samedi 18 mars 2023

SEMAINE DU 12 AU 24 MARS. ÉVANGILES

DIMANCHE 12 MARS. Jn 4, 5-12  3° dimanche de Carême/ La Samaritaine.

 

https://giboulee.blogspot.com/2023/03/jn-4-5-42-la-samaritaine-3-dimanche-de.html

 

5 En ce temps-là, Jésus arriva à une ville de Samarie, appelée Sykar, près du terrain que Jacob avait donné à son fils Joseph.

 

Importance du lieu. Sykar/ Sichem. Lieu où Abraham dresse un autel pour son Dieu, quand il arrive en Canaan. Lieu du renouvellement de l'alliance avec Josué; lieu où Jacob achète un bout de terrain -,il y a le puits et les ossements de Joseph;

 

6 Là se trouvait le puits de Jacob.

 

Il me semble que ce puits dans les Mirashims a une histoire. Quand Jacob arrive, le puits déborde et permet d'abreuver les bêtes et les hommes. Pas besoin de prend de l'eau, elle est là, en abondance. Et ce puits est donné par Jacob aux Samaritains. On sait qu'il est profond, une trentaine de mètres et qu'il a une bonne ouverture.

 

Jésus, fatigué par la route, s’était donc assis près de la source. C’était la sixième heure, environ midi.

 

Sixième heure, se trouve dans la parabole des embauchés à la vigne; et au moment de la mort de Jésus; ténèbres envahissent la terre. Heure la plus chaude. Jésus est fatigué comme tout le monde; il n'est pas un sur-homme.

 

7 Arrive une femme de Samarie, qui venait puiser de l’eau. Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. »

8 – En effet, ses disciples étaient partis à la ville pour acheter des provisions.

 

Jésus est seul. 

 

On peut se demander ce que fait cette femme, à cette heure là, seule pour chercher de l'eau. Il me semble que traditionnellement, compte tenu de son histoire (les 5 maris que sont aussi maris/Seigneurs/ Baals) et de sa vie actuelle (il n'est pas son mari), on considère cette femme comme une pécheresse, du moins aux yeux des juifs. Et que ne pas être l'objet de ragots, elle préfère éviter les autres femmes du village qui elles viennent matin et soir (à la fraîche), pour puiser de l'eau, eu pour la famille, mais aussi parfois pour les bêtes.

 

Une autre manière de voir les choses est déjà de parler d'une femme assoiffée, qui passe sa vie entre sa maison et le puits, qui est comme esclave de sa soif, qu'elle ne peut étancher. Peut-être aussi que son "pas mari" exige d'elle qu'elle apporte beaucoup d'eau, elle n'a peut-être pas une bonne place dans la famille où elle est. Mais c'est une autre approche, qui explique aussi la présence de Jésus. Il sait que cette femme est en manque. Et dans le cadre d'une catéchèse baptismale, cela s'entend encore mieux. Il précède la demande, il va la faire naître. 

 

Les disciples achètent du "lourd" de quoi manger, là il y a de quoi boire.

C'est la première demande de Jésus: donne-moi à boire. Il anticipe, il donne un ordre et la réaction de la femme, est étonnante. C'est non. La deuxième sera: "va chercher ton mari." Et là un peu plus tard, elle obéira.

 

9 La Samaritaine lui dit : « Comment ! Toi, un Juif, tu me demandes à boire, à moi, une Samaritaine ? » – En effet, les Juifs ne fréquentent pas les Samaritains.

 

 

Elle pose un obstacle: tu es un juif, pourquoi oses-tu me demander à boire, tu sais bien qu'entre nous il n'y a aucun lien, il n'y a que de la haine et du mépris. On ne se fréquente pas, on n'est pas du même monde. 

 

10 Jésus lui répondit : « Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te dit : “Donne-moi à boire”, c’est toi qui lui aurais demandé, et il t’aurait donné de l’eau vive. »

 

 

Là, la réponse de Jésus désarçonne, mais ce n'est que plus tard qu'elle fera la demande. Eau vive s'oppose à eau dormante, une eau vivante, une eau qui donne la vie. Et le "don de Dieu" peut lui rappeler que ce puits donné par Jacob, est d'abord un don de Dieu. 

 

 

11 Elle lui dit : « Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où as-tu donc cette eau vive ?

12 Serais-tu plus grand que notre père Jacob qui nous a donné ce puits, et qui en a bu lui-même, avec ses fils et ses bêtes ? »

 

 

Deuxième obstacle ou résistance; tu vas faire comment, toi qui fais une promesse? Et pour qui te prends tu? Es-tu plus grand que Jacob? Bref quelle est ton origine? 

 

13 Jésus lui répondit : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif ;

14 mais celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif ; et l’eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d’eau jaillissant pour la vie éternelle. »

 

Là, Jésus fait un pas de plus, mais va-t-elle comprendre? Il y a deux sortes d'eau, l'eau qui répond au besoin et l'eau qui correspond au désir, et le désir de l'homme, sa soif, c'est celle de la vie éternelle, de sortir du fugace pour elle à la plénitude.  Et la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi le vrai Dieu et son envoyé Jn 17, 3. Il ne s'agit pas de savoir, mais de connaître.

 

15 La femme lui dit : « Seigneurdonne-moi de cette eau, que je n’aie plus soif, et que je n’aie plus à venir ici pour puiser. »

 

Et c'est la vraie demande, mais qui n'est peut-être pas la bonne. Elle veut juste être tranquille, ne plus avoir à se déplacer, avoir la réserve à domicile. Cela fait un peu penser à ce que se fit le fils en Luc 15, chez le père il y a de quoi manger, alors j'y vais pour remplir enfin mon ventre. Et le père réponde certes à la faim du corps, mais aussi à l'autre faim.

 

16Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens. »

17 La femme répliqua : « Je n’ai pas de mari. »

Jésus reprit :

« Tu as raison de dire que tu n’as pas de mari :

18 des maris, tu en as eu cinq, et celui que tu as maintenant n’est pas ton mari ; là, tu dis vrai. »

 

Et c'est là qu'il se passe quelque chose. Jésus touche à du plus profond, et cela commence à lui ouvrir les yeux. Il n'est plus un juif, il n'est plus incapable de puiser, il est un prophète. Il est un voyant.

 

19 La femme lui dit : « Seigneur, je vois que tu es un prophète !...

 

20 Eh bien ! Nos pères ont adoré sur la montagne qui est là, et vous, les Juifs, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. »

21 Jésus lui dit : « Femme, crois-moi : l’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père.

22 Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs.

 

Et c'est la question qui divise et qui fait obstacle: le religieux. Où faut-il rendre le culte au très haut? Garizim, avec son veau ou Jérusalem avec son faste? Et la réponse de Jésus, est certainement plus pour nous que pour la femme sans nom. Plus besoin d'aller sur une montagne pour se rapprocher du divin, le divin est là, il est venu. Et la fin du texte montre bien que le religieux peut aussi être balayé. 

 

23 Mais l’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et vérité : tels sont les adorateurs que recherche le Père.

24 Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent, c’est en esprit et vérité qu’ils doivent l’adorer. »

 

Et c'est bien le nouveau, Dieu est Esprit, et on reconnait sa présence certes avec des gestes, mais avec cet au-delà qui fait de nous des "à la ressemblance". 

 

25 La femme lui dit : « Je sais qu’il vient, le Messie, celui qu’on appelle Christ. Quand il viendra, c’est lui qui nous fera connaître toutes choses. »

26 Jésus lui dit : « Je le suis, moi qui te parle. »

 

 

Et on passe du juif, de celui qui se prend plus grand que Jacob, au prophète puis au messie, celui qui fait connaître toutes choses, et ça c'est autre chose que le Messie qui délivre de l'occupant. Bravo Madame… Et là, Jésus se dévoile, voilà qui il est, lui cet homme fatigué par la chaleur et par le chemin.

 

27 À ce moment-là, ses disciples arrivèrent ; ils étaient surpris de le voir parler avec une femme. Pourtant, aucun ne lui dit : « Que cherches-tu ? » ou bien : « Pourquoi parles-tu avec elle ? »

 

Les disciples reviennent chargés, mais ils ne posent pas de question, ils doivent bien voir que ce n'est pas le moment. Le "que cherches tu " est curieux. Cela fait penser à l'appel des premiers disciples: Jésus leur demande "que cherchez-vous". Là ce serait J2sus qui cherche, mais quoi?

 

28 La femme, laissant là sa cruche, revint à la ville et dit aux gens :

29 « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? »

30 Ils sortirent de la ville, et ils se dirigeaient vers lui.

 

 

Comme Pierre et André l'ont fait, elle laisse en plan sa cruche (eux leur barque, Matthieu son bureau) et elle devient témoin. Et là, c'est la curiosité qui est le mobile. 

 

31 Entre-temps, les disciples l’appelaient : « Rabbi, viens manger. »

32 Mais il répondit : « Pour moi, j’ai de quoi manger : c’est une nourriture que vous ne connaissez pas. »

 

Les disciples qui n'ont pas fait tout ce trajet pour rien veulent qu'il partage la nourriture avec eux, mais là, il commence à parler d'une autre nourriture , qu'il va leur falloir apprendre à connaître. Là on est dans un enseignement pour les disciples.

 

33 Les disciples se disaient entre eux : « Quelqu’un lui aurait-il apporté à manger ? »

34 Jésus leur dit : « Ma nourriture, c’est de faire la volonté de Celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre.

 

La nourriture de Jésus et de son disciple c'est de faire la volonté de Dieu, et d'être suffisamment à l'écoute pour la discerner.

 

35 Ne dites-vous pas : “Encore quatre mois et ce sera la moisson” ? Et moi, je vous dis : Levez les yeux et regardez les champs déjà dorés pour la moisson. Dès maintenant,

36 le moissonneur reçoit son salaire : il récolte du fruit pour la vie éternelle, si bien que le semeur se réjouit en même temps que le moissonneur.

37 Il est bien vrai, le dicton : “L’un sème, l’autre moissonne.”

38 Je vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté aucun effort ; d’autres ont fait l’effort, et vous en avez bénéficié. »

 

 

Les disciples pourront récolter ce que Jésus a semé, grâce à cette femme, ou à cause de cette femme. Mais il s'agit du fruit pour la vie éternelle,  peut-être aussi ce grain qui doit tomber en terre. 

 

39 Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause de la parole de la femme qui rendait ce témoignage : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. »

40 Lorsqu’ils arrivèrent auprès de lui, ils l’invitèrent à demeurer chez eux. Il y demeura deux jours.

41Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole à lui,

 

 

Il y a certainement du symbolisme avec les deux jours que l'on retrouve dans la ressurection de Lazare. Jésus reste deux jours là où il est, au bord du Jourdain. Là il reste dans ce peuple qui a mauvaise réputation deux jours. 

 

42 et ils disaient à la femme : « Ce n’est plus à cause de ce que tu nous as dit que nous croyons : nous-mêmes,

nous l’avons entendu, et nous savons que c’est vraiment lui le Sauveur du monde. »

 

 

Les samaritains, comprennent ce que les pharisiens vont refuser tout au long du parcours de Jésus, qu'il soit le Sauveur du monde. Eux les méchants, entendent et comprennent que cet homme est bien plus qu'un voyant, un prophète, mais qu'il est celui qui est le Sauveur du monde. Et c'est peut-être cela dont Dieu a soif aujourd'hui..

 

Voir billet de blog:

 

 

LUNDI 13 MARS. LC 4, 24-30. Jésus dans la synagogue de Nazareth. 

 

 

24 Dans la synagogue de Nazareth, Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays. 

 

25 En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie, lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie, et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël ;

 

26 pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère. 

 

27 Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien. » 

 

28 À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux. 

29 Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas. 

 

30 Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin.

 


C'est la fin du chapitre 4 de Luc. Au début, ça se passe bien, jusqu'au moment où on se pose des questions sur cet enfant du pays, qui semble ne pas correspondre à ce que l'on attend, à ce que l'on sait de lui. Et là, c'est Jésus, qui semble les attaquer. Vous ne voulez pas reconnaître que je ne suis plus seulement le fils du charpentier, le fils de Myriam, le cousin (frère) de plusieurs d'entre vous. Vous ne me faites pas confiance, vous n'avez pas foi en moi. 

 

Et là, il s'appuie sur l'écriture pour leur faire comprendre qu'un prophète est souvent soit très mal accueilli dans son village (sa propre paroisse) et cela fait penser à Amos, à qui on suggère d'aller prophétiser ailleurs pour ne pas déranger. 

 

Il y a donc Elie, qui a provoqué la sécheresse, et la famine, mais pas la conversion, et qui émigre à Sarpeta, la ville de Jézabel (je crois) et que là, il va permettre à une veuve de ne pas avoir faim, mais il me semble que c'est quand même assez intéressé. Si elle a de la farine et de l'huile, c'est pour que Elie, ne meurt pas de faim. Mais il y a aussi ce qui se passe avec le fils de la veuve, et ça c'est bien autre chose. Il redonne vie à un païen…

 

Il y a Élisée, mais cette guérison sauve le pays, et surtout est ce que les lépreux venaient le voir pour être sauvés? Mais là encore c'est bien un païen qui est guéri, puis sauvé car il y a conversion.

 

Et ce rappel, les met en colère, et je me suis toujours demandé quelle mouche les avait piqué, à croire que le démon qui a loupé son coup avec les tentations essaye de tuer Jésus, avant que celui-ci ne commence réellement le combat contre lui.

 

En même temps, je me dis que c'est aussi quelque chose de prophétique, car dans quelques mois, à Jérusalem, il ne sera pas reconnu comme prophète et sera mis à mort, endehors de la ville.

 

Le dernier verset, me fait un peu penser à la traversée de la mer, du temps de Moïse. La main de Dieu, lui ouvre un passage. Son heure est loin d'être venue.


 

 

MARDI 14 MARS.  Mt 18- 21-35. Le pardon et la parabole qui va avec.

 

https://giboulee.blogspot.com/2021/03/matthieu-18-35-si-chacun-dentre-vous-ne.html

 

21 En ce temps-là, Pierre s’approcha de Jésus pour lui demander : « Seigneur, lorsque mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » 

22 Jésus lui répondit : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. 

 

Une question, une réponse qui n'est pas simple et une parabole pour expliquer, que finalement nous avons reçu et recevons énormement et que le seul moyen pour nous petits humains, c'est de devenir débiteurs de ceux qui nous doivent quelque chose, s'ils ne remboursent pas. 

 

23 Ainsi, le royaume des Cieux est comparable à un roi qui voulut régler ses comptes avec ses serviteurs. 

24 Il commençait, quand on lui amena quelqu’un qui lui devait dix mille talents (c’est-à-dire soixante millions de pièces d’argent). 

25 Comme cet homme n’avait pas de quoi rembourser, le maître ordonna de le vendre, avec sa femme, ses enfants et tous ses biens, en remboursement de sa dette. 

26 Alors, tombant à ses pieds, le serviteur demeurait prosterné et disait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai tout.” 

27 Saisi de compassion, le maître de ce serviteur le laissa partir et lui remit sa dette. 

 

28 Mais, en sortant, ce serviteur trouva un de ses compagnons qui lui devait cent pièces d’argent. Il se jeta sur lui pour l’étrangler, en disant : “Rembourse ta dette !” 

29 Alors, tombant à ses pieds, son compagnon le suppliait : “Prends patience envers moi, et je te rembourserai.” 

30 Mais l’autre refusa et le fit jeter en prison jusqu’à ce qu’il ait remboursé ce qu’il devait. 

 

31 Ses compagnons, voyant cela, furent profondément attristés et allèrent raconter à leur maître tout ce qui s’était passé.

 

32 Alors celui-ci le fit appeler et lui dit : “Serviteur mauvais ! je t’avais remis toute cette dette parce que tu m’avais supplié. 

33 Ne devais-tu pas, à ton tour, avoir pitié de ton compagnon, comme moi-même j’avais eu pitié de toi ?”

34 Dans sa colère, son maître le livra aux bourreaux jusqu’à ce qu’il eût remboursé tout ce qu’il devait. 

 

35 C’est ainsi que mon Père du ciel vous traitera, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du cœur. »


 

 

MERCREDI 15 MARS. Mt 5, 17-19

 

 

Et on revient en arrière…

 

17 En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Ne pensez pas que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir, mais accomplir. 

 

Ce sermon sur la montagne, à qui s'adresse-t-il? Dans l'évangile de Matthieu, c'est le tout début de la vie publique. Alors y a-t-il beaucoup de monde? Et cela suit directement les béatitudes et le sel de la terre. Matthieu au chap 4, parle de foules qui le suivent, et il nous dit qu'il y a cette foule et que Jésus enseigne ses disciples; on sort des guérisons ou autres, pour passer à la parole. Et là il s'agit bien de sa parole. En même temps c'est une parole d'assurance: je ne chamboule pas le passé, je ne chamboule pas ce qui a été donné, mais je suis le nouveau Moïse. Je viens accomplir ce qu'il y a dans la parole adressée depuis des siècles.

 

18 Amen, je vous le dis : Avant que le ciel et la terre disparaissent, pas un seul iota, pas un seul trait ne disparaîtra de la Loi jusqu’à ce que tout se réalise. 

 

Là, c'est comme s'il disait que la loi de Moïse est une loi éternelle, dans sa globalité Mais c'est la loi écrite, pas la loi orale, et c'est peut-être très différent.

 

19 Donc, celui qui rejettera un seul de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire ainsi, sera déclaré le plus petit dans le royaume des Cieux. Mais celui qui les observera et les enseignera, celui-là sera déclaré grand dans le royaume des Cieux. »

 

Commentaire intéressant que je reproduis ici: Méditation Pasteur J.P. Sternberger

Ne pensez pas dit Jésus, ne me pensez comme celui qui abolit, qui efface, qui renie.

N'oubliez pas, je suis né juif d'une mère juive qui s'appelait Myriam comme la sœur de Moïse.

Je suis mort juif sans jamais avoir désobéi à la Thora de Moïse et si je suis ressuscité je n'en suis pas moins resté juif.

 

Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la Loi ou les prophètes, mais pour  donner plus de sens encore à tout ce qu'on lit chaque shabbat dans les synagogues. 

 

À la suite des Écritures, j'ai osé annoncer le Royaume des Cieux, celui où règnera le Saint béni soit-il. Et je dis : Heureux êtes-vous, vous qui pratiquez tous les commandements et jusqu'au plus petit. Vous serez appelés grands dans ce monde qui vient. 

 

Mais je dis aussi : heureux êtes vous aussi, vous qui n'êtes pas parvenus à observer toute la loi, et même vous pour qui certains commandements apparaissent désuets, inappropriés, dépassés, et même vous qui les avez abolis et enseignez à ne plus les respecter tous. Peut-être avez-vous compris que par amour, vous serez aussi accueillis dans le Royaume. Heureux êtes-vous, même si on vous y appelle petits. Ce sont les petits que mon Père préfère. 

 

J'aime ta Thora, Seigneur, elle est lumière sous nos pas. Heureux celles et ceux qui auront part à ton règne, qu'ils aient ou non pratiqué tous les commandements. Amen

 

 

JEUDI 16 MARS. Lc 11, 14-23

 

Au chap 10, il y a eu l'envoie en mission des 72, et ça s'est terminé par Marthe et Marie. Au chapitre 11, demande d'apprendre à prier, (donc les disciples) et là c'est un autre coup de projecteur, sur ce qui se passe avec les pharisiens. Par qui Jésus fait-il ce qu'il fait? Qui est son maître? Et c'est la disqualification: il a fait alliance avec le Mauvais. On a le contraste entre les foules qui sont dans l'admiration (expulsion d'un démon qui rend muet) et cette contestation?.

 

 

1 4En ce temps-là, Jésus expulsait un démon qui rendait un homme muet. Lorsque le démon fut sorti, le muet se mit à parler, et les foules furent dans l’admiration. 

Pourquoi ce miracle a-t-il un tel retentissement? Est-ce aussi rendre la parole aux petits qui sont muselés par les puissants? Est-ce pour dire que l'église ne pourra pas être muette?

 

15 Mais certains d’entre eux dirent : « C’est par Béelzéboul, le chef des démons, qu’il expulse les démons. » 

16 D’autres, pour le mettre à l’épreuve, cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel. 

 

Donc disqualification et demande de ce signe céleste. Un signe comme celui obtenu par Elie? 

A ceux-là, à ce moment- là, Jésus ne répond pas. Il semble que sa préoccupation soit de se faire reconnaître par ceux qui l'accusent de faire alliance avec le Mauvais.

 

17 Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit : « Tout royaume divisé contre lui-même devient désert, ses maisons s’écroulent les unes sur les autres. 

18 Si Satan, lui aussi, est divisé contre lui-même, comment son royaume tiendra-t-il ? Vous dites en effet que c’est par Béelzéboul que j’expulse les démons. 

19 Mais si c’est par Béelzéboul que moi, je les expulse, vos disciples, par qui les expulsent-ils ? Dès lors, ils seront eux-mêmes vos juges.

 

Et la question piège: par qui vos fils expulsent ils les démons? 

 

 20 En revanche, si c’est par le doigt de Dieu que j’expulse les démons, c’est donc que le règne de Dieu est venu jusqu’à vous. 

 

Là, c'est comme s'il leur disait, ouvrez les yeux, sortez de votre cécité, et reconnaissez que le règne est venu jusqu'à vous.

 

Il me semble que cela c'est très beau. C'est Dieu qui vient, qui arrive là, pour s'occuper de son peuple. Encore faut-il le reconnaître.

 

21 Quand l’homme fort, et bien armé, garde son palais, tout ce qui lui appartient est en sécurité. 

22 Mais si un plus fort survient et triomphe de lui, il lui enlève son armement auquel il se fiait, et il distribue tout ce dont il l’a dépouillé. 

 

Cette foutue parabole que j'ai du mal à intégrer. Jésus affirme qu'il est plus fort que le Mauvais, et cela c'est en soi une excellente nouvelle. La puissance est de son côté.

 

23 Celui qui n’est pas avec moi est contre moi ; celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. »

 

Et là, quelque chose pour les détracteurs: ne pas me reconnaître pour qui je suis, c'est être contre moi et contre le projet de Dieu. Ne pas rassembler (mettre ensemble qui doit être mis ensemble) cela lui échapper des mains, et c'est un travail de combat cela. Ne pas laisser partir.

 

·       Saint Jean Chrysostome

Le Sauveur donne enfin une quatrième réponse, en ajoutant: « Celui qui n'est pas avec moi, est contre moi », paroles dont voici le sens: Je veux donner les hommes à Dieu, Satan veut le contraire; comment donc celui qui, loin de se joindre à moi, dissipe ce qui m'appartient, pourrait-il s'entendre avec moi au point de joindre ses efforts aux miens pour chasser les démons? « Et celui qui n'amasse point avec moi, dissipe au lieu d'amasser ». 

·        

Saint Cyrille

C'est-à-dire: Je suis venu pour réunir les enfants de Dieu que le démon avait dispersés, et Satan qui n'est pas avec moi, s'efforce de disperser de nouveau ceux que j'ai cherché à recueillir et à sauver. Comment donc celui qui s'oppose à tous mes desseins, pourrait-il me communiquer son pouvoir? 

 
Saint Jean Chrysostome

Si donc on est ennemi quand on refuse de joindre ses efforts à ceux d'un autre, à plus forte raison quand on y met obstacle. Le Sauveur semble aussi avoir en vue les Juifs dans cette allégorie, et il les range avec le démon, parce qu'eux aussi se déclaraient contre lui, et dispersaient ceux qu'il rassemblait.

 

 

 

 

 

VENDREDI 17 MARS. Mc 12, 27-38

 

Ça se passe à Jérusalem. Il y a eu la parabole des vignerons homicides et c'est le défilé pour prendre Jésus en tort. Et là c'est le scribe qui s'y met.

 

28b En ce temps-là, un scribe s’avança pour demander à Jésus : « Quel est le premier de tous les commandements  ? »

29 Jésus lui fit cette réponse : « Voici le premier : ‘Écoute, Israël : le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur

 

Intéressant la typographie, car le premier c'est d'abord écoute (et écouter cela peut -être obéir il me semble). Donc écoute ce que te dit le Seigneur, écoute ce qu'il te demande et peut-être qu'il sait que ce n'est pas facile. Alors le dire au futur c'est bon à entendre. 

 

30 Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit et de toute ta force.’ 

31 Et voici le second : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même.’ Il n’y a pas de commandement plus grand que ceux-là. »

 

Et jésus met sur le même plan le aimer le Seigneur et le aimer le prochain, ce qui évoque bien Gal 5,6 qui ne dissocie pas la foi de la charité: Car, en Jésus Christ, ni la circoncision ni l'incirconcision n'a de valeur, mais la foi qui est agissante par la charité.

 

 32 Le scribe reprit : « Fort bien, Maître, tu as dit vrai : Dieu est l’Unique et il n’y en a pas d’autre que lui. 

33 L’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, vaut mieux que toute offrande d’holocaustes et de sacrifices. » 

 

Et là, ça m'a toujours un peu donné envie de rire, mais c'est important. C'est une sorte de confession, dire à haute voix en développant un tout petit peu que Jésus dit vrai, et que ces 3 commandements sont en quelque sorte la porte d'entrée dans le royaume et c'est ce que Jésus va lui dire.

 

34 Jésus, voyant qu’il avait fait une remarque judicieuse, lui dit : « Tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger.

 

C'est la fin de ce chapitre dans l'évangile de Marc.Le chapitre 13, c'est le chapitre à teneur apocalyptique, les destructions qui vont venir, et la nécessité de prier. 

 

 

SAMEDI 18 MARS. Lc 18, 9-4

 

La fin du chapitre se passe à Jéricho, donc montée à Jérusalem. Là, un peu l'impression que Jésus essaye un fois de plus aux pharisiens pour les convaincre d'ouvrir leur cœur; juste avant on a eu la parabole sur ce juge qui refuse de rendre justice, mais qui finit par le faire, ce juge qui est peut-être à l'image imaginée par les pharisiens (je fais allusion à un commentaire d'un pasteur, car Dieu n'est pas comme cela, mais le Dieu des pharisiens lui, peut être comme celui de la parabole des talents). 

 

En ce temps-là, à l’adresse de certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres, Jésus dit la parabole que voici : 

 


10 « Deux hommes montèrent au Temple pour prier. L’un était pharisien, et l’autre, publicain (c’est-à-dire un collecteur d’impôts). 

 

11 Le pharisien se tenait debout et priait en lui-même : ‘Mon Dieu, je te rends grâce parce que je ne suis pas comme les autres hommes – ils sont voleurs, injustes, adultères –, ou encore comme ce publicain.

12 Je jeûne deux fois par semaine et je verse le dixième de tout ce que je gagne.’ 

 

13Le publicain, lui, se tenait à distance et n’osait même pas lever les yeux vers le ciel ; mais il se frappait la poitrine, en disant : ‘Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis !’ 

 

14 Je vous le déclare : quand ce dernier redescendit dans sa maison, c’est lui qui était devenu un homme juste, plutôt que l’autre. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé. »


 C'est vrai que quand je lis cette histoire, je me dis que c'est si facile de juger les autres, alors qu'on ne sait rien d'eux. Je pense à quelque chose de simple: dans ma paroisse, la plus part des gens arrivent en retard, y compris le prêtre accompagnateur, et ça m'énerve, parce que moi je suis à l'heure, parce que je trouve que c'est la politesse minimale. Alor sil y a bien en moi, non pas de gloriole, mais du jugement; je ne pense pas m'estimer juste pour autant, parce que les distractions sont tellement nombreuses que parfois je voudrais me cacher, mais cela fait réfléchir à la manière dont je me vois.

 

Et pour le publicain, j'ai une autre représentation, toujours dans ma paroisse. Il ya beaucoup de Tamouls, qui ont une piété très différente de la mienne. A la fin de la messe, ils vont toujours les pieds de certaines statues, alors peut-être que qui se sentent certainement des humbles qui ont besoin de faire ces gestes là, sont aimés par le seigneur comme ceux qui se reconnaissent petits et ayant besoin de lui. 

 

Alors en ce jour, aide-moi à toujours penser que ta grâce est première et que si parfois je fais ce que je fais, c'est parce que tu es là, à me devancer. 


 

Aucun commentaire: