vendredi 10 janvier 2025

SEMAINE DU 5 AU 11 JANVIER. ÉVANGILES

 

DIMANCHE 5 JANVIER. Mt 2,1-12

 

            Quand ils virent l'étoile, ils furent saisis d'une grande joie. 

            Quand ils virent l'enfant, ils se prosternèrent et lui offrirent des présents.

 

 

1 Jésus était né à Bethléem en Judée, au temps du roi Hérode le Grand. 

 

Or, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem 

2 et demandèrent : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu son étoile à l’orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » 

 

Comme le fait remarquer Nouïs, ils ont vu l'étoile, on ne sait pas combien ils sont, et ils se sont mis en route, vers une capitale, mais l'étoile a disparu. Ils ont marché avec une certitude, mais dans la nuit. 

 

3 En apprenant cela, le roi Hérode fut bouleversé, et tout Jérusalem avec lui. 

4 Il réunit tous les grands prêtres et les scribes du peuple, pour leur demander où devait naître le Christ. 

5 Ils lui répondirent : « À Bethléem en Judée, car voici ce qui est écrit par le prophète :

 6 ‘Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’es certes pas le dernier parmi les chefs-lieux de Juda, car de toi sortira un chef, qui sera le berger de mon peuple Israël.’ » 

 

Pour savoir où devait naître le messie, les scribes convoqués par Hérode associent deux textes du Premier Testament. Le premier issu du livre du prophète Michée, joue sur l’opposition entre la petitesse de la ville de Bethléem et sa grandeur car c’est la ville de David (Mi 5.1) et le second, issu du deuxième livre de Samuel, dit que David est appelé à faire paître son peuple.

L’association de deux versets très différents pour faire apparaître un sens nouveau est déroutante pour nous, mais ce procédé est classique dans la pensée rabbinique pour qui la fécondité d’une interprétation est plus importante que la rigueur exégétique.

 

7 Alors Hérode convoqua les mages en secret pour leur faire préciser à quelle date l’étoile était apparue ; 

8 puis il les envoya à Bethléem, en leur disant : « Allez-vous renseigner avec précision sur l’enfant. Et quand vous l’aurez trouvé, venez me l’annoncer pour que j’aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » 

 

9 Après avoir entendu le roi, ils partirent. Et voici que l’étoile qu’ils avaient vue à l’orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vienne s’arrêter au-dessus de l’endroit où se trouvait l’enfant. 10 Quand ils virent l’étoile, ils se réjouirent d’une très grande joie. 

 

Mais c’est la parole qui les a conduits à Bethléem. La foi dans les astres est universelle, mais c’est la parole qui conduit au Christ.

Un adage du Talmud dit qu’il n’y a pas d’astre pour Israël, il voulait dire le propre d’Israël est de passer de la foi dans le destin à la suivance de la Parole.

 

11 Ils entrèrent dans la maison, ils virent l’enfant avec Marie sa mère ; et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui. Ils ouvrirent leurs coffrets, et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe.

 

Le message de Noël est indissociable de celui du Vendredi saint pour annoncer la venue du fils de Dieu dans un monde traversé par la violence et le tragique( la myrrhe). 

 

Ce qui est beau, dans ce qui est décrit ici, c'est que ces hommes, ces savants, quand ils voient ce tout petit, ils voient en lui, ce que nous avons parfois tellement de mal à voir, le Roi d'Israël. Ils voient en lui un destin grandiose. Ils offrent ce qu'il y a de mieux, et on peut penser qu'ils n'ont pas lésiné sur les quantités, et c'est peut-être cela aussi l'important. Donner.  

 

12 Mais, avertis en songe de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin.

 

Soumission. Et c'est beau. Mais cela c'est le plan de Dieu, et ce sera le massacre des petits. 

 

Nous avons relevé que le lectionnaire de propose jamais le récit du massacre des enfants de Bethléem à notre méditation. Il est pourtant une conséquence de la visite des mages.

 

À propos de ce récit, je voudrais faire partager la lecture qu’en fait Jacques Ellul : « Ce qui à mes yeux scelle irrévocablement l’unité de Jésus et de son peuple, c’est le Massacre des Innocents

La vie de Jésus est d’abord rachetée par le massacre des enfants juifs. 

Et, que cela nous plaise ou non, c’est ce sacrifice qui va permettre le ministère de Jésus.

La décision d’Hérode n’est pas un accident. Ce n’est pas seulement le caprice d’un vieux roi fou. Il y a là un sens spirituel essentiel. Jésus ne peut plus se séparer ni être séparer du peuple juif parce que les enfants de la tribu de Benjamin sont morts non seulement à cause de lui, mais pour lui puisqu’à sa place. »

 

 

LUNDI 6 DÉCEMBRE. Mt 4, 12-17. 23-25.

 

Manifestation de la puissance de Jésus, qui va dans le sens de l'octave de l'épiphanie; la gloire qui se manifeste sur la terre. Je suppose que c'est le choix des textes de cette semaine. Manifestations de la puissance de Jésus, qui montre que dieu est venu visiter cette terre.

 

12Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean le Baptiste, il se retira en Galilée. 

13 Il quitta Nazareth et vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord de la mer de Galilée, dans les territoires de Zabulon et de Nephtali. 

14 C’était pour que soit accomplie la parole prononcée par le prophète Isaïe : 

 

15 ‘Pays de Zabulon et pays de Nephtali, route de la mer et pays au-delà du Jourdain, Galilée des nations ! 

16 Le peuple qui habitait dans les ténèbres a vu une grande lumière. Sur ceux qui habitaient dans le pays et l’ombre de la mort, une lumière s’est levée.’ 

 

Justification du choix de Jésus de quitter Nazareth pour la Galilée. Il me semble que la Galilée, justement par le fait que c'est assez hétéroclite, n'a pas du tout bonne réputation, surtout pour ceux qui vivent à Jérusalem. Brassage des peuples, donc pas bon, pour la pureté. Mais ce n'est pas Jérusalem qui a vu la lumière, c'est la Galilée. Toujours ce choix de Dieu, de ne pas faire ce qu'on attendrait de lui.

Mais si on reprend ce chapitre 9, cela débouche sur l'annonce d'un sauveur.

 

8 23 Pas la moindre lueur pour celui qui sera dans l’angoisse. Dans un premier temps, le Seigneur a couvert de honte le pays de Zabulon et le pays de Nephtali ; mais ensuite, il a couvert de gloire la route de la mer, le pays au-delà du Jourdain, et la Galilée des nations.

 

9, 01 Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre, une lumière a resplendi.

02 Tu as prodigué la joie, tu as fait grandir l’allégresse : ils se réjouissent devant toi, comme on se réjouit de la moisson, comme on exulte au partage du butin.

 

03 Car le joug qui pesait sur lui, la barre qui meurtrissait son épaule, le bâton du tyran, tu les as brisés comme au jour de Madiane.

04 Et les bottes qui frappaient le sol, et les manteaux couverts de sang, les voilà tous brûlés : le feu les a dévorés.

 

05 Oui, un enfant nous est né, un fils nous a été donné ! Sur son épaule est le signe du pouvoir ; son nom est proclamé : « Conseiller-merveilleux, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix ».

06 Et le pouvoir s’étendra, et la paix sera sans fin pour le trône de David et pour son règne qu’il établira, qu’il affermira sur le droit et la justice dès maintenant et pour toujours. 

 

Il fera cela, l’amour jaloux du Seigneur de l’univers !

 

 

17 À partir de ce moment, Jésus commença à proclamer : « Convertissez-vous, car le royaume des Cieux est tout proche. » 

 

Reprise de ce que dit Jean, mais là le royaume est tout proche. C'est la même phrase, mais Jésus ne propose pas de baptême, et il enseigne et opère des guérisons, ce que Jean ne fait pas. 

 

Passage non retenu.

 

18 Comme il marchait le long de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, appelé Pierre, et son frère André, qui jetaient leurs filets dans la mer ; car c’étaient des pêcheurs.

19 Jésus leur dit : « Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. »

20 Aussitôt, laissant leurs filets, ils le suivirent.

21 De là, il avança et il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean, qui étaient dans la barque avec leur père, en train de réparer leurs filets. Il les appela.

22 Aussitôt, laissant la barque et leur père, ils le suivirent.

 

23 Jésus parcourait toute la Galilée ; il enseignait dans leurs synagogues, proclamait l’Évangile du Royaume, guérissait toute maladie et toute infirmité dans le peuple.

 

Comportement très différent de celui de Jean. Pour montrer que ce royaume est vraiment tout proche, il fait du bien. Il enseigne et il guéri, tous ceux qui viennent, quelle que soit leur nationalité.

 

24 Sa renommée se répandit dans toute la Syrie. On lui amena tous ceux qui souffraient, atteints de maladies et de tourments de toutes sortes : possédés, épileptiques, paralysés. Et il les guérit. 

25 De grandes foules le suivirent, venues de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée, et de l’autre côté du Jourdain.

 

Il n' s'agit plus d'aller vers pour se faire baptiser mais de suivre, ce qui est différent.

 

 

MARDI 7 JANVIER. Mc 6, 34-44

 

                                   Combien de pains avez-vous? Allez vous renseigner.

 

Dans cette péricope, Jésus demande combien de pains ils ont. S'agit-il du pain que les disciples avaient pris pour ce temps de repos, ou du pain que d'autres peuvent avoir. C'est le "allez voir "qui est un peu étonnant. Mais j'aime à imaginer que c'est ce qu'ils avaient prévu pour eux qui va être la source, et il est bon que ce soit eux, qui distribuent. Ils reviennent de mission, ils ont découvert la force qui est en eux et qui a été déléguée, ils ont enseigné et ils ont guéri et maintenant ils nourrissent. On est vraiment dans le corps, prendre soin du corps église, fonction des disciples. Et le corps, Jésus ne l'oublie pas. 

 

 

34 En ce temps-là, Jésus vit une grande foule. Il fut saisi de compassion envers eux, parce qu’ils étaient comme des brebis sans berger. Alors, il se mit à les enseigner longuement. 

35 Déjà l’heure était avancée ; s’étant approchés de lui, ses disciples disaient : « L’endroit est désert et déjà l’heure est tardive. 

36 Renvoie-les : qu’ils aillent dans les campagnes et les villages des environs s’acheter de quoi manger. » 

 

J'aime bien ces versets, on voit tellement bien ce qui se passe dans la tête des disciples. " On voudrait bien t'avoir enfin pour nous tous seuls, comme tu nous l'avais promis. Alors s'il te plait, dis-leur de partir, parce qu'il se fait tard et qu'il faudrait qu'ils puissent s'acheter à manger. On a quand même très faim, et aux aussi, alors sois gentil, dis-leur de partir.(sois cool comme on dirait aujourd'hui). 

 

37 Il leur répondit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Ils répliquent : « Irons-nous dépenser le salaire de deux cents journées pour acheter des pains et leur donner à manger ? »

 

La réponse de Jésus a dû les prendre à rebrousse-poil, ce n'est pas du tout cela qu'ils attendaient. Par contre donner ce qui est à eux, partager ne leur vient pas à l'idée, sauf que bien sûr c'est insuffisant pour une pareille foule.

 

 38 Jésus leur demande : « Combien de pains avez-vous ? Allez voir. » S’étant informés, ils lui disent : « Cinq, et deux poissons. » 

 

"S'étant informés" auprès de qui? Finalement à qui sont les pains. Peut-être sont ils allés voir ceux qui étaient au près des barques. Peut-être pas; 

 

39 Il leur ordonna de les faire tous asseoir par groupes sur l’herbe verte. 

40Ils se disposèrent par carrés de cent et de cinquante

L'herbe verte… Donc pas le désert, mais un endroit désert, sans habitations. Et bien entendu cela renvoie au psaume 22, et cela fait de Jésus le bon Berger, Berger qui est Dieu. C'est bien une épiphanie;

 

 

 41 Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction et rompit les pains ; il les donnait aux disciples pour qu’ils les distribuent à la foule. Il partagea aussi les deux poissons entre eux tous.

 

Ce qui est sûr c'est que la nourriture est là. Jésus est plus fort qu'Elisée le prophète, mais ce sont les disciples qui donnent. C'est peut-être la différence aves Jean. Chez jean, c'est d'emblée Jésus qui se donne et qui donne son corps.

 

42 Ils mangèrent tous et ils furent rassasiés. 

 

Si on remet le verset dans son contexte, psaume 21, c'est le psaume de jésus sur la croix. Préfiguration.

 

43 Et l’on ramassa les morceaux de pain qui restaient, de quoi remplir douze paniers, ainsi que les restes des poissons. 

44 Ceux qui avaient mangé les pains étaient au nombre de cinq mille hommes.

 

            ANDRÉ raconte. (dans le blog c'est Philippe). 

 

J'ai choisi André, parce qu'il est question de Bethsaïde ensuite. Peut-être qu'il a fait équipe avec Philippe, ou avec Thaddée, mais peu importe. Ce qui importe c'est que Je Jésus les avait envoyés deux par deux.

 

"Il nous avait envoyé proclamer la bonne nouvelle, un peu partout en Galilée. C'était la première fois qu'il nous envoyait ainsi. Il nous avait donné tout pouvoir sur les esprits impurs. Il nous avait envoyé deux par deux, et là, je dois dire que c'était une bonne chose, parce que tout seul, en tous les cas moi, je n'y serai pas arrivé. 

 

Il avait aussi voulu que nous ne prenions rien avec nous, rien qui aurait pu nous rendre alourdir, pas de tunique de rechange, pas d'argent (et ça je n'ai pas aimé), pas de pain, juste un bâton et nos sandales. J'avais un peu l'impression d'être tout nu, d'être complètement dépendants de ceux qui nous allions rencontrés, de l'hospitalité qui nous serait offerte. Je ne sais pas si lui, qui n'a jamais rien que son manteau et sa tunique se sent ainsi, dépendant du bon vouloir ou de l'accueil des autres, mais pour moi, cela n'a pas été facile, ni d'ailleurs pour mon compagnon. Et puis nous avions un peu peur. Allions nous être à la hauteur? Allions nous être capables de parler, d'annoncer, de l'annoncer? 

 

Et nous avons découvert le pouvoir qu'il nous avait transmis, et cela c'était extraordinaire. J'avais l'impression d'être un peu lui .J'ai chassé des démons, j'ai guéri des malades mais là pas comme lui. Lui il chasse la maladie, moi, comme nous le faisons depuis toujours, je me suis servi des onctions d'huile. Et beaucoup ont été guéri par cette onction et par la prière. 

 

Puis nous sommes rentrés, heureux comme des rois, heureux comme des princes mais fatigués, fatigués. 

 

En arrivant à Capharnaüm, il était là, mais la maison ne désemplissait pas de personnes qui voulaient l'écouter, qui voulaient le toucher. Il n'avait même pas le temps de manger, c'est pour dire. Alors il nous a dit de préparer la barque, pour aller dans cet endroit ombragé au bord du lac, cet endroit un peu à l'écart, cet endroit que nous lui avons fait découvrir et qu'il aime bien. Mais cet endroit n'est pas loin de la ville, alors quand nous sommes arrivés, l'endroit n'était plus du tout désert. Il y avait plein, plein de monde. 

 

Quand le Maître les a vu, il ne s'est plus occupé de nous, il s'est occupé d'eux. Il était comme un berger qui trouve son troupeau qui a été dispersé. Et il s'est mis à leur parler comme il sait le faire, avec des mots simples, des phrases simples, et ils étaient là, suspendus à ses lèvres. Et le temps passait, mais lui ne s'en rendit pas compte. C'est toujours comme cela avec lui.

 

Finalement, je dois dire que nous en avions un peu assez de l'attendre. Alors deux d'entre nous, dont moi, sommes allés le voir pour lui demander de renvoyer la foule. 

 

Mais je savais que nous ne pouvions pas dire les choses brutalement, qu'il n'aurait pas apprécié. Nous lui avons fait remarquer qu'il se faisait tard, que la nuit n'allait pas tarder à tomber et qu'il fallait que la foule se disperse pour aller dans les villages acheter à manger. Bref faire appel à son cœur.

 

Et là, sa réponse nous a littéralement coupé le souffle. Il nous a dit que c'était à nous de leur donner à manger. Vraiment n'importe quoi.

 

Il ne se rend pas compte, pour trouver assez de pain pour tout le monde, il faudrait au moins le salaire de deux cents journées de travail. Et ça nous n'en avions pas la moindre drachme.  Leur donner à manger, impossible.

 

Et pourtant du pain nous en avions, et je pense qu'il y en avait un peu par ci par là. Des femmes avaient bien dû y penser.  C'étaient ces pains-là, nos pains qu'ils voulait, le pain qui était là. Nous avions en tout et pour tout sept pains et deux poissons. Dérisoire pour tant de monde. 

 

Il nous a demandé de faire asseoir la foule par groupes de cinquante ou cent. Je dois dire que c'était presque beau de les voir ainsi rassemblés, un peu comme à la synagogue.

 

 Il a pris les pains il a levé les yeux vers le ciel, il a béni cette nourriture en remerciant le très Haut, il a rompu les pains et nous a dit de distribuer à tous. Il a fait pareil pour les poissons.

 

Et il y en a eu en abondance. Ne me demandez pas comment. Et nous avons distribué, donné, donné, et tous en ont eu, tous ont mangé, tous ont été repus. Et il y a même eu des restes, douze corbeilles. Sept pains pour nourrir cinq mille hommes, ce n'est pas croyable, mais pourtant c'est arrivé. .

 

Qu'est ce qui s'est passé, je ne sais pas. Mais du pain il y en a eu pour tous, pour ces cinq mille hommes étaient là, et des restes il y en a eu, il y en a eu beaucoup. Sur le coup je n'ai pas compris. Notre pain qui était prévu pour une quinzaine de personnes il avait servi à nourrir toute une foule. C'était notre pain, c'étaient nos poissons.

Je ne sais pas ce qui s'est passé ensuite dans sa tête, mais il nous a obligé à repartir immédiatement, alors que la nuit était déjà là, d'aller vers Bethsaïde, et de le laisser lui renvoyer les foules.  Je n'ai pas aimé, mais nous sommes partis. 

 

Ce n'est que bien plus tard que j'ai compris, mais cela c'est une autre histoire. Un jour je vous raconterai, comment un jour du temps, du pain azyme, du pain de la paque a pu devenir corps de Lui. Mais ce soir-là, nos yeux n'avaient pas été ouverts et nous n'avons pas compris."

 

 

 

 

MERCREDI 7 JANVIER Mc 6, 48-52

 

47 Le soir venu, la barque était au milieu de la mer et lui, tout seul, à terre.

 

 

45 Aussitôt après avoir nourri les cinq mille hommes, Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque et à le précéder sur l’autre rive, vers Bethsaïde, pendant que lui-même renvoyait la foule. 

46 Quand il les eut congédiés, il s’en alla sur la montagne pour prier. 

 

Là, il ne leur demande pas leur avis, et Marc insiste bien sur le fait que c'est jésus qui a nourri. Ce sera ensuite à des disciples de faire de même, quelle que soit la nourriture. Il les envoie ailleurs (l'autre rive, c'est toujours difficile, ) mais pour moi Bethsaïde est en Galilée, pas en dehors du territoire juif. Bref, eux sont seuls sans lui, et lui est seul sans être seul. Il va sur la montagne, comme pour se rapprocher de son père, et il prie. 

 

Mais cela est très ramassé. A croire que le repas en fait a été pris en fin d'après-midi. Et là, le soir tombe vraiment. 

 

47 Le soir venu, la barque était au milieu de la mer et lui, tout seul, à terre. 

 

48 Voyant qu’ils peinaient à ramer, car le vent leur était contraire, il vient à eux vers la fin de la nuit en marchant sur la mer, et il voulait les dépasser. 

 

 

Certes jésus prie, mais pour autant il ne se désintéresse pas de ses disciples. Ce qui est étrange c'est le "il voulait les dépasser". Est-ce bien traduit. Ne serait-ce pas, il allait les dépasser. Et là, ça expliquerait mieux la peur. Une silhouette, pas reconnaissable à cause des nuages, qui semble ne pas s'arrêter. Maintenant comme l'a fait remarquer Hughes à la messe, dieu on ne le voit pas de face: Ex 33. 

 

49 En le voyant marcher sur la mer, les disciples pensèrent que c’était un fantôme et ils se mirent à pousser des cris. 

50 Tous, en effet, l’avaient vu et ils étaient bouleversés. Mais aussitôt Jésus parla avec eux et leur dit : « Confiance ! c’est moi ; n’ayez pas peur ! » 

 

Là, c'est comme si Jésus faisait marche arrière, les entendre crier ça a dû lui faire quelque chose.

 

51 Il monta ensuite avec eux dans la barque et le vent tomba ;

 et en eux-mêmes ils étaient au comble de la stupeur, 

52 car ils n’avaient rien compris au sujet des pains : leur cœur était endurci.

 

Je préfère scinder autrement ces deux versets. Il monte dans la barque et le vent tombe. Là il ne menace pas, contrairement à la première tempête apaisée, sa présence suffit à ramener le calme. On peut imaginer ce que les disciples vivent à ce moment. Quelle est cette force tranquille qui émane de lui.

 

Alors oui, ils sont stupéfaits, presque hors d'eux. Ce que Marc suggère, c'est qu'ils ne sont pas capables de voir en lui "le Fils de Dieu", mais qu'ils sont dans la peur, dans la crainte. Et c'est vrai pour tous. Leur cœur ne sera ouvert qu'après que le Fils de l'homme, leur ait donné son corps en partage, et soit mort sur la croix et leur ait donné son Esprit. 

 

 

JEUDI 9 JANVIER. Lc 4, 14-22a

 

                        "Ils s'étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche".

 

1 4En ce temps-là, lorsque Jésus, dans la puissance de l’Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. 

15 Il enseignait dans les synagogues, et tout le monde faisait son éloge. 

 

Démarrage fulgurant, mais qui aurait pu s'arrêter à Nazareth si on lit la fin du la péricope. Le fait son éloge, m'a toujours étonnée. Qu'est-ce qu'on peut mettre derrière. Et moi, est ce que je fais son éloge? 

 

16 Il vint à Nazareth, où il avait été élevé. Selon son habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat, et il se leva pour faire la lecture. 

 

D'emblée on lui donne une place d'honneur. Et c'est ce beau texte. Mais est ce qu'il y avait seulement la lecture des prophètes et pas la lecture de la Tora? Dommage de ne pas le savoir.

 

17 On lui remit le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit :

 

18 ‘L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés, 

19annoncer une année favorable accordée par le Seigneur.’ 

 

 

20Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. 

Là, c'est une attitude que l'on peut bien imaginer. Qu'est-ce qu'il va dire, qu'est ce qu'il va raconter. A-t-il vraiment le choix du texte, comme dans les églises évangéliques? Comment va-t-il le commenter? Car de qui parle ce texte? Du Messie? Du prophète? Quelle est cette année dont le texte parle? 

Dominique Ferry fait remarquer que Luc a omis un verset ou du moins la finale du verset: Is 61, 1 : une année de vengeance pour notre Dieu. De toutes les manières, il n'y avait pas de versets et je suppose que Jésus pouvait couper où il le voulait, et donc laisser tomber cette finale.  Maintenant comment a-t-il commenté vraiment ce verset, parce que j'imagine mal qu'il se soit contenté de dire que cétait de lui dont il était question, donc d'être le messie attendu. 

 

21 Alors il se mit à leur dire : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. » 

 

Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'est plus que bref comme commentaire!

 

22a Tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche.

 

On peut supposer que ça a été un peu plus long, mais là, jésus semble reconnu au moins comme un prophète, et tout se passe bien, sauf cet étonnement. 

Étonnement qui fut celui des bergers, c’est-à-dire de ceux auxquels est fait une révélation. 

 

 

VENDREDI 10 JANVIER. Lc 5, 12-16

 

Couvert de lèpre,

La lèpre le quitta,

jésus se retire dans des endroits déserts et il prie.

 

On pourrait dire que ce texte est sandwich entre la pêche miraculeuse et la décision des quatre de le suivre et la guérison du paralytique avec le pardon des péchés; passage qui se termine parLc 5, Tous furent saisis de stupeur et ils rendaient gloire à Dieu. Remplis de crainte, ils disaient : « Nous avons vu des choses extraordinaires aujourd’hui ! »

 

 

12 Jésus était dans une ville quand survint un homme couvert de lèpre ; voyant Jésus, il tomba face contre terre et le supplia : « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier. »

 

Où sont passés les quatre? On ne sait pas. On sait juste que Jésus n'est pas resté à Capharnaüm 

 

Pas très facile de parler quand on a la face contre terre, mais bon c'est pour montrer la posture de cet homme, qui a quand même transgressé un interdit en étant là, dans la ville. 

Mais c'est un homme, un peu comme Job, il est couvert de lèpre, et il a confiance? Ceci dit la phrase m'a toujours parue curieuse. Pourquoi le SI? Et si Jésus avait di non? Est-ce pour ne pas contraindre Jésus à poser un acte qui lui serait reproché par la suite?  Est-il le premier lépreux à oser faire cela? 

 

Comment purifiait-on quelqu'un de la lèpre?  Les seules images qui me viennent sont celles de Moïse quand Dieu lui dit de mettre sa main contre sa poitrine et la main se couvre de lèpre, puis de la remettre et elle est guérie, et pour Dieu cela doit être un signe comme le bâton qui se transforme en serpent. Ensuite il y a Myriam qui devient lépreuse juste pendant un temps, mais c'est une punition, donc la lèpre peut être considérée comme cela. Et la guérison de Naam le général syrien. Il n'y a pas de paroles, juste un geste à accomplir de la part du malade.

Jésus lui, entend la main, comme Moïse étend la main vers la mer symbole du mal) il touche, et il parle, c'est une parole qui répond à celle du demandeur. 

 

 

13 Jésus étendit la main et le toucha en disant : « Je le veux, sois purifié. » À l’instant même, la lèpre le quitta. 

 

On peut tout à fait proposer un deal à Jésus. Sauf que là, il ne demande pas à Jésus de prouver, il demande quelque chose qui est vital pour lui, et c'est peut-être ça. Le vital.

 

14 Alors Jésus lui ordonna de ne le dire à personne : « Va plutôt te montrer au prêtre et donne pour ta purification ce que Moïse a prescrit ; ce sera pour tous un témoignage. »  

 

Là, dans cet évangile, on ne sait pas ce que fait l'homme, car la guérison peut être connue, en même temps que l'homme va voir le prêtre, et qu'il donne ce qui est prescrit. 

 

Certes il y a eu transgression si on peut dire pour cet homme, mais Jésus veut qu'il reste bien dans le cadre social, et il doit en premier respecter ce qui doit être fait quand on est guéri. C'est important.

 

15 De plus en plus, on parlait de Jésus. De grandes foules accouraient pour l’entendre et se faire guérir de leurs maladies. 

 

16 Mais lui se retirait dans les endroits déserts, et il priait.

 

On ne met pas la main sur lui. il est comme la marée, avec la mer qui se retire, mais qui reviendra. J'aime.

 

 

SAMEDI 11 JANVIER. Jn 3, 22-30. Veille du baptême du Christ.

 

Le baptême de Jésus est au chapitre 1, et est suivi du départ de deux disciples de Jean. Puis c'est Cana, le retour à Jérusalem avec les vendeurs chassés et la lecture que le rédacteur fait du commentaire de Jésus et qui annonce la résurrection. Il est ensuite question de signes accomplis au moment de la Paque à Jérusalem et de disciples. Et on arrive au chapitre 3, avec la rencontre de nuit avec Nicodème. Apparemment Jésus quitte la ville, part en Judée et s'établit lui aussi sur les bords du Jourdain et se met à baptiser, mais est-ce le même baptême, celui qui permet la purification sans passer par le temple et sans sacrifices.

 

 

 

22 2En ce temps-là, Jésus se rendit en Judée, ainsi que ses disciples ; il y séjourna avec eux, et il baptisait. 

 

On ne sait pas trop où Jésus s'installe. Mais il baptise;

 

23 Jean, quant à lui, baptisait à Aïnone, près de Salim, où l’eau était abondante. On venait là pour se faire baptiser. 

24 En effet, Jean n’avait pas encore été mis en prison.

 

Pour Jean, on a en théorie un repère géographique. Est-ce tout en bas, là où le Jourdain se jette dans la mer morte? Mais on peut supposer que les lieux sont écartés l'un de l'autre et que Jean ne sait pas que Jésus baptise lui aussi. 

 

 25 Or, il y eut une discussion entre les disciples de Jean et un Juif au sujet des bains de purification. 

26 Ils allèrent trouver Jean et lui dirent : « Rabbi, celui qui était avec toi de l’autre côté du Jourdain, celui à qui tu as rendu témoignage, le voilà qui baptise, et tous vont à lui ! » 

 

Cela provoque une première discussion entre un juif et les disciples qui finalement en réfèrent à Jean.

 

27 Jean répondit : « Un homme ne peut rien s’attribuer, sinon ce qui lui est donné du Ciel. 

 

C'est une très belle phrase, par lui-même l'homme n'est rien mais s'il devient quelqu'un, cela lui est donné du ciel. La fonction le métier, c'est ce qui lui est donné et demandé de faire. Si Jésus fait ce qu'il fait, c'est que c'est ce qu'il doit faire, et cela ne me fait pas ombrage.

 

28 Vous-mêmes pouvez témoigner que j’ai dit : Moi, je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui. 

29 Celui à qui l’épouse appartient, c’est l’époux ; quant à l’ami de l’époux, il se tient là, il entend la voix de l’époux, et il en est tout joyeux. Telle est ma joie : elle est parfaite. 

30 Lui, il faut qu’il grandisse ; et moi, que je diminue.

 

C'est l'identité vraie de Jean qui se révèle enfin, il est l'ami de l'époux et il se réjouit de sa présence. Il entend la voix qui est une autre voix que la sienne, et lui, il ne lui fera pas ombrage. 

 

Cela me fait penser à Abel et Caîn. Ici, il n'y a pas de rivalité, mais complémentarité et c'est un nouveau commencement et cela peut-être aussi une image de l'église johannique.  

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