ses chemins

77 pour donner à son peuple de connaître le salut par la rémission de ses péchés,

78 grâce à la tendresse, à l’amour de notre Dieu, quand nous visite l’astre d’en haut,

79 pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas au chemin de la paix. »

 

 

Quelle prophétie.

 

80 L’enfant grandissait et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu’au jour où il se fit connaître à Israël.

 

Là on a presque l'impression que cet enfant aura un avenir étonnant, un peu comme les juges.


Zacharie raconte

 

Quand ma femme a ressenti les premières douleurs, heureusement que sa petite cousine était encore là. Elle est allée chercher la sage-femme, qui n'en croyait pas ses oreilles, car nous avions gardé cela pour nous. 

 

D'ailleurs depuis que l'ange a pris ma voix, m'a rendu muet, tout le village m'évite. Il est certain que je suis coupable de quelque chose, mais moi seul je sais que c'est d'avoir douté qui a provoqué cela. Déjà, à cause de la stérilité de ma femme, nous étions montrés du doigt, mais là c'est pire. 

 

Nous étions sûrs que ce serait un garçon, parce que l'ange me l'avait dit, mais il a fallu qu'il soit là pour que je crois vraiment! Je sais, j'ai la tête un peu dure. Et puis, j'avais tellement peur qu'il n'arrive quelque chose à la maman. Donner la vie c'est parfois la mort pour la mère. 

 

Alors nous avons vécu ce temps de l'enfantement comme une merveille. Marie nous a quitté; elle nous avait été très utile.

 

Quand est arrivé le jour de la circoncision, tous les hommes du village étaient là. J'ai l'impression que c'était comme s'ils venaient au spectacle. Pourtant j'aurais pu le circoncire moi-même, après tout Abraham l'a bien fait pour Ismaël et pour Isaac, mais je n'ai plus la main aussi sure.  

 

J'avais fait comprendre à Élisabeth que le nom de l'enfant serait Johan, un nom nouveau, un nom donné par l'Ange. D'ailleurs Marie, nous avait dit que son enfant à elle se sommerait Jéshua. Dieu sauve. Alors ces deux enfants, à eux deux, peut-être qu'ils sauveront notre peuple qui comprendra enfin que Dieu en visitant son peuple, à nouveau fait grâce.

 

Je me doutais bien qu'ils seraient surpris quand ma femme leur donnerait le nom choisi par le Seigneur. Je n'ai pas été étonné quand ils se sont tournés vers moi. Comme si la parole de ma femme n'était pas fiable. Et j'ai écrit sur une tablette que Johan serait son prénom, pas Zacharie comme eux le voulaient. D'ailleurs pourquoi faire porter à un enfant miraculeux le nom de son père, comme pour d'emblée faire de lui un prêtre comme moi. Le destin de cet enfant n'est surement pas de faire du même, mais du différent et c'est ce qu'a dit l'Ange;  

 

A peine ont-ils lu le nom de l'enfant, que j'ai senti que ma bouche se déliait, que ma voix m'était rendue, et moi le vieux Zacharie, je me suis mis à chanter, à chanter d'allégresse, à bénir Le très Haut et à lui rendre grâce. 

 

En moi, mes mots coulaient tous seuls. J'ai remercié mon Dieu, qui tient ses promesses, qui n'oublie pas son peuple, qui allait faire surgir la force qui nous sauve du sein de Marie (mais ça je ne pouvais le dire) mais de la race de David son serviteur, celui auquel il avait promis de ne jamais enlever son amitié quoique fasse sa descendance. J'ai loué sa fidélité, j'ai loué son amour, et j'ai en quelque sorte béni mon petit, j'ai appelé sur lui la bénédiction du très haut, car un jour il serait celui qui marcherait devant, ou l'avant du Sauveur, pour préparer ses voies, pour aplanir les sentiers, pour tourner vers lui le cœur de peuple et que tout cela, c'était grâce à la tendresse et à l'amour de notre Dieu, Béni Soit-il. 

 

La circoncision s'est faite, tous sont rentrés chez eux, étonnés et émus. Tous comprenaient que Dieu était à l'œuvre dans cet enfant, tous se demandaient quelle serait sa vie, mais tous louaient et bénissaient le Seigneur qui fait des merveilles. A nous maintenant d'élever cet enfant donné et de le laisser suivre son chemin. Mais pour le moment réjouissons-nous. 


 

 

VENDREDI 24 Lc 2, 1-14: Messe du soir.(Pas eu le temps d'écrire)..

 

1 En ces jours-là, parut un édit de l’empereur Auguste, ordonnant de recenser toute la terre – 2ce premier recensement eut lieu lorsque Quirinus était gouverneur de Syrie. 

3 Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville d’origine.

 

4 Joseph, lui aussi, monta de Galilée, depuis la ville de Nazareth, vers la Judée, jusqu’à la ville de David appelée Bethléem. Il était en effet de la maison et de la lignée de David. 

5 Il venait se faire recenser avec Marie, qui lui avait été accordée en mariage et qui était enceinte. 

6 Or, pendant qu’ils étaient là, le temps où elle devait enfanter fut accompli.

7 Et elle mit au monde son fils premier-né ; elle l’emmaillota et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux dans la salle commune. 

 

8 Dans la même région, il y avait des bergers qui vivaient dehors et passaient la nuit dans les champs pour garder leurs troupeaux. 

9 L’ange du Seigneur se présenta devant eux, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière. Ils furent saisis d’une grande crainte. 

10 Alors l’ange leur dit : « Ne craignez pas, car voici que je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : 

 

11 Aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur. 

12 Et voici le signe qui vous est donné : vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. » 

 

13 Et soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable, qui louait Dieu en disant : 14 « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes, qu’Il aime. »


Ce matin je pensais que j'aimerai faire raconter par l'âne. Après tout, il y a bien la mule de Balaam qui parle dans le livre des Nombres, et je pense qu'il aurait des choses à raconter cet âne là, avec les longues oreilles et ses yeux bruns. Une autre fois.

 

 

SAMEDI 25 DÉCEMBRE. Jn 1, 1-18

 

En lisant le texte ce matin, impression de voir un panier, qui se construit avec différents motifs, ou un tissage. Les motifs arrivent et s'entremêlent et ensuite la forme apparait. 

 

 1Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu. 

2 Il était au commencement auprès de Dieu. 

 

La ce n'est plus la terre qui est informe et vide, mais bien plus une impression de plénitude. Il n'y a pas de terre, il y le Verbe qui se tient et qui est Dieu. Il est avec, il n'est pas Lui et pourtant il est lui.

 

3 C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui. 

 

4 En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ;

Un verset d'accroche 

 

5 la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée. 

 

Là, une affirmation, le Verbe est créateur, il a tout appelé à la vie, il est à l'origine; il est la vie. Et là ça bascule un peu sur autre chose, la vie est lumière des hommes, et cela introduit le tiers, ceux qui écoutent. Et au début Dieu a crée la lumière et la lumière a bien permis la vie et c'est d'emblée ce combat: ténèbres qui sont du côté de la mort, lumière qui est du côté de la vie.

 

6 Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean. 

7 Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. 

8 Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière

 

Et là apparait un autre motif, l'homme prophète, l'homme Jean, l'homme qui rend témoignage mais qui n'est pas. 

 

9 Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. 

10 Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu. 

 

Et ça rebascule avec le mot lumière, qui permet de reprendre le thème du combat, du refus (genèse).

 

11 Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu.

 

Un verset d'accroche.

 

12 Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. 

13 Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu. 

 

Et là, c'est l'annonce du salut; tous les hommes peuvent devenir enfants de Dieui.

 

14 Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité. 

 

Là un nouveau brin du tissage avec le témoignage du rédacteur. Nous avons vu sa gloire;  et la filiation. Père/ Fils Unique.

 

15 Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « C’est de lui que j’ai dit : Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. » 

 

Reprise du thème de Jean. Et de son humilité.

 

16 Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce ; 

17 car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ

 

Reprise du thème de la sanctification. Et de la différence entre Moïse et jésus -Christ qui est enfin nommé.

 

18 Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître.

 

Et l'autre fonction du Fils; faire connaître Dieu qui est Père. 

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