vendredi 14 avril 2023

SEMAINE DU 9 AU 15 AVRIL. SEMAINE DE L'OCTAVE DE PÂQUES

DIMANCHE 9 AVRIL. Jn 20, 1-9

 

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1 Le premier jour de la semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin ; c’était encore les ténèbres. Elle s’aperçoit que la pierre a été enlevée du tombeau. 

 

Dans l'évangile d'hier de Matthieu, on sait qu'elle est venue regarder la sépulture et qu'avec l'autre Marie, qu'il y a eu un tremblement de terre et que la tombe s'est ouverte, que la pierre a roulé et sur la pierre, l'ange s'est assis et leur a parlé. 

 

Là, c'est un autre récit. Elle part dès que c'est permis, un peu comme la fiancée du Cantique des Cantique, elle est seule dans la ville, elle peut bien rencontrer des gardes, mais elle veut aller au tombeau. Et là, elle a les mains vides. Juste aller au tombeau pour être un peu avec celui qui est l'autre côté. Et là, elle voit que la pierre a été enlevée. En fait c'est Jésus qui a été enlevé. Mais là, on suppose qu'elle se penche, qu'elle regarde et qu'elle voit que le corps a disparu, mais cela n'est pas cohérent avec la suite. 

 

2 Elle court donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. »

 

Et la voila qui court dans la ville, pour prévenir Simon-Pïerre et l'autre (et peut-être Marie),et elle les informe. On a enlevé… Et ce curieux "nous" qui laisse à penser qu'elle n'était pas seule.

 

3 Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau. 

4 Ils couraient tous les deux, ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. 

5 En se penchant, il s’aperçoit que les linges sont posés à plat ; cependant il n’entre pas.

 

Et ça court, ça court. Sauf que le jeune va un peu plus vite et il arrive. Il voit à la place du corps des linges (on peut penser bandelettes et linceul). 

 

Pourquoi n'entre-t-il pas? 

 

 

 6 Simon-Pierre, qui le suivait, arrive à son tour. Il entre dans le tombeau ; il aperçoit les linges, posés à plat, 

7 ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place. 

 

Même description mais Pierre entre, voit de même les linges à la place du corps et le suaire à sa place, dont on peut supposer roulé, là où la tête de Jésus avait reposé. Est-ce que Pierre ressort, parce que ce n'est pas très grand? 

 

8 C’est alors qu’entra l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit, et il crut. 

 

Alors peut-être que la place est libre. Il entre, il regarde (il vit) et pour lui, ces signes sont suffisants. C'est vide, mais comme tout est en place, ce n'est pas un corps volé. Jésus avait parlé de cela, mais personne ne pouvait l'entendre.

 

9 Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas compris que, selon l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.

 

Et le "il fallait".

 

J'ai en moi depuis hier cette descente ou ce temps passé dans les enfers; Comme si Jésus, vrai homme, suit le chemin suppose de tous les défunts de son temps. Il va dans ce lieu en bas, ce lieu de ténèbre, qui aurait dû le retenir jusqu'à la résurrection finale, être une sorte d'ombre. Mais ce n'est pas cela qui se passe. La terre ne retient pas sa proie, elle ne le peut pas, parce que Jésus n'est pas un corps et une ame, il est vivant, il est la vie, et à tous ces hommes et ces femmes qui attendent, il donne la vie, il donne le lieu de la présence du son Père. Et la terre d'en dessous ne peut le retenir, et il jaillit en quelque sorte, vivant de ce lieu. Et pour moi, c'est extraordinaire, c'est comme un geyser qui sort de terre, une source de vie. La mort n'a pas pu le retenir, la mort est vaincue, il sort du tombeau livre et vainqueur. Et hier j'avais l'impression que quand il sort de ce lieu, il ne sait peut-être pas où il est, et c'est pourquoi il rencontre les deux femmes, un peu à distance du tombeau lui-même. Et il leur parle de la Galilée, le lieu des commencements, le lieu des recommencements; le liue de sa vie, le lieu de la vie. 

 

 

LUNDI 10 AVRIL Mt 28, 8-15

 

https://giboulee.blogspot.com/2021/04/elles-sapprocherent-lui-saisirent-les.html

 

 

8 En ce temps-là, quand les femmes eurent entendu les paroles de l’ange, vite, elles quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. 

 

L'ange leur a dit de regarder, mais regardent-elles dans le tombeau.? Elles sont remplies de crainte et après ce qu'elles ont vu, il y a de quoi, sauf qu'il faut différencier la crainte devant le sacré et la peur, ce qui n'est pas pareil. Et la crainte devant le sacré, elle engendre de la joie, une grande joie. Et les voilà, elles aussi qui courent. Décidément ça court beaucoup après la résurrection.

 

9 Et voici que Jésus vint à leur rencontre et leur dit : « Je vous salue. » Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui.

 

Et là, c'est important de voir Jésus. Il n'est pas dans le tombeau, puisqu'il vient à leur rencontre. Il n'est pas un fantôme, puisqu'on peut le toucher. Et cela fait penser à l'évangile Jean ou Jésus dit : ne me retiens pas; Tu dois me laisser aller. Et là ce serait saisir au sens de retenir. Et la prosternation.

 

10 Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. » 


C'est là, où j'ai un peu de mal. Pour Luc tout se passe à Jérusalem. Pour Jean il y a bien et Jérusalem et la Galilée (Gn 21). Et pour Marc, si on reste à la première fin c'est bien la débandade et c'est à Jérusalem.

 

11 Tandis qu’elles étaient en chemin, quelques-uns des gardes allèrent en ville annoncer aux grands prêtres tout ce qui s’était passé. 

 

12 Ceux-ci, après s’être réunis avec les anciens et avoir tenu conseil, donnèrent aux soldats une forte somme 

13 en disant : « Voici ce que vous direz : “Ses disciples sont venus voler le corps, la nuit pendant que nous dormions.” 

14 Et si tout cela vient aux oreilles du gouverneur, nous lui expliquerons la chose, et nous vous éviterons tout ennui. » 

15 Les soldats prirent l’argent et suivirent les instructions. Et cette explication s’est propagée chez les Juifs jusqu’à aujourd’hui.

 

Effectivement les autorités sont allées voir Pilate pour demander que l'on garde le tombeau. Quand on lit ce qui est dit, c'est stupide, des soldats qui montent la garde, ne sont pas censés dormir. Mais c'est le refus de croire qui est important.

 

 

MARDI 11 AVRIL. Jn 20, 11-18

 

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Important dans ce récit les dehors et les dedans. 

 

11 En ce temps-là, Marie Madeleine se tenait près du tombeau, au-dehors, tout en pleurs. Et en pleurant, elle se pencha vers le tombeau. 

 

Donc elle ne rentre pas, elle est comme les femmes de l'évangile de Matthieu. Elle se penche, comme autrefois jésus s'était penché pour écrire sur le sol en Jn 8. 

 

12 Elle aperçoit deux anges vêtus de blanc, assis l’un à la tête et l’autre aux pieds, à l’endroit où avait reposé le corps de Jésus. 

13 Ils lui demandent : « Femme, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répond : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l’a déposé. » 

 

Eux sont dedans. Ils m'ont toujours fait penser aux anges de l'arche d'alliance. Le corps qui n'est plus là, le corps qui fut le propitiatoire, qui a rendu Dieu (le Père) à nouveau favorable aux hommes, et très largement à l'humanité. Eux ne sont pas des statues, donc ils parlent et pose une question à la quelle Marie répond. Pour eux, peut-être que le simple fait de voir cela, devrait lui faire comprendre que la résurrection a bien eu lieu, que personne n'a pris le corps et qu'elle devrait se réjouir. Mais elle n'a pas compris, et elle leur répond avec une phrase surement analogue à celle qu'elle a dit aux disciples: Jn 20, On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l’a déposé. »

 

Dehors.

14 Ayant dit cela, elle se retourna ; elle aperçoit Jésus qui se tenait là, mais elle ne savait pas que c’était Jésus. 

 

Les anges qui ne lui disent rien de plus ne l'intéressent pas. Elle se détourne du dedans et regarde vers le dehors et là, (comme chez Matthieu) , elle voit un homme, que nous lecteurs nous savons être Jésus. 

 

15 Jésus lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Le prenant pour le jardinier, elle lui répond : « Si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as déposé, et moi, j’irai le prendre. » 

 

Et là, vraiment elle ne le reconnait pas; manifestement, elle pleure toujours. Elle n'a pas compris pourquoi il y avait deux personnages vêtus de blanc. Et elle ne veut qu'une chose, qu'on lui donne le corps et même qu'elle soit la seule à y toucher. Une femme qui se sent capable de porter le corps d'un mort. 

 

16 Jésus lui dit alors : « Marie ! » S’étant retournée, elle lui dit en hébreu : « Rabbouni ! », c’est-à-dire : Maître.

 

Là, c'est le deuxième retournement, mais est ce qu'elle continue à regarder celui qu'elle prend pour le jardinier, ou est ce qu'elle est comme fascinée par le tombeau vide et qu'elle ne peut en détacher ses yeux?  Et là il se passe quelque chose; elle est appelée par son prénom, elle a pourtant entendu la voix, mais ne l'a pas reconnue. C'est étrange. Mais cela s'entend. Et puis, peut-être que le Maître change aussi quelque chose dans cet appel.

 

 

17 Jésus reprend : « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Va trouver mes frères pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu. » 

 

Et là c'est pour moi, dans mon aujourd'hui, quelque chose de fondamental. Je me répète, je sais. Mais Jésus est descendu aux enfers, dans ces lieux que nous ne connaissons pas, que nous ne connaissons plus, dans ces lieux de mort. Et là c'est comme s'il y avait eu un combat; une force qui dit: tu es mort, tu nous appartient, et une autre qui est plus forte, la vie de Dieu qui est en Jésus et Jésus, parce que le combat dure peut-être et qu'il faut comme le raconte l'homélie ancienne pour le jour de Pâques, ou Jésus arrache à la mort, Adam et tous ceux qui sont dans les ténèbres, peut alors lui-même jaillir dans la lumière, car les ténèbres ne peuvent le retenir, et ce n'est pas dans le tombeau qui se trouve, mais bien )à l'extérieur, avec le soleil qui se lève. Pour moi, ce jaillissement est autrement plus important que l'ascension. Il est vivant, il est vainqueur, il est jaillissant dans la lumière du petit matin, il est la vie renouvelée.

 

Je pense que c'est pour cela que jésus n'est pas encore "monté" vers son Père. Il est monté des profondeurs de la terre, des ténèbres pour aller vers la lumière, pour être témoin de cette vie qui est donnée dans la plénitude.

 

18 Marie Madeleine s’en va donc annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur ! », et elle raconta ce qu’il lui avait dit.

 

Et là, ce sera le discours habituel (du moment dans trop de commentaires),que Marie, premier apôtre.

 

 

MERCREDI 12 AVRIL. Lc 24, 13-35

 

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Texte commenté en partant de la fin.

 

Je me suis posée la question de savoir comment Jésus est vêtu après la résurrection. Parce que suivant les personnes, c'est différent. Il y a la jolie phrase du psaume: tu te drapes dans la lumière. Pour Marie, Jésus est vêtu simplement puisqu'elle le prend pour un jardinier. Pour Cléophas et Simon c'est un étranger, et il n'y aucune marque sur son corps. En jn 21, c'est un homme qui fait cuire du poisson et si Jean le reconnaît avec les yeux du cœur, les autres ne le reconnaissent pas. Je me demande, dans les apparitions actuelles, comment cela se passe. Je crois que j'aime bien monsieur tout le monde, mais à un moment donné, comme pour les disciples, les yeux s'ouvrent et on le voit lui. Ce n'est pas donné à tout le monde, comme Paul de le voir dans la lumière. 

 

13 Le même jour (c’est-à-dire le premier jour de la semaine), deux disciples faisaient route vers un village appelé Emmaüs, à deux heures de marche de Jérusalem, 

14 et ils parlaient entre eux de tout ce qui s’était passé. 

15 Or, tandis qu’ils s’entretenaient et s’interrogeaient, Jésus lui-même s’approcha, et il marchait avec eux. 

16 Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. 

17 Jésus leur dit : « De quoi discutez-vous en marchant ? » Alors, ils s’arrêtèrent, tout tristes. 

 

Le même jour chez Luc, il y avait eu les trois femmes, qui trouvent la pierre, roulée, qui entrent mais ne trouvent pas le corps et qui sont accueillies par deux hommes avec des vêtements étincelants, qui leur font un petit cours : souvenez-vous de ce qu'il avait dit (et ce sera développé par Jésus avec les disciples d'Emmaüs, plus tard dans la journée). Ne cherchez pas le vivant parmi les morts…  Et elles préviennent les disciples. Pierre y va, mais trouve tel quel. 

 

Là, ils s'arrêtent, et on les sent abattus. A la fin du texte, ils se lèvent et n'hésitent pas une minute pour refaire deux heures de marche. 

 

18 L’un des deux, nommé Cléophas, lui répondit : « Tu es bien le seul étranger résidant à Jérusalem qui ignore les événements de ces jours-ci. » 

 

Si Jésus est pris pour un étranger, c'est peut-être que son vêtement est différent. Comme il a été déposé nu dans le linceul, il a bien fallu qu'il trouve de quoi se vêtir ensuite. Cela reste un mystère, car si le linceul de Turin est authentique, Jésus n'a pas de vêtements. Les vêtements qu'il porte, sont-ils illusion pour les sens de ceux qui le voient? Ce qui me parait certain c'est que ce sont d'autres vêtements que les vêtements habituels, puisque personne ne le reconnait. 

 

19 Il leur dit : « Quels événements ? » Ils lui répondirent : « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth, cet homme qui était un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple :

20 comment les grands prêtres et nos chefs l’ont livré, ils l’ont fait condamner à mort et ils l’ont crucifié. 

21Nous, nous espérions que c’était lui qui allait délivrer Israël. Mais avec tout cela, voici déjà le troisième jour qui passe depuis que c’est arrivé. 

 

Ce que je trouve intéressant dans cette séquence, c'est que ce sont bien les grands-prêtres et les chefs qui ont fait crucifier Jésus. Responsabilité de ceux qui ont le pouvoir. Qui n'ont pas voulu reconnaître, ouvrir les yeux. Jésus est décrit ici comme un prophète puissant par ses actes et ses paroles devant dieu, et on attendait qu'il délivre Israël.

 

22 À vrai dire, des femmes de notre groupe nous ont remplis de stupeur. Quand, dès l’aurore, elles sont allées au tombeau, 

23 elles n’ont pas trouvé son corps ; elles sont venues nous dire qu’elles avaient même eu une vision : des anges, qui disaient qu’il est vivant. 

24 Quelques-uns de nos compagnons sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit ; mais lui, ils ne l’ont pas vu. » 

 

Stupeur des femmes, déplacement des apôtres, corps absent, corps pas trouvé. Et pas d'anges non plus. La pierre roulée, le tombeau ouvert et vide et les linges.

Stupeur chez Luc: après que Jésus ait expulsé un esprit impur. Lc 4, 36.

 

25 Il leur dit alors : « Esprits sans intelligence ! Comme votre cœur est lent à croire tout ce que les prophètes ont dit ! 

26 Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela pour entrer dans sa gloire ? » 

27 Et, partant de Moïse et de tous les Prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait. 

Ils sont comme les disciples quand Jésus leur explique les paraboles. Là il explique les écritures, du moins ce qui le concerne.

 

28 Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin. 

29 Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux. 

 

Là, ce n'est pas saisir, c'est retenir et ce n'est pas violent. Il y a le désir.

 

30 Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. 

 

Bénédiction du maître de maison en quelque sorte. 

 

31 Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. 

 

Ouverture des yeux, mais disparition de Jésus, peut-être pour qu'ils ne saisissent pas de lui.

 

32 Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? »

 

Perception de quelque chose dont ils ne s'étaient pas rendus compte; captivés par cet homme, au sens fort.

 

33 À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : 

34 « Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. » 

 

Le verbe se lever. Il s'est passé en eux quelque chose qui est de l'ordre de la résurrection. Ils ne sont plus dans le doute, dans la tristesse. Et ils comprennent en arrivant qu'ils n'ont pas eu une vision ou un songe, il y a le réellement ressucité, il est apparu à Simon.

 

35 À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain.

 

Cela me semble important, c'est le Seigneur qui a décidé que c'était à ce moment-là qu'ils pouvaient le reconnaître, qu'avant ils n'en n'auraient pas été capables; il a fallu l'enseignement sur la route, l'arrêt dans le village et la préparation du repas, une sorte de temps mort, et le repas, qui est peut-être celui qui termine la fête des azymes. Mais on est normalement encore dans ce temps-là. Qu'est-ce que Jésus a dit ou a fait à ce moment de rompre le pain? Nous ne le savons pas. Il y a deux répétitions, ce qui s'est passé pour les multiplications des pains et ce qui s'est passé le soir du dernier repas; je peux comme pour Marie, que le timbre de la voix a fait l'ouverture et des yeux et des oreilles. 



 

LES EVANGILES DE LA RESURRECTION OU LE VESTIAIRE DE JESUS.



 

Ce qui me frappe dans les différents textes proposés ces derniers jours, c'est que d'une manière générale Jésus n'est pas reconnu par ses proches, même par ses très proches, ses intimes. 

 

Bien entendu, les images souvent associées aux textes de cette semaine, nous montrent un  Jésus vêtu de blanc, et avec son auréole,  ou avec d'autres vêtements , qui sont les vêtements byzantins, avec leur symbolique, mais qui ne correspondent pas du tout aux vêtements portés du temps de Jésus. SI personne ne reconnaît Jésus, c'est bien qu'il se fond en quelque sorte avec ces gens qui retournent chez eux après la fête de la Pâque, ou avec les pêcheurs de Galilée.

 

Alors voilà l'idée incongrue qui m'a traversée. Jésus est mort nu. Quand il reprend vie, une vie qui n'a plus rien à voir avec la vie humaine, il faut bien lui trouver un vêtement. Il y a la lumière qui peut être tissée pour faire ce vêtement entrevu lors de la transfiguration. Bon, c'est ce que je peux imaginer, revêtu de lumière. Mais quand Jésus, se manifeste, et qu'il n'est pas reconnu, il faut bien qu'il soit vêtu comme un tout à chacun. D'où l'idée d'une sorte de vestiaire, avec un ange préposé à cela, qui peut conseiller Jésus. 

 

     Tu veux que les femmes de reconnaissent? Alors habille toi comme tu t'habillais, mais tu n'auras plus cette tunique d'une seule pièce, parce qu'elle était unique. Mais une tunique simple et un manteau simple, peut-être de couleur. 

 

    Tu veux que Marie te prenne pour l'homme chargé de l'entretien du jardin? Alors là, j'ai ce qu'il te faut. 

 

    Tu veux que les hommes qui retournent à Emmaüs, ne puissent pas te reconnaître? Là j'ai l'habit parfait pour que tu te fondes dans le paysage, qui tu sois comme un juif qui vient de célébrer la Pâque dans la ville sainte. 

 

    Tu veux que Simon-Pierre et ses compagnons ne te reconnaissent pas sur les bords du lac? Je vais te donner ce qu'il te faut, et aussi de quoi faire du feu, puisque tu veux leur faire la surprise de leur donner du pain et du poisson. Cela je peux aussi te le procurer. Je suis un ange très doué. 

 

     Etc, etc.. Et je me dis que pour Marie, ce doit être la même chose, car Marie est vêtue suivant la manière dont les nobles s'habillaient à certaines époques. La description que faite Catherine Labourée est très claire à ce ne niveau là; 

 

Merci donc à ce ange préposé au vestiaire.. 

 

Mais soyons plus sérieux, et reprenons un peu ce que nous disent les textes.

 

A partir de la rencontre sur la route de Jérusalem à Emmaüs.

 

Le texte du mercredi après Pâques, les disciples d'Emmaüs, illustre bien cela. D'après ce que l'on sait, ils ont connu Jésus comme prophète puissant en paroles et en action, ils l'ont certainement vu de près, puisqu'ils le reconnaissent à la fraction du pain, qui se trouve soit lors des multiplications des pains,  soit lors de la Cène. Et pourtant ils ne le reconnaissent pas. Bien sûr Luc, dira qu'ils en étaient comme empêchés, mais Marie Madeleine, le prend pour le jardinier. Les disciples au bord du lac ne le reconnaissent pas d'avantage. Et je pense que le vêtement que porte Jésus lors de ces rencontres, est adapté à la situation actuelle, un vêtement qui correspond à ce qu'on attend d'un jardinier ou d'un employé qui travaille dans ce jardin, un homme banal qui rentre chez lui après la Pâque, un pêcheur au bord du lac. 

 

Si on revient très en arrière, on sait que les soldats se sont partagés les vêtements de Jésus, qu'il a été mis dans un linceul lors de son ensevelissement, et que le linceul a été retrouvé à sa place. Il ne peut donc, comme les fantômes dont nous avons l'habitude, s'envelopper de ce drap qui l'aurait contenu après sa mort. Donc Jésus est nu, si je puis le dire ainsi, dans ces heures qui suivent, heures dont nous ne savons pas grand-chose, sauf que lors de la rencontre avec Marie-Madeleine, il dira qu'il n'est pas encore monté vers son Père. Et cela va bien dans le sens de ce qui peut se passer le samedi saint, ce séjour dans les entrailles de la terre, qui veut le faire prisonnier, qui veut le garder, mais qui est vaincue. 

 

J'ai été cette année très sensible à ce qui a pu se passer après la mort de Jésus, et à ce qu'on appelle la descente aux enfers. Il y a ce magnifique texte, cette homélie ancienne du 2° siècle où Jésus, s'en va chercher Adam et avec ce premier homme, tous ceux qui sont dans cette sorte de no man lands qui garde les âmes de morts, puisque les corps eux, ne sont plus là, ils sont redevenus poussière. 

 

Et ce que j'ai ressenti, je dis ressenti, parce que cela ne repose sur rien c'est qu'après sa mort, Jésus a tout donné, y compris son souffle, son esprit et qu'il est déposé sur la pierre de son tombeau. Et que là, comme tout homme, il va dans ce lieu qui est un lieu de désolation, un lieu de ténèbre et qu'une sorte de combat se joue. Les ténèbres veulent le garder, le posséder, le lier, mais lui, lui qui est amour, ne peut être retenu, les ténèbres comme le dit Jean, ne peuvent le retenir, et Jésus donne totalement sa lumière à ce lieu de ténèbre, mais c'est un combat, donc il sort vainqueur, et toujours pour moi, il jaillit de ce lieu, libre et vainqueur, la mort a été vaincue, le péché a été vaincu et c'est un être radicalement autre qui est désormais présent. 

 

Que ce soit le Père qui redonne souffle à son aimé, qui soit avec lui dans cet ultime combat, c'est certain. Mais pour moi, ce jaillissement des entrailles de la terre, c'est bien plus que l'ascension qui aura lieu plus tard. Et c'est ce Jésus-là que certains vont rencontrer. 

Il y a un surgissement, qui permet ensuite d'attirer tout à Lui, comme l'écrit Jean. Je ne sais pas si on peut parler de corps glorieux, mais ce corps là, je ne suis pas sûre que nous puissions le voir de nos yeux, alors il faut bien que Jésus s'adapte à notre pauvre nature, aveugle et sourde.

 

J'ai alors recensé les différentes rencontres rapportées par les évangélistes

Dans l'évangile de Matthieu, après avoir entendu les paroles de l'ange, les femmes se mettent en route, et Jésus vient à leur rencontre Mt 24, 9. Et là, c'est bien le Jésus qu'elles connaissent, qu'elles reconnaissent, dont elles entendent la voix, mais pour autant, elles ne sont pas trop rassurées et ont besoin de le saisir pour être bien sûres qu'il est de chair et d'os, qu'il n'est pas un fantôme, une illusion. Plus tard en Galilée Mt 24, 16, certes les disciples se prosternent, le doute subsiste.

 

Dans l'évangile de Marc, les femmes voient un jeune homme vêtu de blanc. Ange ou Jésus? Mais elles ne disent rien et restent dans leur peur. 

 

Chez Luc.

 

Au tombeau. Lc 24, 4, les femmes voient deux hommes aux vêtements étincelants, (ce qui évoque un peu la transfiguration et donc le divin, ou au livre de Daniel, l'Ange dans la fournaise) qui parlent aux femmes. Elles sont des messagères, mais ne sont pas crues. 

 

Sur la route d'Emmaüs, ( Lc 24,13-32) . Jésus est pris pour "un étranger" , ce qui montre que cet homme n'a rien à voir avec le Jésus d'avant la Passion. Il est habillé comme un homme de son temps, plus aucune marque sur son visage. Et bien entendu on ne voit ni ses mains ni ses pieds, qui semblent normaux. Peut-être est-ce au moment ou Jésus rompt le pain, que les deux hommes voient les trous laissés par les clous, mais rien n'est moins sûr

 

Par contre quand Jésus apparait, d'un seul coup, au milieu de des disciples lc 24, 33 et svts, , il y a de quoi être dans la crainte, de quoi être bouleversé. Peur que ce soit un esprit venu d'en bas, un fantôme. Heureusement qu'il demande à manger et qu'il montre son corps, même si là, personne ne le touche. 

 

°Je pense qu'il faut aussi faire mention de ce qui se passe Saul, sur la route de Damas ( Ac 9). Il est question de lumière et d'une voix, mais on peut penser que Saül a bien vu le Ressuscité, dans sa Gloire. Mais il fallait bien cela pour que la conversion ait lieu. Jésus s'adapte au vécu de chacun.

 

Les écrits de Jean

 

Que Marie-Madeleine, Jn 20, 15 ne le reconnaisse pas, bien qu'elle l'entende parler, qu'elle le prenne pour un employé de ce jardin où son bien-aimé a été déposé, montre bien que là Jésus est parfaitement adapté à son environnement. 

 

Marie ne s'attend pas à le voir, elle est dans son deuil, elle cherche un corps, par quelqu'un finalement et Jésus lui permet de faire ce travail intérieur retournement dira Jean, qui lui permet d'entendre vraiment le son de la voix et de la reconnaître enfin et de pouvoir elle aussi avoir envie de le tenir, de le retenir. 

 

Le récit suivant, qui de fait est en deux temps (Thomas absent, Thomas présent), Jn 20, 19-29, évoque une vision de Jésus, tel qu'il a été, mais avec un visage sans aucune trace. Or c'est peut-être cela qui perturbe Thomas et l'empêche de croire. Le Jésus qui se présente là, porte bien les marques, mais finalement, là encore ce n'est pas tout le monde qui peut le lire, les voir.

 

Quant au dernier récit, Jn 21, sur le bord du lac, là encore Jésus vu de loin, est un homme semblable à tous les hommes. Il interpelle, mais personne ne reconnait le son de sa voix, et c'est l'ordre donné de jeter le filet à droite, qui est pour le rédacteur le signe que l'homme sur la rive, ce monsieur tout le monde, n'est pas monsieur tout le monde, mais le Seigneur. Et quand tous arrivent sur le rivage, on ne sait pas s'ils reconnaissent vraiment leur Seigneur; eux aussi ont aussi un geste semblable à ce qu'ils ont vécu r(Jn 6), le pain et le poisson qu'ils avaient eux-mêmes distribués.

 

 

Et pour ma part, j'ai tendance à penser que lorsque Jésus se révèle, et d'après ce que l'on dit, les visions sont nombreuses, il le fait de manière à ce que les hommes et les femmes puissent le reconnaître. Parfois ce sera lui, parfois ce sera dans un être rencontré, un témoin comme on dit, où un de ces petits qui est présence du Seigneur.


 

JEUDI 13 AVRIL. Lc 35-48

 

La suite des disciples d'Emmaüs.

 

35 En ce temps-là, les disciples qui rentraient d’Emmaüs racontaient aux onze Apôtres et à leurs compagnons ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. 

 

Je crois que j'aurais dit: qui revenaient d'E. Ceci dit cette reconnaissance reste un vrai mystère. La fraction du pain, ne se fait-elle que pour le Seder? Pas dans les autres repas? Et pourtant..

 

36 Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! » 

37 Saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit.


On trouve ici quelque chose d'analogue à ce qui est décrit par Jn, mais là, les portes ne sont pas verrouillées par crainte des juifs. Et manifestement, cette présence leur fait très peur.

Il y a une première parole, mais cela ne les apaise pas du tout.

 

38 Jésus leur dit : « Pourquoi êtes-vous bouleversés ? Et pourquoi ces pensées qui surgissent dans votre cœur ? 

 

Quelles pensées? Qu'est ce qui se passe, qu'est ce qui nous arrive, le mal est parmi nous. Non reconnaissance?

 

39 Voyez mes mains et mes pieds : c’est bien moi ! Touchez-moi, regardez : un esprit n’a pas de chair ni d’os comme vous constatez que j’en ai. » 

40 Après cette parole, il leur montra ses mains et ses pieds.

 

Là c'est étonnant, parce qu'il montre et que cela semble leur suffire, ce qui ne sera pas la réaction de Thomas qui veut toucher.

 

41 Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire, et restaient saisis d’étonnement. Jésus leur dit : « Avez-vous ici quelque chose à manger ? » 

42 Ils lui présentèrent une part de poisson grillé 

43 qu’il prit et mangea devant eux


Comme manifestement cela ne suffit pas, Jésus montre qu'il n'est pas un esprit (sauf que l'ange Raphaël a bien donné l'illusion qu'il mangeait), et demande à manger, comme s'il avait faim, ce qui pourrait se comprendre.

 

 

44 Puis il leur déclara : « Voici les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous : Il faut que s’accomplisse tout ce qui a été écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. » 

45 Alors il ouvrit leur intelligence à la compréhension des Écritures. 

 

46 Il leur dit : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, 

47 et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem

 

48 À vous d’en être les témoins.

 

Il y a certainement avec cette ouverture, quelque chose qui est le don de l'Esprit. Et l'annonce: le nom de Jésus, qui est associé à la conversion,  qui entraine le pardon des péchés, et annoncer à tout l'univers. De quoi sont-ils les témoins? De la résurrection.

 

Trouvé dans l'office des heures, catéchèse de Jérusalem aux nouveaux baptisés. Surtout le dernier paragraphe.

 

Le Christ a été réellement crucifié, réellement enseveli, et il a ressuscité véritablement. Et tout ceci nous est accordé par grâce. Unis par la représentation de ses souffrances, c'est en toute vérité que nous gagnons le salut. Bonté excessive pour les hommes ! Le Christ a reçu les clous dans ses mains toutes pures, et il a souffert ; et moi, qui n'ai connu ni la souffrance ni la peine, il me fait, par pure grâce, participer au salut ! Personne donc ne doit penser que le baptême consiste simplement dans le pardon des péchés et la grâce de la filiation adoptive ; il en était ainsi pour le baptême de Jean, qui ne procurait que le pardon des péchés. Mais nous savons très précisément que notre baptême, s'il est purification des péchés et nous attire le don de l'Esprit Saint, est aussi l'empreinte et l'image de la passion du Christ. C'est pourquoi saint Paul proclamait : Ne le savez-vous pas ?  Nous tous, qui avons été baptisés en Jésus Christ, c'est dans sa mort que nous avons été baptisés. Nous avons donc été mis au tombeau avec lui par le baptême.

 

 

VENDREDI 14 AVRIL. Jn 21, 1-14

 

Je me demande où cela a pu se passer. Une barque, surtout une barque pour la pêche, elle devrait être dans le port de Capharnaûm. Et de là, ils sont partis pêcher et ils reviennent bredouille, mais logiquement, ils reviennent vers Capharnaüm. Alors la rive, c'est où? 

 

https://giboulee.blogspot.com/2018/04/simon-pierre-remonta-dans-la-barque-jn.html


https://giboulee.blogspot.com/2022/04/jn-21-1-12-la-troisieme-manifestation.html

 

Intéressant de regarder jeu scénique. Il y a ce qui se passe avec Pierre qui se jette à l'eau et qui doit être sur le rivage, mais à quelle distance de Jésus. Puis, Jésus qui dit qu'il veut du poisson pêché, donc Pierre retourne vers la barque, et va remonter le filet. Les autres sont arrivés et ont arrimé la barque et vu ce qui se passe un peu plus loin. La finale est étonnante, on a l'impression qu'ils n'osent pas, et c'est Jésus qui les pousse à se rapprocher puis quand ils sont assez près, à distribuer le pain et le poisson. Mais l'impression c'est vraiment qu'ils ont la trouille. Ils ne savent pas trop qui est cet inconnu. Et ils n'ont pas envie de le reconnaître. C'est étonnant.  

 

Ce que je veux dire, c'est qu'il y a plusieurs pôles. Le feu, auprès du quel doit être Jésus, la barque sur le rivage et qu'entre ces deux lieux, ce n'est pas statiques. Au début Jésus est sur le rivage, Pierre part en direction du rivage, les autres suivent.  Puis ils voient le feu, et Jésus qui leur dit de prendre de leur poisson, donc Pierre repart. Il y a l'injonction, venez manger, et Jésus qui s'approche. Et cela c'est étonnant; Ont-ils peur? 

 

1 En ce temps-là, Jésus se manifesta encore aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade, et voici comment. 


2 Il y avait là, ensemble, Simon-Pierre, avec Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples. 

 

Donc ils sont 7. C'est étonnant, André semble absent. On a donc ¾ des ceux qui dans l'évangile de Luc, ont déjà connu une pêche miraculeuse et qui auraient dû, d'autant que dans l'évangile Jean, ils ont reçu l'Esprit Saint, se mettre à annoncer la résurrection et devenir pêcheurs d'hommes, mais ils sont rentrés chez eux, et on dirait qu'ils font comme si rien ne s'était passé. Mettre la lumière sous le boisseau.

 

3 Simon-Pierre leur dit : « Je m’en vais à la pêche. » Ils lui répondent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien. 

 

Simon, semble prendre l'initiative. On reprend la vie, on va pêcher. Et vous?  Eux, je crois ne veulent pas rester seuls, et ils partent avec lui, ceux qui savent pêcher et les autres. Et c'est la malchance, aucune prise.

 

4 Au lever du jour, Jésus se tenait sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. 

5 Jésus leur dit : « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Ils lui répondirent : « Non. » 

 

On retrouve le symbolisme de la nuit et du lever du jour. Les ténèbres et la lumière. Donc ils ne doivent plus être très loin de la rive quand ils voient un homme, qui leur demande s'ils ont quelque chose à manger. La question est ambiguë. Cela me fait penser à la demande de J2sus sur la croix: j'ai soif et là, c'est comme s'il disait j'ai faim. 

 

6 Il leur dit : « Jetez le filet à droite de la barque, et vous trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et cette fois ils n’arrivaient pas à le tirer, tellement il y avait de poissons. 

 

Et ce n'est pas un ordre, c'est une suggestion du moins tel que c'est rédigé. Des poissons il y en a, mais vous, vous ne pouvez pas les voir, moi si. Jetez le filet de ce côté-là. Et là, le filet se rempli. Ils ont eu foi dans la parole. Ils ont commencé à donner de la nourriture à Jésus; Peut-être sont-ils retournés un peu au large. 

 

7 Alors, le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon-Pierre entendit que c’était le Seigneur, il passa un vêtement, car il n’avait rien sur lui, et il se jeta à l’eau. 

 

Un seul, comprend. Personne ne peut faire cela, ne peut dire cela, sauf Jésus. Le disciple,  ici est comme un voyant qui éclaire les autres, en particulier Simon. Et c'est ce drôle de geste de Pierre, passer un vêtement,  et se jeter à l'eau. Se jeter à l'eau, ce n'est pas rien. Est-il assez près pour marcher? Si on dit que la nage n'était pas pratiquée, c'est possible, sauf qu'on perd pied à quelques mètres du bord. Alors marcher ou nager? Mais il se jette à l'eau.

 

8 Les autres disciples arrivèrent en barque, traînant le filet plein de poissons ; la terre n’était qu’à une centaine de mètres. 

 

On peut donc supposer que Simon est arrivé le premier, et les autres suivent, avec le filet dans l'eau, et donc il faut de la force pour ramer. 

 

9 Une fois descendus à terre, ils aperçoivent, disposé là, un feu de braise avec du poisson posé dessus, et du pain. 

 

Et là, c'est la bonne surprise; On peut voir le feu de braise, le pain, le poisson et tout le monde autour de Jésus. Mais c'est ils aperçoiventC, donc ils sont peut-être encore un peu loin.

 

10 Jésus leur dit : « Apportez donc de ces poissons que vous venez de prendre. » 

11 Simon-Pierre remonta et tira jusqu’à terre le filet plein de gros poissons : il y en avait cent cinquante-trois. Et, malgré cette quantité, le filet ne s’était pas déchiré. 

 

Et c'est la demande de Jésus, qui oblige Pierre, a retourner au bord du lac, et à constater (lui n'a pas vu comme les autres) le grand nombre de poissons, de gros poissons, et ramener le filet à terre, ce qui doit demander beaucoup de force.

 

12 Jésus leur dit alors : « Venez manger. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur.

13 Jésus s’approche ; il prend le pain et le leur donne ; et de même pour le poisson

 

C'est l'invitation, venez manger. Mais le Jésus s'approche est curieux,, où était-il? On imagine les disciples qui ont peut-être attendu que Pierre mette le filet à terre, apporte le poisson, et qu'ils attendent ce que va dire Jésus, qu'ils ont reconnu, mais à qui ils n'adressent pas la parole. Et Jésus, va vers eux, et il prend le pain (normal) là, il ne se brûle pas, et le poisson (comment fait-il)? On retrouve ce qui se passe après Emmaüs, le poisson grillé. Et ce qui s'est passé en Jn 6, mais en Jn 6, on avait 5 pains d'orge et 2 poissons.  Il reste 12 paniers avec les 5 pains d'orge.

 

 On trouve un commentaire numérologique de ce verset dans le Traité sur l'Évangile de Jean de Saint Augustin : ce dernier y rappelle (122, §8) que 153 est la somme de tous les nombres compris entre 1 et 17 (nombre triangulaire).

Dans les Actes des Apôtres (2,1-11), on peut compter le nombre des peuples énumérés dans ce récit : « Parthes, Mèdes, Élamites, habitants de Mésopotamie, de Judée, de Cappadoce, du Pont, d'Asie, de Phrygie, de Pamphylie, d'Égypte, de cette partie de la Libye qui est proche de Cyrène, Romains en résidence, Juifs, prosélytes, Crétois et Arabes. » Ces peuples, dont les ressortissants entendent dans leur propre langue ce que disent les apôtres (c’est le miracle dit de glossolalie, qu’on a assimilé à l’anti-Babel) sont au nombre de 17. Ces peuples de « toutes les nations qui sont sous le ciel » sont donc clairement considérés comme représentant l’univers alors connu.

Les nombres 10 et 7, quant à eux, représentent la multitude et la totalité. Ceci rejoint les commentaires des théologiens et exégètes, qui ne font que suivre ce que disait saint Augustin : 153 représente la totalité des chrétiens de tous les temps et leur multitude.

 

14 C’était la troisième fois que Jésus ressuscité d’entre les morts se manifestait à ses disciples.

 

Ce qui clot un peu la péricope qui a commencé par Jésus se manifesta encore sur les bords de la mer de Tibériade et voici comment.

 

 

SAMEDI 15 AVRIL. Mc 16, 9-15

 

 

"Ceux qui l'avaient contemplé ressuscité" Cela c'est une phrase qui me plaît, ce n'est pas vu, c'est contemplé, ce qui est autre chose; 

 

9 Ressuscité le matin, le premier jour de la semaine, Jésus apparut d’abord à Marie Madeleine, de laquelle il avait expulsé sept démons.

 

Donc ce serait la femme qui suit Jésus, dans l'évangile de Luc, mais qui n'est pas celle qui a versé le parfum dans la maison de Simon. Mais qu'en savons-nous vraiment; 

 

10 Celle-ci partit annoncer la nouvelle à ceux qui, ayant vécu avec lui, s’affligeaient et pleuraient.

11 Quand ils entendirent que Jésus était vivant et qu’elle l’avait vu, ils refusèrent de croire. 

 

C'est étonnant, c'est comme s'ils refusaient d'entendre, entendre l'impossible, entendre pourtant ce qui avait été annoncé. Place des femmes? En tous les cas, c'est le refus pur et simple. Ce devait être: ton chagrin t'a rendue folle, tu dis n'importe quoi. Nous nous allons continuer à nous lamenter. Toi, tu es dingue, et tu es reprise par tes démons. 

 

12 Après cela, il se manifesta sous un autre aspect à deux d’entre eux qui étaient en chemin pour aller à la campagne. 

13 Ceux-ci revinrent l’annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus

 

J'aime bien le "un autre aspect", ce qui veut dire, d'abord pas reconnu, puis reconnu. Ce sont pourtant deux hommes (ou éventuellement un homme et une femme), mais c'est le refus pur et simple. (Ce qui est différent de ce qui est rapporté par Luc). 

 

14 Enfin, il se manifesta aux Onze eux-mêmes pendant qu’ils étaient à table : il leur reprocha leur manque de foi et la dureté de leurs cœurs parce qu’ils n’avaient pas cru ceux qui l’avaient contemplé, ressuscité.

 

C'est le deuxième "il se manifesta" , mais cela fait trois apparitions. Et là, tout le monde est présent (un peu comme chez Luc). Il y a un reproche: ne pas avoir cru dans ces témoins qui l'ont vu, contemplé lui le ressuscité.  

 

15 Puis il leur dit : « Allez dans le monde entier. Proclamez l’Évangile à toute la création. »

 

Et c'est l'envoi en mission. Me voir c'est bien, me reconnaître comme le Vivant c'est bien, mais cela vous devez l'annoncer non pas seulement à vos frères proches, mais au monde entier, donc partir. Et proclamer (verbe important, qui fait d'eux des hérauts, des porte-paroles) à toute la création. Là c'est très large comme terme. 

 

Il manque la fin du texte: 

 

16 Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné.

 

17 Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils expulseront les démons ; ils parleront en langues nouvelles ;

18 ils prendront des serpents dans leurs mains et, s’ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s’en trouveront bien. »

 

19 Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu.

 

20 Quant à eux, ils s’en allèrent proclamer partout l’Évangile. Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient.

 

 

FIN de l'OCTAVE de Pâques.

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